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Quatre projets sélectionnés suite à l’appel “Impacts des énergies éoliennes sur la biodiversité”

Dans le cadre du programme de financement de projets de recherche “Impact des énergies renouvelables sur la biodiversité” qui vise à mieux évaluer l’impact des énergies renouvelables sur la biodiversité et produire des recommandations opérationnelles sur de meilleures pratiques à destination des acteurs de la filière, quatre projets de recherche ont été sélectionnés. Ce programme est porté par Mirova Foundation et la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB). 

 

 

Les projets de recherche

 

  • BRIBAT – Définition d’un cadre opérationnel pour une mise en œuvre efficace des algorithmes multifactoriels de bridage des éoliennes en faveur des chiroptères.
    Kévin BARRE (MNHN)

 

  • CEMARB_DC – Impact des Champs électromagnétiques sur la biologie du développement et le comportement de la petite roussette (Scyliorhinus canicula) dans le cadre de l’implantation de parcs éoliens offshores.
    Julie LUCAS et Thomas TRANCART (MNHN)

 

  • Chiro_EolHab – Impacts de l’éolien sur l’utilisation des habitats par les chiroptères dans le temps et dans le paysage : implications pour la planification et la prédiction des impacts.
    Christian KERBIRIOU (MNHN) et Camille LEROUX (Audiccé)

 

  • EOLRAP – Modéliser les comportements de vol des rapaces pour améliorer l’évitement et la réduction du risque de collision avec les éoliennes.
    Alexandre MILLION (AMU) et Caroline de ZUTTER (Engie)

 

Ces projets, d’une durée d’un an, apporteront des réponses complémentaires sur une question qui émerge d’un projet de recherche finalisé ou en cours de réalisation, et permettront d’éclairer les acteurs de la filière sur de meilleures pratiques à mettre en œuvre. 

 

+ d’infos

 

Consulter la page de l’appel à projets
>> Impact des énergies éoliennes sur la biodiversité <<

 

Consulter la page du programme
>> Impact des énergies renouvelables sur la biodiversité <<

 

La stratégie climatique de l’Union européenne s’apprête à accroître la déforestation à l’échelle mondiale

Pour éviter un changement climatique catastrophique ainsi que la perte de biodiversité, la science du climat nous avertit que l’humanité doit cesser de transformer les forêts en terres agricoles, car ce processus libère du dioxyde de carbone et détruit les habitats.

 

Pourtant, à mesure que la population mondiale, les revenus et la consommation de viande augmentent, les terres agricoles s’étendent à un rythme toujours plus effréné. L’Europe a contribué à cette déforestation en externalisant son approvisionnement en denrées alimentaires et autres produits agricoles.

 

Malheureusement, la stratégie climatique « Fit for 55 » [paquet législatif visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55 %] de l’Union européenne s’apprête à étendre l’empreinte de l’Europe et à accroître la déforestation à l’échelle mondiale. C’est pourquoi un groupe de scientifiques de toute l’Europe appelle le Parlement européen à modifier le plan par des amendements raisonnables (certains sont déjà adoptés par un de ses comités). 

 

 

Lire la tribune en entier

 

 

Auteurs :

  • Denis Couvet, professeur au Muséum national d’histoire naturelle, président de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité et membre de l’Académie d’agriculture de France ;
  • Wolfgang Cramer, directeur de recherche CNRS à l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine et continentale (Aix-Marseille Université) et membre de l’Académie d’agriculture de France ;
  • Timothy D. Searchinger, chercheur à l’université de Princeton (New Jersey).

Energies renouvelables : quels impacts des installations de production sur la biodiversité ?

Afin d’accompagner la transition énergétique et de répondre aux enjeux énergétiques et de développement durable, la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), en partenariat avec TotalEnergies, a réalisé un état de l’art des impacts des installations de production d’énergies renouvelables sur la biodiversité : l’éolien et particulièrement l’éolien offshore, le photovoltaïque, le biogaz et l’hydrogène.

 

Les 5 grands facteurs de perte de biodiversité identifiés par l’Ipbes ont ainsi été pris comme cadre d’analyse pour identifier les connaissances issues de la communauté de recherche sur les impacts de ces installations sur la biodiversité : changement d’occupation des sols, exploitation des espèces, pollutions, changement climatique et espèces exotiques envahissantes. Ces impacts surviennent à différentes échelles, que cela soit au niveau de l’individu (perturbations, blessures ou mort), des populations, des espèces et des communautés.

 

Dans un second temps, ce travail se penche sur les manques de connaissances concernant ces impacts et sur les pistes de recherche qui permettraient de les combler, ainsi que sur les solutions et bonnes pratiques permettant d’éviter, réduire ou compenser ces impacts. 

 

Dans les ressources ci-dessous, vous trouverez ainsi une fiche sur chaque type de d’énergies renouvelables décrites dans l’étude ainsi qu’une synthèse sous forme de prospective. 

 

Pour aller plus loin 

>> Consulter  les ressources bibliographiques associées à ce travail. 

>> Consulter la synthèse bibliographique de cette étude. 

[Plénière Ipbes] En route vers la huitième session

L’Ipbes (la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) avait beaucoup fait parler d’elle lors de la 7e session plénière de ses États membres, qui s’était tenue à Paris en avril-mai 2019. Elle y avait notamment adopté sa première évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques, qui a largement contribué à l’attention croissante accordée aux enjeux de biodiversité ces deux dernières années. Après une “année blanche” en 2020, l’Ipbes organise sa 8e session en juin 2021, qui se déroule exclusivement en ligne, situation sanitaire oblige.

