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[FRB-Cesab] Cesabinars

Les Cesabinars, qui se déroulent en anglais sur Zoom, ont une durée d’environ une heure : 40 minutes sont consacrées à la présentation, suivies de 20 minutes d’échanges pour poser vos questions et approfondir les sujets abordés.

Vous trouverez ici toutes les informations relatives au prochain Cesabinar ainsi que les informations et enregistrements relatifs aux sessions précédentes.

Au plaisir de vous retrouver sur Zoom !

 

 

 

PROCHAIN CESABINAR

 

Les Cesabinars reviennent le mois prochain !

Le prochain événement sera bientôt annoncé sur cette page.

 

 

 

 

[FRB-Cesab] La donnée en biodiversité : de l’acquisition à l’ouverture – 2024

Les pré-inscriptions sont maintenant closes !

 

Le Cesab – Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité – de la FRB, le Pôle National des Données de Biodiversité (PNDB) et GBIF France proposent la première édition de la formation « La donnée en biodiversité : de l’acquisition à l’ouverture ». Cette formation de cinq jours a pour objectif de : 1) contextualiser les enjeux autour de la compréhension, du partage et de la (ré)utilisation des données et métadonnées de biodiversité et 2) faire monter en compétences les communautés intervenant à une ou plusieurs étapes du cycle de la donnée.

 

Cette formation sera dispensée en français et se déroulera du 4 au 8 novembre 2024 dans les locaux du Cesab à Montpellier. Son prix est de 150 € pour la semaine – repas du midi inclus. Les frais de transport, d’hébergement et les repas du soir sont à la charge des participant(e)s.

 

 

Retrouvez la formation sur GitHub

 

 

 

Une bonne maîtrise du logiciel R est requise

 

 

Liste des organisateur.ice.s :

Cette liste peut être sujette à modification.

Restaurer la biodiversité : quels rôles pour le secteur financier ? Les enjeux d’une finance durable

Derrière le terme de finance durable s’affiche l’ambition d’une finance qui intègre dans ses logiques les défis environnementaux et sociaux. En reprenant les concepts de l’Ipbes portant sur les changements transformateurs, il s’agit de combiner amélioration du bien-être humain et respect des limites planétaires, notamment maintien et restauration de la biodiversité. En cela, la finance a un rôle majeur dans le devenir des systèmes de production, économiques, en relation avec l’ensemble des parties prenantes.

La finance durable doit en particulier contribuer à optimiser le potentiel de solutions fondées sur la nature, se préoccuper de l’intégrité des écosystèmes, à soutenir les pratiques les moins impactantes et son corollaire, ne plus soutenir les pratiques les plus destructrices, avec des mécanismes de financement innovants. Les crédits biodiversité en sont un exemple, intégrés dans le Cadre mondial de la biodiversité, en particulier au sein de la cible 19 dédiée à l’augmentation sensible et progressive des ressources financières permettant la mise en œuvre des stratégies et plans d’action nationaux pour la diversité biologique. Ils sont d’ailleurs à l’ordre du jour de la 16e Conférence des Parties (Cop16) de la Convention pour la diversité biologique (CDB) d’octobre 2024.

 

Plus d’informations sur le cadre mondial pour la biodiversité

Adopté en décembre 2022 dans le cadre de la Cop15 de la Convention sur la diversité biologique, le Cadre mondial de la biodiversité Kunming-Montréal vise à inverser la tendance de déclin du vivant d’ici 2030. À travers 4 objectifs et 23 cibles, il définit les pistes d’action :

  • d’une part en restaurant l’intégrité écologique de tous les écosystèmes, naturels et anthropisés ;
  • d’autre part, en réduisant les pressions sur la biodiversité, en réorganisant les systèmes de production, économiques et technologiques, en partageant plus équitablement les ressources naturelles et les contributions de la nature et en rendant durable la consommation.

Accéder au cadre mondial

 

Crédits ou certificats biodiversité : de quoi parle-t-on ?

 

Les crédits biodiversité ont été définis comme un instrument financier qui représente une unité certifiée, mesurée et fondée sur des preuves de résultat positif en matière de biodiversité, durable et additionnel par rapport à ce qui se serait produit autrement (d’après BCA, 2024). Cette définition nécessite d’être adaptée ou précisée en fonction des cas d’usages des crédits : par exemple la conservation ou la restauration.

Pour éclairer la mise en place de ce type de mécanisme, la FRB, le MNH et Carbone 4 ont publié un rapport sur les risques et opportunités associés aux certificats biodiversité. Le terme certificat est lié à un gain positif constaté pour la biodiversité. Il nécessite un processus de certification (non abordé dans le cadre du programme de recherche présenté ci-après).

Les marchés volontaires de crédits biodiversité sont en cours de développement. Sur le plan international, ils font l’objet d’une attention politique croissante. 

 

 

Un programme de recherche sur les certificats biodiversité 

 

Le MNHN, la FRB et Carbone 4 ont lancé en novembre 2023 un programme de recherche sur les certificats biodiversité.

 

L’économie moderne et ses dogmes jouent un rôle majeur dans l’effondrement de la biodiversité.

Dans une opinion publiée sur le site de la FRB en juin 2020, le chercheur Harold Levrel préconisait de passer d’une “économie de la biodiversité” à un “projet économique de conservation de la biodiversité”. Il recommandait que les objectifs légaux de conservation de la biodiversité soient envisagés comme le point de départ des réflexions en matière de transition écologique des secteurs économiques.

Dans ce nouveau contexte, un acteur économique “emprunte” à la biodiversité – qui est un bien commun – de quoi développer ses activités et doit se préoccuper des modalités de “remboursements” de ces “emprunts”. Au-delà de la “nécessité d’une certaine refonte” des outils de régulation et d’évaluation économique selon Harold Levrel, ce changement de paradigme impose aussi la recherche de nouveaux mécanismes financiers comme les certificats biodiversité. Ces derniers peuvent présenter des risques et des opportunités et doivent faire preuve d’une gouvernance adéquate.

 

Pour fiabiliser le mécanisme, le programme de recherche FRB-MNHN-C4 sur les certificats biodiversité comprend deux volets complémentaires :

Axe 1 : méthode d’évaluation des pratiques favorables à la biodiversité

Plus précisément, cet axe s’intéresse à l’évaluation des gains biodiversité obtenus par des pratiques favorables à la biodiversité. La méthode est basée sur l’hypothèse que, sur la base du partage de leur expertise en matière de biodiversité, des chercheurs peuvent aboutir à un consensus pour interclasser des pratiques favorables à la biodiversité et leur affecter un gain biodiversité. La méthode est donc basée sur une taxonomie des pratiques pour un socio-écosystème donné et la possibilité d’affecter à chacune de ces pratiques un gain biodiversité relatif attendu.

Le livrable de ce programme de recherche sera une grille de référence des gains biodiversité attendus associés à chacune des pratiques identifiées pour deux socio-écosystèmes test : les écosystèmes agricoles et les écosystèmes forestiers en milieu tempéré.

Un projet favorable à la biodiversité est décomposé en une somme de pratiques bénéfiques par socio-écosystème.

 

  • Périmètre actuel : polyculture élevage / forêts tempérées
  • Les pratiques concordent à la réalité du terrain
  • Les pratiques sont rédigées par les communautés d’acteurs (ONG, porteurs de projets, communauté d’agriculteur, IP&LC, etc.)
  • Les gains associés aux pratiques sont basés sur les connaissances écologiques
  • Connaissances scientifiques ou indigènes, l’évaluation est prescriptrice des recommandations et doit se baser sur les savoirs (pas la monétisation)
  • La méthode d’évaluation doit être transparente et robuste
  • Les différents éléments constitutifs de l’évaluation ainsi que les résultats et publications seront disponibles en open-source et auront été revus par des comités scientifiques
  • Les décisionnaires possèdent une grille de lecture simple des actions favorables à la biodiversité
  • Les résultats sont hiérarchisés et évoluent suivant les différentes catégories de contextes
Axe 2 : risques et opportunités liés au mécanismes de certificats biodiversité

La FRB a réalisé une revue de la littérature scientifique sur les risques et opportunités qui découlent de la mise en place d’un mécanisme de crédits ou certificats biodiversité. Cette revue a été intégrée à un travail plus global, publié en septembre 2024, afin de pouvoir être communiqué à la Cop16 de la CDB.

L’approche scientifique contribue ainsi à une meilleure compréhension de ces mécanismes, dans la perspective de mettre en œuvre des crédits biodiversité qui contribuent de façon crédible et significative aux objectifs globaux pour la biodiversité, tout en étant juste sur le plan socio-économique.

Focus sur les principaux risques (et opportunités) :

  • Risques liés au caractère compensatoire du mécanisme : la compensation des impacts entraine une moindre réduction ou un moindre évitement des impacts lorsque la hiérarchie des actions i) “éviter d’abord”, ii) “réduire ce qui n’a pas pu être évité” et iii) “compenser ce qui n’a pas pu être réduit” n’est pas respectée.
  • Risques de “greenwashing” : la communication autour de bonnes pratiques vient occulter des impacts négatifs générés par ailleurs.
  • Risques liés au caractère volontaire du mécanisme : un mécanisme volontaire prédominant pourrait réduire ou ralentir le recours à la réglementation et rendre moins homogènes, moins rapides ou moins efficaces les trajectoires de réduction des impacts des acteurs.
  • Risques liés à la méthode d’évaluation : l’absence de méthode fiable, robuste et fondée sur la science peut atténuer les impacts positifs du mécanisme sur la biodiversité.
    • Risques liés à une métrique unique
    • Risques de surestimation des gains de biodiversité
    • Risque de double comptabilité des gains de biodiversité
    • Risques liés à l’absence de standardisation, de transparence sur les liens d’intérêts, de contrôle du processus
  • Risque lié à l’absence de valorisation des acquis et éléments du paysage déjà favorables à la biodiversité.
  • Risques liés à la non-permanence dans le temps des gains de biodiversité.
  • Risques liés aux déplacements des impacts hors du territoire certifié.

 

 

[FRB-Cesab] La synthèse des connaissances sur la biodiversité : introduction aux méta-analyses et revues systématiques – 2024

Les pré-inscriptions sont maintenant closes.

 

Le Cesab – Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité – de la FRB propose la troisième édition de la formation « La synthèse des connaissances sur la biodiversité : introduction aux méta-analyses et revues systématiques ».

 

Cette formation de cinq jours a pour objectif de former de chercheurs/chercheuses aux techniques de méta-analyses et des méthodes des revues/cartes systématiques appliquées au domaine de la biodiversité. Ce sera aussi l’occasion de se familiariser avec différents outils (Web of Science, Scopus, Zotero, etc.) et méthodes statistiques (packages R : metaDigisitise, metafor, etc.) nécessaires pour entreprendre une revue systématique et/ou une méta-analyse.

 

Cette formation sera dispensée en français et se déroulera du 30 septembre au 4 octobre 2024 dans les locaux du Cesab à Montpellier. Son prix sera de 150 € pour la semaine – repas du midi inclus. Les frais de transport, d’hébergement et les repas du soir seront à la charge des participant.e.s.

 

 

Retrouvez la formation sur GitHub

 

 

 

Une bonne maîtrise du logiciel R est requise mais il n’est pas nécessaire d’avoir une expérience en méta-analyses ou en revues systématiques.

 

 

Liste des organisateur.ice.s (par ordre alphabétique) :

Cette liste comprend les personnes ayant contribué à l’organisation de la formation (O) et les intervenante.e.s en 2024 (I).

[FRB-Cesab] Newsletter 11 Cesab – septembre 2024

Quelques mots de Denis Couvet, président de la FRB et de Nicolas Mouquet, directeur scientifique du Cesab

 

Le Cesab – Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité – est un programme de la FRB, original, innovant et reconnu au niveau international grâce au travail de toute une équipe et au soutien des membres fondateurs de la FRB et du ministère chargé de la recherche. Il offre aux chercheurs un lieu et du temps pour contribuer à relever les défis liés à l’érosion de la biodiversité, mettre en place un changement transformateur.  La complexité de ces défis a conduit la FRB et son conseil d’administration à se positionner sur l’intermédiation, c’est à dire la mise en relation des savoirs, des chercheurs et de la recherche avec les acteurs et la société. Il faut aussi innover dans ce domaine, afin que la connaissance circule et soit appropriée par les décideurs publics et privés. On peut imaginer que la FRB soit le moteur de l’accélération de cette circulation de la connaissance, notamment à travers les projets financés ou hébergés par le Cesab qui produisent des connaissances novatrices, d’une grande pertinence, parce que les jeunes chercheurs recrutés viennent d’horizon et de pays divers, parce que les porteur.e.s de projets du Cesab sont des chercheur.e.s de haut niveau, parce que la FRB incite à les traduire en enjeux sociétaux, parce que sa position originale dans le monde de la recherche, ses liens avec les acteurs font de la FRB et de son Cesab un laboratoire où l’innovation en matière de messages basés sur la science est stimulée.  En décembre prochain, deux rapports majeurs seront publiés par l’Ipbes, le premier sur le changement transformateur, le second sur Nexus Biodiversité, alimentation, climat, eau et alimentation. Il sera intéressant d’explorer la contribution des projets et résultats de recherche publiés dans le cadre du Cesab à l’intermédiation des messages clés de ces rapports. 

Denis Couvet, président de la FRB et professeur au MNHN 

 

 

Nous sommes à une étape clé dans la trajectoire du Cesab, qui s’affirme désormais comme un acteur majeur dans la recherche en biodiversité. Nous avons atteint une véritable maturité, avec la stabilisation de nombreux groupes de recherche (plus de 30 groupes actifs en 2024 ; 500 chercheuses et chercheurs concernés) produisant des synthèses scientifiques d’une ampleur remarquable. Cette dynamique positive s’étend également à nos post-doctorantes et post-doctorants, dont plusieurs ont trouvé des postes dans la recherche, à l’image d’Aurore Receveur du groupe Maestro, chargée de recherche à l’IRD, de Kevin Hoeffner du groupe Landworm, chargé de recherche à l’INRAe et de Aaron Sexton du groupe Navidiv professeur assistant à l’université de Cornell. Félicitations à eux !  

En parallèle, nous avons lancé les Cesabinars, un nouveau format d’échanges virtuels qui a rencontré un franc succès. Ces webinaires offrent une plateforme où nos chercheurs peuvent partager leurs avancées et échanger avec la communauté scientifique internationale, renforçant ainsi notre réseau et notre impact. Nous organisons aussi en décembre une conférence internationale à Montpellier avec le groupe FishGlob, « Fish biodiversity facing global change ». Enfin, nous allons accueillir un nouveau data-scientist dédié aux groupes issus de l’appel Synthèse « Pressions anthropiques et impacts sur la biodiversité terrestre », en partenariat avec le MTECT et l’OFB, dans le cadre duquel plus de 10 groupes forment un véritable écosystème au sein du Cesab.  Les mois à venir s’annoncent tout aussi excitants, avec la sélection de nouveaux groupes dans le cadre de notre appel générique à projets de synthèse 2024. Mais c’est en 2025 que nous franchirons un nouveau cap avec le lancement des “IdeaShare”, un format innovant d’appels à projets conçu pour stimuler la créativité et explorer de nouvelles avenues de recherche. 

Cette dynamique positive est rendue possible grâce à l’équipe FRB dédiée au Cesab, véritable moteur de notre centre. Leur expertise, leur dévouement et leur passion sont au cœur de nos réussites. Merci à eux !  Nous vous invitons à suivre ces développements passionnants et à continuer à participer activement à la vie du Cesab.

Nicolas Mouquet, directeur scientifique du Cesab et directeur de recherche au CNRS

 

 

Plus d'informations sur le Cesab

 

 

Rapports d’activité de la FRB

 

Retrouvez ci-dessous, l’ensemble des rapports d’activité de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), de 2010 à 2023.

 

Rapport d’activité – 2023

Rapport d’activité – 2022

Rapport d’activité – 2021

Rapport d’activité – 2020

Rapport d’activité – 2019

Rapport d’activité – 2018

Rapport d’activité – 2017

Rapport d’activité – 2016

Rapport d’activité – 2015

Rapport d’activité – 2014

Rapport d’activité – 2012-2013

Rapport d’activité – 2010-2011

[Ipbes] Ouverture de trois appels à relecture

Cette phase est l’une des plus importantes du processus d’évaluation de l’Ipbes. La participation la plus large possible et l’engagement le plus diversifié sont essentiels pour garantir la qualité scientifique, la crédibilité et la pertinence politique de l’évaluation.

 

Selon votre domaine d’expertise, tout élément que vous voudrez bien relire et commenter sera utile, même si vous ne pouvez pas relire l’ensemble du document.

 

 

 

L’évaluation “Nexus”

 

L’évaluation “Nexus” sur les liens entre la biodiversité, l’eau, l’alimentation, la santé, le changement climatique et le système énergétique, met en évidence les seuils, les rétroactions et la résilience de ces liens et interdépendances. 

 

 Ouverture de l’appel : 13 mai 2024

Date de clôture : 27 mai 2024

 

 

Plus d'infos 

 

 

 

La deuxième évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques

 

La deuxième évaluation mondiale aura un champ d’application largement similaire à celui de la première évaluation mondiale, tout en s’appuyant sur celle-ci afin d’éviter les répétitions ou les doubles emplois inutiles. 
 

 Ouverture de l’appel : 27 mai 2024

Date de clôture : 21 juin 2024

 

 

Plus d'infos 

 

 

 

L’évaluation  “Changements transformateurs”

 

L’évaluation “changements transformateurs” met en évidence les causes sous-jacentes de la perte de biodiversité, des déterminants des changements transformateurs et des options permettant de réaliser la “Vision 2050 pour la biodiversité” du Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal. 

 

Ouverture de l’appel : 1er juillet 2024 

Date de clôture : 5 août 2024 

 

 

Plus d'infos 

 

 

[FRB-Cesab] Analyse de réseaux d’interactions en écologie – 2024

 
Le CesabCentre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité – de la FRB et l’ANR EcoNet organisent la première édition de la formation “Analyse de réseaux d’interactions en écologie“. L’objectif de ce cours de cinq jours est de former de jeunes chercheur·e·s à l’analyse de données de réseaux écologiques.Ce cours contient une introduction générale sur les réseaux, les métriques classiques (dont la modularité, les niches et les clusters), les modèles nuls, les modèles génératifs (SBM), les réseaux à plusieurs niveaux, ainsi qu’un tour d’horizon des techniques plus nouvelles (comme l’imbrication). Chaque thème sera exploré à travers des cours puis suivi de sujets pratiques.
 

Cette formation sera dispensée en anglais et se déroulera du 22 au 26 avril 2024 dans les locaux du Cesab à Montpellier. Le prix est de 150 € pour la semaine – repas du midi inclus. Les frais de transport, d’hébergement et les repas du soir sont à la charge des participant(e)s.

 

 

Merci pour votre intérêt, les pré-inscriptions sont maintenant fermées.

Attention, le nombre de places étant limité, les dossiers retenus seront confirmés au mois de février.

 

Liste des organisateurs (par ordre alphabétique) :

[FRB-Cesab] Analyse théorique des données écologiques – 2024

 
Le CesabCentre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité – de la FRB et le GdR TheoMoDive organisent la troisième édition de la formation “Analyse théorique des données écologiques“. L’objectif de ce cours de cinq jours est de former de jeunes chercheur·e·s à la construction et à l’analyse de modèles mathématiques qui les aideront à mieux comprendre les données écologiques. Contrairement aux modèles purement statistiques, ce cours met l’accent sur une approche axée sur les processus et fondée sur l’écologie théorique. Le cours comprend une introduction générale à la modélisation en écologie et des sessions thématiques sur trois sujets d’intérêt (séries temporelles, données spatiales, réseaux d’interaction). Chaque sujet est exploré via des modèles mathématiques ainsi que des approches inférentielles et prédictives, avec un mélange de cours et de travaux pratiques.

 

Cette formation sera dispensée en anglais et se déroulera du 11 au 15 mars 2024 dans les locaux du Cesab à Montpellier. Le prix est de 150 € pour la semaine – repas du midi inclus. Les frais de transport, d’hébergement et les repas du soir sont à la charge des participant(e)s.

 

 

Retrouvez la formation sur GitHub

 

 

Les pré-inscriptions sont maintenant closes.

Si vous vous être pré-inscrit, le nombre de places étant limité, votre inscription sera confirmée en janvier après étude de votre dossier.

Une bonne maîtrise du logiciel R est requise. 

 

Liste des organisateurs (par ordre alphabétique) :
  • Vincent CALCAGNO (INRAE, ISA)
  • Emanuel FRONHOFER (CNRS, Isem)
  • Isabelle GOUNAND (CNRS, iEES-Paris)
  • Claire JACQUET (CNRS, Isem)
  • Sonia KEFI (CNRS, Isem)
  • François MASSOL (CNRS, CIIL)

[FRB-Cesab] Newsletter 10 Cesab – janvier 2024

Edito

CESAB_inviter les chercheurs

 

Face à la multiplication des défis environnementaux, le besoin d’une synthèse rigoureuse et indépendante sur la biodiversité n’a jamais été aussi important. Avec le Cesab, la Fondation pour la recherche sur la biodiversité est fière de proposer un lieu où cette synthèse est possible. Avec le soutien de ses membres fondateurs. Nous pouvons maintenant proposer à la communauté scientifique des appels à projets réguliers, combinant des appels Synthèse « classiques » et des appels Datashare. L’appel Datashare ouvert en 2023, a été plébiscité par la communauté scientifique. Preuve s’il en fallait, de sa maturité et de l’importance de la mise à disposition, pour le plus grand nombre, de bases de données sur la biodiversité.  

 

Nous tenons également à féliciter Sandra Lavorel, ancienne membre du CS de la FRB, et membre du projet Cesab Divgrass, récemment lauréate de la prestigieuse médaille d’or du CNRS,  ainsi que Lucie Mahaut, postdoctorante du groupe Free2, et lauréate du prix jeunes chercheurs 2023 de la SFE². Ces prix suggèrent la qualité de la recherche française en biodiversité, la maturité de sa communauté scientifique et sa reconnaissance par les plus hautes instances scientifiques, excellence à laquelle la FRB, son Cesab apporte sa pierre.  

 

Enfin, l’ensemble de la direction de la FRB et de son Cesab adresse leurs remerciements les plus chaleureux à l’ensemble de l’équipe du Cesab, qui constitue le cœur vibrant de notre centre. Ses expertises, son engagement et sa passion contribuent à faire du Cesab un lieu dynamique et innovant pour la recherche sur la biodiversité; elle est le pilier de nos réussites et de nos avancées.  À tous, un immense merci pour leur travail et leur engagement constant.  

Enfin, nous sommes heureux d’accueillir chaleureusement Maija Miikkola qui vient de rejoindre notre équipe administrative. Bienvenue Maija ! 

 

Ensemble, la FRB et son Cesab, grâce à l’engagement de ses membres fondateurs et partenaires, continuera ses missions, et notamment visera à donner, à la communauté scientifique les moyens, directs et indirects, pour continuer d’avancer sur des recherches en biodiversité importantes pour l’ensemble des parties prenantes. Le rôle décisif de la synthèse des données et des connaissances sur la biodiversité, donnant au Cesab une place plus pertinente que jamais.   

 

 

Plus d'informations sur le Cesab

 

[ANR-AllEnvi-FRB] 15 ans de recherches en biodiversité : bilan des financements et perspectives

 

 

L’ANR, la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) et l’alliance Allenvi proposent une événement de bilan et de perspectives basée sur l’analyse de 15 années de financement ANR et sur l’exercice de prospective sur la biodiversité. Une journée d’échanges basée sur deux documents qui seront prochainement publiés : une analyse scientifique et sémantique de 15 années de financement de l’ANR et un exercice de prospective d’AllEnvi sur la biodiversité.

 

Au programme :

 

>> Présentation de projets 

>> Tables rondes

>> Moments d’échanges entre participants et intervenants

 

 

Consulter la page de l'événement

 

Informations et  inscriptions à venir

 

 

Ce colloque s’inscrit dans le cadre de la sortie prochaine de deux analyses :

 

  • Un cahier « Biodiversité » de l’ANR et de la FRB sur les projets soutenus par l’ANR entre 2005 et 2019, véritable synthèse des thématiques, des acteurs, et des pratiques mobilisées ;
  • Une prospective conduite par la FRB et Allenvi pour la recherche française sur la biodiversité.

 

Ce colloque s’adresse aux scientifiques, aux gestionnaires d’espaces naturels, aux acteurs publics et institutionnels de la recherche et plus largement à celles et ceux intéressés par les questions de biodiversité.

 

[FRB-Cesab] La synthèse des connaissances sur la biodiversité : introduction aux méta-analyses et revues systématiques – 2023

Les pré-inscriptions pour cette formation sont maintenant fermées.

 

Le Cesab – Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité – de la FRB propose la deuxième édition de la formation « La synthèse des connaissances sur la biodiversité : introduction aux méta-analyses et revues systématiques ».

 

Cette formation de cinq jours a pour objectif de former de jeunes chercheurs/chercheuses aux techniques de méta-analyses et des méthodes des revues/cartes systématiques appliquées au domaine de la biodiversité. Ce sera aussi l’occasion de se familiariser avec les différents outils disponibles à la fois bibliographiques (comme WOS, Zotero/Mendeley/Endnote) et statistiques (packages R : metaDigisitise, metafor, etc.) nécessaires pour entreprendre une revue et méta-analyses.

 

Cette formation sera dispensée en français et se déroulera du 2 au 6 octobre 2023 dans les locaux du Cesab à Montpellier. Son prix sera de 150 € pour la semaine  – repas du midi inclus. Les frais de transport, d’hébergement et les repas du soir seront à la charge des participant(e)s.

 

 

Retrouvez la formation sur GitHub

 

 

 

Une bonne maîtrise du logiciel R est requise mais il n’est pas nécessaire d’avoir une expérience en méta-analyses ou en revues systématiques.

 

 

Liste des organisateurs (par ordre alphabétique) :

Autres intervenants (Guest speaker) : Frédéric GOSSELIN (INRAE)

Conservation de la biodiversité dans les territoires : appréhender les dynamiques

Alors que les enjeux de biodiversité montent en puissance auprès des citoyens, des acteurs et des décideurs publics et privés, il est important de rappeler deux évidences.
D’abord la biodiversité n’est pas figée, elle est intrinsèquement dynamique : compositions, structures, fonctions évoluent dans le temps et l’espace – mais aussi au sens « darwinien » et elle croise les grands cycles d’énergie et de matière. Ensuite, nous, humains, coexistons avec cette biodiversité sur les territoires, à des échelles également multiples, territoires eux-mêmes changeants, façonnés par les processus démographiques, politiques, sociologiques, économiques, mais aussi écologiques.

 

Ainsi, tenir compte des dynamiques de biodiversité dans la gouvernance des territoires humains est un impératif et un défi de tous les instants pour engager des politiques et des pratiques de conservation ambitieuses. Cela ouvre la voie à un changement transformateur indispensable pour une réelle coexistence entre humains et non-humains.

 

Découvrez au travers de cette publication, les principales conclusions et pistes de recherche issues du Club recherche-action “Conservation de la biodiversité dans les territoires : comment appréhender les dynamiques ?” de la FRB. En croisant leurs visions et pratiques, décideurs, entrepreneurs, gestionnaires et chercheurs de ce groupe de travail se sont notamment intéressés à la naturalité, à la séquence « Éviter, réduire, compenser » et aux métriques de dynamiques de biodiversité ; ils ont échangé autour d’exemples de mise en œuvre dans différents types d’écosystèmes, et pour différents niveaux d’anthropisation.

 

La publication est disponible dans les ressources téléchargeables ci-dessous. 

[Actualité] Deux nouveaux articles publiés dans des revues à comité de lecture !

  • Les espèces de poissons menacées dans l’Atlantique Nord-Est sont fonctionnellement rares
    dans Global Ecology and Biogeography

 

Les politiques actuelles de conservation et de protection de la nature sont principalement basées sur la démographie des espèces concernées.

   Depuis quelques années, des chercheurs travaillent sur la nécessité d’élargir le spectre des critères pris en compte en s’intéressant également à la rareté fonctionnelle des espèces présentes (cf communiqué Rareté écologique des oiseaux et des mammifères terrestres : la double peine). Cet article apporte une nouvelle pierre à l’édifice en ce sens en démontrant que 38 % des espèces de poissons menacées d’extinction dans les eaux continentales européennes (9 espèces sur 24) ont été identifiées comme étant les plus distinctes sur le plan fonctionnel, les moins abondantes et ayant les plus faibles répartitions géographiques. D’où l’importance de prendre en compte les caractéristiques, notamment fonctionnelles, des espèces dans l’élaboration de plans de gestion et de conservation.

 

Cet article est aussi le fruit d’une belle synergie entre trois groupes FRB-Cesab – Free (1 2), Maestro et FishGlob – qui fédèrent de nombreux partenaires à différents niveaux parmi lesquels : le MNHN, l’Ifremer, EDF, France Filière Pêche (FFP), le Centre de synthèse national du Canada en écologie et en évolution (CIEE), l’ambassade de France à Vancouver, etc.

 

>> Retrouvez l’article : Coulon, N., Lindegren, M., Goberville, E., Toussaint, A., Receveur, A., Auber, A. Threatened fish species in the Northeast Atlantic are functionally rare. Global Ecology and Biogeography (2023).
https://doi.org/10.1111/geb.13731

 

 

  • Analyse de la capacité à initier un changement transformateur : une méthodologie d’évaluation des stratégies en faveur de la biodiversité
    dans Biodiversity and Conservation, numéro spécial sur le changement transformateur

 

Cet article présente une méthode d’évaluation des politiques publiques de biodiversité développée par la FRB. Innovante, cette méthode se base sur deux phases majeures, à savoir : une expertise scientifique indépendante puis une analyse multicritère. Elle a ainsi pour objectif d’identifier, au sein d’une stratégie ou d’un plan d’action, les mesures ayant la plus grande capacité à faire levier, et ainsi conduire à des changements transformateurs dans l’ensemble de la société.

 

Un premier test de cette méthode a été proposé sur le premier volet pré-Cop15 de la SNB3, à retrouver ici.

 

>> Retrouvez l’article : Dupuis, L., Léandre, C., Langridge, J., Delavaud, A., Jactel, H., Soubelet, H. Analyzing the capacity to initiate transformative change: a methodology for assessing biodiversity strategies. Biodivers Conserv (2023).
https://doi.org/10.1007/s10531-023-02660-5

 

[FRB-Cesab] Newsletter 9 Cesab – juillet 2023

Un mot de Claire SALOMON, directrice adjointe du Cesab de la FRB

FRB - Claire Salomon

Depuis sa création en 2010 au sein de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (j’étais là !), le Cesab est passé par différentes étapes. D’abord un objet non identifié, dont la pertinence a été pressentie par la communauté scientifique de la biodiversité, mais complètement abstraite pour les autres. Les premiers groupes accueillis doutaient eux-mêmes parfois de l’utilité de se réunir en « un lieu, un temps pour la recherche sur la biodiversité ».  Et pourtant, les résultats se sont avérés rapides et au-delà de ce que l’on espérait ! De nouveaux réseaux se sont constitués, de jeunes chercheurs et chercheuses ont acquis une expérience internationale, et je ne parle pas des nombreuses publications scientifiques de haut rang. L’Ipbes et la crise de la biodiversité ont aussi – malheureusement – joué en faveur de l’intérêt des centres de synthèse, appelant les industriels et les parties prenantes à s’y intéresser de plus près. Le nombre de sollicitations, les cofinancements d’appels, de projets augmentent d’année en année, rapprochant ainsi les acteurs de la communauté scientifique, et vice versa.

 

Des quatre groupes de travail, au début du Cesab, nous sommes passés à 30 aujourd’hui. Cela correspond à une communauté de recherche d’environ 450 personnes de toutes nationalités qui passent deux semaines par an au Cesab. Pour assurer les meilleures conditions de travail des groupes tout au long de la vie des projets, le Cesab, c’est nécessairement des équipes de la FRB, à Montpellier et à Paris, avec un renforcement cette année par l’accueil d’un appui administratif supplémentaire pour maintenir le cap. Le Cesab, c’est aussi une cohorte de post-doctorantes et post-doctorants, qui s’agrandira à la rentrée avec quatre nouvelles recrues au sein des groupes Acoucene, Bioforest, Food-Webs et Impacts.

Et pour maintenir de la cohérence dans tout ça, le comité scientifique du Cesab veille et anticipe, le conseil d’administration de la Fondation, ses membres fondateurs, pilotent le développement du centre et nous donnent les moyens d’agir, en particulier via une grande diversité d’appels réguliers : du DataShare au blanc, en passant par les appels thématiques.

 

 

Plus d'informations sur le Cesab

 

[FRB-Cesab] Approche théorique pour l’étude de la biodiversité : lier modèles mathématiques et données – 2023

 
Le CesabCentre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité – de la FRB et le GdR TheoMoDive proposent la seconde édition de la formation « Approche théorique pour l’étude de la biodiversité : lier modèles mathématiques et données ». Cette formation de cinq jours a pour objectif de former de jeunes chercheurs / chercheuses aux techniques de modélisation mathématique (équations différentielles, Lotka-Volterra, matrices Jacobiennes, etc.) ainsi qu’à l’interface statistique entre modèles et données de biodiversité. 

 

Cette formation sera dispensée en anglais et se déroulera du 3 au 7 avril 2023 dans les locaux du Cesab à Montpellier. Son prix est de 100 € pour la semaine – repas du midi inclus. Les frais de transport, d’hébergement et les repas du soir sont à la charge des participant(e)s.

 

 

Retrouvez la formation sur GitHub

 

 

Une bonne maîtrise du logiciel R est requise. 

 

Liste des organisateurs (par ordre alphabétique) :
  • Vincent CALCAGNO (INRAE, ISA) 
  • Emanuel FRONHOFER (CNRS, Isem) 
  • Isabelle GOUNAND (CNRS, iEES-Paris) 
  • Claire JACQUET (CNRS, Isem) 
  • Sonia KEFI (CNRS, Isem)
  • François MASSOL (CNRS, CIIL) 

 

[Décryptage] Un véritable tournant en faveur de la synthèse de connaissances dans le domaine des sciences de l’environnement

De la curiosité scientifique à l’élaboration d’une politique spécifique, le recours à ces méthodes intervient lorsqu’est identifié un besoin de disposer de “preuves”, d’un état des connaissances relatif à une question préoccupante, d’intérêt sociétal ou scientifique. Les questions peuvent alors se présenter sous des formes diverses, dépendant de la réponse recherchée : quels sont les impacts de l’exposition aux facteurs de stress anthropogéniques ? Quelle est l’efficacité d’une intervention de gestion ? Quelle est la pertinence d’une méthode donnée ? Quelles options de gestion optimales existent ?

 

Dernièrement, la Collaboration for Environmental Evidence (CEE) – un réseau de structures et d’experts individuels créé en 2007 – a fait un grand pas en faveur d’une plus grande acceptation des différentes méthodes de synthèses de connaissances. Pour mieux comprendre le rôle de cette instance et cette actualité : entretien avec Joseph Langridge, chargé de mission à la FRB, spécialiste des “synthèses de connaissances”.

 

 

Avant de parler de la CEE et des dernières actualités, pouvez-vous nous en dire plus sur les enjeux liés à la synthèse de connaissance ?

 

La quantité d’articles scientifiques et de connaissances disponibles n’a jamais été aussi importante. Face à ce constat et au besoin de réunir un maximum d’informations sur une pathologie, c’est par la médecine que les méthodes de synthèse de connaissances ont émergé (Cochrane Collaboration). Elles ont d’abord trouvé un écho du côté des sciences sociales (The Campbell Collaboration), puis des sciences de l’environnement (Collaboration for Environmental Evidence).

Il est aussi intéressant de noter que ces diverses méthodes sont particulièrement plébiscitées par les parties prenantes. Entre leur besoin d’éclairage scientifique sur des sujets précis et dans un temps relativement court, et le temps de la recherche qui se compte lui en années, certaines de ces méthodes peuvent permettre un compromis en apportant parfois en quelques mois seulement des éléments solides, basés sur l’existant, répondant à la fois aux exigences de la rigueur scientifique et aux besoins d’éclairages des acteurs et décideurs.

 

 

Alors, quelles sont ces deux avancées ?

 

La première nouvelle importante est la publication par la CEE de guidelines, lignes directrices, pour la réalisation de revues rapides de la littérature. C’est une avancée majeure puisque pour arriver à ce document, cela a nécessité des débats au sein du réseau afin d’interroger les risques de biais, la pertinence, la nécessité de ce format, etc. Jusqu’à présent, la méthode était utilisée, mais sans standard stricto sensu. Désormais, le document publié par la CEE va permettre d’harmoniser les pratiques et faire référence pour garantir la légitimité des résultats obtenus.

 

La deuxième avancée majeure est la création, par la CEE en partenariat avec l’Institut Julius Kühn, d’une base de données nommée Proceed qui a pour but de recenser et de publier les protocoles simplifiés dont font parties les revues rapides de la littérature. Là encore, jusqu’à présent, le processus de publication dans la revue Environmental Evidence était long et relativement décourageant pour certains scientifiques qui devaient dans un premier temps faire évaluer leur méthode dans une revue puis recommencer le processus pour l’article dans cette même revue.

 

À présent, Proceed – qui est un service gratuit – donne l’opportunité aux auteurs d’enregistrer des protocoles pour tout type de synthèse de connaissances, des revues systématiques aux cartes systématiques, en passant par les revues rapides de la littérature et d’autres formes de revues agrégées (comme les méta-analyses) et configuratives (comme le mapping ou le scoping c’est-à-dire des méthodologies structurées par étapes, pour décrire l’état de l’art de la littérature). C’est dans le but d’améliorer la rigueur des synthèses de connaissances, où qu’elles soient publiées, que la CEE a mis en place ce nouveau service. Il n’y a donc ensuite aucune restriction quant à la revue dans laquelle les résultats des synthèses de connaissances peuvent être publiés. Par ailleurs, les auteurs peuvent soumettre des protocoles à Proceed en utilisant les modèles fournis pour chaque méthode de synthèse. Ainsi, les soumissions ne font pas l’objet d’une évaluation par les pairs stricto sensu, mais seront tout de même vérifiées par une équipe d’experts, et pourront être renvoyées pour révision avant acceptation. Enfin, autre point intéressant : tous les protocoles acceptés recevront un DOI et seront téléchargeables et citables.

 

 

En résumé, ces avancées vont changer les pratiques des chercheurs et des chercheuses. Elles vont leur permettre de promouvoir leurs travaux plus confortablement, en renseignant leur méthode sur la base de données et proposant leur article à la revue de leur choix. 

 

En savoir plus sur Proceed

La base Proceed fournira une ressource en libre accès de titres et de protocoles de tout type de méthodes (cartes systématiques, revues systématiques, méta-analyses, rapid reviews, etc.). Les auteur·es peuvent s’inscrire et télécharger leurs titres et protocoles en utilisant les modèles. Tout est réfléchi pour que le processus soit accéléré pour tous (auteur·es et évaluateur·trices). L’atout majeur permis par la création de cette base de données, c’est que l’on pourra publier son protocole dans Proceed puis publier son article scientifique dans la revue de son choix… ce qui était jusqu’à présent difficile, méthode et article devant chacun passer l’étape de l’évaluation par les pairs au sein d’un même journal.

 

Avec Proceed, plusieurs options existent en réalité :

1. Enregistrer un protocole dans Proceed, puis soumettre un protocole et un article de résultats évalués par les pairs à Environmental Evidence.

2.Enregistrer un protocole dans Proceed, puis soumettre votre article de résultats (c’est-à-dire carte, revue, revue rapide, etc.) à Environmental Evidence.

3. Enregistrer un protocole dans Proceed, puis soumettre l’article sur les résultats dans la revue de votre choix.

4. Enregistrer un protocole dans Proceed, puis publier dans un format de rapport technique non commercial (i.e. littérature grise).

 

Comme indiqué dans l’interview, les protocoles simplifiés de Proceed sont évalués, et une fois acceptés, un DOI leur est attribué.

 

C’est un vrai bond en avant en faveur de la synthèse de connaissances dans les sciences de l’environnement ! 

[FRB-Cesab] Newsletter 8 Cesab – janvier 2023

Un mot de Nicolas MOUQUET, directeur scientifique du Cesab

Gauche : graphe représentant le nombre de groupes hébergés au Cesab et les appels à projets annuels. Droite : cumuls des financements sécurisés depuis 2019.

L’année 2022 aura été particulièrement faste pour le Cesab. Elle a été à la fois…

 

  • Année de la maturité. Après le déménagement à Montpellier en 2019, nous avons exploré de nombreux formats pour les groupes de synthèse avec de nouveaux partenaires. Cela nous a permis d’augmenter considérablement le nombre de groupes actifs passant de huit groupes en 2019 à 28 en activité prévus pour 2023. Nous sommes maintenant occupés à consolider notre modèle pour équilibrer cette belle dynamique.
  • Année du redémarrage des réunions en présentiel. La pause forcée de la « séquence » Covid nous a permis d’améliorer notre capacité à accompagner nos groupes dans le travail à distance, mais aussi d’en mesurer les limites. La synthèse est une histoire humaine avant tout, faite de contacts et d’imprévus qui seuls peuvent se produire quand les groupes se réunissent en présentiel et vivent ensemble durant une semaine !
  • Année du renouveau, avec la constitution d’un nouveau comité scientifique pour le Cesab qui a très rapidement été mis à contribution pour accompagner et évaluer les appels à projets en cours.
  • Enfin, année de l’expérimentation avec la mise en place d’un nouveau type d’appel à projets, le DataShare, qui se focalise sur l’assemblage des bases de données de biodiversité et est voué à être reconduit en 2023.

 

Je suis certain que 2023 sera une année charnière lors de laquelle nous franchirons encore une étape dans notre développement, avec des initiatives déjà en préparation et, je l’espère, la concrétisation d’un appel commun entre centre de synthèse soutenu par Biodiversa+.

Depuis quatre ans que le Cesab s’est installé à Montpellier, ce sont plus de 6 millions d’euros que nous avons réussi à mobiliser pour la synthèse de données sur la biodiversité, permettant à 474 chercheuses et chercheurs de travailler dans les meilleures conditions possibles.
 

En plus de l’accueil des groupes de synthèse, nous organisons au Cesab trois formations annuelles qui ont profité jusqu’à présent à 115 doctorant·e.s et post-doctorant·e.s. En 2023 nous y ajouterons une nouvelle formation sur l’intelligence artificielle et la biodiversité. 

Cette effervescence est possible grâce au soutien sans faille des membres fondateurs de la FRB et plus largement de ses administrateurs, de nos partenaires, ainsi que grâce à l’équipe FRB dédiée au Cesab qui démontre chaque jour que professionnalisme et efficacité peuvent rimer avec bienveillance et décontraction ! Je les remercie ici profondément pour ce qu’ils apportent au Cesab et à la communauté scientifique travaillant sur la biodiversité en général.

 

Bonne année 2023 !

 

Plus d'informations sur le Cesab

 

[Formation] Ouverture des pré-inscriptions pour la formation “Approche théorique pour l’étude de la biodiversité : lier modèles mathématiques et données” – 2023

Cette formation de cinq jours, organisée par le Cesab – Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité – de la FRB et le GdR TheoMoDive, a pour objectif de former de jeunes chercheurs et chercheuses aux techniques de modélisation mathématique (équations différentielles, Lotka-Volterra, matrices Jacobiennes, etc.) ainsi qu’à l’interface statistique entre modèles et données de biodiversité.
 
 
Cette formation sera dispensée en anglais et se déroulera du 3 au 7 avril dans les locaux du Cesab à Montpellier. Son prix est de 100 € pour la semaine – repas du midi inclus. Les frais de transport, d’hébergement et les repas du soir sont à la charge des participant(e)s. 

 

Les pré-inscriptions se font en remplissant le formulaire disponible sur la page de l’événement et se clôtureront le mercredi 8 février, à minuit (CET). Le nombre de places étant limité, les inscriptions seront confirmées en février.

 

 

Pré-inscription et programme

[FRB-Cesab] Bonnes pratiques pour une recherche reproductible en écologie numérique – 2022

Le CesabCentre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité – de la FRB et le GdR EcoStat proposent la quatrième édition de la formation « Bonnes pratiques pour une recherche reproductible en écologie numérique ». Cette formation de cinq jours a pour objectif de former de jeunes chercheurs / chercheuses aux outils de reproductibilité, de développement logiciel et de gestion de versions (Git, R Markdown, renv, Docker) appliqués à la recherche en biodiversité. L’IDE RStudio sera utilisée tout au long de la formation.

 

Cette formation sera dispensée en français et se déroulera du 28 novembre au 2 décembre 2022 dans les locaux du Cesab à Montpellier. Son prix est de 200 € pour la semaine – repas du midi inclus. Les frais de transport, d’hébergement et les repas du soir sont à la charge des participant(e)s.

 

Le GdR EcoStat propose une aide financière à celles et à ceux dont les fonds disponibles ne seraient pas suffisants. Ces bourses s’adressent en priorité aux doctorant.e.s et aux post-doctorant.e.s. Pour en bénéficier, le/la participant devra appartenir à un laboratoire membre du GdR. Le montant de l’aide financière octroyée dépendra du nombre de demandes. 

 

 

Retrouvez la formation sur GitHub

 

 

Liste des intervenants (par ordre alphabétique) :

  • Iago BONNICI (CNRS ISEM)
  • Nicolas CASAJUS (FRB-Cesab)
  • François GUILHAUMON (IRD Entropie)
  • Aurélie SIBERCHICOT (UCBL LBBE)

La démographie, une des pressions indirectes identifiées par l’Ipbes

Dans son évaluation mondiale sur la biodiversité et les services écosystémiques, l’Ipbes distingue d’une part les « moteurs directs » de l’érosion de la biodiversité et d’autre part les « moteurs indirects ». Ces derniers sont pensés comme les causes profondes des atteintes à la biodiversité, tels que la démographie humaine, la consommation, l’économie, les échanges commerciaux, les progrès technologiques, les institutions, la gouvernance, etc. étayés par un système de valeurs et de choix de comportement. Ces moteurs indirects rétroagissent et aggravent les pressions directes exercées sur la biodiversité.

 

Les interactions entre la biodiversité et les moteurs directs ont été – et demeurent – l’objet de nombreuses recherches. En revanche, l’étude des relations entre la biodiversité et les moteurs indirects, notamment la démographie, semble moins fréquente.

 

S’il existe une incidence évidente de la croissance des populations humaines sur les pressions, notamment directes, qui pèsent sur la biodiversité, cette note met aussi en lumière le fait que la relation entre le nombre d’humains et la dégradation de l’environnement est loin d’être linéaire.

 

Elle permet donc d’envisager un découplage entre démographie et impact humain. Ce découplage impliquerait une réduction des pressions directes (par l’éducation, la réglementation ou les incitations de toute nature, etc.) mais aussi des actions menées sur des facteurs indirects de pression (par la réflexion sur certaines technologies, modes de gestion des espaces, de consommation, de modèles économiques, de gouvernance, de fiscalité, réglementation, etc.).

 

Ainsi, alors que la consommation des ressources naturelles et des biens de consommation par habitant s’accroît et se mondialise entre pays développés et pays émergents, la réduction des impacts anthropiques, dans un contexte de croissance de la population humaine, pourrait passer par une réduction et une rationalisation de l’utilisation globale des ressources naturelles. Cette réduction et cette rationalisation elles-mêmes, sous-entendent une révision des modes de production au niveau mondial et une meilleure répartition des ressources. Ce levier d’action semble le plus facile à envisager dans la mesure où agir sur les évolutions démographiques reste un sujet épineux et suppose, de plus, un effet d’inertie. Par ailleurs, il est aussi démontré que certaines modalités de gestion des espaces naturels ou anthropisés s’avèrent favorables à la biodiversité.

