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#Presidentielle2022 – Santé

La santé, un enjeu biodiversité

 

L’érosion massive de la biodiversité et de ses services écosystémiques menacent la santé humaine de multiples façons. En premier lieu par le biais de notre alimentation : sa diversité, sa qualité nutritionnelle dépendent de la diversité biologique et d’écosystèmes fonctionnels. Ensuite, la perte de biodiversité aggrave les évènements climatiques extrêmes, perturbe la capacité des écosystèmes à stocker du carbone, à épurer l’eau, l’air et les sols, à réguler les pathogènes, entrainant des décès et des pertes de qualité de vie. L’effondrement du vivant, enfin, impacte le bien-être humain par la perte des possibilités d’apprentissages, d’inspiration, la perte de l’identité liés aux paysages et des expériences physiques et psychologiques en lien avec le nature.

 

La pandémie récente a mis en lumière les liens entre notre santé et la déforestation, le braconnage et le commerce d’animaux et de végétaux sauvages, le changement climatique, la faible diversité génétique et spécifique dans les champs et les élevages, ou encore la croyance que c’est en décimant des populations, en perturbant des écosystèmes, que l’on va réduire les maladies.

 

Les maladies émergentes, comme Zika, Chikungunya, les résurgences croissantes de maladies anciennes, comme la grippe aviaire, la brucellose et autres zoonoses, sur le territoire national, menaçant la viabilité de certaines filières agricoles montre l’importance de la question. Ces pandémies proviennent de divers pathogènes transportés par des réservoirs animaux mais leur émergence est en très grande partie due à un manque de compréhension des milieux sauvages, une mauvaise gestion de ces derniers, une trop faible diversité chez les espèces cultivées, élevages.

 

 

Les mesures des candidat·e·s :

 

N.B. Nous avons autant que possible conservé les mesures dans les termes exacts proposés par les candidat·e·s. Des modifications mineures ont cependant été apportées comme le passage des verbes à l’infinitif et la réduction de certains corpus pour en faciliter la clarté. Par ailleurs, les mesures présentées ici découlent d’un tri réalisé jusqu’au 29 mars 2022 qui peut présenter une certaine subjectivité. Pour retrouver l’intégralité des mesures proposées dans le cadre de cette campagne présidentielle, seuls les programmes officiels des candidats font foi. Ils sont disponibles sur la page principale du dossier.

Vers une utilisation durable des espèces

L’exploitation des organismes n’est pas durable lorsque le prélèvement d’individus d’une population se fait au-delà du taux de renouvellement et de l’accroissement biologique de celle-ci, ou lorsque l’activité conduit à une dégradation de l’environnement qui perturbe cette espèce (par exemple, l’écotourisme intensif). Cette exploitation correspond à un service écosystémique d’approvisionnement – et aux contributions matérielles de la nature (dans la typologie de l’Ipbes) – lorsqu’elle vise à se nourrir, se vêtir, se chauffer ou se loger par exemple. Elle correspond à un service culturel – et aux contributions immatérielles de la nature – dans le cas d’activités récréatives ou spirituelles. Au niveau mondial, l’Ipbes estime qu’il s’agit de la 2e cause principale de perte de la biodiversité.

 

La pêche, la chasse, la cueillette et l’exploitation des forêts naturelles (par opposition aux plantations) sont les principales formes d’utilisation des espèces sauvages, entraînant un prélèvement dans la nature. Certaines activités sans prélèvement représentent également une forme d’utilisation.

Aménagement urbain et évaluation des services écosystémiques en Île-de-France : le projet Idefese

L’approche par services écosystémiques peut se révéler très intéressante pour la prise en compte de la biodiversité dans les évaluations socio-environnementales et dans les documents d’aménagement, en ce qu’elle peut être plus facilement appropriable par des acteurs peu sensibilisés aux enjeux de préservation de la biodiversité et des écosystèmes. Disposer d’indicateurs de services écosystémiques à l’échelle des territoires permettrait d’améliorer l’évaluation des décisions d’aménagement, en particulier si ces indicateurs sont cartographiés sur le territoire à des échelles fines (ex. échelle communale ou départementale par exemple).

 

C’est l’objet du projet Idefese conduit entre 2018 et 2020 dans la région Île-de-France (cas d’étude pilote), qui vise à proposer aux acteurs de l’aménagement urbain (services déconcentrés de l’État, de collectivités locales ainsi que des aménageurs, associations, bureaux d’étude, etc.) des méthodes d’évaluation pour une meilleur intégration des services écosystémiques dans leurs politiques publiques d’aménagement.

 

Découvrez l’article complet dans les ressources téléchargeables.

Solutions climat : attention aux impacts sur la biodiversité

Les mesures prises pour l’atténuation du changement climatique doivent être évaluées en fonction de leurs avantages et de leurs risques globaux et non pas seulement selon leur bilan carbone. Les solutions examinées ci-dessous peuvent toutes entrer en concurrence avec le maintien des espaces naturels (par la rupture des continuités écologique ou la perte des habitats) et pour certaines, avec la production alimentaire (par exemple par l’intensification non durable de l’agriculture sur les espaces agricoles restants) et la santé humaine (par la pollution qu’elles génèrent).

 

Les évaluations d’impact environnemental de ces projets d’aménagement ou de construction d’infrastructure doivent donc mieux intégrer la biodiversité et notamment les impacts sur les espèces migratrices et leur participation à la fragmentation des habitats. Elles doivent aussi intégrer des évaluations de leur impacts sociaux comme les conflits d’usage des terres. Les mesures qui reposent sur le vent, l’eau, les plantes, mais qui présentent des impacts importants sur la biodiversité ne peuvent être qualifiée de solutions fondées sur la nature, car ces dernières doivent minimiser leurs impacts négatifs sur la biodiversité.

 

Les mesures destinées à faciliter l’adaptation au changement climatique peuvent, dans la pratique, être inadaptées et entraîner des conséquences préjudiciables et imprévues pour la biodiversité. Par exemple, l’augmentation de la capacité d’irrigation est une stratégie courante pour renforcer la capacité d’adaptation de l’agriculture au climat, mais elle présente des risques considérables pour la biodiversité des eaux douces et les populations, notamment la salinisation des sols à long terme, la baisse des niveaux d’eau et des conflits d’utilisation de l’eau1.

 

Les cultures génétiquement modifiées, qui sont plus tolérantes à la chaleur et au stress hydrique, ainsi que les cultures qui utilisent l’eau plus efficacement sont des solutions technologiques couramment proposées pour l’adaptation au changement climatique. Cependant ce type de culture présentent un large éventail de risques environnementaux. Elles ne sont déployées que pour quelques espèces, caractères, et donc leur déploiement à large échelle est porteur d’uniformisation. Par ailleurs, les gènes des cultures OGM résistantes à la sécheresse pourraient se propager aux espèces sauvages apparentées, altérant leur capacité compétitive et ayant ainsi un impact sur la biodiversité et le fonctionnement des écosystèmes2. 

 

 

ZOOM SUR :
BIODIVERSITE ET TRANSISTION ENERGETIQUE, DES LIAISONS DANGEREUSES

 

L’énergie nucléaire constitue un important contributeur mondial à une électricité à faible teneur en carbone, en particulier dans son utilisation comme substitut direct du charbon. Seule l’hydroélectricité apparaît plus efficiente que l’énergie nucléaire, mais elle dépend géographiquement de la présence de cours d’eau3. La plus importante préoccupation environnementale, néanmoins, concernant l’énergie nucléaire est d’une part le risque d’accidents à fortes conséquences, longues, même si leur fréquence estimée est très faible -mais non nulle-, et d‘autre part la production de déchets à longue durée de vie dont l’élimination est aujourd’hui impossible. Ces deux dangers doivent être traités pour que la filière nucléaire soit une alternative crédible aux autres sources d’énergies. 

 

>> Pour aller plus loin : 

Journée FRB 2017 – Biodiversité et transition énergétique – Enquêtes sur des liaisons dangereuses 

#ScienceDurable – Liens entre énergies renouvelables et biodiversité

#ScienceDurable – Énergie renouvelable et biodiversité : les implications pour parvenir à une économie verte

 

 

Le paradoxe de la productivité : la productivité agricole favorise l’inefficacité du système alimentaire

Depuis la reconstruction économique qui a suivi la Seconde Guerre mondiale, l’objectif principal de la politique alimentaire a été d’augmenter la productivité agricole et de libéraliser des marchés permettant aujourd’hui un commerce mondialisé. Cette orientation a conduit à une croissance significative de l’offre de produits agricoles, à davantage de calories disponibles et à une baisse des prix.

 

Dans cet article, les auteurs émettent l’hypothèse que la recherche de la seule productivité agricole encourage l’externalisation des coûts sur la santé et l’environnement et, au lieu de fournir des biens publics, représente sans doute une défaillance du marché. Par exemple, la disponibilité de calories moins chères génère des régimes alimentaires créant de l’obésité, et la concurrence mondiale favorise les producteurs qui peuvent produire le plus à moindre coût, généralement avec des dommages environnementaux. Les auteurs proposent alors de recentrer la productivité et l’efficacité globales du système alimentaire sur le nombre de personnes qui peuvent être nourries sainement et durablement par unité d’intrant et non plus sur les seuls rendements.

Mettre l’accent sur l’efficacité globale du système alimentaire offre un moyen clair de réduire les défaillances du marché, d’améliorer santé et durabilité.

[Covid-19 et biodiversité] La FRB publie deux nouvelles fiches sur les liens entre Covid-19 et biodiversité

Mobilisée en avril 2020 par les pouvoir publics, la FRB s’est entourée de son Conseil scientifique et d’un consortium d’experts pour répondre à une série de questions sur les liens entre Covid-19 et biodiversité. 22 fiches avaient alors vu le jour pour répondre à autant de questions en mettant en avant les consensus, les dissensus, les manques de connaissances ou biais analytiques, les besoins de recherche ainsi que des éléments de réponse propres au cas particulier de la Covid-19.

 

Deux nouvelles fiches viennent aujourd’hui compléter ce document :

  • Fiche 10 : Quels liens entre biodiversité et service de régulation des zoonoses ?
  • Fiche 11 : Quel est le lien entre agriculture et augmentation des maladies zoonotiques ?

 

À découvrir et partager en français et en anglais.

[Plénière Ipbes] En route vers la huitième session

L’Ipbes (la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) avait beaucoup fait parler d’elle lors de la 7e session plénière de ses États membres, qui s’était tenue à Paris en avril-mai 2019. Elle y avait notamment adopté sa première évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques, qui a largement contribué à l’attention croissante accordée aux enjeux de biodiversité ces deux dernières années. Après une “année blanche” en 2020, l’Ipbes organise sa 8e session en juin 2021, qui se déroule exclusivement en ligne, situation sanitaire oblige.

 

 

Plénière de l’Ipbes, huitième session : 

 

Les deux principaux sujets à l’ordre du jour de cette plénière sont l’approbation de deux documents  :

 

  • Le rapport de cadrage de l’évaluation dite “nexus, qui concerne les liens d’interdépendance entre la biodiversité, l’eau, l’alimentation, la santé, l’énergie et le changement climatique en vue d’orienter l’élaboration des politiques et des mesures permettant de répondre de manière intégrée aux objectifs de développement durable.