 

 

Plénière de l’Ipbes, huitième session : 

 

Les deux principaux sujets à l’ordre du jour de cette plénière sont l’approbation de deux documents  :

 

  • Le rapport de cadrage de l’évaluation dite “nexus, qui concerne les liens d’interdépendance entre la biodiversité, l’eau, l’alimentation, la santé, l’énergie et le changement climatique en vue d’orienter l’élaboration des politiques et des mesures permettant de répondre de manière intégrée aux objectifs de développement durable.

 

  • Le rapport de cadrage de l’évaluation dite sur “les changements transformateurs”, dont l’objectif est de comprendre et d’identifier les facteurs des sociétés humaines (dimensions comportementales, sociales, culturelles, économiques, institutionnelles, techniques et technologiques) qui peuvent être mis à profit pour provoquer un changement transformateur1 en vue de la conservation, de la restauration et de l’utilisation rationnelle de la biodiversité.

 

 

Ces rapports de cadrage constituent la commande passée par les États membres de l’Ipbes auprès des groupes d’experts pour les deux prochaines évaluations inscrites au programme de travail de l’Ipbes. Celles-ci se dérouleront respectivement sur 5 et 3 ans. L’adoption de ces documents en plénière participe à la priorisation des attendus et des sujets majeurs qui devront être abordés par l’Ipbes dans ses travaux.

 

La plénière examine également un rapport concernant la collaboration entre l’Ipbes et le Giec, Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, et un document sur le travail des “équipes spéciales” de l’Ipbes, des groupes transversaux permettant de renforcer les capacités et l’efficacité de la plateforme, de consolider les bases de connaissances et de soutenir les décisions politiques.

 

 

Du 3 au 9 juin : les Stakeholder Days

 

Cet évènement (en anglais) a rassemblé les parties prenantes de toutes les régions du monde, afin de favoriser les échanges et la coopération avec l’Ipbes.

 

Un récapitulatif des faits marquants et du programme de travail de l’Ipbes a été présenté. Les Stakeholder Days permettent aux parties prenantes de connaître davantage la manière dont elles peuvent s’impliquer dans le processus Ipbes et l’organisation du travail qui leur est demandé en préparation de la plénière.

Le travail effectué par le réseau ouvert des parties prenantes (ONet) et le forum international des autochtones sur la biodiversité et les services écosystémiques (IIFBES) ont été présentés. Les parties prenantes connectées ont également pu contribuer à l’élaboration des déclarations des parties prenantes, faites au cours de la plénière, en réaction au programme de travail de l’Ipbes. + d’infos

 

 

___________

1 Réorganisation en profondeur à l’échelle du système de l’ensemble des facteurs technologiques, économiques et sociaux, y compris des paradigmes, des objectifs et des valeurs.

[Expertise et synthèse] Indicateurs et outils de mesure : évaluer l’impact des activités humaines sur la biodiversité ?

La Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) s’est emparée de cet enjeu et publie, en collaboration avec l’Office français de la biodiversité (OFB), un rapport compilant les résultats d’une enquête menée auprès des parties prenantes, d’une évaluation scientifique d’outils de mesure intégratifs, d’ateliers réunissant acteurs et concepteurs d’outils, ainsi que les échanges issus d’un colloque.

 

 

En savoir plus

Indicateurs et outils de mesure : évaluer l’impact des activités humaines sur la biodiversité ?

Des indicateurs de biodiversité et outils de mesure ont été développés dès les années 1990. Trois décennies plus tard, où en est-on ? Peut-on désormais répondre aux attentes fortes des acteurs de la société et des conventions nationales et internationales ? Et pour aller plus loin, que penser des analyses de cycle de vie, des labels de pratiques durables, en termes de pêche, déforestation, etc. ?

 

La Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) s’est emparée de cet enjeu et publie, en collaboration avec l’Office français de la biodiversité (OFB), un rapport compilant les résultats d’une enquête menée auprès des parties prenantes, d’une évaluation scientifique d’outils de mesure intégratifs, d’ateliers réunissant acteurs et concepteurs d’outils, ainsi que les échanges issus d’un colloque.

 

Le rapport complet ainsi que l’annexe avec les évaluations scientifiques de sept indicateurs et outils de mesure sont disponibles dans les ressources téléchargeables.

[#ScienceDurable] Ce mois-ci, la campagne s’intéresse à la thématique “énergie et biodiversité”

Au travers de la campagne « La science pour un monde durable », découvrez ces pistes, nombreuses, sérieuses et passionnantes, sur lesquelles travaillent les chercheurs français en lien avec les recommandations proposées par l’Ipbes afin d’atteindre les objectifs du développement durable (ODD) des Nations Unies et de nourrir les réflexions en vue de la définition du cadre d’action post 2020 de la Convention sur la diversité biologique (CDB).

 

Chaque mois, la FRB, ses instituts membres fondateurs et l’alliance AllEnvi mettent en avant les solutions de la recherche pour enrayer le déclin de la biodiversité. Suivez-nous sur nos réseaux sociaux et notre page dédiée. Ce mois-ci, la thématique abordée est “énergie et biodiversité”.

