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septembre 2022  I   I  Bison  I  Biodiversité et infrastructures linéaires

Des experts européens proposent des solutions pour intégrer la biodiversité dans les infrastructures de transport

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Messages principaux :

  • Si rien ne change, les routes et de voies ferrées pourraient être deux fois plus nombreuses en 2050 qu’en 2010.
  • 27 % de la surface terrestre de l’union européenne (27 + Royaume-Uni) est très fragmentée.
  • Les politiques de transport durable se concentrent sur la réduction des émissions de CO2, mais passent largement à côté d’une autre question essentielle : la lutte contre la perte de biodiversité.
  • L’élément central d’une politique de transport durable doit être la réduction de la demande de transport.
  • Les solutions qui traitent conjointement le changement climatique et la perte de biodiversité sont essentielles pour obtenir un impact positif net sur la biodiversité et des systèmes d’infrastructure de transport résilients, sûrs et durables.

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Alors que l’Europe dispose actuellement d’un réseau routier et ferroviaire estimé à 6 millions de kilomètres, les années à venir pourraient voir une expansion substantielle de nouvelles infrastructures, en particulier en Europe de l’Est. La partie orientale du continent cherche à étendre et à moderniser ses infrastructures de transport. Or, cette région abrite de nombreuses espèces rares et menacées, ainsi que des paysages productifs et des écosystèmes fonctionnels hérités d’une longue histoire d’agriculture à petite échelle et extensive. Ici, les infrastructures et l’ensemble du système de transport devront être conçus très soigneusement pour préserver la biodiversité et les services écosystémiques. Dans la partie occidentale, l’accent sera mis sur la réparation et la restauration de la biodiversité. L’Europe doit mettre en œuvre des solutions innovantes et durables pour mettre fin au déclin des espèces indigènes et à la fragmentation des écosystèmes dont les infrastructures de transport sont en partie responsables. Les infrastructures existantes devront également être adaptées aux nouvelles conditions climatiques qui provoquent des inondations, des sécheresses et des feux de forêt. La propagation des espèces envahissantes, dont l’atténuation a coûté 116,61 milliards d’euros entre 1960 et 2020, est également une priorité.

 

CP-Bison-2022

Les infrastructures de transport étudiées dans le projet Bison sont les suivantes :
routes, chemins de fer, voies navigables, ports, aéroports et réseaux électriques.

 

Les rapports Bison fournissent des informations, des analyses et des outils pour éviter que la nature ne soit davantage impactée par les infrastructures de transport. Ils fournissent des recommandations pour restaurer les fonctions écologiques déjà perdues ou endommagées par le trafic et les infrastructures. Les rapports Bison explorent certaines des tendances reconnues et des changements prévus dans les transports, la technologie, le climat, l’environnement naturel et les sociétés humaines. Les rapports examinent également les défis et les possibilités d’intégrer la biodiversité dans le secteur européen des infrastructures de transport.

 

L'impact du secteur des transports sur la biodiversité et les besoins d'atténuation

Les responsabilités très spécifiques du secteur des transports (trafic et infrastructure) sur la biodiversité et les besoins d’atténuations sont les suivants.

  • Ils provoquent des effets de barrière et engendrent la mortalité avec la faune. Pour éviter ces impacts, il est nécessaire de préserver les processus naturels et les déplacements des espèces dans le paysage en restaurant les trames vertes et bleues entrecoupées par les installations de transport.
  • Ils polluent et des perturbent les habitats environnants. Pour protéger la qualité et l’intégrité écologiques de ces habitats, il est urgent de réduire la propagation du bruit, de la lumière, des produits chimiques et des déchets, ainsi que des espèces envahissantes.
  • Ils ouvrent de nouvelles voies qui sont très souvent la première étape d’un changement complet et profond. Lorsque des infrastructures de transport sont construites dans des zones naturelles vierges, la population tend à suivre ses infrastructures et à se développer autour. Une fois la première coupe effectuée, de nombreux impacts se propagent tels que la déforestation, les feux de forêt ou la fragmentation de l’habitat.

 

Inversement,

  • Les infrastructures de transport peuvent fournir de nouveaux habitats accueillant la faune sauvage dans les accotements, les bassins d’orage ou les espaces verts des aéroports, qui peuvent compléter et enrichir le paysage environnant, et promouvoir la biodiversité et les fonctions écologiques.

