#Presidentielle2022 – Santé
À quelques jours des élections présidentielles 2022, quelles mesures en lien avec la biodiversité sont mises en avant par les candidat·e·s ? Il y a quelques semaines, l’Assemblée des Parties prenantes de la FRB a identifié différentes thématiques considérées comme prioritaires pour la réalisation de changements transformateurs. Les mesures ayant trait à ces thématiques sont compilées dans le dossier Présidentielle 2022.
La santé, un enjeu biodiversité
L’érosion massive de la biodiversité et de ses services écosystémiques menacent la santé humaine de multiples façons. En premier lieu par le biais de notre alimentation : sa diversité, sa qualité nutritionnelle dépendent de la diversité biologique et d’écosystèmes fonctionnels. Ensuite, la perte de biodiversité aggrave les évènements climatiques extrêmes, perturbe la capacité des écosystèmes à stocker du carbone, à épurer l’eau, l’air et les sols, à réguler les pathogènes, entrainant des décès et des pertes de qualité de vie. L’effondrement du vivant, enfin, impacte le bien-être humain par la perte des possibilités d’apprentissages, d’inspiration, la perte de l’identité liés aux paysages et des expériences physiques et psychologiques en lien avec le nature.
La pandémie récente a mis en lumière les liens entre notre santé et la déforestation, le braconnage et le commerce d’animaux et de végétaux sauvages, le changement climatique, la faible diversité génétique et spécifique dans les champs et les élevages, ou encore la croyance que c’est en décimant des populations, en perturbant des écosystèmes, que l’on va réduire les maladies.
Les maladies émergentes, comme Zika, Chikungunya, les résurgences croissantes de maladies anciennes, comme la grippe aviaire, la brucellose et autres zoonoses, sur le territoire national, menaçant la viabilité de certaines filières agricoles montre l’importance de la question. Ces pandémies proviennent de divers pathogènes transportés par des réservoirs animaux mais leur émergence est en très grande partie due à un manque de compréhension des milieux sauvages, une mauvaise gestion de ces derniers, une trop faible diversité chez les espèces cultivées, élevages.
Les mesures des candidat·e·s :
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- Encadrer l’expérimentation animale.
- Légitimer le contrôle de la part des associations des conditions d’application de ces réglementations des expérimentation animale.
- Renforcer la collaboration entre médecins et vétérinaires et améliorer ainsi l’étude des zoonoses.
- Faire des scandales sanitaires et environnementaux, comme le chlordécone en Martinique ou les sargasses dans les Caraïbes, l’objet de mesures d’urgence dès 2022.
- Donner la priorité à la santé publique et à la prévention, en mettant en œuvre un grand plan de prévention et de prise en charge des maladies chroniques qui affectent le plus notre population en employant tous les leviers comme la santé environnementale, la qualité de l’air et de l’alimentation.
- Accompagner financierement les collectivités du littoral confrontées aux sargasses.
- Les frais médicaux engagés pour toutes les personnes confrontées aux conséquences de l’exposition au chlordécone seront intégralement pris en charge par la Sécurité sociale.
- Mettre fin à l’impunité des écocides.
- Créer un défenseur des droits de la Nature et une Haute autorité des limites planétaires.
- Garantir le droit à une alimentation saine à un prix juste et abordable pour toutes et tous, partout.
- Accelerer la révision, trop longtemps repoussée, des normes européennes en matière de qualité de l’air pour les aligner sur les seuils de l’Organisation Mondiale de la Santé, pour élargir les polluants pris en compte (seuils concernant les pesticides), pour intégrer l’ensemble des phénomènes amenant à des surexpositions et traduire le droit à un environnement sain dans l’ensemble des directives et réglementations concernées.
- Améliorer la qualité de l’air intérieur en généralisant les capteurs de CO2 et par un diagnostic technique de qualité de l’air obligatoire pour les logements.
- Proposer un plan de lutte systématique contre les perturbateurs endocriniens, les substances CMR et les substances toxiques présentes dans les objets du quotidien.
- Developper le « Planet score » pour tous les produits alimentaires, en intégrant les critères pesticides, climat, biodiversité et bien-être animal.
- Sortir complètement des pesticides de synthèse en Europe d’ici à 2035.
- Instaurer des plans locaux de lutte contre la pollution lumineuse et phonique.
- Renforcer les contrôles et sanctions sur le déversement de substances chimiques dans l’eau.
- Renforcer l’action en faveur des territoires ultramarins pour faire face aux catastrophes naturelles et à la pollution environnementale (tremblements de terre, sargasses, chlordécone…).
- Dépolluer les anciennes décharges.
- Réduire massivement les exportations de déchets, en développant les filières industrielles françaises de recyclage.
- Planter 140 millions d’arbres d’ici la fin de la décennie, soit 2 arbres par Français et investir dans la filière française du bois.
- Planifier la réduction progressive des doses d’engrais et de pesticides, interdire immédiatement les plus dangereux (glyphosate, néonicotinoïdes).
- Doubler des budgets pour la prévention santé
- Agir pour le bien-être animal en lançant des campagnes nationales de lutte contre l’abandon des animaux et créer un fichier dédié des personnes condamnées pour maltraitance animale.
- Lancer des chantiers de dépollution des sols parmi les 6 800 zones polluées recensées en France.