 

Un dernier élément de réflexion autour de cette nécessaire transition vers la durabilité souligne qu’elle ne pourra sans doute pas se faire sans un profond changement de notre rapport au vivant et de notre regard sur la biodiversité, souvent réduite à un ensemble de « ressources » pour l’espèce humaine.

 

 

Consulter le dossier complet

 

 

 

Messages-clés

 

  • L’effondrement de la biodiversité est concomitant de l’épuisement des ressources naturelles induit par une demande sans cesse croissante.

 

  • La démographie humaine aggrave de manière indirecte les pressions sur la biodiversité. Elle exerce une influence sur les facteurs directs de pression que sont le changement d’usage des terres et des mers, l’exploitation directe des ressources, le changement climatique, les pollutions, et les espèces envahissantes. Elle intervient également sur les pressions indirectes.

 

  • Même si le strict nombre d’êtres humains n’est pas nécessairement le facteur explicatif prépondérant (notamment dans les modèles d’extinction de la mégafaune) dans l’érosion de la biodiversité, c’est presque toujours la rupture démographique avec l’arrivée d’humains associée aux ruptures de consommation de biens et de services, à de nouveaux usages et aux ruptures technologiques qui peuvent être mises en cause.

 

  • Les impacts de la démographie sur la biodiversité ne sont pas linéaires. Même si l’accroissement considérable des populations humaines s’accompagne d’un déclin inégalé et brutal de la biodiversité, des populations humaines, même réduites, peuvent avoir des impacts catastrophiques et irréversibles sur la biodiversité.

 

  • La question des impacts de la démographie humaine sur la biodiversité ne peut pas être examinée indépendamment des autres facteurs de pressions indirectes comme les modes de production et de consommation.

 

  • Le nombre d’humains a triplé au cours du demi-siècle écoulé. Or pendant la plus grande partie de leur histoire, les populations d’Homo sapiens sont restées numériquement limitées. Elles se sont accrues au cours de la révolution néolithique, mais le nombre total d’humains n’a jamais atteint 500 millions avant l’an 1500. Le premier milliard a été dépassé vers 1804, le deuxième 125 ans plus tard, mais 12 ans seulement ont séparé le sixième (1998) du septième (2011). De fait, c’est au cours du dernier demi-millénaire que l’humanité a vécu de nombreuses révolutions de natures variées (démographique, sociale, économique, technologique, médicales, etc.). La prise de conscience de la « crise environnementale » s’amplifie depuis la seconde moitié du XXe siècle.

 

  • Selon l’Onu, le nombre d’humains pourrait atteindre 9,7 milliards en 2050, puis 11 milliards en 2100.

 

  • Il existe une corrélation spatiale positive entre les régions historiquement riches en biodiversité et l’accroissement récent ou actuel des peuplements humains qui s’y trouvent. Il s’agit souvent d’une croissance démographique récente qui pose la question de la survie de ces hot spots de biodiversité à moyen ou long terme.

 

  • Il existe très probablement deux tendances dans l’impact des populations humaines sur la biodiversité.

 

    • La première est strictement liée au nombre d’humains : l’impact augmente avec le nombre. La démographie, dans ce cas, aggrave les pressions sur la biodiversité par une relation positive due au nombre d’humains présents.
    • La seconde tendance est, elle, pour partie déconnectée de la dimension démographique et peut être liée à l’attrait particulier, et parfois temporaire, de populations humaines pour une ressource spécifique, animale (comme le castor ou la rhytine, un gros sirénien herbivore du détroit de Béring) ou végétale (comme le bois de rose ou d’autres essences rares) dont la valeur augmente à mesure qu’elle devient rare. Elle peut être aussi due au souhait de voir disparaître un compétiteur, comme le bison ou une espèce considérée comme nuisible (comme le moustique). Elle peut aussi être due à l’accès à une technologie plus efficace.

 

  • Des sociétés plus sobres et des modes de gestion des ressources naturelles plus durables a des conséquences favorables sur la biodiversité. Atteindre ce but requiert :

 

    • D’agir sur les pressions directes sur la biodiversité en les diminuant.
    • D’agir sur les facteurs indirects notamment par l’éducation, la communication ou les incitations collectives ou individuelles (réglementaires ou financières). 
    • D’agir sur les facteurs indirects par l’accroissement de la connaissance des relations (pratiques et connaissances) des populations à la biodiversité, dans leur diversité.
    • La sanctuarisation d’espaces sans intervention humaine pour contribuer à sauvegarder la biodiversité.
    • La transformation des regards sur la biodiversité par une approche « évocentrée » (c’est-à-dire qui promeut le maintien de la capacité d’évolution du vivant) de la conservation et mieux prendre en compte les relations entre les sociétés humaines et la biodiversité.

 

Présentation du Cesab de la FRB

Programme phare de la FRB, le Cesab (CEntre de Synthèse et d’Analyse sur la Biodiversité) est une structure de recherche au rayonnement international dont l’objectif est de mettre en œuvre des travaux innovants de synthèse et d’analyse des jeux de données déjà existants dans le domaine de la biodiversité.

 

Découvrez, dans les ressources ci-dessous, la plaquette de présentation du Cesab.

Aurore Receveur, post-doctorante FRB-Cesab sur la pêche durable, récompensée !

Il s’agit de la 16e édition du Prix porté par la Fondation L’Oréal, en partenariat avec l’Académie des sciences et la Commission nationale française pour l’UNESCO, qui vise à accompagner, valoriser et soutenir les recherches des femmes scientifiques.

 

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Aurore Receveur, une carrière internationale en faveur d’une pêche durable

 

C’est en 2021 qu’Aurore Receveur a rejoint la FRB, en tant que post-doctorante au Cesab, à Montpellier. Avant cela, Aurore s’est intéressée au fonctionnement de l’écosystème marin du sud-ouest du Pacifique dans le cadre de sa thèse réalisée en Nouvelle-Calédonie. Elle a notamment étudié les dynamiques spatiotemporelles des proies mésopélagiques (vivant entre 200 et 1 000 mètres de profondeur), leurs liens à l’environnement et aux prédateurs supérieurs. Elle a ensuite réalisé un post-doctorat à l’institut des pêches allemand (Thünen Institute ; Rostock, Allemagne), où elle a étudié l’effet des changements environnementaux et des pressions anthropiques sur deux stocks de poisson de la mer Baltique : le hareng et la morue. 

 

Forte de ces premières expériences, c’est désormais au sein du projet Maestro, co-financé par France Filière Pêche et la FRB, qu’Aurore explore l’impact du changement climatique sur la distribution spatiale et la diversité des stocks de poissons démersaux (vivant près du fond des mers), notamment dans le nord-est Atlantique. Hareng, merlu, merlan, limande, haddock et bien d’autres espèces encore sont ainsi étudiées.

 

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Aurore Receveur a reçu le prix Jeunes Talents France L’Oréal-Unesco,
le 12 octobre 2022 à Paris. @Jean-Charles Caslot – Fondation L’Oréal

 

Exploiter des données existantes pour mieux comprendre et anticiper les impacts du changement climatique sur les communautés marines exploitées

 

Les océans contribuent à beaucoup de services écosystémiques, ce qui traduit une forte dépendance de l’humanité, pour sa sécurité alimentaire et économique, envers les ressources marines telles que les poissons et invertébrés. Or, les effets cumulés de l’exploitation de ces ressources par la pêche et les effets du changement climatique impactent la distribution et l’abondance des espèces à l’échelle mondiale, Ces constats incitent à protéger les ressources marines et à proposer des stratégies de pêche adaptatives. Si de nombreuses projections sur la répartition future des espèces ont été produites, les modifications attendues sur le fonctionnement général des écosystèmes ont quant à elles reçu beaucoup moins d’attention de la part de la communauté scientifique et par la profession. Les enjeux du projet Maestro ? Comprendre comment les populations des espèces démersales ont évoluées par le passé pour en déduire comment elles pourraient s’adapter au changement climatique, et proposer des scénarios de pêche durable minimisant les impacts sur la biodiversité.

 

Accompagnée par 29 chercheurs et chercheuses de 8 pays, Aurore bénéficie également de l’appui de l’équipe du centre de recherche de la FRB, le Cesab, pour exploiter de grandes quantités de données issues de multiples études et de divers domaines (océanographie, pêche, écologie marine et terrestre, etc.). Ce colossal travail de synthèse nécessite rigueur et patience, dont fait preuve Aurore. Il offre de nouvelles perspectives de recherche : ré-utiliser des données existantes pour les combiner, les mettre en perspective et produire de nouvelles connaissances. Rendez-vous dans quelques mois pour les premiers résultats de Maestro !

[FRB-Cesab] La synthèse des connaissances sur la biodiversité : introduction aux méta-analyses et revues systématiques – 2022

 
Le CesabCentre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité –de la FRB propose la première édition de la formation «La synthèse des connaissances sur la biodiversité : introduction aux méta-analyses et revues systématiques».
 
Cette formation de cinq jours a pour objectif de former de jeunes chercheurs/chercheuses aux techniques de méta-analyses et des méthodes des revues/cartes systématiques appliquées au domaine de la biodiversité. Ce sera aussi l’occasion de se familiariser avec les différents outils disponibles à la fois bibliographiques (e.g.,WOS; Zotero/Mendeley/Endnote) et statistiques (packages R : metaDigisitisemetafor…) nécessaires pour entreprendre une revue et méta-analyses.
 
Cette formation sera dispensée en français et se déroulera du 3 au 7 octobre 2022 dans les locaux du Cesab à Montpellier. Son prix sera de 350 € pour la semaine  – repas du midi inclus. Les frais de transport, d’hébergement et les repas du soir seront à la charge des participant(e)s.

 

 

Retrouvez la formation sur GitHub

 

 

Une bonne maîtrise du logiciel R est requise mais il n’est pas nécessaire d’avoir une expérience en méta-analyses ou en revue systématiques.

 

Liste des organisateurs (par ordre alphabétique) :

 

Autres intervenants : Dakis-Yaoba OUEDRAOGO, Romain SORDELLO, Frédéric GOSSELIN.

Plan d’action 2022-2025

Afin de réaliser ses potentialités, la FRB propose de s’organiser entre 2022 et 2025 selon trois types d’actions présentées dans le document téléchargeable, à savoir :

  • éclairer la complexité de la biodiversité ;
  • prôner, renforcer, appuyer une recherche partenariale ;
  • se projeter vers un monde plus durable.

 

Ces derniers sont profondément liés les uns aux autres, notamment à travers les capacités, complémentaires, des trois pôles thématiques de la FRB – science, société et international – et des deux pôles transverses – communication et gestion-administration.

[FRB-Cesab] Newsletter 7 Cesab – Septembre 2022

Un mot de Verena TRENKEL et François MASSOL, co-présidents du comité scientifique du Cesab

 

Les 22 membres du nouveau comité scientifique (CS) du Cesab ont récemment commencé leur travail pour un mandat de quatre ans. Nous avons l’honneur d’animer ce comité multidisciplinaire (et paritaire !) comme co-présidents. C’est la première fois que le CS du Cesab est piloté par une co-présidence et nous comptons bien démontrer que deux co-présidents sont plus que la somme de deux. Nous tenions pour commencer ce mandat à remercier le CS du Cesab pour la confiance qui nous a ainsi été accordée et la FRB pour la liberté et les moyens humains et financiers mis à disposition du CS pour effectuer un travail d’évaluation et de suivi des projets de qualité.

 

Notre co-présidence tombe au moment où le soutien de la FRB, des membres fondateurs et la collaboration avec d’autres financeurs permettent au Cesab d’élargir son rôle de catalyseur de science et de collaborations internationales. 22 projets sont en cours au Cesab et bien d’autres sont à venir. La dynamique des projets au Cesab et de ses partenariats avec d’autres institutions de par le monde, largement impulsée par son directeur Nicolas Mouquet, est un signe de bonne santé et nous sommes fiers de pouvoir y contribuer dans les quatre années à venir. Les formations internationales proposées par le Cesab depuis l’an passé, notamment sur la reproductibilité, l’utilisation des théories et les méta-analyses en écologie et dans les sciences de l’environnement, sont aussi la marque d’une plus forte implication du Cesab dans le paysage de l’écologie scientifique. Enfin, les autres activités du Cesab, comme les accueils de chercheurs en année sabbatique ou les journées de conférence autour d’un projet, participent également à ce rayonnement du Cesab dans le cadre de la recherche sur la biodiversité et l’environnement, en France comme à l’international.

 

Le CS suit actuellement un appel blanc dont la première phase s’est passée au printemps et qui permettra, au terme de la procédure d’évaluation, à trois nouveaux projets de rassembler et confronter leurs données et idées. D’autres appels à projets sont déjà ouverts, notamment un appel FRB-MTE-OFB “Impacts sur la Biodiversité dans l’anthropocène” et un appel FRB-TULIP-PNDB-BiodivOc “Datashare”. Comme les années précédentes, le Cesab va ainsi financer une quinzaine de projets qui contribueront à construire le consensus scientifique sur un grand nombre de questions cruciales aux vues de la crise climatique et écologique actuelle. Pour relever les défis posés par l’Agenda 2030 et ses 17 objectifs de développement durable, les apports des projets du Cesab ne seront pas de trop.

 

Sans vouloir trop déflorer le programme des futures réunions du CS et au-delà de la gestion des appels à projets, nous pouvons d’ores et déjà annoncer que le CS va réfléchir à de nouvelles idées pour contribuer à l’avancement de la science s’appuyant sur la synthèse de données, de modèles, de concepts… Un de nos souhaits est aussi de créer plus d’opportunités de dissémination des résultats des projets du Cesab auprès du public. Gageons que ces quatre futures années de fonctionnement du CS nous permettront d’œuvrer en ce sens.

 

Bonne rentrée scolaire à tous et au plaisir de vous croiser bientôt au Cesab.

Verena Trenkel et François Massol

 

 

Plus d'informations sur le Cesab

 

[Ipbes] Au cœur de la 9e plénière

Pour la première fois depuis la crise de la Covid-19, les représentants de près de 140 pays se réunissent à Bonn en Allemagne pour l’approbation de deux nouveaux rapports scientifiques majeurs : le premier sur l’utilisation durable des espèces sauvages et le second sur les différentes valeurs de la biodiversité. Cette plénière sera aussi l’occasion de discuter du lancement d’une nouvelle évaluation sur les liens entre les entreprises et la biodiversité ainsi que des scénarios des futurs de la nature.

 

Retour sur les échanges jour après jour.

 

[Formation] Ouverture des inscriptions pour la formation 2022 – Bonnes pratiques pour une recherche reproductible en écologie numérique

Le Cesab de la FRB et le GdR EcoStat proposent la troisième édition de la formation « Bonnes pratiques pour une recherche reproductible en écologie numérique ». Cette formation de cinq jours a pour objectif de former de jeunes chercheurs / chercheuses aux outils de reproductibilité, de développement logiciel et de gestion de versions appliqués à la recherche en biodiversité.

 

Cette formation sera dispensée en français et se déroulera du 28 novembre au 2 décembre 2022 dans les locaux du Cesab à Montpellier. Son prix est de 200 € pour la semaine – repas du midi inclus. Les frais de transport, d’hébergement et les repas du soir sont à la charge des participant.e.s.

 

Les pré-inscriptions se font en remplissant le formulaire disponible sur la page de l’événement et se clôtureront le mardi 26 juillet, à minuit (CEST). Le nombre de places étant limité, les inscriptions seront confirmées en septembre.

 

 

Pré-inscription et programme

 

[Formation] Ouverture des inscriptions pour la formation “La synthèse des connaissances sur la biodiversité : introduction aux méta-analyses et revues systématiques” – 2022

Cette nouvelle formation de cinq jours, organisée par le Cesab – Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité –de la FRB,  a pour objectif de former de jeunes chercheurs/chercheuses aux techniques de méta-analyses et des méthodes des revues/cartes systématiques appliquées au domaine de la biodiversité. 
 
Cette formation sera dispensée en français et se déroulera du 3 au 7 octobre 2022 dans les locaux du Cesab à Montpellier. 

 

Les pré-inscriptions se font en remplissant le formulaire disponible sur la page de l’événement et se clôtureront le vendredi 24 juin, à minuit (CEST). Le nombre de places étant limité, les inscriptions seront confirmées en juillet.

 

 

Pré-inscription et programme

[FRB-Cesab] Approche théorique pour l’analyse des données sur la biodiversité – 2022

 
Le CesabCentre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité – de la FRB et le GdR TheoMoDive proposent la première édition de la formation « Approche théorique pour l’analyse des données sur la biodiversité ». Cette formation de cinq jours a pour objectif de former de jeunes chercheurs / chercheuses aux techniques de modélisation de données en écologie basées sur la théorie. 

 

Cette formation sera dispensée en anglais et se déroulera du 16 au 20 mai 2022 dans les locaux du Cesab à Montpellier. Son prix est de 150 € pour la semaine – repas du midi inclus. Les frais de transport, d’hébergement et les repas du soir sont à la charge des participant(e)s.

 

 

Retrouvez la formation sur GitHub

 

 

Une bonne maîtrise du logiciel R est requise. 

 

Liste des organisateurs (par ordre alphabétique) :
  • Vincent CALCAGNO (INRAE, ISA) 
  • Emanuel FRONHOFER (CNRS, Isem) 
  • Isabelle GOUNAND (CNRS, iEES-Paris) 
  • François MASSOL (CNRS, CIIL) 

 

Autres intervenants : Matthieu BARBIERMaxime DUBARTClaire JACQUETBenjamin ROSENBAUM 

Présidentielle 2022

En 2019, une évaluation mondiale de la biodiversité et des services dont dépend l’humanité – comme la pollinisation des cultures, l’épuration de l’air et de l’eau, la fertilité des sols, la récréation, la lutte contre le changement climatique – a mis en évidence la responsabilité de nos activités et de nos modes de vie.

 

Pour limiter les pression directes et indirectes qui s’exercent sur la biodiversité, les chercheurs démontrent qu’il est indispensable de protéger le vivant, de restaurer les milieux dégradés, d’utiliser durablement les ressources naturelles et de tendre vers un partage juste et équitable des avantages tirés de la nature. Dans une tribune publiée sur son site internet, la FRB et ses partenaires ont appelé à mettre en œuvre le changement transformateur préconisé par la plateforme intergouvernementale pour la biodiversité et les services écosystémiques (Ipbes) et nécessaire pour vivre en harmonie avec le reste du vivant. 

 

C’est à présent au tour des candidats de se saisir de cet enjeu majeur. Or, dans les programmes, il est question du climat, de chasse, de justice sociale, d’économie, de santé… Tous ces enjeux sont importants, mais alors qu’ils sont intimement liés à la biodiversité, ils ne la mentionnent que marginalement.

 

Dans le contexte de discussions nationales autour de la troisième stratégie pour la biodiversité et international autour du cadre post-2020 pour vivre en harmonie avec la nature, il est temps de s’intéresser au vivant, car les chercheurs démontrent aussi que sans une biodiversité intègre et fonctionnelle, l’humanité ne pourra pas survivre plus de quelques centaines d’années. Considérant qu’en moyenne une espèce vivante vit plus de 4 millions d’années, notre espèce, Homo sapiens ayant quelques 300 000 ans, il nous reste du chemin à parcourir…

 

À quelques jours des élections présidentielles 2022, découvrez comment les programmes ont transcrit les alertes des scientifiques et quelles mesures en lien avec la biodiversité sont mises en avant (cf par thématique en bas de page).

 

Pourquoi ces thématiques ?

 

L’Assemblée des Parties prenantes de la FRB a participé à l’identification de différentes thématiques considérées comme prioritaires pour la réalisation du changement transformateur nécessaire afin de vivre en harmonie avec le reste du vivant. Les différentes mesures extraites des programmes sont présentées dans ce dossier (cf bas de page ou encart sur la droite) et les candidats sont invités à s’exprimer sur ces enjeux environnementaux.

 

Consulter la tribune

 

“Mesdames et Messieurs les candidats à l’élection présidentielle, êtes-vous prêts à changer le cours de notre histoire commune avec la biodiversité ?” Consultez la tribune.

 

Aller plus loin

 

“Devons-nous choisir entre nourrir l’humanité et protéger la nature ?” Consultez la synthèse.

 

[#Ipbes9] Exploitation durable du vivant : quelles solutions ?

Le deuxième volet de cette campagne est consacré à l’exploitation des ressources naturelles par les humains.

Comment rendre durable la gestion des forêts tropicales ou celle de la pêche ? Que nous apprennent les systèmes alimentaires des peuples autochtones sur nos modes de consommation et notre lien au sauvage et à la nature ?

 

 

 

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[Sondage] Quelles sont les préférences des français entre les mots nature et biodiversité ?

Les termes de nature et de biodiversité arrivent à égalité de compréhension avec respectivement 49 et 51 %. La marge d’erreur pour un échantillon de 1 000 personnes est de 3 %.

Certains considèreront que le terme de biodiversité a bien progressé puisqu’il est récent (apparu dans les années 1980, soit il y a une trentaine d’année), et que selon une étude TNS Sofres de 2010, 21 % des français n’en avaient jamais entendu parler, et seuls 23 % pensaient savoir de quoi il s’agissait (ça ne veut pas dire que les 50 % aujourd’hui savent la définir).

Inversement, d’autres feront remarquer que depuis tout ce temps que le mot biodiversité est martelé dans les discours, celui de Nature reste encore à 50 % ce qui est très haut.

Il est à noter qu’il n’y a pas de préférence marquée que l’on soit un homme ou une femme.

 

L’analyse sociologique est très intéressante.

Plus on est jeune, et plus on privilégie le terme de biodiversité : 55 % des moins de 35 ans – dont 59 % chez les 18-24 ans – contre 50 % chez les plus de 35 ans, et seulement 42 % des plus de 65 ans.

Les catégories professionnelles supérieures et professions intermédiaires privilégient le terme de biodiversité (56 et 59 %) quand les catégories populaires préfèrent le mot nature (55 % et jusqu’à 59 % chez les ouvriers).

Le niveau de diplôme a également une incidence : les diplômés supérieurs choisissent la biodiversité à 64 %, le 1er cycle 57, le niveau bac 54, CAP/BEP 42. Et inversement pour la nature de 36 à 58 %.

Les urbains privilégient biodiversité à nature (60/40) et plus ils habitent la campagne et plus ils privilégient nature jusqu’à un rapport 46 % biodiversité / 54 % nature dans les communes de moins de 10 000 habitants ; en Île-de-France le rapport est de 55 % pour la biodiversité et 45 % pour la nature ; il est équilibré en province (51/49).

 

L’analyse politique ne manque pas d’intérêt

Il n’y a pas de différence entre les sensibilités de droite et de gauche. Environ 60 % biodiversité et 40 % nature.

L’électorat d’EELV privilégie le terme de biodiversité à 71 % contre 29 % pour le terme de nature. Pour la France Insoumise le rapport est de 67 contre 33.

La tendance s’inverse avec l’électorat de La droite radicale et du Rassemblement national dont 30 % seulement privilégient biodiversité, contre 70 % pour le terme de nature.

 

 

Pour Denis Couvet, président de la FRB :

“Les différences scientifiques entre nature et biodiversité sont importantes. Le terme nature est plus ancien et plus englobant : il comprend la biodiversité mais aussi son environnement physique (atmosphérique, minéral, hydrique, etc.). Cette enquête révèle la complémentarité entre ces deux notions ; complémentarité qui peut aider la recherche scientifique dans son exploration, ses pistes d’amélioration, des relations entre les humains et la biodiversité, la nature.”

[#Ipbes9] Valeurs associées à la nature et utilisation durable des espèces sauvages : de quoi parle-t-on ?

Le premier volet de cette campagne est consacré à la notion de « valeurs » associées à la nature. En quoi évaluer et partager ces valeurs est un enjeu majeur pour la conservation de la nature et de la biodiversité ? En quoi la durabilité de l’utilisation d’espèces sauvages dépend du contexte culturel, politique et social ?

 

Des questions que viennent interroger et éclairer Virginie Maris (philosophe – CNRS), Florence Pinton (sociologue – AgroParisTech), Catherine Sabinot (ethnoécologue – MNHN), Frédéric Ducarme (philosophe – MNHN) mais aussi Sita Narayanan (Grand port maritime de Guadeloupe), Marika Dumeunier (Noé) et Hélène Leriche (Orée).

 

 

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Redéfinir nos rapports à la nature pour mieux la conserver : entretien avec Frédéric Ducarme, chercheur en philosophie

Comment définiriez-vous la notion de « nature » ?

 

« Nature » est un terme difficile à définir, parce qu’il est très large, très inclusif. Ce terme a pu être manipulé pour servir des fins diverses. La « naturalisation », par exemple, est un très bon moyen de faire passer n’importe quelle idée politique puisque si je dis « c’est naturel » et que vous affirmez le contraire, je peux vous taxer d’être contre-nature. La nature s’est donc parfois teintée de cette dimension normative et morale qui l’a rendue d’autant plus politique et « fourre-tout ». Il est donc nécessaire d’une part d’avoir une idée précise de ce que l’on met derrière ce mot pour mieux la préserver et d’autre part de le faire évoluer pour en faire sortir les nouveaux enjeux pertinents.

 

 

Peut-on considérer que « sauvage » et « nature » sont des idées qui se superposent ?

 

Assimiler la nature au sauvage est caractéristique des pays de culture coloniale, comme l’Australie ou les États-Unis. Lorsque les colons sont arrivés, ils ont appelé « sauvage » et « vierge » des territoires qui ne l’étaient en fait pas tant que cela, mais qu’ils ont perçu comme tels. Leur vision teintée de créationnisme leur faisait dire « nous sommes l’Homme, nous sommes la culture, nous sommes la civilisation et nous nous opposons au sauvage, nous mettons le chaos en ordre ». Ainsi, le sauvage revêt deux visions caricaturales : soit il est pensé comme hostile, chaotique, devant être contrôlé, soit il est pensé comme positif, voire naïf, comme une virginité intacte, non souillée et dont il s’agirait de préserver l’innocence. Ce sont des représentations que les États-Unis ont beaucoup mondialisées du fait de son influence depuis 1945. Mais ça n’est pas du tout la vision qu’on en a en France, colonisée beaucoup plus tôt par Homo sapiens. Après la dernière glaciation, ils faisaient partie des premières espèces pionnières qui ont conquis les terres : les écosystèmes en France se sont donc élaborés précocement à leur contact. Il en est de même pour l’Afrique par exemple. L’assimilation de la nature au sauvage est une vision très récente, très romantique et très américaine et il faut toujours situer une vision dans son contexte. Et au lieu d’opposer de manière si binaire le sauvage et le domestique, on peut dessiner un continuum bien plus subtil en distinguant du plus artificiel au plus naturel, l’urbain, le rural, l’agricole, le forestier, le sauvage et enfin le « vierge » – les deux extrêmes étant l’exception, et cette catégorisation n’ayant rien de normatif.

 

 

Peut-on selon vous définir la nature selon les valeurs que l’être humain lui associe ?

 

La nature ne se définit pas forcément directement en termes de valeurs. En revanche, l’humanité va y trouver ou y projeter de la valeur, qui n’est sans doute pas présente de manière immanente. Il existe deux approches de ces valeurs. La première a eu beaucoup de succès à la fin du XXe siècle : elle s’articule autour de la notion de « valeur intrinsèque », c’est-à-dire qu’on attribue une valeur homogène à la nature dans son entièreté. Donc faire du mal à la nature ou à ses constituants est moralement répréhensible. Le problème, c’est qu’une fois qu’on a dit ça, on n’a rien dit. Parce que si toute la nature a de la valeur de manière égale, ça n’aide pas à faire des choix et à privilégier des modes d’action. La seconde approche propose de hiérarchiser ces valeurs, c’est-à-dire d’admettre que des choses ont plus de valeur que d’autres et de distinguer plusieurs types de valeurs.

 

 

 

L’IPBES DISTINGUE TROIS PRINCIPAUX TYPES DE VALEURS1

 

> Les valeurs instrumentales, qui indiquent si quelque chose a une valeur utilitaire avec un but précis.
Ex : le bois en tant que combustible ou matériau.

 

> Les valeurs relationnelles, qui découlent de l’importance du lien entre les individus ou les sociétés et les autres animaux ou aspects du monde vivant, ainsi qu’entre les individus eux-mêmes, reflétées par les institutions formelles et informelles. 
Ex : la valeur symbolique de l’aigle à tête blanche, emblème des Etats-Unis.

 

> Les valeurs intrinsèques, qqui représentent les valeurs indépendantes de toute expérience ou évaluation humaine. Ces valeurs sont vues comme une propriété inhérente de l’entité (par exemple, un organisme) et ne sont pas attribuées ou générées par des évaluateurs extérieurs (tels que les humains). Chaque être vivant est porteur et garant de sa propre valeur. 

 

 

Que pensez-vous de la typologie utilisée par l’Ipbes ?

 

Je pense que la valeur intrinsèque ne fait pas bon ménage avec les autres types de valeurs, instrumentales et relationnelles, qui sont variables et mesurables, alors que la valeur intrinsèque ne l’est pas, elle ne dialogue pas avec les autres. Dans le système que je voudrais proposer, je parle plutôt de valeur d’existence : c’est-à-dire de partir du principe que l’existence est préférable à la non-existence, la vie à la mort. Quand on n’a aucun intérêt économique ou utilitaire à éliminer un élément de la nature, que ce soit un individu, une espèce ou n’importe quoi d’autre, il est préférable moralement de ne pas le faire. Mais on finit toujours par devoir faire des compromis parce qu’il faut bien manger, se nourrir, se vêtir, se protéger, etc. Donc qu’est-ce qui justifie qu’on doive prendre la décision d’éliminer des éléments de la nature, en outrepassant cette valeur d’existence ? Qu’est-ce qui justifie de manger du rhinocéros plutôt que de la salade ?

 

D’un autre côté, la dichotomie entre valeurs instrumentales et non instrumentales s’applique mal à la nature. Elle est très moralisatrice. Car c’est moins le côté instrumental qui compte que l’effet de notre interaction. Quand je m’émerveille devant un récif coralien, c’est très instrumental – c’est d’ailleurs une industrie. L’important, c’est que je ne lui fasse pas de mal. Inversement, il y a des pratiques non instrumentales qui, par désintérêt, peuvent détruire la nature. Certains peuvent détruire la nature par simple négligence et déconsidération. Je pense donc que le couple destructeur / non destructeur (conséquentialiste) est plus pertinent dans notre rapport à la nature qu’une opposition morale du type instrumental/non (déontique), dont la nature se fiche bien.

 

 

L’absence de consensus concernant la définition de la notion de nature et les difficultés à identifier et à faire cohabiter ces multiples valeurs sont-elles un frein à la protection de la nature ?

 

Est-il souhaitable qu’on tombe tous d’accord ? La pluralité est importante. C’est ce qui fait évoluer une pensée ou ce qui amène à la préciser. On est face à un problème complexe, qui transcende les disciplines universitaires, il est normal que des gens avec des schémas de pensée différents se mettent autour de la table et débattent. Aujourd’hui, les enjeux et les outils de réflexion évoluent, donc il est nécessaire de réfléchir ensemble pour que la conservation de la nature s’améliore dans le temps. Il faut être capable de répondre aux questions « Qu’est-ce qu’on conserve ? », « Au nom de quoi ? » et « Dans quel objectif ? ». Si je dispose de 100 000 euros pour la conservation de la nature, est-ce que je les donne à une association pour la protection du rhinocéros blanc ? Est-ce que je dois l’investir dans la recherche en écologie fonctionnelle ? Est-ce que je dois plutôt acheter une forêt et planter des arbres ? Financer un parti politique ? Tous ces choix reposent sur différentes valeurs. Dans ce sens, il est très important de dégager des méthodes d’identification et d’évaluation des valeurs de la nature, comme tente de le faire l’Ipbes.

 

 

Quelle méthode adopter : essayer de redéfinir la nature dans une vision partagée qui tenterait d’englober un maximum de valeurs, ou plutôt considérer chaque conception de la nature de manière contextuelle, en tenant compte du territoire et de la culture ?

 

Les deux. Redéfinir le concept de nature implique aussi de l’ouvrir et l’analyser pour voir ce qu’il y a dedans. D’un point de vue sémantique, on peut isoler au moins quatre composants de la nature. C’est d’abord une productrice de ressources qu’il faut veiller à renouveler durablement. C’est aussi un écosystème : un ensemble d’espèces qui partagent un milieu et entretiennent des interactions complexes. Mais c’est aussi un patrimoine : on a le jardin des Plantes, le bocage normand, les bords de Loire, etc., qu’il s’agit de conserver et de transmettre. Et enfin il y a la nature comme biosphère, c’est-à-dire comme planète prise dans son ensemble avec son climat et ses nombreux autres paramètres, dont d’infimes variations peuvent nous éradiquer rapidement. Tous ces composants doivent entrer en compte dans la conservation de la nature. Mais parfois, on voit apparaître des controverses de « spécialistes ». Pour caricaturer, penser la conservation en tant que physicien, c’est peut-être irriguer le Sahara et planter des eucalyptus transgéniques sur des millions de kilomètres pour stocker du carbone, et hop ! On a conservé la nature. Mais des biologistes verraient peut-être cela comme une hérésie. C’est notamment pour cela qu’a été créé l’Ipbes, qui se veut être un Giec de la biodiversité, mais animé par des biologistes. Pour inclure cette dimension de biologie et de biodiversité dans la conservation de la nature même à grande échelle.

 

 

Comment la science peut-elle intégrer les savoirs locaux à la réflexion scientifique sur la nature ?

 

Que la science globale prenne en compte toute la multiplicité des savoirs locaux est une nécessité. Mais je me méfie de la mise dos à dos de la science moderne et des connaissances et savoirs locaux. La science moderne s’est nourrie, historiquement, d’une multitude d’éléments issus du monde entier : elle n’est pas, comme on l’entend parfois chez certains relativistes, une vulgaire ethnoscience européenne. La science a toujours cherché à intégrer un maximum de savoirs et à sélectionner les plus satisfaisants sur des bases rationnelles. La science moderne doit sans doute plus à la Chine ou au monde arabe qu’au Portugal ou à la Slovaquie : elle s’est concentrée en Europe à certaines périodes, mais ce n’est plus du tout le cas. Le but est donc d’assurer la participation de tous les savoirs du monde à cette science : pour la pharmacie, par exemple, l’ethnobotanique est d’une importance capitale. D’autre part, les cultures locales, elles, se doivent d’être prises en compte dans les formes et buts que se fixe la conservation de la nature dans ses réalisations locales.

 

 

Quelle est la prochaine étape ?

 

Ce qui compte avant tout aujourd’hui ce sont des outils intellectuels pour l’action. L’Ipbes a le mérite de s’inscrire dans cette démarche. Ça fait 3 000 ans qu’on réfléchit de manière spéculative à la philosophie de la nature, mais aujourd’hui, elle doit s’inscrire dans une action avec des objectifs qu’il va falloir définir, questionner et justifier.

 

 

 

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1         Preliminary guide regarding diverse conceptualization of multiple values of nature and its benefits, including biodiversity and ecosystem functions and services, 2015, IPBES/4/INF/13 

 

[Podcast] “En espèces, s’il vous plaît !” – Et si on se questionnait sur les différents regards portés sur la nature ? (Épisode 1)

Dans le cadre de sa campagne sur les thèmes des prochains rapports Ipbes, la Fondation pour la recherche sur la biodiversité propose son nouveau podcast “En espèces, s’il vous plaît !”. De la chasse à l’économie en passant par l’éducation, ce nouveau format donne la parole à des acteurs de la société et met en relief leurs discours et considérations par l’expertise d’un chercheur.

 

En espèces, s’il vous plaît !, un dialogue science-société où chacun partage ses enjeux et problématiques. 

 

Ce premier épisode de « En espèces s’il vous plaît ! » propose de questionner les différents regards portés sur la nature. Trois acteurs de la société, membres de l’Assemblée des parties prenantes de la Fondation, et une philosophe du CNRS ont été invité à répondre à une série de questions.

 

 

Fondation pour la recherche sur la biodiversité · Podcast – En espèces, s’il vous plaît ! Épisode 1

 

Les invitées : 

 

  • Sita Narayanan, directrice de l’Aménagement et du développement durable au Grand port maritime de Guadeloupe, chargé de la gestion des installations, des infrastructures et de espaces naturels de sa circonscription.

 

  • Marika Dumeunier, directrice du pôle national de Noé, une association fondée en 2001 spécialisée dans la protection de la nature, en France et à l’international.

 

  • Hélène Leriche, responsable Biodiversité et économie à l’association Orée, une association multi-acteurs travaillant depuis 1992 sur les questions de développement durable.

 

  • Virginie Maris, philosophe de l’environnement au CNRS. Ses travaux portent notamment sur l’épistémologie de l’écologie et des sciences de la conservation, l’éthique environnementale et la philosophie des politiques environnementales.

 

[FRB-Cesab] Newsletter 6 Cesab – Janvier 2022

UN MOT DE BRUNO FADY, PRÉSIDENT DU COMITÉ SCIENTIFIQUE DU CESAB

 

Il n’est pas inutile de rappeler que le Cesab est une infrastructure de la FRB, un outil unique et original dans le paysage de la recherche en France. Il fait partie de ces rares outils scientifiques qui ont vu le jour dans le monde au cours de ces derniers 30 ans, sur la base du constat de la faible valorisation des données générées, observées et collectées lors des projets à court terme qui financent classiquement la recherche en écologie et biodiversité (Baron et al., 2017). On ne peut que se féliciter de cette décision, au vu de la production scientifique des groupes de travail financés dans le cadre du Cesab, du parcours professionnel des jeunes scientifiques qui ont fait partie et ont souvent été la cheville ouvrière de ces groupes de travail et de la reconnaissance des travaux publiés par de nombreux acteurs privés et institutionnels pour améliorer la protection de la biodiversité (voir “Le Cesab en 2021”). 

 

La pandémie Covid-19 nous a bien montré que les avancées scientifiques ne sont pas le fait d’un individu isolé, d’un génie (méconnu) qui émerge à la faveur d’une crise, mais bien le fait de collectifs, manipulant et analysant des données qui doivent être compilées et vérifiées, re-testant et re-vérifiant des hypothèses et des concepts. Un fait scientifique ne le devient vraiment que lorsqu’il émerge finalement comme une évidence, un consensus (au sens statistique du terme) pour l’ensemble de la communauté scientifique. À l’heure où la démarche scientifique et ses résultats sont remis en question par une partie de la société, et au-delà d’une (re)mise en valeur pertinente pour sa discipline scientifique des données, des concepts et leur analyse, le rôle du Cesab, et sa légitimité du fait de son mode de fonctionnement, est de diffuser des faits scientifiques permettant de mieux comprendre et protéger la biodiversité. 

 

Après deux mandats comme président du comité scientifique du Cesab, il est temps pour moi de passer la main. J’aurais bien volontiers prolongé mon mandat plus longtemps tant le dynamisme du Cesab est fort, me faisant un peu penser à l’état d’esprit enthousiaste qui régnait lors de sa création il y a maintenant plus de 10 ans. Mais, fort heureusement d’ailleurs, nos statuts ne le permettent pas et un nouveau comité scientifique verra le jour en 2022. 

 

Le Cesab est maintenant une institution française, largement reconnue. Les scientifiques travaillant dans le domaine de l’écologie et de la biodiversité ne s’y trompent pas, ils postulent chaque année en plus grand nombre aux appels à projets de groupes de travail Cesab de la FRB. En guise de vœux, je souhaite que les membres fondateurs de la FRB, les pouvoirs publics français et les acteurs de la biodiversité continuent à soutenir activement le Cesab, finançant au minimum plusieurs groupes de travail par an et la structure elle-même. Avec les engagements réaffirmés de la France pour la protection de la biodiversité lors du Congrès mondial de la nature de Marseille en septembre 2021, je ne doute pas que ce sera le cas. 

 

Bonne année à tous, bienvenue au nouveau comité scientifique et longue vie au Cesab.  

Bruno Fady

 

 

Plus d'informations sur le Cesab

 

Allain Bougrain Dubourg et Claude Fromageot à la tête du Cos, qui sont-ils ?

 

À la tête du Conseil d’orientation stratégique de la FRB, c’est Allain Bougrain Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), qui a été ré-élu en tant que président. Claude Fromageot, directeur Développement responsable au sein du Groupe Rocher, a quant à lui été élu à ses côtés à la vice-présidence du Cos. Il prend ainsi la suite de Jean-François Lesigne, RTE, que nous remercions d’ailleurs chaleureusement pour son implication ses dernières années.  

 

Découvrez ci-dessous qui ils sont et leurs ambitions pour cette mandature, bonne lecture !

 

 

 

Allain Bougrain Dubourg, Claude Fromageot, s’il y a trois choses que l’on devait savoir sur vous, ce serait…

 

Allain Bougrain Dubourg – Comme Darwin, je pense que si la loi du plus fort existe, celle de la solidarité reste essentielle. Comme Victor Hugo, je pense que le beau est plus utile que l’utile. Comme Saint Augustin, je pense que l’on perd moins à se perdre dans sa passion qu’à perdre sa passion. Pour le reste, je suis comme tout le monde.

 

Claude Fromageot – Sans doute vous est-il utile de mieux appréhender votre vice président : je peux vous dire que les dimensions sociologiques, philosophiques et poétiques, bref les sciences humaines me stimulent pour compléter l’approche scientifique. Inspiré et formé par exemple par Edgar Morin, je constate l’immense effort que nous avons collectivement à opérer pour déborder nos spécialités, sans en usurper d’autres bien sûr, pour embarquer et accélérer les consciences et donc l’action de nos contemporains.

 

 

Qu’attendez-vous de votre mandature ?

 

ABD – Elle est un défi auquel nous ne pouvons pas échapper et que nous devons impérativement gagner. Mettre enfin un terme à l’agonie du vivant, stabiliser sa décomposition et planter les racines d’une renaissance. Il n’y a pas si longtemps, nous votions avec prétention une loi de reconquête de la biodiversité. Une loi offrant un nouveau souffle aurait été plus opportun. Quoi qu’il en soit, la France s’est engagée à placer la biodiversité au même niveau que la question climatique. Notre rôle consistera à le rappeler chaque fois que nécessaire. La FRB et son Cos ont le pouvoir d’agir, ils ne se déroberont pas.

 

CF – Les années à venir sont celles de bouleversements socio-éco-écolo-politiques, c’est-à-dire les turbulences inéluctables, jamais encore vues, des conséquences du changement profond de notre planète. Le Cos a plus que jamais une mission d’éclaireur de l’ensemble des parties prenantes. Dans la mesure où il pourra dire d’une voie objective, car scientifique, en le faisant de façon intelligible car saisissant les parties prenantes dans leur propre état de compréhension des choses, le Cos aura une place singulière, forte, unique même. C’est en tous cas ce que j’espère pouvoir à ma mesure contribuer à réaliser.

 

 

Un mot pour les chercheurs ?

 

ABD – Pendant longtemps, vous avez été – d’une certaines manière – condamnés à faire silence. Vous n’avez pas vocation à être des lanceurs d’alerte. Il en va tout autrement aujourd’hui. La société et les décideurs sont en attente de vos recommandations. Le travail de l’Ipbes en fait la démonstration. Non seulement il permet l’état des lieux mais il est force de proposition. Je tiens, au nom du Cos, à vous dire notre admiration pour vos compétences et votre engagement. Ainsi que toute notre reconnaissance. Très sincèrement.

 

CF – Les chercheurs sont plus que jamais essentiels car nous avons collectivement à refuser toutes les formes de « caverne de Platon » : ainsi, les chercheurs associés au Cos ont cette chance de pouvoir rassembler des sciences pour dire la Science et de porter un discours fort et capital car multi-acteurs.

 

Ophélie Ronce et Philippe Billet à la tête du CS, qui sont-ils ?

 

 

À la tête du Conseil scientifique de la FRB, c’est Ophélie Ronce, directrice de recherche à l’Institut des sciences de l’évolution de Montpellier, qui a été élu en tant que présidente. Philippe Billet, professeur de droit et directeur de l’Institut de droit de l’environnement (Université Lyon 3), a quant à lui été élu à ses côtés à la vice-présidence du CS. Ils prennent ainsi la suite de François Sarrazin et Sébastien Barot, que nous remercions d’ailleurs chaleureusement pour son implication ses dernières années.  

 

Découvrez ci-dessous qui ils sont et leurs ambitions pour cette mandature, bonne lecture !

 

 

 

 

S’il y a trois choses que l’on devait savoir sur vous, ce serait…

 

Ophélie Ronce –Je travaille à l’interface entre biologie de l’évolution et écologie, avec une expertise spécifique en modélisation. Je m’intéresse en ce moment aux mécanismes d’adaptation aux changements climatiques et aux flux de gènes assistés. Je suis attachée à différentes initiatives collectives visant à faire société et créer des liens au sein de la communauté de recherche sur la biodiversité.

 

Philippe Billet – Professeur de droit, directeur de l’Institut de droit de l’environnement (Université Lyon 3), je travaille depuis une trentaine d’années sur les questions juridiques posées par la protection de l’environnement dans une perspective pluridisciplinaire, convaincu que le décloisonnement des disciplines permet d’explorer pleinement la sienne propre. Il en résulte un enrichissement de méthodologie, une diversité des approches et, partant, une meilleure connaissance d’un objet de recherche commun. Cela passe certainement par un apprivoisement réciproque du vocabulaire, des démarches intellectuelles et des objectifs, que l’ouverture aux autres sciences et une capacité d’écoute ne peuvent que favoriser.

 

 

Qu’attendez-vous de votre mandature ?

 

OR – J’attends, d’un point de vue personnel, de mieux connaître la diversité des acteurs et des projets de recherche sur la biodiversité au niveau national et de m’investir plus profondément dans le dialogue entre recherche et société à propos d’enjeux majeurs dans un monde en crise.

 

PB –Cette mandature doit être l’occasion de renforcer la démarche de consilience qui anime la FRB depuis son origine, ce dialogue des sciences qui permet d’avoir une vision plus systémique de la biodiversité et, ainsi, de renforcer sa connaissance et les moyens à développer en faveur de sa protection.

 

 

Un mot pour les acteurs de la société ? 

 

OR – Les recherches sur la biodiversité sont avant tout pour moi une source de grande joie et d’émerveillement à découvrir le monde vivant et son fonctionnement, qui me paraissent importants à partager le plus largement possible. La recherche est cependant impuissante à résoudre seule la crise de la biodiversité. Je suis convaincue que le dialogue et la co-construction que la FRB cherche à stimuler sont absolument nécessaires pour enfin changer de trajectoire et suis impatiente de participer à ceux-ci.

 

PB – La biodiversité ne doit cependant pas être seulement une préoccupation scientifique. Les chercheurs doivent y sensibiliser les décideurs et les individus, leur donner des outils adaptés pour mieux comprendre les enjeux de sa protection et, surtout, les moyens de la protéger. En faire une préoccupation quotidienne.

 

[Formation] Ouverture des inscriptions pour la formation “Approche théorique pour l’analyse des données sur la biodiversité” – 2022

Cette nouvelle formation de cinq jours, organisée par le Cesab – Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité – de la FRB et le GdR TheoMoDive, a pour objectif de former de jeunes chercheurs et chercheuses aux techniques de modélisation de données écologiques basées sur la théorie.

 

Cette formation sera dispensée en anglais et se déroulera du 16 au 20 mai 2022 dans les locaux du Cesab à Montpellier. Son prix est de 150 € pour la semaine – repas du midi inclus. Les frais de transport, d’hébergement et les repas du soir sont à la charge des participant(e)s. 

 

Les pré-inscriptions se font en remplissant le formulaire disponible sur la page de l’événement et se clôtureront le lundi 14 février, à minuit (CET). Le nombre de places étant limité, les inscriptions seront confirmées en mars.