 

  • Le rapport de cadrage de l’évaluation dite sur “les changements transformateurs”, dont l’objectif est de comprendre et d’identifier les facteurs des sociétés humaines (dimensions comportementales, sociales, culturelles, économiques, institutionnelles, techniques et technologiques) qui peuvent être mis à profit pour provoquer un changement transformateur1 en vue de la conservation, de la restauration et de l’utilisation rationnelle de la biodiversité.

 

 

Ces rapports de cadrage constituent la commande passée par les États membres de l’Ipbes auprès des groupes d’experts pour les deux prochaines évaluations inscrites au programme de travail de l’Ipbes. Celles-ci se dérouleront respectivement sur 5 et 3 ans. L’adoption de ces documents en plénière participe à la priorisation des attendus et des sujets majeurs qui devront être abordés par l’Ipbes dans ses travaux.

 

La plénière examine également un rapport concernant la collaboration entre l’Ipbes et le Giec, Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, et un document sur le travail des “équipes spéciales” de l’Ipbes, des groupes transversaux permettant de renforcer les capacités et l’efficacité de la plateforme, de consolider les bases de connaissances et de soutenir les décisions politiques.

 

 

Du 3 au 9 juin : les Stakeholder Days

 

Cet évènement (en anglais) a rassemblé les parties prenantes de toutes les régions du monde, afin de favoriser les échanges et la coopération avec l’Ipbes.

 

Un récapitulatif des faits marquants et du programme de travail de l’Ipbes a été présenté. Les Stakeholder Days permettent aux parties prenantes de connaître davantage la manière dont elles peuvent s’impliquer dans le processus Ipbes et l’organisation du travail qui leur est demandé en préparation de la plénière.

Le travail effectué par le réseau ouvert des parties prenantes (ONet) et le forum international des autochtones sur la biodiversité et les services écosystémiques (IIFBES) ont été présentés. Les parties prenantes connectées ont également pu contribuer à l’élaboration des déclarations des parties prenantes, faites au cours de la plénière, en réaction au programme de travail de l’Ipbes. + d’infos

 

 

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1 Réorganisation en profondeur à l’échelle du système de l’ensemble des facteurs technologiques, économiques et sociaux, y compris des paradigmes, des objectifs et des valeurs.

La biodiversité au cœur des recherches d’INRAE, membre fondateur de la FRB, spécialiste des enjeux agriculture, alimentation et environnement

Boire, manger, respirer, être en bonne santé… la biodiversité pourvoit chaque jour à nos besoins les plus essentiels. INRAE en tant qu’institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement est de fait naturellement concerné par la biodiversité. Essentielle à la résilience des écosystèmes, à la sécurité alimentaire et à la santé, la biodiversité est un patrimoine précieux et un bien commun qu’il faut préserver pour lui-même, mais aussi pour les services écosystémiques dont dépendent les sociétés humaines. Or la multiplication des pressions anthropiques, aggravées par le changement climatique, mène à son déclin.

 

Dans ce contexte, les recherches d’INRAE qui s’étendent à de nombreux milieux, des montagnes aux littoraux en passant par les forêts, les milieux aquatiques et les agroécosystèmes, s’attèlent à mieux comprendre la biodiversité, sa dynamique et à développer, avec les acteurs des territoires, des solutions pour la préserver, la restaurer et gérer les milieux de manière durable.

 

Depuis sa création1, INRAE tient une place importante auprès de la FRB puisque l’institut siège à son Conseil d’administration, en tant que membre fondateur, et plusieurs de ses chercheurs sont ou ont été membres du conseil scientifique de la Fondation.

 

 

Plus d’informations sur la recherche sur la biodiversité à INRAE

 

 

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INRAE a vu le jour au 1er janvier 2020 et est issu de la fusion de deux instituts français : l’Inra (Institut national de la recherche agronomique) et Irstea (Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture), tous deux également déjà membres fondateurs de la FRB.

Indicateurs et outils de mesure : évaluer l’impact des activités humaines sur la biodiversité ? La FRB présente ses recommandations

La Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) s’est emparée de cet enjeu et publie, en collaboration avec l’Office français de la biodiversité (OFB), un rapport compilant les résultats d’une enquête menée auprès des parties prenantes, d’une évaluation scientifique d’outils de mesure intégratifs, d’ateliers réunissant acteurs et concepteurs d’outils, ainsi que les échanges issus d’un colloque.

 

À la lumière de ces travaux, la FRB propose trois constats et une série de recommandations visant à améliorer ces indicateurs et leur appropriation par les acteurs :

 

  • Les questions liées à la biodiversité tiennent compte à la fois de la diversité de ses dimensions, de la complexité du fonctionnement du vivant et de la multiplicité des enjeux sociaux associés. Il ne peut, de ce fait, pas exister d’indicateur unique tel que l’équivalent carbone développé dans la lutte contre le changement climatique.

 

  • Deuxième constat, des outils existent d’ores et déjà. Sept indicateurs et outils de mesure utilisés par le monde économique, la société civile, à l’échelle internationale, sont comparés, dégageant leurs forces et leurs faiblesses. Les acteurs s’en emparant doivent s’en servir tout en ayant conscience de leurs limites, et en dialoguant avec les concepteurs pour les améliorer.

 

  • Troisième constat, des indicateurs et outils sectoriels sont également essentiels, permettant ainsi des comparaisons au sein de ces mêmes secteurs. De tels instruments doivent venir en complément d’outils de mesure intégratifs.

 

L’ampleur du travail restant à accomplir est importante, mais il est nécessaire de progresser rapidement alors que la question des indicateurs est au cœur de la préparation de l’agenda post-2020 et des engagements de la future COP 15. Concepteurs, chercheurs et acteurs doivent y travailler de concert. À ce titre, la FRB met en avant une série de recommandations, de démarches à adopter pour améliorer les indicateurs et outils de mesure existants et mieux intégrer la complexité du vivant et de nos relations au sein de ce vivant. Parallèlement, et de manière pragmatique, une veille sur la pertinence et la qualité des différents indicateurs et outils de mesure serait utile à l’ensemble des acteurs.

 

De son côté, l’OFB au travers de ses programmes de mobilisation des acteurs économiques, associatifs et institutionnels intitulés « Engagés pour la Nature » accompagne l’ensemble des parties prenantes et les encourage à agir.

 

« Entreprises Engagées pour la nature – Act4nature France » regroupe d’ores et déjà plus d’une centaine d’entreprises, de toutes tailles, opérant dans des secteurs d’activités et des territoires variés qui au travers des plans d’actions déploient des actions concrètes afin de faire évoluer leurs modèles d’affaire en y intégrant des enjeux de biodiversité.

 

« Partenaires engagés pour la nature » a permis de valider l’engagement de réseaux et fédérations professionnelles ainsi que d’associations qui se mobilisent afin de former et d’outiller leurs adhérents au travers la mise en partage de bonnes pratiques.

 

 

Consultez le rapport complet

[Expertise et synthèse] Indicateurs et outils de mesure : évaluer l’impact des activités humaines sur la biodiversité ?

La Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) s’est emparée de cet enjeu et publie, en collaboration avec l’Office français de la biodiversité (OFB), un rapport compilant les résultats d’une enquête menée auprès des parties prenantes, d’une évaluation scientifique d’outils de mesure intégratifs, d’ateliers réunissant acteurs et concepteurs d’outils, ainsi que les échanges issus d’un colloque.

 

 

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Indicateurs et outils de mesure : évaluer l’impact des activités humaines sur la biodiversité ?

Des indicateurs de biodiversité et outils de mesure ont été développés dès les années 1990. Trois décennies plus tard, où en est-on ? Peut-on désormais répondre aux attentes fortes des acteurs de la société et des conventions nationales et internationales ? Et pour aller plus loin, que penser des analyses de cycle de vie, des labels de pratiques durables, en termes de pêche, déforestation, etc. ?

 

La Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) s’est emparée de cet enjeu et publie, en collaboration avec l’Office français de la biodiversité (OFB), un rapport compilant les résultats d’une enquête menée auprès des parties prenantes, d’une évaluation scientifique d’outils de mesure intégratifs, d’ateliers réunissant acteurs et concepteurs d’outils, ainsi que les échanges issus d’un colloque.

 

Le rapport complet ainsi que l’annexe avec les évaluations scientifiques de sept indicateurs et outils de mesure sont disponibles dans les ressources téléchargeables.

[Enquête] Avec quelle nature souhaitez-vous vivre ?

Quelques minutes seulement vous seront nécessaires pour parcourir les quatre parties de cette enquête qui questionne différents aspects de nos perceptions dont notamment, les émotions induites via des photographies de paysages.

 

L’enquête s’intéresse à la fois à la nature dans laquelle nous vivons mais également celle à transmettre, à préserver.

 

 

 

 

Ses principaux objectifs sont de :

  • relever les perceptions et représentations des individus pour mieux les comprendre ;
  • comprendre comment les individus fonctionnent ;
  • trouver dans les réponses des individus des leviers pour changer nos comportements.

 

 

Participer à l'enquête

 

 

Cette enquête aura cours jusqu’au congrès UICN en septembre prochain. Une partie des résultats sera diffusée d’ici la fin de l’été 2021 et une restitution finale des résultats sera publiée en 2022. Merci pour vos réponses et n’hésitez pas à relayer au plus grand nombre.

 

 

Ce projet à été élaboré grâce à la mobilisation des membres du club 5, en particulier Manuelle Rovillé (Les petits débrouillards), Dupuis Louis (Apesa), Hélène Leriche (Orée)et Alix Cosquer (Cefe Cnrs).

Biodiversité et épidémies

Il y a un an la France entamait sa première période de confinement afin de ralentir la propagation d’une nouvelle maladie : la Covid-19. Causée par l’émergence d’un coronavirus, cette maladie infectieuse est devenue en quelques mois une pandémie et a soulevé de nombreuses interrogations tant sur le plan médical, sanitaire ou environnemental. Au cours des derniers mois, des chercheurs français et internationaux ont rassemblé les connaissances existantes pour mettre en lumière les consensus et dissensus sur les zoonoses au sein de la communauté scientifique et identifier les lacunes de connaissances dans ce domaine. Plusieurs rapports ont été publiés par différentes instances, à l’instar des 22 fiches réalisées par la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) dès mai 2020 ou encore du rapport de l’Ipbes sorti en octobre dernier. Retour sur les points clés de ces travaux.

 

 

Consulter les 22 fiches

 

 

MALADIES INFECTIEUSES, ZOONOSES, PANDÉMIESDE QUOI PARLE-T-ON ?

 

Les maladies infectieuses sont causées par des micro-organismes pathogènes (les agents infectieux), tels que des bactéries, des virus, différents organismes parasites ou encore des champignons. Elles peuvent se transmettre d’un individu à un autre, au sein d’une même espèce ou d’une espèce à une autre. Dans le cas d’une transmission d’un animal vertébré à un être humain, ces maladies sont appelées zoonoses 

 

On dit des maladies infectieuses qu’elles sont « émergentes » lorsqu’elles émanent d’un nouvel agent infectieux ou que leur diagnostic et leur identification est récente. Si elles se propagent rapidement au sein d’une population et que l’on constate un grand nombre de cas infectés, on parle d’épidémie, puis de pandémie quand la propagation atteint plusieurs pays et plusieurs continents1.