 

Découvrez les articles de la semaine :

#ScienceDurable – Biodiversité et transition énergétique – Enquêtes sur des liaisons dangereuses

En 2017, la Journée FRB visait à illustrer certaines incohérences entre la mise en œuvre de la transition énergétique et la prise en compte des enjeux associés à la biodiversité, puis à montrer les pistes de mobilisation des acteurs, des citoyens et des décideurs politiques et l’apport de la science pour une transition énergétique, écologique et solidaire. 

 

L’atténuation du changement climatique repose pour une large part sur la transition énergétique, c’est-à-dire l’abandon des sources d’énergie fondées sur le carbone fossile au profit des énergies renouvelables. Cet un objectif national et européen majeur suscite des développements technologiques et d’importants investissements. Or les infrastructures développées peuvent avoir des impacts multiples, et surtout non anticipés, sur la biodiversité et en particulier sur le fonctionnement des écosystèmes. Il est donc aujourd’hui indispensable de concilier défi énergétique et préservation de la biodiversité, cette dernière étant essentielle pour assurer le devenir de l’Humanité et garantir son bien-être. Retrouver les comptes-rendus de la journée dans les ressources ci-dessous. 

#ScienceDurable – Production de bois-énergie et impacts sur la biodiversité européenne

Peut-on se passer des énergies fossiles et préserver la biodiversité ? Comme l’ont montré les échanges lors des journées FRB 2017 et de nombreux travaux de re- cherche sur le sujet, la réponse est loin d’être aisée. À l’occasion de la sortie du prochain rapport de l’Ipbes sur l’état de la biodiversité en Europe et en Asie centrale, la FRB a synthétisé l’une des rares études à avoir compilé et analysé un ensemble de travaux sur la question de production de bois-énergie et de ses impacts potentiels sur la biodiversité européenne : Effects of fuelwood harvesting on biodiversity — a review focused on the situation in Europe de Bouget, Lassauce et Jonsell, 2012. Bien qu’il s’agisse d’une stratégie possible parmi d’autres, les auteurs se sont ici placés dans un contexte d’intensification de cette filière.

 

#ScienceDurable – Énergie renouvelable et biodiversité : les implications pour parvenir à une économie verte

En raison de leur rôle crucial dans la lutte contre le changement climatique, les filières de production d’énergie à partir de sources dites « renouvelables » sont souvent implicitement considérées comme favorables à l’environnement alors qu’elles ont toute des impacts, plus ou moins importants sur la biodiversité et les écosystèmes, ainsi que le démontre cette revue de la littérature qui a analysé plus de 500 références scientifiques.

 

Les impacts sont variés, mais ils seront d’autant plus importants que ces solutions énergétiques seront déployées à grande échelle pour permettre une transition rapide vers une économie verte. Si ces pressions varient considérablement entre les différentes filières et les contextes environnementaux dans lesquels elles opèrent, l’impact majeur, commun à toutes les filières, est la perte ou la modification des habitats. Mais d’autres effets négatifs existent comme les traumatismes parfois mortels, la pollution, l’émission de gaz à effet de serre, la compétition pour les usages de l’eau ou encore l’induction de comportement d’évitement, les invasions biologiques ou la modification des micro-climats locaux qui perturbent les écosystèmes.

Consultez la synthèse complète dans les ressources ci-dessous.

 

 

Le résumé des effets négatifs et positifs par filière listés dans la revue est présenté ci-après :

 

 

Énergie solaire

 

Effets négatifs sur la biodiversité :

 

  • Perte ou fragmentation des habitats : c’est l’effet sur la biodiversité le mieux documenté ;
  • Collision des oiseaux avec les installations ;
  • Brûlures occasionnées aux oiseaux exposés aux flux solaires intenses. Ceci pourrait occasionner la mort de milliers d’oiseaux
  • Pollution des masses d’eau à partir de produits chimiques toxiques utilisés pour le traitement des panneaux solaires et des sols (herbicides) ;
  • Utilisation croissante de l’eau (en particulier dans les déserts) ;
  • Attraction et désorientation des insectes et des oiseaux causés par une lumière intense ou polarisée ;
  • Piège écologique en raison de mécanismes attracteurs cumulatifs ;
  • Perturbation du micro-climat local.

 

Effets positifs possibles pour la biodiversité :

 

  • Fourniture de zones de couverture ou d’habitat et d’alimentation (par exemple, pâturages) pour certains animaux.

 

 

Énergie éolienne terrestre

 

Effets négatifs sur la biodiversité :

 

  • Collision d’oiseaux et de chauves-souris avec des éoliennes.Comme pour les oiseaux les risques ne concernent pas seulement les espèces locales, mais aussi les espèces migratrices ;
  • Traumatismes internes (barotrauma) chez les chauves-souris associés à des réductions soudaines de pression de l’air à proximité des pales ;
  • Perturbation des voies migratoires pour certaines espèces d’oiseaux et de chauves-souris : c’est une des incidences les mieux documentées et le plus étudiées.

 

Effets positifs possibles pour la biodiversité :

 

  • Constitution de territoires favorables pour certaines espèces terrestres en raison de la réduction du trafic, de la disponibilité en ressources alimentaires et de la réduction de prédateurs.

 

 

Énergie hydraulique

 

Effets négatifs sur la biodiversité :

 

  • Disparition d’écosystèmes (lors de la mise en eau des barrages) y compris les réserves naturelles, fragmentation des habitats ;
  • Perturbation des flux hydriques en amont et en aval des installations hydroélectrique ;
  • Perturbation des voies migratoires de certaines espèces de poissons ;
  • Détérioration de la qualité de l’eau en raison des changements dans la charge en sédiments, la turbidité et l’eutrophisation ;
  • Émissions de GES par les réservoirs qui contribuent au changement climatique anthropique.