 

 

Pré-inscription et programme

Meilleurs vœux !

 

voeux2022-VF

 

Pour la FRB, 2022 s’annonce déjà sous le signe de la nouveauté : en termes de plan d’action, mais aussi avec les renouvellements de ses Conseils scientifique (CS) et d’orientation stratégiques (Cos), la création de l’Assemblée des parties prenantes, la préparation d’un nouvel appel blanc, le montage d’un programme Scénario… Nous aurons l’occasion de revenir sur ces sujets tout au long de l’année ! D’ores et déjà, nous remercions toutes celles et ceux qui nous ont accompagnés et ont permis ces initiatives : les membres de notre CA, les présidents et vice-présidents de nos CS et Cos, et chacun des membres de ces différentes instances et de l’équipe FRB, qu’ils poursuivent l’aventure à nos côtés ou soient partis vers d’autres projets tout aussi passionnants.

 

En parallèle de ses actions propres, la FRB va porter une attention particulière à deux sujets qui nous semblent majeurs en 2022 : l’adoption du nouveau cadre mondial pour la biodiversité à l’occasion de la prochaine Cop de la Convention sur la diversité biologique (CDB) et la place de biodiversité dans le débat public, au cœur de la société.

 

 

« Vivre en harmonie avec la nature », l’ambition derrière la 15e Conférence des parties (Cop15) de la CDB

 

Cette 15e Cop revêt une importance particulière car la Convention sur la diversité biologique (CDB) doit renouveler ses objectifs et ses indicateurs, plus de 10 ans après Aichi. L’exercice est passionnant car cette Convention, qui met la biodiversité au centre des préoccupations, est aussi une belle tentative de gouvernance mondiale, avec des préoccupations à la fois éthiques, sociales et matérielles, à travers les trois buts affichés dès 1992 : la conservation de la diversité biologique, l’utilisation durable de ses éléments ainsi que l’accès et le partage des avantages issus de l’utilisation des ressources génétiques.

 

L’ambition de la Cop15 est de parvenir en 2050, selon ses termes, à une « vie en harmonie avec la nature », en posant des jalons à horizon 2030. Quoi qu’ambitieuse, la Convention pose crûment la question de la cohérence de ses objectifs et de ses moyens, de l’équilibre entre les trois buts de 1992, les jalons de 2030 et les objectifs de 2050. Peut-on préserver et restaurer les écosystèmes sans donner les moyens aux pays les plus pauvres de gouverner la biodiversité ? Peut-on réduire les impacts sans se préoccuper de la diversité des territoires des pratiques qui entretiennent la diversité de ces territoires ? Il y a ici des enjeux en termes de recherche très exigeants.

 

Pour accomplir ses ambitions, la CDB range ses objectifs en quatre grands thèmes :

  • préserver l’intégrité des écosystèmes – une notion qui demande à être éclairée par la connaissance et par la recherche ;
  • savoir utiliser durablement les « contributions de la nature aux humains » – aussi appelées « services écosystémiques » ;
  • partager les bénéfices associés aux ressources génétiques ;
  • et enfin réunir les moyens nécessaires à la protection de la biodiversité.

 

Tout au long de l’élaboration du nouveau cadre, la FRB s’est mobilisée afin d’éclairer ces objectifs en termes d’indicateurs. Par la suite, la recherche devra se pencher sur le nécessaire équilibre et la cohérence entre ces quatre thèmes, sur la pertinence des indicateurs, tant biologiques que sociaux, et sur la place de la réduction des pressions directes et indirectes dans les trajectoires de préservation et de restauration de la biodiversité.

 

Soulignons aussi la proposition chinoise de « civilisation écologique » qui constitue un autre enjeu de recherche pour sortir d’une vision qui serait trop occidentale de la biodiversité.

 

C’est d’ailleurs dans ce contexte que se tiendra la prochaine Journée FRB qui questionnera vraisemblablement les articulations entre les instances internationales, les trajectoires proposées et leurs déclinaisons aux niveaux national et local.

 

 

Mettre la biodiversité au cœur du débat public, au cœur de la société

 

Dans les tous prochains mois, les élections présidentielle et législatives constitueront une autre actualité importante en France. La FRB relayera un ensemble de préoccupations auprès des candidats avec pour ambition que les débats n’ignorent pas les questions les plus importantes pour la recherche en biodiversité ! Comment protéger, restaurer, diminuer les pressions sur la biodiversité ? Comment diminuer notre empreinte écologique ? Comment faire société autour d’une vision commune intégrant la diversité biologique au cœur de ses préoccupations, le bien-être et la qualité de vie des humains et des non humains, la préservation des savoirs et le partage des connaissances ? Les notions de « changement de transformateur » et de « mesure levier », dont la FRB s’est fait l’écho lors de sa Journée 2021, semblent particulièrement pertinentes pour éclairer la complexité de ces enjeux. Il sera important pour la recherche de mettre en relation la notion de « mesure levier » avec les propositions lancées dans le débat public et en relation avec les ambitions de la Cop15 et de la Stratégie nationale pour la biodiversité.

 

Toutes ces instances, ces outils, ces initiatives, sont destinés à ce que nous, la société civile comme le monde économique, sachions mieux comprendre, et surtout interagir, avec la biodiversité, que la recherche soit en interaction et en résonance avec les préoccupations sociales, au bénéfice de la biodiversité, de nos sociétés ! Qu’ensemble nous puissions répondre à la question : « Avec quelle nature souhaitons-nous vivre ? »

 

 

Denis Couvet et Hélène Soubelet,
respectivement président et directrice
de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité

 

Et pour l’équipe FRB :
Aurélie Delavaud – Pôle science et communautés de recherche
Agnès Hallosserie – Pôle coordination européenne et internationale
Marjolaine Garnier – Pôle partenariats science-société
Samir Hamdi Sherif – Pôle transversal administration, ressources humaines et finances
Pauline Coulomb – Pôle transversal communication et valorisation scientifique

[FRB-Cesab] Bonnes pratiques pour une recherche reproductible en écologie numérique – 2021

Le Cesab de la FRB et le GdR EcoStat proposent la troisième édition de la formation « Bonnes pratiques pour une recherche reproductible en écologie numérique ». Cette formation de cinq jours a pour objectif de former de jeunes chercheurs / chercheuses aux outils de reproductibilité, de développement logiciel et de gestion de versions (R, git, markdown, tidyverse, docker) appliqués à la recherche en biodiversité.
 
 
Son prix est de 300 € pour la semaine – repas du midi inclus. Les frais de transport, d’hébergement et les repas du soir sont à la charge des participant(e)s. Des bourses peuvent être octroyées à certains participants (d’un montant n’excédant pas le prix d’inscription) : une bourse de la part de la FRB et une bourse du GdR EcoStat (pour les étudiants appartenant à un laboratoire membre du GdR). Cette formation, dispensée en français, s’est déroulée du 29 novembre au 3 décembre 2021 dans les locaux du Cesab à Montpellier. 

 

La formation peut être créditante pour les étudiants inscrits au doctorat dans les écoles doctorales suivantes :          

  • GAIA (Montpellier)
  • EGAAL (Rennes)
  • ABIES (Paris)
  • Sciences et agrosciences (Avignon)
  • SEVAB (Toulouse) 
  • Sciences de l’environnement (Aix en Provence)
 
Liste des intervenants (par ordre alphabétique) :
  • Nicolas CASAJUS (FRB-Cesab)
  • Stéphane DRAY (CNRS LBBE)
  • Olivier GIMENEZ (CNRS Cefe)
  • Loreleï GUÉRY (Cirad Phim)
  • François GUILHAUMON (IRD Marbec)
  • Nina SCHIETTEKATTE (EPHE Criobe)

COP 15 Biodiversité : la nécessaire intégration des enjeux climatiques et financiers au cœur des dernières annonces

“Biodiversité et climat, même combat”
et au-delà, penser ensemble les enjeux environnementaux et sociétaux

 

En France et au Royaume-Uni, le lien fait entre le financement des enjeux climat et biodiversité est une avancée fondamentale : il répond aux alertes des scientifiques et au message porté par la FRB depuis plusieurs années. Dans un rapport publié conjointement par le Giec et l’Ipbes en juin dernier, les experts internationaux ont en effet alerté sur la nécessité de penser de manière globale les solutions envisagées pour lutter contre le réchauffement climatique et le déclin de la biodiversité. Cette synergie a d’ailleurs été évoquée par Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne, lors du Congrès mondial de la Nature début septembre, illustrant un début de prise de conscience du monde économique sur ces enjeux. Elle y a déclaré qu’il n’y avait pas de stabilité économique et financière sans le respect de la nature et sans la contribution de la nature car nos économies en sont dépendantes, et que les décisions économiques devaient désormais internaliser les dommages que nos sociétés font subir à la biodiversité.

Au-delà, les enjeux liés à l’eau, à l’alimentation et à la santé, doivent aussi être pensés de manière conjointe pour atteindre la vision 2050 de la CDB : “Vivre en harmonie avec la nature”. Ainsi si dédier 30 % des fonds alloués au climat en faveur de la biodiversité est donc un petit pas pour atteindre cet objectif, il est à présent primordial que l’ensemble des solutions et des secteurs prennent en compte la biodiversité.

 

“Il faut changer d’échelle pour protéger et restaurer la biodiversité. Des mesures leviers sont nécessaires, afin de tendre vers des changements transformateurs, concernant aussi bien les écosystèmes “naturels” (forêts, zones humides, récifs coralliens, etc.) que les écosystèmes “anthropisés” (agroécosystèmes, zones de pêche et de chalutage, villes, etc.). Tous les écosystèmes sont concernés.”

Denis Couvet, président de la FRB

 

Des promesses à mettre en perspective avec les montants des subventions néfastes à la biodiversité

 

La création par la Chine d’un Fonds pour la biodiversité destiné à être alimenté par d’autres pays et l’augmentation des moyens alloués au Fonds japonais pour la biodiversité vont dans le bon sens, mais les montants annoncés allant jusqu’à 1,5 milliard de yuans (soit un peu plus de 200 millions d’euros) pour la Chine sont dramatiquement insuffisants par rapport aux moyens alloués à des activités qui impactent durablement la biodiversité. À titre d’exemples :

  • Selon l’OCDE, la moitié du PIB mondial est moyennement à fortement dépendant d’une biodiversité fonctionnelle, or plus de la moitié de l’investissement économique mondial finance toujours des activités dommageables à la biodiversité.
  • L’OCDE notait également qu’en 2017, les pays avaient alloué 340 milliards aux combustibles fossiles, 116 milliards à l’agriculture intensive et 280 millions pour diminuer le coût de la pêche (rapport d’avril 2020) et qu’en 2020, loin d’inverser la tendance, le G20 avait alloué 345 milliards USD aux combustibles fossiles.
  • Selon l’UICN, seuls 10 % des plans de relance peuvent être considérés comme « verts ».

Rappelons également qu’au niveau mondial, selon l’AFD, les subventions nuisibles à la biodiversité représentaient environ 1 000 milliards de dollars en 2019 et que les fonds dédiés à la protection ou la restauration de la biodiversité s’élève à moins de 150 milliards de dollars.

 

« L’augmentation des fonds dédiés à la biodiversité est bien évidemment salutaire et nous ne pouvons que nous en réjouir. Cependant, il est aussi nécessaire de réduire, voire de supprimer les subventions néfastes rapidement : en effet, on ne pourra enrayer l’érosion de la biodiversité en consacrant encore autant d’argent et d’énergie à sa destruction. »

Hélène Soubelet, directrice de la FRB

[#IUCNcongress] La FRB au Congrès mondial de la Nature

Sessions, exposition et ateliers, la FRB sera présente sur différents espaces du Congrès mondial de la Nature. Du Forum aux Pavillons France et Post-2020, en passant par les espaces Génération nature : tour d’horizon pour nous retrouvez sur le Congrès.

 

*Les différentes sessions étant en cours de calage, cette page sera régulièrement actualisée.

 

  • Pre-IUCN AllEnvi Conference – Biodiversity conservation
    Du mardi 1er au vendredi 3 septembre 2021, City center

 

En amont du Congrès mondial de la Nature, les membres de l’alliance AllEnvi (Alliance nationale de recherche pour l’environnement), avec le soutien du CNRS et de la FRB, organisent le colloque “Biodiversity conservation”. Avec ces journées, AllEnvi souhaite mobiliser l’ensemble des communautés scientifiques travaillant sur les grandes questions environnementales afin d’aborder collectivement le thème de la ” conservation de la biodiversité ” à travers de grandes questions transversales et pluridisciplinaires mobilisant les différentes institutions membres et groupes de travail de l’Alliance.

 

Cet événement vous intéresse ?

Retrouvez toutes les informations sur le site de l’événement.

 

 

Le Forum

Le Forum est un espace de débat public, réunissant des personnes du monde entier pour discuter et développer des solutions aux problèmes mondiaux les plus pressants en matière de protection de la nature et de développement durable. 

 

  • Session Corridors et Crossings:
    Mainstreaming ecological connectivity into existing and planned infrastructure

    Samedi 4 septembre, 16h – 17h30, sur place (H8-7 Cevennes) et en ligne

 

Organisée par le MTE, le Center for Large Landscape Conservation, et d’autres organisations dont l’IENE, cette session a pour objectif principal de sensibiliser et de répondre à la demande croissante d’outils permettant d’éviter la fragmentation et de maximiser la connectivité écologique pendant la planification, la construction, l’exploitation et l’entretien des infrastructures. Au cours des 30 dernières années, de nombreux acteurs dans le monde ont en effet appris à éviter ou à minimiser les impacts sur la connectivité écologique causés par les infrastructures – notamment les routes, les chemins de fer, les canaux, les clôtures et les réseaux énergétiques. Représentants de gouvernements, d’ONG, du secteur privé et de centres de recherche seront réunis pour discuter de l’importance d’intégrer les exigences de conservation de la biodiversité dans le développement d’infrastructures qui maintiennent, améliorent et restaurent la connectivité écologique. 

 

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+ d’informations à venir

 

 

L’espace Expositions, sur les Pavillons France et Post-2020

Dans la zone d’exposition, les Membres et Commissions de l’UICN, les entreprises, les partenaires et les universités organisent des stands et des événements. L’exposition est ouverte aux participants inscrits au Congrès ainsi qu’au grand public (accès gratuit), permettant aux exposants de présenter leurs recherches, innovations et autres travaux à une large audience.

 

  • Préserver la biodiversité tout en luttant contre le changement climatique, c’est possible !
    Mercredi 8 septembre 11h15 – 11h45, Pavillon France

 

Bien que traitées de front lors du Sommet de Rio en 1992, les enjeux environnementaux de la préservation de la biodiversité, du climat et des terres, faisant chacun l’objet d’une convention internationale spécifique, travaillent aujourd’hui de manière séparée. On constate aujourd’hui la mise en œuvre de “solutions” qui peuvent a priori améliorer une situation d’un côté tout en en dégradant une autre en raison des rétroactions écologiques, sociales et économiques entre climat, terres et biodiversité. Des plateformes d’expertise internationales comme l’Ipbes ou le Giec contribuent à développer des solutions mutuellement bénéfiques. Yildiz Thomas, anthropologue et Valérie Masson-Delmotte, climatologue, nous expliquent comment. Un temps est prévu avec le public pour échanger sur la manière d’appréhender ces deux enjeux simultanément. Traité ici d’un point de vue des relations entre les sphères scientifiques et politiques, ce thème se décline dans d’autres événements du congrès, comme par exemple le 4 septembre sur le passage à l’action pour le climat et pour la biodiversité.

 

Cette session vous intéresse ?

Elle sera retransmise via le live stream proposé par le ministère de la Transition écologique, en direct depuis l’auditorium du Pavillon France du 4 au 9 septembre : https://biodiversite.gouv.fr/.

 

  • Rewilding ou revitalisation écologique des territoires : de la fonctionnalité des écosystèmes aux enjeux de coexistence 
    Mercredi 8 septembre 12h00 – 12h30, Auditorium du Pavillon France

 

Des actions de restauration d’écosystèmes basées sur le concept du rewilding ont été mises en œuvre en Europe depuis plusieurs dizaines d’années : renaturation, réintroductions, renforcement de populations, libre évolution, suppression d’ouvrages, etc. Le rewilding est une solution fondée sur la nature favorisant l’adaptation des écosystèmes au changement climatique par le retour de fonctionnalités écologiques liées à des espèces clés, permettant une meilleure résilience sur le long terme. Parallèlement, ces écosystèmes sont devenus le support d’une activité économique dans des territoires, basée sur l’éco-tourisme. Lors de cette session, François Sarrazin (Cesco-MNHN, Paris) et Nathalie Pettorelli (Institut de Zoologie, Londres) présenteront des “preuves par l’exemple” de différentes actions de rewilding dans plusieurs pays européens, leur bilan écologique et les impacts positifs pour les territoires concernés (cf. projet Efese “Fonctions et services liés aux réintroductions” – avril 2021).

 

Cette session vous intéresse ?

Co-portée par la FRB, le MNHN et le MTE, elle sera retransmise via le live stream proposé par le ministère de la Transition écologique, en direct depuis l’auditorium du Pavillon France du 4 au 9 septembre : https://biodiversite.gouv.fr/.

 

  • Lancement de Transport4Nature
    Agir en faveur de la biodiversité – Les engagements des PDG pour une nouvelle ère dans les infrastructures de transport et d’énergie
    Mercredi 8 septembre 18h – 20h, Pavillon Post-2020

 

Devant un public de journalistes et de parties prenantes, l’IENE, dont la FRB accueille le secrétariat exécutif, présentera l’initiative Transport4nature par l’intermédiaire de son président : Anders Sjölund. Claire Tutenuit, présidente d’EpE, reviendra ensuite sur l’origine de Transport4nature via act4nature et la dynamique qu’elle a créée. Suivront les interventions de deux entreprises européennes, Eiffage pour la France, et REN pour le Portugal au sujet de leur engagement en faveur de la biodiversité. Enfin, un membre du conseil de gouvernance de l’IENE, clôturera la session en présentant les étapes importantes jusqu’à la conférence internationale de l’IENE en 2022.

 

+ d’informations à venir

 

 

Les Espaces Générations Nature (EGN)

Accessibles à tous gratuitement et sans inscription, ces espaces proposent aux visiteurs de vivre des expériences innovantes, créatives et ludiques qui les sensibiliseront à la biodiversité tout en leur donnant accès aux bons gestes pour la préserver.

 

  • Atelier “Avec quelle nature souhaitez-vous vivre ?”
    Samedi 4 septembre, toute la journée – Hall 2, espace C15

 

Tout au long de la journée, la FRB propose un atelier collaboratif, autour de la « cartographie mentale ». Sous ce format ludique, par groupes de 4 personnes pendant une heure, les objectifs sont multiples : comprendre quelle est la place laissée par les citoyens à la nature, favoriser le débat et les échanges de connaissances, identifier des leviers d’action pour une meilleure préservation de la nature, etc.
Un atelier développé par le Club “Perception et représentation de la biodiversité : leviers d’action“.

 

Vous souhaitez participez à l’atelier sur le Congrès ?
Contactez Marilda Dhaskali – marilda.dhaskali@fondationbiodiversite.fr

 

Vous ne pourrez pas être présent mais souhaitez répondre à l’enquête ?

Rendez-vous à ce lien.

 

  • Vidéo Biodiversity loss: the true 2030 Human health challenge
    Jeudi 9 septembre, 10h – 11h, Hall 2 – Mini agora

La pandémie mondiale Covid-19 a montré les limites d’une économie mondialisée qui fonde sa croissance sur l’utilisation non durable de la biodiversité et des écosystèmes naturels. Alors que les responsables du monde entier parlent de prévention des maladies et du fardeau sanitaire mondial, quelles sont les preuves scientifiques des liens entre biodiversité et santé ? Comment prévenir ou prédire les prochaines pandémies ? Quels sont les défis sociétaux et économiques pour le bien-être humain de demain ?
5 discutants présenteront les recherches les plus récentes sur la question et décrypteront les liens complexes entre notre santé et la biodiversité.

– Aletta Bonn : La biodiversité rend heureux !
– Benjamin Roche : Biodiversité et maladies humaines, du fantasme à la réalité
– Gwenaël Vourch : La biodiversité en danger permet aux épidémies de voler !
– Eloi Laurent : Libérez la biodiversité de l’économie !
– Anna-Liisa Laine : Plus de pathogènes, moins de maladies : la magie de la biodiversité !

 

Cet événement vous intéresse ?

Retrouvez toutes les informations sur la page de l’événement.

 

 

 

L’exposition est proposée par l’Institut de recherche pour le développement (IRD), le Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM) et la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB).
Dans les Andes tropicales, à plus de 4 000 mètres d’altitude, se trouvent des oasis où les humains vivent en harmonie dans la nature. Ces socio-écosystèmes exceptionnels voient aujourd’hui leur biodiversité menacée. Leur gestion durable et leur conservation posent un immense défi que les chercheurs de toutes disciplines tentent de relever. Cette exposition est née du talent photographique d’Olivier Dangles (IRD) et de recherches menées par une équipe de l’IRD et financée par la FRB et le FFEM.

[Actualités et publications] La biodiversité au cœur des débats de la rentrée

 

Depuis plus de 10 ans, la FRB porte à connaissance ces enjeux et défis. Au travers de publications et d’événements, la Fondation soutient la recherche, initie les débats et vulgarise les résultats scientifiques pour accompagner les décideurs et acteurs dans leurs prises de décision.

 

Pour cette rentrée, la Fondation propose 3 nouvelles publications :

 

 

Les Fronts de sciences, un éclairage sur l’actualité de la recherche sur la biodiversité 

Chaque année, le Conseil scientifique de la FRB offre un aperçu d’enjeux émergents ou appelant à de nouvelles connaissances. Mise en lumière des évolutions de la recherche sur la biodiversité, cette édition des Fronts de science a notamment été influée par la pandémie que nous traversons. Processus à l’origine des zoonoses et de l’émergence des maladies infectieuses, érosion de la biodiversité des insectes ou encore sélection variétale à l’heure de la transition agricole et alimentaire, autant de thématiques à découvrir.

 

Consultez les Fronts de sciences

 

 

L’évolution darwinienne, la biodiversité et les humains 

L’évolution des êtres vivants est un processus omniprésent dans l’ensemble des écosystèmes et détermine l’organisation et la dynamique de la biodiversité. Comment les sociétés humaines exercent-elles des pressions de sélection sur les êtres vivants, sauvages ou domestiques, et influencent-elles l’évolution de la plupart des organismes de la planète ? La FRB propose un cahier sur ce thème, encore peu présent lorsque l’on parle de préservation.

 

Consultez la publication

 

 

Les loups rendent les routes plus sûres, ce qui génère d’importants bénéfices économiques pour la conservation des prédateurs

Une étude s’est intéressée aux effets de la restauration des populations de loups en évaluant leur influence sur les collisions entre les cerfs et les véhicules dans le Wisconsin. Pour un comté moyen, il s’avère que l’arrivée de ces prédateurs a réduit de 24 % ces collisions. Des résultats qui s’expliquent par un changement de comportement des proies et la diminution de leur abondance. Les auteurs concluent que la chasse est moins efficace que les loups pour réduire les collisions.

 

Consultez la synthèse

L’évolution darwinienne, la biodiversité et les humains

Sélection artificielle pour augmenter la productivité agricole, surexploitation des ressources altérant la morphologie et les cycles de vie des espèces exploitées, invasions biologiques favorisées par l’accroissement des activités humaines, nouvelles pressions de sélection liées à l’anthropisation des milieux, fragmentation des populations, etc. : l’action de l’Homme peut altérer, de manière maitrisée ou non, l’évolution darwinienne des organismes vivants. 

 

Trop peu rappelé lorsque l’on parle de préservation de la biodiversité, la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) vous propose ce cahier thématique sur l’évolution darwinienne. Consultable dans les ressources ci-dessous, ce document est le fruit du travail du Club recherche-action de la FRB sur les Impacts évolutifs des activités anthropiques

Fronts de sciences 2021

Face au déclin accéléré de la biodiversité, où en est la recherche sur la biodiversité ? Quels sont ses avancées et les obstacles rencontrés ? Y a-t-il des domaines qui n’ont encore jamais été explorés ? En 2021, le Conseil scientifique de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) met en lumière des évolutions de la recherche sur la biodiversité et propose un aperçu de sujets en plein développement ou d’enjeux appelant de nouvelles connaissances. Cette nouvelle édition des Fronts de sciences offre ainsi un éclairage sur l’actualité de la recherche sur la biodiversité pour un public non spécialiste.

 

La pandémie mondiale à laquelle nous faisons face depuis début 2020 a de ce fait particulièrement influer sur cette édition des Fronts de science. Si certains des sujets choisis s’inscrivent clairement dans ce type d’enjeux et débats de société, d’autres relèvent néanmoins de problématiques conceptuelles et méthodologiques de nature plus fondamentale.

 

Les Fronts de sciences 2021 sont disponibles dans les ressources téléchargeables. 

[FRB-Cesab] Newsletter 5 Cesab – Juillet 2021

UN MOT DU DIRECTEUR SCIENTIFIQUE DU CESAB

 

Nous vivons une époque folle ! Le monde est en prise avec une pandémie majeure depuis plus d’un an, avec des conséquences dramatiques en termes de vies humaines et de coûts économiques. Mais paradoxalement, cette crise a réduit (temporairement) notre impact sur la planète, et pourrait donc avoir des conséquences positives sur la biodiversité. Maintenant que nos économies redémarrent, la question est de savoir ce que nous avons appris de cette crise et de ces effets secondaires sur la crise environnementale, afin de ne pas revenir au tant redouté scénario “business as usual” du GIEC !   

   

La communauté scientifique a saisi l’occasion de la crise Covid pour développer encore plus les outils d’interactions virtuelles. Les centres de synthèse ont été à l’avant-garde de cette “mutation”, car notre activité principale consiste à rassembler des scientifiques du monde entier. Nous avons dû rapidement nous adapter à la prise en charge de groupes de travail entièrement virtuels et, après un an, nous pouvons conclure que les réunions virtuelles, bien qu’elles aient constitué une passerelle pendant la pandémie, ne peuvent remplacer les réunions intenses en présentiel (Srivastava et al., 2021). Nous avons (re)découvert que la science, et en particulier la science de la synthèse, est une affaire d’interaction sociales : ces interactions directes alimentent la pensée collective et créative, nécessaire aux groupes pour travailler sur leur projet et, plus important encore, pour travailler sur l’imprévu et proposer de nouvelles idées et méthodes.  

 

Biodiversity collapse

© Graeme Mackay 

 

Pourtant, en tant que scientifiques et surtout en tant que spécialistes de l’environnement, nous devons être à l’avant-garde des changements de paradigme que nos sociétés doivent opérer pour atténuer la crise environnementale. Et un de ces changements est justement de virtualiser une partie de nos interactions afin de diminuer nos bilans carbone. Pour répondre à ce besoin, sans pour autant perdre notre capacité à créer collectivement, nous envisageons à terme de réorganiser les centres de synthèse de la biodiversité en pôles régionaux où les équipes de recherche de chaque région géographique pourraient se réunir en présentiel. Ces “hubs régionaux” assureraient une coordination virtuelle entre chaque équipe. Cela n’exclura pas la possibilité de réunir les groupes au complet sur la durée de vie d’un projet, mais pourrait réduire considérablement le nombre de voyages et donc l’impact carbone des groupes de travail de synthèse. Cette réorganisation de notre modèle prendra du temps mais cela en vaut la peine !   

   

La crise du Covid ne doit pas nous faire oublier la crise environnementale, elle doit plutôt illustrer comment l’humanité peut travailler ensemble pour résoudre une crise globale. Mais elle illustre aussi combien il est coûteux de résoudre une crise lorsque celle-ci est à son apogée. Les crises environnementales ne font que commencer. Espérons que nous paierons le prix nécessaire pour les arrêter avant que nous ne puissions plus nous le permettre …    

 

Ces six derniers mois ont été particulièrement chargés pour l’équipe et les groupes du Cesab. Cette newsletter reflète ce foisonnement et le meilleur reste encore à venir avec de nombreux nouveaux groupes qui vont commencer cette année et l’année suivante. Je tiens ici à remercier chaleureusement le personnel du Cesab et de l’ensemble de la FRB ainsi que le comité scientifique du Cesab pour le travail incroyable qu’ils ont déjà réalisé cette année ; et je remercie vivement l’ensemble de la FRB et ses fondateurs de rendre tout cela possible. Avec les 4 projets financés dans l’appel 2020 et les 2 projets financés dans notre appel conjoint France-Brésil, le Cesab accueillera 20 groupes actifs d’ici 2022. Cette dynamique positive reflète notre volonté collective de répondre au besoin de synthèse sur la biodiversité ainsi que l’incroyable qualité et maturité de la communauté scientifique sur ce thème. La synthèse nous aidera à affronter la crise de la biodiversité avant qu’elle n’atteigne son paroxysme et je suis fier, qu’à sa petite échelle, le Cesab contribue à cet objectif.  

 

Nicolas Mouquet

 

 

Plus d'informations sur le Cesab

 

[BiodivERsA] Découvrez la cartographie BiodivERsA des infrastructures de recherches européennes sur la biodiversité

 

Cette cartographie permettra aux chercheurs et financeurs européens d’avoir une meilleure visibilité sur les infrastructures existantes dans ce domaine en Europe (y compris aux Açores et Îles Canaries).

 

Les infrastructures de recherche existantes sur la biodiversité et les services écosystémiques en Europe (aux échelles régionales, nationales et locales) sont listés dans cette brochure. La brochure inclut notamment une fiche sur les infrastructures existantes au niveau français.

 

 

Consulter la brochure (en anglais)

 

[Formation] Ouverture des inscriptions pour la formation 2021 – Bonnes pratiques pour une recherche reproductible en écologie numérique

Le Cesab de la FRB et le GdR EcoStat proposent la troisième édition de la formation « Bonnes pratiques pour une recherche reproductible en écologie numérique ». Cette formation de cinq jours a pour objectif de former de jeunes chercheurs / chercheuses aux outils de reproductibilité, de développement logiciel et de gestion de versions appliqués à la recherche en biodiversité.

 

La formation, dispensée en français, se déroulera du 29 novembre au 3 décembre 2021 dans les locaux du Cesab à Montpellier. La formation est maintenant créditante pour certaines écoles doctorales, retrouvez la liste sur la page de l’événement.

 

Les pré-inscriptions se font en remplissant le formulaire disponible sur la page de l’événement et se clôtureront le samedi 31 juillet, à minuit (CEST). Le nombre de places étant limité, les inscriptions seront confirmées la première semaine de septembre.

 

 

Pré-inscription et programme

 

[Ipbes] Au cœur de la 8e plénière

Malgré des échanges parfois fastidieux et dénotant de profondes différences d’appréciation sur le rôle de la plate-forme intergouvernementale, cette 8e plénière a tout de même réussi à remplir ses objectifs principaux qui étaient l’adoption de son budget (sans lequel elle ne pouvait pas continuer ses activités) et des documents de cadrage des deux évaluations “nexus” et “changements transformateurs” (sans lesquelles le début des travaux sur les évaluations aurait dû être repoussé). Même si la préservation de la dynamique de l’Ipbes a conduit la délégation française, ou l’Union européenne, à faire des compromis sur leurs positions, c’est une grande satisfaction que de voir ce processus poursuivre son chemin sans dégradation de la qualité des futurs travaux scientifiques.

 

Retour sur les échanges jour après jour :

 

[Expertise et synthèse] Indicateurs et outils de mesure : évaluer l’impact des activités humaines sur la biodiversité ?

La Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) s’est emparée de cet enjeu et publie, en collaboration avec l’Office français de la biodiversité (OFB), un rapport compilant les résultats d’une enquête menée auprès des parties prenantes, d’une évaluation scientifique d’outils de mesure intégratifs, d’ateliers réunissant acteurs et concepteurs d’outils, ainsi que les échanges issus d’un colloque.

 

 

En savoir plus

Formes urbaines et biodiversité, un état des connaissances

Face à l’extension de l’urbanisation à l’échelle planétaire, les chercheurs sont de plus en plus nombreux à considérer que les villes doivent contribuer à la conservation de la biodiversité. Les espaces urbains peuvent en effet constituer des habitats favorables à la faune et la flore. Alors qu’en écologie, la ville est souvent considérée suivant un gradient d’urbanisation, allant du rural à l’urbain, d’autres critères peuvent la caractériser : sa complexité, une grande diversité spatiale, architecturale, etc.

 

 

En 2020, à travers la réalisation d’une revue systématique, un état des connaissances scientifiques sur les liens entre formes urbaines et biodiversité a été conduit par la FRB pour le Puca, avec l’appui scientifique du MNHN. Il apparaît aujourd’hui essentiel que les chercheurs s’intéressent à un niveau plus fin d’analyse, impliquant les différentes formes de l’urbain, et évaluent comment ces morphologies urbaines permettent l’installation spontanée et le maintien d’espèces animales et végétales.

 

 

La publication Formes urbaines et biodiversité, un état des connaissances est disponible dans les ressources téléchargeables.

[FRB-Cesab] Newsletter 4 Cesab – Janvier 2021

UN MOT DU NOUVEAU PRÉSIDENT DE LA FRB

 

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Denis Couvet

La Fondation pour la recherche sur la biodiversité a comme ambition de mieux connaître la dynamique de la biodiversité, en interaction avec celles des sociétés. Elle a vocation à construire, avec l’ensemble des acteurs, publics et privés, la société civile, des approches basées sur la nature, donc la biodiversité. Une autre préoccupation est de savoir anticiper les impacts, opportunités, effets pervers… de ces approches, dans un cadre intégratif, systémique. Le centre de synthèse créé par la FRB, le Cesab, est un outil d’excellence pour répondre à ces différents objectifs.

 

En réunissant les meilleures équipes scientifiques, internationales, autour de synthèses scientifiques couplant données, modèles et concepts, les travaux du Cesab doivent nous permettre de mieux comprendre le fonctionnement de la biodiversité, son état et sa dynamique, aux différentes échelles, du local au global. En éclairant ainsi l’organisation des systèmes écologiques et des socio-écosystèmes, le Cesab doit nous aider à aborder la complexité de ces systèmes, envisager les conditions de leur résilience.

 

Je souhaite, pour l’année qui s’annonce, des développements ambitieux et des actions enthousiasmantes auxquels l’équipe FRB, que j’ai l’honneur de présider depuis le 1er janvier, ainsi que la communauté scientifique, pourront s’atteler collectivement. 
 

Denis Couvet

 

L’équipe du Cesab tient à remercier collectivement Jean-François Silvain, président de la FRB ces sept dernières années. Sa contribution a été inestimable et sa perspicacité ainsi que ses conseils nous manqueront. 

 

Plus d'informations sur le Cesab

 

 

Meilleurs vœux !

Bonjour à toutes et tous,

 

Malgré ces temps troublés, bonne année 2021 !

 

Ayant l’honneur de devenir président de la FRB, je tiens à remercier Jean-François Silvain, Hélène Soubelet et leurs prédécesseurs d’avoir développé avec succès cette institution, dans un environnement souvent incertain. Je me réjouis de travailler avec Hélène Soubelet et son équipe, face à de nombreux défis, pour la biodiversité et pour la FRB.

 

Différents enjeux, pour la biodiversité,
la recherche, les relations entre science et société

 

L’étude de la biodiversité et de sa dynamique, ses déclins et extinctions, mais aussi ses réorganisations, sous l’effet des changements globaux, en interaction avec les sociétés humaines restent une priorité. À celle-ci, vient s’ajouter l’élaboration, l’amélioration et la comparaison d’indicateurs et de scénarios de biodiversité. Ces travaux sont aujourd’hui nécessaires, aussi bien pour mieux préserver la biodiversité que pour évaluer les politiques publiques et privées, comparer labels et chaînes de valeurs. À ce titre, la synthèse des Journées FRB 2019 relatives aux indicateurs et outils de mesure de l’impact des activités humaines sur la biodiversité constituent un premier pas majeur et notable qu’il faudra conforter.

 

Un enjeu complémentaire est de construire scientifiquement la notion de santé des écosystèmes, dans un cadre écologique et évolutif, social, adéquat.

 

Favoriser les innovations basées sur la biodiversité, considérant ses propriétés, leur intégrité, est un autre enjeu important. Il s’agit d’accompagner le développement de ce que l’on appelle parfois les “approches basées sur la nature”, où la biodiversité joue un rôle central, elle qui façonne notre présent et notre futur, notre avenir. Les chantiers sont divers : agroécologie, écologie de la santé, éco-innovation, écologie urbaine… De par l’importance accordée aux écosystèmes dans la lutte contre le changement climatique, par les Accords de Paris (2015), des propositions fortes combinant atténuation du changement climatique et préservation de la biodiversité seront un enjeu de taille pour la FRB.

 

L’expérience des acteurs de la protection des espèces et des espaces a une importance fondamentale. Ces derniers étant des réservoirs de biodiversité, de “nature sauvage”, mais aussi des laboratoires des relations à venir entre les humains et la biodiversité.

 

Une autre ambition est de promouvoir une vision systémique, intégrative, des relations entre sociétés et biodiversité, une nécessité, comme le montre bien le rapport spécial de l’Ipbes de 2019. Cette vision exige des approches holistiques et une forte interdisciplinarité, car elle doit intégrer activités et aspirations humaines, politiques publiques et stratégies des organisations, de leurs intentions à leurs effets pervers, notamment ceux de délocalisation des impacts environnementaux. Cette vision systémique, de “main streaming”, définie par la Convention sur la diversité biologique (CDB), est une intégration de la biodiversité dans toutes les décisions sectorielles et dans tous les objectifs de développement durable. Elle est nécessaire pour évaluer et améliorer les politiques proposées, des politiques de protection de la biodiversité aux divers “green deals”, pour les rendre plus résilientes, en intégrant leurs implications écologiques et évolutives.

 

 

Du rôle de la FRB

 

Dans les mois qui viennent, la FRB s’attellera à favoriser et accompagner l’essor et l’utilisation d’infrastructures adéquates de recherches : observatoires de la biodiversité, moyens d’analyse et d’interprétation des données associées, modélisation… Elle mobilisera le réseau d’interaction construit entre de nombreux acteurs, leurs capacités de réflexion et d’action, intégrant l’ensemble des parties prenantes, leurs diversités, y compris à l’échelle internationale.

 

De par sa structure, son Conseil d’orientation stratégique (le Cos), son Conseil scientifique (le CS), son Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité (le Cesab), ses équipes, la FRB a les capacités de réunir des acteurs publics et privés, de développer des partenariats, nécessaires à l’élaboration de réponses ambitieuses pour les acteurs… et la biodiversité !

 

Denis Couvet

Président de la FRB

Meilleurs vœux !

Malgré ces temps troublés, bonne année 2021 !

 

Ayant l’honneur de devenir président de la FRB, je tiens à remercier Jean-François Silvain, Hélène Soubelet et leurs prédécesseurs d’avoir développé avec succès cette institution, dans un environnement souvent incertain. Je me réjouis de travailler avec Hélène Soubelet et son équipe, face à de nombreux défis, pour la biodiversité et pour la FRB.

 

 

Différents enjeux, pour la biodiversité, la recherche, les relations entre science et société

 

L’étude de la biodiversité et de sa dynamique, ses déclins et extinctions, mais aussi ses réorganisations, sous l’effet des changements globaux, en interaction avec les sociétés humaines restent une priorité. À celle-ci, vient s’ajouter l’élaboration, l’amélioration et la comparaison d’indicateurs et de scénarios de biodiversité. Ces travaux sont aujourd’hui nécessaires, aussi bien pour mieux préserver la biodiversité que pour évaluer les politiques publiques et privées, comparer labels et chaînes de valeurs. À ce titre, la synthèse des Journées FRB 2019 relatives aux indicateurs et outils de mesure de l’impact des activités humaines sur la biodiversité constituent un premier pas majeur et notable qu’il faudra conforter.

 

Un enjeu complémentaire est de construire scientifiquement la notion de “santé des écosystèmes”, dans un cadre écologique et évolutif, social, adéquat.

 

Favoriser les innovations basées sur la biodiversité, considérant ses propriétés, leur intégrité, est un autre enjeu important. Il s’agit d’accompagner le développement de ce que l’on appelle parfois les “approches basées sur la nature”, où la biodiversité joue un rôle central, elle qui façonne notre présent et notre futur, notre avenir. Les chantiers sont divers : agroécologie, écologie de la santé, éco-innovation, écologie urbaine… De par l’importance accordée aux écosystèmes dans la lutte contre le changement climatique, par les Accords de Paris (2015), des propositions fortes combinant atténuation du changement climatique et préservation de la biodiversité seront un enjeu de taille pour la FRB.

 

L’expérience des acteurs de la protection des espèces et des espaces a une importance fondamentale. Ces derniers étant des réservoirs de biodiversité, de “nature sauvage”, mais aussi des laboratoires des relations à venir entre les humains et la biodiversité.

 

Une autre ambition est de promouvoir une vision systémique, intégrative, des relations entre sociétés et biodiversité, une nécessité, comme le montre bien le rapport spécial de l’Ipbes de 2019. Cette vision exige des approches holistiques et une forte interdisciplinarité, car elle doit intégrer activités et aspirations humaines, politiques publiques et stratégies des organisations, de leurs intentions à leurs effets pervers, notamment ceux de délocalisation des impacts environnementaux. Cette vision systémique, de “main streaming“, définie par la Convention sur la diversité biologique (CDB), est une intégration de la biodiversité dans toutes les décisions sectorielles et dans tous les objectifs de développement durable. Elle est nécessaire pour évaluer et améliorer les politiques proposées, des politiques de protection de la biodiversité aux divers “green deals”, pour les rendre plus résiliantes, en intégrant leurs implications écologiques et évolutives.

 

 

Du rôle de la FRB

 

Dans les mois qui viennent, la FRB s’attellera à favoriser et accompagner l’essor et l’utilisation d’infrastructures adéquates de recherches : observatoires de la biodiversité, moyens d’analyse et d’interprétation des données associées, modélisation… Elle mobilisera le réseau d’interaction construit entre de nombreux acteurs, leurs capacités de réflexion et d’action, intégrant l’ensemble des parties prenantes, leurs diversités, y compris à l’échelle internationale.

 

De par sa structure, son Conseil d’orientation stratégique (le Cos), son Conseil scientifique (le CS), son Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité (le Cesab), ses équipes, la FRB a les capacités de réunir des acteurs publics et privés, de développer des partenariats, nécessaires à l’élaboration de réponses ambitieuses pour les acteurs… et la biodiversité !

 

Denis Couvet
Président de la FRB

Six ans et des poussières… un message du président de la FRB

Chères amies et chers amis de la FRB,

 

Après plus de six années intenses, passionnantes et, je l’espère, constructives, je vais achever mes fonctions de président de la FRB fin décembre 2020. Cela avait été un honneur pour moi, entomologiste, chercheur à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), et ancien président du Conseil scientifique de la FRB, de succéder à Bernard Delay et à Patrick Duncan, qui avaient occupé ces fonctions précédemment.

 

Je tiens à remercier toutes celles et tous ceux qui furent mes collaboratrices et collaborateurs à la Fondation depuis 2014. D’abord les directeurs et directrice sans lesquels aucune action d’importance n’aurait été possible, Arnaud Colin, Pierre-Édouard Guillain et, tout particulièrement, Hélène Soubelet, à mes côtés depuis avril 2017.

Ensuite, bien sûr, l’ensemble du personnel de la FRB, des femmes et des hommes convaincus, impliqués et surtout très compétents avec lesquels ce fut un plaisir de travailler, de dialoguer et aussi d’apprendre. La liste des personnes qui ont travaillé à la FRB est longue, mais la continuité dans l’engagement et le partage de valeurs communes au bénéfice de la biodiversité et de la recherche a toujours été assurée, parallèlement à l’émergence de compétences spécifiques qui font de la FRB un outil unique et remarquable au service de la recherche sur la biodiversité.

 

Mes remerciements se portent aussi vers les membres du Conseil scientifique (CS) à qui direction et présidence ont beaucoup demandé au cours des dernières années ; des demandes qui ont généré des échanges très riches, des positionnements, des travaux de synthèses ou des opinions très utiles sur de nombreux sujets. Merci aussi aux membres du Conseil d’orientation stratégique (Cos) de la FRB, originalité fondamentale de la Fondation. Le Cos est venu en appui de la FRB à de multiples reprises, a aidé à porter vers un public élargi des éléments de stratégie et de positionnements majeurs (“biodiversité et climat, même combat”) et a contribué, en lien avec le Conseil scientifique et au travers des groupes de travail ou les clubs recherche pour l’action, à apporter des réponses à des questions majeures à l’interface entre la science et la société.

 

Depuis 2014, nous avons, tous ensemble, beaucoup travaillé et la FRB, instrument unique en Europe, est désormais bien inscrite dans le paysage de la recherche et son rôle est reconnu tant par les organes de l’État que par la communauté scientifique et les acteurs qui se préoccupent des enjeux associés à la biodiversité. La Fondation, à la stratégie guidée par des plans d’action pluriannuels explicites et structurée autour de pôles de compétence pertinents, a été attractive, en atteste l’entrée depuis 2014 à son conseil d’administration de LVMH, première entreprise privée à rejoindre le conseil de la FRB, de l’Université de Montpellier, de l’Ineris et tout récemment de l’OFB, un objectif qui me tenait particulièrement à coeur. La FRB joue aussi aujourd’hui un rôle de think tank auprès de l’alliance AllEnvi pour la thématique biodiversité, une conséquence logique de la confiance que portent à la FRB ses fondateurs scientifiques.

 

La FRB a produit de nombreuses études et synthèses, prospectives de recherche, fronts de science, compte-rendu des rapports de l’Ipbes, transcription d’articles scientifiques, etc. relayant ainsi les alertes sur la dégradation de l’état de la biodiversité et l’urgence du besoin de solutions fondées sur la science pour freiner son érosion. La synthèse sur les relations entre zoonoses et biodiversité, réalisée en un temps très restreint au printemps 2020 a souligné la capacité de la FRB à mobiliser les meilleures compétences nationales pour répondre à une question urgente d’importance majeure. De passionnantes Journées annuelles ont permis de faire le point sur des sujets très actuels, que ce soit les liaisons parfois dangereuses entre biodiversité et énergies renouvelables ou la pertinence de développer les aires protégées, un sujet toujours très discuté au niveau national. La FRB a développé et soutenu activement le Cesab, centre de synthèse des données de la biodiversité unique en France, relocalisé avec succès à Montpellier, et popularisé la démarche des revues systématiques. La Fondation apporte, avec pertinence et ténacité, avec l’aide des membres du Cos, son soutien aux équipes de recherche au travers du financement désormais annuel de gratifications de master et elle salue les travaux de jeunes chercheuses et chercheurs au travers des Prix Jeunes chercheurs, là aussi avec le soutien financier de membres du Cos. À l’international, la FRB est un membre actif de l’era-net Biodiversa, dont elle accueille le secrétariat, et elle vient en appui des ministères français pour la préparation des positions nationales à l’Ipbes ou pour les COP de la CDB.

 

La liste des actions en cours est très longue et cela va continuer ! La FRB est devenue, en s’appuyant sur ses conseils et les compétences de son équipe, une force de proposition reconnue, jouant le rôle de lanceuse d’idées novatrices. Tous ensemble on aura fait bouger les choses. J’espère que vous en êtes aussi convaincus.

 

Cela va continuer avec mon successeur, Denis Couvet, professeur au MNHN et bon connaisseur de la FRB, dont il a été membre du Conseil scientifique et qui a contribué à plusieurs de nos actions. Je sais qu’il pourra bénéficier de l’engagement, des compétences et des grandes capacités d’analyse et de synthèse d’Hélène Soubelet, la directrice de la FRB, et bien sûr s’appuyer sur une équipe qui a montré au cours de cette année 2020 si difficile de remarquables capacités de résilience.