 

[Conférence] La Journée de la Francophonie 2021

En mars, la francophonie et la langue française sont à l’honneur ! Cette année, en lien avec l’Agenda 2030 des Nations unies et avec un prisme particulier sur la biodiversité dans la perspective du Congrès mondial de la Nature qui se tiendra à Marseille en septembre 2021, les représentations des pays membres de la Francophonie en Suède, organisent une conférence en ligne le 18 mars sur le thème “Biodiversité et Santé”, avec le soutien de la Folkuniversitet. 

 

 

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[Prix Jeune chercheur 2020] Découvrez les vidéos des 13 lauréats !

À l’occasion de la 2e édition des prix Jeune chercheur, la Fondation pour la recherche sur la biodiversité vous présente les 13 jeunes chercheuses et chercheurs récompensés et leurs sujets d’étude aussi passionnants que différents, tous faisant avancer la recherche sur la biodiversité.

 

Découvrez les lauréates et lauréats ainsi que les partenaires des prix Jeune chercheur 2020 en vidéo !

 

 

Voir les 13 lauréats

Prix Jeune chercheur 2020

 

Connaissez-vous le safoutier ? Et le plancton diazotrophe ? Imaginiez-vous que les câbles sous-marins interagissent avec la biodiversité marine ? Avez-vous déjà entendu parler d’ethnopharmacologie ?

 

 

Pour cette deuxième édition, 54 candidatures ont été reçues, puis évaluées par le Conseil scientifique de la FRB, avant d’être transmises aux partenaires financeurs qui ont pu choisir leurs lauréats : 7 jeunes chercheuses et 6 jeunes chercheurs.

 

 

La cérémonie ne pouvant se tenir en raison des conditions sanitaires actuelles, partenaires et lauréats se présenteront dans de courtes vidéos diffusées sur les réseaux sociaux de la FRB entre le jeudi 10 et le mardi 15 décembre.

[Synthèse] La diversité des espèces hôtes de pathogènes susceptibles d’être transmis à l’Homme augmente dans les écosystèmes dominés par celui-ci

Toutefois, il n’avait pas encore été formellement démontré que ces perturbations locales entraînent des changements prévisibles dans la diversité spécifique locale (nombre d’espèces) et la composition taxonomique des hôtes réservoirs potentiels (diversité des hôtes de pathogènes). Ce phénomène pourrait trouver son explication dans les différences de résilience des espèces aux pressions exercées par l’homme, c’est-à-dire leur capacité d’adaptation aux pressions anthropiques.

 

 

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La diversité des espèces hôtes de pathogènes susceptibles d’être transmis à l’Homme augmente dans les écosystèmes dominés par celui-ci

Toutefois, il n’avait pas encore été formellement démontré que ces perturbations locales entraînent des changements prévisibles dans la diversité spécifique locale (nombre d’espèces) et la composition taxonomique des hôtes réservoirs potentiels (diversité des hôtes de pathogènes). Ce phénomène pourrait trouver son explication dans les différences de résilience des espèces aux pressions exercées par l’homme, c’est-à-dire leur capacité d’adaptation aux pressions anthropiques.

 

Pour obtenir ces résultats, les auteurs ont analysé 6 801 assemblages d’espèces et 376 espèces hôtes dans le monde entier, en tenant compte des biais apportés par les efforts de recherche qui portent préférentiellement sur certaines espèces. Ils ont ainsi démontré que l’utilisation des terres a partout et systématiquement les mêmes effets sur les communautés des hôtes réservoirs potentiels. Globalement, il y a plus d’espèces sauvages connues pour être des hôtes d’agents pathogènes et de parasites partagés avec l’Homme dans les sites soumis à une utilisation humaine importante (écosystèmes modifiés, agricoles et urbains) par rapport aux habitats voisins non perturbés (18-72 % de plus) et elles y sont plus abondantes (21-144 % de plus). L’ampleur de cet effet est encore plus forte pour les rongeurs, les chauves-souris et les passereaux : ce qui peut expliquer pourquoi ces taxons sont très représentés en tant que réservoirs zoonotiques.

 

Par ailleurs, les auteurs démontrent que les espèces de mammifères qui abritent globalement le plus d’agents pathogènes (partagés ou non avec l’Homme) sont également les plus susceptibles de se trouver dans des écosystèmes gérés par l’Homme. Cela suggère que la présence de ces espèces dans ces milieux peut être influencée par leurs caractères écologiques ou leurs traits de vie qui ont une incidence à la fois sur leur statut d’hôte et sur leur tolérance aux perturbations humaines.

 

Enfin, les chercheurs alertent sur le fait que les changements globaux et l’intensité de l’utilisation des terres multiplient les interfaces dangereuses entre les populations humaines, le bétail et la faune sauvage et donc sur un risque accru de zoonoses.

 

La synthèse complète est disponible dans le ressources téléchargeables ci-dessous. 

 

Biodiversité les acteurs français passent à l’action

La Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) a pour mission de favoriser les activités de recherche sur la biodiversité en lien avec les acteurs de la société. Susciter l’innovation, développer et soutenir des projets, diffuser les connaissances et mobiliser l’expertise sont au coeur de ses actions. Elle accueille par ailleurs le secrétariat scientifique du comité français pour l’Ipbes, la Plateforme intergouvernementale pour la biodiversité et les services écosystémiques. À ce titre, elle est chargée de relayer les travaux de la Plateforme au niveau national. La FRB travaille ainsi avec son Conseil d’orientation stratégique (Cos), regroupant plus de 240 structures (entreprises, syndicats, ONG, collectivités territoriales, etc.), afin que les acteurs nationaux s’approprient les messages de l’Ipbes et pour rapprocher les conclusions scientifiques de leurs préoccupations opérationnelles. La Fondation s’est ici associée à ORÉE, association multi-acteurs pour l’environnement membre de son Cos et comptant plus de 180 membres.

 

Ainsi est née la présente publication, fruit d’un long travail auprès d’acteurs français. Elle fournit un panorama des mesures pour la biodiversité mises en oeuvre au niveau non-étatique, alors que les acteurs sont de plus en plus sollicités pour rendre des comptes sur leurs engagements, notamment en 2020 dans le cadre de la préparation de la Cop 15 de la Convention sur la diversité biologique.

 

La publication est consultable dans les ressources téléchargeables. 

[Prix Jeunes Chercheurs 2020] La FRB lance la deuxième édition des Prix Jeunes Chercheurs

En 2018, la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) et son Conseil scientifique ont créé le Prix Jeunes Chercheurs, en lien avec son Conseil d’orientation stratégique (Cos), pour accompagner les jeunes chercheur.euse.s qui contribuent significativement aux sciences de la biodiversité. 

 

Toutes les informations sur l’édition 2020 ainsi que les modalités de candidature sont disponibles sur la page de l’appel. 

 

  • Ouverture de l’appel : 2 juin 2020
  • Date limite de soumission : 15 août 2020 à minuit (heure de Paris).

 

 

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[#ScienceDurable] En mai, la campagne s’intéresse à la santé et à la biodiversité

Au travers de la campagne « La science pour un monde durable », découvrez ces pistes, nombreuses, sérieuses et passionnantes, sur lesquelles travaillent les chercheurs français en lien avec les recommandations proposées par l’Ipbes afin d’atteindre les objectifs du développement durable (ODD) des Nations Unies et de nourrir les réflexions en vue de la définition du cadre d’action post 2020 de la CDB.

 

Chaque mois, la FRB, ses instituts membres fondateurs et l’alliance AllEnvi mettent en avant les solutions de la recherche pour enrayer le déclin de la biodiversité. Suivez-nous sur nos réseaux sociaux et notre page dédiée 

 

Ce mois-ci, la thématique abordée est la santé et la biodiversité. Découvrez les articles de la semaine :

#ScienceDurable – Dans le laboratoire du MNHN, les vers parasites source d’étude et d’inspiration médicale

Les parasites impressionnent aussi bien par leurs capacités d’adaptation que leur taux de multiplication souvent extraordinaire, ou encore leurs modes de circulation efficaces dans tous les écosystèmes …. Le MNHN en détient une des plus grandes collections au monde : « La collection des Vers Parasites du Muséum a été principalement constituée entre 1960 et 1990 sur la base du matériel récolté par le laboratoire dirigé par le Professeur Alain Chabaud, au cours de missions réalisées à l’étranger, précise la parasitologue. Depuis, on vient nous consulter dans le monde entier pour les étudier ou les identifier » Ainsi Coralie Martin se souvient du cas de ce jeune brésilien de 16 ans qui avait un vers de 10 cm traversant l’œil. Le vers était à la fois situé dans la chambre postérieure et antérieure de l’œil. « Ce qui était étonnant, c’est que ce parasite se retrouvait généralement chez les oiseaux, mais pas chez l’homme souligne la scientifique ». Après enquête, les chercheurs ont découvert que le jeune garçon travaillait sur les poteaux électriques ou nichaient de nombreux oiseaux. « Nous supposons que ces nids étaient infestés de puces et de tiques porteuses du parasite, c’est ainsi que la transmission a pu se faire. » Après le diagnostic posé, les chercheurs ont pu affirmer que ce cas était accidentel et que le risque était ponctuel et limité. « Ce type de conclusions, seuls les parasitologues peuvent les poser, pas les médecins qui n’ont pas ces connaissances poursuit Coralie Martin. C’est d’ailleurs tout l’intérêt de pouvoir travailler ensemble ».

 

Depuis quelques années, les collaborations pluridisciplinaires se multiplient au travers d’initiatives comme One Health. Née du constat que 60% des maladies humaines infectieuses connues ont une origine animale, One Health invite à une approche collaborative entre les grands secteurs scientifiques pour prévenir et contrôler les infections.  En ces temps troublés, ou les crises sanitaires se multiplient, la chercheuse Coralie Martin, se surprend même à rêver de voir ressusciter des professions qui disparaissent sûrement : « Faire appel à des taxonomistes1 spécialistes des moustiques par exemple aurait pour avantage d’aider à déterminer les zones à risque ou circulent les pathogènes, mais aussi et surtout à identifier les espèces qui en sont porteuses. » Car pour le paludisme comme pour la maladie de Lyme, tous les moustiques ou toutes les tiques ne sont pas porteurs du parasite pathogène.  « Une réponse fine et mesurée des experts permettrait d’éviter de graves erreurs sur l’environnement, comme ce fut le cas dans les années 60 avec l’emploi massif de DDT dans la lutte contre le paludisme poursuit la chercheuse. » L’emploi du pesticide a eu en effet pour conséquence de s’accumuler dans l’environnement et d’avoir des effets délétères sur la reproduction des oiseaux au point d’être à l’origine du célèbre livre de Rachel Carson « Printemps silencieux » qui fustigeait l’emploi massif des biocides sur l’environnement.

 

L’étude de la biologie des parasites dans la faune sauvage permet aussi d’extrapoler les connaissances en travaillant en laboratoire pour apporter des informations utiles à la médecine humaine et vétérinaire. « Nous avons été un des premiers laboratoires à développer des modèles d’étude du paludisme chez la souris avec l’agent pathogène Plasmodium précise Coralie Martin. » Une avancée majeure pour la compréhension du fonctionnement d’une des maladies humaines les plus répandues au monde. Présents dans les glandes salivaires du moustique, les parasites sont injectés à l’homme lors de repas sanguin de l’insecte. Ils envahissent d’abord le foie pour se multiplier et donner plusieurs milliers de parasites qui circulent dans le sang. C’est cette phase sanguine qui est responsable des symptômes et la cible des principaux médicaments antipaludiques.