 

Effets positifs possibles pour la biodiversité :

 

  • Création de nouveaux habitats ou de nouveaux écosystèmes.

 

 

Bioénergie

 

Effets négatifs sur la biodiversité :

 

  • Perte, fragmentation, simplification et homogénéisation des habitats en raison de la mise en place de monocultures intensives et pertes de biodiversité associées ;
  • Pollution du sol et de l’eau associée à l’utilisation d’engrais et pesticides qui provoque toxicité et eutrophisation ;
  • Emissions de polluants dans l’air ambiant qui contribuent à l’acidification et à la formation d’ozone troposphérique, émission de GES pendant tout le cycle de vie de la production de bioénergie qui contribue au changement climatique anthropique ;
  • Modification des micro-climats locaux en raison des changements dans l’albédo et l’évapotranspiration ;
  • Concurrence avec la végétation indigène de certaines espèces utilisées comme matières premières (par exemple, Eucalyptus, Miscanthus).

 

Effets positifs possibles pour la biodiversité :

 

  • Fourniture d’habitat, alimentation et autres services écosystémiques de soutien par certaines surfaces recouvertes de plantes énergétiques (par exemple : Miscanthus, Panicum virgatum –switchgrass-).

 

 

Énergie des mers

 

Effets négatifs sur la biodiversité :

 

  • Perturbations des milieux liées à la construction des installations d’énergie océanique, (par exemple pollution sonore qui affecte certaines espèces aquatiques, en particulier les mammifères marins) ;
  • Perte ou changement d’habitats associés à la mise en place des fondations des installations ancrés dans le fond marin, la mise en eau permanente des portions des estuaires situés en amont des structures marémotrices, la modification des processus hydrodynamiques et de sédimentation ;
  • Augmentation de la turbidité dans la colonne d’eau due aux perturbations des fonds marins, changements dans la salinité, afflux d’eau plus oxygénée dans les structures marémotrices ;
  • Pollution électromagnétique associée aux câbles sous-marins et chimique provenant de lubrifiants et peintures toxiques ;
  • Changement de composition des communautés de poissons benthiques en raison de pertes d’habitats ;
  • Perturbation des déplacements et de l’alimentation des espèces locales et migratrices ;
  • Mortalités d’espèces dans les structures marémotrices, collision des oiseaux avec les éoliennes marines et des espèces aquatiques avec des dispositifs utilisant l’énergie des vagues ;
  • Mortalité des poissons tropicaux en raison des chocs thermiques générés par certaines installations.

 

Effets positifs possibles pour la biodiversité :

 

  • Protection de la biodiversité par la création de zones interdites d’accès aux activités de pêche et de transport (par exemple les champs d’éoliennes marines) ;
  • Abris pour certaines espèces notamment autour des parcs éoliens marins et les infrastructures basées sur l’exploitation des vagues et des marées.

 

 

Énergie géothermique

 

Effets négatifs sur la biodiversité :

 

  • Perte d’habitat pendant la conversion des zones naturelles en installations géothermiques ;
  • Changement d’habitat au cours du déboisement du site, de la construction de routes, du forage des puits et des sondages sismiques qui affecte les processus de reproduction, de recherche de nourriture et de migration de certaines espèces ;
  • Émissions de polluants toxiques tels que le H2S, l’arsenic et l’acide borique qui peuvent défolier les plantes ou être incorporés par les organismes ;
  • Pollution par le bruit et la chaleur des installations géothermiques.

 

 

La revue propose aussi pour chaque filière des mesures d’atténuation permettant d’éviter, minimiser, restaurer ou compenser les impacts, la plus emblématique d’entre elle étant la localisation des installations dans les zones à faible biodiversité, mais le choix de technologies moins impactantes, la planification en amont incluant des procédures de préservation de la biodiversité ou la mise en place systématique d’éléments favorables à la biodiversité au sein ou autour des infrastructures est aussi recommandé. Les auteurs préconisent également de profiter des emprises territoriales, parfois importantes, de ces infrastructures pour créer et maintenir des réserves naturelles dans lesquelles les activités humaines sont réduites.

 

Un important travail reste à conduire pour renforcer l’acquisition de connaissances sur les impacts réels de ces filières sur les différents compartiments de la biodiversité (des espèces aux écosystèmes) et développer des outils d’évaluation pertinents et efficients.

 

En effet, la transition énergétique ne pourra se passer de l’exploitation des ressources énergétiques renouvelables. Il est donc essentiel que son développement et les politiques publiques associées prenne en compte la biodiversité. Ceci est d’autant plus crucial que le développement à grande échelle de la transition vers une économie verte démultipliera, parfois de façon exponentielle les effets directs et indirects de ces filières sur l’environnement en général et la biodiversité en particulier.

[Conférence] Une seule santé, en pratique ?

Covid-19, un an après ?

 

Quels enseignements tirer de cette pandémie qui questionne nos manières de vivre et de travailler, notre définition du progrès, notre manière d’appréhender la part sauvage du monde et aussi l’Autre, dont les activités aux quatre coins du monde impactent notre vie ?

