Biodiversité urbaine
Le prix Jeunes chercheurs Cos-FRB Biodiversité urbaine a été remis à Sophie Boulanger-Joimel (Inra, AgroParisTech) pour son travail sur “À l’écoute de la biodiversité improbable et insoupçonnée des villes”
Sophie Boulanger-Joimel a été récompensée par la Fondation Prince Albert II de Monaco. Elle explique ci-dessous ses travaux et projets.
À l’écoute de la biodiversité improbable et insoupçonnée des villes
Longtemps, la biodiversité des villes a été perçue comme un reliquat des milieux naturels ou agricoles dans lequel ne subsisteraient que des espèces adaptées au milieu urbain, qui sont au mieux tolérées, au pire indésirables. Pigeon, rat, platane, ce sont souvent les premiers organismes vivants qui nous viennent à l’esprit lorsque que l’on entend le terme « biodiversité urbaine ».
Restreindre la biodiversité des villes à cette simple image, c’est oublier ses rôles indéniables sur la régulation du climat ou de l’eau dans un monde de plus en plus urbanisé. C’est pour cette raison que je m’intéresse à cette biodiversité urbaine afin de participer à l’acquisition de connaissances pour faire évoluer la ville « minérale » vers une ville multifonctionnelle, apte à faire face aux changements globaux.
Parmi la biodiversité urbaine, il existe une biodiversité « cachée » sur laquelle je me penche plus spécialement : la biodiversité du sol. Outre sa valeur intrinsèque – cette biodiversité représente un quart de la diversité taxonomique globale – les organismes des sols sont à la base de nombreux services rendus tels que la fertilité des sols ou la régulation de l’eau. Et puis, comment pourrais-je rester de marbre devant tant de diversité de tailles, de formes, de pattes ou de couleurs ?
Je souhaite que mes recherches puissent permettre une meilleure prise en compte de la biodiversité des sols et de la manière dont nos activités humaines impactent la biodiversité.
La Fondation Prince Albert II de Monaco (FPAII) œuvre pour la protection de l’environnement et la promotion du développement durable à l’échelle mondiale. Promouvoir et encourager des initiatives remarquables et des solutions innovantes notamment par l’attribution de prix et de bourses est l’un des leviers d’action majeur de la Fondation. C’est dans cet esprit que le Comité français de la Fondation a souhaité soutenir la recherche et en particulier les jeunes chercheurs.
La « nature en ville », par les services qu’elle rend à la qualité de vie urbaine (réduction des pollutions, des îlots de chaleur, des eaux de ruissellement, …) peut concourir à la résolution des crises écologiques que sont le changement climatique et l’érosion de la biodiversité. Se donner les moyens d’évaluer l’état de la biodiversité, des écosystèmes, des fonctions écologiques et des services associés, l’efficience des réponses apportées et en conséquence d’amplifier les efforts de recherche en la matière est particulièrement déterminant.
La recherche en biodiversité urbaine est à la confluence des trois thématiques de la Fondation : limiter les effets des changements climatiques, préserver la biodiversité et gérer les ressources en eau.
L’évaluation de la qualité environnementale des sols est primordiale car ils forment le socle fondamental de l’écosystème urbain. C’est pourquoi le Comité français a choisi de soutenir le travail de Sophie Boulanger-Joimel « La biodiversité cachée des sols urbains : services écosystémiques fournis par les sols des jardins potagers et des toits végétalisés »