Sur ce dernier point, en matière de processus multilatéraux, la patience et la pugnacité sont de mise pour aboutir à des consensus disruptifs, surtout en partant de positions aussi antagonistes que celles exprimées par les pays du nord et les pays du sud. Ces temps de négociation et d’ajustement restent absolument indispensables, car ils permettent d’établir un « socle de base » (accepté par tous les États), constitué notamment : du cadre mondial et ses 23 cibles pour vivre en harmonie avec la nature, des liens entre biodiversité, changement climatique, agriculture et santé. Ce socle de base pour un avenir commun, des visions partagées, des actions concertées, se construit pas à pas.
Malgré ces critiques, la Cop16 a néanmoins permis de notables avancées institutionnelles qui ne devraient pas être éclipsées :
création du « fonds de Cali » pour gérer les accords multilatéraux sur les séquences génétiques numériques, les DSI. Ce fonds permettra d’inventorier les séquences disponibles et leurs usages, de rémunérer les États d’où sont issus ces séquences.
Deux points ont particulièrement retenu l’attention de la FRB.
Le premier concerne la comparaison des stratégies nationales pour la biodiversité, les “NBSAP”, des 44 États Parties qui les ont déposés (cf ci-après). Elle permet de ressortir plusieurs points :
Les priorités nationales sont très diverses, reflétant des conceptions du monde différentes.
En plus des tensions classiques autour du développement économique, les interactions, compromis et synergies avec d’autres plans environnementaux – concernant le climat, l’eau ou l’agriculture – compliquent la construction de ces plans nationaux et des politiques publiques associées. Ces tensions peuvent être aussi des sources d’opportunité, amenant à rehausser l’importance de la biodiversité. Les co-bénéfices climat-biodiversité sont particulièrement importants à considérer, ils sont associés aux actions de restauration de la nature. Les co-bénéfices agriculture-biodiversité sont aussi majeurs, ils sont liés à la planification territoriale et la baisse significative des pressions sur la biodiversité (en particulier le changement d’usage des sols et la pollution).
L’inclusivité est une nécessité, mais c’est aussi une source de difficultés un défi et elle demande des moyens humains, matériels, institutionnels considérables. Elle demande une en capacitation, notamment des parties prenantes qui ont été jusqu’à présent peu présentes dans le débat public (les femmes, les jeunes, les peuples indigènes et communautés locales). Tous les ministères publics doivent être impliqués.
Enfin, il semblerait que des systèmes décentralisés de collecte des données et des indicateurs associés puissent être pertinents.
44 pays seulement ont soumis leurs stratégies nationales pour la biodiversité en vue de la Cop16
Ce chiffre est significativement inférieur au nombre total de parties à la Convention sur la diversité biologique, qui compte 196 pays.
Cette situation contraste fortement avec les attentes initiales. Astrid Schomaker, Secrétaire exécutive de la CBD, avait déclaré avant la COP que tous les pays étaient censés soumettre leurs stratégies nationales pour la biodiversité révisés lors de la conférence.
Parmi les pays ayant soumis leurs plans, on peut noter :
La plupart des pays européens ;
L’Inde, qui a non seulement soumis sa stratégie nationale pour la biodiversité mais a également proposé son aide aux pays voisins pour développer les leurs ;
L’Australie, la Chine, l’Indonésie, la Malaisie, le Mexique, qui font partie des 17 pays dits “mégadivers” ;
Sur les 17 pays considérés comme “mégadivers”, qui abritent ensemble 70 % de la biodiversité mondiale, seuls 5 ont produit de nouveaux engagements pour lutter contre la perte de biodiversité.
Plusieurs pays importants n’ont pas respecté la date limite, notamment le Royaume-Uni, le Brésil, la Colombie (pays hôte de la Cop16) et le Pérou.
Les implications de cette faible soumission des plans de gestion de la biodiversité sont :
des retards dans la mise en œuvre : Le faible taux de soumission des plans de gestion de la biodiversité pourrait retarder la mise en œuvre effective du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal.
défi pour l’évaluation globale : Le manque de stratégies nationales complètes compliquera l’évaluation des progrès globaux vers les objectifs de biodiversité mondiaux.
pression accrue sur les prochaines Cop : en particulier sur les aspects financiers des pays du sud vers les pays du nord.