 

Mes vœux accompagnent Denis, Hélène, l’équipe, le CS et le Cos pour 2021 et la suite.

Vive la FRB !

 

Jean-François SILVAIN
Président de la FRB 2014-2020

[Eklipse] Nouveau site, nouveau départ !

Projet financé par l’Union européenne jusqu’en novembre 2020, Eklipse est désormais géré par Alternet, l’interface européenne science-politique sur la biodiversité et les services écosystémiques. Le nouveau site a été mis en ligne en ce mois de décembre 2020 :

 

Découvrez le nouveau site d'Eklipse

 

 

Vous y trouverez quelques publications qui font écho à des travaux de la FRB :

 

Prix Jeune chercheur FRB – 2e édition – Les récompensés sont…

À l’occasion de la 2e édition du prix Jeune chercheur FRB, découvrez les 13 jeunes chercheuses et chercheurs récompensés ainsi que leurs sujets d’étude aussi passionnants que différents, tous faisant avancer la recherche sur la biodiversité !

 

C’est en 2018, à l’occasion de ses 10 ans, que la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) a créé un prix, avec le soutien de son Conseil d’orientation stratégique (Cos), pour encourager les jeunes chercheurs ou chercheuses qui contribuent significativement aux sciences de la biodiversité. 9 lauréats avaient été récompensés.

 

Pour cette deuxième édition, 54 candidatures ont été reçues, puis évaluées par le Conseil scientifique de la FRB, avant d’être transmises aux partenaires financeurs qui ont pu choisir leurs lauréats : 7 jeunes chercheuses et 6 jeunes chercheurs.

 

La cérémonie ne pouvant se tenir en raison des conditions sanitaires actuelles, partenaires et lauréats se présenteront dans de courtes vidéos diffusées sur les réseaux sociaux de la FRB entre le jeudi 10 et le mardi 15 décembre.

 

Téléchargez le livret de présentation

 

 

LES LAURÉATS

 

  • Annonce des 13 lauréats de la 2e édition des Prix Jeune chercheur par Jean-François Silvain, président de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB)
    Lien vidéo

 

  • Philippe JANSSEN (INRAE) récompensé par la FRB, pour ses travaux sur les impacts des activités humaines passées et présentes sur la biodiversité des forêts de montagne
    À découvrir ici

 

  • Simon TARABON (CNRS) récompensé par la société Enedis, pour ses travaux visant à proposer de nouveaux instruments aux acteurs pour l’application concrète de la séquence Éviter-Réduire-Compenser (ERC).
    À découvrir ici

 

  • Battle KARIMI (INRAE) récompensée par le Groupe Rocher, pour ses travaux sur la biodiversité microbienne des sols.
    À découvrir ici

 

  • Kanto RAZANAMALALA (IRD) récompensée par le Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM), pour ses travaux sur l’agriculture familiale à Madagascar.
    À découvrir ici

 

  • Camila LEANDRO (Université Paul-Valéry Montpellier 3) récompensée par la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) et le groupe Eiffage, pour ses travaux visant à révéler dans le cœur et sur le terrain les « petites choses qui règnent sur la planète ».
    À découvrir ici

 

  • Flora AUBREE (INRAE) récompensée par l’entreprise Séché environnement, pour ses travaux sur l’adaptation des espèces aux fortes pressions anthropiques
    À découvrir ici

 

  • Timothée FOUQUERAY (AgroParisTech) récompensé par le Centre national de la propriété forestière (CNPF), pour ses travaux sur l’adaptations de la gestion forestière aux incertitudes climatiques.
    À découvrir ici

 

  • Aurore RIMLINGER (IRD) récompensée par l’entreprise Colas, pour ses travaux sur les relations dynamiques entre plantes et humains.
    À découvrir ici

 

  • François CHASSAGNE (IRD) récompensé par Allianz France, pour ses travaux sur l’ethnopharmacologie.
    À découvrir ici

 

  • Valentine MEUNIER (IRD) récompensée par la Fondation BNP Paribas, pour ses travaux visant à mieux comprendre la relation entre les coraux et les diazotrophes planctoniques dans le contexte du changement climatique.
    À découvrir ici

 

  • Bastien TAORMINA (Ifremer) récompensé par le Réseau de transport d’électricité (RTE), pour ses travaux sur les câbles électriques au fond des océans.
    À découvrir ici

 

  • Pascale RICARD (Université Paris 1) récompensée par le Fonds de dotation Nausicaa, pour ses travaux sur le défi que représente la conservation de la biodiversité marine pour le droit international.
    À découvrir ici

 

  • Kévin BARRE (Sorbonne Université et Muséum national d’Histoire naturelle) récompensé par le Laboratoire d’initiatives foncières et territoriales innovantes (Lifti) pour ses travaux visant à mieux comprendre les réponses de la biodiversité aux pressions anthropiques à l’aide des suivis acoustiques.
    À découvrir ici

 

Retrouvez toutes les informations

Prix Jeune chercheur 2020

Pour la deuxième édition des prix Jeune chercheur, la FRB et 13 partenaires membres de son Cos, se sont mobilisés en 2020 pour récompenser 13 lauréat.e.s. Cette année encore, les sujets de recherche récompensés portent sur différents niveaux d’organisation de la biodiversité, du gène à l’écosystème, et sur des thématiques diverses telles que l’agriculture, la santé, les mers et océans, les micro-organismes du sol, etc. 

 

 

La cérémonie de remise des trophées ne pouvant se tenir cette année, celle-ci est repoussée à 2021. Cependant, la Fondation a la joie de vous présenter les lauréat.e.s des prix Jeune chercheur 2020 en vidéo.

 

 

Annoncés et présentés le jeudi 10 décembre, découvrez les 13 lauréats et leurs projets de recherche !

 

[BiodivERsA] Découvrez le manuel de BiodivScen sur l’utilisation des scénarios pour soutenir la prise de décision

 

En lisant ce manuel, vous en apprendrez davantage sur :

 

  • les différents types de scénarios liés à la prise de décision ;
  • les principales caractéristiques, les pièges et les meilleures pratiques en matière de développement et d’utilisation de scénarios de biodiversité et de services écosystémiques ;
  • des exemples, des études de cas et des leçons apprises sur les scénarios participatifs de biodiversité participative et leur utilisation, tirés de projets de recherche financés par BiodivERsA, le Forum Belmont et d’autres ;
  • d’autres lectures, outils et ressources sur le thème des scénarios (de biodiversité).

 

 

Consulter le manuel

 

Webinaire – Comment sortir de l’ère des pandémies ?

La pandémie de Covid-19 a mis sur le devant de la scène la question des liens entre érosion de la biodiversité et multiplication des pandémies. A la suite d’un atelier dédié qui s’est tenu dès juillet dernier, la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (Ipbes) a publié un rapport, le 29 octobre, synthétisant les causes et les voies de sortie de cette « ère des pandémies », qui sont toutes liées à la manière dont on interagit avec la biodiversité. La crise sanitaire et socio-économique de la Covid-19 a justement heurté de plein fouet un processus de négociations internationales préparant la 15e Conférence des Parties (Cop 15) de la Convention sur la diversité biologique (CDB) des Nations unies. La Cop 15, prévue de longue date pour octobre 2020 à Kunming (Chine) mais reportée à 2021, doit aboutir à un nouveau cadre international visant à freiner l’érosion de la biodiversité mondiale. 

 

 

Ce webinaire propose une perspective croisée sur le rapport de l’Ipbes sur la biodiversité et les pandémies et le processus de préparation de la Cop 15 et du prochain cadre mondial pour la biodiversité.

 

 

Avec :

 
Bérangère Abba, secrétaire d’État à la Biodiversité, ministère de la Transition écologique,
Pierre Dubreuil, directeur général de l’Office français de la biodiversité (OFB),
Jean-François Silvain, président de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) et co-animateur de la synthèse FRB sur les liens entre Covid-19 et biodiversité,
Basile Van Havre, co-président du groupe de travail sur le Cadre post-2020 de la Convention sur la diversité biologique (CDB),
Benjamin Roche, directeur de recherche au sein de l’Institut de recherche pour le Développement (IRD), co-auteur du rapport de l’Ipbes sur la biodiversité et les pandémies,
Aleksandar Rankovic, coordinateur de l’initiative Gouvernance internationale de la biodiversité post-2020 à l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri).
 

 

 

Inscriptions

 

Plus d’informations sur la page de l’événement

À la FRB, le Cesab toujours en activité !

Malgré la situation sanitaire qui ne permet pas d’accueillir les chercheurs dans les locaux du Cesab à Montpellier, les groupes restent actifs et travaillent à distance. C’est le cas, cette semaine pour les participants des projets Free et Red-Bio. 

 

 

Le projet Free, où il est question de la rareté fonctionnelle

 

Le projet Free a débuté en 2018 et travaille sur la rareté fonctionnelle : comment définir cette rareté, comment la quantifier, comment identifier les causes et les conséquences de celle-ci. Les participants de ce groupe ont récemment publié, en collaboration avec des chercheurs de différents instituts, un article sur la base des données récoltées au sein de ce projet et dans lequel ils montrent que les espèces d’oiseaux et de mammifères terrestres écologiquement rares sont les plus menacées (voir le communiqué de presse « Rareté écologique des oiseaux et des mammifères terrestres : la double peine »).

Porté par Cyrille Violle (CNRS) et Caroline Tucker (Université de Colorado, USA), le groupe s’est retrouvé (en ligne !) cette semaine pour faire le point sur les différents travaux au cours au sein du projet.

 

 

Le projet Red-Bio, où il est question de déplacements d’animaux face aux changements globaux

 

Le projet Red-Bio a débuté cette année et les participants n’ont pas encore eu l’occasion de faire leur première réunion dans les locaux du Cesab. Ils ont toutefois pu se retrouver pour une première réunion virtuelle grâce à l’appui de l’équipe du Cesab de la FRB, ainsi que celle de l’institut canadien d’écologie et d’évolution (ICEE). C’est l’occasion pour les participants de discuter des avancés du projet, dont la principale question de recherche est la suivante : dans quelles conditions, les interactions entre les communautés biologiques et l’environnement pourraient générer une hétérogénéité spatiale des ressources abiotiques ?

Les participants couvrent un large éventail géographique allant de Vancouver, au Canada, à Montpellier, en France, et cette première réunion a permis de voir clairement la diversité des idées au sein du groupe, mais surtout de détecter des éléments de convergence. Ce projet est issu de l’appel à projet Synergy organisé en collaboration avec l’ICEE et est porté par Isabelle Gounand (CNRS) et Eric Harvey (Université de Montréal).

 

Red-Bio_W1

Première réunion du groupe Red-Bio

 

Ces réunions permettent aux groupes FRB-Cesab de continuer à travailler sur leurs projets et plusieurs articles scientifiques sont ainsi parus ces derniers mois dont certains dans des journaux à fort impact : Nature Communication, Global Change Biology,… voir tous les articles ici. Ces travaux, ont pour objectif de faire avancer les connaissances dans le but d’améliorer notre compréhension des écosystèmes et de leur biodiversité et ainsi assurer leur gestion et leur conservation efficaces.

Conférence de lancement des projets de l’appel à projets BiodivERsA « Biodiversité et son influence sur la santé animale, humaine et végétale »

Au terme de cet appel qui visait à promouvoir des projets de recherche mêlant excellence scientifique et pertinence politique et sociétale, 10 projets ont été financés pour un montant total de plus de 11,8 millions d’euros. 

BiodivERsA organise le 15 décembre prochain la conférence de lancement de ces 10 projets qui seront présentés. Cette conférence sera une bonne opportunité de découvrir les différents pojets financés (dont deux traitant des coronavirus).  

 

Pour avoir plus de détails sur l’appel, vous pouvez consulter le site internet de la FRB et la brochure de l’appel (en anglais).

 

Inscriptions

 

L’événement sera entièrement en anglais. 

 

Webinaire sur l’appel à projets BiodivRestore “Conservation et restauration des écosystèmes dégradés et de leur biodiversité”

Le webinaire a été animé conjointement par le coordinateur de BiodivERsA, par un représentant de la Water JPI, ainsi que de l’ANR. Il a été l’occasion d’aborder les thèmes de l’appel ainsi que les modalités et les procédures de participation, notamment pour les équipes françaises.

 

 

Le webinaire a eu lieu le 12 novembre 2020 de 14h30 à 16h00 (CET).

 

 

Plus d’informations : 

 

 

 Toutes les informations pratiques et les modalités de candidature sont disponibles sur la page de l’appel à projets BiodivRestore “Conservation et restauration des écosystèmes dégradés et de leur biodiversité”

La date limite de dépôt des pré-propositions est fixée au 7 décembre 2020, 16h00 CET.

[FRB-Cesab] Seconde édition de la formation “Bonnes pratiques pour une recherche reproductible en écologie numérique”

 Le Cesab de la FRB et le GDR EcoStat ont pu organiser en virtuel la seconde édition de la formation intitulée Bonnes pratiques pour une recherche reproductible en écologie numérique. La formation s’est déroulée du 2 au 6 novembre 2020. 

 

23 étudiant(e)s, ingénieur(e)s et chercheurs/chercheuses de toute la France, ont assisté à cette formation à distance en visio-conférence.

 

Nicolas CASAJUS (FRB-Cesab), Stéphane DRAY (CNRS LBBE), Olivier GIMENEZ (CNRS Cefe), François GUILHAUMON (IRD Marbec) et Nina SCHIETTEKATTE (EPHE Criobe) y ont présenté les outils indispensables pour une recherche reproductible (git/GitHub, rmarkdown, drake, packages R, etc.). Les participants ont aussi eu du temps pour mettre en pratique les connaissances acquises en début de semaine lors de projets en sous-groupes jeudi et vendredi. 

 

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[FRB-Cesab] Bonnes pratiques pour une recherche reproductible en écologie numérique – 2020

Le Cesab de la FRB et le GDR EcoStat proposent la seconde édition de la formation « Bonnes pratiques pour une recherche reproductible en écologie numérique ». Cette formation de cinq jours a pour objectif de former de jeunes chercheurs / chercheuses aux outils de reproductibilité, de développement logiciel et de gestion de versions (e.g. R, git, markdown, tidyverse, docker) appliqués à la recherche en biodiversité.

Les frais d’inscription s’élèvent à 100 € pour la semaine et serviront à indemniser les intervenants. Les étudiant(e)s appartenant aux laboratoires membres du GDR EcoStat peuvent solliciter une aide financière de la part du GDR.

 

La formation, dispensée en français, s’est déroulée du 2 au 6 novembre 2020

 

Vous pouvez accéder à la présentation de la formation ainsi qu’aux codes R

 

Liste des intervenants (par ordre alphabétique) :

  • Nicolas CASAJUS (FRB-Cesab)
  • Stéphane DRAY (CNRS LBBE)
  • Olivier GIMENEZ (CNRS Cefe)
  • François GUILHAUMON (IRD Marbec)
  • Nina SCHIETTEKATTE (EPHE Criobe)

 

Rencontre Giec-Ipbes 2020

La Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) et l’Observatoire national des effets du réchauffement climatique (ONERC) organisent le 2 novembre prochain un après-midi d’échange et de retours d’expériences sur la participation de chercheurs aux produits de l’Ipbes et du Giec.

 

De 15h à 17h45, divers échanges et tables rondes se succéderont. Au vu des récents développements, la rencontre se tiendra finalement en visio-conférence

 

Merci de prendre contact avec Agnès Hallosserie pour plus d’informations sur le programme et connaître les modalités d’inscriptions.

 

 

[#ScienceDurable] En octobre, la campagne s’intéresse à la thématique “urbanisme, infrastructures et biodiversité”

Au travers de la campagne « La science pour un monde durable », découvrez ces pistes, nombreuses, sérieuses et passionnantes, sur lesquelles travaillent les chercheurs français en lien avec les recommandations proposées par l’Ipbes afin d’atteindre les objectifs du développement durable (ODD) des Nations Unies et de nourrir les réflexions en vue de la définition du cadre d’action post 2020 de la Convention sur la diversité biologique (CDB).

 

Chaque mois, la FRB, ses instituts membres fondateurs et l’alliance AllEnvi mettent en avant les solutions de la recherche pour enrayer le déclin de la biodiversité. Suivez-nous sur nos réseaux sociaux et notre page dédiée. Ce mois-ci, la thématique abordée est “urbanisme, infrastructures et biodiversité”.

 

Découvrez les articles de la semaine :

[FRB-Cesab] La formation ecoinfofair2020 est accueillie au Cesab

Dans le cadre de l‘infrastructure de recherche “Pôle national des données de biodiversité” (PNDB), les réflexions et actions en cours sur les aspects FAIRisation de la donnée (en anglais FAIR : Findable, Accessible, Interoperable and Reusable) mais plus généralement des objets de recherche en écologie, proposent la mise en place de produits et services, autour de la donnée de biodiversité, “aussi FAIR et open que possible”.

 

Grâce au support du réseau DevLOG (réseau des acteurs du Développement LOGiciel au sein de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche), le PNDB organise une seconde action ouverte à tous de type atelier de travail  incluant un aspect formations introductives.

 

Cette seconde action se déroule du 19 au 21 octobre en distanciel multisites (Concarneau, Paris et au Cesab à Montpellier) et permet de poursuivre la mise en place d’un tel événement annuel dédié aux communautés en écologie.

 

 

Plus d'informations

#ScienceDurable – Urbanisme : pourquoi nous devons passer du concept de ville à celui d’écosystème urbain

L’approche biodiversitaire

 

Philippe Clergeau, chercheur au Muséum national d’histoires naturelles de Paris et spécialiste de la nature en ville constate « Les politiques de verdissement des villes sont évidemment une bonne chose, à la fois pour la qualité du cadre de vie et pour la reconnexion des citadins avec la nature. Néanmoins, on remarque que ce sont trop souvent les mêmes espèces qu’on emploie en milieu urbain au risque de les voir un jour disparaître. » Ainsi les platanes alignés dans de nombreuses villes françaises pour leur résistance à la pollution ou la sécheresse se retrouvent aujourd’hui menacés par la maladie du Chancre et risquent de connaître le même destin que l’Orme dans les années 60, décimé par un champignon pathogène. « Le problème n’est pas l’espèce en tant que telle, souligne Philippe Clergeau, mais le fait que ce soit une monoculture. » À l’approche monospécifique, le scientifique répond par l’approche « biodiversitaire ». « Si les grandes pelouses, les alignements de platanes ou les toitures de sedum constituent autant de monocultures qui pourront se révéler fragiles face aux aléas climatiques ou sanitaires, à l’inverse, la diversité d’espèces ayant des relations entre elles s’avère bien plus résistante ; elle apporte une certaine stabilité aux chaînes alimentaires, aux paysages urbains. Une ou des espèces peuvent disparaître sans que toute la plantation soit détruite. » S’inspirer du fonctionnement de la nature et de sa complexité fait donc partie des pistes pour rendre les villes plus durables.

 

 

Le biomimétisme source d’inspiration pour les architectes

 

D’ores et déjà dans le monde de l’architecture, les praticiens dissèquent le fonctionnement des habitats ou des plantes pour bâtir leurs immeubles. À Harare, capitale du Zimbabwe, l’architecte Mike Pearce s’est inspiré des termitières pour construire un centre d’affaire sans air conditionné : en y laissant l’air circuler par une multitude de petits trous, il a permis à la température du bâtiment de se réguler d’elle-même sans jamais dépasser les 27°. D’autres bâtisseurs, tels que les frères Vernoux, respectivement architecte et biologiste, créent des bâtiments vertueux inspirés de la phyllotaxie, comprenez la façon dont les végétaux disposent et arrangent leurs feuilles pour favoriser au mieux la récupération de la lumière. Aujourd’hui, leurs bâtiments construits en forme de spirale gagnent en énergie.

 

Mais le scientifique Philippe Clergeau invite à aller plus loin. « Ce biomimétisme appliqué aux objets ou aux bâtiments, doit pouvoir s’appliquer à l’urbanisme. » L’idée centrale est, à l’image des écosystèmes, de privilégier un fonctionnement circulaire qui permet à la fois l’auto-entretient et le maintien des espèces. « Si on a une platebande de fleurs par exemple, il va falloir l’entretenir, biner, sarcler, arroser régulièrement pour la maintenir en bon état. L’approche « biodiversitaire » va en revanche nous permettre d’éviter cela. L’idée est de reconstituer un petit écosystème : en utilisant des couvres sols, on va conserver plus d’humidité dans le sol, limiter les espèces envahissantes et la faune qui va s’y développer permettra de reconstituer une litière. La gestion en sera d’autant plus réduite ». Le scientifique appelle à ouvrir les lentilles de nos jumelles et à penser cette bio inspiration à l’échelle de la ville.

 

 

Penser la ville comme un écosystème

 

Dès à présent des projets urbains tendent à s’approcher de ce principe d’ « urbanisme écosystémique ». Ainsi aux États-Unis, à Portland, un plan d’urbanisme prenant en compte l’écosystème a-t-il été pensé pour le quartier de Lloyd. L’idée de départ était de se rapprocher du fonctionnement de l’écosystème préexistant: une forêt de conifères. Des mesures ont été prises pour établir une base théorique représentant le profil écologique du site avant la présence humaine. L’objectif était de réaménager le quartier, inverser les impacts environnementaux négatifs et redonner certaines fonctionnalités écologiques au lieu.

Avant la présence humaine, 90 % de la forêt était composée d’un couvert arboré abritant de très nombreuses espèces. Le plan d’urbanisme a prévu d’augmenter le couvert forestier indigène de 30 %, de planter des végétaux diversifiés à la fois dans les sols et sur les murs des façades, de créer 8000 mètres carré de « parcelles » de forêt de conifères et de fournir un habitat aquatique grâce à la collecte des eaux pluviales. La collecte des eaux de pluie a aussi été étudiée pour répondre à 100 % de la demande en eau potable. Le plan envisageait d’utiliser les bâtiments, paysages et systèmes techniques pour imiter la récupération d’eau de la forêt tout en permettant une multiplication par cinq de la densité urbaine. Enfin, l’énergie solaire et les cycles du carbone ont été pris en compte pour s’approcher des conditions d’utilisation de l’énergie solaire par la forêt et réduire les émissions de carbone aux niveaux d’avant le développement. Le quartier ainsi conçu n’était alors plus pensé comme une ville, mais plutôt comme un écosystème urbain dans lequel devait se déployer un système social et économique. 

 

En dépit de leur théorisation, ces types d’approches demeurent encore à l’état de projet et trop souvent la biodiversité n’est pas un des axes majeurs de la réflexion : « On reste beaucoup sur les flux et le métabolisme. Le vivant est encore peu pris en compte, déplore Philippe Clergeau. » Bien que les scientifiques soient au début des recherches d’opérationnalité, les connaissances pour s’engager dans ce type de projets sont bien réelles. « La plupart des municipalités l’ont bien compris, les trames vertes et bleues ne sont pas toujours une science exacte permettant aux musaraignes ou hérissons d’arriver en centre-ville, mais elles font partie d’un ensemble de projets qui tendent doucement mais sûrement à créer une nouvelle forme de milieu urbain résilient et évolutif. »

 

 

POUR EN SAVOIR PLUS

 

Clergeau P. (coord.) (2020) Urbanisme et biodiversité, vers un paysage vivant structurant le projet urbain. Apogée ed.

Blanco E. et al. (soumis) Urban ecosystem-level biomimicry and regenerative design: Linking ecosystem functioning and urban built environments. Sustainability

La FRB honorée par la présence de deux Ministres

À cette occasion, la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation Frédérique Vidal et la Secrétaire d’État à la biodiversité Bérangère Abba ont salué l’innovation et l’excellence dont fait preuve la recherche française sur la biodiversité. Les deux ministres ont également souligné le caractère innovant des travaux menés par le Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité (Cesab) de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) et l’importance du recueil et de l’analyse des données d’observation pour relever le défi mondial de l’érosion de la biodiversité.

 

 

Découvrez le communiqué de presse

 

Lancement de l’appel à projets de recherche FRB-Cesab 2020

À l’occasion du lancement de l’appel à projets FRB-Cesab 2020, les deux ministres ont souligné le caractère innovant des travaux menés par le Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité (Cesab) de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) et l’importance du recueil et de l’analyse des données d’observation pour relever le défi mondial de l’érosion de la biodiversité.

 

Alors que les enjeux liés à l’érosion de la biodiversité et au changement climatique s’inscrivent au premier rang des préoccupations sociétales, il est indispensable de donner aux chercheurs des sciences de la biodiversité des moyens significatifs pour faire progresser les connaissances et venir ainsi en appui des politiques publiques et privées destinées à répondre aux grands défis environnementaux.

 

C’est dans ce contexte que la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) lance, avec le soutien de ses fondateurs qui rassemblent près de 5000 chercheurs sur la biodiversité (CNRS, Inrae, Ifremer, IRD, Cirad, BRGM, MNHN, Ineris, LVMH, Université de Montpellier) et des ministères, au travers du Cesab, un nouvel appel à projets de recherche destiné à financer au minimum trois projets innovants qui contribueront à améliorer la connaissance scientifique relative à la biodiversité, à sa protection et à sa valorisation durable.

 

Outil unique en France, le Cesab réunit des consortiums de chercheurs internationaux autour d’une personnalité scientifique issue d’un laboratoire français, pour mettre en commun leurs nombreuses données de recherche, les assembler puis les analyser, afin d’élaborer des synthèses collectives permettant de mieux comprendre les phénomènes en jeu et apporter une réponse scientifique adaptée. Depuis sa création il y a 10 ans, pas moins de 470 chercheurs de 36 pays différents ont travaillé sur 30 projets et publiés 214 articles dans les meilleures revues scientifiques.

 

À travers le monde, seul une dizaine de centres de synthèse semblables au Cesab permettent de telles recherches qui ouvrent la porte à des avancées scientifique majeures. Les travaux menés au Cesab vont des tests de concepts et théories écologiques à des réponses à des enjeux sociétaux. Les questionnements portés par les groupes de chercheurs accueillis au Cesab concernent des thématiques aussi différentes que la rareté écologique et les menaces qui pèsent sur différentes espèces, la réponse des papillons européens au changement climatique, le devenir des forêts tropicales africaines, l’utilisation de plantes adventices au service de l’agriculture ou encore la mise en place de recommandations pour la définition d’aires marines protégées efficaces en Antarctique.

 

 

Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation :
« La communauté scientifique nationale sur la biodiversité, riche de près de 5000 chercheurs, s’organise à l’instar de l’I-Site de Montpellier (Initiative Science Innovation Territoire Economie) distingué par le classement thématique de Shanghai (2ème pour l’écologie) pour relever le défi mondial de la compréhension et de la lutte contre l’érosion de la biodiversité. Au sein de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité, ils développent des approches originales en lien avec l’ensemble des parties prenantes : associations, entreprises, collectivités. Autant de témoignages d’une science engagée au meilleur niveau pour notre société, de l’international avec l’IPBES jusqu’à l’échelon local ».

 

Bérangère Abba, Secrétaire d’État à la biodiversité :
« La recherche doit nous aider à construire des solutions pour la préservation du Vivant. La Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité et son programme phare le CEntre de Synthèse et d’Analyse sur la Biodiversité (CESAB) s’inscrivent parfaitement dans cette démarche. Cet écosystème rassemble, à l’instar de ce que représente la biodiversité, de nombreux organismes de recherche, des entreprises, des associations et dans quelques jours l’Office français de la Biodiversité (OFB). Le CESAB permet de valoriser les données issues de tous ces acteurs. Cette vision globale en fait un outil puissant pour accompagner l’action publique et pour relever ensemble le défi de la perte de biodiversité ».

 

 

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#ScienceDurable – Faut-il totalement repenser la ville ?

La densité humaine facilite la propagation des virus. Retraçant l’histoire des liens entre urbanisme et préoccupations sanitaires, le philosophe Thierry Paquot nous invite dans ce podcast à repenser la configuration des villes, jouer la complémentarité avec la nature et réfléchir à ce que signifie à notre époque une ville à « échelle humaine ».

 

 

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#ScienceDurable – Les « forêts urbaines », essentielles aux villes de demain

Les zones urbanisées occupent environ 10 % des surfaces terrestres, une proportion qui ne cesse de croître. Ces espaces constituent les milieux de vie de plus de 50 % de la population mondiale et contribuent de manière importante au changement climatique.

 

Face à ces réalités, des efforts de plus en plus importants sont engagés dans de nombreuses villes pour améliorer la qualité de vie et limiter les contributions de ces espaces aux changements globaux, grâce notamment à des plans d’adaptation au changement climatique et en faveur de la biodiversité.

 

Parmi ces actions, l’accroissement de la place accordée aux arbres, avec l’objectif d’évoluer vers de véritables « forêts urbaines », représente une contribution majeure.

 

 

 

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#ScienceDurable – Comment faire de votre jardin un havre de biodiversité

Pour celles et ceux qui ont la chance de posséder un coin de verdure, la période de confinement a offert l’occasion de jardiner, s’adonner à l’exercice physique ou simplement – aujourd’hui plus que jamais – de contempler. Contempler la végétation généreuse en ce printemps avancé, son cortège de pollinisateurs virevoltant autour des premières fleurs ; contempler les oiseaux chanteurs donnant fièrement de la voix.

 

Pourtant, tous les jardins ne connaissent pas la même vitalité. Ils sont d’abord le reflet des paysages alentour : un jardin bordé de monoculture hypertraitée abritera une biodiversité certainement plus pauvre, malgré l’effet refuge dont pourront bénéficier quelques espèces. Mais le degré d’attractivité tient beaucoup à nos comportements. Ce sont nos pratiques qui garantissent la bonne santé du jardin et des écosystèmes qu’il renferme.

 

 

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[#ScienceDurable] En août, la campagne s’intéresse à l’eau et la biodiversité

Au travers de la campagne « La science pour un monde durable », découvrez ces pistes, nombreuses, sérieuses et passionnantes, sur lesquelles travaillent les chercheurs français en lien avec les recommandations proposées par l’Ipbes afin d’atteindre les objectifs du développement durable (ODD) des Nations Unies et de nourrir les réflexions en vue de la définition du cadre d’action post 2020 de la Convention sur la diversité biologique (CDB).

 

Chaque mois, la FRB, ses instituts membres fondateurs et l’alliance AllEnvi mettent en avant les solutions de la recherche pour enrayer le déclin de la biodiversité. Suivez-nous sur nos réseaux sociaux et notre page dédiée. Ce mois-ci, la thématique abordée est eau et biodiversité.

 

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#ScienceDurable – Projet Life Adsorb : optimiser le traitement des eaux du périphérique parisien

Centré sur un prototype innovant situé dans le bois de Boulogne à l’ouest de Paris, le projet Life Adsorb va tester de nouveaux modes de dépollution des eaux issues principalement du ruissellement pluvial du périphérique avec de rares contributions d’eaux usées. L’objectif du projet est de réduire de 95 % la pollution minérale et organique, c’est à dire de macro et micro polluants. La solution proposée sera transférable à des sites densément urbanisés tel que le site parisien mais aussi également à des sites plus ruraux.

 

 

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#ScienceDurable – Quelles solutions pour éviter la propagation de l’antibiorésistance dans l’environnement ?

Si l’environnement contient naturellement des bactéries antibiorésistantes, les activités humaines peuvent tout à la fois les favoriser ou les éliminer par le traitement des rejets et déchets. 

 

Depuis 2017, la FRB accompagne un projet ambitieux de synthèse scientifique visant à faire le bilan des solutions efficaces pour éviter que la résistance aux antibiotiques ne continue à se propager dans l’environnement. Une revue systématique de la littérature scientifique menée en 2019 par Anaïs Goulas, post-doctorante, appuyée par les experts d’un consortium piloté par l’Inserm, avec notamment l’Inrae (anciennement Inra)  et le CNRS et des experts méthodologiques, a permis d’évaluer les connaissances actuelles sur les effets de différentes stratégies sur la réduction de l’antibiorésistance, évaluée par la quantification et la qualification des bactéries résistantes aux antibiotiques, gènes de résistance aux antibiotiques ou éléments génétiques mobiles. 

 

Les principaux résultats de cette revue systématique ont été présenté dans un résumé pour décideurs disponible via le lien suivant. 

 

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[#ScienceDurable] En juin, la campagne s’intéresse à la conservation et restauration de la vie terrestre

Au travers de la campagne « La science pour un monde durable », découvrez ces pistes, nombreuses, sérieuses et passionnantes, sur lesquelles travaillent les chercheurs français en lien avec les recommandations proposées par l’Ipbes afin d’atteindre les objectifs du développement durable (ODD) des Nations Unies et de nourrir les réflexions en vue de la définition du cadre d’action post 2020 de la CDB.

 

Chaque mois, la FRB, ses instituts membres fondateurs et l’alliance AllEnvi mettent en avant les solutions de la recherche pour enrayer le déclin de la biodiversité. Suivez-nous sur nos réseaux sociaux et notre page dédiée 

 

Ce mois-ci, la thématique abordée est la conservation et restauration de la vie terrestre. Découvrez les articles de la semaine :

 

#ScienceDurable – Des loups, des cerfs… et nous

Alors que la biodiversité est en péril sur notre planète, le retour des loups en Amérique du Nord et en Europe, notamment en France, pourrait avoir de quoi réjouir. Pourtant, les médias et l’opinion publique se focalisent sur la mortalité engendrée dans les troupeaux : « Les effets négatifs de la présence des loups, comme le nombre de moutons tués, sont visibles et faciles à attester. Des effets positifs existent, mais ils sont souvent indirects et donc difficiles à mettre en évidence », souligne Jean-Louis Martin1, co-auteur avec Simon Chamaillé-Jammes2 et Donald M. Waller3 d’une synthèse4 inédite sur les enjeux posés par la cohabitation entre cerfs, loups et humains. Cette synthèse s’appuie sur leurs propres travaux et sur les dernières études disponibles. Les chercheurs y alertent sur la nécessité de prendre du recul pour mieux apprécier toute l’étendue des enjeux que pose cette cohabitation.

 

 

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1 Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive (CEFE – CNRS / Univ. Montpellier / Univ. Paul Valéry Montpellier / EPHE / IRD)

2 Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive (CEFE – CNRS / Univ. Montpellier / Univ. Paul Valéry Montpellier / EPHE / IRD)

3 Université du Wisconsin

4 Martin et al. 2020 Deer, wolves, and people: costs, benefits and challenges of living together Biol.Reviews

 

 

[FRB-Cesab] Newsletter 3 Cesab – Juillet 2020

UN MOT DU DIRECTEUR SCIENTIFIQUE DU CESAB

 

FRB Cesab Nicolas MouquetNicolas Mouquet

 

Nous avons tous été touchés par la pandémie de Covid-19. Même s’il est trop tôt pour déchiffrer les conditions qui ont déclenché l’émergence du coronavirus, elle est, comme d’autres grandes épidémies, liée à la crise environnementale que nous vivons aujourd’hui. 

 

La prévention aurait pu être possible mais nous avons pourtant attendu l’apparition de la crise pour agir. La prévention devrait pourtant être à la base de nos comportements collectifs : la prévention et non la peur ! La prévention demande que nous prenions le temps de comprendre le monde qui nous entoure et de synthétiser des informations complexes en un savoir collectif utile. Ce qui est vrai pour les pandémies l’est aussi pour la crise actuelle de la biodiversité. Le besoin de synthèse n’a jamais été aussi fort, la synthèse est le seul moyen d’alimenter notre action collective. Mais le temps de la synthèse est bien plus long que celui de l’apparition des crises. La synthèse doit avoir lieu bien en amont !

 

Edward O. Wilson a dit un jour que le monde serait dirigé par “des synthétiseurs, des personnes capables de rassembler les bonnes informations au bon moment, d’y réfléchir de manière critique et de faire des choix importants avec sagesse”. Pour une fois, il avait tort, le monde n’est pas dirigé par des synthétiseurs, il est dirigé par des acteurs qui fondent leurs actions sur des informations incomplètes, sont en retard sur leur temps, ne réfléchissent pas de manière critique et ne semblent pas toujours faire des choix judicieux ! C’est pourquoi, aujourd’hui, nous avons plus que jamais besoin de synthétiseurs, et pourtant je ne vois pas beaucoup d’efforts collectifs pour soutenir la synthèse dans l’agenda des agences de financement de la recherche. À notre très petite échelle, les centres de synthèse, tels que le Cesab, tentent de promouvoir l’art de la synthèse dans les sciences de la biodiversité, mais le niveau de financement que nous recevons est inversement proportionnel à l’importance de notre mission.

 

Après chaque crise, nous entendons des voix dire que “le monde ne sera plus jamais le même”. Ce n’est pas vrai, une simple synthèse des crises du XXe siècle montre un schéma exactement inverse. Cependant, cela ne signifie pas que nous devons baisser les bras, mais plutôt que nous devons comprendre pour nous souvenir : nous devons synthétiser !”

 

Nicolas Mouquet, 

Directeur scientifique du Cesab

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#ScienceDurable – L’écologie « relationnelle » pour repenser les rapports entre l’homme et son environnement

Il est toutefois intéressant de constater que le terme, peu importe son contexte d’utilisation, s’est longtemps ancré dans un même et unique rapport au monde : l’appréhension de ce qui est autre par le seul prisme de la division entre deux mondes, celui de l’humain et celui de la nature. Plusieurs auteurs ont depuis contesté cette posture.

 

Les auteurs de cet article proposent de remettre en perspective ces critiques pour cheminer vers un nouveau champ d’études à explorer dans le domaine de l’écologie. Soit la découverte et les potentialités offertes par l’étude des liens entre l’humain et le non-humain, qu’ils nomment « écologie relationnelle ».

 

 

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[Formation] Ouverture des inscriptions pour la formation 2020 – Bonnes pratiques pour une recherche reproductible en écologie numérique

Le Cesab de la FRB et le GDR EcoStat proposent la seconde édition de la formation « Bonnes pratiques pour une recherche reproductible en écologie numérique ». Cette formation de cinq jours a pour objectif de former de jeunes chercheurs / chercheuses aux outils de reproductibilité, de développement logiciel et de gestion de versions appliqués à la recherche en biodiversité.

 

La formation, dispensée en français, se déroulera du 2 au 6 novembre 2020 dans les locaux du Cesab à Montpellier.

 

Les pré-inscriptions se font en remplissant le formulaire disponible sur la page de l’événement et se clôtureront le vendredi 17 juillet, à minuit (CEST). Le nombre de places étant limité, les inscriptions seront confirmées la première semaine de septembre

 

 

Le CS vous recommande

Connaître et comprendre pour mieux préserver… en s’inscrivant dans l’adage, le Conseil scientifique de la FRB partage avec vous sa bibliothèque idéale, sa vidéothèque éclectique et choisie.

Les références, accessibles et portées par des spécialistes de leurs domaines, ouvrent la porte aux principaux concepts de l’écologie et de ses différentes disciplines. Elles permettent aussi de tendre l’oreille vers les débats contemporains en ayant des clés de compréhension et d’appréhension critique. Dans certains cas, elles lèvent le voile sur le métier de chercheur !

 

Que vous vous intéressiez à la biodiversité, découvriez l’écologie scientifique ou souhaitiez approfondir vos connaissances ; que vous disposiez de deux minutes ou d’une année : il y a forcément les références qui vous conviennent !

Comment concilier densification du bâti et biodiversité ?

Tel est le thème du programme de recherche Biodiversité, aménagement urbain et morphologie (Baum), initié par le Plan urbanisme construction architecture (Puca)1, associant le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) et la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), rejoints depuis par l’Agence française pour la biodiversité (AFB). Lancé en 2019, il s’agit au travers de ce programme d’explorer les liens entre biodiversité, densité et formes urbaines, à l’échelle du quartier.

 

La première étape de ce programme a été consacrée à la réalisation d’un état de l’art des connaissances sur cet enjeu, à la croisée des thématiques d’écologie, de biologie de la conservation, d’urbanisme et d’architecture. Les résultats de ce travail, réalisé par Morgane Flégeau sous la forme d’une revue systématique, seront dévoilés à l’occasion d’une rencontre réunissant acteurs et chercheurs le 29 janvier 2020 à Paris. Des chercheurs et des acteurs de l’aménagement urbain travaillant sur le thème des liens entre biodiversité et formes urbaines seront également invités à présenter leurs travaux lors de cette journée. Enfin, cette rencontre sera l’occasion d’informer et d’échanger sur l’ appel à projets du programme de recherche BAUM, prévu début 2020.

 

 

Informations et programme Inscriptions

 

 

1. Le Puca est une agence interministérielle à l’initiative de programmes de recherche et d’expérimentation, dans les domaines de l’urbanisme, de la construction et de l’architecture. 

[Synthèse] La densification urbaine est-elle favorable au maintien de la biodiversité ?

A l’occasion de la rencontre « Acteurs-Chercheurs Biodiversité Aménagement urbain et morphologie » organisé par le Plan urbanisme construction architecture (Puca) dans le cadre du programme de recherche Biodiversité, aménagement urbain et morphologie (Baum), la FRB met en avant la question de la densification urbaine et du maintien de la biodiversité en proposant la synthèse d’une étude publiée dans la revue Urban Ecosystem en 2014 intitulée : « La densification urbaine peut-elle limiter l’érosion de la biodiversité ? Réponses des assemblages de coléoptères carabidés et d’araignées dans l’Ouest de la France. ».

 

Consultez la synthèse complète.

La densification urbaine est-elle favorable au maintien de la biodiversité ?

A l’occasion de la rencontre « Acteurs-Chercheurs Biodiversité Aménagement urbain et morphologie » organisé par le Plan urbanisme construction architecture (Puca) dans le cadre du programme de recherche Biodiversité, aménagement urbain et morphologie (Baum), la FRB met en avant la question de la densification urbaine et du maintien de la biodiversité en proposant la synthèse d’une étude publiée dans la revue Urban Ecosystem en 2014 intitulée : « La densification urbaine peut-elle limiter l’érosion de la biodiversité ? Réponses des assemblages de coléoptères carabidés et d’araignées dans l’Ouest de la France. ».

 

Contrairement à une idée répandue, les résultats de cette étude montrent que la densification urbaine est un élément qui peut contribuer au maintien d’une certaine biodiversité en ville. L’objectif est d’évaluer l’impact de deux types de formes urbaines, les quartiers de conception conventionnelle (aux maisons individuelles avec jardins) et ceux de conception nouvelle (aux maisons mitoyennes plus denses avec une attention portée aux connectivités écologiques), sur deux groupes d’arthropodes dans un seul type d’habitat, les haies.

 

Retrouvez la synthèse complète dans les ressources téléchargeables ci-dessous.

[Publication] Crise de la biodiversité : vision catastrophiste ou réalité scientifique ?

C’est la question à laquelle Jean-François Silvain, président de la FRB, et Xavier Le Roux, directeur de recherche à l’Inrae, membre de l’académie d’Europe et responsable du réseau européen Biodiversa, ont été invités à répondre dans le journal Science et pseudo-science. Que dire du concept de « sixième extinction » ? Comment évaluer la crise ? Quels groupes sont concernés ?

Un article écrit à quatre mains à découvrir ici : https://www.pseudo-sciences.org/-331- 

[FRB-Cesab] Newsletter 2 Cesab – Janvier 2020

UN MOT DU DIRECTEUR SCIENTIFIQUE DU CESAB

 

2020 sera l’année de la biodiversité ! La crise de la biodiversité est devenue centrale dans l’agenda international après la publication par l’Ipbes de l’évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques en 2019. 2020 verra des événements majeurs avec le Congrès mondial de la nature de l’UICN qui se tiendra à Marseille en juin, et la Cop15 Biodiversité à Kunming, parmi beaucoup d’autres.

 

Les centres de synthèse sur la biodiversité ont alimenté cette dynamique en favorisant la synthèse de données sur la biodiversité et en aidant les chercheurs à s’adapter à l’augmentation exponentielle des données disponibles et à la mondialisation de l’écologie scientifique. Nous pouvons être fiers de ce qui a été réalisé, mais nous sommes également préoccupés par ce qu’il reste à faire et par la manière dont nous contribuerons à évaluer les lacunes dans les connaissances sur la biodiversité.

 

2019 a été une année de transition pour le Cesab, nous nous sommes installés à Montpellier et avons créé un nouvel écosystème, intégrant de nombreux nouveaux partenaires et expérimentant de nouveaux outils pour promouvoir la synthèse de la biodiversité. Nous avons lancé des appels conjoints avec d’autres centres de synthèse (sDiv allemand, CIEE canadien) et des acteurs scientifiques français (AFB, Labex Cemeb), nous avons organisé une formation pour les jeunes scientifiques sur la reproductibilité des données en écologie, et nous avons organisé une conférence internationale à Montpellier sur les enjeux de la conservation à grande échelle. Tout cela a été possible grâce à l’aide incroyable équipe de la FRB dédiée au Cesab, et plus généralement à la FRB, ainsi qu’au dynamisme de nos nombreux groupes de travail en cours.

 

2020 sera l’année de la consolidation de cet écosystème, de l’ouverture de nouveaux appels ambitieux à des groupes de synthèse et de l’amplification de cette dynamique. Nous avons désormais la confiance et le soutien de nos membres fondateurs ainsi que de nos partenaires, et nous essayons de travailler ensemble pour que le Cesab contribue encore plus à la synthèse de la biodiversité !

 

Meilleurs vœux pour cette nouvelle année.
Nicolas Mouquet

 

 

Plus d'informations sur le Cesab

 

Hélène Soubelet, directrice de la FRB, nommée au grade de chevalier de la Légion d’Honneur, au titre du ministère de la transition écologique et solidaire

En ce début d’année 2020, la FRB est honorée : Hélène Soubelet, directrice de la Fondation, a été nommée au grade de chevalier de la Légion d’Honneur, au titre du ministère de la transition écologique et solidaire.

 

C’est là la reconnaissance des grands et précieux services qu’Hélène Soubelet a rendu à la collectivité, et à son ministère de rattachement, au cours de sa riche carrière, mais c’est aussi, et peut-être surtout, un coup de chapeau à son action efficace et reconnue à la direction de la FRB. L’honneur qui lui est fait retombe ainsi, comme une sympathique pluie d’étoiles, sur la Fondation dont l’importance est ainsi soulignée.

Jean-François Silvain, président de la FRB

 

La présidence et le personnel de la FRB transmettent leurs plus vives félicitations à Hélène Soubelet pour cette superbe nomination qui, quelque part, vient magnifiquement inaugurer cette “année des possibles pour la biodiversité” dans laquelle la FRB va inscrire son action.

2020, l’année des possibles pour la biodiversité…

En effet, après une année 2019 marquée par la publication de l’évaluation mondiale de l’Ipbes sur la biodiversité et les services écosystémiques qui a marqué les esprits en affichant clairement aux yeux du monde les alertes dramatiques que les scientifiques lançaient individuellement depuis longtemps, l’année 2020 devrait être l’année des engagements et des décisions en faveur de la biodiversité.

 

Deux grands rendez-vous sont attendus : celui du Congrès mondial de la Nature de l’UICN à Marseille en juin et la Conférence des parties de la Convention sur la diversité biologique (Cop15) en octobre à Kunming en Chine.
L’ensemble des acteurs devrait se mobiliser à l’occasion de ces deux évènements, des citoyens impliqués aux chefs d’États en passant par les acteurs économiques. On attend de leur part, et en premier lieu de celui des États, des engagements forts pour inscrire la préservation et l’usage durable de la biodiversité dans la priorité des agendas politiques des 30 prochaines années, au même titre que les enjeux climatiques.

