Club 1 – Conservation de la biodiversité dans les territoires : comment appréhender les dynamiques ?
Comment aller vers une meilleure prise en compte des dynamiques de biodiversité et de territoires dans les problématiques de conservation et d’aménagement ? Quelles relations s’établissent entre les êtres humains et non humains, et cela à toutes les échelles ? Telles sont les questions soulevées au sein de ce Club.
Le thème du Club se veut suffisamment large pour embrasser une diversité de questions, d’objets ou de problématiques, et prétend couvrir différentes échelles spatiales et temporelles, ainsi que différents types de milieux et de niveaux d’anthropisation (naturels et semi-naturels).
S’interroger sur les dynamiques des populations, des communautés, et des fonctionnalités des écosystèmes et leurs changements en réponse à des modifications environnementales (ex. changements globaux) implique notamment de s’interroger sur la définition d’un état initial ou de référence, faisant ainsi appel à des notions d’écologie historique ou de paléoécologie.
Cela nécessite également de décrire, mesurer et suivre l’état des systèmes socio-écologiques dans le temps et l’espace, à l’aide de métriques et d’indicateurs.
Enfin, la conservation de la biodiversité dans les territoires se confronte nécessairement au cadre règlementaire incontournable de la séquence ERC (Éviter, Réduire, Compenser), tout en soulevant la question de la place de la naturalité dans notre modèle actuel de développement. Le glissement actuellement observé vers le C pose notamment la question des équivalences entre états et entre fonctionnalités, mais aussi la question des dynamiques et des trajectoires et successions dans les écosystèmes.
Les attentes à l’origine du Club portent, entre autres, sur :
- La description et la mesure de l’état de la biodiversité et les interactions entre les objets de nature et la société.
- Les indicateurs écologiques, sociaux et économiques de la biodiversité et des relations entre biodiversité et société qui traduisent des informations sur l’état de la biodiversité, les dynamiques et évolutions, les services écosystémiques, etc.
- Des questionnements d’ordres écologiques mais également éthiques sur les interactions entre les acteurs, les humains et non-humains.
Afin d’approfondir le thème du Club, les participants ont souhaités l’aborder sous trois angles plus resserrés. Ils ont organisé, en 2019 et 2020, trois journées :
- La naturalité, comme point de référence, état ou processus « souhaité/souhaitable ».
- La séquence ERC, comme cadre règlementaire incontournable, ‘conflit’ avec les dynamiques, glissement vers C, focus nécessaire sur E puis R.
- Les indicateurs & métriques, comme outils de suivi de la conservation et des dynamiques.
L’année 2021 permet de faire la synthèse de ces thèmes et d’explorer les besoins qui n’auront pas été traités.
Cette première journée du Club 1 visait à aborder la question de la naturalité et ses différentes facettes. Une série d’interventions a permis de croiser différents regards de chercheurs et d’acteurs et d’identifier quelques lacunes de connaissances sur cette question lors de différents temps d’échanges, depuis les enjeux conceptuels et méthodologiques jusqu’à leurs transferts opérationnels.
Interventions :
Naturalité et références
- Quels objectifs lorsque les états et les processus de référence ne sont pas connus ou pertinents (érosion du littoral, changement climatique…) ?
Patrick Grillas, Tour du Valat - Enseignements tirés des suivis hydrobiologiques long-terme vis-à-vis des états de références.
Véronique Gouraud, EDF - Conservation, restauration : typologie des références à la référence.
Hugo Rimeur, stage M2 au Cefe - De l’intégrité à l’état des écosystèmes : différents concepts pour différentes facettes des écosystèmes.
Philip Roche, INRAE - La naturalité à l’épreuve de la paléoécologie.
Frédéric Guiter, Université Aix-Marseille
Naturalité et libre évolution
- Programme régional d’espaces en libre évolution (Prele) en Normandie.