 

Si l’étude des parasites est porteuse d’espoir pour guérir des parasites, la compréhension de leur fonctionnement est aussi source d’espoir pour la recherche médicale « On touche ici au biomimétisme précise Coralie Martin. On espère en effet pouvoir utiliser certaines molécules que les parasites produisent pour abaisser la réponse immunitaire de l’organisme qu’ils occupent et lutter ainsi contre certaines maladies auto immune. » Si, longtemps, les chercheurs se sont intéressés à quelques groupes présentant une menace immédiate pour la santé humaine ou pour celle des espèces domestiquées, les recherches sur le monde des parasites révèlent depuis peu de temps pourquoi ils représentent une dimension fascinante de la vie par leur capacité adaptative et les promesses de traitements thérapeutiques. L’étude de leur diversité permettra dans les années à venir des avancées majeures pour la santé humaine et la compréhension toujours plus fine du monde du vivant.

 

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1 La taxinomiste a pour objet de décrire les organismes vivants et de les regrouper en entités appelées taxons afin de les identifier, les nommer et les classer.

[BiodivERsA] Biodiversité et santé : découvrez les 10 derniers projets de recherche financés par BiodivERsA

BiodivERsA publie la brochure présentant les résultats de son appel à projets “Biodiversité et son influence sur la santé animale, humaine et végétale”. Cet appel est en phase avec l’actualité, étant axé sur la compréhension des relations entre biodiversité et santé, dont celles favorisant l’émergence d’agents pathogènes tels que les coronavirus. Cet appel d’ampleur a permis de financer 10 projets transnationaux – ayant débuté depuis fin 2019 – pour plus de 11,8 millions d’euros.

 

 

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#ScienceDurable – S’inspirer de la nature pour prévenir les pandémies

Pour le chercheur du CNRS, et du Cirad, Serge Morand, cette sur-mobilité n’est pas seulement responsable des crises environnementales, mais elle est aussi responsable des crises sanitaires que nous vivons aujourd’hui : « Avant les années 60, une épidémie restait habituellement confinée à un ou quelques pays étroitement liés. Par la suite, les épidémies sont devenues de plus en plus pandémiques. » Ainsi la dengue, les coronavirus, le chikungunya sont autant d’épidémies devenues pandémiques en se propageant à l’échelle planétaire grâce à l’ultra mobilité des marchandises et des personnes. Pour l’écologue de la santé, une des causes majeures est notamment due à l’augmentation du trafic aérien : « Le nombre total de passagers est passé d’environ 330 millions en 1970 à plus de 4 milliards en 2017 : une augmentation de 1 200 % ! » Les foyers secondaires d’infection apparaissent ainsi en des temps records dans des pays connectés les uns aux autres.  

 

 

Prendre modèle sur les écosystèmes résilients 

Dans un récent article scientifique intitulé  Les risques d’accélération des maladies infectieuses dans l’Anthropocène, Serge Morand et un de ses confrères ont notamment démontré que les pays les plus impactés par les épidémies ont paradoxalement tendance à faire partie des pays les plus riches. Ainsi trouve-t-on les États-Unis à la première place des pays les plus touchés, suivis par le Royaume-Uni, l’Inde, le Canada, le Japon, la France se situant, quant à elle, à la 9e place de ce triste palmarès, juste avant l’Italie et derrière l’Espagne. « La mondialisation a accéléré les interconnexions entre les villes de la planète qui deviennent les points centraux du départ − Wuhan en Chine avec la crise du coronavirus − et de l’arrivée des épidémies, souligne le chercheur. Enrayer ces pandémies nous oblige donc à repenser la mobilité et à réorganiser nos territoires. » 

 

Parmi les solutions évoquées par Serge Morand, une idée prend modèle sur les écosystèmes résilients : « On a constaté que les épidémies se propagent dans des territoires homogènes, urbains. »  Cette homogénéisation se retrouve dans l’agriculture ou la sylviculture avec les monocultures, des territoires modelés par l’homme, très peu résilients aux maladies et aux invasions biologiques. « A contrario, les territoires en mosaïques, c’est à dire composés d’une multitude d’entités hétérogènes formant le paysage, sont, on le sait, d’un point de vue écologique très résilients. Mon pari, poursuit le chercheur, est le suivant : si ces écosystèmes diversifiés sont bons pour la santé animale ou végétale, pourquoi ne le seraient-ils pas pour l’homme ? »

 

Si de très nombreuses études se sont penchées ses dernières années sur les bienfaits de la nature sur le bien être humain, aucune n’a pour le moment réussie à prouver qu’un paysage diversifié dans son ensemble améliorait la santé humaine. « On a néanmoins des faisceaux d’indices qui montrent que vivre à proximité de la nature est bon pour la santé, poursuit Serge Morand » Ainsi une équipe de recherche a montré que lorsque l’environnement est peu diversifié, notamment en plantes, le microbiote1 humain est moins riche en bactéries utiles à notre système immunitaire, rendant ainsi notre organisme moins résilient et sujet à des maladies auto immunes s’accélérant avec l’âge. « Le système immunitaire des humains a besoin d’être éduqué au contact d’antigènes véhiculés par des bactéries que l’on retrouve dans l’eau potable de milieux naturelles, mais aussi par tous les animaux qui les portent. »

 

Si les liens entre biodiversité et santé humaines doivent être encore explorés, l’écologie de la santé livre néanmoins plusieurs enseignements pour contrer la densité, vectrice d’épidémie « Il faut se servir de la biodiversité en ville comme d’un pare feu pour se préserver des rongeurs ou des insectes réservoirs de virus ou bactéries. Il faut s’inspirer des régulations écologiques qui jouent dans les milieux riches en biodiversité. » Une équipe de recherche s’est ainsi intéressée aux « paysages de la peur » des rongeurs, et plus précisément aux formes particulières d’habitat que ces animaux ressentent comme dangereux. L’intérêt supplémentaire de cette méthode est d’éviter la dératisation par produits chimiques.

 

 

S’inspirer des organisations de la nature pour limiter les dommages de l’extrême interconnexion

Se servir de la biodiversité pour réguler les espèces donc, mais aussi s’inspirer des organisations de la nature pour limiter les dommages de l’extrême interconnexion : « c’est l’idée de la modularité. Il faut organiser de l’espace de façon à compartimenter les réseaux d’interactions entre les humains. » Rendre les territoires plus autonomes, c’est ce qu’offre dès à présent les écoquartiers. Ces territoires à échelle humaine proposent commerces, jardins, bureaux, activités sportives et sociales. « On pourrait même imaginer qu’en période de crise, ces quartiers se ferment évitant ainsi de mettre toute une ville en confinement. »

 

La modularité de la ville, comme en écologie, crée la résilience et invite à une vie plus sédentaire. « Car à terme, le scénario le plus durable est de diminuer, voire d’inverser les taux de mobilité mondiale, surtout s’il fait partie intégrante d’un mouvement beaucoup plus important visant à la durabilité planétaire en réduisant l’empreinte environnementale » conclut Serge Morand. Comme le montre l’expérience de la pandémie actuelle, seule une réduction considérable des taux de mobilité et de contact permet de ralentir et d’arrêter ce virus terriblement contagieux.

 

 

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1 Le microbiote est l’ensemble des micro-organismes – bactéries, virus, parasites, champignons non pathogènes, dits commensaux – qui vivent dans notre organisme. Dans l’organisme, il existe différents microbiotes, au niveau de la peau, de la bouche, du nez…  Le microbiote intestinal est le plus important d’entre eux pour un poids de 2 kilos !

#ScienceDurable – ZooCov, un projet pour mieux prévenir la transmission du coronavirus de l’animal sauvage à l’homme

Le commerce des espèces sauvages et la consommation de viande d’animaux sauvages jouent un rôle dans la transmission de pathogènes des animaux aux humains. C’est ce que révèle notamment la crise actuelle liée au Covid-19. L’augmentation de la consommation d’animaux sauvages, en particulier en Asie du Sud-Est, constitue ainsi une menace croissante pour la santé publique. Le projet international ZooCov, coordonné par le Cirad, entend développer un système flexible et intégré de détection précoce de la transmission du virus entre l’animal sauvage et l’être humain. Sélectionné par l’Agence nationale de la recherche (ANR) dans le cadre d’un appel spécifique aux recherche sur les coronavirus, il contribuera à prévenir de futures pandémies de zoonoses.

 

 

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#ScienceDurable – Peut-on prévenir les épidémies grâce aux animaux ?

L’épidémie de Covid-19 questionne en profondeur notre rapport aux animaux. Dans un podcast proposé par le CNRS, Frédéric Keck, anthropologue, directeur de recherche au CNRS, directeur du laboratoire d’anthropologie sociale de l’EHESS (unité CNRS/Collège de France/EHESS), nous rappelle l’importance de maintenir le lien avec la faune qui nous entoure, afin de percevoir plus rapidement les signes précurseurs de maladie chez ceux qu’il appelle « les sentinelles des pandémies ».

 

 

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Mobilisation de la FRB par les pouvoirs publics français sur les liens entre Covid-19 et biodiversité

La crise sanitaire, économique et sociale associée à la pandémie Covid-19 soulève de nombreuses questions sur son origine, sa dynamique et les mécanismes qui l’expliquent. Confrontées à la multiplicité des opinions et avis, relatifs notamment aux liens entre Covid-19 et crise de la biodiversité, les ministères se sont tournées vers la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) et son Conseil scientifique élargi à des experts extérieurs, en vue d’obtenir leur éclairage sur les points principaux suivants :

 

  • Quels sont les liens de la crise sanitaire actuelle avec la faune sauvage : quel rôle un ou plusieurs éléments de la faune sauvage ont-ils joué dans l’initiation de la pandémie ?
  • Quels sont les liens de ce type de crise avec l’érosion de la biodiversité et la destruction des milieux naturels : peut-on mettre en parallèle les atteintes à la biodiversité et la multiplication de zoonoses, sources d’épidémies, voire de pandémies ?
  • Quels sont les liens de ce type de crise avec les systèmes de production alimentaire et les transports (humains, animaux d’élevage, produits agricoles) ? Certains systèmes de production agricoles et alimentaires peuvent-ils faciliter directement, ou indirectement, le passage d’une zoonose à une épidémie puis à une pandémie, en tenant compte aussi de la rapidité et de l’intensité des transports internationaux ?

 

 

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[Covid-19 et biodiversité] Mobilisation de la FRB par les pouvoirs publics français sur les liens entre Covid-19 et biodiversité

La crise sanitaire, économique et sociale associée à la pandémie Covid-19 soulève de nombreuses questions sur son origine, sa dynamique et les mécanismes qui l’expliquent. Elle pose aussi la question des éventuelles crises futures, de l’implication des enjeux environnementaux dans ce type de phénomènes et des conditions qui auraient permis, sinon de l’empêcher, du moins de mieux l’anticiper et d’en réduire les conséquences, pour mieux se prémunir lors d’une prochaine crise similaire.

 

 

Les ministères concernés et les organismes de recherche membres de l’alliance AllEnvi, ont confié à la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) et à son Conseil scientifique, élargi à des experts extérieurs, le soin d’apporter les éclairages de la communauté des sciences de la biodiversité sur la question des relations entre zoonose et état et dynamique de la biodiversité et des services écosystémiques.

