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mars 2022  I  Article  I  FRB  I  Biodiversité et changements transformateurs

#Presidentielle2022 – Agriculture et pêche

À quelques jours des élections présidentielles 2022, quelles mesures en lien avec la biodiversité sont mises en avant par les candidat·e·s ? Il y a quelques semaines, l’Assemblée des Parties prenantes de la FRB a identifié différentes thématiques considérées comme prioritaires pour la réalisation de changements transformateurs. Les mesures ayant trait à ces thématiques sont compilées dans le dossier Présidentielle 2022.

 

#Presidentielle2022 – Agriculture et pêche

Agriculture et pêche, des enjeux biodiversité

 

Mal gérée, trop intensive, l’agriculture peut entrainer pollution, érosion des sols et de la biodiversité sauvage, transformation des habitats et déforestation, réduisant d’autant plus, à terme, le potentiel productif. Et ce, alors que les besoins alimentaires vont croissant. L’évolution de la demande des consommateurs et les incertitudes face au changement climatique nécessitent de remettre les fonctionnements écologiques au cœur de l’agrosystème, afin de rendre notre agriculture plus durable, tout en préservant et valorisant l’ensemble de ses diversités.

Par ailleurs, on observe une chute drastique des populations de poissons, notamment due à une surexploitation de certaines espèces, déclins des points chauds de diversité marine tels que les récifs coralliaires en raison du changement climatique, des pollutions, voire du tourisme, d’où la nécessité de proposer des mesures de protection à l’égard de la biodiversité marine et aquatique.

 

Nous avons ici regroupé l’ensemble des mesures qui ont pour objectifs d’enrayer de manière directe l’érosion de la biodiversité en lien avec l’agriculture et la pêche. Les mesures favorisant une transition écologique s’intégrant à la thématique identifiée et ayant un impact indirect sur l’érosion de la biodiversité ont également été recensées ci-dessous.

 

 

Les mesures des candidat·e·s :

 

N.B. Nous avons autant que possible conservé les mesures dans les termes exacts proposés par les candidat·e·s. Des modifications mineures ont cependant été apportées comme le passage des verbes à l’infinitif et la réduction de certains corpus pour en faciliter la clarté. Par ailleurs, les mesures présentées ici découlent d’un tri réalisé jusqu’au 29 mars 2022 qui peut présenter une certaine subjectivité. Pour retrouver l’intégralité des mesures proposées dans le cadre de cette campagne présidentielle, seuls les programmes officiels des candidats font foi. Ils sont disponibles sur la page principale du dossier.