Lydie Doisy, Cen Basse-Normandie - Place de la spontanéité dans les espaces contemporains.
Rémi Beau, Université Panthéon-Sorbonne - Naturalité anthropique, naturalité biologique.
Frédéric Gosselin, INRAE
Cette deuxième journée du Club 1 visait à aborder la question « ERC » (Éviter, Réduire, Compenser) comme cadre et cristallisateur de ‘conflits’ avec les dynamiques, notamment du fait du glissement actuel vers C. La conservation de la biodiversité dans les territoires se confronte nécessairement au cadre règlementaire incontournable de la séquence ERC, tout en soulevant la question de la place de la naturalité dans notre modèle actuel de développement. Le glissement actuellement observé vers le « C » pose notamment la question des équivalences entre états et entre fonctionnalités, mais aussi la question des dynamiques et des trajectoires et successions dans les écosystèmes.
Par rapport aux travaux réalisés par ailleurs, il s’agissait ici de mieux comprendre comment les dynamiques de la biodiversité (dynamiques des populations, des communautés, et des fonctionnalités des écosystèmes ainsi que leurs changements en réponse à des modifications environnementales) et des territoires (démographie, aménagements, etc.) peuvent être au sein de la séquence ERC.
Interventions :
L’approche des territoires
- Retour d’expérience de l’autorité environnementale sur la prise en compte de l’évitement dans les projets, plans ou programme.
Eric Vindimian, Autorité environnementale, MTES - La séquence CERCA à l’échelle d’un bassin argilier : Connaître pour Eviter, Connaître pour compenser.
Brian Padillas, MNHN - Intégrer la phase d’évitement dans la planification territoriale à l’aide d’outils de simulation.
Sylvain Pioch, Université Paul Valéry - Limites de la séquence ERC.
Fanny Guillet, MNHN - Mise en oeuvre de la compensation environnementale et collective agricole : les questions posées pour organiser la cohérence de la séquence ERC à l’échelle d’un département.
Céline Moutet, animation de la démarche d’ingénierie publique, Conseil départemental de la Drôme - Eviter en tenant compte des services écosystémiques : un exemple dans en Haut-de-France.
Philip Roche, INRAE
Séquence ERC et échelles spatio-temporelles
- Territoires, ERC et TVB : quel appui de la recherche académique aux politiques publiques pour la conservation et la restauration de la biodiversité ?
Sylvie Vanpeene, INRAE - Cartographie nationale des habitats terrestres (CarHAB).
Jérôme Millet, Pôle de coordination des conservatoires botaniques nationaux, OFB - Deux réflexions en cours :
- Restitution des conclusions du stage « Rôle du réseau bocager sur la structure fonctionnelle des communautés de coléoptères carabiques et impact sur la régulation des bioagresseurs en paysage agricole ».
Adèle Le Naviel, sous la direction de Ronan Marrec, Université de Picardie Jules Verne - Restitution du stage « Rôle des éléments boisés et des haies dans la connectivité biologique en paysages fragmentés : mesure de flux de gènes entre populations des plantes vasculaires Geum urbanum et Primula elatior ».
Nicolas Duhamel, sous la direction d’Annie Guiller et Pedro Poli, Université de Picardie Jules Verne
- Restitution des conclusions du stage « Rôle du réseau bocager sur la structure fonctionnelle des communautés de coléoptères carabiques et impact sur la régulation des bioagresseurs en paysage agricole ».
Séquence ERC et échelles spatio-temporelles
- E=RC+ ou Comment aller vers un processus reproductible permettant d’investir E de manière intégrative et mesure ses conséquences sur le R et le C dans les projets d’aménagements d’infrastructure.
Anna Gourlia, coordinatrice environnementale, Voltalia - Cadre méthodologique pour l’évaluation de l’équivalence écologique.