Le second sujet à avoir retenu l’attention de la FRB est celui de la finance durable. Deux think tank ont été amenés à présenter leurs travaux lors de la Cop16. Il est intéressant de considérer leur différence d’approche, les acteurs menant les projets, les types d’écosystèmes concernés.
Le TFFF (Tropical Forests Finance Facility), mené par le Brésil, le Congo et l’Indonésie, soutenu par la Colombie, le Ghana et la Malaisie, a l’ambition de constituer en quelque sorte une « OPEP des pays détenteurs de forêts tropicales ». L’ambition de ce TFFF est que les pays les plus riches – notamment ceux qui se sont déjà engagés –, les plus intéressés, financent la protection de ces forêts tropicales. Les entreprises utilisant la biodiversité tropicale dans leur communication devraient aussi être sollicitées.
L’IAPB, initiative franco-britannique, se propose de réfléchir aux modalités de crédits et de certificats biodiversité de haute intégrité, dans l’ensemble des écosystèmes. Son ambition est d’aligner les flux financiers globaux en conséquence. Ses préoccupations sont d’éviter les effets pervers constatés dans le cas de la compensation écologique (projet proche de celui mené conjointement entre le muséum, carbone 4 et la FRB). Ce think tank propose notamment que tout échange ou compensation se fasse à échelle locale, concernant des écosystèmes comparables. Il insiste sur l’importance d’une gouvernance inclusive, où sont notamment représentées les communautés locales. L’apport du consortium FRB – MNHN-Carbone 4 à ce projet est de travailler sur les risques et opportunités du mécanismes et de proposer une méthode scientifique d’évaluation des gains biodiversité attribués aux pratiques humaines, préalable indispensable à toute certification.
Ces travaux de la Cop16 bénéficieront évidemment aux prochaines Cop :
La Cop Climat pourrait ainsi s’appuyer sur les travaux de la Cop16 sur la finance pour proposer des certificats et crédits « nature », combinant les enjeux climat-biodiversité.
La Convention Désertification pourrait créer un corps permanent des « communautés locales et peuples autochtones », ces parties prenantes jouant un rôle central dans la lutte contre cette désertification.
Tout au long de l’événement, la FRB vous propose un regard “à chaud” de l’équipe sur place sur les moments forts de cette conférence sur la biodiversité :
Festival international de films scientifiques, le festival Pariscience se déroulait du 24 au 28 octobre dernier. Comme chaque année, une compétition de longs métrages consacrés à la biodiversité était organisée. Trois films étaient en lice pour décrocher le prix Buffon traitant du maintien de la biodiversité :
Flyways : the untold journey of migratory shorebirds réalisé par Randall Wood et écrit par Randall Wood et Juliette Warlop
Nocturnes écrit et réalisé par Anirban Dutta et Anupama Srinivasan
Vive les microbes ! écrit et réalisé par Marie-Monique Robin
Espèces en voie d’adaptation – les îles réalisé par Oliver Twinch
Un jury composé de spécialistes de la biodiversité et de l’environnement s’est réuni pour les départager : Jane Lecomte, directrice scientifique du département « Homme et environnement » du Muséum national d’Histoire naturelle, et Sonia Saïd écologue, spécialiste des interactions entre la faune et la flore à l’Office français de la biodiversité, et Hélène Soubelet, directrice de la FRB. Lundi soir, le lauréat du prix Buffon a été annoncé : félicitations à Vive les microbes !
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Séparer les 4 longs métrages n’a pas été simple,
car ils étaient tous de très grande qualité.
La sélection s’est basée sur trois critères principaux :
la clarté et la pertinence des messages scientifiques, la qualité artistique et le côté innovant et nouveau du sujet traité.
Une chose est sûre, ils méritent tous d’être visionnés !
Cette semaine a eu lieu le congrès international de la Société française d’écologie et évolution, un événement bisannuel réunissant les communautés scientifiques du monde entier travaillant sur ces domaines transdisciplinaires. Au programme de cette année, différentes conférences, sessions, symposiums et autres événements annexes sur des thématiques telles que l’écologie urbaine, aquatique et évolutive ou encore la santé. Les sujets présentés par la FRB lors de cet événement international étaient divers : réponses des communautés animales et végétales aux changements environnementaux, effets de l’urbanisation et des espèces invasives, déclin de biodiversité, perte de services écosystémiques et conséquences pour les sociétés humaines, etc.
