Impact des activités humaines sur la biodiversité : Quels risques liés à la perte des bénéfices que nous retirons de la nature ?
L’érosion de la biodiversité et ses services écosystémiques entraine la perte de nombreuses contributions que nous retirons de la nature. Identifier et quantifier les risques liés au déclin de ces contributions est donc un enjeu majeur pour la recherche et dont la société doit s’emparer pour assurer l’avenir de l’humanité.
La diversité du vivant permet aux écosystèmes de s’adapter et de se régénérer. Son érosion, due aux activités humaines, affecte ses capacités primordiales, compromettant gravement le fonctionnement et la résilience des écosystèmes et, en retour, leur capacité à fournir des services écosystémiques pour les générations actuelles et futures. Depuis des décennies, la communauté scientifique ne cesse d’alerter sur ce déclin en soulignant l’ampleur de la perte de biodiversité et l’état dramatique des services écosystémiques. Dans son évaluation mondiale, l’Ipbes précise que 75 % de la surface terrestre et donc des écosystèmes sont plus ou moins gravement affectés par la transformation et la dégradation des terres et des mers. Une situation en majeure partie imputable aux activités humaines, directes et indirectes.
Qu’est-ce qu’un service écosystémique ?
Les services écosystémiques sont les biens ou services que les humains peuvent tirer, directement ou indirectement, du bon fonctionnement des écosystèmes pour assurer leur bien-être. Par exemple, la pollinisation animale est essentielle pour le rendement et la qualité de nombreuses plantes cultivées.
LE PROJET DE RECHERCHE
La Fondation Crédit Mutuel Alliance Fédérale et la Fondation pour la recherche sur la biodiversité ont co-construit un projet de recherche centré sur les liens de causalité entre déclin de la biodiversité et dégradation des services écosystémiques due aux activités humaines, et les conséquences de cette dégradation sur l’économie et le bien-être humain.
Ce programme de recherche consiste, par le biais de revues systématiques de la littérature scientifique, à mettre en évidence et évaluer les impacts des activités humaines sur la biodiversité et les services écosystémiques associés, et d’identifier les externalités qui en découlent.
Au travers de plusieurs sous-questions centrées sur les activités humaines connues pour être les plus impactantes, comme l’agriculture, la pêche, la sylviculture, ce projet ambitionne de décrypter ce que démontre aujourd’hui la recherche sur les conséquences économiques, sociales, environnementales de la perte des services écosystémiques et d’identifier les « fausses bonnes idées » qui ralentissent le développement d’alternatives durables, conduisent à une destruction du vivant et, in fine, d’un environnement favorable à une bonne qualité de vie sur Terre.
Ce programme a pour objectif de rechercher dans la littérature scientifique les données qui permettent :
- D’extraire les liens de cause à effet entre les activités humaines et les pertes de services écosystémiques pour mettre en évidence les chaines causales et les risques liés au déclin de la biodiversité.
- D’identifier les conséquences de ces corrélations sur l’économie, la qualité de vie, la santé, le bien-être, etc. pour comprendre l’impact des choix des décideurs publics et privés et identifier quels humains sont les plus concernés par les conséquences de ces pertes.
- De mettre en lumière les « fausses solutions » qui empêchent le développement d’alternatives présentant moins d’externalités négatives en ayant une approche systémique des problèmes et de leurs enjeux, et ainsi éviter que la non prise en compte de la biodiversité ou la méconnaissance de ces processus ne conduisent à plébisciter des solutions dommageables et non bénéfiques à moyen ou long terme.