 

 

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Mobilisation de la FRB par les pouvoirs publics français sur les liens entre Covid-19 et biodiversité

Les ministères concernés et les instituts de recherche fondateurs de la FRB ont confié à celle-ci et à son Conseil scientifique élargi à des experts extérieurs, la charge de rédiger une synthèse des connaissances sur les liens entre COVID-19, et plus généralement entre les phénomènes de zoonose – le passage d’un agent pathogène d’un élément de la faune sauvage à l’humain à l’origine d’une épidémie, et dans le cas présent d’une pandémie – et la biodiversité.

 

Au travers des réponses apportées à 22 questions, les experts rassemblés par la FRB font le point sur les connaissances actuelles, sans cacher les sujets sur lesquels la communauté scientifique peut ne pas être unanime dans son positionnement. Ils soulignent également les lacunes de connaissance qui devraient faire l’objet d’un effort de recherche tout en résumant ce que l’on sait aujourd’hui à propos des relations entre COVID-19 et état de la biodiversité. Parallèlement, ils font plusieurs recommandations à l’adresse des pouvoirs publics destinées tant à mieux détecter les risques d’apparition de zoonoses, qu’à en limiter la répétition et la propagation.

 

Cette synthèse aura vocation à évoluer à l’avenir à mesure que l’on connaîtra mieux les facteurs à l’origine de la pandémie actuelle, mais elle permet dès aujourd’hui de mieux comprendre des phénomènes qui se multiplient et qui peuvent gravement mettre en péril l’avenir de l’humanité. Cette synthèse appelle aussi les pouvoirs publics à intégrer les enjeux environnementaux et plus particulièrement ceux associés à l’érosion accélérée de la biodiversité dans leur stratégie de sortie de crise.

 

Afin de diffuser cette synthèse à un public non francophone, une version en anglais est désormais disponible.

 

Téléchargez la publication en version française ou anglaise dans les ressources téléchargeables ci-dessous.

[Biodiversité et pandémies] La FRB auditionnée par l’Assemblée nationale

Des messages forts ont été passés devant un auditoire très attentif et en attente d’éclairages scientifiques. Jean-François Silvain, président de la FRB, souligne que « cela renforce le sentiment que les responsables politiques sont très à l’écoute de la science. Les travaux de synthèses tels que ceux en cours à la FRB sur les liens entre biodiversité et zoonoses trouveront un large auditoire et pourront influer sur des décisions politiques. C’est un encouragement pour la FRB. »

[Covid-19 et biodiversité] La FRB et son Conseil scientifique s’expriment

Quels liens entre érosion de la biodiversité et émergence de zoonoses et risques de pandémies ? Comment refonder les interactions entre les populations humaines et la biodiversité ? Quels leviers d’action pour les décideurs ? Vers une nouvelle cohabitation entre les humains et l’ensemble des non-humains ? 

Autant de questions sur lesquelles la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) et son Conseil scientifique ont souhaité apporter leurs regards. Ils souhaitent ainsi rappeler que la recherche sur la biodiversité est plus que jamais nécessaire et appeler les décideurs à mieux intégrer la biodiversité dans les stratégies sanitaires, économiques et d’aménagement du territoires attendus dans la période post-crise.

 

 

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Covid-19 et biodiversité : vers une nouvelle forme de cohabitation entre les humains et l’ensemble des vivants non-humains

En quelques semaines, notre vie a changé. L’économie mondiale a connu un coup de frein sans précédent, des milliards d’êtres humains sont confinés chez eux et des dizaines de milliers sont déjà décédés du fait de la pandémie Covid-19 associée au coronavirus SARS-CoV-2 qui, à la vitesse des transports aériens, a gagné l’ensemble de la planète, en profitant de la multitude de ses hôtes, nous les humains. Nul ne sait quand cette crise sanitaire s’achèvera et nul ne peut prévoir ses conséquences démographiques, sociales, économiques et environnementales à court et long termes, même si on sait déjà qu’elles seront sans doute considérables. Il convient bien évidemment de résoudre en priorité le problème sanitaire immédiat pour éviter, limiter et atténuer les drames humains qui en découlent. Mais il faut aussi se pencher sur les facteurs à l’origine de cette situation dramatique pour tenter d’éviter qu’elle ne se reproduise et pour l’inscrire dans une approche systémique de nos relations entre humains et avec l’ensemble des vivants non humains.
 
Téléchargez la publication dans les ressources téléchargeables ci-dessous.

[Coronavirus et biodiversité] La FRB et son CS sollicités pour répondre aux journalistes

 

Pour rappel, un article écrit paru dans la Dépêche vétérinaire en novembre 2019 : “Maladies infectieuses : la grande accélération

[Appel à propositions] Ouverture de la 3ème édition de l’appel pour la gratification de stages de master 2

La Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) et ses partenaires lancent un appel pour soutenir l’accueil de stagiaires de master 2 dans des laboratoires de recherche français, métropolitains et ultramarins, travaillant sur la biodiversité.

 

Les équipes lauréates recevront un financement pour la gratification d’une ou d’un stagiaire pour un stage de 4 à 6 mois.

 

Date limite de soumission : 14 avril 2020, minuit CET (heure de Paris)

Toutes les informations sont disponibles sur la page de l’appel master 2020.

[#ScienceDurable] La recherche française porteuse de solutions pour lutter contre le déclin de la biodiversité

Des solutions pour enrayer le déclin de la biodiversité existent. De nombreuses équipes de recherche y œuvrent quotidiennement. Chaque mois, de mars à octobre 2020, la FRB, ses instituts membres fondateurs – le BRGM, le Cirad, le CNRS, l’Ifremer, l’Ineris, INRAE, l’IRD, le Muséum national d’Histoire naturelle et l’Université de Montpellier – et l’alliance AllEnvi s’unissent pour valoriser les travaux et résultats des chercheurs qui travaillent sur des solutions et leviers d’action.

 

Rendez-vous dès mi-mars pour suivre le #ScienceDurable : « La science pour un monde durable ».

 

 

+ d'infos sur #ScienceDurable

 

 

[Veille scientifique] Biomimétisme et biodiversité

Afin de comprendre les enjeux et les risques de cette approche relativement récente de l’exploitation du monde vivant, la FRB a été missionnée par le ministère de la transition écologique et solidaire pour réaliser une veille scientifique et identifier ainsi les menaces et opportunités actuelles du biomimétisme pour la biodiversité. Le rapport issu de ce travail de veille ainsi qu’un résumé sont disponibles dans la rubrique “lire le rapport“. 

Biomimétisme et biodiversité

Le concept de biomimétisme ou bio-inspiration a été théorisé pour la première fois il y a une vingtaine d’année (cf. Janine Benyus : Biomimicry, Innovation Inspired by Nature). L’approche initiale défend une vision qui considère que cette démarche d’innovation « fait appel au transfert et à l’adaptation des principes et stratégies élaborés par les organismes vivants et les écosystèmes, afin de produire des biens et des services de manière durable, et rendre les sociétés humaines compatibles avec la biosphère ».

 

Le Biomimétisme identifie des solutions naturelles apparues au cours de l’évolution, c’est à dire des fonctions ou des rapports entre structures et fonctions chez les organismes vivants qu’il peut être intéressant de transposer à une fonction d’intérêt humain : sa finalité est de chercher, d’identifier et de d’industrialiser une solution à un problème humain.

 

Cette démarche est nécessairement interdisciplinaire, entre sciences fondamentales et sciences de l’ingénieur, et demande de la part des acteurs économiques la mobilisation de ressources significatives en matière de recherche et développement (R&D).

 

 

Le biomimétisme est la rencontre de plusieurs mondes, l’écologie,
les sciences de l’évolution, la biologie et l’ingénierie,
ou encore une interface entre sciences naturelles et industrie.

 

 

L’association Biomimicry Europa, créée en 2006 pour la promotion du biomimétisme, propose de distinguer trois niveaux d’inspiration : les formes biologiques, les matériaux et processus, les interactions.

 

En matière de recherche et développement, l’Allemagne a longtemps été en tête avec plus de 100 structures de recherche publiques impliquées et dix réseaux territoriaux spécialisés. Le Royaume-Uni et la Suisse sont aussi deux pays fortement impliqués en Europe.

 

En France, l’implication est plus récente, mais actuellement, plus de 175 équipes de recherche s’intéressent au sujet et plus de 100 entreprises font appel à cette démarche. Plusieurs Groupements de recherche (GDR) et Réseaux thématiques pluridisciplinaires (RTP) génèrent des initiatives structurantes autour de la chimie bio-inspirée, la mécanique des matériaux biologiques ou les micro-technologies inspirées des insectes. Le centre européen d’excellence en biomimétisme (Ceebios), créé en 2012, fédère un nombre croissant de grandes entreprises comme L’Oréal, LVMH, Engie, Vicat, Saint-Gobain, et bénéficie du soutien du ministère de la transition écologique et solidaire.

 

Les régions les plus impliquées en matière de R&D (compétences académiques) sont l’Ile-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine, puis, à un niveau sensiblement équivalent, Occitanie, Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Grand-Est.

 

Ne tirez pas sur les chauves-souris !

S’il est avéré que les chauves-souris sont des réservoirs de virus susceptibles d’infecter l’Homme, l’émergence de zoonoses associées à ces animaux, comme c’est vraisemblablement le cas en ce moment en Chine, implique aussi l’Homme.

 

Dans une Opinion, publiée ce jour, Jean-François Silvain, président de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), souligne les rôles respectifs de l’animal et de l’Homme dans l’épidémie de coronavirus qui sévit actuellement et rappelle que si les chauves-souris peuvent inquiéter de par leur propension à héberger de tels virus, elles contribuent activement au bon fonctionnement des écosystèmes tant sous les tropiques que dans les pays tempérés.

 

 

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Ne tirez pas sur les chauves-souris !

Le séquençage du virus de Wuhan suggère que ce dernier est proche de coronavirus que l’on trouve chez les chauves-souris même si d’autres mammifères peuvent transmettre ce type de virus, comme cela a été le cas avec le SRAS, dont des formes proches ont été retrouvées chez des chauves-souris Rhinolophes, mais qui aurait probablement été transmis à l’Homme par des civettes vendues sur les marchés de la province de Guangdong (Cyranoski, 2017). Une étude controversée (Ji et al., 2020) suggère aussi qu’un serpent pourrait être à l’origine du virus de Wuhan. Mais la communauté scientifique a exprimé son scepticisme, considérant que les betacoronavirus, groupe auquel appartient le virus du SRAS et le virus de Wuhan, ne sont trouvés que chez les mammifères. Plus récemment le rôle des pangolins comme hôte intermédiaire du virus a été mis en avant, mais là encore la communauté scientifique est en attente d’une publication (Cyranoski, 2020). L’hypothèse la plus probable est donc que le virus de Wuhan provient initialement d’une chauve-souris.

