[Ipbes] Au cœur de la 9e plénière
Dimanche 3 juillet débute la neuvième session plénière de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (Ipbes). L’équipe FRB vous raconte jour après jour les coulisses de la plénière.
Pour la première fois depuis la crise de la Covid-19, les représentants de près de 140 pays se réunissent à Bonn en Allemagne pour l’approbation de deux nouveaux rapports scientifiques majeurs : le premier sur l’utilisation durable des espèces sauvages et le second sur les différentes valeurs de la biodiversité. Cette plénière sera aussi l’occasion de discuter du lancement d’une nouvelle évaluation sur les liens entre les entreprises et la biodiversité ainsi que des scénarios des futurs de la nature.
Retour sur les échanges jour après jour.
Après avoir dansé, mercredi, dans le hall en attendant leur tour, les experts de l’évaluation méthodologique sur la conceptualisation diversifiée des multiples valeurs de la biodiversité, ses fonctions et services écosystémiques (évaluation des valeurs) ont eu la satisfaction de voir la conclusion des discussions autour du résumé pour décideurs ce vendredi soir, après de longues heures de négociations et de pédagogie.
Cette évaluation méthodologique fournit des clés pour reconnaitre et prendre en compte les multiples valeurs associées dans les prises de décision. L’évaluation a caractérisé les multiples valeurs associées à la nature, analysé les différentes méthodes permettant de les évaluer et propose des bonnes pratiques favorisant l’intégration de ces valeurs dans les processus de prise de décision.
Avant d’arriver au consensus final, plusieurs sujets ont été débattus, notamment le vocabulaire : comment aborder la décolonisation, existe-t-il une vision dominante ? une vision occidentale ? Faut-il opposer une approche scientifique et une approche « holistique » du monde ?
Si les références à des produits spécifiques – tels que l’huile de palme, le cacao et le café – ont été supprimées des débats, ainsi que l’évocation des limites écologiques sûres et la référence aux droits de l’Homme en raison d’oppositions fortes de diverses délégations, plusieurs éléments ont été inclus dans le résumé pour décideurs et devraient faire référence.
Les délégués ont reconnu qu’il existait de nombreuses visions du monde et systèmes de connaissances, y compris ceux basés sur une bonne qualité de vie collective, ceux “principalement basés sur des visions du monde non anthropocentriques” avec des références aux valeurs cosmo-, bio-, éco- et pluri-centriques.
Les délégués ont convenu que les scénarios du futur pouvaient être regroupés en fonction de leur potentiel à réaliser des “avenirs justes et durables”, plutôt que le “développement ou les objectifs de” développement durable. La question de la décroissance a aussi été débattue, pour savoir si cette voie devait mettre l’accent sur la réduction des besoins matériels et énergétiques, dans les pays industrialisés, les pays du Nord, comment et par qui devait se faire la redistribution des richesses avec le Sud. Les “dimensions économiques, sociales et environnementales entrelacées” de la durabilité ont été soulignées avec des références aux “inégalités persistantes entre les pays et au sein des pays”.
La proposition d’inclure la notion de solutions fondées sur la nature a finalement été retenue, après de longues discussions sur son caractère établi ou non. Le résumé atteste du fait que les décisions économiques et politiques prédominantes donnent la priorité à certaines valeurs de la nature comme les valeurs instrumentales basées sur le marché et que des modifications des institutions pouvaient favoriser des valeurs alignées sur la durabilité ou la justice. Les défis de l’intégration de la normalisation dans la comptabilité écosystémique nationales ont également été soulignés.
La plénière s’est achevée ce samedi avec l’approbation des autres livrables examinés pendant une semaine : le document de cadrage pour une évaluation méthodologique sur les impacts et les dépendances des entreprises sur la biodiversité et ses contributions, la modification du programme de travail d’ici 2030, incluant le plan de travail pour la période 2022-2023 des groupes de travail sur les renforcements de capacité, les connaissances et les données, les outils pour l’intégration des connaissances des peuples autochtones et communauté locales et les scénarios et les modèles.
Comme d’habitude, la semaine marathon qui avait commencé lentement s’est achevée sur les chapeaux de roues et sur un sans-faute : le consensus a été atteint, 139 pays se sont mis d’accord sur les messages mondiaux important pour la biodiversité, son état, les pressions qui s’exercent sur elle, les conséquences pour les sociétés humaines et les solutions pour construire un avenir plus durable.
