Ces valeurs doivent nous aider à percevoir que nous sommes des acteurs parmi d’autres, dans des systèmes écologiques d’une grande diversité et complexité ; elles doivent nous aider à distinguer les enjeux et finalités associés aux « contributions matérielles » de la nature, résolument anthropocentrées, le plus souvent développés aux dépens des écosystèmes naturels et de la biodiversité sauvage. Ces valeurs doivent nous servir à percevoir les enjeux et finalités associées aux « contributions régulatrices » comme la régulation du climat, la pollinisation, le contrôle biologique, etc. des écosystèmes « naturels » tels que les forêts et les zones humides, qui eux sont au bénéfice aussi bien des humains que de la biodiversité sauvage. Intégrer cette diversité de valeurs doit nous permettre de mieux penser la question de la fin et des moyens. Se préoccuper des « contributions régulatrices » et des « contributions immatérielles » de la nature peut ainsi être une fin en soi, une façon de préserver le bien-être humain. Cette préoccupation peut aussi être un moyen au service d’une autre finalité : la protection de la biodiversité sauvage. L’ambiguïté de l’ambition a des avantages, en permettant de bâtir des consensus plus solides, entre des parties prenantes qui envisagent la nature de manières fort différentes, d’étroitement utilitariste à transcendantale.
· S O M M A I R E ·
Édito · Conservation de la biodiversité · Regard sur la conservation de la biodiversité · Conserver la nature en Nouvelle-Calédonie : un enjeu complexe entre science et contexte socio-culturel · La conservation est plus efficace lorsque les communautés locales sont inclues dans la gouvernance · Dossier – Quelle(s) valeur(s) devons-nous accorder à la nature pour la sauver ? · Le droit à un environnement sain comme liberté fondamentale · Politiques du flamant rose · Protection et restauration de la biodiversité · Regard sur la protection et restauration de la biodiversité · Le retour du vautour fauve, une chance pour le territoire · Tony Rinaudo, l’agronome qui reboise le Sahel sans planter d’arbre Sommaire · Le castor, un super allié pour restaurer la nature et lutter contre le dérèglement climatique · Pour sauver la faune restante en Afrique centrale, les scientifiques appellent à mettre en oeuvre une stratégie de repli · Utilisation durable de la biodiversité · Regard sur l’utilisation durable de la biodiversité · Le bois tropical venu de Guyane peut-il être durable ? · Portfolio – Utilisation durable et savoirs traditionnels · Comment le vieux porc Souabe a rendu leur dignité aux éleveurs allemands de Hohenlohe · La cueillette de plantes sauvage en France peut-elle être durable ? · Quel modèle agricole pour subvenir aux besoins alimentaires de l’Europe ?
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À travers divers contextes pour la biodiversité, utilisation durable, conservation, protection et restauration de la biodiversité, ce numéro montre la manière dont les valeurs de la nature, leur diversité, sont embarquées dans nos vies, ouvrant de nouvelles perspectives
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· T R A N S M E T R E P A R L ‘ I M A G E ·
Le dessin, qu’il soit scientifique ou artistique, intrigue, interpelle et rassemble. Lors d’expéditions, il est à la fois vecteur de connaissances scientifiques et source d’échanges entre chercheurs, artistes et populations locales. Il favorise les liens autour des savoirs et usages traditionnels. Par ces différentes illustrations, les artistes naturalistes Delphine Zigoni et Julien Norwood partagent leurs rencontres lors d’une expédition menée en Guyane française en 2021. Cacaoyer, bois-canon et arouman, à travers ces trois plantes emblématiques, ils dévoilent les pratiques et usages des habitants rencontrés. Les liens que les populations locales entretiennent depuis toujours avec l’environnement, dans lequel humains et non-humains cohabitent, sont des exemples de savoirs traditionnels, où l’usage durable favorise la protection de la biodiversité.
· F A V O R I S E R L E L I E N E N T R E C H E R C H E U R S & A R T I S T ES ·
Les chercheurs et chercheuses
Didier Bazile, chercheur au Cirad et membre du Conseil scientifique de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité · Arnaud Béchet, directeur de recherche à la Tour du Valat · Aurélien Besnard, directeur d’études de l’école pratique des hautes études au Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive · Yoann Bressan, chargé de recherche à l’Office français de la biodiversité (OFB) · Denis Couvet, président de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité · Géraldine Derroire, chercheuse au Cirad · Philippe Grandcolas, directeur adjoint scientifique de l’Institut écologie et environnement (Inee) du CNRS · Bruno Hérault, chercheur au Cirad · Florence Pinton, professeure de sociologie à AgroParisTech · Camille Piponiot, chercheuse au Cirad · Xavier Poux, ingénieur agronome et docteur en économie rurale · Catherine Sabinot, docteure en ethnoécologie au Museum national d’Histoire naturelle · Plinio Sist, directeur d’unité au Cirad · Hélène Soubelet, directrice de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité · Virginie Maris, chargée de recherche CNRS au Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive (Cefe)
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Les artistes
Julie Borgese · Julien Norwood · Melody Ung · Delphine Zigoni
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