Premières sur la liste des espèces pour lesquelles un effet négatif des néonicotinoïdes a été démontré, les abeilles domestiques ont depuis ouvert le chapitre à une pléiade d’autres groupes d’animaux comme les invertébrés terrestres et aquatiques, les poissons, les amphibiens, les reptiles ou encore les oiseaux insectivores, les rongeurs et les chauve-souris.
Par ailleurs, l’air, l’eau, les sols, les habitats naturels sont eux aussi contaminés. Des études ont également révélé des traces de ces insecticides dans les aliments. Les cultures non traitées ainsi que les plantes sauvages aux abords des cultures peuvent elles aussi contenir des néonicotinoïdes.
Le rapport souligne que la recherche sur les effets systémiques de ces substances et de celles issues de leur dégradation est aujourd’hui insuffisante. Ce qui induit une sous-estimation des conséquences néfastes pour la biodiversité. Le rapport invite à développer des recherches à des échelles d’organisation écologiques plus larges que l’individu : (1) les populations d’organismes et leur démographie, (2) les communautés d’organismes, (3) les écosystèmes.
Le rapport appelle à ce qu’une réflexion scientifique soit engagée sur les effets des néonicotinoïdes sur la biodiversité en général et non pas seulement au sein des agrosystèmes et sur des espèces cibles ou emblématiques. Les relations interspécifiques de compétition, prédation ou encore de mutualisme impliquent que l’effet direct d’un insecticide sur une espèce donnée se traduit nécessairement par des effets indirects sur des espèces en interactions avec cette espèce cible. Si les études se focalisent sur la contamination des insecticides sur des espèces cibles ou périphériques, les cascades trophiques déclenchées par les effets des insecticides sur celles-ci restent encore très largement inconnues.
En outre, le conseil scientifique de la FRB invite, à la lumière des effets déjà avérés de ces molécules sur la biodiversité, à soutenir de manière beaucoup plus active la recherche sur des alternatives aux néonicotinoïdes et plus particulièrement sur des alternatives non-chimiques reposant sur de nouvelles pratiques agricoles, relevant notamment de l’agro-écologie.
Le rapport est téléchargeable dans les ressources ci-dessous.