Est-ce que l’abeille vaut des milliards ?
Est-ce que le sol est notre av’nir ?
Est-il trop tôt, est-il trop tard ?
Est-on en train de tout détruire ?
Biodiversité et Nature
Buen Vivir et Pacha Mama
Qu’importe tant qu’on peut conclure
Qu’il faut agir, ici et là
Citoyens, business et États
Au sud, au nord, à l’est, à l’ouest,
Pays riches et pays modestes,
À grands saut ET à petits pas.
Julia Marton-Lefèbre (France / US) et Hélène Soubelet (FRB)
Photo by IISD/ENB | Diego Noguera
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Ce jeudi fut une journée mémorable à deux titres, d’une part l’approbation du résumé pour décideurs sur l’usage durable des espèces sauvages et d’autre part, le lancement du début des négociations sur le résumé pour décideurs des différentes valeurs de la biodiversité.
Ces deux documents représentent l’aboutissement de quatre années de travail intense par près d’une centaine d’experts dans chaque cas et le soutien d’une unité de support technique dédiée et dévouée !
C’est la Fondation pour la recherche sur la biodiversité qui héberge l’unité de support technique pour l’évaluation sur l’usage durable des espèces sauvages. Elle est composée de Daniel Kieling en tant que responsable du programme, Marie-Claire Danner en tant que responsable scientifique et communication et Agnès Hallosserie à la coordination. Nos collègues sont à ce titre co-auteurs de cette énorme évaluation qui devrait faire date aux niveaux mondial et national et c’est mérité, car ils ont accompli un excellent travail et ce en dépit de la pandémie qui leur a compliqué la tâche !
Après quelques frayeurs en plénière suite à l’intervention de plusieurs membres de l’UE pour demander l’ajout des sous-titres dans les messages clés et l’opposition ferme de plusieurs autres délégations menaçant de rouvrir certains aspects du texte, comme par exemple les liens entre commerce et érosion des espèces sauvages, la présidente de séance, Ana María Hernández Salgar, a pu d’un coup de marteau approuver, au nom de l’assemblée, le résumé pour décideurs.
Les auteurs présents ont ensuite pu s’exprimer pour dire, souvent avec grande émotion, combien ils avaient été emportés et enrichis par ce travail.
John Donaldson (Afrique du Sud), a rappelé que c’était la première fois qu’une évaluation aussi large était publiée. Les messages clés clairs pourront aider les décideurs publics et privés à s’engager vers un usage plus durable. Il a également salué le fait que chacun des experts impliqués avait pu abandonner leurs habitudes de travail en silos sur les méthodes, les tendances, les données, les espèces pour ne pas produire des résultats juxtaposés, mais conjoints.
Jean-Marc Fromentin (France) a précisé que ce rapport montrait bien la diversité et l’importance des espèces sauvages utilisées par les communautés humaines, du poisson aux forêts naturelles en passant par les sites touristiques. Il a aussi souligné la qualité du travail interdisciplinaire accompli, entre les chercheurs en sciences écologiques et les chercheurs en sciences sociales. Il a conclu en disant qu’il s’était passionné pour les relations Humains-nature et que cela avait influencé sa façon de voir la biodiversité.
Marla Emery (USA, Norvège) a raconté une anecdote lors d’un atelier de travail dans la réserve de Biosphère à Montréal. Deux représentants des peuples autochtones et communautés locales (Massaï, Arctique) et un chercheur d’Europe de l’Ouest ont travaillé sur l’importance de l’usage durable et se sont rendu compte que si l’usage était en effet éminemment contextuel, il existait néanmoins des éléments communs et intangibles au niveau mondial : les mêmes questionnements, les mêmes conclusions, les mêmes objectifs.
Cinquante mille espèces sauvages
Cueillies, pêchées, foulées, brûlées ?
Conservées, protégées, sauvées ?
De l’usage, au paysage
De l’usus à l’abusus
La science a fait consensus
Droit d’usage et droit du sage
Comme au climat s’adapter
De connaissances à conscience,
Vient la durabilité !