 

La FRB est pleinement mobilisée dans la perspective de ce calendrier des possibles, en appui aux ministères concernés et aux porteurs d’enjeux de toute nature. Cette mobilisation ira de pair avec la poursuite de l’ensemble des objectifs et actions de la FRB, qu’il s’agisse du développement du Cesab, de l’animation du Cos, de la mobilisation du CS, du développement des actions de communication et de transfert des connaissances scientifiques. Une nouvelle Nuit de la biodiversité et des Journées FRB aussi dynamiques et utiles qu’à l’habitude rythmeront aussi notre calendrier 2020.

 

2020 sera aussi l’année d’une nouvelle dynamique en matière de mobilisation des acteurs au travers du développement d’un nouveau pôle consacré à la levée de fonds, gage du développement futur de la Fondation.

 

La FRB porte aussi des vœux plus spécifiques en direction de nos nouveaux fondateurs et partenaires : l’Inræ, fusion de l’Inra et de l’Istea, d’un côté, et l’OFB, fusion de l’AFB et de l’ONCFS.

Stockage du carbone dans les prairies similaires à celles qui sont gérées par les aéroports

Fin 2018, l’association HOP ! Biodiversité (désormais Aérobiodiversité) confiait à la FRB la réalisation d’une synthèse de connaissances sur la question du stockage du carbone dans les prairies gérées sur leurs sites par les aéroports français membres de l’Acnusa en posant la question : « Quel est le stock global de carbone des prairies (similaires à celles qui sont gérées par les aéroports) et quel est leur potentiel de stockage annuel ? ».

 

La finalité pour le commanditaire état d’une part de pouvoir intégrer le bilan carbone annuel des prairies dans le bilan carbone des aéroports et d’autre part de sensibiliser sur les intérêts environnementaux de ces prairies pour adapter les mesures de gestion.

 

Le rapport complet est téléchargeable dans les ressources ci-dessous.

 

[FRB-Cesab] Bonnes pratiques pour une recherche reproductible en écologie numérique – 2019

Le Cesab de la FRB et le GDR EcoStat proposent une formation sur cinq jours intitulée “Bonnes pratiques pour une recherche reproductible en écologie numérique”. L’objectif de cette formation est de former de jeunes chercheurs / chercheuses aux outils de reproductibilité, de développement logiciel et de gestion de versions (e.g. R, git, markdown, tidyverse) appliqués à la recherche en biodiversité.
 
Cette formation, dispensée en français, sera ouverte aux jeunes chercheurs / chercheuses évoluant dans le domaine de la biodiversité (doctorant(e)s, post-doctorant(e)s, ingénieur(e)s). Le prix de la formation s’élève à 350 € pour la semaine et inclut les repas du midi. Les frais de transport, d’hébergement et les repas du soir sont à la charge des participant(e)s. Les étudiant(e)s appartenant aux laboratoires membres du GDR EcoStat peuvent, solliciter une aide financière de la part du GDR.
 
 
Liste des intervenants (par ordre alphabétique) :
  • Nicolas CASAJUS (FRB-Cesab)
  • Stéphane DRAY (CNRS LBBE)
  • Olivier GIMENEZ (CNRS Cefe)
  • Loreleï GUÉRY (IRD Marbec)
  • François GUILHAUMON (IRD Marbec)
  • Nina SCHIETTEKATTE (EPHE Criobe)

[FRB-Cesab] Première formation au Cesab

Du 2 au 6 décembre derniers, le Cesab de la FRB et le GDR EcoStat ont organisé une formation intitulée Bonnes pratiques pour une recherche reproductible en écologie numérique.

 

17 étudiant(e)s, ingénieur(e)s et chercheurs/chercheuses de toute la France, sont venus assister à cette formation dans les locaux du Cesab à Montpellier.

 

Nicolas CASAJUS (FRB-Cesab), Stéphane DRAY (CNRS LBBE), Olivier GIMENEZ (CNRS Cefe), Loreleï GUÉRY (IRD Marbec), François GUILHAUMON (IRD Marbec), Nina SCHIETTEKATTE (EPHE Criobe) ont présenté les outils indispensables pour une recherche reproductible (git/GitHub, rmarkdown, drake, packages R, etc.). Les participants ont mis en pratique les connaissances acquises en début de formation lors de projets en sous-groupes. Tous sont repartis satisfaits de cette expérience.

 

Fort de cette réussite, le Cesab organisera une deuxième édition en 2020. Abonnez-vous à la newsletter de la FRB et de son Cesab pour être tenu informés.

 

Formation Cesab décembre 2019

[FRB-Cesab] Deux appels ouvrent en ce début décembre 2019

  • Lancement de l’appel FRB-Cesab / CIEE

La biodiversité à l’ère des changements globaux

 

L’Institut canadien d’écologie et d’évolution (CIEE) et le Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité (Cesab) de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) proposent un appel conjoint s’adressant à des groupes de travail constitués de chercheurs basés principalement au Canada et en France, sur le thème « La biodiversité à l’ère des changements globaux ».

 

Deux groupes de travail de huit chercheurs seront financés pour deux réunions chacun (la première en 2020 à Vancouver – Canada ; la seconde en 2021 à Montpellier – France).

 

Les propositions complètes seront à envoyer au plus tard le 31 janvier 2020 et les résultats seront annoncés le 06 mars 2020.

 

Consultez la page de l’appel.

 

  • Appel FRB-Cesab/CeMEB : ouverture le 9 décembre 2019

Invitation de chercheurs étrangers – séjour courte durée (2-3 mois)

 

Le Labex Centre méditerranéen environnement et biodiversité (CeMEB) et le Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité (Cesab) de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) proposent de financer l’accueil de deux chercheurs au sein du Cesab pour un séjour de courte durée (2 mois minimum – 3 mois maximum).

 

Les propositions complètes seront à envoyer au plus tard le 12 mars 2020 et les résultats seront annoncés le 15 mai 2020.

 

Consultez la page de l’appel.

[Publication] Le Conseil scientifique de la FRB publie ses Fronts de sciences 2019

En 2019, le Conseil scientifique (CS) de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) renouvelle l’exercice de mettre en lumière certaines des évolutions de la recherche sur la biodiversité, offrant ainsi un aperçu de plusieurs actualités scientifiques et des défis auxquels la recherche fait face.

 

En 2019, six fronts de sciences en plein développement :
1/ Sciences participatives et conservation de la biodiversité : structuration, pratiques, effets
2/ Satellites, mégadonnées et biodiversité marine : vers une quantification de la pression de pêche
3/ Prédire et modéliser la dynamique de la biosphère à larges échelles
4/ Microbiotes, holobiontes et réseaux microbiens : la revanche d’une biodiversité invisible
5/ Invasions biologiques et biodiversité : prévenir et guérir
6/ Impact des organismes et des écosystèmes sur le climat : comprendre et prédire

 

Découvrez la publication complète ci-dessous :

Fronts de sciences 2019

 

Face au déclin accéléré de la biodiversité, la recherche est fortement interrogée par les acteurs publics et privés. Or, dans de nombreux domaines, il reste des questions non résolues, des obstacles et des freins à l’avancée de la connaissance.

 

En 2019, le Conseil scientifique (CS) de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) met en lumière certaines des évolutions de la recherche sur la biodiversité et offre ainsi un aperçu de plusieurs actualités scientifiques et des défis auxquels la recherche fait face.

 

Consultez la publication dans les ressources téléchargeables ci-dessous.

[Tribune] Plaidoyer pour une COP 15 Biodiversité ambitieuse et pour un rapprochement des conventions issues de Rio

Les signataires de la Tribune lancent un appel pour que cette 15e COP se traduise par des résultats concrets et surtout aussi ambitieux que possible en matière d’engagements des pays en faveur de la biodiversité.

L’appel propose aussi qu’une réflexion sur le rapprochement des trois conventions issues du sommet de la Terre de Rio soit engagée rapidement afin que les enjeux relatifs au changement climatique, à l’érosion de la biodiversité et à la désertification soient traités simultanément et de manière coordonnée. L’avenir de la planète en dépend !

 

Consultez la tribune complète ci-dessous :

Plaidoyer pour une COP 15 Biodiversité ambitieuse et pour un rapprochement des conventions issues de Rio

Fin 2020 se tiendra la quinzième Conférence des parties (COP) de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB), en Chine. Les pays adhérents à cette convention sont invités à annoncer des engagements précis en faveur de la préservation de la biodiversité.

Il serait dramatique que les États réunis à cette occasion ne s’accordent que sur un plus petit dénominateur commun en matière d’engagements et d’actions et que les décisions de la COP ne soient pas à la hauteur des enjeux relatifs à l’effondrement de la biodiversité.

Il faut que les États s’engagent en faveur d’actions claires, précises, multiples et quantifiables, en privilégiant la réduction rapide et effective des grands facteurs de pressions, tout en développant des actions de protection de grande ampleur afin de sauvegarder rapidement ce qui reste de la biodiversité et lui redonner un large potentiel d’évolution.

Il faut également que les acteurs privés accompagnent cette démarche en travaillant à la réduction de leurs pressions sectorielles sur la biodiversité.

Il faut enfin que les citoyens soient le moteur d’un changement majeur de nos modes de consommations, de perception et d’usage de la biodiversité.

 

Les deux plateformes d’expertise scientifique planétaires, qui réfléchissent d’un côté au devenir de la biodiversité (IPBES) et de l’autre à celui du climat (GIEC), s’accordent globalement sur le constat d’urgence et la nécessité de revoir rapidement des processus productifs non durables qui aggravent à la fois l’érosion de la biodiversité et le changement climatique.

 

L’IPBES souligne ainsi dans son évaluation mondiale de l’état de la biodiversité présentée en mai 2019, que la biodiversité s’érode à un rythme croissant, ce qui conduit à la dégradation du fonctionnement des sols et des écosystèmes. En conséquence, les services que les humains retirent de la biodiversité diminuent eux aussi rapidement, mettant en péril le devenir de nos sociétés. Les facteurs directs à l’origine de cette dégradation de la biodiversité sont parfaitement connus et leur importance respective a été évaluée : changement d’usage des terres au détriment des écosystèmes et des biotopes peu anthropisés, exploitation, et souvent surexploitation, des ressources marines ou terrestres, pollutions chimiques et physiques croissantes, changement climatique, multiplications des espèces exotiques envahissantes. Tous ces facteurs s’aggravent mutuellement et sont également renforcés par des facteurs indirects : la croissance démographique humaine et l’ensemble des processus socio-économiques et politiques à l’origine d’une consommation non durable des ressources de la planète.

L’IPBES insiste sur les incidences négatives multiples sur la biodiversité des systèmes de production agricoles intensifs dont deux excès sont à présent bien documentés, d’une part l’usage immodéré des pesticides et engrais chimiques et d’autre part l’accroissement de la production de protéines végétales destinées à l’alimentation animale qui induit des échanges à longue distance et délocalise les impacts dans des régions à forte biodiversité, comme les forêts tropicales. Les projections d’ici 2050 montrent que sans changements majeurs de modes de vie, l’érosion de la biodiversité et la diminution des services que les humains retirent du monde vivant vont se poursuivre.

 

Depuis la publication de l’évaluation mondiale de l’IPBES, le GIEC a produit un rapport sur les liens entre changement climatique et usage des terres, notamment au travers des activités agricoles et forestières. Les messages clés de ce rapport rejoignent ceux de l’évaluation IPBES sur la dégradation et la restauration des terres publiée en 2018. Le rapport du GIEC souligne l’importance de la contribution de l’ensemble du système alimentaire mondial à la production de gaz à effet de serre et rappelle que les modifications de couverture, d’usage et d’état des sols influencent les climats régionaux et globaux. Il rappelle aussi que le changement climatique est une source de risques accrus pour le système alimentaire mondial et la biodiversité, risques qui seront d’autant plus forts à mesure que la consommation alimentaire, les besoins en eau et la consommation de ressources multiples continueront à s’accroître. Le GIEC appelle à des actions en faveur de l’adaptation au changement climatique et à la réduction de celui-ci en soulignant les co-bénéfices que pourra en attendre la biodiversité. Le GIEC appelle donc à une gestion durable des sols et des écosystèmes, seule manière d’en stopper la dégradation, d’en maintenir la productivité et de contribuer à l’adaptation au changement climatique et à sa réduction. Le GIEC insiste sur la nécessaire réduction du gaspillage alimentaire et des déchets tout en jouant aussi sur l’évolution des choix alimentaires. Enfin, le GIEC insiste sur le besoin d’agir vite, de privilégier le court terme et met en avant dans ses projections le besoin d’accroître les surfaces forestières.

 

Par ailleurs, en septembre s’est tenue en Inde la Conférence des parties de la convention sur la lutte contre la désertification (UNCCD), la troisième des conventions de Rio, qui appelle à un arrêt de la dégradation des sols et à leur restauration pour préserver le fonctionnement et les services des écosystèmes et renforcer la sécurité alimentaire. Dans la déclaration de New Delhi appelant à investir dans la sauvegarde de terres et à débloquer toutes les opportunités d’action, la COP Désertification souligne l’importance de la prise en compte des solutions basées sur la gestion des terres pour la lutte contre le réchauffement climatique et pour la conservation de la biodiversité.

 

Enfin, l’initiative New York Declaration on Forests, initiée en 2014 par d’importantes structures de recherche et de réflexion et des ONG, constatant la poursuite de la déforestation, en particulier des forêts humides tropicales, a solennellement appelé à la protection et à la restauration de forêts de la planète, pour préserver leur biodiversité et leur capacité à séquestrer du carbone, rejoignant ainsi les COP dans leur invitation à ce que les gouvernements s’engagent dans des changements systémiques.

 

Dans tous les cas, les constats de ces instances relayent les alertes faites par les scientifiques depuis longtemps, et leurs recommandations, ont été reconnues ou approuvées par une majorité des pays dans le monde. Les gouvernants ne peuvent donc dire que l’alerte n’a pas été donnée et que l’urgence des actions nécessaires en faveur de la biodiversité n’a pas été mise en avant. Certains pays ont rapidement pris des engagements, comme la France qui a annoncé un accroissement significatif des surfaces d’aires protégées nationales, une initiative majeure, mais qui ne couvre qu’en partie les besoins d’actions indispensables, notamment à court terme.

 

Cependant, des divergences significatives persistent dès que sont abordées les stratégies et les options à privilégier pour résoudre les problèmes de restauration de la biodiversité ou de réduction du changement climatique.

 

C’est le cas, par exemple, de la prise en compte d’un fort développement des surfaces dévolues aux cultures énergétiques dans les scénarios du GIEC, cultures qui, à grande échelle, auraient un impact négatif majeur sur la biodiversité et sur lequel l’IPBES a attiré l’attention des dirigeants. Il en va de même du développement des technologies énergétiques de type BECCS (Bioenergy with Carbon Capture and Storage) ou du déploiement de stratégies d’afforestation intensive. C’est sur ces sujets que les échanges entre les experts du climat et de la biodiversité d’une part et entre les différents mécanismes de coordination stratégique et politique internationaux (Conventions et agences onusiennes) d’autre part devraient prendre toute leur importance. Il est central de rappeler que la lutte contre le changement climatique n’est pas une fin en soi, mais un moyen, urgent et indispensable, pour permettre aux vivants, humains et non-humains de poursuivre leurs trajectoires de vie et d’évolution. La lutte contre le changement climatique ne peut donc se faire en aggravant la situation de la biodiversité. Plus que jamais, le slogan de la FRB, « biodiversité et climat, même combat », reste d’une évidente actualité.

 

Au-delà de la COP 15 Biodiversité, de la COP Désertification ou des prochaines COP Climat, les Conférences des parties des trois conventions de Rio qui doivent avancer de concert, se pose la question de la nécessaire coordination mondiale des actions qui sont de nature à mettre la planète sur une trajectoire d’avenir assurant à la fois le devenir des populations humaines et celui de l’ensemble du vivant sur les continents, les îles et les mers et cela sans manichéisme et en respectant libertés et différences culturelles.

Face aux défis planétaires qui se posent à nous, il n’est plus possible de continuer à raisonner en silos, climat d’un côté, biodiversité ou désertification de l’autre, et de laisser émerger des solutions qui seront de mauvais compromis ne permettant pas de répondre simultanément, et au même niveau de priorité, à l’ensemble des grands défis planétaires.

 

Plusieurs alternatives sont envisageables pour que les solutions préconisées par les instances internationales soient pertinentes pour l’ensemble des enjeux majeurs auxquels nous devons faire face :

 

  • Fusionner les trois conventions de Rio en une seule Convention Environnement qui traiterait de l’ensemble des enjeux environnementaux sous l’égide du Programme des Nations unies pour l’Environnement, le PNUE. Cela permettrait de considérer conjointement et en pleine synergie les enjeux du climat, de la désertification des terres et de la biodiversité, et de faire remonter en direction des décideurs des suggestions d’engagements et d’actions qui ne favoriseraient pas la solution d’un problème au détriment d’un ou plusieurs autres. Cela permettrait aussi d’établir un lien plus direct avec une version actualisée des Objectifs du Développement Durable de l’ONU qui pourraient alors s’appeler les Objectifs pour une Planète Durable. Une telle fusion s’accompagnerait de celle des organes subsidiaires scientifique et technologiques (SBSTA et SBSTTA) des conventions. Il faudrait parallèlement statuer sur la nécessité d’institutionnaliser ou non les relations entre les plateformes d’expertise scientifiques, GIEC et IPBES, et veiller à ce que la fusion des trois conventions, en donnant naissance à une structure de très grande ampleur, difficile à gérer dans la pratique, ne brise pas leurs dynamiques internes actuelles.
  • Conserver les trois COP actuelles et mettre en place, sous l’égide du PNUE, une structure chapeau de coordination destinée à harmoniser et fiabiliser les décisions des COP. Il s’agirait là d’une structure légère associant secrétariat des conventions et responsables des structures d’expertise scientifique associées. Comme dans l’option précédente, les plateformes internationales d’expertise scientifique seraient invitées à collaborer de manière beaucoup plus effective qu’actuellement. Une telle structure chapeau devra fonctionner avec un impératif fort de réactivité.
  • Établir un nouveau mode de fonctionnement entre les Conventions pour qu’elles s’appuient sur l’ensemble des organes d’appui scientifiques et technologiques dédiés (SBSTA et SBSTTA) et des plateformes d’expertise scientifique internationales, en particulier le GIEC et l’IPBES. Cette option nécessitera d’institutionnaliser une plateforme d’expertise scientifique indépendante en matière de désertification, par exemple le partenariat mondial sur les sols, actuellement sous égide de la FAO.
  • Instituer formellement et rapidement une collaboration opérationnelle entre tous les organes d’appui scientifiques et techniques et les plateformes d’expertise scientifique comme le GIEC et l’IPBES de manière à ce qu’aucun rapport de l’une des plateformes scientifiques ne soit publié sans avoir bénéficié de la validation des autres groupes d’experts. Cela peut passer par la publication de rapports communs ou par une évaluation a posteriori des recommandations à destination des États avec une exclusion systématique des solutions qui porteraient atteinte aux enjeux de lutte contre le changement climatique, de lutte contre l’érosion de la biodiversité ou de lutte contre la désertification. Cette dernière option serait la plus facile à mettre en œuvre et les conventions pourraient alors pouvoir travailler à partir d’un socle d’expertise non pas nécessairement commun, mais ayant fait l’objet, en matière de recommandations, d’une mise en cohérence aussi poussée que possible.

 

Dans tous les cas, il devient urgent de favoriser des consensus scientifiques forts, qui puissent constituer les fondements de décisions internationales ambitieuses dépassant les visions sectorielles et les clivages politiques touchant notre avenir et celui de toutes les formes de vie qui nous entourent.

[Ipbes] Ouverture d’un appel à experts pour chacune de ses deux nouvelles évaluations thématiques

Le processus Ipbes  

 

À chaque lancement d’une nouvelle thématique, l’Ipbes ouvre un appel à experts visant à constituer un groupe d’experts internationaux afin de préparer le cadrage de celle-ci. Ce cadrage définit la portée et l’objectif de l’évaluation à venir, ainsi que les ressources informatives, humaines et financières requises.

Pour la première fois à l’Ipbes, des éléments de cadrage seront également recueillis auprès de l’ensemble des experts intéressés via une conférence en ligne, en sus de la sélection d’un groupe pour la rédaction du cadrage.

 

 

Les deux appels à experts

 

Dans le cadre du lancement de ses deux nouvelles évaluations thématiques, l’Ipbes ouvre donc deux appels à experts, un pour chacune des évaluations, jusqu’au 15 octobre prochain.

 

Retrouvez, via les liens ci-dessous, tous les détails et instructions concernant les candidatures et informations complémentaires (contribuer en ligne hors processus de candidature ; candidater comme expert à l’Ipbes ; description de l’évaluation Ipbes concernée) :

[Ipbes] Appel à relecteurs dans le cadre de deux évaluations en cours

L’Ipbes (Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques) a ouvert la première relecture externe de deux évaluations : la première concernant la conceptualisation des valeurs de la nature et de ses contributions, y compris la biodiversité et les fonctions et services des écosystèmes ; la seconde concernant l’usage durable des espèces sauvages. 

 

Cette phase est l’une des plus importantes du processus d’évaluation de l’Ipbes et s’adresse à des experts intéressés et qualifiés, notamment des scientifiques, des décideurs, des praticiens et autres détenteurs de connaissances.

 

Pour l’évaluation sur les valeurs : 

 

 

Pour l’évaluation sur l’usage durable : 

 

[À vos agendas] Workshop de préparation de l’appel IA et biodiversité

Cette journée de travail collectif, d’ateliers et d’échanges a pour objectif de nourrir la programmation définitive de l’appel. Elle s’adresse à tous les chercheurs travaillant sur l’IA ou la biodiversité et qui portent un intérêt aux perspectives offertes par l’application de l’IA à la préservation de la biodiversité et à l’analyse de son évolution. 

 

  • Jeudi 3 octobre 2019 – De 10h à 17h 
  • Sites Mistral et Art&Co – Gare de Lyon – Paris
  • Inscriptions à ce lien

 

[Cesab] Appel à projets CESAB- sDiv SYNERGY

 

 

Le Cesab et le sDiv sont des instruments de la FRB (Fondation française pour la recherche sur la biodiversité) et de l’iDiv allemand (centre de recherche allemand sur la biodiversité). Ces deux centres accueillent des groupes de chercheurs travaillant sur une meilleur utilisation des données, des informations et des connaissances existantes pour favoriser une réflexion synthétique dans le domaine de la recherche sur la biodiversité. Ils lancent un appel conjoint appelé “synergy ” pour financer deux groupes  de 5 à 7 chercheurs qui partageront leurs réunions entre les deux centres.

 

Le thème principal de l’appel est “Coexistence et stabilité dans les communautés à haute diversité”. La théorie moderne de la coexistence fournit un cadre utile pour comprendre la coexistence des espèces dominantes, mais elle se limite à quelques espèces en interaction et n’est ni prédictive ni extensible à des contextes nouveaux ou réels. Cet appel conjoint vise à favoriser une synthèse pour comprendre la coexistence et la stabilité dans des communautés typiques à haute diversité qui sont souvent composées d’un nombre relativement faible d’espèces dominantes et de nombreuses espèces à faible abondance. Les approches de modélisation, à la fois mécanistes et statistiques, pourront être nouvelles ou élargir les cadres existants. 

 

Une pré-sélection de projets sera opérée par les membres des comités scientifiques de la sDiv et du Cesab , dans un délai de deux semaines après la réception des pré-propositions. 

 

Plus d’informations sur l’appel à projet (en anglais).

 
Contact : cesab@fondationbiodiversite.fr 

[IPBES7] Changement d’usage des terres et biodiversité : halte à l’uniformisation

À l’occasion du nouveau rapport de l’IPBES sur l’état de la biodiversité mondiale dont le résumé pour décideurs est paru en mai 2019, la FRB donne chaque mois la parole à des scientifiques qui travaillent sur les menaces qui pèsent sur la biodiversité, mais aussi sur les solutions pour y remédier. Juristes, économistes, biologistes de la conservation sont autant de chercheurs qui offriront chacun un éclairage précis sur l’état et le devenir des espèces et de leurs écosystèmes.

 

Le cinquième et dernier thème abordé est celui du changement d’usage des terres, considéré comme la 1re cause de perte de biodiversité dans le monde.

[Cesab] Postdoctorat Score-Reef

Localisation: CRIOBE – Perpignan, France et FRB – CESAB – Montpellier, France 

Salaire: 2250€ / mois

Contrat: 2 ans, temps plein

Date limite des candidatures: 31 juillet 2019

Date de prise de poste : 1er octobre 2019

 

Le projet CESAB Score-Reef  est à la recherche d’un écologiste travaillant sur des récifs coralliens, motivé pour contribuer à un projet d’étude sur l’état et les tendances des communautés benthiques et des poissons des récifs coralliens dans l’espace et le temps. L’objectif final du projet est d’évaluer la performance des indicateurs écologiques existants sur les récifs coralliens. Les résultats de ce projet auront un impact sur le réseau de surveillance existant dans les territoires français d’outre-mer. 

 

Le poste est un post-doc de 2 ans et le projet est financé par le CESAB à Montpellier (France). Les coordinateurs du projet – V. Parravicini (EPHE) et M. Adjeroud (IRD) – sont tous deux basés à Perpignan (France) et le post-doc devra être basé au CRIOBE à Perpignan, au moins pendant la première année du contrat.

 

 

Retrouvez la description complète de l’offre ici (en anglais). 

[Cesab] Postdoctorat DiveRS

Localisation: FRB – CESAB, 5, rue de l’École de Médecine, 34000 Montpellier, France

Salaire: 2250€ / mois

Contrat: 2 ans, temps plein

Date limite des candidatures: 31 août 2019

Date de prise de poste : 1er novembre 2019

 

Le projet CESAB DiveRS est à la recherche d’un postdoctorant sur deux ans pour travailler sur l’évolution du système de reproduction des angiospermes. Le projet est le fruit d’un effort de collaboration de 15 chercheurs de différentes nationalités pour comprendre comment l’évolution du système de sélection des plantes est liée à l’évolution d’autres caractères, ainsi qu’à la spéciation et à l’extinction. 

 

 

Retrouvez la description complète de l’offre ici (en anglais). 

Les abeilles, ces grandes mathématiciennes !

Une gageure lorsque l’on sait que derrière ce chiffre se cachent plusieurs niveaux de complexité. En effet, concevoir le « 0 », c’est être en mesure de comprendre qu’il est le reflet d’un ensemble parfaitement vide. C’est ensuite intégrer qu’il est un chiffre comme un autre, en allant jusqu’à comprendre son positionnement de manière logique dans une suite croissante ou décroissante de nombres.

La difficulté d’appréhension de la notion chez l’homme aura notamment été révélée lors d’une étude, menée en 2013, auprès d’enfants de maternelle2. Des scientifiques ont proposé un test sur tablette à vingtaine d’écoliers de 4 ans. Des formes contenant des points apparaissaient à l’écran et les enfants devaient indiquer tactilement la forme avec le moins de points. En cas de réussite, un soleil illuminait l’écran tandis qu’en cas d’échec, un écran noir s’affichait. Les chercheurs se sont ainsi rendus compte que, pour ces jeunes enfants ayant appris à compter, il n’y avait pas de difficulté à classer les chiffres les uns par rapports aux autres (de 1 à 4). Cependant, à l’intégration d’une forme vierge, beaucoup confondaient « 0 » et « 1 ». Des études chez les primates ont révélé des résultats similaires. Chez l’Homme, la compréhension de ce que représente le 0 n’est donc pas innée mais bien acquise au cours du développement.

 

Étonnamment, les abeilles n’ont pas semblé rencontrer ces mêmes difficultés. L’expérience a été menée par la chercheuse française Aurore Avarguès-Weber et ses collègues australiens3, et les résultats ont été publiés le mois dernier dans la revue Science4. S’il avait été précédemment démontré que ces insectes savaient compter de 1 à 5, les scientifiques les ont cette fois entraîné à compter de 5 à 1. Pour cela, des « cartes » sur lesquelles figuraient de 1 à 5 points étaient disposées sur un mur. À leur entrée dans l’espace dédié, les abeilles devaient alors voler vers la carte présentant le moins de points et se poser sur la plateforme attenante. Là, une boisson leur était proposée : sucrée en cas de bonne réponse, amère en cas de mauvaise.
Après s’être ainsi assurés que les insectes avaient intégré les notions de « inférieur » et de « supérieur », ils ont ajouté une carte sans point à l’expérience. À la surprise de l’équipe de recherche, les abeilles n’eurent pas de difficulté à identifier la carte vide comme une carte inférieure à 1.

 

« Pour la première fois, nous démontrons que des animaux invertébrés sont capables de comprendre des concepts complexes, là où certaines espèces de vertébrés rencontrent des difficultés, explique la chercheuse française. C’est une avancée inédite et qui ouvre pleins de nouvelles questions : comment le cerveau de ces insectes, bien plus petit que le nôtre fait-il pour intégrer cette notion complexe ? Mais aussi, quelle est l’utilité les abeilles tirent-elles de ce concept dans leur quotidien ? »

 

 

1. Ce n’est qu’entre le IIIe et le Ve siècle que ce chiffre a été intégré tel qu’on le connait aujourd’hui.

2. Dustin J. Merritt, Elizabeth M. Brannon, Nothing to it: Precursors to a zero concept in preschoolers, Behavioural Processes, Volume 93, 2013, Pages 91-97, ISSN 0376-6357, https://doi.org/10.1016/j.beproc.2012.11.001.

3. L’équipe est franco-australienne, un atout pour « bénéficier » de deux étés par an et pouvoir travailler en extérieur avec les abeilles toute l’année.

4. Scarlett R. Howard, Aurore Avarguès-Weber, Jair Garcia, Andrew Greentree, Adrian G. Dyer. Bees extrapolate ordered relations to place numerosity zero on a numerical continuum, Science, 2018. DOI : 10.1126/science.aar4975

[Enquête] Relations entre recherche publique et société

Suite à l’annonce le 1er février par le Premier Ministre d’une loi de programmation pluriannuelle de la recherche, un collectif de 23 sociétés savantes a lancé une consultation en deux étapes sur les attentes majeures de la communauté académique vis-à-vis de cette loi. Les synthèses des réponses aux enquêtes successives sont consultables sur le site portail des sociétés savantes, rubrique Sondage.

 

Quatre enquêtes thématiques ont été successivement mises en ligne :

  • Financement institutionnel de la recherche publique (clos, synthèse disponible) ;
  • Emploi scientifique (Clos, synthèse en cours de réalisation) ;
  • Organisation administrative de la recherche (en cours) ;
  • Relations entre recherche publique et société (questionnaire accessible ci-dessous).

 

Cette dernière enquête s’adresse, en plus de la communauté académique, à un public large incluant le grand public, les acteurs de la R&D privée et de la recherche partenariale, les acteurs de la diffusion de la culture scientifique, les responsables politiques. Les questions de l’enquête sont adaptées à chaque catégorie de répondants.

 

Les résultats de cette enquête permettront de mieux cerner les attentes de la communauté académique et de la société. Ils seront présentés aux groupes de travail ministériels de préparation de la loi de programmation pour la recherche et aux parlementaires.

 

Les chercheurs de l’Inra engagés dans la recherche sur la biodiversité

L’Inra, membre fondateur de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité, est un acteur engagé dans les questions de recherche sur la biodiversité. L’agriculture au sens large fait partie des pressions qui s’exercent sur la biodiversité du fait notamment de changements d’usage des terres (déforestation, drainage…) ou de l’usage d’intrants. Mais la biodiversité, moteur des agroécosystèmes, est aussi au coeur de la production agricole. Au cours des 20 dernières années, la vision de l’Institut a évolué et les scientifiques considèrent aujourd’hui la biodiversité comme un atout dans les transitions nécessaires, en lien avec la production alimentaire, la gestion des espaces ruraux et forestiers ou des ressources associées. Leurs travaux permettent de documenter les services rendus par la biodiversité à l’agriculture mais aussi de mieux intégrer biodiversité et agriculture dans les systèmes agrialimentaires, en cohérence avec le développement de l’agro-écologie, qui impose notamment de reconsidérer le rôle de la biodiversité à tous les niveaux (du gène au paysage). Le vivant et la biodiversité sont de fait au coeur de la reconception des agroécosystèmes.

 

Parce que la biodiversité englobe toutes les formes du vivant, ce dossier illustre la pluridisciplinarité des travaux de l’Inra à différentes échelles : depuis les paysages, les écosystèmes, les espèces et jusqu’aux gènes, qu’il s’agisse de diversité génétique au sein d’une même espèce (intra-spécifique) ou entre espèces différentes (inter-spécifique). Ces quatre chapitres mettent en avant des résultats marquants sur la dynamique de la biodiversité et ses rôles fonctionnels, obtenus grâce à des recherches qui font appel non seulement à l’écologie et aux autres disciplines biologiques, mais aussi aux sciences du numérique ou aux sciences humaines et sociales.

 

Les chercheurs sont mobilisés. Ils proposent de nouvelles pistes qui visent à relever le défi de la reconquête de la biodiversité pour des agricultures et des forêts plus durables et mieux adaptées aux conséquences des changements globaux, dont le changement climatique.”

 

[Efese] Comment se portent les écosystèmes français ?

À l’occasion de la publication des rapports de l’Évaluation française des écosystèmes et des services écosystémiques (Efese), consacrés aux six grands types d’écosystèmes présents à l’échelle nationale, la FRB a synthétisé les principaux biens et services associés à chacun d’eux.

 

À l’échelle de la France, le programme Efese, porté par le ministère en charge de l’environnement, constitue une démarche analogue à celle de l’Ipbes, la plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques.

3es Rencontres espaces naturels protégés et recherche

Les 3es rencontres nationales « chercheurs – gestionnaires d’espaces naturels protégés (ENP) » visaient à rassembler les communautés de gestionnaires d’espaces naturels protégés et de chercheurs pour faciliter l’émergence et la conduite de projets de recherche “changement climatique” sur les espaces naturels protégés. Elles se sont inscrites dans la continuité des deux rencontres précédentes, notamment dans la prise en compte des recommandations qui en sont issues (à consulter ci-dessous).

 

Les rencontres, qui se sont tenues à Annecy les 17 et 18 avril 2019 sur une journée et demie, se sont structurées sous forme d’alternance de sessions plénières et d’ateliers permettant de discuter de manière approfondie sur les facteurs favorisant une collaboration réussie entre les communautés de chercheurs et de gestionnaires.

 

Télécharger les actes de ces Rencontres dans les ressources ci-dessous. 

 

[IPBES 7] Biodiversité et pollution

À l’occasion de la sortie du nouveau rapport de l’IPBES sur l’état de la biodiversité mondiale prévu pour mai 2019, la FRB donne chaque mois la parole à des scientifiques qui travaillent sur les menaces qui pèsent sur la biodiversité, mais aussi sur les solutions pour y remédier.

Juristes, économistes, biologistes de la conservation sont autant de chercheurs qui offriront chacun un éclairage précis sur l’état et le devenir des espèces et de leurs écosystèmes.

 

Le quatrième thème abordé est celui de la pollution, considéré comme la 5e cause de perte de biodiversité dans le monde.

« Fermons le robinet avant de chercher à éponger l’inondation de plastiques »

Nos sociétés auraient développé une forme d’addiction au plastique, symbole de modernité d’hier devenu fléau environnemental. La mise au point du celluloïd par les frères Hyatt remonte à 1869 mais l’utilisation massive des plastiques débute seulement après la seconde guerre mondiale et se révèle déjà problématique : entre 1950 et 2015, 8,3 milliards de tonnes de plastiques ont été produits. Plus de 79 % sont déjà devenus déchets (Geyer et al., 2017) et s’accumulent dans les décharges ou en pleine nature. Ils contaminent ainsi les eaux et les sols de nombreux écosystèmes, affectant directement ou indirectement la santé humaine et animale. Aujourd’hui, sur l’ensemble du globe, on compte en moyenne 15 tonnes de déchets plastiques accumulés par kilomètre carré, sur terre comme sur mer. Nathalie Gontard, directrice de recherche dans l’unité « ingénierie des agro-polymères et technologies émergentes » à l’Inra, nous présente les enjeux et les implications de cette pollution globale qui nécessite un changement important des pratiques et une baisse de la consommation.

 

[Grand débat national] “Et si on parlait biodiversité ?” – Rendez-vous le 11 mars !

Dans le cadre du “Grand débat national”, venez échanger autour de la biodiversité à l’occasion d’un débat organisé par 14 structures travaillant sur la question environnementale.

 

  • Rendez-vous lundi 11 mars
  • De 19h à 21h
  • À la Mairie du 15e arrondissement de Paris (31, rue Péclet – 75015 PARIS)

 

Ce débat sera animé par Patricia Martin de France Inter et Jean-Jacques Fresko de l’Agence nature.

Entrée libre

[Ipbes 7] Biodiversité et exploitation directe des ressources

À l’occasion de la sortie du nouveau rapport de l’IPBES sur l’état de la biodiversité mondiale prévu pour mai 2019, la FRB donne chaque mois la parole à des scientifiques qui travaillent sur les menaces qui pèsent sur la biodiversité, mais aussi sur les solutions pour y remédier.

Écologues, juristes, économistes, biologistes de la conservation sont autant de chercheurs qui offriront chacun un éclairage précis sur l’état et le devenir des espèces et de leurs écosystèmes.

 

Le troisième thème abordé est celui de l’exploitation directe des ressources, considéré comme la 2e cause de perte de biodiversité dans le monde.

[Synthèse] Les plantes favorisent-elle leurs parents ?

Si les scientifiques ont démontré que certaines plantes communiquent entre elles pour prévenir leurs congénères de dangers, certains vont plus loin et estiment que des plantes établissent des rapports privilégiés avec leurs parents. Ainsi l’arabette des dames (Arabidopsis thaliana) modifierait l’arrangement de ses feuilles pour réduire son ombrage et favoriser ses parents qui poussent à ses côtés. Les tournesols apparentés, plantés les uns à côté des autres, s’organiseraient pour se faire de l’espace. Une plante de la famille des brassicacées (Moricandia moricandioides) cultivée avec ses parents produirait plus de fleurs et serait ainsi plus attrayantes pour les pollinisateurs.

 

Jugées peu sérieuses il y a une dizaine d’années, ces théories gagnent du terrain. La scientifique Elizabeth Pennisi a ainsi réalisé une synthèse de connaissance parue en janvier dernier dans la revue Science intitulée : les plantes favorisent-elles leur parents ?

Remise de la bourse Barbault et Weber

Objectifs :

  • renforcer la démarche de recherche participative en renforçant les liens entre l’UMR, le CPIE et les bénévoles
  • effectuer une campagne de terrain complémentaire associant l’ensemble des collaborateurs pour avoir des inventaires plus complets et étendus sur l’ensemble de la région et de compenser certains biais méthodologiques affectant les données existantes.
  • tester des hypothèses plus fines quant à l’influence de la structure du paysage sur la répartition des communautés d’amphibiens en milieu bocager en prenant en compte des paramètres liés à la perméabilité paysagère et plus particulièrement l’importance des structures boisés et de l’hétérogénéité spatiale en milieu agricole.
  • mieux identifier les variables environnementales pertinentes pour modéliser la distribution des espèces d’amphibiens à différentes échelles afin de définir les continuités écologiques favorables à ce groupe biologique.

 

Cette bourse a été soutenue financièrement par la Société française d’écologie et d’évolution (SFE²), Humanité et biodiversité (H&B), l’Agence française pour la biodiversité (AFB) et la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB).

Note du Conseil scientifique de la FRB sur les conclusions de 2 rapports Ipbes parus en 2018

Le CS salue le remarquable travail collectif effectué dans le cadre de ces rapports et retient plusieurs messages :

 

  • L’érosion de la biodiversité est avérée en Europe et en Asie et s’accélère sous l’effet des activités humaines – qu’il s’agisse, selon les contextes locaux ou régionaux, de conversion des terres, de changement climatique d’origine anthropique, de pollutions, de surexploitation de certaines espèces végétales ou animales, ou encore d’introduction d’espèces exotiques envahissantes… L’Ipbes signale également le lien entre ces dernières et les maladies infectieuses aux conséquences dramatiques pour certaines espèces.

 

  • Les comportements au niveau des politiques sectorielles et dans les modes de vie doivent changer ; il est nécessaire de consommer moins et différemment. Cela concerne la consommation directe et le cycle de vie des biens et services (alimentation, eau, énergie, matières premières, terres…). L’Ipbes rappelle que, d’ici à 2050, la production économique mondiale aura quadruplé en raison de l’augmentation de la consommation mue par la croissance démographique et les innovations technologiques. Comment alors atteindre les objectifs de limitation de dégradation des terres, de ralentissement des changements climatiques et de perte de biodiversité ? Les modes de déplacement humain doivent en particulier être réfléchis car ils contribuent à de nombreuses pressions sur les écosystèmes : conversion d’espaces naturels en infrastructures, diffusion d’espèces exotiques envahissantes par les déplacements, etc. Des modélisations montrent que la déforestation annuelle, dans certaines régions du monde, pourrait tripler avec une densification des infrastructures de transport donnant accès à des forêts denses inexploitées et à l’expansion des marchés agricoles.

     

  • L’enjeu est d’instaurer une nouvelle relation à la nature : les comportements ne peuvent changer que si l’on cesse de la considérer comme un réservoir inépuisable de ressources. Les travaux de l’Ipbes prennent en compte les multiples valeurs de la nature (culturelle, sociétale…) et soulignent les contributions des communautés autochtones et locales pour repenser les relations avec les non-humains et l’environnement. L’Ipbes illustre, par exemple, le rôle joué par la nature dans la construction des cultures et des identités. Par exemple, l’intensification et l’abandon des terres dans les paysages culturels européens entraînent une disparition des identités locales et des attachements associés.

     

  • Il convient de penser conjointement l’urbanisme, la gestion et la conservation des terres. L’un des rapports Ipbes traite de la dégradation des terres, terme général exprimant le changement d’usage des terres d’origine humaine et conduisant au déclin et à la perte de biodiversité ou des fonctions associées dans les écosystèmes terrestres ou aquatiques. L’artificialisation des sols, proche du sealed soils anglais, constitue une forme extrême de dégradation, stoppant tout fonctionnement écologique, hydrologique et biogéochimique du sol. Près de 4 % de la surface de l’Europe sont des zones urbaines et les projections de croissance démographique, à niveaux de densité constants, dessinent une augmentation des surfaces construites de 32 % entre 2010 et 2030. Avec une réduction de la densité des populations urbaines (« retour à la campagne »), l’augmentation pourrait atteindre 140 % !

     

  • Renverser la tendance de l’érosion de la biodiversité et de la dégradation des terres reste possible en identifiant des mesures appropriées et en les appliquant dans le cadre d’une gouvernance respectant ces principes : participation, transparence, responsabilité des politiques et responsabilisation des citoyens. L’Ipbes décline, par secteurs d’activités, des orientations stratégiques globales pour la conservation de la biodiversité et ses fonctionnalités. Si les pays d’Europe occidentale mettent déjà en œuvre certaines de ces mesures, l’efficacité de certaines reste à évaluer – c’est le cas du paiement des services écosystémiques (SE) : les usages de la biodiversité faiblement voire non régulés, souvent gratuits, ne sont pas durables. Au niveau des politiques européennes, l’Ipbes souligne les progrès à accomplir dans le secteur de l’extraction (mines, énergie) et de l’industrie, notamment pour le choix des implantations. La gestion des déchets et la réhabilitation des sites après exploitation s’accroîssent mais conduisent rarement à une restauration des SE précédant la phase d’extraction. L’Ipbes pointe aussi les risques, pour les écosystèmes du plancher océanique et de la colonne d’eau, associés aux perspectives d’exploitation des fonds marins. D’importants progrès sont également attendus du secteur tertiaire – santé, éducation, transport, tourisme, finance – pour mieux prendre en compte la biodiversité. Enfin, les évaluations de l’Ipbes témoignent de la richesse des connaissances issues des sciences de la conservation : elles doivent être mobilisées pour accompagner l’action publique et privée en faveur de la biodiversité.

Revue des grands articles scientifiques qui ont marqué 2018

Ce sont des questions qui sont posées : que dit la recherche sur la biodiversité terrestre, sur la biodiversité marine, sur l’incidence des pollutions chimiques, etc. Il est aussi question de la protection de la biodiversité et la présentation se termine en posant la question de savoir si on peut gérer l’intégralité du système terre pour limiter la perte de la biodiversité et des services. Un clin d’oeil final rappelle que l’Homme n’est probablement pas le seul détenteur de cultures. L’exercice ne prétend pas à l’exhaustivité, mais offre un aperçu de l’avancée récente des sciences de la biodiversité.

 

Consultez ci-dessous la revue.

[Ipbes 6] Messages-clés des résumés pour décideurs

Plus de 120 experts internationaux issus de 36 pays ont évalué l’état des connaissances sur la biodiversité en Europe et en Asie centrale, tirant des informations de près de 4 000 sources : travaux scientifiques, rapports techniques et savoirs traditionnels et locaux. Les conclusions-clés rassemblées dans le « Résumé pour décideurs » visent à orienter les décisions relatives aux politiques publiques et aux actions du secteur privé et des citoyens en faveur de la préservation de la biodiversité. Elles ont été approuvées le 24 mars 2018 par la 6e plénière de l’Ipbes et ses 129 États membres.

 

La FRB propose deux dépliants pour mettre en avant des messages synthétiques issus des rapports Europe et Asie centrale et Dégradation et restauration des terres.

[Ipbes 7] Espèces envahissantes, la diversité pour alliée

À l’occasion du nouveau rapport de l’Ipbes sur l’état de la biodiversité mondiale prévu pour mai 2019, la FRB donne chaque mois la parole à des scientifiques qui travaillent sur les menaces qui pèsent sur la biodiversité, mais aussi sur les solutions pour y remédier. Juristes, économistes, biologistes de la conservation sont autant de chercheurs qui offriront chacun un éclairage précis sur l’état et le devenir des espèces et de leurs écosystèmes.

 

Le premier thème abordé est celui des espèces envahissantes, 4e cause de perte de biodiversité dans le monde.

[Ipbes 7] La venue de l’Ipbes à Paris en 2019

L’Ipbes* s’apprête à publier le premier rapport d’évaluation mondial sur la biodiversité et les services écosystémiques depuis 2005.

 

En mai 2019, une nouvelle synthèse mondiale décisive sur l’état de la nature, des écosystèmes et des contributions apportées par la nature aux populations sera présentée aux représentants de 130 États, qui en discuteront en vue d’une approbation. C’est le premier rapport de ce type depuis que l’emblématique évaluation des écosystèmes pour le millénaire (Millenium Ecosystem Assessment) a été publiée en 2005, et le tout premier qui soit intergouvernemental.

 

Élaborée par 150 éminents experts internationaux issus de 50 pays, conciliant la représentation des sciences naturelles et sociales, avec des contributions additionnelles de 250 experts supplémentaires, travaillant avec la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (Ipbes), l’évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques contribuera à améliorer les politiques et les actions au cours de la décennie à venir.

 

Le rapport sera achevé et examiné lors de la septième session plénière de l’Ipbes du 29 avril au 4 mai 2019. Ayant exigé trois années de travail et un coût total de plus de 2,4 millions de dollars, l’évaluation mondiale de l’Ipbes s’appuie sur près de 15 000 références, y compris des documents scientifiques et des informations gouvernementales. Il s’agit également de la toute première évaluation qui examine systématiquement et intègre les savoirs, problématiques et priorités autochtones et locaux.

 

Un « résumé à l’intention des décideurs » détaillé qui souligne les principaux messages, résultats et options, doit être présenté au public au siège mondial de l’Unesco, à Paris, le lundi 6 mai 2019.

 

Accédez au communiqué de l’Ipbes

 

* Souvent décrite comme le « GIEC de la biodiversité », l’IPBES est l’instance scientifique et politique mondiale chargée de fournir à tous les décideurs les meilleurs éléments probants disponibles concernant les populations et la nature.

Où s’arrêtera l’invasion du frelon à pattes jaunes, Vespa velutina ?