Nathalie Arthaud - Lutte ouvrière (LO) - 1 mesure
  • Il n’y a aucune raison rationnelle d’imposer aux animaux d’élevage des souffrances inutiles. Il serait possible de supprimer les conditions scandaleuses d’élevage ou d’abattage (scandaleuses aussi bien pour les animaux que pour les hommes et femmes qui y travaillent) si le moteur de ces élevages et abattoirs intensifs n’était pas la course au profit à n’importe quel prix.
Nicolas Dupont-Aignan - Debout la France (DLF) - 11 mesures
  • Rendre obligatoire la vidéosurveillance dans tous les abattoirs, mettre en place des cahiers des charges plus stricts et renforcer la formation pratique du personnel. 
  • Négocier avec les cultes une solution respectueuse des traditions qui permette un abattage avec étourdissement.
  • Encourager l’élevage de qualité et créer un label “Bien-être animal” évaluant notamment les conditions de production, d’élevage, de transport et d’abattage des animaux ainsi que la formation de tous les acteurs de la filière au respect du bien-être animal. 
  • Renforcer les campagnes d’information sur les avantages environnementaux et sanitaires de la consommation de fruits et légumes de saisons produits en France.
  • Favoriser le développement de l’aquaculture de qualité, loin d’une aquaculture intensive.
  • Annuler les subventions de l’OMC conduisant à la surpêche qui représentent la moitié des 40 milliards dépensés actuellement.
  • Des programmes de protection et de valorisation mutuelle des ressources halieutiques et de la biodiversité marine (un par bassin).
  • Interdire les expérimentations scientifiques sur les animaux lorsqu’il existe des méthodes alternatives.
  • Interdire la consommation de viande de cheval.
  • Interdire les OGM tels qu’ils sont créés jusqu’ici mais ne pas s’opposer systématiquement aux avancées de la science ni à la recherche agronomique.
  • Encourager une agriculture de régénération des sols.
Anne Hidalgo - Parti socialiste (PS) - 5 mesures
  • La priorité absolue doit être une politique d’installation des jeunes agriculteurs, de lutte contre l’accaparement des terres et l’artificialisation des sols.
  • [L’agroécologie] doit nous permettre de sortir de l’usage des engrais de synthèse et des pesticides, de manière rapide pour les plus toxiques comme le glyphosate. […] Nous interdirons d’usage les néonicotinoïdes — insecticides tueurs
    d’abeille —dans les 100 premiers jours du quinquennat. […] Cette nouvelle politique d’agroécologie passe par […] une gouvernance scientifique et démocratique renouvelée dans l’encadrement des produits phytosanitaires.
  • Améliorer l’autonomie européenne en protéines végétales dès 2030.
  • Pour promouvoir des modes de production vertueux, dont l’agriculture biologique, nous investirons dans la formation des jeunes agriculteurs et la formation continue des exploitants et des salariés, par un triplement des moyens de formation sur 5 ans, en lien avec les Régions.
  • Faire la promotion, via des aides ciblées, des modèles agroécologiques autour de la polyculture-élevage, protecteurs de la qualité des sols et de la captation du carbone. Nous travaillerons également à la mise en œuvre d’une PAC plus juste et réellement verte, qui passera, à l’échelle nationale, par un soutien renforcé vers les petites et moyennes fermes avec beaucoup de main d’œuvre, et par des mesures agroenvironnementales et climatiques, c’est-à-dire des contrats de 5 ans pour l’accompagnement vers la transition qui incluront les aides au maintien et à la conversion vers l’agriculture biologique afin de mettre pleinement en œuvre la logique de reconnaissance pour services environnementaux. Nous ferons la promotion, via des aides ciblées, des modèles agroécologiques autour de la polyculture-élevage, protecteurs de la qualité des sols et de la captation du carbone. Nous mènerons une politique pu- blique de pêche et d’aquaculture 100 % durable en 2030, en encou- rageant la consommation de produits locaux et issus de la pêche durable, et en renforçant la coopération dans la gestion au niveau local de la ressource halieutique et des côtes. Dans le cadre du Plan Stratégique National – déclinaison de la PAC en France, augmenter l’ambition sociale et environnementale, et porter l’objectif d’atteindre 30 % de la surface agricole utile en agriculture biologique en 203
Yannick Jadot - Europe Écologie les Verts (EELV) - 11 mesures
  • Sortir de l’élevage industriel.
  • Garantir une pêche durable.
  • Stop aux pesticides et engrais de synthèse : diminuer de 70 % de l’usage des pesticides d’ici la fin du quinquennat.
  • Manger 100 % bio et local dans les cantines.
  • 100 000 nouveaux paysans et paysannes pour la transition agroécologique.
  • Garantir l’autonomie alimentaire en Outre-mer.
  • Mettre fin à tout élevage en cages au profit de l’élevage avec accès au plein air d’ici 2025.
  • Pour le climat, réformer la Politique agricole commune (Pac).
  • Transition générationelle des agriculteurs vers le bio.
  • Encadrer les techniques de pêche et lutter contre les techniques de pêche destructrices.
  • Protéger les zones de captage d’eau potable contre les pollutions agricoles.
     