En mettant en lumière les interactions complexes entre espèces et perturbations humaines, ces présentations offrent des perspectives précieuses pour améliorer la gestion de la biodiversité et renforcer la résilience des écosystèmes face aux défis actuels. Retour sur ces travaux de recherche !
2025 s’annonce comme l’année de l’Océan en France avec comme point d’orgue l’organisation à Nice de la troisième conférence des Nations Unies pour l’océan. Un article paru ce vendredi dans la revue OneEarth illustre l’ampleur des défis, les scénarios possibles et les opportunités liées à la coexistence entre populations humaines et poissons récifaux. Le choix de ces poissons en particulier n’est pas un hasard : les récifs tropicaux peu profonds couvrent moins de 1 % des océans mais abritent environ un tiers de la biodiversité marine mondiale et apportent une contribution culturelle et alimentaire essentielle à plus d’un milliard de personnes. Emblématiques, ils sont néanmoins particulièrement affectés par les activités humaines. Le travail mené par un consortium international ouvre des pistes originales et propose une méthodologie qui pourrait aussi être appliquée aux écosystèmes terrestres. Il souligne l’importance des politiques de restauration de la nature dont les bénéfices sont multiples et synergiques : restaurer les populations, les communautés d’espèces, les fonctions écologiques, bénéficie à la fois à la biodiversité et aux humains.
Hélène Soubelet et Denis Couvet, au nom de l’ensemble de la FRB, rendent hommage à la mémoire de Jean-Claude Lefeuvre.
Sa présidence de l’Institut français de la biodiversité (IFB) de 2002 à 2008 a été une contribution déterminante à la création de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB). Précurseur de la lutte pour la protection de la biodiversité, figure emblématique de l’écologie scientifique et associative, il est disparu le 12 octobre.
Au programme: réflexions collectives et en sous-groupes notamment sur les modalités d’intermédiation entre recherche et société, une meilleure connaissances des publics, l’éthique en publication scientifique, la place de la biodiversité au cœur des enjeux d’alimentation, de santé, de climat et de ressource en eau. Ateliers, jeux, activités de cohésion ont complété le tout pour mieux se connaitre !
Dans le cadre de l’objectif « Meilleure utilisation des données de biodiversité dans la prise de décision » de Biodiversa+, le Partenariat européen pour la biodiversité sous-traite à un prestataire de services la réalisation d’un rapport visant à aider des entreprises à partager les données de biodiversité qu’elles collectent de manière FAIR (Findable, Accessible, Interoperable, Reusable). Le prestataire sélectionné devra aussi participer à la promotion de ce guide lors d’un workshop organisé par Biodiversa+.
POUR CANDIDATER
La date limite pour postuler à cet appel d’offres est fixée au 3 novembre 2024 – minuit (heure de Paris).
Pour toute question sur le processus de candidature, veuillez contacter :
Dans le cadre de l’objectif « Meilleure utilisation des données de biodiversité dans la prise de décision » de Biodiversa+, le Partenariat européen pour la biodiversité sous-traite à un prestataire de services la réalisation d’un rapport visant à aider des entreprises à mieux utiliser des données publiques sur la biodiversité afin de les reporter sur leur impact sur la biodiversité. Ce rapport a pour objectif d’encourager les entreprises à prendre conscience et réduire leurs impacts négatifs sur la biodiversité.
POUR CANDIDATER
La date limite pour postuler à cet appel d’offres est fixée au 14 novembre 2024 – minuit (heure de Paris).