 

Ce constat n’est probablement pas étonnant car ce groupe de mammifères s’avère constituer un réservoir assez extraordinaire de virus susceptibles de se transmettre à l’Homme. Il suffit de regarder la littérature récente sur les zoonoses (maladies transmises par les animaux aux Hommes) pour s’en convaincre. Des chauves-souris sont notamment à l’origine du virus d’Ebola (Buceta & Johnson, 2017) et de Marburg (Kurth et al., 2012), d’une large diversité de Coronavirus en Afrique et Asie (Tao et al., 2017 ; Lacroix et al., 2017) ; elles peuvent transmettre le virus de la rage (Alegria-Moran et al., 2017) et d’autres lyssavirus (Nokireki et al., 2017), le virus Hendra fatal pour les chevaux et les humains en Australie (Smith et al. 2014), etc. En Europe, des chauves-souris sont des réservoirs d’adénovirus (Rossetto et al., 2020), de paramyxovirus (la famille qui inclut les virus Hendra et Nipah) (Kurth et al., 2012) et de lyssavirus (Schatz et al., 2014 ; Nokireki et al.,2017, Šimić et al., 2018). Alors qu’il existe deux fois moins d’espèces de chauves-souris que de rongeurs, on identifie pratiquement autant de virus chez les premières que chez les derniers, un même virus pouvant infecter en moyenne deux fois plus d’espèces de chauves-souris que de rongeurs (Luis et al., 2013). Comme cela a été montré récemment par Rossetto et al. (2020) dans le cas des adénovirus, il existe des différences importantes entre les espèces pour ce qui est de la prévalence des virus, certaines s’avérant négatives alors que chez d’autres jusqu’à 40 % des individus peuvent être positifs.

Alors pourquoi une telle situation, qui remet au premier plan le vieil antagonisme entre les humains et les chauves-souris à l’exemple de la première page récente du quotidien 20 minutes associant l’image d’une chauve-souris frugivore avec les mots « sauvage » et « virus » ?

 

[Synthèse] Modélisation de niche écologique pour prédire le risque de leishmaniose cutanée dans les forêts néotropicales humides

Les maladies infectieuses à transmission vectorielle menacent un tiers de la population mondiale et sont dépendants d’un ensemble de facteurs socio-économiques et environnementaux, tels que le changement climatique, la modification des écosystèmes par la déforestation, la conversion des habitats naturels en écosystèmes artificiels ou l’urbanisation étendue. Prédire l’apparition et la diffusion de ces maladies infectieuses est donc un des défis majeurs actuels. Une étude parue en novembre 2019 dans la revue PLOS Neglected Tropical Diseases souligne l’importance de la prise en compte des facteurs anthropiques pour l’évaluation du risque de maladie infectieuse et parasitaire chez l’homme.

 

Sous la forme d’une transcription synthétique, la FRB met en avant les travaux décrits dans cette étude visant à identifier les corrélations entre les foyers d’infection de la leishmaniose cutanée et les activités humaines afin de définir les zones présentant un risque d’infection élevé. 

 

Consultez la synthèse complète.

 

Modélisation de niche écologique pour prédire le risque de leishmaniose cutanée dans les forêts néotropicales humides

Prédire l’apparition et la diffusion de ces maladies infectieuses constitue un défi majeur. Bien que les scientifiques disposent d’outils pour établir des cartes de risques, pouvant être utilisées par les autorités publiques, la conception de ces cartes peut être très difficile dans le cadre des systèmes infectieux à cycles complexes, tels que la leishmaniose cutanée. Cela est dû notamment à de nombreuses interactions entre les différentes espèces, hôtes et vecteurs, ainsi qu’a une hétérogénéité spatiale et temporelle importante de réponses en termes de morbidité et de mortalité.

 

Les travaux visaient à identifier les corrélations entre les foyers d’infection et les activités humaines afin de définir les zones présentant un risque d’infection humaine élevé. Les chercheurs ont ainsi produit des cartes de risques avec un soutien statistique élevé.

 

La présente étude a mis en évidence l’importance de l’impact de l’Homme sur l’environnement dans la détermination des zones à risque de leishmaniose cutanée humaine par rapport aux facteurs climatiques et écologiques habituellement décrits.

 

  • Dans la région amazonienne, les cinq variables expliquant le mieux la probabilité d’occurrence de cas de leishmaniose cutanée sont la densité de la population humaine (30,8 % de la contribution), l’empreinte humaine (30,2 %), la température saisonnière (18,9 %), la richesse en espèces de mammifères (13,8 %) et la biomasse aérienne (6,3 %).
  • En Guyane, les variables expliquant le plus grand nombre de cas de leishmaniose cutanée étaient donc l’empreinte humaine (70,1 % de la contribution), les températures diurnes moyennes (15,4 % des cas) et les précipitations du trimestre le plus humide (9,2 % de la contribution).

 

Cette étude souligne donc l’importance de la prise en compte des facteurs anthropiques pour l’évaluation du risque de maladie infectieuse et parasitaire chez l’homme. 

 

Retrouvez la synthèse complète dans les ressources téléchargeables ci-dessous.

Qu’est-ce que les « microbes » ont à voir avec l’équité sociale ?

La qualité de notre microbiote aurait-elle un lien avec l’équité sociale ? C’est ce qu’affirme une étude parue en novembre dernier dans la revue Plos One. L’accès aux soins périnatals, à la nourriture ou encore à nos lieux de vie sont autant de facteurs qui déterminent notre relation aux microbes. Il est ainsi prouvé que l’exposition microbienne environnementale provenant notamment du sol, de l’eau et des plantes façonne notre santé et réduit certaines de nos maladies comme l’asthme ou les allergies dont l’augmentation dans nos sociétés urbaines occidentales serait liée à notre déconnexion à la nature et au manque de stimulation du système immunitaire. Dans ce contexte, les liens entre “microbes et équité sociale” s’enracinent sur les nouvelles connaissances relatives aux services écosystémiques vitaux que nous retirons des microorganismes. Ainsi, l’inégalité sociale lorsqu’elle entrave l’accès à la biodiversité, entrave également l’accès à la microbiodiversité et à ses avantages pour la santé.

 

Les connaissances actuelles nous permettraient d’élaborer de meilleures politiques sociales ou de faire de meilleurs choix de santé.

 

La synthèse complète est téléchargeable dans les ressources ci-dessous.

[Résumé pour décideurs] Quelles solutions pour éviter la propagation de l’antibiorésistance dans l’environnement ?

L’antibiorésistance est un problème majeur de santé publique avec une mortalité qui augmente et pourrait dépasser la mortalité liée au cancer si des solutions ne sont pas mises en œuvre.

 

Les principales voies de contamination des milieux par les résidus d’antibiotiques, les bactéries antibiorésistantes et leurs gènes sont les rejets des stations d’épuration et l’épandage des déchets organiques (fumier, lisier, boues) valorisés en agriculture.

Si l’environnement contient naturellement des bactéries antibiorésistantes, les activités humaines peuvent tout à la fois les favoriser ou les éliminer par le traitement des rejets et déchets. La clé de l’action étant, comme souvent, la connaissance.

 

Depuis 2017, la FRB accompagne un projet ambitieux de synthèse scientifique visant à faire le bilan des solutions efficaces pour éviter que la résistance aux antibiotiques ne continue à se propager dans l’environnement.

Ce travail mené par Anaïs Goulas, post-doctorante, appuyée par les experts d’un consortium large (piloté par l’Inserm, avec notamment l’Inra et le CNRS) et des experts méthodologiques (synthèses, statistiques), est à présent achevé. La méthode employée décrite dans un protocole1  a été publiée et l’article final est en cours de soumission dans un journal scientifique international à comité de lecture.

 

Alors que la communauté scientifique et les décideurs publics et privés français se réunissent le 20 novembre prochain pour le colloque annuel sur l’antibiorésistance dont le thème est « La surveillance de l’antibiorésistance, des données pour l’action », la FRB publie un résumé pour décideurs qui présente les principaux résultats de la revue systématique.

 

À consulter dans les ressources téléchargeables de la page dédiée à cette publication

 

1. Goulas A. et al., 2018. What are the effective solutions to control the dissemination of antibiotic resistance in the environment? A systematic review protocol. Environmental Evidence 7:3. https://doi.org/10.1186/s13750-018-0118-2

 

Quelles solutions pour éviter la propagation de l’antibiorésistance dans l’environnement ?

L’antibiorésistance est un problème majeur de santé publique. La diffusion de la résistance aux antibiotiques dans l’environnement pourrait aggraver ce problème majeur de santé publique. Comment la prévenir et préserver les capacités de résilience de l’environnement ?

 

La revue systématique de la littérature scientifique achevée en 2019 a permis d’évaluer les connaissances actuelles sur les effets de différentes stratégies sur la réduction de l’antibiorésistance, évaluée par la quantification et la qualification des bactéries résistantes aux antibiotiques, gènes de résistance aux antibiotiques ou éléments génétiques mobiles (revue complète en cours de publication).

 

Les trois stratégies étudiées sont :

  • la réduction de l’usage des antibiotiques ;
  • les traitements des eaux usées et des déchets organiques ;
  • la gestion des milieux naturels. 

 

Consultez le résumé pour décideurs dans les ressources téléchargeables ci-dessous. 

[Colloque “La biodiversité : une alliée dans la prévention de certaines maladies infectieuses ?”] Les actes et messages-clés en lignes

Au cours de la seconde moitié du 20e siècle, le nombre d’épidémies et de maladies infectieuses n’a cessé d’augmenter à travers le monde. Cette augmentation s’explique en partie par l’érosion de la biodiversité et la simplification des écosystèmes. Pour faire face à ce défi, le 3e plan national santé environnement (PNSE3) a proposé une approche intégrée entre les médecins, les vétérinaires et les écologues pour enrayer la propagation des maladies. Mais de nombreux acteurs soulignent que la prise en compte des écosystèmes reste marginale. Pour mieux intégrer leur rôle dans la prévention des maladies infectieuses, il est nécessaire de mieux comprendre le lien entre les maladies infectieuses et la biodiversité, et de faire évoluer la gouvernance opérationnelle.

 

À cette fin, la FRB et ses partenaires ont organisé en avril dernier le colloque “La biodiversité : une alliée dans la prévention de certaine maladie infectieuse”. La FRB et l’AFB vous proposent ici d’en retenir les messages clés : 

https://www.fondationbiodiversite.fr/wp-content/uploads/2019/04/Colloque-Biodiversite-Sante-avril-2019-Messages-cles.pdf 

[Synthèse] La pollution antibiotique des eaux de surface : occurrence et effets

Les antibiotiques sont des médicaments antimicrobiens qui tuent ou réduisent la croissance des bactéries. Ils sont utilisés en grande quantité depuis plusieurs décennies et la résistance d’agents pathogènes aux antibiotiques est depuis longtemps au cœur de la recherche en milieu clinique et, plus récemment, en recherche environnementale.

 

Les antibiotiques peuvent contourner les procédés de traitement de l’eau et se retrouver directement dans l’environnement. Ils sont détectés dans les rivières à des concentrations très faibles et dilués plus d’un million de fois par rapport aux concentrations observées dans le corps humain.

 

L’étude Antibiotic pollution in surface fresh waters: Occurrence and effects  démontre que les concentrations d’antibiotiques mesurées dans les eaux douces, quoique majoritairement inférieures aux concentrations cliniques efficaces, sont fortement susceptibles d’avoir des effets directs et indirects sur la composante microbienne des communautés aquatiques et pourraient avoir des conséquences importantes pour les écosystèmes et pour la santé humaine. 

