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octobre 2024  I   I  Cesab  I  Biodiversité et océans

[Aires marines protégées] Des rares opportunités cartographiées à l’échelle globale

Alors que le cadre mondial pour la biodiversité, adopté lors de la Cop15 en décembre dernier, ambitionne de protéger 30 % des terres et des océans d’ici 2030, une étude publiée dans Nature Communications, ce vendredi 18 octobre, dévoile une nouvelle carte globale des zones à haut potentiel de protection et celles qui posent des contraintes. Un consortium international, regroupant 20 chercheurs et chercheuses de 5 pays, montre dans cette étude comment les facteurs socio-économiques et environnementaux expliquent la présence mais également l’absence des aires protégées au niveau global. Ils identifient des zones à fort enjeu de conservation pour les vertébrés qui sont potentiellement faciles à protéger ou au contraire qui présentent des facteurs qui complexifient leur protection, ces dernières étant bien plus nombreuses notamment dans l’océan.

[Aires marines protégées] Des rares opportunités cartographiées à l’échelle globale Parc marin du Cap Corse, ©David Mouillot

Les facteurs socio-économiques ayant plus d’influence que les facteurs environnementaux dans la mise en place des aires protégées, identifier les zones favorables et défavorables à l’implémentation de nouvelles aires protégées en tenant compte de ces critères permettra une stratégie de conservation plus réaliste et efficace.  

 

Pour obtenir ces cartes d’opportunités et de contraintes locales en conservation, le groupe de chercheurs comprenant des scientifiques de l’Université de Montpellier, de l’EPHE-PLS, du CNRS et du CEA a divisé la surface du globe en près d’un million de cellules de 10 x 10 km. Pour chacune de ces cellules ils ont obtenu des données relatives à des facteurs environnementaux mais aussi socio-économiques, en se basant sur plus de 18 bases de données mondiales différentes. Ces données ont servi à construire un modèle prédictif qui estime la probabilité qu’une zone du globe soit protégée en fonction des différents facteurs étudiés, qu’ils soient environnementaux (température, altitude, précipitations par exemple) ou socio-économiques (PIB, indice de développement humain, présence d’ONG locales etc.).

 

 

Résultats :

 

Même sans information sur la biodiversité d’une zone, il est possible d’inférer de manière très fiable la probabilité de présence d’une aire protégée en n’utilisant qu’un petit groupe de facteurs socio-environnementaux. Les facteurs socio-économiques montrent même une plus grande importance que les facteurs environnementaux dans ces modèles prédisant la mise en place de futures aires protégées. Par exemple l’indice de développement humain et le nombre d’ONG favorisent la présence d’aires protégées terrestres alors qu’en mer l’accessibilité et la dépendance aux stocks de poissons sont les principaux obstacles de blocage à la mise en place de nouvelles aires marines protégées.   

 

 

Ce modèle a ensuite été utilisé pour cartographier les zones où les besoins en conservation des vertébrés (poissons, mammifères et oiseaux) sont les plus urgents mais aussi celles où les facteurs socio-économiques limiteraient ou favoriseraient la mise en place d’une aire protégée. 

 

 

Retrouvez l'article

 

 

Pour aller + loin

 

Quid du devenir des zones de conservation prioritaires mais qui cumulent également les critères socio-économiques défavorable au statut d’aires protégées ? Bien souvent, les enjeux sociaux-économiques et les besoins des populations locales sont indissociables de la mise en place d’aires protégées. Ainsi, en Afrique et en Asie, certaines zones à haute valeur de conservation restent impossibles à protéger, face aux enjeux liés à l’utilisation des ressources naturelles. Implémenter les facteurs socio-économiques s’avère donc primordial pour optimiser la mise en place des zones de protection, dont les décisions actuelles se concentrent majoritairement sur les facteurs environnementaux qui influencent la biodiversité. Encore une preuve qu’assurer des conditions sociales et économiques minimales est un prérequis pour la mise en place de stratégies de conservation efficaces et durables.  

 

 

Aux acteurs et décideurs politiques maintenant de prendre pleinement la mesure des actions nécessaires pour parvenir à l’objectif de 30% d’aires protégées d’ici à 2030.  

 

Cette étude est le fruit d’un travail collaboratif animé par la FRB et son Cesab (Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité) au sein des groupes Pelagic et Parsec. Ce travail a été permis grâce aux financements de la ZSL, du WWF, de l’Université de Montpellier et aux Cesabbatic de Jessica Meeuwig et Tom Letessier.   

Ressources

Référence de l’article : Mouillot, D., Velez, L., Albouy, C. et al. The socioeconomic and environmental niche of protected areas reveals global conservation gaps and opportunities. Nat Commun 15, 9007 (2024). https://doi.org/10.1038/s41467-024-53241-1

 

Contacts

Contact Presse

Pauline Coulomb

Mail

+ 33 (0) 1 80 05 89 21

 

 

Contact chercheur

David Mouillot – premier auteur 

 

Chercheur en biodiversité marine au sein de l’UMR MARBEC (CNRS, Ifremer, IRD, Université de Montpellier) 

 

david.mouillot@umontpellier.fr 

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