Pour toute question sur le processus de candidature, veuillez contacter :
La FRB est heureuse de vous présenter Biodiversité ! une revue qui met en avant les solutions issues de la recherche française sur la biodiversité afin d’en enrayer le déclin. En présentant différentes publications de la Fondation, cette revue valorise le rôle clé de la recherche dans la construction d’un monde plus durable. Pour que les sciences qui se consacrent au vivant puissent jouer leur rôle dans la société, elles doivent éclairer les citoyennes et les citoyens sur les raisons pour lesquelles il est plus que jamais nécessaire d’agir. Ainsi, Biodiversité ! présente des leviers et des recommandations, issus de différents résultats de la recherche française, susceptibles de favoriser ce changement si important pour enrayer le déclin de la biodiversité. + d’infos
Qui, pourquoi, comment agir ?Volume #1
Avec ce premier volume, découvrez les solutions fondées sur la nature proposées par la recherche pour atténuer le déclin de la biodiversité et le réchauffement climatique. Privilégier des aires marines protégées de façon stratégique ou étudier de près le microbiome des arbres sont autant de pistes scientifiques à lire dans cette nouvelle revue. + d’infos
Les valeurs de la nature.Volume #2
Un fil rouge traverse le deuxième volume, celui des valeurs de la nature. À travers divers contextes pour la biodiversité, tels que l’utilisation durable, la conservation, la protection et la restauration de la biodiversité, la revue montre la manière dont les valeurs de la nature et leur diversité sont embarquées dans nos vies, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives. + d’infos
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Biodiversité, no(s) futur(es)
À travers 12 nouvelles Biodiversité : No(s) futur(es)nous invite à retracer l’incroyable trajectoire du vivant et à enrichir nos imaginaires sur la nature ainsi que sur notre manière d’habiter le monde. Le lecteur suit Sécotine Fluet, une chercheuse en philosophie des sciences du vivants, de sa naissance à 2050. À travers des sauts dans le temps, à rebours et dans le futur explorez les relations entre l’humanité et la biodiversité. Fondées sur des constats scientifiques authentiques, les auteurs et auteures y mêlent la fiction pour les ancrer dans le réel. Nous incitant ainsi à changer nos visions du monde. + d’infos
Quelques mots de Denis Couvet, président de la FRB et de Nicolas Mouquet, directeur scientifique du Cesab
Le Cesab – Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité – est un programme de la FRB, original, innovant et reconnu au niveau international grâce au travail de toute une équipe et au soutien des membres fondateurs de la FRB et du ministère chargé de la recherche. Il offre aux chercheurs un lieu et du temps pour contribuer à relever les défis liés à l’érosion de la biodiversité, mettre en place un changement transformateur. La complexité de ces défis a conduit la FRB et son conseil d’administration à se positionner sur l’intermédiation, c’est à dire la mise en relation des savoirs, des chercheurs et de la recherche avec les acteurs et la société. Il faut aussi innover dans ce domaine, afin que la connaissance circule et soit appropriée par les décideurs publics et privés. On peut imaginer que la FRB soit le moteur de l’accélération de cette circulation de la connaissance, notamment à travers les projets financés ou hébergés par le Cesab qui produisent des connaissances novatrices, d’une grande pertinence, parce que les jeunes chercheurs recrutés viennent d’horizon et de pays divers, parce que les porteur.e.s de projets du Cesab sont des chercheur.e.s de haut niveau, parce que la FRB incite à les traduire en enjeux sociétaux, parce que sa position originale dans le monde de la recherche, ses liens avec les acteurs font de la FRB et de son Cesab un laboratoire où l’innovation en matière de messages basés sur la science est stimulée. En décembre prochain, deux rapports majeurs seront publiés par l’Ipbes, le premier sur le changement transformateur, le second sur Nexus Biodiversité, alimentation, climat, eau et alimentation. Il sera intéressant d’explorer la contribution des projets et résultats de recherche publiés dans le cadre du Cesab à l’intermédiation des messages clés de ces rapports.
Denis Couvet, président de la FRB et professeur au MNHN
Nous sommes à une étape clé dans la trajectoire du Cesab, qui s’affirme désormais comme un acteur majeur dans la recherche en biodiversité. Nous avons atteint une véritable maturité, avec la stabilisation de nombreux groupes de recherche (plus de 30 groupes actifs en 2024 ; 500 chercheuses et chercheurs concernés) produisant des synthèses scientifiques d’une ampleur remarquable. Cette dynamique positive s’étend également à nos post-doctorantes et post-doctorants, dont plusieurs ont trouvé des postes dans la recherche, à l’image d’Aurore Receveur du groupe Maestro, chargée de recherche à l’IRD, de Kevin Hoeffner du groupe Landworm, chargé de recherche à l’INRAe et de Aaron Sexton du groupe Navidiv professeur assistant à l’université de Cornell. Félicitations à eux !