Photo by IISD/ENB | Diego Noguera
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Finalement la tortue est arrivée, un peu en retard, certes. Le résumé pour décideurs sur l’usage durable des espèces sauvages a été complètement revu et accepté par le groupe de travail dans la soirée avec plusieurs avancées notables.
Tout en reconnaissant le manque de connaissances sur les pêcheries d’eau douce, les délégués ont listé les facteurs qui influent sur l’abondance et la répartition des espèces sauvages, les impacts de la chasse sélective, les pourcentages des stocks de poissons sauvages surexploités.
Les discussions ont également permis de mettre en exergue l’existence d’un large panel d’actions et d’incitations néfastes, ainsi que de solutions pour limiter le déclin des espèces, comme l’établissement de quotas de prélèvements.
Les participants ont souligné les compromis entre la gestion des forêts naturelles, la demande de bois et la conservation de la biodiversité, les compromis entre les politiques efficaces et la pauvreté, les inégalités et l’insécurité alimentaire ainsi que les liens entre genre, gouvernance des espèces sauvages et distribution des bénéfices en découlant.
Les positions s’étaient crispées sur l’agriculture, entre les tenants de l’intensification et les autres, pour finalement arriver à un consensus sur l’objectif de « faire progresser durablement l’intensification de l’agriculture ». Les délégués ont également statué sur le fait de parler de bonne qualité de vie plutôt que de bien-être humain.
Pendant ce temps, dans le second groupe de travail sur le cadrage de l’évaluation « entreprises et biodiversité », les discussions ont semblé largement stagner avec des blocages conceptuels et méthodologiques qui n’ont pas pu être levés : faut-il supprimer les listes et les exemples ou les rendre exhaustives ? Faut-il mentionner explicitement les dépendances et impacts indirects, ce sur toute la chaine de valeur ?
Ce qui ressort de cette seconde journée de négociation sur ce rapport de cadrage, c’est qu’une certaine pédagogie est nécessaire pour faire comprendre ce qu’est et jusqu’où doit aller un rapport méthodologique comme celui-ci. En effet, un rapport méthodologique qui échoue à informer les décideurs publics et privés ou qui renoncerait à produire des messages clés, voire des recommandations serait-il vraiment utile ?
La salle a la forme d’une cage
Le soleil ne passe pas faute de fenêtres
Les délégués sont sages
Comme des petits soldats
Qui lèvent le bras
Je ne veux pas négocier
Je ne veux pas écouter
Je veux seulement triompher
Mon esprit fume !
Quand arrive le consensus
Le langage adopté
C’est magnifique, presque magique
Mémorable processus
Alice Lureau (OFB) et Adèle Fardoux (Point focal national pour l’Ipbes – MEAE)
Photo by IISD/ENB | Diego Noguera
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La journée de mardi a été longue, très longue, surtout pour les négociateurs de l’évaluation sur l’usage durable des espèces sauvages qui se sont couchés plusieurs heures après les poules, mais, heureusement, largement avant les chauves-souris. Les échanges de vues ont tenté de s’accorder sur le fait qu’il faille ou non faire le lien avec les émergences infectieuses, les espèces exotiques envahissantes, inclure les références au commerce d’animaux domestiques, souligner que les systèmes de gouvernance pouvaient affecter l’usage durable des ressources naturelles. Les impacts et bénéfices des usages non extractifs de la biodiversité, comme le tourisme, ont également été discutés, ainsi que les différents modes de chasse, comme la chasse sélective ou la chasse récréative, leurs impacts et leurs avantages. Ces discussions passionnantes ont enrichi le processus, mais ne l’ont pas accéléré. Même la fatigue n’a pas épuisé la ferveur des participants et les délégués se sont couchés, sans avoir fini d’examiner ligne à ligne leur résumé pour décideurs et en ayant même, parfois, reculé sur certains points. Il faut dire qu’obtenir des accords sur des sujets aussi cruciaux n’est jamais simple. Il s’agit de la confrontation de différentes priorités, de différentes visions du futur, de différentes façons d’y parvenir. L’enjeu est important également, car le document qui est disséqué jour après jour, soir après soir, deviendra, une foi approuvé, la base commune, le consensus mondial sur lequel les États se reposeront et qui pourra leur être opposé. Dans ces conditions, on ne peut que comprendre que les délégués soient, en ce début de négociations, plus prudents qu’optimistes et qu’ils avancent lentement et précautionneusement. Néanmoins, dans une fable bien connue, cette lenteur a payé et il faut parier qu’elle paiera aussi, ici, à Bonn.