 

Un an plus tard, la conférence « Une seule santé, en pratique ? » organisée par l’ENSV-FVI VetAgro Sup en collaboration avec France Nature Environnement (FNE), la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité (FRB), l’Association Santé Environnement France (ASEF), Humanité et Biodiversité (H&B), la Fédération des Syndicats Vétérinaires de France (FSVF), alimentera les réflexions autour de cette crise : Peut-on anticiper et prévenir les pandémies ? Comment s’engager et être acteur.ric.e d’une transformation des modèles de sociétés ? Économie, préservation de la santé et de l’environnement sont-ils conciliables ?

 

En tant que crise, la Covid-19, comme le dernier épisode de grippe aviaire, a éclairé comme rarement les défis à venir qui nous obligent à repenser les liens entre notre santé, celle des autres espèces vivantes et celle des écosystèmes. Penser globalement la santé du vivant amène à reconsidérer nos systèmes de prévention, de soin et de santé, nos économies (notamment agricoles), notre rapport à l’environnement et aux milieux, mais aussi l’action publique et ses frontières.

 

 

Regarder la conférence en replay

[Prix Jeune chercheur 2020] Découvrez les vidéos des 13 lauréats !

À l’occasion de la 2e édition des prix Jeune chercheur, la Fondation pour la recherche sur la biodiversité vous présente les 13 jeunes chercheuses et chercheurs récompensés et leurs sujets d’étude aussi passionnants que différents, tous faisant avancer la recherche sur la biodiversité.

 

Découvrez les lauréates et lauréats ainsi que les partenaires des prix Jeune chercheur 2020 en vidéo !

 

 

Voir les 13 lauréats

Biodiversité les acteurs français passent à l’action

La Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) a pour mission de favoriser les activités de recherche sur la biodiversité en lien avec les acteurs de la société. Susciter l’innovation, développer et soutenir des projets, diffuser les connaissances et mobiliser l’expertise sont au coeur de ses actions. Elle accueille par ailleurs le secrétariat scientifique du comité français pour l’Ipbes, la Plateforme intergouvernementale pour la biodiversité et les services écosystémiques. À ce titre, elle est chargée de relayer les travaux de la Plateforme au niveau national. La FRB travaille ainsi avec son Conseil d’orientation stratégique (Cos), regroupant plus de 240 structures (entreprises, syndicats, ONG, collectivités territoriales, etc.), afin que les acteurs nationaux s’approprient les messages de l’Ipbes et pour rapprocher les conclusions scientifiques de leurs préoccupations opérationnelles. La Fondation s’est ici associée à ORÉE, association multi-acteurs pour l’environnement membre de son Cos et comptant plus de 180 membres.

 

Ainsi est née la présente publication, fruit d’un long travail auprès d’acteurs français. Elle fournit un panorama des mesures pour la biodiversité mises en oeuvre au niveau non-étatique, alors que les acteurs sont de plus en plus sollicités pour rendre des comptes sur leurs engagements, notamment en 2020 dans le cadre de la préparation de la Cop 15 de la Convention sur la diversité biologique.

 

La publication est consultable dans les ressources téléchargeables. 

[Prix Jeunes Chercheurs 2020] La FRB lance la deuxième édition des Prix Jeunes Chercheurs

En 2018, la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) et son Conseil scientifique ont créé le Prix Jeunes Chercheurs, en lien avec son Conseil d’orientation stratégique (Cos), pour accompagner les jeunes chercheur.euse.s qui contribuent significativement aux sciences de la biodiversité. 

 

Toutes les informations sur l’édition 2020 ainsi que les modalités de candidature sont disponibles sur la page de l’appel. 

 

  • Ouverture de l’appel : 2 juin 2020
  • Date limite de soumission : 15 août 2020 à minuit (heure de Paris).

 

 

En savoir plus

[Appel à propositions] Ouverture de la 3ème édition de l’appel pour la gratification de stages de master 2

La Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) et ses partenaires lancent un appel pour soutenir l’accueil de stagiaires de master 2 dans des laboratoires de recherche français, métropolitains et ultramarins, travaillant sur la biodiversité.

 

Les équipes lauréates recevront un financement pour la gratification d’une ou d’un stagiaire pour un stage de 4 à 6 mois.

 

Date limite de soumission : 14 avril 2020, minuit CET (heure de Paris)

Toutes les informations sont disponibles sur la page de l’appel master 2020.

[Veille scientifique] Biomimétisme et biodiversité

Afin de comprendre les enjeux et les risques de cette approche relativement récente de l’exploitation du monde vivant, la FRB a été missionnée par le ministère de la transition écologique et solidaire pour réaliser une veille scientifique et identifier ainsi les menaces et opportunités actuelles du biomimétisme pour la biodiversité. Le rapport issu de ce travail de veille ainsi qu’un résumé sont disponibles dans la rubrique “lire le rapport“. 

Biomimétisme et biodiversité

Le concept de biomimétisme ou bio-inspiration a été théorisé pour la première fois il y a une vingtaine d’année (cf. Janine Benyus : Biomimicry, Innovation Inspired by Nature). L’approche initiale défend une vision qui considère que cette démarche d’innovation « fait appel au transfert et à l’adaptation des principes et stratégies élaborés par les organismes vivants et les écosystèmes, afin de produire des biens et des services de manière durable, et rendre les sociétés humaines compatibles avec la biosphère ».

 

Le Biomimétisme identifie des solutions naturelles apparues au cours de l’évolution, c’est à dire des fonctions ou des rapports entre structures et fonctions chez les organismes vivants qu’il peut être intéressant de transposer à une fonction d’intérêt humain : sa finalité est de chercher, d’identifier et de d’industrialiser une solution à un problème humain.