La pollution antibiotique des eaux de surface : occurrence et effets

Les antibiotiques sont des médicaments antimicrobiens qui tuent ou réduisent la croissance des bactéries. Ils sont utilisés en grande quantité depuis plusieurs décennies et la résistance d’agents pathogènes aux antibiotiques est depuis longtemps au cœur de la recherche en milieu clinique et, plus récemment, en recherche environnementale.

 

Les antibiotiques peuvent contourner les procédés de traitement de l’eau et peuvent se retrouver directement dans l’environnement. Ils sont détectés dans les rivières à des concentrations très faibles et dilués plus d’un million de fois par rapport aux concentrations observées dans le corps humain.

 

Cette étude démontre que les concentrations d’antibiotiques mesurées dans les eaux douces, quoique majoritairement inférieures aux concentrations cliniques efficaces, sont fortement susceptibles d’avoir des effets directs et indirects sur la composante microbienne des communautés aquatiques. En effet, même à de faibles concentrations, ces antibiotiques pourraient avoir des conséquences importantes pour les écosystèmes et pour la santé humaine. Les antibiotiques sont spécifiquement administrés pour traiter des infections ou pour augmenter les rendements notamment en élevage et en agriculture, mais, dans l’environnement, d’autres organismes vivants qui font partie de processus écologiques, tel que le cycle des nutriments, sont inévitablement exposés.

[Les actus des derniers jours]

  • FRB, T20 et développement des infrastructures

 

Le T20 est un regroupement de think tank en appui aux discussions du G20.

Il s’est réuni les 26 et 27 mai 2019 à Tokyo et a publié ses recommandations destinées à nourrir le futur sommet du G20 (28 et 29 juin, Osaka). Ces dernières s’inscrivent dans l’objectif affiché par la présidence japonaise « à la recherche d’une société durable, inclusive et résiliente » et s’appuient sur une grande série de résumés pour décideurs disponibles sur le site du T20.

 

À la demande du co-président de la quatrième task force, Nicolas Buchoud, également membre du Cos de la FRB (www.cerclegrandparis.org), la FRB a participé au document intitulé « The Infrastructure Nexus. From the Future of Infrastructures to the Infrastructures of the Future ».

Le document d’une vingtaine de pages prend acte du développement massif et incontrôlé des infrastructures. Dans un contexte de ressources limitées, il fait le constat que les approches fragmentées en matière de développement, d’agendas et de projets urbains durables prévalent toujours, au détriment de l’évaluation des impacts sur la biodiversité et les services écosystémiques. Il préconise une nouvelle génération de connectivité science-société et connaissance-politique pour repenser les investissements et les chaînes de valeur. Le document souligne aussi le rôle sous-estimé des infrastructures de recherche dans les infrastructures de développement et propose de nouvelles priorités pour un agenda urbain plus complet au sein du G20, incluant la biodiversité, en mettant un accent particulier sur les régions critiques comme l’Amazonie et l’Arctique.

 

 

  • Biodiversity and Health in the Face of Climate Change

 

Pics de chaleur, sécheresses, inondations, événements extrêmes, invasions biologiques : le changement climatique a déjà des impacts sur le bien-être et la santé humaine. Par ailleurs, l’évaluation mondiale de l’Ipbes, publiée le 6 mai dernier, met en évidence que l’effondrement de la biodiversité menace fortement notre santé physique et mentale par la perte de services essentiels que l’Homme retire des écosystèmes comme la production d’une nourriture de qualité, l’atténuation du changement climatique, l’épuration de l’eau et de l’air, la régulation des pathogènes, l’inspiration, la récréation et la spiritualité procurée par des écosystèmes fonctionnels.

Dans un contexte d’inaction, les deux phénomènes, malheureusement se renforcent mutuellement.

 

L’ouvrage publié aux éditions Springer, auquel la FRB a contribué, pose le diagnostic et présente l’aperçu le plus complet à ce jour des travaux de recherche sur les liens entre dérèglement du climat, érosion de la biodiversité et santé.

La principale conclusion de ces travaux, variés et innovants, est que préserver la biodiversité contribuera évidemment à freiner son érosion, mais également à atténuer le changement climatique et à augmenter la qualité de vie et la santé humaine.

 

 

  • Biodiversité et maladies infectieuses : les actes désormais disponibles

 

Vous pouvez les consultez dans les ressources de la page dédiée à l’événement.  

[Appel à projet] Lancement de l’appel à projets thématique Cesab !

(In English bellow)

 

 Le Cesab (Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité) a été créé en 2010 par la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) pour promouvoir les activités de recherche de haut niveau consacrées à la synthèse des idées et à l’analyse des données dans le domaine de la biodiversité.

Tout savoir sur le Cesab de la FRB

 

 

La FRB, avec le soutien de l’Agence française pour la biodiversité (AFB), appelle la communauté de recherche à soumettre des projets de recherche et d’analyse portant sur les perturbateurs endocriniens et leurs liens avec la biodiversité, basés sur l’analyse et la synthèse de données existantes. Seront considérés les projets qui s’intéresseront à des enjeux divers relatifs à ce thème, conformément aux précisions données en annexe de l’appel.

 

L’objectif principal du Cesab est de faciliter la production de nouvelles connaissances à partir de données existantes. Il soutient les groupes d’experts internationaux qui partagent leurs expertises et mettent en commun les données disponibles, en prenant en charge l’organisation des réunions, un appui à la communication et à l’analyse de données ainsi qu’un(e) post-doctorant(e) qui accompagnera le projet.
Depuis 2019, le Cesab est localisé à Montpellier.

 

Une pré-sélection de projets sera opérée par les membres du Comité scientifique du Cesab, dans un délai de deux semaines après la réception des pré-propositions.

Celles-ci devront être soumises exclusivement par mail à cesab@fondationbiodiversite.fr.

 

 

 

 

CESAB (Centre for the Synthesis and Analysis of Biodiversity) was created in 2010 by the Foundation for Biodiversity Research (FRB) to promote high-level research activities dedicated to the synthesis of ideas and data analysis in the field of biodiversity.

All information about CESAB.

 

The FRB, with the support of the French Agency for Biodiversity (AFB), calls on the French research community to submit research and analysis projects in the field of endocrine disruption and its links with biodiversity, based on the analysis and synthesis of existing data. Projects will be considered if they address various issues related to this theme, in accordance with the details given in the annex to this call.

 

The main objective of CESAB is to facilitate the production of new knowledge from existing data. It supports international expert groups that share their expertise and share available data, by organizing meetings, supporting communication and data analysis, and a post-doctoral fellow who will accompany the project. Since 2019, CESAB has been located in Montpellier.

 

A pre-selection of projects will be made by the members of the CESAB Scientific Committee within two weeks of receipt of the pre-proposals. These must be submitted exclusively by email to cesab@fondationbiodiversite.fr.

 

 

 

La biodiversité : une alliée dans la prévention de certaines maladies infectieuses ?

Ces questions ont été abordées à l’occasion du colloque « La biodiversité : une alliée dans la prévention de certaines maladies infectieuses ? » co-organisé par l’Agence française pour la biodiversité (AFB), l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), les ministères en charge de l’environnement, de la recherche et de la santé et la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB). Des interventions et des tables rondes rassembleront scientifiques, politiques de santé, et gestionnaires d’espaces naturels et de faune sauvage.

 

Ce colloque s’est appuié sur les résultats de la revue systématique « Écosystèmes et maladies infectieuses », menée dans le cadre du 3e Plan national santé environnement, ainsi que sur des cas concrets. Le programme est disponible ci-dessous ainsi que les présentations des différents intervenants dans les ressources téléchargeables. 

 

La pollution des écosystèmes et l’antibiorésistance, deux questions étroitement liées

Chaque année en France, plus de 150 000 personnes sont infectées par des bactéries multirésistantes, c’està-dire résistantes à plusieurs antibiotiques, comme par exemple certains staphylocoques dorés en milieu hospitalier (Carlet & Le Coz, 2015). Ce phénomène, qualifié d’antibiorésistance, provient principalement de notre utilisation fréquente d’antibiotiques pour soigner les humains et les animaux d’élevage, mais pas uniquement. Le rôle de notre environnement dans ces échanges bactériens fait l’objet de nouvelles recherches. Les résidus d’antibiotiques dans les eaux usées, le contact de la faune sauvage avec les bactéries multirésistantes et même la pollution causée par d’autres biocides, tels que les désinfectants, sont des facteurs de propagation de la résistance aux antibiotiques. Marion Vittecoq, chargée de recherche en écologie de la santé à l’Institut de recherche pour la conservation des zones humides méditerranéennes (Tour du Valat), revient sur ces problématiques encore à l’étude.

Quel avenir pour les plantes et leur utilisation pour notre santé ?

Si la Chine et l’Inde exploitent toujours les ressources naturelles pour se soigner, l’industrie pharmaceutique repose elle principalement sur des produits synthétisés. Cette tendance est-elle un atout ou un risque supplémentaire pour la préservation de la biodiversité ? Bruno David, directeur du département Recherche substances naturelles aux laboratoires Pierre Fabre, nous éclaire sur les usages et le devenir de ces ressources.

Modification des écosystèmes et zoonoses dans l’Anthropocène

Avec près de 60 % des agents pathogènes humains et environ 60 % des maladies infectieuses émergentes classés comme zoonotiques, c’est-à-dire transmises des animaux à l’homme (Jones et al., 2008 ; Woolhouse & Gowtage-Sequeria, 2005), ces pathologies (grippe aviaire, VIH SIDA, SRAS et Ebola, etc.) représentent un enjeu croissant de santé publique au niveau mondial (Jones et al., 2008).

 

Les maladies, dont les zoonoses, sont des processus écologiques naturels au sein des écosystèmes. Leur éradication peut ne pas avoir que des effets positifs car d’autres parasites ou pathogènes sont susceptibles d’occuper les niches laissées vacantes (Lloyd-Smith, 2013).

En raison de la multiplicité des espèces et des échelles impliquées (Johnson, de Roode et Fenton, 2015), l’écologie des communautés associée à l’épidémiologie peut amener à une meilleure compréhension des processus et des dynamiques impliqués dans les épidémies de zoonoses et faciliter une meilleure gestion des risques liés aux maladies zoonotiques (Cunningham et al., 2017 ; Johnson et al., 2015 ; Young et al., 2017).

 

Par le biais d’exemples, les auteurs illustrent la nécessité de prendre en compte, en plus des exigences écologiques des agents pathogènes zoonotiques, d’une part, l’impact des interventions humaines et d’autre part les types d’écosystèmes concernés (urbain, péri-urbain et forestier) pour se préparer à l’émergence de ces zoonoses dans l’Anthropocène et les gérer efficacement.

[Synthèse] Modification des écosystèmes et zoonoses dans l’Anthropocène

Avec près de 60% des maladies infectieuses émergentes classées comme zoonotiques, ces pathologies représentent un enjeu croissant de santé publique au niveau mondiale. La facilité par laquelle elles se propagent dans la population humaine dépend à la fois de la zoonose et du contexte écologique. Dans un article paru dans la revue scientifique Zoonoses and public health, une équipe de scientifiques illustre la nécessité de prendre en compte les exigences écologiques des agents pathogènes zoonotiques, l’impact des interventions humaines, mais aussi les types d’écosystèmes concernés (urbain, péri-urbain et forestier) pour se préparer à leur émergence et les gérer efficacement.