Véronique Gouraud, ingénieur-chercheur, chef de projet, EDF R&D - La phase d’évitement et la prise en compte des fonctionnalités et des dynamiques de la biodiversité dans les projets : retour d’expérience d’un bureau d’étude.
Dorothée Labarraque, responsable technique et innovation, Egis
Cette troisième journée du Club 1 visait à discuter des approches et des outils mobilisés pour décrire, mesurer et suivre l’état des systèmes socio-écologiques dans le temps et l’espace, à l’aide de métriques et d’indicateurs – cela en lien avec la question « conservation de la biodiversité dans les territoires : comment appréhender les dynamiques ? ».
Il existe de nombreuses réflexions sur le sujet « indicateurs et métriques ». Le Club 1 apportait ici la dimension, moins traitée, des dynamiques dans les territoires.
Cette troisième journée a permis de boucler le cycle d’exploration de trois facettes de cette question au cours duquel deux autres sujets ont été traités : « naturalité » et « ERC, focus sur le E ». En effet, s’interroger sur les dynamiques de biodiversité implique notamment de s’interroger sur la définition d’un état initial ou de référence, faisant ainsi appel à des notions d’écologie historique ou de paléoécologie. De plus, la conservation de la biodiversité dans les territoires rencontre nécessairement le cadre règlementaire incontournable de la séquence ERC tout en soulevant la question de la place de la naturalité dans notre modèle actuel de développement.
Interventions :
Indicateurs d’état et de dynamiques : polysémie, pratiques et outils
- Observer, décrire l’état et dynamiques : des variables aux indicateurs de biodiversité.
Jean- Baptiste Mihoub, Sorbonne Université - Métriques de diversité : des ambiguïtés persistantes ? Quelles relations entre les indicateurs et la biodiversité ?
Frédéric Gosselin, INRAE - Caractérisation de l’environnement et indicateurs : apports de la télédétection.
Samuel Corgne, Université de Rennes 2
Du fonctionnement des écosystèmes aux services écosystémiques : quels indicateurs ?
- Indicateur de naturalité des cours d’eau métropolitains et évaluation des services écosystémiques.
Denis Caudron, Rivière sauvages et Alexis Pasquet, European River Network - Indicateurs d’intégrité, de bon état, de qualité et de potentialités écologiques
- Quels indicateurs pour évaluer la qualité écologique du patrimoine foncier ?
Julie Charton-Bissetta, R&D EDF - L’indicateur de potentialité écologique (IPE) et l’indicateur de qualité écologique (IQE).
Olivier Delzons, MNHN - Suivi des papillons de jour au sein d’un territoire sur les parcs et jardins : le « Protocole Papillons Gestionnaires ».
Angélique Daubercies, Noé, préparé avec Anne Dozières, MNHN - Intégrité et condition des écosystèmes : des indicateurs écologiques d’impacts aux indicateurs sociétaux de bon état.
Philip Roche, INRAE
Dynamiques, usages, pressions et impacts : mesures directes et indirectes à l’échelle des territoires et des activités
- Journées FRB 2019 dédiée aux indicateurs et outils de mesure – Évaluer l’impact des activités humaines sur la biodiversité ?
Aurélie Delavaud, FRB - Observatoire des zones humides méditerranéennes.
Patrick Grillas, Tour du Vallat - Quantification et cartographie de l’anthropisation et de la naturalité à différentes échelles.
Adrien Guetté, ISFORT/UQO (visio)
Cadre d’acquisition des données, construction et interprétation d’indicateurs à différentes échelles
- D’un réseau de surveillance de la biodiversité nationale aux systèmes d’information sur la biodiversité (SIB), le milieu marin (SIMM) et l’eau (SIE) et à l’observatoire national de la biodiversité (ONB) : déclinaisons régionales et carte des menaces sur la biodiversité.
Stanislas Wroza, Thomas Bouix, Lévêque et Thomas Milon, OFB - Pôle national de données de biodiversité.
Yvan Le Bras, MNHN