Jean Lassalle - Résistons - 1 mesure
  • Revoir la distribution de la Pac pour que les aides aillent aux paysans qui respectent leur terre et leurs bêtes, non à la spéculation foncière ou à la friche.
Marine Le Pen - Rassemblement national (RN) - 8 mesures
  • Afin de préserver l’avenir de nos terres agricoles, mettre fin aux projets éoliens et solaires au sol, à l’exception de l’Outre-mer.
  • Interdire l’utilisation de terres agricoles pour des projets d’urbanisation, sauf dérogations accordées par les préfets, afin de favoriser en priorité l’utilisation des friches commerciales et industrielles.
  • Mieux exploiter les ressources halieutiques de l’immense espace maritime français, notamment en favorisant le développement de la pêche en haute mer et de la pêche artisanale, le tout dans le respect de l’environnement et de la biodiversité.
  • Favoriser l’investissement et l’innovation dans l’aquaculture en mer, filière d’avenir, prometteuse créatrice d’emplois, favorisant l’indépendance et la sécurité alimentaires tant en Métropole qu’Outre-mer.
  • Autorisations d’emploi par produit et par quantité des engrais, pesticides, herbicides, etc. subordonnées à l’évolution annuelle des populations d’espèces témoin (abeilles, oiseaux insectivores, chauve-souris, etc.), dans les lieux où elles vivent, en concertation avec le ministère de l’Agriculture.
  • Contrôler les élevages industriels en fonction de leur qualité sanitaire.
  • Mobiliser l’expertise publique à l’appui des villes pour développer l’agriculture urbaine sur les surfaces non encore imperméabilisées, et créer des surfaces végétalisées productrices de fruits et légumes.
  • Engager la révolution du pouvoir du consommateur, en lui donnant tous les moyens de peser sur les choix des entreprises. La capacité de traitement illimitée du « big data » permet de mettre à disposition du client, par simple lecture du QR code, tout ce qu’il peut désirer connaître sur la société productrice, le mode de production, d’élevage, d’abattage, les circuits de distribution, etc.
Emmanuel Macron - La République en marche (LRM) - 1 mesure
  • Une grande stratégie maritime pour notre pays, deuxième puissance du monde en la matière, construite avec tous les acteurs (pêcheurs, navigateurs, chercheurs, etc.). 
Jean-Luc Mélenchon - La France insoumise (LFI) - 5 mesures
  • Limiter les temps de transport des animaux vivants.
  • Interdire les pratiques cruelles : poules et lapins en batterie, broyage des poussins, ablation de la queue, etc.
  • Déterminer de nouvelles normes pour améliorer les conditions d’élevage : accès à l’air libre, pâturage, densité, surface minimale.
  • Planifier la réduction progressive des doses d’engrais et de pesticides, interdire immédiatement les plus dangereux (glyphosate, néonicotinoïdes).
  • Interdire tous les élevages de production de fourrure, immédiatement pour les élevages de visons.
Valérie Pécresse - Les Républicains (LR) - 4 mesures
  • Instaurer une taxe carbone aux frontières de l’Union européenne et refuser d’importer les produits alimentaires qui ne respectent pas nos normes environnementales.
  • Approvisionner 100 % des cantines publiques en produits locaux, y compris en bio, d’ici 2027.
  • Mettre fin au gaspillage d’eau, via l’emploi des eaux usées pour l’irrigation.
  • Mieux rémunérer nos agriculteurs par des justes prix, l’allègement des charges, la fin des surtranspositions et des normes excessives, et la prise en compte des services environnementaux rendus (stockage du carbone…).
Philippe Poutou - Nouveau parti anticapitaliste (NPA) - 4 mesures
  • Développer des circuits courts : aides aux filières autogérées et aux coopératives.
  • Interdir les intrants chimiques.
  • Vers le tout biologique sur 10 ans.
  • En finir avec l’élevage industriel maltraitant pour les animaux et les salarié·e·s.
Fabien Roussel - Parti communiste français (PCF) - 9 mesures
  • Appliquer autrement la dernière réforme de la Pac, avec parmi les sous objectifs : le développement d’une ruralité vivante.
  • Soumettre une loi d’orientation et de programmation agricole à la représentation nationale, comprenant notamment : la création des conditions d’un processus de transition agro-écologique de la production agricole garantissant une alimentation de qualité, la valorisation de l’agro-foresterie, la création rapide d’un régime public d’assurance contre les aléas climatiques, sanitaires et environnementaux.
  • Remettre en cause les accords de libre-échange et agir pour sortir l’agriculture des négociations de l’Organisation mondiale du commerce.
  • Organiser une conférence “pour l’économie et l’écologie bleue”, afin de mettre en valeur les atouts de la mer.
  • Œuvrer au soutien et au développement des pêches artisanales, respectant les ressources et assurant une meilleure rémunération du travail des marins-pêcheurs.
  • Renforcer la filière de construction navale, grâce à un plan de construction de nouveaux bateaux écologiques.
  • Engager une politique de protection du domaine maritime, sous l’égide du grand ministère de la Mer, afin d’assurer le développement d’un tourisme bleu respectueux de la nature, permettre le développement des hydroliennes, en concertation avec les marins-pécheurs.
  • Mettre en place une politique de lutte contre la déforestation importée par la production de biens agricoles. À ce titre, la France s’engagera à ne plus importer des produits responsables de la déforestation tropicale.
  • Adopter des mesures de limitation et de contrôle pour empêcher le développement des installations industrielles d’élevage. Dans le prolongement de la loi sur la cause animale, que les parlementaires communistes ont votée, il s’agit de mettre un terme à l’existence de structures comme l’ex-ferme des mille vaches, ainsi qu’aux conditions indignes de transport et d’abattage des animaux.
Éric Zemmour - Reconquête! - 4 mesures
  • Mieux associer les pêcheurs aux campagnes scientifiques sur l’état des stocks et obtenir de l’Union européenne des quotas plus favorables.
  • Développer nos flottes de pêche ultramarines en sortant les eaux des départements d’Outre-mer de la politique européenne des pêches.
  • Renforcer les contrôles pour maltraitance animale dans les abattoirs et élevages intensifs.
  • Privilégier les circuits courts en augmentant la part des produits locaux dans la restauration collective.