 

À l’heure de l’Anthropocène, les changements d’usage des terres, les populations animales et le climat entraînent l’apparition de maladies transmises des animaux à l’Homme, autrement appelées zoonoses.
Les zoonoses sont des processus écologiques naturels au sein des écosystèmes. Leur éradication peut ne pas avoir que des effets positifs, car d’autres parasites ou pathogènes sont susceptibles d’occuper les niches laissées vacantes. En raison de la multiplicité des espèces et des échelles impliquées, l’écologie des communautés associée à l’épidémiologie peut amener à une meilleure compréhension des processus et des dynamiques impliqués dans les épidémies de zoonoses et faciliter une meilleure gestion des risques liés aux maladies zoonotiques.

À l’ombre de la mondialisation, les épidémies se propagent

À la fin des années 1860, le corps expéditionnaire anglais d’Abyssinie – aujourd’hui Éthiopie – importe de Bombay, capitale de leur colonie des Indes, 8 000 zébus afin de nourrir les troupes coloniales installées dans la corne de l’Afrique (Spinage, 2003). Le bétail s’avère contaminé par l’agent de la peste bovine1, le Rinderpest virus, un virus apparenté à celui de la rougeole. L’introduction du virus fut foudroyante, occasionnant une mortalité de plus de 80 % des ongulés sauvages d’Afrique, notamment dans la plaine du Serengeti, situé en Tanzanie, près du Lac Victoria. Le bétail domestique ne fut pas épargné. Principale ressource des sociétés de pasteurs éleveurs, sa mortalité par la peste bovine occasionna une des plus terribles famines jamais observées au Soudan et en Éthiopie.

 

L’histoire de l’introduction de la peste bovine en Afrique a ceci d’exemplaire qu’elle s’inscrit dans le cadre des premières grandes mondialisations associées au colonialisme européen, qui facilitèrent les échanges intercontinentaux et les mouvements des humains, des animaux, des végétaux et de leurs parasites et maladies infectieuses. Son étude nous renseigne sur les conséquences des introductions sur la diversité biologique, le fonctionnement des écosystèmes locaux et les effets cascades difficilement prévisibles sur l’économie, le bien-être et la santé des sociétés locales.

[Journée FRB 2018] Biodiversité, transition alimentaire et santé

À l’occasion de ses 10 ans, la journée annuelle de la FRB a pour ambition de faire un point sur l’état des connaissances scientifiques et animer des discussions avec les parties prenantes sur les voies d’une transition alimentaire qui permettraient notamment, via l’évolution des systèmes de production alimentaire, de contribuer à la préservation de la biodiversité et à l’amélioration de la santé humaine. Des questions majeures se posent en effet, comme l’adaptation des populations humaines à la modification rapide des régimes alimentaires ou encore la compréhension des impacts sur la biodiversité liés à l’appropriation de la biomasse par les sociétés humaines dans un contexte d’évolution des modes alimentaires et des systèmes agricoles.

 

À l’issue de chaque session, un dialogue entre chercheurs et acteurs de la société permettra de discuter des solutions collectives pour imaginer et mettre en œuvre un développement durable des sociétés humaines.

 

Biodiversité, transition alimentaire et santé

En 2030, la population humaine devrait atteindre 8,6 milliards d’habitants. La production mondiale agricole, aquacole et halieutique devrait augmenter de 20 % (FAO, 2018) au cours des dix prochaines années. Or ni le taux d’accroissement des rendements des quatre principales céréales – blé, maïs, pomme de terre et riz – qui répondent à la plupart des besoins nutritionnels (Lachat et al., 2017), ni les stocks de poissons aujourd’hui surexploités (FAO, 2013) ne pourront couvrir les besoins d’une population grandissante.

 

À ce jour, la réponse donnée à l’augmentation de la demande alimentaire a été de convertir des terres en surfaces agricoles et d’intensifier l’agriculture et la pêche, autrement dit, d’augmenter la quantité des aliments sans se soucier de leur qualité, alors même que la biodiversité alimentaire est indispensable à une bonne qualité de notre alimentation notamment en terme de micro nutriments.

 

Cette réponse n’est pas sans conséquence sur l’environnement et sur la santé humaine. La plus grande cause de la perte de biodiversité au cours des 50 dernières années a été la transformation des habitats, principalement en raison de la conversion d’écosystèmes naturels et semi naturels. L’agriculture intensive, et en particulier l’usage des pesticides qui lui est généralement associé, cause par exemple 250 000 décès par an (OMS).

 

Afin de permettre à nos sociétés de se nourrir sainement, dans le respect de la biodiversité, les systèmes de production alimentaire doivent être repensés pour préserver les écosystèmes qui produisent des denrées et qui permettent aux sociétés humaines d’en retirer des services tels que la captation du CO2, l’épuration de l’eau ou de l’air, indispensables à une bonne qualité de vie.

 

La journée FRB du 27 septembre : « Biodiversité, transition alimentaire et santé » fera un point sur l’état des connaissances scientifiques sur ces enjeux. Elle se donne aussi pour ambition d’animer des discussions avec les parties prenantes sur les voies d’une transition alimentaire effective et partagée par le plus grand nombre. Car si les solutions existent, des questions majeures doivent encore trouver leurs réponses. Comment faire en sorte que ces solutions pensées au niveau mondial puissent s’appliquer localement ? Et à quel prix politique, et social ?

 

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#ScienceDurable – De l’importance de la nature en ville pour notre santé mentale

Le monde qui nous entoure influence notre bien-être et notre santé mentale. D’après plusieurs travaux de recherche, les adultes exposés aux espaces verts sont moins sujets aux maladies mentales telles que la dépression, l’anxiété ou le stress. Les espaces verts pourraient devenir de véritables outils thérapeutiques face aux troubles mentaux (TDAH, dépression, troubles du comportement et troubles anxieux).
Face à ce constat, comment penser la ville de demain ?

 

L’article est consultable dans les ressources téléchargeables ci-dessous. 

Renards et risque de transmission de la maladie de Lyme : un effet en cascade

Accédez à la synthèse de l’article :
Renards et risque de transmission de la maladie de Lyme : un effet en cascade.

 

Ces dernières décennies, la maladie de Lyme a augmenté dans le nord-ouest de l’Europe et le nord-est des États-Unis. Si en France depuis le début de la surveillance de cette maladie par le réseau Sentinelles, aucune évolution significative n’a été observée, plus de 33 000 nouveaux cas ont néanmoins été recensés en 2015, faisant de cette maladie invalidante un enjeu de santé publique.

 

En 2012, une équipe de recherche menée par Levy et al. mettait en évidence le lien entre la perte de biodiversité et le déploiement de cette maladie. L’équipe démontrait notamment que l’émergence de la maladie de Lyme en Amérique du Nord était due à la diminution du renard roux prédateur spécialiste des rongeurs, hôtes privilégiés pour la majorité des tiques. Il manquait néanmoins à cette étude une confirmation de ces résultats par des données de terrain.

En 2017, l’équipe de recherche menée par Tim R. Hofmeester de l‘Université de Wageningen a démontré, en condition réelle, que l’activité des prédateurs, en régulant les populations de rongeurs porteurs des tiques pouvait abaisser le nombre de tiques dans un écosystème. Moins il y a de tiques, moins elles sont elles-mêmes infestées par des pathogènes comme la bactérie responsable de la maladie de Lyme. Cette étude est la première à établir, par des analyses de terrain, la corrélation entre l’activité des prédateurs, la densité totale des tiques et la densité des tiques infectées pour trois agents pathogènes transmissibles par les tiques. Elle confirme donc que la diminution des prédateurs ont des effets en cascade sur la transmission des pathogènes et que la protection des espèces prédatrices telles que le renard roux, la martre, le putois ou le blaireau est une solution fondée sur la nature pour diminuer la prévalence des maladies transmises par les tiques.

Renard et risque de transmission de la maladie de Lyme : un effet en cascade

Dans le monde, l’incidence des maladies dites vectorielles (c’est-à-dire transmises par un vecteur vivant à l’Homme ou à l’animal) a augmenté ces dernières décennies. C’est le cas pour les maladies à tiques dans le nord-ouest de l’Europe (maladies transmises par Ixodes ricinus) et dans le nord-est des États-Unis (Ixodes scapularis).

Certaines de ces maladies sont très invalidantes, comme c’est le cas pour la maladie de Lyme.

 

C’est ainsi que les résultats de recherche de l’équipe de Tim R. Hofmeester de l’Université de Wageningen menés sur 20 parcelles forestières aux Pays-Bas, démontrent que l’activité des prédateurs, en régulant les populations de rongeurs porteurs peuvent abaisser le nombre de tiques dans un écosystème et que moins il y a de tiques, moins elles sont elles-mêmes infestées par des pathogènes comme la bactérie responsable de la maladie de Lyme.

 

La mise en évidence de ce phénomène n’est pas nouvelle. Dès 2012, Levy et al.1 avait démontré que si l’émergence de la maladie de Lyme en Amérique du Nord était due à l’augmentation de la population de cerfs, l’augmentation rapide de l’incidence de la maladie dans le nord-est et le mid-ouest des USA ces 30 dernières années, était due à la diminution du renard roux prédateur spécialiste des rongeurs, hôtes privilégié pour la majorité des tiques.

Cette étude montre le rôle important des prédateurs dans la régulation des populations animales et les possibles effets en cascade induits par un déséquilibre de l‘écosystème. Il manquait néanmoins la confirmation de ces résultats par des données en situation réelle, sur le terrain, ce que s’est attaché à faire la présente étude.

Néanmoins cette étude est la première à établir, par des analyses de terrain, une corrélation négative entre l’activité des prédateurs, la densité totale des nymphes et la densité des nymphes infectées pour trois agents pathogènes transmissibles par les tiques. Elle confirme donc que des changements dans l’abondance des prédateurs ont des effets en cascade sur la transmission des pathogènes entre différentes espèces hôtes et que la protection des espèces prédatrices telles que le renard roux, la fouine ou le putois est une solution fondée sur la nature pour diminuer la prévalence des maladies transmises par les tiques.

 

  • Consultez la synthèse dans les ressources ci-dessous. 

 

 

Zoom sur la maladie de Lyme

La maladie de Lyme a été décrite pour la première fois en Suède en 1909 sous forme d’un érythème chronique migrant (une tâche annulaire rougeâtre qui grandit lentement). La première vraie épidémie associant polyarthrite et érythème migrant a été diagnostiquée en 1972 dans la ville de Lyme dans le Connecticut, mais il a fallu attendre 1982 pour qu’un médecin américain, Willi Burgdorfer isole la bactérie qui sera nommée Borrelia burgdorferi.

Les tiques vivent dans les zones boisées et humides et sont endémiques en France.

 

Chez l’Homme, la maladie se développe pendant plusieurs années, tout d’abord sous forme de symptômes cutanés (l’érythème migrant), puis neurologiques (raideurs de la nuque, céphalées, vomissements), avec éventuellement des douleurs articulaires ou des problèmes cardiaques.
Le nombre de cas avoisine les 27 000 chaque année, ce qui a conduit le ministère de la santé à publier en 2016, le plan national de lutte contre la maladie de Lyme et les maladies transmissibles par les tiques.

 

1. Levi T, Kilpatrick MA, Mangel M, Wilmers CC (2012). Deer, predators, and the emergence of Lyme disease. Proceedings National Academy of Sciences USA 109: 10942–10947.