 

Une politique de transport durable doit être la réduction de la demande de transport

Le secteur des transports connaît actuellement des changements rendus possibles par les progrès récents des véhicules, de l’énergie et des technologies de communication. Utilisées à bon escient, ces avancées peuvent contribuer à créer des transports plus sûrs, plus propres, plus efficaces et plus équitables. Associées à la nécessité d’atténuer le changement climatique et d’adapter les infrastructures à ses conséquences, elles peuvent offrir la possibilité de développer un secteur des transports durable et résilient.

 

Pour réaliser ces changements, “nous avons besoin d’une gouvernance plus forte et de politiques plus ambitieuses et alignées, ainsi que d’une collaboration intersectorielle”, déclare le Dr Andreas Seiler (Suède). De nouveaux cadres réglementaires, des incitations économiques, un soutien et une mise en œuvre rapide des mesures d’atténuation sont également nécessaires.

Mais l’élément central d’une politique de transport durable doit être la réduction de la demande de transport. “Nous devons réduire les transports inutiles”, poursuit le chercheur. Cela nécessite à la fois une internalisation des coûts externes du transport et la mise en place d’alternatives aux déplacements, comme le soutien au travail à distance, le développement de la communication numérique ou le soutien au covoiturage pour le transport de personnes et de marchandises.
Cela nécessite toutefois une prise de conscience et une acceptation au niveau individuel et public. “Le grand public, les parties prenantes et les dirigeants politiques doivent être prêts à changer d’attitude et de comportement – et c’est peut-être là que résident les plus grands obstacles”, poursuit le Dr Andreas Seiler.

 

Dans le même temps, il est essentiel d’adapter et d’améliorer les infrastructures existantes pour qu’elles soient mieux intégrées dans leur environnement. “Pour construire des transports durables, nous devons intégrer cette préoccupation dans la conception même des transports”, explique le Dr Carme Rossell (Espagne). “Tout comme les exigences de sécurité sont devenues courantes, les adaptations à la biodiversité et au changement climatique doivent faire partie intégrante de l’ingénierie des routes, des rails ou des voies navigables.”

 

Les outils pour intégrer la biodiversité

Certains outils seront disponibles et promus par les experts de Bison pour aider les parties prenantes, les planificateurs et les praticiens à concevoir et à entretenir des infrastructures bien intégrées dans le cadre écologique du paysage environnant :

  • L’élaboration de scénarios pour les développements futurs aidera à identifier les chemins et les décisions critiques.
  • La carte de défragmentation européenne nous permet d’estimer l’étendue de la fragmentation actuelle et future et de proposer des mesures d’atténuation telles que la construction de passages à faune pour rétablir les connexions écologiques.
  • Les technologies numériques actuelles, telles que les capteurs mobiles ou statiques, ou la modélisation des données du bâtiment (BIM), permettent d’intégrer correctement la gestion de la biodiversité dans l’ensemble du cycle de vie des infrastructures de transport afin de garantir leur durabilité et d’éviter qu’elles n’entraînent une perte de biodiversité.
  • Un manuel pratique en ligne est en cours de réalisation en collaboration avec le Réseau européen pour l’infrastructure et l’écologie (IENE), par l’extension et la mise à jour du manuel “Wildlife and traffic”. Il fournit des recommandations sur les stratégies de planification et les approches d’atténuation pour l’intégration paysagère, les mesures physiques et les outils innovants pour atténuer les impacts. Il identifie les meilleures méthodes de suivi et d’évaluation du succès des mesures d’atténuation ainsi que les routines d’entretien basées sur les expériences internationales de meilleures pratiques.

 

Toutes ces connaissances mises en perspective par le projet Bison visent à produire la feuille de route européenne pour l’intégration de la biodiversité dans le cycle de vie des infrastructures de transport, depuis la planification et la conception jusqu’au démantèlement.