Dans la salle adjacente, les négociations se passent toutes en anglais. Le matin l’entrain collectif a conduit à plusieurs changements structurants. D’une part proposer un changement de titre sur une des figures du cadre pour les scénarios des futurs pour la biodiversité, passant de futurs durables vers futurs désirables et d’autre part discuter de l’utilisation des termes « nature et Humanité » ou « nature incluant l’humanité » avant de s’accorder sur « Humanité et nature » (« people and nature »), terme qui devrait être utilisé dans tout le document. Des discussions riches sur les limites, opportunités et futurs challenge du cadre ont ensuite occupé les négociateurs le reste de la matinée. L’après-midi s’est concentrée sur le cadrage entreprise et biodiversité avant de reprendre sur les scénarios en début de soirée. Et si au début, les participants ont presque cru que les discussions sur le cadre pour les scénarios des futurs pour la biodiversité allaient pouvoir s’achever, ils ont dû, eux aussi, se coucher sans avoir pu clore leur travail et sans avoir pu reprendre la lecture analytique du futur cadrage pour l’évaluation méthodologique sur les liens entre entreprises et biodiversité.
Le lièvre et le délégué
Rien ne sert de jaser, il faut plaider à point
Le délégué à Bonn en est un témoignage
“Gageons, vu le carnage
que vous n’atteindrez point
Avant la nuit, le but
Le parfait azimut !”
“Je vous ferai mentir, je raye, j’ajoute, j’hésite
Je vais d’un train de sénateur
Et je valide avec lenteur
Puisqu’il faut consentir, autant le faire moins vite !
Pour éviter la faute, l’ire diplomatique
Plus pugnace que malin
On dit que je suis un
Tantinet tatillon
Mais au petit matin
C’est moi qui ai raison !”
Photo by IISD/ENB | Diego Noguera
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Les délégués se sont partagés en deux groupes, le premier pour discuter de l’évaluation sur l’utilisation durable des espèces sauvages et le second sur le programme équipes spéciales et sur le cadre des scénarios du futur de la nature : « Nature future framework ». Les membres ont aussi été invités à participer au processus de sélection des experts du panel multidisciplinaire et à étudier le budget prévisionnel de la plateforme.
La grande avancée de la journée est que les délégations dans les deux groupes se sont exprimées sur certains concepts, visions et définitions. Ceci prend du temps et n’est pas trivial, car ces éléments sont à la base de tout futur consensus sur le fond des documents étudiés.
Et en effet, même si les discussions ont semblé très longues, avec peu d’avancées, pour les participants qui discutent de l’évaluation sur l’usage durable des espèces sauvages dans la matinée, une fois que concept et définitions ont été approuvés, le travail s’est largement accéléré sous la houlette habile de Douglas Beard, le co-président américain, ravi de travailler en ce jour de leur fête nationale.
Les auteurs du rapport ont également apporté des précisions très claires sur les bases scientifiques qui sous-tendent les éléments du résumé pour décideurs. Grâce à leurs précisions, plusieurs points de blocages ont pu être levés, notamment autour des éléments qui constituent la durabilité, la reconnaissance de la valeur d’existence, c’est à dire la valeur intrinsèque de la biodiversité et l’importance de considérer tous les milieux de vie des espèces sauvages, des plus naturels au plus anthropisés, comme les milieux urbains.
Dans le second groupe, une discussion approfondie a eu lieu jusque tard dans la nuit, sur le « Nature future framework ». Ce travail devrait permettre de définir des bases communes pour les scénarios d’avenirs positifs pour la biodiversité pour éclairer les décideurs politiques à toutes les échelles. Dans ce groupe, les différentes visions des relations entre les humains et la biodiversité ont été exprimées et à l’occasion de discussions intenses, les délégués ont échangé sur les références aux accords environnementaux multilatéraux, l’importance d’une communication efficace à partir de messages simples, sur l’importance des solutions fondées sur la nature. Ce cadre sera fortement lié aux valeurs de la biodiversité et certains points ne pourront être validés indépendamment de l’approbation de l’évaluation sur les valeurs.