 

Cette démarche est nécessairement interdisciplinaire, entre sciences fondamentales et sciences de l’ingénieur, et demande de la part des acteurs économiques la mobilisation de ressources significatives en matière de recherche et développement (R&D).

 

 

Le biomimétisme est la rencontre de plusieurs mondes, l’écologie,
les sciences de l’évolution, la biologie et l’ingénierie,
ou encore une interface entre sciences naturelles et industrie.

 

 

L’association Biomimicry Europa, créée en 2006 pour la promotion du biomimétisme, propose de distinguer trois niveaux d’inspiration : les formes biologiques, les matériaux et processus, les interactions.

 

En matière de recherche et développement, l’Allemagne a longtemps été en tête avec plus de 100 structures de recherche publiques impliquées et dix réseaux territoriaux spécialisés. Le Royaume-Uni et la Suisse sont aussi deux pays fortement impliqués en Europe.

 

En France, l’implication est plus récente, mais actuellement, plus de 175 équipes de recherche s’intéressent au sujet et plus de 100 entreprises font appel à cette démarche. Plusieurs Groupements de recherche (GDR) et Réseaux thématiques pluridisciplinaires (RTP) génèrent des initiatives structurantes autour de la chimie bio-inspirée, la mécanique des matériaux biologiques ou les micro-technologies inspirées des insectes. Le centre européen d’excellence en biomimétisme (Ceebios), créé en 2012, fédère un nombre croissant de grandes entreprises comme L’Oréal, LVMH, Engie, Vicat, Saint-Gobain, et bénéficie du soutien du ministère de la transition écologique et solidaire.

 

Les régions les plus impliquées en matière de R&D (compétences académiques) sont l’Ile-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine, puis, à un niveau sensiblement équivalent, Occitanie, Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Grand-Est.

 

[Journées FRB 2019] Indicateurs et outils de mesure – Évaluer l’impact des activités humaines sur la biodiversité ?

« Plus d’un million d’espèces menacées », c’est le chiffre qui a marqué les esprits cette année, au moment de la sortie du rapport de l’Ipbes sur l’état mondial de la biodiversité et des services écosystémiques. Pertes et dégradations d’habitats, surexploitations ou encore pollutions sont autant de pressions induites ou accentuées par les activités humaines qui pèsent aujourd’hui considérablement sur la biodiversité. Le constat est désormais posé et la question de la mesure des impacts de nos activités, qui joue un rôle clé pour passer à l’action, est plus que jamais d’actualité.

 

Dans un contexte où la France accentue son engagement pour limiter ses impacts négatifs sur la biodiversité, au travers notamment du Plan Biodiversité, et participe à la préparation de la COP15 et de l’agenda post-2020 pour la biodiversité, les différents acteurs de la société ont aujourd’hui besoin d’indicateurs et d’outils de mesure. Les acteurs publics et privés, les décideurs politiques et économiques qui s’engagent, à l’échelle d’un territoire ou d’un pays, à estimer et limiter leurs impacts sur la biodiversité, sont en quête de réponses.

 

Les Journées FRB 2019 ont été l’occasion d’ouvrir la question de la mesure des impacts des activités humaines sur la biodiversité et d’informer sur des indicateurs et outils de mesure existants, leur utilisation actuelle et explorer ensemble leur potentiel d’appui à la décision en faveur de la biodiversité. Elles se sont tenues sur deux jours : une journée d’ateliers mardi 1er octobre, suivie d’une journée plénière mercredi 2 octobre. 

 

Retrouvez, dans les ressources téléchargeables ci-dessous :

  • Le programme de la journée plénière ainsi qu’un glossaire,
  • Les présentations de Sébastien Barot et Harold Levrel,
  • Un aperçu de la restitution des ateliers, 
  • Le compte-rendu de Frédéric Denhez.

 

Une publication reprenant l’ensemble du travail effectué autour des journées FRB 2019 devrait voir le jour en 2020.

[Synthèse] Production de bois-énergie et impacts sur la biodiversité européenne

Peut-on se passer des énergies fossiles et préserver la biodiversité ? Comme l’ont montré les échanges lors des journées FRB 2017 et de nombreux travaux de re- cherche sur le sujet, la réponse est loin d’être aisée. À l’occasion de la sortie du pro- chain rapport de l’IPBES sur l’état de la biodiversité en Europe et en Asie centrale, la FRB a synthétisé l’une des rares études à avoir compilé et analysé un ensemble de travaux sur la question de production de bois-énergie et de ses impacts poten- tiels sur la biodiversité européenne : Effects of fuelwood harvesting on biodiver- sity — a review focused on the situation in Europe de Bouget, Lassauce et Jonsell, 2012. Bien qu’il s’agisse d’une stratégie possible parmi d’autres, les auteurs se sont ici placés dans un contexte d’intensification de cette filière.

 

Énergie renouvelable et biodiversité : les implications pour parvenir à une économie verte

En raison de leur rôle crucial dans la lutte contre le changement climatique, les filières de production d’énergie à partir de sources dites « renouvelables » sont souvent implicitement considérées comme favorables à l’environnement alors qu’elles ont toute des impacts, plus ou moins importants sur la biodiversité et les écosystèmes, ainsi que le démontre cette revue de la littérature qui a analysé plus de 500 références scientifiques.

