Bioshifts
Redistribution de la biodiversité : une approche macro‐ et éco‐évolutive de la vulnérabilité des espèces aux changements globaux
Il est désormais incontestable que les plantes et les animaux répondent aux changements climatiques en opérant la plus grande redistribution de la vie sur Terre depuis des dizaines de milliers d’années. Cependant, de récentes études ont montré que les changements dans les limites des aires de répartition dépendent fortement des espèces et que le réchauffement climatique n’explique pas à lui seul les taux de redistribution de la biodiversité. Alors que les caractéristiques intrinsèques des espèces (la tolérance thermique, les capacités de dispersion, la spécialisation écologique) et les mécanismes évolutifs (potentiel d’adaptation) pourraient influencer les contractions et expansions des bornes de répartition des espèces, d’autres facteurs extrinsèques non climatiques, comme la fragmentation des habitats, pourraient également limiter ou exacerber les processus de modification des aires de répartition.
Bioshifts va combler cette lacune de connaissances en abordant la question fondamentale de savoir dans quelle mesure les changements de répartition actuels, induits par le climat, résultent d’interactions entre des mécanismes intrinsèques et extrinsèques. Bioshifts a pour but d’exploiter une base de données préexistante compilant des changements dans les limites des aires de répartition dans les écosystèmes marins, d’eau douce et terrestres au cours des dernières décennies, en lien avec des bases de données en accès libres sur les caractéristiques des espèces et des méthodes d’analyses comparatives innovantes. Bioshifts permettra ainsi d’étudier si les processus de changement d’aire de répartition varient entre écosystèmes, groupes taxonomiques ou contextes environnementaux (tant naturels qu’anthropiques).
Bioshifts vise ainsi à améliorer notre capacité à anticiper les déclins futurs de biodiversité et éclairer de meilleurs processus décisionnels.
Porteurs de projets :
Lise COMTE – Illinois State University (USA) ;
Gaël GRENOUILLET – Université de Toulouse (France) ;
Jonathan LENOIR – CNRS (France)
Post-doctorant :
Brunno DE OLIVEIRA – FRB-Cesab (France)
Le projet Bioshifts réunit des spécialistes en biologie tropicale et tempérée et sur une variété d’organismes, phylogénétique, biogéographie, modélisation et sciences politiques.
Le projet Bioshifts est issu de l’appel à projet de 2020. Le processus de sélection du projet a été réalisé par un comité d’experts indépendants.
[04] Comte L, Bertrand R, Diamond S, Lancaster LT, Pinsky ML, Scheffers BR, Baecher JA, Bandara RMWJ, Chen I, Lawlor JA, Moore NA, Oliveira BF, Murienne J, Rolland J, Rubenstein MA, Sunday J, Thompson LM, Villalobos F, Weiskopf SR & Lenoir J (2024) Bringing traits back into the equation: A roadmap to understand species redistribution. Global Change Biology, 30, e17271. DOI: 10.1111/gcb.17271.
[03] Lawlor JA, Comte L, Grenouillet G, Lenoir J, Baecher JA, Bandara R, Bertrand R, Chen I-C, Diamond SE, Lancaster LT, Moore N, Murienne J, Oliveira BF, Pecl GT, Pinsky ML, Rolland J, Rubenstein M, Scheffers BR, Thompson LM, Van Amerom B, Villalobos F, Weiskopf SR & Sunday J (2024) Mechanisms, detection and impacts of species redistributions under climate change. Nature Reviews Earth & Environment, 5, 351-368. DOI: 10.1038/s43017-024-00527-z.
[02] Lenoir J (2024) The continental divide in range-shifting birds of North America. Proceedings of the National Academy of Sciences, 121, e2401808121. DOI: 10.1073/pnas.2401808121.
[01] Lenoir J & Comte L (2024) Rapid range shifters show unexpected population dynamics. Nature Ecology & Evolution, accepted. DOI: 10.1038/s41559-024-02354-3.