En parallèle, nous avons lancé les Cesabinars, un nouveau format d’échanges virtuels qui a rencontré un franc succès. Ces webinaires offrent une plateforme où nos chercheurs peuvent partager leurs avancées et échanger avec la communauté scientifique internationale, renforçant ainsi notre réseau et notre impact. Nous organisons aussi en décembre une conférence internationaleà Montpellier avec le groupe FishGlob, « Fish biodiversity facing global change ». Enfin, nous allons accueillir un nouveau data-scientist dédié aux groupes issus de l’appel Synthèse « Pressions anthropiques et impacts sur la biodiversité terrestre », en partenariat avec le MTECT et l’OFB, dans le cadre duquel plus de 10 groupes forment un véritable écosystème au sein du Cesab. Les mois à venir s’annoncent tout aussi excitants, avec la sélection de nouveaux groupes dans le cadre de notre appel générique à projets de synthèse 2024. Mais c’est en 2025 que nous franchirons un nouveau cap avec le lancement des “IdeaShare”, un format innovant d’appels à projets conçu pour stimuler la créativité et explorer de nouvelles avenues de recherche.
Cette dynamique positive est rendue possible grâce à l’équipe FRB dédiée au Cesab, véritable moteur de notre centre. Leur expertise, leur dévouement et leur passion sont au cœur de nos réussites. Merci à eux ! Nous vous invitons à suivre ces développements passionnants et à continuer à participer activement à la vie du Cesab.
Nicolas Mouquet, directeur scientifique du Cesab et directeur de recherche au CNRS
Dans le cadre de l’objectif « Harmoniser les bases de données et l’interopérabilité des données » de Biodiversa+, le Partenariat européen pour la biodiversité sous-traite à un prestataire de services la réalisation d’une étude sur les meilleures solutions d’interopérabilité et de stockage des données en Europe.
POUR CANDIDATER
La date limite pour postuler à cet appel d’offres est fixée au 25 septembre 2024 – 10h00 (CEST).
Pour toute question sur le processus de candidature, veuillez contacter :
Souvent étudiés au niveau des espèces, les changements induits par les activités humaines et le changement climatique le sont bien plus rarement au niveau des communautés écologiques (ensemble des espèces peuplant un écosystème donné). Dans cet article, les auteurs et autrices ont évalué une grande quantité de données sur une vaste zone d’étude (8 écorégions dans le plateau continental Européen), une période temporelle étendue (1994 à 2019) et une large gamme d’espèces (513). L’accent mis sur les caractéristiques morphologiques, physiologiques, phénologiques ou comportementales des espèces (les traits fonctionnels), plutôt que sur leur identité se révèle plus pertinent pour comprendre comment les communautés sont façonnées par leur environnement.
Les résultats confirment qu’en surface, les facteurs influençant les communautés de poissons sont la température, la salinité et la chlorophylle-a et la structure verticale de la colonne d’eau, tandis qu’au fond, les facteurs influençant les communautés de poissons sont la température et l’oxygène. Par ailleurs, les auteurs démontrent que dans les régions qui se réchauffent plus rapidement (la Méditerranée par exemple) les communautés de poissons contiennent des espèces avec une maturité sexuelle plus précoce, des temps de génération courts et la production de larves petites et pélagiques avec des taux de dispersion élevés. Dans les régions qui se réchauffent moins vite les communautés de poissons accueillent plus d’espèces à maturité sexuelle tardive et de niveau trophique élevé. Ces résultats permettent de mieux comprendre, par exemple, pourquoi des poissons comme la plie augmentent dans l’Atlantique Nord-est, alors que le merlu augmente en Méditerranée.
Les approches générales comme celle-ci sont essentielles afin d’obtenir une vision globale de l’effet des perturbations sur les communautés de poissons : elles montrent qu’il est important de mesurer et de comprendre l’abondance et la composition des assemblages d’espèces locales, en plus de la présence-absence des espèces, pour améliorer la compréhension de la résilience climatique écologique des communautés de poissons et identifier des stratégies de gestion adaptative.