 

Les impacts sont variés, mais ils seront d’autant plus importants que ces solutions énergétiques seront déployées à grande échelle pour permettre une transition rapide vers une économie verte. Si ces pressions varient considérablement entre les différentes filières et les contextes environnementaux dans lesquels elles opèrent, l’impact majeur, commun à toutes les filières, est la perte ou la modification des habitats. Mais d’autres effets négatifs existent comme les traumatismes parfois mortels, la pollution, l’émission de gaz à effet de serre, la compétition pour les usages de l’eau ou encore l’induction de comportement d’évitement, les invasions biologiques ou la modification des micro-climats locaux qui perturbent les écosystèmes.

 

Consultez la synthèse complète dans les ressources ci-dessous.

 

Le résumé des effets négatifs et positifs par filière listés dans la revue est présenté ci-après :

 

Énergie solaire

 

Effets négatifs sur la biodiversité

  • Perte ou fragmentation des habitats : c’est l’effet sur la biodiversité le mieux documenté
  • Collision des oiseaux avec les installations
  • Brûlures occasionnées aux oiseaux exposés aux flux solaires intenses. Ceci pourrait occasionner la mort de milliers d’oiseaux
  • Pollution des masses d’eau à partir de produits chimiques toxiques utilisés pour le traitement des panneaux solaires et des sols (herbicides)
  • Utilisation croissante de l’eau (en particulier dans les déserts)
  • Attraction et désorientation des insectes et des oiseaux causés par une lumière intense ou polarisée
  • Piège écologique en raison de mécanismes attracteurs cumulatifs
  • Perturbation du micro-climat local

 

Effets positifs possibles pour la biodiversité

  • Fourniture de zones de couverture ou d’habitat et d’alimentation (par exemple, pâturages) pour certains animaux

 

Énergie éolienne terrestre

 

Effets négatifs sur la biodiversité

  • Collision d’oiseaux et de chauves-souris avec des éoliennes.Comme pour les oiseaux les risques ne concernent pas seulement les espèces locales, mais aussi les espèces migratrices
  • Traumatismes internes (barotrauma) chez les chauves-souris associés à des réductions soudaines de pression de l’air à proximité des pales
  • Perturbation des voies migratoires pour certaines espèces d’oiseaux et de chauves-souris : c’est une des incidences les mieux documentées et le plus étudiées

 

Effets positifs possibles pour la biodiversité

  • Constitution de territoires favorables pour certaines espèces terrestres en raison de la réduction du trafic, de la disponibilité en ressources alimentaires et de la réduction de prédateurs

 

Énergie hydraulique

 

Effets négatifs sur la biodiversité

  • Disparition d’écosystèmes (lors de la mise en eau des barrages) y compris les réserves naturelles, fragmentation des habitats
  • Perturbation des flux hydriques en amont et en aval des installations hydroélectrique
  • Perturbation des voies migratoires de certaines espèces de poissons
  • Détérioration de la qualité de l’eau en raison des changements dans la charge en sédiments, la turbidité et l’eutrophisation
  • Émissions de GES par les réservoirs qui contribuent au changement climatique anthropique

 

Effets positifs possibles pour la biodiversité

  • Création de nouveaux habitats ou de nouveaux écosystèmes

 

Bioénergie

 

Effets négatifs sur la biodiversité

  • Perte, fragmentation, simplification et homogénéisation des habitats en raison de la mise en place de monocultures intensives et pertes de biodiversité associées
  • Pollution du sol et de l’eau associée à l’utilisation d’engrais et pesticides qui provoque toxicité et eutrophisation,
  • Emissions de polluants dans l’air ambiant qui contribuent à l’acidification et à la formation d’ozone troposphérique, émission de GES pendant tout le cycle de vie de la production de bioénergie qui contribue au changement climatique anthropique
  • Modification des micro-climats locaux en raison des changements dans l’albédo et l’évapotranspiration
  • Concurrence avec la végétation indigène de certaines espèces utilisées comme matières premières (par exemple, Eucalyptus, Miscanthus)

 

Effets positifs possibles pour la biodiversité

  • Fourniture d’habitat, alimentation et autres services écosystémiques de soutien par certaines surfaces recouvertes de plantes énergétiques (par exemple : Miscanthus, Panicum virgatum –switchgrass-)

 

Énergie des mers

 

Effets négatifs sur la biodiversité

  • Perturbations des milieux liées à la construction des installations d’énergie océanique, (par exemple pollution sonore qui affecte certaines espèces aquatiques, en particulier les mammifères marins)
  • Perte ou changement d’habitats associés à la mise en place des fondations des installations ancrés dans le fond marin, la mise en eau permanente des portions des estuaires situés en amont des structures marémotrices, la modification des processus hydrodynamiques et de sédimentation
  • Augmentation de la turbidité dans la colonne d’eau due aux perturbations des fonds marins, changements dans la salinité, afflux d’eau plus oxygénée dans les structures marémotrices
  • Pollution électromagnétique associée aux câbles sous-marins et chimique provenant de lubrifiants et peintures toxiques
  • Changement de composition des communautés de poissons benthiques en raison de pertes d’habitats
    Perturbation des déplacements et de l’alimentation des espèces locales et migratrices
  • Mortalités d’espèces dans les structures marémotrices, collision des oiseaux avec les éoliennes marines et des espèces aquatiques avec des dispositifs utilisant l’énergie des vagues
  • Mortalité des poissons tropicaux en raison des chocs thermiques générés par certaines installations

 

Effets positifs possibles pour la biodiversité

  • Protection de la biodiversité par la création de zones interdites d’accès aux activités de pêche et de transport (par exemple les champs d’éoliennes marines)
  • Abris pour certaines espèces notamment autour des parcs éoliens marins et les infrastructures basées sur l’exploitation des vagues et des marées