Les invasions biologiques de ces dernières décennies en Europe montrent que leur contrôle a posteriori est souvent impossible et que les discours d’éradication sont des leurres. Parmi ces invasions, celle du frelon asiatique est des plus spectaculaires. Aussi appelé frelon à pattes jaunes, Vespa velutina fait partie de la famille des Vespidae qui regroupe plus de 5 000 espèces (guêpes et frelons) qui peuvent être sociales ou solitaires. Les stades juvéniles des frelons sont principalement carnivores ; aussi les adultes sont bien connus pour la prédation qu’ils exercent sur de nombreux insectes afin de nourrir leurs larves, affectant ainsi l’entomofaune1. À ce titre, Vespa crabro, le frelon européen, est reconnu comme un insecte auxiliaire efficace en agriculture en consommant par exemple des pucerons.

 

Vespa velutina, quant à lui, est entré en France en 2004 dans le sud-ouest, près d’Agen (Rortais et al., 20102 ; Monceau et al., 2014), probablement par une cargaison d’articles exotiques. Bien que le premier témoignage sur ces insectes soit venu d’un producteur de bonsaïs (Villemant et al., 2006), la probabilité que le frelon soit entré par des containers d’une chaîne de grands magasins spécialisés dans ces produits nous paraît plus sérieuse. Dès l’année suivante, des apiculteurs locaux commencent à enregistrer la prédation d’abeilles domestiques sur leurs ruches. Très vite, les quelques nids de frelons deviennent plusieurs milliers en Nouvelle Aquitaine. L’expansion se déploie vers l’ouest, le long des réseaux hydriques, aboutissant à de très fortes populations.

 

Des scientifiques ont cherché à identifier la provenance des populations envahissantes (Arca et al., 2015) grâce à un travail de génétique. Les conclusions de l’étude sont claires : tous les individus collectés en France jusqu’en 2011 proviennent d’une seule fondatrice fécondée par quatre mâles issus de la province du Jiangsu en Chine. Quatorze ans après cette introduction, le nombre de colonies en France ne peut plus être quantifié. En 2018, un peu moins de 3 000 nids ont été détruits en Gironde (source D. Gerguouil, GDSA 33) et 5 000 dans la Manche (J. Constantinidis, destructeur de colonies de ferlons, 55).

BiodiverCité

Souvent bâtie sur les milieux les plus riches et favorables à la vie, le long de fleuves, sur des espaces naturels diversifiés ou agricoles, la ville est un milieu entièrement construit et entretenu par l’Homme qui subit des modifications rapides et brutales engendrant une mosaïque de milieux différents. Les sols, y sont maintes fois remaniés, déstructurés, pollués, reconstruits. Les paysages y sont modifiés, fragmentés. L’air y
est pollué. L’eau extrêmement canalisée… Malgré toutes ces contraintes, la ville abrite une biodiversité non négligeable, qui devrait se renforcer avec l’augmentation des espaces végétalisés dans les espaces urbains.

 

Ce document, consultable dans les ressources ci-dessous avec sa bibliographie, est le fruit du travail d’un groupe de recherche CosCS FRB sur Écologie et sociétés urbaines.

Ce travail est également à l’origine du publication scientifique parue dans Science of The Total Environment, à découvrir ici :
Urban ecology, stakeholders and the future of ecology

[Journée FRB 2018] Consultez les actes

Afin de permettre à nos sociétés de se nourrir sainement, dans le respect de la biodiversité, les systèmes de production alimentaire doivent être repensés pour préserver les écosystèmes qui produisent des denrées et qui permettent aux sociétés humaines d’en retirer des services tels que la captation du CO2, l’épuration de l’eau ou de l’air, indispensable à une bonne qualité de vie.

 

La journée FRB du 27 septembre : « Biodiversité, transition alimentaire et santé » a fait un point sur l’état des connaissances scientifiques et animer des discussions avec les parties prenantes sur les voies d’une transition qui permettraient notamment, via l’évolution des systèmes de production alimentaire, de contribuer à la préservation de la biodiversité et à l’amélioration de la santé humaine.

 

Rendez-vous dans les ressources de la page Journée FRB 2018 pour consulter les actes. 

[Biodiversa] Brochure de présentation de leurs principales réalisations depuis 2008

Le réseau Biodiversa a sorti sa nouvelle brochure présentant ses principales réalisations depuis 2008.

 

Biodiversa est composé de 36 organisations nationales et régionales provenant de 23 pays différents, visant à promouvoir des projets de recherche transnationaux et à offrir des solutions innovantes et basées sur les connaissances pour la conservation et la gestion durable de la biodiversité. Depuis 2008, il a lancé 7 appels à projets de recherche pour un montant total de plus de 179 millions d’euros et a financé 94 projets transnationaux démontrant une excellence scientifique et une pertinence sociétale. BiodivERsA a promu l’implication des porteurs d’enjeux dans les projets financés et à contribuer à augmenter l’impact de ces derniers en produisant des notes à destination des décideurs politiques basées sur les résultats de ses projets de recherche.

 

  • La FRB et Biodiversa
    La Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) joue un rôle majeur dans Biodiversa : elle est coordinatrice du réseau et, à ce titre, gère le secrétariat de Biodiversa. La FRB est fortement impliquée dans le développement et l’actualisation de la feuille de route stratégique du réseau et dans la promotion de l’interfaçage science-société et science-politique tout au long du processus de recherche.

 

Consultez la brochure Main achievements 2008-2018 (ENG) dans les ressources de la page Biodiversa.

Annuaire Cos-CS

La Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) est une plateforme entre les différents acteurs scientifiques et les acteurs de la société sur la biodiversité.

 

Le Conseil d’orientation stratégique (Cos) et le Conseil scientifique (CS) de la FRB travaillent ensemble pour explorer les fronts de science et les grand enjeux de connaissance dans le champs de la biodiversité. Il semblait important d’avoir un document rassemblant tous ces acteurs afin de faciliter les échanges.

 

Aussi, l’annuaire 2018 du Cos – CS de la FRB, réservé à leurs membres disposant du mot de passe, est disponible dans les ressources ci-dessous et régulièrement mis à jour.

Sortie du rapport Planète vivante / WWF

Le rapport Planète vivante 2018 du WWF International, fruit d’une collaboration avec la Société zoologique de Londres, est sorti.

 

Le rapport porte, à travers l’indice Planète vivante, un message fort et dramatique : entre 1970 et 2014, 60% des effectifs des populations de vertébrés sauvages ont baissé. Un constat qui ne surprendra pas les scientifiques compte tenu des nombreux articles récents qui démontrent ce déclin des populations de vertébrés et plus encore celui des populations de mammifères sauvages, un phénomène qui s’accentue.

 

On rappellera ici les spectaculaires enseignements de l’article de Bar-On et al. sur la répartition de la biomasse mondiale où les mammifères sauvages ne représentent plus 0,27% de la biomasse animale et 7% de la biomasse des animaux domestiques (cf. la synthèse sur la répartition globale de la biomasse au sein de la biosphère)  !

 

Au-delà de ce constat, le rapport rappelle que nous vivons depuis 1950 la «Grande accélération», phénomène unique qui se traduit par un accroissement exponentiel de la demande en énergie, en terres et en eau et donc par une pression de plus en plus grande sur les ressources terrestres et la biodiversité. L’empreinte écologique humaine a augmenté de 190 % au cours des 50 dernières années, augmentant la pression sur les terres et notamment sur la biodiversité des sols, et contribuant à la perte des pollinisateurs.

 

Le rapport s’achève en rappelant qu’il est encore possible de réagir et que l’on peut proposer une feuille de route 2020-2050 pour inverser ces tendances dramatiques et tenter de restaurer la biodiversité mondiale.

 

À quelques jours de la COP 14 en Egypte, ce rapport du WWF est le bienvenu et il faut espérer que les délégations y trouvent une source d’inspiration et surtout d’ambition pour la biodiversité !

 

[Synthèse] Comment mesurer la relation entre la biodiversité alimentaire et l’adéquation nutritionnelle des régimes alimentaires ?

Les scientifiques ont démontré que la biodiversité est, pour de nombreux aspects, essentielle à la santé humaine.

 

Or, les régimes alimentaires humains composés d’une grande variété de plantes et d’animaux ont progressivement été remplacés par des régimes alimentaires composés principalement d’aliments transformés et comprenant un nombre limité de denrées alimentaires (Drewnowski et al., 1997). Alors qu’on estime à 300 000 les espèces de plantes comestibles disponibles pour l’homme, plus de la moitié des besoins énergétiques mondiaux sont actuellement satisfaits par quatre cultures : le riz, les pommes de terre, le blé et le maïs.

 

Ces nouveaux régimes de faible qualité nutritionnelle constituent le principal facteur de risque de mauvaise santé dans le monde entier (Abajobir et al., 2017). Or, les populations les plus concernées sont aussi souvent celles qui vivent dans un environnement dégradé où l’érosion de la biodiversité sauvage et cultivée réduit la diversité alimentaire disponible.

 

Ce cercle vicieux peut néanmoins être brisé en restaurant les écosystèmes et leurs fonctions et en promouvant un usage durable de la biodiversité alimentaire cultivée et sauvage pour remédier aux carences en micronutriments des populations vulnérables.

 

Ainsi, le soutien de systèmes de production avec une plus grande diversité d’espèces consommables peut permettre d’atteindre les deux objectifs de santé publique et de protection de la biodiversité. Ce pourrait être un levier majeur et une priorité de l’action publique, mais il est parfois compliqué d’évaluer les effets de ces actions sur la qualité des régimes alimentaires.

 

L’étude présentée ici s’est attachée à identifier, parmi les indicateurs disponibles, ceux qui sont les plus pertinents pour mesurer la relation entre la biodiversité alimentaire et l’adéquation nutritionnelle des régimes alimentaires et ainsi donner des éléments pour justifier les politiques qui tendent à accompagner la transition vers une agriculture plus diversifiée.

[Sciences pour l’action] Les rencontres

Le ministère de la transition écologique et solidaire (MTES), l’Agence française pour la biodiversité (AFB) et la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) ont mis en place les Rencontres « Sciences pour l’action – prospectives pour la biodiversité ».

 

Accédez aux recommandations issues des Rencontres “Sciences pour l’action – prospectives pour la biodiversité” 2017.

 

Ces rencontres, à l’interface entre savoir et action, ont pour objectif de produire des recommandations pour soutenir la production et la diffusion de connaissances et améliorer la mise en oeuvre de l’action publique en faveur de la biodiversité, que ce soit au sein de politiques directement en lien avec cette dernière ou au sein de politiques publiques en apparence plus éloignées. Elles ciblent notamment :

  • les nécessaires soutiens à la recherche en appui aux politiques publiques ;
  • les nécessaires évolutions des politiques sectorielles pour qu’elles prennent mieux en compte les enjeux liés à la biodiversité ;
  • les actions pour favoriser une mise en oeuvre efficace des politiques publiques en faveur de la biodiversité ;
  • les expérimentations ou évaluations à mener avec la recherche et les initiatives locales à soutenir et à mieux faire connaître.

 

Entre 2017 à 2019, trois séries de rencontres sont ainsi programmées avec pour objet l’appropriation des résultats de la recherche et de prospectives par les politiques publiques et les acteurs concernés, ainsi que la remontée de leurs enjeux de connaissance scientifique.

Rencontres sciences pour l’action 2018 : prospectives pour la biodiversité

Ces rencontres, à l’interface entre savoir et action, avaient pour objectif de produire des recommandations pour soutenir la production et la diffusion de connaissances et améliorer la mise en oeuvre de l’action publique en faveur de la biodiversité, que ce soit au sein de politiques directement en lien avec cette dernière ou au sein de politiques publiques en apparence plus éloignées.

 

Elles ont notamment ciblé :

  • les nécessaires soutiens à la recherche en appui aux politiques publiques ;
  • les nécessaires évolutions des politiques sectorielles pour qu’elles prennent mieux en compte les enjeux liés à la biodiversité ;
  • les actions pour favoriser une mise en oeuvre efficace des politiques publiques en faveur de la biodiversité ;
  • les expérimentations ou évaluations à mener avec la recherche et les initiatives locales à soutenir et à mieux faire connaître.

 

Entre 2017 à 2019, trois séries de rencontres sont ainsi programmées avec pour objet l’appropriation des résultats de la recherche et de prospectives par les politiques publiques et les acteurs concernés, ainsi que la remontée de leurs enjeux de connaissance scientifique. La première rencontre a eu lieu en octobre 2017.

 

 

 Les recommandations issues des échanges des Rencontres de 2018, portant sur les thèmes : santé et biodiversité ; culture et biodiversité ; sols et questions foncières sont disponibles dans les ressources téléchargeables.

Remise des prix jeunes chercheurs COS-FRB

Organisée par le Conseil d’orientation stratégique (COS) de la FRB, cette soirée a réuni chercheurs, personnalités et parties prenantes pour récompenser des jeunes chercheurs qui, par leurs recherches sur la biodiversité, essaient d’apporter des réponses aux grands enjeux sociétaux afin de les transformer en question de recherche et y apporter des réponses.

 

La soirée a été animée par Audrey Dana, actrice et réalisatrice, qui a conçu les vidéos “Regard” dans le cadre des 10 ans de la FRB.

 

La liste des prix remis, des thèmes des recherches sélectionnés par les membres du COS ainsi que les noms et travaux des lauréats est disponible sur la page Prix Jeunes Chercheurs.  

Dialogue du conseil scientifique – La FRB dans le paysage de la recherche française sur la biodiversité

En une décennie, la FRB a su prendre en France une place centrale dans le paysage des sciences de la biodiversité, à l’interface entre les grandes institutions en charge de ces recherches et les parties prenantes de la société. Malgré toutes ses actions et réussites, les défis restent immenses pour décrire la biodiversité, en comprendre les dynamiques, le fonctionnement et l’évolution et traduire les résultats de la recherche en actions concrètes et pertinentes pour résoudre la crise environnementale globale.

 

Organisée par le conseil scientifique (CS) de la FRB, ce dialogue a permis à la fois de croiser les regards sur l’histoire de la FRB et ses actions futures, et de débattre sur le fonctionnement actuel de la recherche sur la biodiversité.

Ce temps d’échanges entre chercheurs, partenaires et personnes présentent dans la salle s’est articulé en deux temps :

  • Au regard des grands enjeux de recherche sur la biodiversité, quels sont les atouts de la FRB pour aider à y répondre et quel rôle d’interface doit-elle jouer ?
  • Quelle articulation entre financements publics et privés pour répondre aux enjeux de la recherche sur la biodiversité ?

 

Consultez ci-dessous le compte-rendu de cet après-midi de réflexion.

 

L’appel de la FRB

Les travaux scientifiques sont clairs. L’érosion de la biodiversité s’accélère. Ce constat, relayé par les récentes évaluations régionales de l’IPBES, souligne combien il est urgent de mettre en œuvre des solutions pour freiner cet effondrement. La science est indispensable pour accompagner ces efforts et favoriser des comportements sociaux et économiques moins dommageables, voire même favorables à la biodiversité. C’est ce dernier message que la Fondation pour la recherche sur la biodiversité veut, avec ses partenaires, faire passer.

 

Sauvegarder la biodiversité, utiliser plus durablement les ressources naturelles, et en particulier les ressources génétiques, préserver les services que l’Homme retire des écosystèmes, tout cela passe par une meilleure connaissance de l’état et du devenir de la biodiversité, une meilleure connaissance du fonctionnement des écosystèmes, une meilleure appréhension de l’incidence des activités humaines sur la biodiversité. Sauvegarder la biodiversité, c’est imaginer des pratiques nouvelles pour les acteurs économiques, des mesures innovantes pour les politiques publiques et des comportements repensés pour les citoyens. Là encore la science, les connaissances sur la biodiversité, enrichies par les données des associations naturalistes et de la science citoyenne, la compréhension des relations complexes entre l’Homme et la nature, doivent guider l’action.

 

Les messages passés par la science sur l’avenir de la biodiversité sont dramatiques, mais, dans le même temps, les études montrent que des politiques volontaristes permettent de sauvegarder des espèces en danger d’extinction et des biotopes ou écosystèmes fragilisés. Les aires marines protégées offrent des opportunités à la fois pour la sauvegarde de la faune marine, mais aussi pour atténuer le changement climatique ; les aires protégées terrestres jouent le même rôle tout en contribuant au bien-être humain. Inciter les entreprises qui perturbent l’environnement à évaluer le coût de cet impact et le bénéfice économique et humain qu’il y aurait à le réduire peut conduire à une diminution significative de la pression qu’exercent les activités industrielles sur la biodiversité. Amener les citoyens à adopter dans leurs vies quotidiennes, dans leurs choix alimentaires, dans leurs pratiques de consommateurs, des comportements plus respectueux de la nature peut générer rapidement des effets très positifs sur la biodiversité locale, mais aussi sur la biodiversité plus lointaine qui subit souvent très directement l’incidence de nos comportements.

 

Ce qui est en jeu aujourd’hui, c’est l’avenir de la biodiversité, des animaux, des plantes, des micro-organismes, emblématiques ou ordinaires, qui nous entourent et dont on doit favoriser la libre évolution. C’est aussi l’avenir des sociétés humaines qui demain comme hier et aujourd’hui ont besoin de la biodiversité et lui accordent de multiples valeurs.

 

À l’occasion de ses 10 ans, la FRB invite ses partenaires et le grand public à changer de perspective : alors que nous retirons depuis des millénaires des services incommensurables de la biodiversité, à nous collectivement de lui rendre désormais des services. Notre avenir commun en dépend.

 

Les partenaires de l’appel :

L’appel de la FRB

À nous collectivement de rendre des services à la biodiversité : notre avenir commun en dépend.

 

Les travaux scientifiques sont clairs. L’érosion de la biodiversité s’accélère. Ce constat, relayé par les récentes évaluations régionales de l’IPBES, souligne combien il est urgent de mettre en œuvre des solutions pour freiner cet effondrement. La science est indispensable pour accompagner ces efforts et favoriser des comportements sociaux et économiques moins dommageables, voire même favorables à la biodiversité. C’est ce dernier message que la Fondation pour la recherche sur la biodiversité veut, avec ses partenaires, faire passer.

 

Consultez l’appel et découvrir les partenaires

 

À l’occasion de ses 10 ans, la FRB a mis en place différentes actions à découvrir ci-dessous : 

“La FRB fête ses 10 ans” par Jean-François Silvain, président de la FRB

10 ans, c’est court à l’échelle d’une vie humaine. C’est encore plus court à l’échelle de l’histoire du monde, mais, pour une structure nouvelle et originale dans le paysage de la recherche nationale et européenne, c’est déjà une période longue et riche. La Fondation française pour la recherche sur la biodiversité a été créé le 26 février 2008 à l’initiative des ministères chargés de la recherche et de l’écologie, à la suite des recommandations du Groupe 2 du Grenelle Environnement « Préserver la biodiversité et les ressources naturelles » qui s’était tenu fin 2007.

 

La Fondation, connue ensuite sous le sigle FRB, Fondation pour la recherche sur la biodiversité, résultait de la fusion de deux Groupements d’intérêt scientifique (GIS) préexistants ; le Bureau des ressources génétiques, fondé en 1983, et l’Institut français de la biodiversité, créé en 2000. Le but de la FRB est en premier lieu de rassembler et analyser des informations sur la recherche française et internationale pour la biodiversité, ses outils et ses applications, en second lieu d¹améliorer la coordination des acteurs nationaux de recherche, en troisième lieu de favoriser la diffusion et d¹accompagner l’utilisation des résultats de la recherche et de l’expertise scientifique et enfin d’établir un partenariat durable entre les organismes publics et les entreprises dans le domaine de la recherche en faveur de la biodiversité, de sa conservation et de la gestion des ressources génétiques. L’une des originalités de la FRB est la mise en place, à côté d’un Conseil scientifique (CS) d’un Conseil d’orientation stratégique (COS) regroupant les parties prenantes de la biodiversité (ONG, gestionnaires d¹espaces naturels, entreprises, syndicats, etc.).

 

(Consultez ci-dessous le texte complet)

 

À l’occasion de ses 10 ans, la FRB a mis en place différentes actions à découvrir ci-dessous : 

Prix Jeunes chercheurs 2018

À l’occasion de ses 10 ans, la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) – avec le soutien de son Conseil d’orientation stratégique (COS) – a lancé un prix Jeunes chercheurs. Cette récompense permet de valoriser celles et ceux qui débutent dans la recherche et qui, par la qualité de leurs travaux, contribuent significativement aux sciences de la biodiversité.

 

Mercredi 26 septembre à 20h à l’Orangerie de Bagatelle neuf jeunes chercheuses et chercheurs seront récompensés sur des thèmes proposés par les membres du Conseil d’orientation stratégique (Cos) de la FRB. Pour cette première édition, l’actrice et réalisatrice Audrey Dana animera la cérémonie.

 

Les candidatures ont été évaluées scientifiquement par le le Conseil scientifique (CS) de la FRB avec le concours d’un membre du Conseil scientifique du FFEM. Les meilleurs projets ont été retenus et les financeurs du Conseil d’orientation stratégique ont sélectionnés leur lauréat en fonction des thématiques qu’ils avaient identifiée :

  • Biodiversité et océans, par la fondation Nature et découvertes
  • Biodiversité et espèces exotiques envahissantes, par la société Colas
  • Biodiversité et agriculture : utilisation des ressources génétiques végétales et agriculture durable, par le Gnis (Groupement national interprofessionnel des semences et plants)
  • La biodiversité face à la pollution plastique, par la société Werner & Mertz (Rainett)
  • Biodiversité et Outre-mer, par la LPO, le comité français de l’UICN et le programme Science et enseignement (mis en place par EDF, l’Institut de France et l’Académie des sciences)
  • Sauvegarde et conservation de la biodiversité, par le Groupe Rocher et la société Enedis
  • Biodiversité urbaine, par la Comité français de la Fondation du Prince Albert II de Monaco
  • Biodiversité urbaine : recyclage des friches, par le Lifti (Laboratoire d’initiatives foncières et territoires innovantes)
  • Recherche associant biodiversité et enjeux de développement dans les pays du Sud, par le FFEM (Fond français pour l’environnement mondial)

 

 

Télécharger le livret de présentation des prix

[Nouvelle synthèse] L’extinction paradoxale des espèces les plus charismatiques

Une opinion largement répandue, dans le grand public, mais aussi dans la littérature scientifique, veut que les efforts de conservation profitent de ma­nière disproportionnée aux espèces charismatiques et que, par conséquent, leur protection est suffisante et acquise.
Or, en étudiant 10 des espèces les plus charismatiques, l’étude de Franck Couchamp et ses collaborateurs a mis en évidence qu’elles couraient un risque élevé et imminent d’extinction dans la nature. Il apparait que le public ignore la situation de ces animaux. Les résultats suggèrent que cela pourrait être dû à la perception biaisée de leur abondance, émanant d’un décalage entre la profusion de leur représentation dans notre vie quotidienne à travers les médias, les jouets, les logos, et leur profusion réelle dans la nature. Les chercheurs émettent l’hypothèse que cette perception biaisée nuit involontairement aux efforts de conservation : d’une part parce que le public ignore que les animaux qu’il préfère font face à un danger d’extinction imminente et qu’il n’en perçoit donc pas le besoin urgent de conservation et que, par ailleurs, l’existence dans l’esprit du public de populations virtuelles renforce la perception que les populations réelles ne sont pas menacées. Cette sorte de compétition entre populations virtuelles et réelles, paradoxalement, diminue les efforts de conservation nécessaires et par conséquent accentue le risque d’extinction de ces espèces.

 

Cette situation devrait durer tant que cette utilisation ne sera pas accompa­gnée de campagnes d’information adéquates sur les menaces auxquelles ces espèces font face. Les auteurs proposent donc de compenser ces effets préjudiciables sur les efforts de conservation en captant une partie des bé­néfices associés à l’utilisation commerciale de l’image de ces espèces.

 

Découvrez ci-dessous cette troisième, et dernière, synthèses d’une série proposée par la FRB sur le paradoxe de la connaissance.

Action n°10 : Je privilégie le papier et le bois durables

Meubles, papier, emballages cartonnés… Tous ces produits du quotidien proviennent des forêts et ont souvent parcouru des milliers de kilomètres jusqu’à nous. Ainsi, une table peut avoir été fabriquée en Chine à partir de bois français – chêne, hêtre, sapin, épicéa – ou bien de bois tropicaux d’Afrique centrale ou d’Amérique du sud – hévéa, teck, wenge. Le papier, que chaque employé de bureau consomme à hauteur de 70 à 85 kg par an (ADEME), subit une transformation si importante qu’on en oublierait presque qu’il provient pour une large part de fibres de bois. Si les certifications ne renseignent pas les acheteurs sur la provenance ni sur les traitements appliqués, elles ont au moins le mérite – et c’est là leur objectif – de favoriser des pratiques forestières qui nuisent le moins possible à l’environnement.

 

“Les certifications favorisent des pratiques forestières nuisant le moins possibles à l’environnement”

 

Les principaux labels, FSC (Forest Stewardship Council) et PEFC (Programme for the Endorsement of Forest Certification schemes) (voir encadré) garantissent que le bois utilisé pour un produit est issu d’une exploitation forestière qui respecte les lois locales, le bien-être des travailleurs et celui des communautés d’habitants, tout en préservant la biodiversité, les services et les valeurs associés aux écosystèmes. Leurs cahiers des charges prévoient de privilégier au maximum les essences locales, de conserver le bois mort au sol et les vieux arbres, ou encore de limiter le recours aux fertilisants. Reste à savoir ce que valent réellement ces certifications, quelle est leur réalité et comment sont réalisés les contrôles de conformité aux cahiers des charges.

 

Une équipe de recherche a comparé plusieurs standards de certification : celui du FSC, et deux autres reconnus par le PEFC en Amérique du nord, le Sustainable Forestry Management (SFM) et le Sustainable Forestry Initiative (SFI).

Leurs résultats montrent que le FSC propose des critères écologiques et sociaux plus performants, en particulier pour préserver les espèces rares et menacées, interdire ou limiter la conversion de forêts naturelles en plantations, et protéger les peuples autochtones. Le SFM et le SFI nord-américains reconnus par le PEFC s’avèrent quant à eux plus efficaces en termes de productivité et de longévité économique (Clark & Kozar 2011). Cependant, ces résultats sont à considérer avec prudence, puisqu’il ne s’agit que de critères prévus en théorie par chaque standard, et non de leurs effets réels, dont l’étude nécessiterait des données de terrain. De façon générale, les principes et critères du FSC seraient plus contraignants, alors que ceux du PEFC donneraient aux entreprises davantage de flexibilité (Auld, Gulbrandsen & McDermott 2008).

 

L’adoption de meilleures pratiques forestières est d’autant plus importante que plus de la moitié des espèces sur Terre vivent dans les forêts. Or chaque année, 3,3 millions d’hectares de forêts sont perdus (FAO 2015), et ce, y compris en Europe, notamment dans la taïga russe. Certaines forêts font place à des champs ou à des villes, tandis que d’autres persistent mais sont exploitées, ou bien converties en plantations d’arbres pour produire des meubles, du papier ou encore de l’énergie. Les  plantations représentent aujourd’hui 7 % des couverts boisés du monde.

 

“Il y a en moyenne 29% d’espèces en moins dans les forêts gérées en comparaison à celles non gérées”

 

Des chercheurs ont étudié l’impact de la gestion des forêts, d’origine ou de plantation, sur leur biodiversité. Ils ont montré que les forêts gérées ont en moyenne une richesse spécifique – nombre d’espèces – de 29 % moins grande que celle des forêts non gérées (Chaudhary et al. 2016). Ainsi, les plantations établies pour la production de bois sont les moins diversifiées avec  un nombre d’espèces réduit de 40 % par rapport aux forêts non gérées. Ce qui n’est guère surprenant lorsque l’on sait que la quasi-totalité des plantations sont des monocultures.

Les modes de gestion sont également très importants en terme d’impact sur la biodiversité. Une coupe claire, qui consiste à raser intégralement une zone, diminue le nombre d’espèces présentes en forêt de 22 %.  La sélection conventionnelle en forêt tropicale, qui implique de ne couper que les arbres les plus grands et de meilleure qualité, le réduit de 13 %. Au contraire, la gestion par rétention – qui consiste à laisser sur-place quelques groupes d’arbres – ou encore, la sélection en forêt tempérée ou boréale – qui ne coupe que les arbres matures, créant des différences d’âge entre les individus  et l’exploitation à faible impact – qui revient à sélectionner chaque arbre à abattre et guider sa chute pour en limiter les dégâts, dans le cadre d’un plan précis –  altèrent beaucoup moins la biodiversité (Chaudhary et al. 2016).

 

“Gérer la forêt, c’est en modifier la structure d’âge des arbres, favoriser certaines essences, changer sa température, sa luminosité, son humidité, … des perturbations qui se répercutent sur tout l’écosystème”

 

Gérer la forêt, c’est en effet modifier la structure d’âge des arbres, favoriser certaines essences, mais aussi changer sa température, sa luminosité ou encore son humidité. Tous ces paramètres influent sur les êtres vivants qui la peuplent. Les perturbations se répercutent alors sur tout l’écosystème. Ainsi, des coléoptères, champignons, lichens et mousses participent à la décomposition du bois mort et dépendent de sa présence. Les souches et les branches coupées ou cassées forment pour eux des abris importants, mais également des moyens de déplacement ou des sites de nidification et d’alimentation pour d’innombrables oiseaux et mammifères. Dans les forêts boréales de Scandinavie, le retrait des résidus de bois sur le sol a réduit le nombre d’espèces de coléoptères (Gunnarsson et al. 2004) et affecté les espèces « spécialistes », dépendantes de ressources particulières (Nittérus et al. 2007). En effet, ces éléments, de moindre qualité pour l’industrie, sont de plus en plus souvent récoltés afin de produire de l’énergie ou bien des matériaux transformés comme le papier et les panneaux de particules. Pourtant, mieux vaudrait les laisser dans la forêt afin qu’ils jouent leur rôle pour la biodiversité (Bouget et al. 2012).

 

En attendant de pouvoir déterminer l’impact réel des labels FSC et PEFC sur la biodiversité, ceux-ci permettent tout de même à chacun d’encourager des pratiques plus durables dans ses achats de meubles en bois ou de papier (van Kuijk, Putz & Zagt 2009).

 

Le Forest Stewardship Council (FSC), association à but non lucratif créée en 1993 par des associations de protection de l’environnement, des commerçants et producteurs de bois et d’autres parties prenantes, offre un cahier des charges international. Initialement conçu pour les forêts tropicales, le label FSC s’applique désormais également aux forêts boréales et tempérées, et il se décline en trois catégories selon les produits : « 100 % issu de forêts bien gérées », « Mixte – papier issu de sources responsables » (mélange de bois issu de forêts FSC et de matériaux recyclés) et « Recyclé – fabriqué à partir de matériaux recyclés ».

 

Le Programme for the Endorsement of Forest Certification schemes (PEFC), fondé par des propriétaires forestiers européens en 1999, reconnaît quant à lui un ensemble de standards dont chacun est défini à l’échelle d’un pays.

 

En 2014, les forêts certifiées PEFC et FSC représentaient respectivement 6,3 % et 4,5 % des forêts du monde. Les forêts ne sont pas contrôlées directement par le FSC ni par le PEFC, mais par des organismes certificateurs indépendants. Les audits sont réalisés, pour chaque exploitation, tous les ans (FSC) ou bien de façon aléatoire (PEFC).

 

[Nouvelle synthèse] Les données de la biodiversité : biais taxonomiques en lien avec les préférences sociétales

La FRB poursuit sa série de synthèses sur le paradoxe de la connaissance avec cette deuxième synthèse.

 

À l’heure où l’on estime que plus de 99% des espèces vivant sur terre sont encore inconnues, peu étudiées ou ignorées, une équipe de recherche menée par Julien Troudet a récemment publié dans la revue Scientific Reports une étude cherchant à comprendre pourquoi certaines espèces étaient plus étudiées que d’autres.

 

Alors que l’on estime à 11 millions le nombre total d’espèces peuplant notre planète, seules 1,4 millions d’entre elles sont décrites. La majorité – plus de 99% – reste toujours inconnue, peu étudiée ou ignorée. C’est ce qu’on appelle un biais taxonomique, autrement dit le fait que certaines espèces, animales ou végétales, soient particulièrement bien connues des scientifiques (et du grand public) alors que d’autres organismes nous sont totalement inconnus.

Bien, qu’omniprésent dans la recherche sur la biodiversité, ce biais est peu étudié, peu compris et donc peu ou pas pris en compte dans les conclusions de la recherche alors même qu’il a été scientifiquement démontré que les espèces rares, petites ou non charismatiques, jouent parfois un rôle essentiel dans les écosystèmes.

Ne pas les considérer, par manque de connaissances, représente une entrave à la compréhension globale de la biodiversité à l’échelle mondiale, nuit à la mise en place de plans de conservation efficaces et ralentit la découverte de nouveaux produits ou propriétés chez les espèces sauvages.

Action n°8 : Je repense ma consommation de viande

Sur Terre, si l’on considère la masse totale des êtres vivants, sept oiseaux sur dix sont des volailles, et six mammifères sur dix appartiennent à la catégorie du bétail – principalement bovin et porcin (Bar-On Philips & Milo, 2018). Un constat saisissant et révélateur du poids de l’élevage au niveau mondial, en particulier pour la viande1. Tous les ans, plus de 65 milliards d’animaux domestiques sont abattus dans le monde, dont 1 milliard en France. Dès la fin de la seconde guerre mondiale, l’artificialisation, l’industrialisation et l’intensification ont touché l’ensemble des modes de production des aliments. Ainsi, la production globale de viande a quintuplé dans la deuxième moitié du XXe siècle, atteignant près de 330 millions de tonnes en 2016 (FAO, 2018). Et si la consommation a néanmoins baissé depuis quelques années en France, avec 84 kg par personne et par an (FranceAgriMer, 2018), ce n’est pas le cas dans les pays en transition, qui tendent à rattraper les tonnages consommés dans les pays du nord.

 

Parmi les alternatives à des régimes riches en produits carnés, outre les régimes de type végétarien (sans viande) et végétalien (sans aliments d’origine animale, y compris lait, œufs et leurs dérivés), le « flexitarisme » consiste à manger moins de viande mais à en privilégier la qualité. En effet, les cycles de production, plus lents dans les pâturages extensifs, ne sont pas suffisants pour que chacun puisse en consommer plus de deux à trois fois par semaine. Du point de vue de la santé, ce rythme correspond aux recommandations nutritionnelles de ne pas dépasser 500 grammes de viande rouge par semaine (ANSES2, 2017). Qu’il s’agisse de viande ou d’alternatives végétales, il est également possible de choisir de consommer des produits labellisés (agriculture biologique) ou issus de la vente directe à la ferme.

 

“L’élevage occupe 70 % de toutes les terres agricoles et 30 % de la surface terrestre globale, et motive une grande partie de la déforestation en Amazonie.”

 

Ces perspectives de changement du comportement alimentaire sont d’autant plus cruciales que la production de viande à grande échelle accapare les terres. À l’heure où la biodiversité subit la perte et la dégradation des habitats naturels, les animaux domestiques pâturent sur plus d’un quart de la surface des continents (hors glaciers), et un tiers des terres arables sont consacrées à cultiver leur alimentation. Au total, l’élevage occupe 70 % de toutes les terres agricoles et 30 % de la surface terrestre globale, et motive une grande partie de la déforestation dans des régions comme l’Amazonie (Steinfeld et al., 2006). Toutefois, cette activité constitue un moyen de subsistance important dans des territoires impropres à la culture de plantes comestibles pour l’Homme. En l’absence de grands herbivores, il s’agit aussi d’un mode de gestion de l’espace qui entretient des milieux ouverts, notamment en montagne.

 

“En moyenne, produire 1 kg de viande de bœuf revient à émettre plus de 46 kg d’équivalents CO2 dans l’environnement.”

 

Le pâturage trop intensif contribue néanmoins à la compaction et à l’érosion du sol, la dégradation des terres menaçant aujourd’hui directement la vie de plus de 3,2 milliards d’êtres humains (IPBES, 2018). En outre, l’élevage représente plus de 14 % des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial (Gerber et al., 2014) et 12 % en France (Peyraud, 2011). Ce secteur d’activité émet notamment du méthane, issu de la fermentation dans l’estomac des animaux lors de leur digestion, et du protoxyde d’azote, issu de la fertilisation des champs de blé, de maïs et de soja destinés à nourrir les animaux. En moyenne, dans le monde, produire 1 kg de viande de bœuf revient à émettre plus de 46 kg d’équivalents CO2 dans l’environnement (Gerber et al., 2014). Un chiffre deux à quatre fois plus bas en France et qui dépend fortement du mode d’élevage (Peyraud, 2011), mais toujours plus élevé pour la viande que pour les céréales, les légumes ou les œufs.

 

En plus de son rôle dans le changement climatique, l’élevage contribue à la disparition des  espèces sauvages par l’accaparement des ressources en eau. D’après l’Institut de l’UNESCO pour l’éducation relative à l’eau, en comptant l’eau bue par les animaux ainsi que le volume utilisé pour cultiver leurs aliments, il faut plus de 15 400 litres pour obtenir un kg de viande bovine, la plus gourmande en eau (Mekonnen & Hoekstra, 2010) [soit cinq à dix fois plus que pour les céréales, les légumes et les œufs], ou encore 550 litres d’eau, hors eau de pluie [soit 2,5 fois plus que pour les céréales] (Peyraud, 2011). Un chiffre plus faible lorsque l’animal se nourrit exclusivement d’herbe sur un terrain non irrigué. La production intensive de viande est également susceptible de générer des pollutions (voir encadré ci-contre).

 

“Il faut plus de 15 400 litres d’eau pour obtenir un kg de viande bovine, ou 550 litres hors eau de pluie.”

 

En compilant et en analysant 63 études scientifiques, des chercheurs britanniques ont identifié 14 régimes alimentaires qui réduiraient potentiellement l’occupation des sols et les émissions de gaz à effet de serre de 70 à 80 %, et diminueraient l’usage d’eau de moitié (Aleksandrowicz et al., 2016). Une alimentation végétarienne ou végétalienne serait ainsi bénéfique, de même que la substitution partielle de la viande et du lait par des produits d’origine végétale tels que les légumineuses (haricots, par exemple). Ces dernières ont l’avantage de contenir les acides aminés essentiels complémentaires de ceux renfermés par les céréales et nécessaires à un bon équilibre alimentaire. Or, leur empreinte écologique sur les ressources en eau est six fois plus faible que celle des protéines bovines (Mekonnen & Hoekstra, 2010).

 

“14 régimes alimentaires, végétarisme, végétalisme et flexitarisme, réduiraient l’occupation des sols et les émissions de gaz à effet de serre de 70 à 80 % et diminueraient l’usage d’eau de moitié.”

 

Cependant, d’autres chercheurs rappellent qu’évaluer la performance environnementale des régimes est complexe, puisqu’il faut prendre en compte les changements d’usage des terres, le stockage de carbone par le sol, et surtout, la variété des aliments consommés et la diversité des systèmes agricoles (Ridoutt, Hendrie & Noakes, 2017).

 

Une étude allemande a également démontré que le comportement alimentaire est influencé par les émotions, par les normes sociales et par la dissonance cognitive, c’est-à-dire lorsque les savoirs et les valeurs d’une personne sont en contradiction avec ses actes (Stoll-Kleeman & Schmidt, 2017). L’élevage et la consommation de viande font aussi partie des traditions culturelles dans de nombreux territoires. Les régimes diminuant ou excluant les produits carnés seraient donc plus faciles à adopter dans une société les ayant déjà intégrés dans ses pratiques ou son histoire, ou lorsque l’offre commerciale en alternatives attractives et équilibrées est suffisante.

 

Les pollutions de l’eau générées par l’élevage

La production intensive de viande est susceptible de générer des pollutions. Avec les effluents domestiques, les effluents agricoles constituent l’une des causes majeures des proliférations d’algues vertes (ou ulves) sur nos côtes. Les nutriments ingérés par les animaux se retrouvent dans leurs déjections, épandues dans les champs sous forme de fumier ou de lisier. Lorsqu’ils sont en excès, ces nutriments, notamment l’azote et le phosphore, ne sont pas absorbés par les plantes et se retrouvent soit dans les nappes phréatiques, soit dans les rivières, entraînés par les pluies ou par l’érosion des sols. Les rivières enrichissent alors l’océan, favorisant le développement excessif des algues vertes qui viennent ensuite s’échouer sur les plages (Pinay et al., 2017).

Par leur présence excessive, ces algues impactent la biodiversité en causant la disparition de certaines espèces de mollusques, de vers marins et de poissons. En émettant des gaz toxiques, méthane et hydrogène sulfuré, elles nuisent aussi aux activités telles que la conchyliculture et, potentiellement, à la santé humaine. Les écosystèmes ainsi affectés peuvent basculer brutalement dans un état difficilement réversible. La forte densité des cheptels, notamment de porcs et de volailles en Bretagne, accentue le processus (Pinay et al., 2017).

 

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1 L’action ici présentée est focalisée sur la viande d’animaux terrestres et exclut donc les poissons et autres organismes aquatiques, qui font l’objet d’une action distincte.

2 Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail

Action n°7 : Je jardine sans pesticides

Près des ¾ des Français possédant un terrain jardinent régulièrement (Ifop / MEEDDM, 2010). Or, depuis janvier 20171, les collectivités locales et les établissements publics n’ont plus le droit d’utiliser de pesticides de synthèse pour entretenir les espaces verts dont ils ont la responsabilité2. Ainsi, en attendant l’interdiction de l’usage de ces substances par les jardiniers amateurs en 2019, ces derniers constituent la principale source de pesticides en milieu urbain. Une étude basée sur des données de sciences participatives s’est intéressée aux insectes qui visitent les fleurs des jardins privés. Selon celle-ci, les insecticides et les herbicides ont un impact négatif sur l’abondance des papillons et bourdons : les premiers atteignent directement les pollinisateurs, tandis que les seconds agiraient de façon indirecte en diminuant la disponibilité en ressources – nectar et pollen (Muratet & Fontaine, 2015).

 

« Les pesticides bio nuisent moins à la biodiversité, mais tout dépend des doses utilisées »

 

Pour préserver la biodiversité, serait-il alors préférable d’utiliser des pesticides autorisés en agriculture biologique ? Si ces produits nuisent moins à la biodiversité par rapport à leurs équivalents conventionnels, cela dépend toutefois étroitement des doses utilisées. Le cuivre de la bouillie bordelaise, par exemple, s’accumule dans les sols. Si l’on manque encore d’études sur son utilisation dans les jardins des particuliers, des travaux existent dans le cas des territoires agricoles. D’après l’expertise scientifique collective (ESCo) menée par l’Inra et par l’Institut technique de l’agriculture biologique (Inra / Itab, 2018), les sols viticoles européens contiennent jusqu’à 500 mg/kg de cuivre, contre 3 à 100 mg/kg dans les sols naturels. Les plantes cultivées peuvent alors en pâtir, de même que la biodiversité des sols : le cuivre fortement concentré nuit aux communautés de microbes et aux collemboles, des hexapodes proches des insectes.

 

Alors comment vaincre les ravageurs des cultures sans pesticides ? Le contrôle biologique peut faire partie des solutions, en utilisant des substances naturelles, comme le pyrèthre, insecticide extrait des chrysanthèmes, ou en favorisant des espèces « auxiliaires » qui parasitent ou consomment les ravageurs. Coccinelles, chrysopes, syrphes (mouches à bandes jaunes et noires), micro-guêpes, hérissons, vers nématodes sont d’utiles auxiliaires de culture. Il est possible d’en élever certains, comme les coccinelles, puis de les relâcher, mais sans certitude qu’ils resteront dans un lieu donné. En revanche, adapter le jardin et sa gestion pour qu’il leur soit favorable permet d’inciter les auxiliaires à venir chez soi et à y rester. Reste alors à diversifier les plantes de nos espaces extérieurs, et à former des réseaux de balcons et de jardins entre lesquels les organismes circulent librement.

 

« Des espèces « auxiliaires », coccinelles, chrysopes, syrphes ou hérissons, parasitent ou consomment les ravageurs »

 

D’autres solutions fondées sur l’observation des milieux s’avèrent aussi prometteuses. Des chercheurs suédois (Ninkovic et al., 2013) ont illustré la façon dont le comportement des ravageurs varie en présence de leurs prédateurs. Ainsi, les pucerons se laissent tomber au sol pour échapper aux coccinelles. En effet, ces dernières laissent derrière elles une trace chimique, telle une odeur, que détectent leurs proies. Les scientifiques ont donc placé des pucerons du merisier à grappes (Rhopalosiphum padi, un ravageur de céréales) au centre de boîtes de pétri dont seul un côté avait été mis en contact avec une ou plusieurs coccinelles à sept points (Coccinella septempunctata, l’espèce la plus commune en Europe). Il y avait alors significativement moins de pucerons du côté fréquenté par les coccinelles, un comportement d’évitement plus ou moins fort selon le nombre et le sexe des coccinelles ayant laissé leur odeur dans la boîte. La perspective de ce résultat permettrait d’envisager un jour de traiter les jardins et les cultures avec des odeurs de prédateurs.

 

Des techniques agricoles innovantes comme la permaculture visent également à cultiver autrement, sans produits de synthèse et sans utilisation de carburants fossiles (Guégan & Leger, 2015). Le concept de permaculture, développé dans les années 1970 par les australiens Mollisson et Holmgren, est issu de l’écologie scientifique et s’applique de façon concrète sur le terrain. Ses méthodes consistent à aménager et à piloter les écosystèmes dans une vision globale du site, de son fonctionnement et de sa dynamique, et ce en accord avec des aspirations sociales, écologiques et économiques. Des outils tels que ceux de la permaculture pourraient être adaptés aux jardins ou espaces verts urbains, afin d’élargir encore le champ des possibles pour jardiner sans pesticides.

 

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1 Plan français Ecophyto II, loi Labbé du 06 février 2014 et article 68 de la loi de transition énergétique.

2 Avec une exception pour certains espaces à contraintes particulières comme les installations électriques.

Chercheurs et gestionnaires d’espaces naturels protégés : des liens à construire

La FRB a mis en place en 2015 un groupe de travail “Espaces naturels protégés et recherche” associant ses deux conseils de gouvernance : le Conseil d’orientation stratégique (Cos) et le Conseil scientifique (CS). Dans le cadre de ce groupe de travail, une enquête a été menée afin de mieux connaître et faire connaître les collaborations gestionnaires/chercheurs et leur implication dans le développement des connaissances.

 

Un dépliant a également été conçu, sur la base de la publication, et met en avant des recommandations visant à conforter les espaces naturels protégés en tant que sites potentiels d’observation et d’analyse des rapports des sociétés à la nature. Elles ont également comme objectif d’en faire des sites références “sentinelles” où réaliser des suivis sur le long terme.

 

La publication et le dépliant sont consultables dans les ressources ci-dessous. 

En 2018, le classement de Shanghaï par discipline honore à nouveau la recherche française en écologie

Dans l’ensemble Sciences naturelles, il existe un thème Écologie qui regroupe les catégories du “Web of Science” : conservation de la biodiversité et écologie. Et c’est là que toutes celles et ceux qui espèrent que la recherche française, de par ses qualités, pourra aider à préserver et à utiliser plus durablement la biodiversité peuvent se réjouir, car le classement met à l’honneur plusieurs universités françaises : (http://www.shanghairanking.com/Shanghairanking-Subject-Rankings/ecology.html)

 

  • Au premier rang mondial, l’université de Montpellier avec un score total de 290,0 (2e en 2017 avec 279,6 ; juste derrière l’université d’Oxford).
    Montpellier est devant UC Davis (3e avec un score de 278,8), UC Berkeley (4e avec un score de 271,0) et loin devant Cambridge (14e avec un score de 241,3) ou Cornell (21e avec un score de 234,4) !
  • Au 23e et 24e rang, on retrouve les universités Paul-Valery Montpellier 3 et Montpellier SupAgro.
  • Au 31e rang, on trouve l’École Pratique des Hautes Études.
  • Parmi les ex-aequo des 51-75e rangs : l’Université Paul Sabatier (Toulouse 3), l’Université Grenoble Alpes et l’Université de Savoie.
  • Parmi les ex-aequo des 76-100e rangs : AgroParisTech, l’École nationale Formation Agronomique et l’université de La Sorbonne.
  • Parmi les 101-150e rangs, on trouve l’École des Ponts ParisTech et l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines.