 

Les chiffres - Principaux faits et statistiques du projet Bison

À l’échelle mondiale :

  • Les routes et les voies ferrées pourraient être deux fois plus nombreuses en 2050 qu’en 2010 – si le statu quo prévaut.
  • Plus de 25 millions de kilomètres de routes et 335 000 kilomètres de voies ferrées pourraient être nécessaires pour soutenir la croissance de l’économie mondiale et la mobilité, notamment dans les régions non membres de l’OCDE.
  • 75 % des infrastructures à construire d’ici à 2050 n’existent pas aujourd’hui.
  • 85 % des nouvelles infrastructures sont attendues dans les économies en développement.
  • Deux milliards de véhicules personnels sont attendus d’ici 2050 dans le monde
  • Les véhicules privés sont garés 95 % du temps.
  • La consommation d’énergie et les émissions du secteur des transports devraient augmenter d’environ 40 % d’ici à 2050.
  • 13,9 % est la contribution du transport aérien aux émissions de CO2.
  • 10% des émissions mondiales sont dues au transport routier
  • 20 % des émissions mondiales de carbone sont dues à la destruction des forêts, soit plus que l’ensemble du secteur mondial des transports (Greenpeace, 2018).
  • 15 % de la déforestation peut être attribuée à une nouvelle infrastructure qui sert le mode de vie humain actuel de différentes manières : transport, transformation et production d’énergie.
    La troisième cause d’espèces exotiques envahissantes (qui est l’un des 5 moteurs de la perte de biodiversité), précédée seulement par l’agriculture et l’horticulture, est le secteur des transports.

 

En Europe :

  • Les espèces (oiseaux et mammifères) sont de 25 % à 38 % moins abondantes près des infrastructures.
  • Les oiseaux sont principalement affectés à proximité des infrastructures (jusqu’à 1 km), tandis
    que les mammifères sont affectés sur de plus longues distances (jusqu’à 5 km).
  • 28,5 % des émissions de gaz à effet de serre sont dues au secteur des transports. Cela en fait le plus grand émetteur de gaz à effet de serre en Europe.
  • 55 % des émissions, c’est ce que le nouveau paquet législatif européen “Fit for 55” vise à réduire d’ici 2030 pour atteindre la neutralité climatique totale d’ici 2050,
  • 5 % du produit intérieur brut (PIB) européen total provient du secteur des transports en Europe.
  • L’UE-27 emploie 10,5 millions de personnes dans le secteur des services de transport et d’entreposage (environ 5,4 % de la main-d’œuvre totale). En 2019, ce secteur est le premier employeur de l’Union européenne.
  • Le transport européen de marchandises :
    • En 2019, 3392 milliards de tkm est l’activité totale de transport de marchandises dans l’UE-27. Ce chiffre inclut le transport aérien et maritime intra-UE, mais pas l’activité de transport entre l’UE et le reste du monde.
      • 52 % pour la route ;
      • 28,9 % est la part du transport maritime intra-UE ;
      • 12 % pour le rail ;
      • 4,1 % pour les voies navigables intérieures ;
      • 3 % pour les oléoducs ;
      • 0,1 % pour le transport aérien intra-UE.

 

Conférence de presse

À l’occasion de la conférence internationale IENE 2022, le projet Bison présentera ses principaux résultats :

 

· Lundi 19 septembre à 9h30

· Merci de vous inscrire en contactant Julie de Bouville par mail

· Le lien de connexion vous sera alors envoyé

La FRB et Bison

La FRB, par son implication dans le réseau IENE, fait partie des 44 partenaires du projet Bison. Elle a notamment pour missions la communication, la diffusion et l’exploitation des résultats ainsi que le renforcement des partenariats.

 

· En savoir + sur IENE et Bison

· Rdv sur le site de Bison

Le projet Bison

Bison est le premier projet d’action de coordination et de soutien H2020 financé par l’UE à se concentrer sur les infrastructures de transport et leurs interactions avec la biodiversité.

 

Lancé en janvier 2021 pour une période de 30 mois, Bison vise à définir le futur agenda européen de recherche stratégique et de déploiement sur les infrastructures de transport et la biodiversité. Bison fournira aux États européens et aux parties prenantes des outils et des recommandations pour intégrer la biodiversité dans la conception, la construction et l’exploitation des infrastructures.

 

Bison rassemble plus de 16 pays et 44 partenaires à travers l’Europe.

Bison permettra ainsi à l’Europe d’être un continent leader dans ce domaine.