 

Énergie géothermique

 

Effets négatifs sur la biodiversité

  • Perte d’habitat pendant la conversion des zones naturelles en installations géothermiques
  • Changement d’habitat au cours du déboisement du site, de la construction de routes, du forage des puits et des sondages sismiques qui affecte les processus de reproduction, de recherche de nourriture et de migration de certaines espèces
  • Émissions de polluants toxiques tels que le H2S, l’arsenic et l’acide borique qui peuvent défolier les plantes ou être incorporés par les organismes
  • Pollution par le bruit et la chaleur des installations géothermiques

 

La revue propose aussi pour chaque filière des mesures d’atténuation permettant d’éviter, minimiser, restaurer ou compenser les impacts, la plus emblématique d’entre elle étant la localisation des installations dans les zones à faible biodiversité, mais le choix de technologies moins impactantes, la planification en amont incluant des procédures de préservation de la biodiversité ou la mise en place systématique d’éléments favorables à la biodiversité au sein ou autour des infrastructures est aussi recommandé. Les auteurs préconisent également de profiter des emprises territoriales, parfois importantes, de ces infrastructures pour créer et maintenir des réserves naturelles dans lesquelles les activités humaines sont réduites.

Un important travail reste à conduire pour renforcer l’acquisition de connaissances sur les impacts réels de ces filières sur les différents compartiments de la biodiversité (des espèces aux écosystèmes) et développer des outils d’évaluation pertinents et efficients.

En effet, la transition énergétique ne pourra se passer de l’exploitation des ressources énergétiques renouvelables. Il est donc essentiel que son développement et les politiques publiques associées prenne en compte la biodiversité. Ceci est d’autant plus crucial que le développement à grande échelle de la transition vers une économie verte démultipliera, parfois de façon exponentielle les effets directs et indirects de ces filières sur l’environnement en général et la biodiversité en particulier.

[Journée FRB 2017] Biodiversité et transition énergétique – Enquêtes sur des liaisons dangereuses

L’atténuation du changement climatique repose pour une large part sur la transition énergétique, c’est-à-dire l’abandon des sources d’énergie fondées sur le carbone fossile au profit des énergies renouvelables. Cet un objectif national et européen majeur suscite des développements technologiques et d’importants investissements. Or les infrastructures développées peuvent avoir des impacts multiples, et surtout non anticipés, sur la biodiversité et en particulier sur le fonctionnement des écosystèmes. Il est donc aujourd’hui indispensable de concilier défi énergétique et préservation de la biodiversité, cette dernière étant essentielle pour assurer le devenir de l’Humanité et garantir son bien-être.

 

La Journée FRB du 5 octobre vise à illustrer certaines incohérences entre la mise en œuvre de la transition énergétique et la prise en compte des enjeux associés à la biodiversité, puis à montrer les pistes de mobilisation des acteurs, des citoyens et des décideurs politiques et l’apport de la science pour une transition énergétique, écologique et solidaire.

 

Retrouver le programme et les comptes-rendus de la journée dans les ressources ci-dessous. 

Biodiversité et transition énergétique : enquêtes sur des liaisons dangereuses

Les gouvernements et les entreprises doivent porter une attention identique aux deux grands enjeux planétaires que sont la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la biodiversité. A l’heure où de nombreux travaux de recherche soulignent les risques d’extinction massive de populations et d’espèces au cours des 50 prochaines années, la Fondation pour la recherche sur la biodiversité se penche sur le lien qui unit les questions de préservation de la biodiversité et de transition énergétique.

 

La réponse à l’urgence climatique passe prioritairement par la réduction des émissions de carbone, mais ne prend pas suffisamment en compte l’impératif de préservation de la biodiversité. Ainsi, en Europe, l’engouement pour les granulés de bois a entrainé une surexploitation des forêts du sud des Etats-Unis qui s’est traduite par une pression considérable sur la biodiversité. En 2025, un rapport de l’Union européenne[1] prévoit que 10 à 12 millions de tonnes de bois traverseront l’Atlantique pour le développement de cette filière basée sur une matière première considérée comme renouvelable.

 

Cet exemple, parmi d’autres, rappelle qu’il est aujourd’hui essentiel que la préservation de la biodiversité soit intégrée en amont des stratégies énergétiques de notre pays, et plus généralement de l’Europe.

 

La biodiversité peut elle-même fournir des solutions efficaces pour lutter contre le changement climatique et accompagner la transition énergétique. L’initiative internationale « 4 pour mille » élaborée pour contribuer au stockage du carbone via la restauration de la fertilité des sols en est une illustration.

 

La journée FRB du 5 octobre qui réunira décideurs, grandes entreprises, associations, chercheurs et citoyens appelle à réfléchir sur les incohérences entre la mise en œuvre de la transition énergétique et la prise en compte de la biodiversité. Elle interrogera également de grands acteurs industriels sur leurs actions pour concilier ces deux enjeux. Enfin, elle montrera comment la science apporte déjà des solutions pour une transition énergétique, écologique et solidaire.

 

Toutes les informations sur la Journée FRB 2017

 

 

1. A. Strange Olesen & S. L. Bager (COWI, DK), B. Kittler, W. Price, & F.Aguilar (Pinchot Institute for Conservation, US). 2015. Increased Reliance of the EU on Biomass from the South East US. Commission européenne.