> Retrouvez l’article :Receveur, A., Leprieur, F., Ellingsen, K. E., Keith, D., Kleisner, K. M., McLean, M., Mérigot, B., Mills, K. E., Mouillot, D., Rufino, M., Trindade-Santos, I., Hoey, G. V., Albouy, C., & Auber, A. Long-term changes in taxonomic and functional composition of European marine fish communities. Ecography (2024). https://doi.org/10.1007/s10531-023-02660-5
Les travaux menés par la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), notamment à travers son Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité (Cesab), apportent de multiples éclairages pour une meilleure compréhension de la manière dont les espèces s’adaptent aux changements globaux, des zones à haut potentiel de protection, mais aussi des enjeux de gouvernance (pouvoir, justice, impacts et efficacité des mesures, etc.), de la place des parties prenantes, etc.
Retour sur les derniers articles publiés ces dernières semaines dans des revues scientifiques majeures (Nature Ecology and Evolution, Proceedings of the National Academy of Science (Pnas), One Earth, etc.), offrant un regard pluriel afin de mieux comprendre le présent, préparer l’avenir et affiner la définition des efforts nécessaires à la réussite des défis de la transition écologique.
À l’échelle Nationale
Tendances temporelles et spatiales des risques liés à l’imidaclopride en France
L’imidaclopride est l’insecticide de la famille des néonicotinoïdes le plus utilisé au monde. Commercialisé en France depuis 1991, il a progressivement été interdit par l’Union européenne (UE) et pour toutes cultures en 2018. Il a depuis fait l’objet de dérogations, notamment pour les cultures de betteraves sucrières, et son interdiction continue d’être contestée par plusieurs syndicats agricoles. Quand et où a-t-il été utilisé en France ? C’est ce que révèle une étude parue en juin dans la revue Science of the Total Environment, première étape d’un projet qui vise à mieux comprendre l’impact de l’imidaclopride sur la biodiversité.
Diminuer les émissions de carbone de l’UE en développant la navigation en eau douce : quelles conséquences pour la biodiversité ?
Un des axes d’action de l’Union européenne pour réduire ses émissions de carbone consiste à renforcer le recours au transport fluvial par voies navigables intérieures (fleuves, rivières, canaux). Le transport de marchandises par bateau émet en effet moins de carbone que par la route. Or le développement des infrastructures nécessaires modifie les caractéristiques éco-morphologiques des cours d’eau douce avec de sérieux risques sur leur biodiversité. Dans un contexte de déclin avéré de la biodiversité, une telle mesure ne peut être mise en œuvre sans que ses impacts ne soient compris ni que des solutions pour limiter les pressions exercées ne soient pensées en accord avec les objectifs et cibles du Cadre mondial pour la biodiversité. C’est sur ce sujet que travaille depuis 4 ans un groupe de chercheurs et chercheuses internationaux dont les résultats sont sortis en mai dernier dans la revue Nature Ecology and Evolution.
[Biodiversité et changement climatique] Mieux comprendre la redistribution du vivant pour mieux anticiper l’avenir
Du fait du changement climatique et de l’augmentation globale des températures, la distribution des surfaces gelées (glace, neige, pergélisol) régresse à un rythme effréné sur terres et dans les océans. Ceci n’est pas sans conséquence sur la biodiversité et ses réponses adaptatives sont encore mal connues. Or, mieux comprendre ces réponses s’avère indispensable pour mieux anticiper le devenir de la biodiversité et de nos sociétés. Ces dernières semaines, trois papiers majeurs sont parus à ce sujet dans des revues scientifiques (Nature Reviews Earth & Environment, Proceedings of the National Academy of Science, Global Change Biology) : le fruit d’un travail conséquent mené par un consortium de 23 chercheurs et chercheuses de 8 nationalités différentes, réunis au sein du groupe FRB-Cesab Bioshifts.
Comprendre les mécanismes qui créent des injustices environnementales permet de lever les freins et de rendre les décisions plus justes et plus équitables
Protéger les océans est une nécessite environnementale mais rencontre d’énormes difficultés sociales, politiques, de justice, etc. Réunissant 23 scientifiques de 12 nationalités différentes, le projet de recherche Blue justice, financé par la FRB au sein de son Centre de synthèse et d’analyse de données sur la biodiversité (Cesab), propose un cadre de réflexion pour identifier et lever ces asymétries qui constituent des entraves à la justice environnementale. Dans une étude parue en mai dernier dans la revue Nature Ecology and Evolution, le groupe propose trois pistes d’amélioration : réduire les asymétries de pouvoirs en matière d’accès à la biodiversité et aux services écosystémiques, rapprocher politiques publiques et pratiques, développer les capacités d’anticipation et de scénarisation.