 

Cela fait 10 établissements français parmi les 100 premiers mondiaux du domaine (contre 8 l’an passé).

La FRB tient à féliciter les scientifiques de toutes ces universités (et des UMR qui leur sont associées) qui portent haut les couleurs de la recherche française et bien évidemment ceux de l’université de Montpellier, qui passe avec brio à la tête des plus grandes universités mondiales pour la recherche en écologie.

Action n°6 : Je reste sur les « sentiers battus »

Que se passe-t-il pour une plante lorsqu’elle se fait marcher dessus ? La question peut sembler triviale, et pourtant elle fait l’objet de recherches scientifiques. Car dans les milieux les plus fragiles, notamment en montagne, toute activité humaine influence les écosystèmes. D’après une analyse qualitative de la littérature scientifique consacrée à l’impact du piétinement sur la végétation montagnarde (Martin & Butler 2017), les plantes les moins résistantes sont les arbustes qui, par leur taille, se retrouvent facilement sous les semelles des promeneurs mais dont la croissance est moins rapide que celle des herbes graminées (Yorks et al. 1997; Hill & Pickering 2009 dans Martin & Butler 2017). En marchant sur les plantes, les randonneurs les cassent, les écrasent et parfois les déracinent. Si certaines repoussent, d’autres meurent. Les plantes piétinées sont, en moyenne, moins hautes, et possèdent des feuilles moins grandes. Leur activité de photosynthèse est fragilisée et, par voie de conséquence, leur production de réserves nutritives également (Pickering & Growcock 2009 dans Martin & Butler 2017). En outre, elles produisent moins de graines, ce qui nuit à leur reproduction et donc, potentiellement, à la survie de leur espèce (Rossi et al. 2006, 2009 dans Martin & Butler 2017).

 

“La compaction du sol conduit au ruissellement des eaux à la surface, participant à l’érosion”

 

Si un piétinement modéré peut favoriser certaines plantes en éliminant celles avec lesquelles elles étaient en compétition, en revanche, le nombre total d’espèces observées – appelé richesse spécifique – diminue (Cole 2004). Le piétinement compacte également le sol dont la porosité se trouve réduite. En effet, le sol est à la fois composé de matière, mais aussi de vides appelés « pores », par lesquels l’eau de pluie s’infiltre. La compaction du sol conduit donc au ruissellement des eaux à la surface du sol qui emportent avec elles des particules de sol, participant ainsi à l’érosion. Ce phénomène est accéléré, en milieu montagnard, par la pente (Martin & Butler 2017). Des sols plus compacts sont aussi moins favorables à la germination et à la croissance de certaines plantes, puisque leurs racines peinent à circuler pour trouver des nutriments (Alessa & Earnhart 2000 dans Cole 2004). Par contre, ils en favorisent d’autres comme le rumex, la renoncule rampante, le pissenlit ou le chardon des champs (Ducerf 2013).

 

“La prévalence des maladies atteignant les coraux de Koh Tao est trois fois plus élevée dans les récifs régulièrement explorés par les touristes”

 

Dans l’eau aussi, les voyageurs causent des dégâts en s’éloignant des sentiers sous-marins ou en fréquentant des écosystèmes fragiles sans contrôle. La plongée sous-marine ainsi que le snorkeling ou randonnée palmée peuvent nuire aux récifs coralliens. Si les effets directement destructeurs de ces activités sont largement documentés par les scientifiques au moins depuis les années 1980, des travaux plus récents s’intéressent à des impacts indirects et moins évidents. Ainsi, des chercheurs australiens (Lamb et al. 2014) ont montré que la prévalence des maladies atteignant les coraux de l’île thaïlandaise de Koh Tao était trois fois plus élevée dans les récifs régulièrement explorés par les touristes que dans les récifs moins exposés. Et ce, en particulier pour une affection appelée SEB (skeletal eroding band), à laquelle les coraux abîmés sont plus vulnérables lorsqu’ils se trouvent dans des zones où la fréquentation est forte. Pour les auteurs, cela indique l’existence de facteurs de stress additionnels, causés par la randonnée palmée et la plongée, qui facilitent la progression de cette maladie. Limiter le nombre de visiteurs autorisés dans les espaces les plus sensibles s’avère donc parfois nécessaire. Pour préserver la biodiversité, tout particulièrement dans les aires protégées, mieux vaut rester sur les « sentiers battus », qu’ils soient terrestres ou marins.

Action n°5 : Je participe à un suivi de la biodiversité

« Je compte les papillons. C’est un peu comme une chasse au trophée, alors moins j’utilise d’insecticides, plus j’ai de chances d’en voir ». Ce témoignage provient d’une enseignante francilienne impliquée dans l’Opération papillons, un programme de sciences participatives lancé en 2006 par le Muséum national d’Histoire naturelle et l’association Noé dans le cadre de Vigie-Nature et qui a déjà rassemblé plus de 10 000 bénévoles. De tels programmes servent aux chercheurs en écologie à analyser un grand nombre de données recueillies selon des protocoles standards, et donnent lieu à des travaux scientifiques. Par exemple, l’Opération papillons a permis d’étudier les effets de l’urbanisation, de l’utilisation de pesticides dans les jardins privés et de l’aménagement du paysage sur les populations de lépidoptères (Muratet & Fontaine 2015). Mais leur point fort réside ailleurs : mieux connaître la biodiversité pourrait conduire à la protéger davantage.

 

“Un cercle vertueux : Plus les observateurs identifient les papillons, plus ils y font attention, et mieux ils les reconnaissent”

 

Selon une étude du Muséum national d’Histoire naturelle (Cosquer et al. 2012), 85 % des observateurs de papillons interrogés disent avoir appliqué des pratiques de jardinage bénéfiques aux lépidoptères, comme la plantation d’espèces de fleurs nourricières, la réduction du recours aux pesticides et de la fréquence de la tonte, ou encore la création de friches. Si les citoyens impliqués dans les suivis préservent les organismes qu’ils répertorient, cela a pour effet collatéral de biaiser les données. Cependant, ce biais peut-être pris en compte afin de garantir la rigueur scientifique. Si la plupart des contributeurs n’avaient aucune connaissance des papillons avant de commencer à les compter, leur participation à l’Opération leur a permis d’en acquérir et de devenir plus attentifs à leur environnement. Ils ont également pris conscience de l’appartenance de ces insectes à tout un écosystème, riche et dynamique. En outre, plus les observateurs sont capables d’identifier les papillons, plus ils y font attention, et plus ils parviennent à les reconnaître : un véritable cercle vertueux.

 

Comment tester si la contribution aux sciences participatives améliore les capacités d’observation ? Cette question a fait l’objet d’un article dans la revue Plos One (Kelling et al. 2015). eBird est un programme de suivi des oiseaux à l’échelle mondiale créé par le Cornell lab of ornithology aux États-Unis, dans lequel les observateurs remplissent et soumettent à une base de données en ligne la liste des oiseaux qu’ils ont repérés et identifiés en un temps et un lieu donnés. Or, à mesure du temps passé à observer les oiseaux sur un lieu, le nombre d’espèces listées par chaque participant augmente, jusqu’à un maximum qui correspond à la totalité des espèces présentes autour de lui. Mais la vitesse de cette accumulation varie, indiquant les compétences de chacun. Conformément à l’hypothèse des chercheurs, les différences entre les participants sont plus fortes dans le cas des oiseaux les plus discrets. Ils ont ainsi mis en évidence qu’une participation accrue à eBird augmentait cette vitesse, et donc les capacités d’observation.

 

Opération papillons, Observatoire des bourdons, Sauvages de ma rue… autant d’outils pour aider les scientifiques à suivre la biodiversité au cours du temps”

 

Opération papillons, mais aussi Opération escargots, Observatoire des bourdons, SPIPOLL (suivi photographique des insectes pollinisateurs), Sauvages de ma rue (plantes), Oiseaux des jardins et BioLitt (observatoire du littoral) constituent autant d’outils pour aider les scientifiques à comprendre et surtout à suivre la biodiversité au cours du temps, tout en transformant notre regard sur celle-ci. De nouveaux programmes de sciences participatives utilisent même des applications sur smartphone, à l’instar de BirdLab du MNHN et de NaturaList de la LPO. S’impliquer dans l’un d’entre eux est un excellent point d’entrée pour mieux comprendre et mieux aimer la biodiversité.

Action n°3 : Je cultive des plantes favorables à la biodiversité

En près de trois décennies, les populations d’insectes volants ont chuté d’environ 80 % en Allemagne. Cette situation probablement très similaire à celle de notre pays a été dévoilée par une étude internationale en 2017 (Hallmann et al. 2017). Si l’agriculture est principalement mise en cause à travers l’usage de pesticides et d’engrais de synthèse, la destruction et la dégradation des habitats de façon plus large figurent en bonne place parmi les facteurs impliqués dans les pertes de biodiversité tant au niveau mondial qu’européen (IPBES 2018). Selon une étude fondée sur des données de sciences participatives (observatoire des papillons des jardins du Muséum national d’Histoire naturelle), l’urbanisation diminue fortement le nombre d’espèces et l’abondance des papillons (Fontaine et al. 2016). Mais à l’échelle locale, nos jardins et balcons pourraient changer la donne.

 

En effet, les plantes nectarifères et pollinifères produisent respectivement du nectar et du pollen. Aussi dites “mellifères” – car les abeilles domestiques peuvent transformer leur nectar en miel – elles favorisent également d’autres pollinisateurs comme les papillons. Les auteurs de cette étude (Fontaine et al. 2016) ont montré que les espèces de papillons les plus affectées par l’urbanisation étaient aussi les plus sensibles aux pratiques de jardinage. Planter des végétaux riches en nectar peut donc aider ces espèces vulnérables en contrebalançant en partie les effets délétères de l’urbanisation. Centaurées, lavande, ronces, framboisier, valériane, trèfles, lierre et plantes aromatiques forment alors des oasis pour les papillons dans un paysage globalement défavorable. D’autres plantes peuvent même être absolument indispensables lorsque l’espèce de papillons leur est inféodée, comme l’ortie, essentielle à des papillons tels que la petite tortue (Aglais urticae), le vulcain (Vanessa atalanta) ou, dans une moindre mesure, le Robert-le-Diable (Polygonia c-album). En revanche, le buddleia, une espèce exotique envahissante, attire les papillons mais ne leur offre pas autant de ressources alimentaires que les plantes citées précédemment.

 

“Les fleurs discrètes du lierre regorgent de nectar et de pollen avant l’hiver.”

 

Si de nombreuses plantes nectarifères et pollinifères exhibent des fleurs colorées ou parfumées telles que les chèvrefeuilles, la lavande, les bleuets et les digitales, d’autres essences parfois décriées recèlent de surprenants bienfaits. Ainsi, le lierre, une plante à la mauvaise réputation, fleurit en automne. Ses fleurs discrètes regorgent de nectar et de pollen avant l’hiver. Deux chercheurs britanniques se sont penchés sur le sujet en 2013 (Garbuzov & Ratnieks 2013). Outre les abeilles domestiques, dont près de 90 % du pollen collecté provenait du lierre, cette plante nourrit aussi une grande diversité de pollinisateurs sauvages. Parmi eux figurent des bourdons, des guêpes, des papillons et surtout des syrphes, ces mouches parfois confondues avec les guêpes dont elles imitent la forme et les bandes noires et brunes. En outre, les oiseaux affectionnent particulièrement les baies du lierre.

 

D’autres chercheurs britanniques ont mis en évidence la préférence des bourdons pour des espèces végétales méconnues du public, à l’instar de la ballote, ou peu appréciées par les jardiniers, à l’image du lamier blanc – souvent pris à tort pour une ortie et pourtant non urticant (Carvell et al. 2006). D’après leur inventaire, trois quarts des plantes fréquentées par ces insectes sont en déclin au niveau local, notamment les espèces les plus importantes comme le trèfle des prés (Carvell et al. 2006). Si les prairies non semées – qui se régénèrent naturellement – offrent parfois aux bourdons des ressources plus abondantes, celles qui sont entretenues selon un standard environnemental contiennent des plantes qui fleurissent plus tôt dans l’année, essentielles aux reines qui partent fonder leur nid (Lye et al. 2009). Chacun pourrait donc, dans son jardin, agir pour les pollinisateurs en favorisant deux types d’espaces complémentaires : des zones où l’on sème des plantes qui leur sont utiles, et d’autres laissées libres d’évoluer (friches).

 

“Jardins et balcons forment un corridor écologique pour les graines, oiseaux, arthropodes et petits mammifères.”

 

En plus des ressources alimentaires qu’elles offrent aux pollinisateurs, les plantes peuvent entrer dans un fonctionnement écologique à l’échelle des paysages. Les parcs urbains constituent par exemple des ensembles d’habitats dans lesquels des espèces animales et végétales vivent. Les jardins et balcons, adjacents ou proches les uns des autres, peuvent aussi former un «  corridor » permettant aux graines, oiseaux, arthropodes et petits mammifères de passer d’un ensemble d’habitats à un autre. Le tout forme un réseau connecté, parfois indispensable au bon équilibre écologique de ces milieux fragmentés par les activités humaines. En étudiant les araignées et les coléoptères dans quatre villes franciliennes (Vergnes et al. 2012), des chercheurs du Muséum national d’Histoire naturelle ont montré, en particulier pour l’une des familles de coléoptères étudiées, que le nombre d’espèces et l’abondance étaient moins élevés dans les jardins isolés que dans ceux connectés à un corridor. Ils ont ainsi mis en évidence le rôle des corridors écologiques pour maintenir la biodiversité « ordinaire » dans des paysages très fragmentés.

 

À l’heure où plus de la moitié de la population mondiale vit dans les villes, où les campagnes s’uniformisent du fait de l’intensification agricole et où la biodiversité s’effondre, nos espaces verts, jardins, balcons ou terrains privés pourraient devenir des « oasis » de biodiversité (dont l’association Humanité et Biodiversité s’est fait le porte-parole avec les Oasis Nature, rejoignant ainsi l’initiative des Refuges LPO initiée en 1921) qui permettraient à celle-ci de s’adapter, au moins pour partie, aux pressions anthropiques croissantes.

 

Valérianes (en haut à gauche), centaurées comme le bleuet (en haut au centre), lavandes (en bas à gauche), fleurs de lierre (en bas au centre) et ballote (à droite) attirent les papillons, les abeilles, les bourdons, les syrphes, etc. Avec une diversité de plantes sur les balcons et dans les jardins, chaque pollinisateur y trouve son compte.

Plan d’action 2018-2021

Le Plan d’action de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) pour la période 2018-2021 s’articule autour de 3 objectifs et six sous-objectifs à atteindre d’ici à 2021. Étroitement liés, ces objectifs sont un ensemble cohérent et homogène qui confère à la FRB un cadre structurant, lisible, ciblé et déclinable en projets et activités opérationnels pour les quatre années 2018 à 2021. 

 

Consultez le document complet dans les ressources ci-dessous. 

Fronts de sciences 2018

Quelles sont les nouvelles avancées de la recherche sur la biodiversité ?

Quels sont les obstacles qu’elle rencontre ?

Y a-t-il des domaines qui n’ont encore jamais été explorés ?

 

Telles sont les questions que s’est posé le conseil scientifique de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) dans sa nouvelle publication intitulée “Fronts de sciences 2018”, téléchargeable ci-dessous.

 

 

Présenté sous forme de fiches, ce nouveau rendez-vous éditorial se poursuivra chaque année. Il vise avant tout à donner un aperçu de sujets en plein développement ou d’enjeux appelant de nouvelles recherches, ainsi qu’à éclairer l’actualité de la recherche sur la biodiversité pour un public non spécialiste.

La FRB partenaire de Act for NAture

Alors que Nicolas Hulot vient d’annoncer l’élaboration d’un Plan interministériel pour la biodiversité, que des échéances internationales majeures sur la biodiversité se profilent et que le grand public attend des mesures concrètes, l’association française des Entreprises pour l’Environnement (EpE), organise avec ses partenaires le 10 juillet prochain, act4nature, un événement de haut niveau, sur invitation exclusivement, pour affirmer l’engagement de nombreuses entreprises en faveur de la biodiversité et de la préservation de la nature.

 

Pour la première fois, plus de 60 dirigeants d’entreprises, issues de tous les secteurs et dont la moitié figurent au CAC40 ont signé un engagement précis en ce sens ; nombre d’entre eux se réuniront le 10 juillet pour les présenter à la presse et aux pouvoirs publics.

 

Autour d’EpE, cette initiative est soutenue par des partenaires de tous horizons qui ont contribué à l’élaboration d’une charte d’engagements collectifs et à l’organisation de l’évènement : des réseaux d’entreprises AFEP, MEDEF, AFHPD, C3D, Finance for Tomorrow, Global Compact France, Orée, Orse, les pouvoirs publics comme l’Agence française pour la biodiversité (AFB), des partenaires scientifiques (FRB, MNHN) et des ONG spécialistes de la nature parmi lesquelles la fondation Good Planet, la fondation pour la Nature et l’Homme, Humanité et Biodiversité, le Comité français de l’UICN, la LPO, Noé ou encore WWF-France.

L’huître creuse du Pacifique : de l’assiette à la recherche contre le cancer

Malgré leurs capacités remarquables, les ostréiculteurs français font face, depuis le début du 20e siècle, à d’importantes vagues de mortalité chez les huîtres. Le responsable ? Un virus (ostreid herpes virus 1 OsHV-1) particulièrement virulent évoluant dans l’eau de mer. Pour pallier à ce problème, il a été décidé d’importer dans les années 1970 des huîtres creuses du Pacifique (Crassostrea gigas) : une espèce particulièrement robuste vivant dans l’estran, la zone du littoral agitée par les marées.

Si cette nouvelle espèce s’est révélée plus résistante au virus sous l’eau, la mortalité dans les élevages ostréicoles est restée élevée… alors que faire ?

 

Un poste est ouvert à l’Ifremer, dans les années 2000, pour mener des recherches et tenter de mieux comprendre à la fois le fonctionnement du virus et les stratégies de défenses mises en place par l’huître. C’est ainsi que la scientifique Charlotte Corporeau, après une thèse en embryologie humaine et 8 années de recherche en biologie médicale, a commencé à s’intéresser à Crassostrea gigas. Rapidement, elle découvre que l’animal survit dans ce milieu difficile notamment en activant et désactivant un mécanisme alternatif de croissance cellulaire qui permet au mollusque de poursuivre son développement aussi bien à marée haute qu’à marée basse. La découverte est double puisque ce même mécanisme est détourné par le virus meurtrier pour son propre développement !

 

L’”effet Warburg”, c’est ainsi qu’il se nomme, se met en place dans les cellules en situation de stress et leur permet de continuer à se multiplier lorsque les conditions du milieu ne sont plus favorables. Elles n’utilisent alors plus uniquement la respiration pour se diviser, mais également la fermentation, qui nécessite beaucoup plus de glucose, mais moins d’oxygène. Cet effet est par ailleurs bien connu en médecine humaine, puisqu’il s’avère être l’une des huit caractéristiques des cellules cancéreuses. À la différence de l’huître, l’Homme est incapable de désactiver le processus, ce qui entraine la prolifération des cellules “défectueuses”.

 

Ainsi, l’huître creuse du Pacifique, importée pour la consommation, est aujourd’hui devenue une piste de recherche dans le traitement du cancer ! Comprendre comment l’animal active et désactive l’effet Warburg et quels rôles jouent les facteurs physiques comme la température sont les deux questions auxquelles va désormais tenter de répondre Charlotte Corporeau, grâce au soutien de l’Ifremer et la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer.

[Ipbes 6] Comprendre la biodiversité européenne et ses enjeux

À l’occasion du prochain rapport de l’Ipbes sur l’état de la biodiversité en Europe et en Asie Centrale, la FRB donnera chaque mois jusqu’à la sortie du rapport la parole à des chercheurs spécialistes de différents écosystèmes (marin, forestier, d’eau douce, etc.) et de disciplines aussi diverses que le droit, l’économie et la biologie de la conservation. Autant de domaines qui offrent chacun un éclairage précis sur les enjeux actuels pour la biodiversité.

Faire progresser l’écologie en intégrant des données à travers le monde

« En comprenant notre planète, nous avons la possibilité de la sauver.» soulignait récemment le scientifique E.O Wilson. À l’heure où 80 % des espèces mondiales n’ont pas encore été nommées et décrites, un long chemin reste encore à parcourir pour comprendre la vie sur Terre. Une telle compréhension dépendra non seulement de nouvelles initiatives de recherche audacieuses, mais aussi de nouvelles façons de recueillir, organiser, intégrer, visualiser et partager des données entre les disciplines, les domaines et les limites géographiques.

 

À l’occasion de la venue en France de William Michener, grand expert de la gestion de données sur la biodiversité, le Cesab (CEntre de Synthèse et d’Analyse sur la Biodiversité) de la FRB a organisé un séminaire à l’Inra mercredi 11 avril 2018. Ce séminaire a été l’occasion de réfléchir à la manière de développer les bases de données et les connaissances nécessaires pour comprendre notre planète. Les présentations, suivies d’une table ronde, porteront sur :

  • L’évolution du milieu scientifique et comment les «anciennes» et «nouvelles» données sont essentielles pour améliorer nos connaissances ;
  • L’intégration des données de manière globale et à travers les disciplines scientifiques pour comprendre et soutenir les écosystèmes de notre planète ;
  • La manière dont les approches novatrices des technologies de l’information aident à mieux comprendre la biodiversité ;
  • La transformation de la biodiversité et des mesures écologiques en informations pouvant être exploitées par les scientifiques, les gestionnaires de ressources et les décideurs.

 

Cet événement est organisé en partenariat avec le PNDB (Pôle national de données de biodiversité).

Un trésor au fond du jardin… Les mares, “points chauds” de la biodiversité

Alors que le monde change en termes de climat, de paysages, d’usage de l’eau et de politiques environnementales, les mares sont des « points chauds » de biodiversité. Elles abritent en effet une grande diversité d’espèces et de caractéristiques, ou « traits », biologiques (cycle de vie, physiologie, morphologie, comportement, préférences, etc.). En outre, elles jouent un rôle essentiel dans la fourniture de services écosystémiques.

 

L’article est consultable dans les ressources ci-dessous. 

La plénière de l’IPBES se tient du 17 au 24 mars en Colombie

Les rapports de l’IPBES, ce sont :
 
4 rapports régionaux pour évaluer la biodiversité et les contributions apportées par la nature aux populations dans les quatre régions du monde : les Amériques, l’Asie et le Pacifique, l’Afrique, ainsi que l’Europe et l’Asie centrale, c’est-à-dire le monde entier à l’exception de l’Antarctique et des zones de haute mer.
 
▪ Un cinquième rapport d’évaluation qui se concentre sur la dégradation et la restauration des terres aux niveaux régional et mondial
 
550 éminents experts internationaux issus de plus de 100 pays mobilisés
 
▪ L’analyse quasi exhaustive par les meilleurs experts de toutes les données disponibles sur la biodiversité, son état, son devenir, les pressions qu’elle subit et les solutions pour la préserver et en faire un usage durable
 
▪ Une étape majeure de la communauté scientifique pour préparer l’après Aïchi, c’est-à-dire les objectifs mondiaux pour la biodiversité post 2020
 
Le contenu des rapports sera révélé en Colombie à Medellin à partir du 23 mars.

Chaque jour et à partir du 17 mars, retrouvez nos brèves sur la plénière diffusées sur le site de la FRB et sur les réseaux sociaux.

De la pollution aux obstacles sur les cours d’eau : comment lever les barrages à la biodiversité ?

Des ruisseaux le long des jardins aux fleuves qui traversent les villes, les cours d’eau façonnent nos paysages et forment des habitats essentiels pour la biodiversité aquatique. Les milieux humides et les services qu’ils rendent ont fait l’objet d’une évaluation à l’échelle française (Efese) qui paraîtra au cours du premier trimestre 2018.

 

Jérémy Devaux, chargé de mission « Eau et milieux aquatiques » au ministère de la Transition écologique et solidaire a coordonné cette évaluation nationale et nous en présente ici, en avant-première, quelques éléments.

 

L’article est consultable dans les ressources ci-dessous. 

#ScienceDurable – Plaidoyer pour les forêts mélangées

La déforestation massive est une réalité sur l’ensemble des continents. Longtemps cantonnée aux forêts tropicales humides du bassin de l’Amazone et de l’Asie du Sud Est, elle concerne maintenant le bassin du Congo et même l’Europe, où la taïga russe est touchée. Dans son rapport de 2015 sur l’état de la ressource forestière dans le monde, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime que 3,3 millions d’hectares de forêts sont perdus chaque année, soit 6 hectares ou encore 9 terrains de football chaque minute. Les sources non gouvernementales sont encore plus pessimistes, évaluant la perte de surface forestière à 30 millions d’hectares en 2016.

 

 

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Les zones humides : des réservoirs de biodiversité à préserver

Dans le monde, 64 % des zones humides ont disparu depuis le début du XXe siècle. Si les grands projets d’infrastructures et d’urbanisation ainsi que l’intensification de l’agriculture ont conduit à l’assèchement de ces zones, nos sociétés prennent aujourd’hui un peu plus conscience de la nécessité de les préserver. Ainsi, 74 % des Français se sont montrés favorables à l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, situé sur une zone humide. A l’occasion de la journée mondiale des zones humides et en lien avec le prochain rapport de l’Ipbes sur l’état de la biodiversité en Europe, Pierre Caessteker, chargé de mission à l’Agence française pour la biodiversité (AFB), revient sur les effets bénéfiques de ces écosystèmes, essentiels au cycle de l’eau et à la biodiversité.

 

L’article est consultable dans les ressources ci-dessous. 

Consultation d’experts : les effets de la biologie de synthèse et des biotechnologies sur la biodiversité

Cette consultation de type Delphi vise à identifier des priorités et des souhaits pour le développement et le renforcement de programmes de recherche sur ces effets, les difficultés de telles recherches et les besoins précis pour les mettre en oeuvre. Cette consultation s’adresse en priorité aux chercheurs des secteurs publics et privés, mais elle est ouverte à toute personne ayant une formation scientifique qui voudrait y participer (étudiants, bureaux d’études, ONG, etc). La consultation est ouverte jusqu’au 20 avril 2018 – Vos réponses seront strictement confidentielles.

Des chimpanzés pharmaciens

Au cœur des forêts congolaises et ougandaises, les chimpanzés malades se livrent à un véritable travail de pharmacien ; ils sélectionnent avec minutie des plantes qu’ils utilisent, selon le contexte, pour nettoyer leurs plaies, réguler leur digestion ou encore soulager leurs maux. Un individu infesté par des parasites s’éloigne de façon inhabituelle de son groupe pour mastiquer de l’écorce d’Albizia, un arbre qui ne fait pourtant pas partie de son régime alimentaire habituel. Peu de temps après, il est guéri et ses selles ne présentent plus de trace du parasite.

 

Les chimpanzés ne se contenteraient pas de se soigner ; ils pourraient également prévenir les maladies. Il leur arrive ainsi de mastiquer les feuilles très amères de Trichilia rubescens, celles-ci n’ayant pourtant aucune valeur nutritive. Ces feuilles contiennent des molécules qui peuvent les protéger du paludisme. Comme les plantes médicinales peuvent s’avérer toxiques lorsqu’elles sont consommées en grande quantité, il faut donc que les chimpanzés dosent la quantité ingérée en fonction de leurs besoins, de leur condition physique et des propriétés de la plante. Dans plus d’un tiers des cas, les plantes qu’ils sélectionnent sont similaires à celles utilisées par les Hommes en médecine traditionnelle dans des contextes semblables.

 

Ces quelques exemples témoignent de la capacité des chimpanzés à choisir des plantes ou parties de plantes qui contribuent au maintien ou à l’amélioration de leur santé, et à éviter celles qui pourraient empirer leur état. Ces conclusions ont pu être formulées grâce à la mobilisation de plusieurs expertises. Les analyses vétérinaires des fèces couplées à des observations comportementales fournissent ainsi des indications précieuses sur l’état de santé des animaux. En mettant ces données en relation avec celles issues de la récolte et l’analyse botanique, biologique et chimique des plantes sélectionnées par les primates, l’équipe de recherche de Sabrina Krief a mis en évidence la capacité d’automédication chez les grands singes.

 

La consommation de plantes médicinales se vérifie même dans le cas de chimpanzés orphelins élevés par l’Homme et relâchés en milieu naturel, ce qui amène à s’interroger sur l’origine de cette capacité. L’apprentissage se fait-il par transmission de savoir entre générations ou individus d’un même groupe ? Résulte-t-il d’un phénomène de mimétisme ou d’un apprentissage individuel par essai-erreur ? Quelle est la part innée de cette capacité ? Pour tenter de répondre à ces questions, Sabrina Krief et son équipe ont mené des études comparatives chez plusieurs espèces de grands singes africains, en milieu naturel comme en captivité. Celles-ci confirment l’existence d’essai-erreur individuel mais également l’importance de la transmission sociale dans le choix des substances à activités biologiques chez les chimpanzés.

 

Cette faculté des chimpanzés à adapter leur alimentation en fonction de leur état de santé est une belle découverte en matière de comportement animal ; elle s’avère également être une source d’espoir en termes de santé humaine. A ce jour, les Hommes n’ont en effet exploré qu’environ 10% des plantes à la fois pour leurs propriétés chimiques et biologiques. L’observation des choix médicinaux des chimpanzés permet de découvrir plus rapidement des plantes aux principes actifs intéressants, qui pourraient servir à la création de nouveaux remèdes. Encore faut-il que ces mêmes hommes ne détruisent pas les forêts tropicales, trésors de biodiversité et habitat des chimpanzés, aujourd’hui menacés de disparition dans un futur proche !

La revue systématique

  • Face à l’abondance d’informations, parfois contradictoires, comment faire le tri ?
  • Sur quelles connaissances faire reposer sa décision ?
  • Quelles solutions appliquer efficacement selon les circonstances ?
  • Comment sortir des querelles d’experts et des conflits d’intérêt ?

 

Une revue systématique consiste à collecter le maximum de connaissances, en réponse à une question structurée, puis à en réaliser une évaluation critique et une synthèse afin que son utilisateur puisse se faire une idée de l’état des savoirs et décider en toute connaissance de cause.

 

Consultez ci-dessous le livre de la FRB sur la revue systématique

 

La méthode Delphi

La consultation d’experts est une méthode très courante pour obtenir des avis et des arguments pour étayer une décision. Néanmoins, le faire sans méthodologie rigoureuse expose à des critiques ou favorise les querelles d’experts.

 

La méthode Delphi a été développée pour pallier ces risques. Elle permet de consulter individuellement et de façon anonyme un grand nombre d’experts (ou de parties prenantes) sur un sujet précis, tout en garantissant la libre expression de chacun. La méthode Delphi fait appel à l’intelligence collective : chaque expert prend connaissance des avis des autres et par ce processus peut revoir ses arguments et ses positions, mais chaque avis reste anonyme et les experts n’interagissent jamais directement. Ainsi se bâtit soit un consensus, soit l’évidence d’une diversité d’avis dont le décideur pourra tenir compte.

 

Consulter ci-dessous le livret de la FRB sur la méthode Delphi.

[Tribune] La lutte contre l’érosion de la biodiversité doit être une priorité internationale

Les chercheurs et les acteurs qui, comme nous, travaillent sur la biodiversité saluent l’initiative prise par le président de la République de relancer, à travers la réunion One Planet Summit, la dynamique portée par l’accord de Paris. Au moment où il apparaît clairement que l’objectif de la limite des 1,5 °C ne pourra probablement pas être atteint, mobiliser les ­acteurs économiques pour réduire les pressions humaines responsables du changement climatique et contribuer aux processus d’adaptation constituait un impératif. Les engagements pris par les donateurs, les Etats ou des organismes comme la Banque mondiale vont dans un sens positif, et il est important que la France ait joué ici un rôle majeur.

 

A l’heure où de grands acteurs économiques commencent à se soucier fortement de l’impact de leurs activités sur la biodiversité et alors que le récent appel des 15 000 scientifiques du monde ­entier a rappelé que l’impact croissant des activités humaines compromet notre avenir, on aurait pu souhaiter que ce sommet traite à la fois de la lutte contre le réchauffement climatique et de la lutte contre l’érosion de la biodiversité.

 

A l’image d’une étude qui montre que plus de 75 % de la biomasse des insectes volants a disparu au sein d’espaces pourtant protégés en Allemagne, en vingt-sept ans, les travaux scientifiques récents soulignent tous la gravité des ­atteintes à la biodiversité. Ils montrent également qu’avec une population ­humaine en croissance la situation va empirer fortement sous les effets ­cumulés du changement d’usage des terres – au bénéfice notamment de la production agricole –, de la surexploi­tation des sols, des eaux douces et des ­poissons marins, du braconnage ­de certaines espèces remarquables, de ­l’accroissement des pollutions tant ­chimiques que physiques (plastiques et microplastiques notamment), lumineuses ou sonores, ou encore de la ­dissémination d’espèces exotiques ­envahissantes (…)

 

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Allain Bougrain Dubourg élu président du Cos de la FRB

Jeudi 7 décembre, le Conseil d’orientation stratégique (Cos) de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) a élu son nouveau président, Allain BOUGRAIN DUBOURG, et son vice président, Jean-François LESIGNE.

 

Le Cos de la FRB accueille en son sein 235 associations, entreprises, gestionnaires ou collectivités. L’ambition commune de tous ces acteurs est de contribuer à des projets de recherche qui allient préservation, exploitation responsable et valorisation durable de la biodiversité, tant en milieu terrestre que marin.

 

Dans son discours inaugural, Allain BOUGRAIN DUBOURG a dit « regretter que la biodiversité ne soit pas encore perçu comme un enjeu aussi majeur que le climat ». Allain BOUGRAIN DUBOURG a poursuivi en encourageant « les entreprises, les ONG, les gestionnaires, les collectivités rassemblés au sein du Conseil d’orientation stratégique à appuyer leur décision sur le respect du droit et sur la prise en compte des meilleures connaissances scientifiques disponibles. La FRB est un lieu original pour éclairer la décision. »

 

Allain Bougrain-Dubourg élu président du Cos, Jean-François Lesigne vice-président

Jeudi 7 décembre, le Conseil d’orientation stratégique (Cos) de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) a élu son nouveau président, Allain Bougrain Dubourg, et son vice président, Jean-François Lesigne.

 

Le Conseil d’orientation stratégique de la FRB accueille en son sein 235 associations, entreprises, gestionnaires ou collectivités. L’ambition commune de tous ces acteurs est de contribuer à des projets de recherche qui allient préservation, exploitation responsable et valorisation durable de la biodiversité, tant en milieu terrestre que marin.

 

Dans son discours inaugural, Allain Bougrain Dubourg a dit « regretter que la biodiversité ne soit pas encore perçu comme un enjeu aussi majeur que le climat ». Allain Bougrain Dubourg a poursuivi en encourageant « les entreprises, les ONG, les gestionnaires, les collectivités rassemblés au sein du Conseil d’orientation stratégique à appuyer leur décision sur le respect du droit et sur la prise en compte des meilleures connaissances scientifiques disponibles. La FRB est un lieu original pour éclairer la décision. »

 

Eléments biographiques :

Allain Bougrain Dubourg est journaliste, producteur, réalisateur de télévision français et président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).

Depuis plus de 30 ans, il présente des émissions animalières (« Terre des bêtes », « Animalia », « Entre chien et loup » etc….) et assure des chroniques ou des émissions à la radio notamment sur France Inter : « Vivre avec les bêtes ».

Producteur et réalisateur de nombreux documentaires animaliers, il est l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages.

Président de la Ligue pour la Protection des Oiseaux depuis 1986, il devient membre du CA du Muséum National d’Histoire Naturelle et de celui la Fondation pour la recherche sur la biodiversité et intervient dans de multiples organismes nationaux et internationaux liés à la biodiversité. Allain Bougrain Dubourg est Officier de l’Ordre National du Mérite et Officier de l’Ordre National de la Légion d’Honneur. Depuis septembre 2017, il assure une chronique sur Europe 1, le samedi matin, dans l’émission de Wendy Bouchard.

 

Jean-François Lesigne est attaché environnement à RTE depuis 2005, en charge du Système de management de l’environnement et conseiller de la direction. Ingénieur Supelec, il entre à EDF en 1983 au dispatching national où il est en charge des études de stabilité du réseau. En 1991, il prend en charge la Gestion nationale des câbles souterrains. En 1994, il est adjoint au directeur du Groupe d’exploitation hydraulique du Beaufortain dans les Alpes. Après un passage à l’Inspection audit interne, il devient en 2002 directeur du Groupe d’exploitation transport du Languedoc-Roussillon. Il est membre du Conseil d’orientation stratégique de la FRB et administrateur. Il coordonne les activités du Club infrastructures linéaires et biodiversité (CILB).

2es Rencontres espaces naturels protégés et recherche

Où en sont aujourd’hui, en France, les collaborations entre chercheurs et gestionnaires d’ENP ? Quels enjeux, quels objets, quelles disciplines tendent-elles à privilégier ? Quels sont leurs apports et leurs limites, du point de vue des chercheurs et des gestionnaires ? Comment les améliorer ? Peut-on identifier différents modèles relationnels et, le cas échéant, quelles sont leurs caractéristiques, leurs conditions de réussite et leurs limites respectives ?

 

À l’heure où l’Agence française pour la biodiversité (AFB) se met en place, ces deux journées de rencontres apportent des réponses à ces questions, en exposant et en mettant en débat les résultats de l’enquête nationale : « Quelles collaborations entre chercheurs et gestionnaires d’espaces naturels protégés ? » menée par la FRB en 2016 et 2017. Cette enquête quantitative et qualitative qui a associé des chercheurs et des gestionnaires livre pour la première fois un large panorama de leurs relations.

 

Ces rencontres s’adressent à l’ensemble des chercheurs intéressés par les ENP et des gestionnaires de ces espaces. Après une présentation des résultats de l’enquête en séance plénière, elles s’organisent autour de quatre ateliers thématiques qui s’appuient sur les expériences et les idées de progrès des participants. Les ateliers visent à discuter de manière approfondie les résultats de l’enquête et à proposer des recommandations concrètes pour surmonter les difficultés identifiées et concrétiser tout le potentiel des relations entre chercheurs et gestionnaires.

 

Télécharger le programme et la présentation des ateliers dans les ressources ci-dessous. Les résultats de l’enquête sont également accessible dans le rapport paru dans la collection Expertise et Synthèse de la FRB : Chercheurs et gestionnaires d’espaces naturels protégés : des liens à construire.  

 

Un remède qui fait mouche pour soigner la biodiversité

Finalement, c’est une petite abeille tout droit venue de Sumatra qui s’est avérée être le bon remède. Cibdela janthina, dite “la mouche bleue”, a suivi depuis 1997 toute une batterie de tests menés par le Cirad, avant d’être déclarée apte à soigner la biodiversité réunionnaise. Ce petit hyménoptère a la particularité de s’attaquer exclusivement au genre Rubus, dont fait partie la vigne marronne. Suite à son introduction sur l’île en 2007, les résultats ne se sont pas faits attendre ; 700 hectares autrefois colonisés ont aujourd’hui été rendus à la nature ! La vigne marronne ne prospère désormais plus qu’au-delà de 1 200 mètres d’altitude, dans les zones difficilement accessibles pour la mouche bleue.

 

La lutte biologique contre une population envahissante s’apparente au test d’un nouveau traitement. Elle doit être étudiée, adaptée, spécifique. Parfois c’est une réussite, comme ce fut le cas pour la vigne marronne avec la mouche bleue. Dans d’autres cas, le traitement agit de la manière voulue mais entraîne des effets secondaires désastreux.

 

Être en mesure de soigner la biodiversité sans jouer au savant fou est une des ambitions du projet Coreids, développé au Cesab et porté par le chercheur en écologie François Massol et Patrice David. Il analyse à la loupe le fonctionnement des écosystèmes ; quelles sont les différentes espèces qui contribuent à leur équilibre ? Comment interagissent-elles ? Quels pourraient être les effets d’un perturbateur comme ce fut le cas avec la vigne marronne ? Tous ces éléments permettront, à terme, de mieux comprendre et anticiper les menaces qui pèsent sur la biodiversité… pour mieux prévenir et moins guérir.

Le classement de Shanghai 2017 honore la recherche française en écologie !

Dans l’ensemble Sciences naturelles, il existe un thème Écologie qui regroupe les catégories du “Web of Science” : conservation de la biodiversité et écologie. Et c’est là que toutes celles et ceux qui espèrent que la recherche française, de par ses qualités, pourra aider à préserver et à utiliser plus durablement la biodiversité peuvent se réjouir, car le classement met à l’honneur plusieurs universités françaises (http://www.shanghairanking.com/Shanghairanking-Subject-Rankings/ecology.html) :

  • Au 2e rang mondial, l’Université de Montpellier avec un score total de 279,6, juste derrière l’Université d’Oxford avec 287,3. Montpellier est devant UC Berkeley et UC Davis et loin devant Cambridge ou Cornell ! Ce second rang est conservé si on se réfère au nombre d’articles publiés dans les plus grands journaux scientifiques classés selon leur facteurs d’impacts. Là, Montpellier obtient un score de 99 contre 100 pour Oxford.
  • Au 26e rang on trouve l’Université Pierre et Marie Curie (Paris 6), avec un score de 236,8, juste devant l’université de Zurich, Harvard et Standford.
  • Au 39e rang on trouve l’Université Paul-Valéry Montpellier 3.
  • Au 44e rang l’Ecole Pratique des Hautes Etudes.
  • Parmi les ex-aequo des 51-75e rangs, l’Université Grenoble Alpes, et l’Université de Savoie.
  • Parmi les ex-aequo des 76-100e rangs, l’Université Paul Sabatier (Toulouse 3) et AgroParisTech.
  • Et enfin parmi les 101-150e rang, on trouve l’Université Claude Bernard Lyon 1, l’Université Paris Sud (Paris 11), l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, l’Université d’Aix Marseille et l’Ecole Nationale de formation Agronomique

 

Cela fait huit établissements français parmi les 100 premiers mondiaux du domaine.

 

On note que l’Université Pierre et Marie Curie, 40e et première française, au classement mondial des 500 plus grandes universités progresse ici de 14 places (en ne tenant compte que des travaux menés dans le domaine de l’écologie). Le bon en avant est encore plus considérable pour Montpellier qui d’une position de 201-300e ex-aequo dans le classement global passe donc seconde mondiale si on se réfère au seul champ thématique écologie.

 

La FRB tient à féliciter les scientifiques de toutes ces universités (et des UMR qui leur sont associées) qui portent haut les couleurs de la recherche française et bien évidemment ceux de l’Université de Montpellier, qui monte avec brio sur le podium des plus grandes universités mondiales pour la recherche en écologie.

Le nouveau conseil scientifique de la FRB

Le conseil scientifique est composé de vingt membres :

 

Le CS de la FRB a pour missions d’orienter les actions de la Fondation, notamment en donnant son avis sur ses grandes orientations qui font l’objet de son plan d’actions pluriannuel. Il s’attache également à conduire certains travaux d’expertise scientifique comme l’exploration des fronts de science et des grands enjeux de connaissance dans le champ de la biodiversité. Le programme de travail du CS est défini par ses membres, mais également par les saisines de la direction de la FRB, de ses membres fondateurs ou de ses partenaires. Le conseil scientifique sera amené à travailler en interaction étroite avec le Conseil d’orientation stratégique (Cos) de la FRB sur les besoins de connaissances exprimés par les acteurs de la société, mais également avec le groupe de travail « biodiversité » de l’alliance pour l’environnement (AllEnvi) et avec le conseil scientifique de l’Agence française pour la biodiversité (AFB).

 

Date de fin de mandature : 2022

 

Membres actuels du Conseil scientifique

Création de l’institut de la transition environnementale

L’Institut de la transition environnementale ambitionne de devenir une plateforme d’interactions entre science et société pour contribuer à la transition environnementale dans la durée. Cette ambition s’appuie sur une double originalité : capacité à mettre en oeuvre des approches interdisciplinaires et intersectorielles et centrage sur les problématiques du changement. La palette des compétences réunies à Sorbonne Universités permet d’aborder les différentes facettes de la transition, au-delà de la juxtaposition des regards. Il s’agit de les confronter, les enrichir, les articuler, et de proposer des scénarios robustes et un dialogue avec les acteurs. L’institut rassemble 54 laboratoires et environ 2 000 chercheurs, enseignants-chercheurs, doctorants, techniciens, ingénieurs.

 

La FRB salue l’arrivée de ce nouvel acteur et souhaite pouvoir prochainement développer de riches et fructueuses collaborations avec lui.

Rencontres sciences pour l’action 2017 : prospectives pour la biodiversité

Ces rencontres ont été organisées autour de quatre thèmes :

  • Biodiversité et solidarité écologique
  • Littoral et adaptation : solutions fondées sur la nature
  • Valorisation et restauration de la biodiversité
  • Biodiversité et politiques énergétiques : cas de la biomasse forestière

 

Chaque atelier, limités à une vingtaine de personnes par thème, a réuni des chercheurs, des responsables de politiques publiques et des acteurs locaux. Ils avaient pour objet de produire des recommandations pour soutenir la production et la diffusion de connaissances et améliorer la mise en œuvre de l’action publique en faveur de la biodiversité.

 

Téléchargez dans les ressources ci-dessous le programme, les recommandations et infographies issues des ateliers. 

Au gré des vagues : le voyage de l’albatros hurleur à travers le monde

Si vous vous allongez sur un matelas de mousse, les pieds qui pendent depuis une falaise haute de 200 mètres, sous un ciel sub-antarctique gris et venteux, vous entendrez le piétinement de l’albatros hurleur (Diomedea exulans) alors qu’il se prépare à décoller pour son long voyage. Le vent s’engouffre dans ses ailes d’une envergure de 3 mètres de long et élève l’oiseau gigantesque dans les airs, le propulsant pour un nouveau voyage dans les vastes étendues de l’Océan Austral.

 

Son incroyable voyage dure plusieurs mois pendant lesquels il fait le tour du globe. Pour nous, l’océan austral est un endroit difficile d’accès, dangereux même, mais pour les albatros, les conditions de vent extrêmes sont une aubaine. Leurs corps profilés et leurs longues ailes étroites leur donnent la possibilité d’utiliser le vent comme nul autre oiseau, extrayant l’énergie des vagues pour se maintenir aéroportés. Ce mode de locomotion est si efficace que les oiseaux peuvent voyager pendant des milliers de kilomètres sans battre une seule fois des ailes !

 

Que se passe-t-il pendant ce long voyage ? Comment l’oiseau navigue-t-il autour du globe ? Où trouve-t-il sa nourriture ?

 

 

Grâce à un petit enregistreur de données parfois relié aux satellites et qui est porté par l’oiseau, ces questions trouvent progressivement leurs réponses. L’appareil fournit des emplacements très précis plusieurs fois par jour. A l’aide de ces données combinées avec celles issues d’autres albatros, de phoques et de manchots, les chercheurs du groupe d’analyse et de synthèse « RAATD » pourront identifier quelles zones de l’immense Océan Austral sont particulièrement importantes pour tous ces animaux et, ainsi, mieux guider la conception de nouvelles stratégies de gestion pour protéger l’oiseau, ses descendants, et son écosystème pour de nombreuses générations à venir.