Les deux groupes ont continué leur travail dans la nuit, entre 19h30 et 22h30 pour avancer sur les accords et espérer pouvoir présenter des textes stabilisés aux séances plénières dont la première aura lieu jeudi à 15 heures. Le président du groupe sur l’usage durable des espèces sauvages n’a donc pas pu déguster une « apple pie » devant un feu d’artifice pour fêter le 4 juillet et la fin des discussions, comme il l’avait appelé de ses vœux le matin-même, mais ce n’est que partie remise !
“Un mot en avant, deux mots en arrière
Visions, entrelacs, mis entre crochets
Les secondes égrènent sans en avoir l’air
Profonds désaccords autant que succès
Les esprits s’échauffent, les arguments fusent
Opinions, croyances, science ou bien valeurs ?
Vient le consensus lorsqu’avance l’heure
Pour protéger mieux, le vivant qu’on use.”
Photo by IISD/ENB | Diego Noguera
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Après deux ans de pandémie, les 139 pays membres de la plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques attendaient avec impatience une plénière en présentiel, c’est le cas depuis le 3 juillet 2022, à Bonn et sous le soleil !
L’enthousiasme des délégués a conduit à quatre heures et demi de plénière d’ouverture. La directrice du programme des Nations Unies pour l’environnement, la secrétaire exécutive de l’Ipbes et les représentants des groupes régionaux (Asie pacifique, Amérique latine et centrale, Afrique, Europe) ont rappelé l’importance des travaux de l’Ipbes, devenue en peu d’années une véritable référence scientifique pour apporter des bases solides au cadre post-2020 de la convention sur la diversité biologique, aux travaux du groupe de travail sur les informations financières relatives à la nature (TNFD), et sur la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD). La nécessaire collaboration avec le Giec, pour plus de convergence et plus de synergie dans les efforts de pédagogie sur les changements globaux a été mentionnée également et sur les options d’actions sociétales.
En plus des points d’organisation des groupes d’experts et de budget, un intense programme de travail de fond attend les pays membres : l’approbation de deux résumés pour décideurs, le premier sur l’usage durable des espèces sauvages et le second sur les multiples valeurs de la biodiversité, l’approbation du cadrage de la future évaluation sur les liens entre entreprises et biodiversité et des discussions sur le cadre pour les scénarios futurs de la biodiversité.
Les échanges sur l’évaluation de l’usage durable des espèces sauvages ont débuté sur les chapeaux de roues ce dimanche. L’objectif du résumé pour décideurs est de reconnaitre que l’exploitation des espèces sauvages est l’une des pressions directes majeures explicatives de la perte de biodiversité et de proposer des options politiques et sociétales pour favoriser un usage durable. L’approbation ligne à ligne du résumé n’a pas encore débuté, mais déjà des lignes de forces se dessinent entre les pays qui souhaitent mettre l’accent sur les bénéfices sociétaux de l’exploitation de ces espèces (économiques et sociaux), et ceux qui souhaitent le renforcement des constats sur les défis et les solutions aux usages non durables. Les 13 heures de discussions qui attendent les délégations doivent permettre de s’accorder sur des bases consensuelles.
La journée s’est achevée sur la réception des délégués par l’Allemagne, avec un buffet végétarien, très coloré, dans le grand hall du centre de conférence des Nations Unies.
“139 visions du Monde, autour d’une table ronde
2 évaluations majeures, sur l’usage et les valeurs
3 ans de travail intense, un enjeu global immense
Pour inverser la tendance, donner une dernière chance
Grace à des dizaines d’auteurs, des centaines de relecteurs
Pour des discussions fécondes, avant que ne sonne le gong…”
La Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) accueille le secrétariat scientifique du comité français pour l’Ipbes et est largement mobilisée pour le relai des travaux de l’Ipbes au niveau national.
la FRB donne la parole à des chercheurs et des acteurs de la société pour parler de valeurs et d’utilisation durable sous différents angles. De la chasse à l’économie en passant par l’éducation ou le tourisme, découvrez une série d’articles sur ces thématiques intrinsèquement liées.
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