 

Le rat taupe nu : l’habit ne fait (vraiment) pas le moine

En apparence, le rat taupe nu n’a rien pour plaire. Il n’est ni grand, à peine 33 cm de long, ni imposant, tout juste un petit kilo, ni beau avec sa peau fripée et ses dents saillantes. Par contre, sa physiologie est une énigme que les chercheurs tentent de décrypter depuis plusieurs années. En effet, non seulement il vit 10 fois plus longtemps que ses congénères murins, mais il reste fertile jusqu’à sa mort, résiste aussi aux polluants les plus agressifs et il ne développe jamais de maladies. Récemment, des scientifiques ont aussi démontré qu’il pouvait survivre près de 20 minutes sans oxygène.

 

L’ambition de la Fondation pour la recherche en physiologie, dont le siège est situé à Woluwe-Saint-Lambert en Belgique, est de créer le premier élevage de rat taupe nu au niveau mondial pour promouvoir les recherches sur les mécanismes de protection développés par cet animal.

En effet, cette petite souris nue qui vit dans les sous-sols de l’Afrique de l’est est un excellent modèle pour étudier les mécanismes du vieillissement, du cancer, des maladies cardiovasculaires ou neurodégératives et des maladies liées à l’âge pour à terme, lutter contre l’ensemble de ces pathologies chez l’Homme.

Ce petit animal est un bon exemple des extraordinaires services que la biodiversité peut rendre à l’humanité. Préserver le potentiel de découvertes scientifiques passe donc par la préservation de la biodiversité en milieu naturel.

[Enquête FRB] Biodiversité et communication

Dans le cadre de son groupe de travail COSCS Biodiversité et communication : retours d’expériences et prospective, la FRB lance une enquête.

 

Le but de ce questionnaire est de mutualiser les expériences, points de vue et approches afin de connaitre les bonnes pratiques. Cet état des lieux en terme de communication sur la biodiversité permettra d’identifier les freins et difficultés rencontrés ainsi que les actions performantes et innovantes mises en place. Une synthèse sera ensuite réalisée par le groupe pour aboutir à des propositions.

 

Menaces sur les pollinisateurs

Deux articles récents confirment les impacts des néonicotinoïdes sur les pollinisateurs, un autre met en lumière les effets délétères de l’éclairage nocturne.

 

Découvrez les synthèses de ces articles ci-dessous. 

L’éclairage nocturne, une nouvelle menace pour la pollinisation

Les pollinisateurs sont en déclin dans le monde entier, ce qui génère des inquiétudes quant à la diminution, en parallèle, du service de pollinisation qu’ils fournissent à la fois aux cultures et aux plantes sauvages et qui est essentiel. Les facteurs anthropiques liés à ce déclin incluent les changements d’habitats, l’agriculture intensive, les pesticides, les espèces exotiques envahissantes, la propagation des agents pathogènes et le changement climatique.

 

Les conséquences de cette augmentation de l’éclairage nocturne sur le fonctionnement des écosystèmes sont généralement inconnues, or il a été suggéré récemment que l’augmentation mondiale et rapide des éclairages artificiels nocturnes pourrait constituer une nouvelle menace pour les écosystèmes terrestres.

 

L’article l’éclairage artificiel nocturne, une nouvelle menace pour la pollinisateurs d’Eva Knop et al montre que l’éclairage artificiel perturbe les réseaux nocturnes de pollinisation et a des conséquences négatives sur le succès reproducteur des plantes.

 

Si on éclaire artificiellement des communautés plantes-pollinisateurs, les visites nocturnes des pollinisateurs sur les plantes sont réduites de 62 % par rapport aux zones non éclairées. Il en résulte une réduction globale de 13 % du nombre de fruits d’une plante particulière, alors même que cette plante a également reçu de nombreuses visites de pollinisateurs diurnes.

 

Ces résultats démontrent également que l’éclairage artificiel de nuit affecte les pollinisateurs nocturnes au point d’entrainer une production de fruits plus faible des plantes qu’ils pollinisent, pouvant affecter en retour les pollinisateurs diurnes, étant donné que ces plantes représentent une source alimentaire importante pour eux.

 

L’article fournit des perspectives sur le fonctionnement des communautés de pollinisateurs et démontre que les pollinisateurs nocturnes ne sont pas redondants par rapport aux communautés diurnes.

 

Ces résultats contribuent à améliorer notre compréhension du déclin des pollinisateurs et de leurs services écosystémiques.

 

La pollinisation par les animaux est essentielle au fonctionnement des écosystèmes naturels, notamment aux communautés de plantes sauvages et apporte un service écosystémique crucial pour l’approvisionnement alimentaire mondial. 88 % de toutes les angiospermes en dépendent à des degrés divers et la valeur économique estimée de la pollinisation était de 361 milliards de dollars américains en 2009.

 

L’inquiétude porte sur le devenir de la pollinisation assurée par les insectes qui pourrait être menacée en raison d’une baisse mondiale des pollinisateurs sauvages et domestiques consécutivement aux activités humaines. Les principaux facteurs à l’origine de ce déclin sont la perte et la dégradation des habitats, l’agriculture conventionnelle intensive, incluant l’utilisation de pesticides, les espèces exotiques envahissantes, les organismes nuisibles et les agents pathogènes et les changements climatiques.

 

 

Le résumé de Philippe Gros et la synthèse de Jean-François Silvain sont téléchargeables dans les ressources ci-dessous. 

Lire l’avenir dans le marc de Broméliacées

Et si la biodiversité nous permettait de lire notre avenir ? C’est le constat de l’équipe de Régis Ceregino, chercheur à l’université de Toulouse qui étudie à la loupe les broméliacées. Nombre de ces plantes à fleur contiennent de petits réservoirs d’eau de pluie qui abritent algues, bactéries, champignons, larves d’invertébrés et petites grenouilles. Véritables versions miniatures des lacs, les broméliacées ont, entre autres avantages, de répondre rapidement au changement. Alors qu’il faut des dizaines voire des centaines d’années à un grand lac pour réagir à une mutation, les broméliacées répondent, quant à elles, en quelques semaines.

 

Ainsi suffit-il de manipuler leur environnement pour simuler une déforestation ou le changement climatique. De leur réponse, les chercheurs tirent des règles écologiques. Lorsqu’ils simulent le changement climatique où les pluies se font rares, les broméliacées s’assèchent. Les premières espèces à être touchées sont les petits prédateurs qui vont alors relâcher la pression sur leurs proies. Les conséquences vont être nombreuses, y compris pour l’homme. Dans ces systèmes stagnants se trouvent des larves de moustiques qui, en l’absence de prédateur, risquent de pulluler, et potentiellement transmettre des virus. La morale de l’histoire ? La biodiversité est un ensemble d’espèces en interaction. L’élimination d’espèces dans un contexte de changement global peut avoir des conséquences en cascade et un coût (très) élevé pour la société.

Un drôle d’objet rampant non identifié

Je vis dans les sous-bois et suis composé d’une seule cellule de 10 mètres carré, je ne suis ni un animal, ni une plante, ni un champignon, ni une bactérie, je résiste au feu, mais je crains la lumière ou la congélation, je cicatrise en deux minutes, j’ai 720 types sexuels et plus de 1000 espèces, je suis dépourvu de système nerveux, mais je sais résoudre des problèmes : qui suis-je ?

 

Il s’agit d’un amibozoaire du genre Physarum surnommé le blob.
Cet organisme primitif de un milliard d’années présente des caractéristiques extraordinaires y compris en terme d’apprentissage et de mémorisation qui lui permettent de résoudre des problèmes d’accès à la nourriture de façon extrêmement rapide et efficace.

 

Cet organisme est étudié depuis plusieurs années par Audrey Dussutour, chercheuse au CNRS (Université Toulouse III – Paul Sabatier) qui cherche à évaluer ses capacités “d’habituation”, une forme d’apprentissage rudimentaire qui semble être très développée chez les blobs.
Un ouvrage grand public est sorti fin avril 2017 aux éditions Equateur-science et présente sur un mode vulgarisé les dernières avancées scientifiques incroyables sur la biologie et les capacités d’adaptation de cet organisme très particulier.
(À se procurer ici ou )

Transcriptions synthétiques de publications scientifiques majeures

Dans ce cadre, la FRB a pris l’initiative de porter à connaissance régulièrement des publications scientifiques d’importance majeure sur la biodiversité, susceptibles d’intéresser largement ses partenaires. Le cas échéant, en plus de publier un résumé du contenu de la publication, elle accompagnera ces annonces d’une transcription synthétique de l’article.

 

La première transcription synthétique réalisée par Jean-François Silvain, directeur de recherche à l’IRD et président de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), est parue hier. Elle présente les éléments essentiels de l’article Prédiction des menaces futures sur la biodiversité et pistes pour les réduire de David Tilman et al. paru en juin dans la revue Nature.

Biodiversité – Une clé à destination des acteurs économiques

Au sommaire :

  • Qu’est-ce que la biodiversité ?
  • En quoi nous concerne-t-elle ?
  • Dans quel état est-elle ?
  • Quelle est sa dynamique ?
  • Comment évolue-t-elle ?
  • Comment la préserver ?
  • Pourquoi est-il nécessaire de mieux la connaître scientifiquement ?

 

Ce document, consultable ci-dessous, est particulièrement destiné aux acteurs économiques.

Les acteurs français se mobilisent pour les pollinisateurs

Dans le cadre de l’évaluation thématique sur les pollinisateurs, la pollinisation et la production alimentaire adoptée en mars 2016 par les États membres de l’Ipbes, la FRB a souhaité mettre en regard des conclusions de cette évaluation et des mesures appliquées par des acteurs français. Elle a interrogé à cette fin les membres de son Conseil d’orientation stratégique et a recensé plus de 250 initiatives pouvant favoriser les pollinisateurs et réduire les pressions qu’ils subissent.

 

Consultez dans les ressources ci-dessous l’Expertise et synthèse regroupant ces initiatives. 

Une nouvelle directrice pour la FRB

Hélène Soubelet était précédemment chef de la mission biodiversité et gestion durable des milieux au service de la recherche de la direction de la recherche et de l’innovation du ministère chargé de l’environnement. Hélène Soubelet connaît très bien la FRB, son équipe, ses partenaires tant nationaux qu’internationaux, ses projets et ses multiples actions.

 

Hélène Soubelet associe un professionnalisme reconnu à un engagement pour la planète qui rejoint les valeurs promues par la FRB.

 

Cette nouvelle étape dans la vie de la fondation vient conforter le dynamisme de celle-ci au moment où il est plus que jamais nécessaire de promouvoir les connaissances scientifiques sur la biodiversité pour orienter l’action.

Rencontre avec les représentants des candidats à l’élection

Le bureau du Conseil d’orientation stratégique de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) a convié les représentants des candidats à l’élection présidentielle 2017 à présenter leur projet pour la biodiversité et à répondre aux questions de ses membres.

 

13h00 – Accueil

 

13h15 – Jean-François Silvain, président de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité et Daniel Baumgarten, président du Conseil d’orientation stratégique de la FRB

 

13h30 – Bertrand Pancher, député de la Meuse – François Fillon

 

14h00 – Yannick Jadot, député européen – Benoit Hamon

 

14h30- Arnaud Leroy, député des français établis hors de France – Emmanuel Macron

 

15h – Eric Coquerel, conseiller régional Ile de France – Jean-Luc Mélenchon

 

15h30 – Philippe Murer – président du Collectif nouvelle écologie – Marine Le Pen

 

16h00 – Conclusion Sandrine Bélier, directrice Humanité et Biodiversité

 

 

Consultez le compte-rendu de ces rencontres dans les ressources ci-dessous et visionner les interventions des représentants des candidats dans les vidéos ci-dessous. 

[Ipbes 5] Jour après jour

Prolongations pour la cinquième session plénière de l’Ipbes 
10 mars 2017

 

Un consensus ayant été trouvé sur le cadrage de l’évaluation de l’usage durable dans la nuit de jeudi à vendredi, les derniers sujets à traiter en groupes de contact avant la plénière du vendredi après-midi étaient la participation de l’Union européenne à l’IPBES, le travail avec les savoirs autochtones et locaux et les décisions concernant l’examen de la Plateforme (seuls les termes de référence avaient été examinés jusqu’alors). Ces points ont pu être finalisés rapidement dans la matinée, les discussions ayant presque abouti au cours de la semaine. Deux points qui n’avaient pas encore fait l’objet d’un examen en groupe de contact, à savoir les travaux de l’équipe spéciale sur connaissances et données, qui traite notamment des indicateurs et de la génération de nouvelles connaissances à partir des lacunes identifiées dans les évaluations IPBES, et une proposition de décision pour prendre note de l’évolution de certains termes du cadre conceptuel de l’IPBES, ont pu être abordées malgré le temps limité. L’expression « bénéfices de la nature pour l’Homme » (se référant aux services écosystémiques) sera remplacée par « contributions apportées par la nature aux populations » dans les futurs documents de la Plateforme. Ce changement de terminologie a été approuvé par le Groupe d’experts multidisciplinaire et reflète l’évolution de la pensée scientifique à l’IPBES, suite notamment aux travaux du groupe d’expert sur les différentes conceptualisations et valeurs de la nature.

Suite à des démissions au sein du Groupe d’experts multidisciplinaire (GEM), des membres remplaçants pour les régions Afrique, Europe orientale et Amérique latine et Caraïbes ont été élus pour un mandat d’un an avant le renouvellement de l’ensemble du GEM en 2018.

 

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© Plusieurs membres de la délégation française en discussion à l’IPBES-5. Crédits : IISD/ENB | Sean Wu

 

En revanche, les discussions se sont prolongées sur la question du lancement des évaluations en suspens, liée à celle du budget et à celle du développement du deuxième programme de travail. L’opposition entre les pays de la région Europe occidentale et autres Etats (Etats-Unis, Nouvelle-Zélande…), contributeurs principaux au budget de l’IPBES, et les autres pays, au sujet du calendrier pour le lancement de l’évaluation de l’usage durable des espèces sauvages d’une part et des espèces exotiques envahissantes d’autre part aura pesé sur l’ensemble de la plénière jusqu’à la fin des négociations. Ces évaluations étant jugées prioritaires pour les pays du Sud, ils demandaient fortement qu’elles soient réalisées dès que possible, en leur allouant un budget en 2017 et en refusant qu’il y soit fait référence dans la décision relative au développement du 2ème programme de travail, ce qui indiquerait leur report de facto. Les pays du Nord quant à eux refusaient d’accéder à cette demande dans un souci d’équilibre budgétaire et des capacités humaines du Secrétariat de l’IPBES et de la communauté de recherche mondiale à se lancer dans de nouveaux travaux.

 

C’est un certain réalisme qui a prévalu in fine, lorsque la Plénière s’est clôturée, aux alentours de 23h. Un budget en équilibre a été adopté pour 2017, permettant seulement la continuation des travaux en cours. Un budget prévisionnel de 5 millions de dollars a été adopté pour 2018, ce qui est au-dessus du montant des contributions annoncées, mais en dessous de ce qui serait nécessaire pour lancer ne serait-ce que l’une des évaluations en suspens. Il permettra néanmoins au Secrétariat de fonctionner jusqu’à la prochaine plénière, au premier trimestre 2018. La question du lancement des évaluations en suspens y sera à nouveau abordée, au regard des ressources qui seront alors disponibles.

 

 

L’IPBES, ça claque !
9 mars 2017

La journée commence par le « bip » inévitable du portail de sécurité à l’entrée du centre de conférence, puis les talons des délégués sonnent dans les couloirs entre la salle de la plénière et celles des groupes de contact, le marteau du président retentit plus ou moins régulièrement en fonction de la complexité des débats, les kits pour l’interprétation glissent des chaises, les secrétaires de la réunion pianotent frénétiquement sur leurs claviers… ça claque à l’IPBES, et les nombreux bruits que l’on ne remarque pas témoignent de l’activité frénétique qui s’est emparée du Centre de conférence mondial de Bonn.

 

La troisième journée de la Plénière s’est entièrement déroulée en groupes de contact, avec une situation très exceptionnelle dans la soirée où trois groupes se sont réunis simultanément. Ce dispositif est très rarement utilisé étant donné que certains pays ne sont représentés que par un seul délégué, ce qui les empêche donc d’intervenir sur tous les sujets. Cependant, l’assemblée plénière seule peut entériner définitivement les décisions préparées en groupe de contact et elles seront donc toutes réexaminées vendredi après-midi avant adoption finale.

 

Le groupe présidé par Robert Watson s’est mis d’accord sur le processus et les modalités pour l’examen de l’efficacité des fonctions de la Plateforme, et a quasiment abouti à un consensus au sujet du développement du deuxième programme de travail (pour l’après 2018). Le groupe présidé par Ivar Baste, représentant de la région Europe occidentale et autres Etats au Bureau de l’IPBES, a poursuivi son examen du cadrage de l’évaluation de l’usage durable avant de lever la session en milieu de matinée. Il a été relayé par Fundisili Mketeni, représentant du Bureau pour la région Afrique, qui a présidé les discussions sur le renforcement des capacités.

 

© Les membres de l’IPBES réunis en plénière. Crédits : Photo by IISD/ENB | Sean Wu

 

Le groupe consacré au budget a rencontré celui étudiant la question des évaluations en suspens à l’heure du déjeuner pour essayer de trouver un accord sur le calendrier de la réalisation des évaluations.

 

L’après-midi, le groupe de contact sur le renforcement des capacités a pu finir ses travaux rapidement, et celui sur le catalogue d’outils et méthodes d’appui à l’élaboration des politiques lui a succédé, présidé de nouveau par Ivar Baste. Le deuxième groupe a fini la discussion sur le prochain programme de travail et repris celle sur les savoirs autochtones et locaux, présidé par Diego Balanza, membre du Bureau pour la région Amérique latine et Caraïbes.

 

A 17h30, la Plénière s’est rassemblée et le président de chaque groupe de contact a rendu compte des progrès accomplis. La plupart des points à l’ordre du jour ont été couverts et les groupes de contact correspondants ont atteint un accord. Cependant, les questions les plus épineuses du budget, du cadrage de l’évaluation de l’usage durable et des savoirs autochtones et locaux sont encore ouvertes, et à l’heure où nous écrivons ces lignes (près de minuit), deux d’entre eux sont encore en réunion…

 

 

La Plénière de l’IPBES se poursuit sous les auspices de la Journée de la Femme
8 mars 2017

 

La présidence européenne malto-slovaque a accueilli les délégués ce matin en réunion de coordination en célébrant la Journée internationale des femmes. Un petit clin d’œil également par Robert Watson en ouverture de la Plénière, et au cours de la réunion informelle organisée par la FRB et l’Université de Bonn pour la mobilisation des experts, des décideurs et des praticiens africains dans le cadre de l’IPBES avec un panel d’intervenant parfaitement équilibré.

 

Réunion informelle de la FRB et de l’Université de Bonn avec les délégations africaines – © Jean-François Silvain

 

La Plénière a fini de passer en revue les différents points à l’ordre du jour peu avant 18h00, accusant déjà un retard relativement important dans ses travaux. Le président a donc déjà convoqué des sessions tardives pour rattraper l’ordre du jour tel que prévu jeudi matin.

 

La Plénière a abordé la question des modalités et du calendrier de l’examen de l’efficacité de la Plateforme, et le point sur le catalogue d’outils et méthodes d’appui à l’élaboration des politiques qui doivent faire l’objet de discussions plus approfondies en groupe de contact, probablement jeudi matin. La Plénière a également examiné le document concernant la communication, l’engagement des parties prenantes et les partenariats stratégiques de l’IPBES.

 

La Plénière est invitée à adopter une approche pour travailler avec les savoirs traditionnels et locaux dans le cadre de l’IPBES, et un groupe de contact a commencé à se pencher sur la question dans la soirée. Les parties ont également commenté l’évolution de la terminologie employée dans le cadre conceptuel de l’IPBES, les « bénéfices de la nature pour l’Homme » ayant été renommés « contributions de la nature pour l’Homme ».

 

En parallèle, un autre groupe de contact a commencé à examiner le cadrage de l’évaluation de l’usage durable des espèces sauvages (titre révisé de l’évaluation anciennement dénommée « utilisation durable de la biodiversité »). La question du lancement de cette évaluation et des deux autres en suspens (sur les valeurs et sur les espèces exotiques envahissantes) est étroitement liée à celle du budget, et les groupes de contact sur ces deux points devront travailler en étroite consultation. Le groupe sur le budget s’est d’ailleurs réuni pour la première fois aujourd’hui, avec pour mission de trouver un seuil budgétaire viable pour mener à bien les travaux du premier programme de travail. Outre la question du budget, le président Robert Watson a mis en avant les contraintes en termes de ressources humaines nécessaires pour conduire efficacement les évaluations en suspens dès 2017, le Secrétariat tournant à plein régime avec six évaluations en cours, la communauté de chercheurs déjà fortement mobilisée pour la réalisation de ces mêmes évaluations et les décideurs n’ayant pas encore la capacité à relire et commenter les évaluations et résumés pour décideurs de manière satisfaisante. Il a appelé de ses vœux à ne pas sacrifier la qualité des produits de l’IPBES, ceux-ci étant le gage essentiel de sa crédibilité.

 

En ce qui concerne la gestion des connaissances et des données, la Plénière a demandé à examiner les travaux proposés pour 2017-2018 de plus près, dans le cadre d’un groupe de contact. A ce sujet, Future Earth a annoncé différentes actions menées en appui aux travaux de l’équipe spéciale, soutien qui a été formalisé par un Memorandum de coopération signé tout récemment entre l’IPBES et Future Earth.

 

Enfin, Robert Watson et Anne Larigauderie ont présenté les premières pistes pour l’organisation des deux prochaines plénières et le développement du deuxième programme de travail. Quelques observations ont été faites à ce sujet par les membres de la Plateforme, mais un groupe de contact prévu jeudi matin devra décider si ce point doit faire l’objet d’une décision à l’IPBES-5 ou non. La Colombie a offert d’accueillir la sixième session plénière de l’IPBES à Medellín sous les applaudissements.

 

Avant que les groupes de contact ne reprennent leurs travaux, la FRB a convié les pays d’Afrique francophone à une réunion pour faire le point sur les mesures prises pour la mise en place de structures nationales de coordination pour l’IPBES, suite à l’atelier organisé par la FRB en septembre 2016. Le Cameroun et le Maroc ont présenté leurs progrès en ce sens. L’Université de Bonn et ses partenaires en Ouganda et en Côte d’Ivoire ont quant à eux présenté un projet s’alignant sur des objectifs similaires et bénéficiant aux pays d’Afrique de l’ouest, avec un volet spécifique dédié à la formation.

 

 

Ouverture de la cinquième session plénière de l’IPBES
7 mars 2017

 

Plus de 600 représentants des Etats membres de l’IPBES et des organisations observatrices se trouvent à Bonn cette semaine pour la cinquième session plénière de l’IPBES.

 

Le Président de la Plateforme, Sir Robert Watson, a officiellement ouvert la session ce matin à 10h00. Les représentants officiels de l’Allemagne et de la ville de Bonn se sont exprimés en tant qu’hôtes de l’événement. Richard Kinley, vice-secrétaire exécutif de la Convention climat, et Guy Midgley, chercheur à l’Université de Stellenbosch, en Afrique du Sud, ont présenté les liens entre biodiversité et climat, soulignant notamment le rôle clé que peuvent jouer les écosystèmes aussi bien pour l’atténuation que pour l’adaptation au changement climatique. Le vice-secrétaire de la Convention climat a précisé que les premières révisions des contributions nationales attendues d’ici 2020 pourront s’appuyer aussi bien sur les travaux du Giec que sur ceux de l’IPBES, notamment l’évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques.

 

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Vue du Rhin depuis le complexe des Nations unies à Bonn – © Agnès Hallosserie

 

Robert Watson s’est félicité de l’arrivée de deux nouveaux membres à l’IPBES, la Roumanie et l’Estonie, qui portent le nombre total d’Etats membres à 126.

 

Cette première journée, conduite entièrement en plénière, a d’ores et déjà abordé certains points clés à l’ordre du jour de l’IPBES-5, notamment la question de la participation de l’Union européenne qui pourrait bénéficier d’un statut amélioré d’observateur comme au Giec. Les discussions autour de cette proposition doivent continuer demain en petit groupe avec les représentants des régions des Nations unies et de l’Union européenne.

 

Le budget pour le programme de travail de l’IPBES a été présenté en détail par Anne Larigauderie, Secrétaire exécutive de l’IPBES. Selon des estimations optimistes mais réalistes, la Plateforme devrait encore lever 3,4 millions de dollars d’ici début 2019 pour finir les travaux lancés à ce jour. Les pays suivants ont annoncé leur intention de contribuer au budget pour 2017: Allemagne, Belgique, Canada, Chili, France, Japon, Pays-Bas, Norvège, Suisse et Royaume-Uni. Cela aura une incidence certaine sur la capacité de la Plateforme à lancer les trois évaluations restantes pour ce programme de travail, à savoir celles portant sur les valeurs et conceptualisations de la nature, les espèces exotiques envahissantes et l’usage durable des espèces sauvages. De plus, le Secrétariat de l’IPBES a soulevé le problème des ressources humaine nécessaires pour conduire ces évaluations restantes au cours des deux prochaines années, étant donné la charge de travail que les six évaluations en cours représentent déjà pour les communautés d’experts, les décideurs et le Secrétariat de l’IPBES. Le Secrétariat tend à recommander le report des évaluations restantes afin d’assurer des travaux de qualité.

 

Les autres enjeux majeurs de cette plénière sont :

  • Les premières réflexions sur le développement du 2e programme de travail de l’IPBES
  • L’approbation des termes de référence et de la marche à suivre pour conduire l’examen de l’efficacité de la Plateforme
  • L’approbation de l’approche pour travailler avec les savoirs autochtones et locaux
  • L’approbation du plan de travail de l’équipe connaissances et données pour 2017-2018

 

Ces points seront abordés en plénière mercredi matin, avant que les délégués ne se répartissent en groupes de contact pour examiner en détail le contenu des travaux proposés et préparer les décisions qui seront adoptées en fin de semaine.

 

Lundi, l’UICN organisait la Journée des parties prenantes de l’IPBES. Le Secrétariat de l’IPBES est intervenu auprès des parties prenantes pour envisager avec eux les différentes contributions qu’ils peuvent faire à l’IPBES, et comment en retour ils peuvent se saisir des résultats de la Plateforme. Le NeFo, partenaire de la FRB et du Centre hongrois pour la recherche en écologie, a annoncé l’ouverture des inscriptions à la 4ème consultation pan-européenne des parties prenantes de l’IPBES. Les parties prenantes ont ensuite réfléchi en groupe sur la manière dont les décideurs, publics et privés, peuvent utiliser les scénarios et modèles de biodiversité et sur les termes à utiliser pour refléter les différentes valeurs de la nature. Ils ont examiné les termes de référence pour l’examen de l’efficacité de la Plateforme et l’approche pour travailler avec les savoirs autochtones et locaux, qui seront également examinés par les Etats membres au cours de la Plénière.

Appel aux candidats à l’élection présidentielle de 2017 du Conseil d’orientation stratégique (Cos)

La biodiversité est au cœur du fonctionnement des sociétés humaines, mais son rôle dans la vie quotidienne des citoyens est trop souvent méconnu et nous percevons encore mal les conséquences des pertes de biodiversité mises en évidence par les chercheurs. Cette situation, qui a été celle de l’impact du changement climatique, il y a quelques dizaines d’années, conduit dans de nombreux cas à des décisions mal étayées scientifiquement qui auront, à court, moyen ou long termes des effets importants, souvent irréversibles sur la biodiversité et notre qualité de vie, du fait de l’altération des services écosystémiques utilisés par l’Homme.

 

  • La biodiversité est à la base de notre alimentation. En quantité tout d’abord, notamment via la faune, la flore, les champignons et les micro-organismes des sols qui soutiennent les productions agricoles et permettent aux agrosystèmes d’être plus résilients face aux stress hydriques ou thermiques de plus en plus fréquents. En qualité ensuite, par le biais de la diversité génétique des plantes ou des animaux domestiques.
  • La biodiversité a également un rôle important sur la santé humaine. Il est aujourd’hui démontré qu’il existe un lien entre le bien-être des individus et leur accès à un environnement « biodivers ».
  • La biodiversité joue aussi un rôle majeur dans la régulation du climat. Les arbres, par exemple, captent le CO2 produit par les êtres vivants et les activités humaines, c’est aussi le cas du sol lorsque des pratiques durables sont mises en œuvre pour en préserver et enrichir la biodiversité. A l’inverse, la déforestation est un facteur aggravant du changement climatique.
  • La biodiversité fait également partie des solutions aux grands défis environnementaux. Lutter contre la pollution aux particules fines en ville, renforcer la résilience des cultures face au changement climatique par la renaturation des agrosystèmes, découvrir de nouveaux antibiotiques ou de nouvelles molécules anticancéreuses, utiliser l’ingénierie écologique pour résoudre des problèmes de pollution sont autant de solutions issues de la biodiversité.

 

Par ailleurs, le respect de la biodiversité dans son fonctionnement, ses dynamiques, son évolution, au-delà des intérêts immédiats ou futurs des sociétés humaines, constitue un impératif pour l’Humanité et une préoccupation pour de nombreux citoyens.

 

Les entreprises, les ONG, les gestionnaires, les collectivités rassemblés au sein du Conseil d’orientation stratégique (COS) de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) appellent donc les candidats à l’élection présidentielle de 2017 à prendre en compte les enjeux associés à l’état et au devenir de la biodiversité dans leur programme. Ils les invitent à soutenir la recherche sur la biodiversité et à favoriser la diffusion des connaissances afin de trouver des solutions pour préserver et utiliser durablement la biodiversité.

 

Consultez l’appel dans les ressources ci-dessous.

L’Ineris, nouveau membre fondateur de la FRB

La stratégie nationale pour la biodiversité mentionne la pollution des milieux naturels (air, eau, sols) comme une des menaces majeures qui pèsent sur la biodiversité. Comprendre et réduire son impact représente un fort enjeu pour les scientifiques et les décideurs publics.

 

Depuis de nombreuses années, l’Ineris conduit des travaux en lien avec la biodiversité : mise au point de méthodes d’évaluation des risques que présentent, pour les écosystèmes, les activités économiques (en particulier industrielles) ; étude des effets des substances chimiques (perturbateurs endocriniens par exemple) sur les espèces aquatiques ; évaluation de l’impact des pollutions sur les milieux et développement de solutions pour surveiller et réduire ces pollutions…

 

Dans le cadre de son contrat d’objectifs 2016-2020, l’Ineris a décidé d’intégrer les questions liées à la préservation de la biodiversité dans l’ensemble de ses travaux scientifiques. En matière de recherche, l’Institut contribue ainsi à nourrir la synergie entre écotoxicologie et écologie, à la fois dans le but d’améliorer la prise en compte des impacts des pollutions et dans le but de construire des approches de maîtrise des risques pour la biodiversité. C’est dans ce contexte que l’Ineris rejoint la FRB ; son entrée comme membre fondateur a été approuvée à l’unanimité par le conseil d’administration de la FRB.

Comment faire en sorte que le bio-mimétisme profite aussi à la biodiversité ?

Depuis très longtemps les humains, au-delà de la simple utilisation ou transformation des produits de la nature, se sont inspirés de celle-ci pour développer des nouveautés, de nouveaux objets, et même de nouvelles manières d’exploiter leur environnement et donc de conquérir le monde.

 

La biodiversité au service de la technologie…

Les exemples sont multiples. Si on prend par exemple la conquête de l’air on se souvient que les pionniers se sont inspirés tant de l’observation des oiseaux ou des insectes que de celle des chauves-souris, à l’exemple de Clément Ader et de ses premiers avions. Plus récemment, toujours dans le domaine de l’aéronautique, ce que l’on appelle les Winglets sont issues aussi d’une forme de bio-inspiration, à partir de l’analyse de la morphologie des ailes de grands rapaces. Toujours en matière de bio-inspiration à finalité technologique, la forme de la tête du martin pêcheur a permis de diminuer les nuisances sonores du TGV japonais ; le fait que l’ingénieur à l’origine de cette avancée ait été ornithologue amateur n’est probablement pas étranger à ce succès. Le grand nombre d’acteurs économiques intéressés et impliqués montre que cette approche a été et est prometteuse et ce dans des secteurs différents : industrie, mais aussi secteur tertiaire ou collectivités territoriales.

 

… Et inversement ?

Cependant, on constate toutefois un problème majeur. En effet, une constante en ce qui concerne ces démarches de bio-mimétisme à travers l’histoire est le fait que ces inspirations de la nature ne se sont pas traduites (…)

 

Consultez l’article complet dans les ressources ci-dessous. 

Les solutions fondées sur la nature

Mise en avant par l’UICN depuis 2009, l’idée de « solutions fondées sur la nature » (SFN) invite à mieux s’appuyer sur des processus naturels, et pas seulement sur des moyens technologiques, pour répondre à des enjeux de société (changement climatique, santé et bien-être humains ou encore sécurité alimentaire). L’idée a été reprise par des instances de la politique de recherche à l’échelle européenne. La direction générale Recherche et Innovation de la Commission européenne a déjà lancé des appels à projets sur les Solutions fondées sur la nature. L’agenda stratégique de l’ERA-Net BiodivERsA comporte notamment un axe « biodiversité et Solutions fondées sur la sature ». Le conseil scientifique a mené des réflexions sur le potentiel de cette notion à inspirer de nouvelles recherches, ainsi que sur ses limites.

 

L’avis est à consulter dans les ressources ci-dessous. 

Renouvellement du Conseil d’orientation stratégique (Cos) de la FRB – Mandat 2018-2021

La Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) lance le renouvellement de son Conseil d’orientation stratégique (Cos) pour le mandat 2018-2021.

 

Un appel à candidature est envoyé aux membres actuels. De nouvelles structures sont sollicitées pour venir enrichir le conseil. Les candidatures spontanées seront soumises pour avis au bureau du Cos et à la direction de la FRB. Les consortia recherche ne sont pas éligibles au Cos.

 

Confirmez votre engagement vis-à-vis de la biodiversité et votre soutien aux valeurs de la FRB. Rejoignez dès maintenant le Cos pour poursuivre les actions menées en faveur de la recherche sur la biodiversité.

 

Tout savoir sur le Cos

[Ipbes 4] Pollinisation, pollinisateurs et production alimentaire, un état des connaissances pour l’action publique et privée

Ce rapport de plus de 800 pages, réalisé par 77 experts de différentes disciplines et pays, dresse un panorama aussi complet que possible des connaissances actuelles, mais aussi des incertitudes et des besoins de recherche sur ce domaine.

 

Le résumé pour décideurs, disponible dans les ressources ci-dessous, en tire 23 messages clés, un ensemble de fait essentiels et surtout une palette d’outils pour l’action dont les décideurs publics ou privés sont invités à se saisir.

 

La délégation française à laquelle participait plusieurs membres de la FRB, a été très active lors des discussions et s’est attachée à ce que ressortent clairement dans le résumé pour décideurs plusieurs éléments du rapport complet qui lui ont semblé particulièrement pertinents.

 

 

Le rapport

 

En premier lieu, le rapport rappelle l’importance de la pollinisation pour la sécurité alimentaire mondiale (35 % de la production agricole globale, soit un marché de 235 à 577 milliards de dollars en 2015) et donc les revenus des agriculteurs. Cette dépendance mondiale à la pollinisation s’est fortement accrue par ailleurs du fait de l’accroissement des surfaces dévolues à des cultures ainsi pollinisées (300 % en 50 ans). Au-delà de l’abeille domestique, bien connue, l’évaluation rappelle l’importance des 20 000 pollinisateurs sauvages comprenant principalement des insectes (bourdons, papillons, abeilles solitaires, etc.) ou encore des vertébrés comme les chauves-souris ou les singes.

 

Bien que le rôle des pollinisateurs soit primordial, l’évaluation menée montre qu’ils sont menacés à l’échelle mondiale. La liste rouge de l’UICN indique que 16,5 % des vertébrés pollinisateurs sont menacés d’extinction tout comme 9 % des espèces d’abeilles et de papillons en Europe. 30 % de ces espèces sont par ailleurs en déclin.

 

Les risques et les pressions qui s’exercent sur les pollinisateurs sont analysés dans le rapport : changement d’usage des terres, dégradation des habitats naturels, agriculture intensive, recours aux pesticides, pollution, développement des espèces exotiques envahissantes, changement climatique.

 

S’agissant de l’incidence des insecticides, la délégation française a été attentive à ce que le résumé pour décideurs mette bien en évidence les avancées scientifiques dans ce domaine et, à plusieurs reprises, d’autres délégations ont soutenu nos prises de position. En particulier, le rapport indique qu’il est maintenant bien établi que les insecticides, et notamment les néonicotinoïdes, ont des effets létaux et sublétaux démontrés en laboratoire. Le rapport souligne le manque de données concluantes en conditions réelles, tout en notant qu’une étude récente a montré des effets négatifs sur les pollinisateurs sauvages. De manière générale, le rapport invite à poursuivre les efforts pour évaluer les impacts, notamment à long-terme et sur un ensemble large d’espèces.

 

Au-delà des recherches portant sur l’incidence des insecticides néonicotinoïdes, la recherche française se mobilise fortement pour répondre aux défis de connaissances soulevés dans le rapport. Plusieurs équipes françaises travaillent notamment sur l’analyse des différentes autres pressions s’exerçant sur les pollinisateurs, ainsi que sur les réponses des pollinisateurs à ces pressions.

Le rapport présente enfin un ensemble de leviers d’actions possibles assorties d’une évaluation de leur faisabilité.

 

La FRB

La FRB s’attachera avec les membres du Comité français pour l’Ipbes qui rassemble parties prenantes, ministères et organismes de recherche, à porter à la connaissance des décideurs les messages clés et ces pistes d’action. À ce titre, le prochain Conseil d’orientation stratégique de la FRB sera dédié pour partie à la sortie de ce rapport.

 

Les ressources disponibles

  • Téléchargez dans les ressources ci-dessous le résumé à l’intention des décideurs de l’évaluation thématique des pollinisateurs, de la pollinisation et de la production alimentaire
  • Consultez le communiqué de presse de l’Ipbes (EN)

Prospective 2015

Les activités de prospective représentent un cœur d’activité pour la FRB, à travers l’objectif 3 du plan d’actions 2015-2017 de la FRB : « Organiser et animer des réflexions stratégiques et des prospectives, associant chercheurs et porteurs d’enjeux, pour identifier les priorités de recherche sur la biodiversité ».

 

Pour remplir cette mission, elle mobilise à la fois le conseil scientifique et le conseil d’orientation stratégique.

 

De 2012 à 2014, le Conseil scientifique (CS), en collaboration avec le Conseil d’orientation stratégique (Cos), a travaillé à l’actualisation de sa prospective 2009, notamment pour tenir compte de la transformation du contexte politique, institutionnel et stratégique et de l’évolution des fronts de science. La prospective 2015, présentée au séminaire commun entre Conseil d’orientation stratégique et Conseil scientifique de mai 2015, constituera un socle pour les programmes d’actions à venir. Elle est à télécharger dans les ressources ci-dessous. 

La FRB accueille LVMH comme membre fondateur à son Conseil d’administration

LVMH a accompagné la FRB depuis plus de 6 ans, en participant, notamment, à son Conseil d’orientation stratégique. Originalité forte de la Fondation, ce conseil regroupe plus de 160 parties prenantes qui participent à la co-construction de programmes de recherche en faveur de la biodiversité et à la diffusion de leurs résultats. Sylvie Bénard, Directrice de l’environnement de LVMH, en a été, pendant plus de 4 ans, la vice-présidente. Dans ce rôle, Sylvie Bénard s’est fortement impliquée dans les actions de la FRB autour des enjeux associés au devenir de la biodiversité et à son utilisation durable. LVMH s’est intéressé notamment à la question de l’accès aux ressources génétiques et au partage des avantages découlant de leurs utilisations. L’engagement volontaire de LVMH a par ailleurs été reconnu dans le cadre de la Stratégie nationale pour la biodiversité (SNB).

 

En réponse à la proposition de François Houllier, président-directeur général de l’Inra et président de l’Alliance nationale de recherche pour l’environnement (AllEnvi), qui a présenté la candidature de LVMH, le conseil d’administration de la FRB a accepté l’entrée de LVMH en tant que nouveau membre fondateur. L’ensemble des membres du conseil d’administration a félicité la représentante de LVMH et salué le renforcement de ce partenariat. Pour Jean-François Silvain, président de la FRB, l’arrivée d’un nouveau membre fondateur du secteur privé souligne la maturité acquise par la fondation dans sa relation avec des partenaires privés. Cette relation est non seulement « indispensable au développement des activités de la fondation, mais elle est aussi la preuve que les questions de biodiversité peuvent et doivent mobiliser l’ensemble des acteurs au regard des enjeux majeurs auxquels nous sommes confrontés. Avec ce partenariat, l’action de la FRB pour mobiliser et soutenir la communauté scientifique et jouer son rôle d’interface entre la science et notre société se trouve renforcée. Le soutien unanime du Conseil d’orientation stratégique dans toutes ses composantes témoigne de la solidité de la démarche ».

Scénarios de la biodiversité africaine – Anticipation du devenir de la biodiversité et des services écosystémiques et adaptation aux changement globaux

L’atelier régional dédié aux « scénarios de la biodiversité africains » est issu d’une proposition de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) et du Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM), qui ont souhaité partager l’expérience du programme « Modélisation et scénarios de la biodiversité » de la FRB (voir, p.16). Cette proposition a suscité un vif intérêt de la part de nombreux acteurs issus du domaine de la recherche ou de la conservation de la biodiversité, qui se sont associés à la conception et à l’organisation de l’atelier. Cet événement est également parrainé par le gouvernement gabonnais et le gouvernement français. Durant trois jours, des conférences et des ateliers vont réunir des chercheurs, des décideurs, des gestionnaires de terrain et des acteurs socio-économiques intéressés par le devenir de la biodiversité en Afrique subsaharienne.

 

Télécharger le programme dans les ressources ci-dessous.

Scénarios de la biodiversité : Un état des lieux des publications scientifiques françaises

Une étude de profils Web of Science souligne l’expansion forte et récente de ce champ d’étude dans lequel la France participe à près de 7 % des publications internationales : la recherche française se situe ainsi au 6e rang mondial et au 3e rang européen en termes de nombre de publications sur les scénarios de la biodiversité.

 

Au-delà de cette étude de profils, une bibliographie fine de l’ensemble des travaux publiés ces quinze dernières années par la communauté scientifique française en matière de scénarios de la biodiversité – entendus comme “descriptions quantitatives ou qualitatives des devenirs possibles de la biodiversité et/ou des services écosystémiques associés” – est ici proposée.

 

L’analyse des 111 publications répondant strictement à cette définition révèle que les chercheurs français qui travaillent sur ce thème publient majoritairement des articles fréquemment cités, et ce, dans des revues à fort facteur d’impact. Ces publications sont pour la plupart le fruit de collaborations internationales. Une analyse détaillée des articles indique une forte représentation :

  • des scénarios exploratoires,
  • des travaux prenant l’espèce comme niveau d’étude de la biodiversité,
  • du climat comme facteur de changement, 
  • des milieux forestiers, agricoles et montagnards européens et français,
  • de l’échelle spatiale locale ou régionale,
  • et des approches quantitatives basées sur de la modélisation, avec une prédominance des modèles de niche.

À l’inverse, les scénarios concernant les micro-organismes et le niveau infraspécifique de la biodiversité sont très peu représentés. Les services écosystémiques dépendant de la biodiversité sont également relativement peu étudiés. Enfin, une très large majorité de publications n’associe aucun acteur de la société. Cependant, l’étude permet d’identifier des formes de collaborations « science-société » à la fois innovantes et pertinentes pour la co-construction de scénarios.

 

Téléchargez l’intégralité de l’étude dans les ressources ci-dessous. 

Les valeurs de la biodiversité #2 – un regard sur les approches et le positionnement des acteurs

Comment les acteurs de la société, au-delà des communautés scientifiques, se sont-ils emparés du thème des valeurs de la biodiversité ? 

 

Par le recueil et l’analyse des discours de porteurs d’enjeux de la biodiversité, l’étude présentée dans ce rapport tente de répondre à cette question, en apportant un regard sur trois points principaux :

  • les types de valeurs attribués à la biodiversité par les porteurs d’enjeux ;
  • l’influence du cadre politique et juridique sur la prise en compte des valeurs de la biodiversité ;
  • la manière dont les valeurs de la biodiversité peuvent être mobilisées dans les stratégies de positionnement des porteurs d’enjeux. 

 

Cette étude, téléchargeable dans les ressources ci-dessous, présente ainsi des éléments clés pour la compréhension des motivations des acteurs autour de la biodiversité, de ce qui fait sens et ce qui a de l’importance pour eux. En venant compléter l’état des lieux de la recherche française sur les valeurs de la biodiversité, elle contribuera à alimenter le dialogue entre l’ensemble des acteurs, pour identifier des voies de progrès et des questions de recherche. 

Les valeurs de la biodiversité #1 – un état des lieux de la recherche française

Comment les chercheurs abordent-ils la notion de valeur dans le domaine de la biodiversité ? 

 

Au cours des vingt dernières années, la recherche sur la biodiversité a connu une importante recomposition de ses cadres de pensée, avec l’arrivée de nouveaux concepts et de nouveaux outils, dans le contexte d’une montée en puissance de la gouvernance mondiale et d’une transformation des modes de gestion à l’échelle locale. Cela a constitué le terreau de nouvelles réflexions – et parfois de vives controverses – autour de l’évaluation de la biodiversité et des valeurs qui lui sont attribuées par les sociétés humaines. 

 

Ce rapport, consultable dans les ressources téléchargeables ci-dessous, analyse l’état et la dynamique de la recherche française autour des valeurs de la biodiversité à la lumière de ces évolutions. Il présente un tour d’horizon des questions abordées et des approches mobilisées par les chercheurs de différentes disciplines. Au fil de ce rapport, se dessine la structuration et la dynamique d’un champ de recherche en pleine évolution. 

Paroles d’acteurs

Biodiversité : paroles d’acteurs, rencontres avec le Conseil d’orientation stratégique (Cos) de la FRB.

 

Qui sont les membres du Conseil d’orientation stratégique de la FRB ? Quels sont leurs valeurs, leurs représentations, leurs ambitions ou encore leur mode d’action en matière de biodiversité ?

 

Téléchargeable dans les ressources ci-dessous, ce recueil de 45 rencontres pour permettre aux acteurs de la société civile de se découvrir et de créer du lien est aussi un éclairage unique sur la diversité des visions autour de la biodiversité. Un point de départ pour élaborer collectivement un vocabulaire commun, préalable indispensable à la structuration de réflexions et d’actions partagées.

 

 

Prospective scientifique 2009-2012

À la demande du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche et en vue d’alimenter le volet “biodiversité” de la Stratégie nationale recherche et innovation 2009-2014, le Conseil scientifique (CS) de la FRB a réalisé un document de prospective scientifique.

 

Cet exercice de prospective, qui concerne plus particulièrement la période 2009-2013, identifie les grandes thématiques et les modalités d’action pour les années à venir.

 

La biodiversité est ici considérée à tous les niveaux fonctionnels : de la molécule à l’écosystème, du paysage aux échelles globales. Les représentations, savoirs et pratiques des communautés humaines sont pris en compte dans une approche intégrative et pluridisciplinaire de la dynamique de la biodiversité.

 

Consultez, dans les ressources ci-dessous, le document complet ainsi que le résumé disponible en français et en anglais.