Justice sociale et gouvernance équitable : des clés pour une conservation réussie
Face au déclin de la biodiversité, les efforts de conservation se multiplient dans le monde entier et des études récentes rassurent quant à leur efficacité pour ralentir le déclin voire améliorer l’état de la biodiversité (Langhammer et al., 2024 dans Science). Cependant, la plupart des évaluations se concentrent uniquement sur les mesures écologiques, sans tenir compte ou très peu de la manière dont les projets sont construits, et des implications politiques et sociales de la conservation. Comment les peuples autochtones et communautés locales sont impliqués dans la conservation ? Comment leur influence, leurs connaissances et leurs actions contribuent au succès des projets ? Face aux manques de connaissances, ce sujet fait aujourd’hui débat dans le monde de la conservation. Un groupe de chercheurs et chercheuses internationaux, dont plusieurs membres de la Commission des Politiques environnementales, économiques et sociales de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), se sont réunis pendant plusieurs années au sein du Centre de synthèse et d’analyse de la biodiversité, le Cesab de la FRB. En mai 2024, ils publient une importante étude dans One Earth, s’appuyant sur près de 650 articles scientifiques. Ils apportent ainsi une meilleure compréhension de ce qui fonctionne le mieux, pour les humains et pour la nature et appellent à un changement profond en faveur d’une justice sociale et d’une gouvernance équitable.
Les formes de pouvoir à l’œuvre dans les processus participatifs : un levier pour des actions conservation plus efficaces ? Rencontre avec Lou Lecuyer
La complexité des enjeux de conservation de la biodiversité a conduit à un engagement accru des parties prenantes par le biais de processus participatifs, mais souvent sans que l’on comprenne clairement comment ou si ces processus conduisent effectivement à de meilleurs résultats en matière de biodiversité. Depuis 2021, les membres du projet FRB-Cesab PowerBiodiv tentent de mieux comprendre comment les multiples dimensions du pouvoir imprègnent ces processus et peuvent conduire à leur amélioration dans un objectif de conservation de la biodiversité. Une quinzaine de chercheuses et chercheurs internationaux mettent ainsi en commun leurs expertises en science politique, sociologie, biologie de la conservation, géographie, facilitation, gestion de conflits, écologie et anthropologie. À la suite de la publication de certains de leurs résultats dans la revue People and Nature, rencontre avec Lou Lecuyer, post-doctorante au Cesab de la FRB sur ce projet.
« Avec Jérôme Chave (coordinateur du groupe Cesab SynTreeSys), et Sandra Lavorel (médaille d’or du CNRS en 2023, entrée à l’Académie en 2013 et membre du groupe FRB-Cesab Divgrass), c’est toute la communauté scientifique en écologie qui est reconnue par l’Académie des Sciences. Nous sommes très heureux de pouvoir accompagner cette communauté dans son travail de synthèse au Cesab et espérons que cette nomination rappellera à quel point la recherche sur la biodiversité doit être une priorité sociétale aujourd’hui. ! »
« L’excellence académique peut se mesurer au nombre de publications ou au « facteur d’impact » des travaux scientifiques, mais pour la FRB, il se mesure aussi à la capacité des chercheurs à vulgariser leurs résultats, passer des messages, travailler avec des acteurs de terrain pour que la science soit transdisciplinaire et que les divers savoirs et valeurs circulent et soient pris en compte. Les distinctions reçues par Sandra Lavorel et Jérôme Chave illustrent aussi cet autre aspect de l’excellence et en tant que Président et Directrice générale de la FRB, nous sommes très fiers d’avoir travaillé avec ces deux grands chercheuse et chercheur en écologie scientifique. »
Écologue et directrice de recherche du CNRS, au Laboratoire d’Ecologie Alpine, Sandra Lavorel développe depuis 2003 des recherches interdisciplinaires des services écosystémiques. Récemment elle s’est engagée dans l’étude des adaptations transformatives au changement global basées sur les écosystèmes. Parmi les nombreuses activités de Sandra Lavorel, citons son implication dans certains des travaux menés par l’Ipbes, en tant que présidente du comité scientifique de l’évaluation française Efese ainsi qu’après de la Fondation notamment pour la prospective sur les réponses et adaptations aux changements globaux, au sein du groupe FRB-Cesab Divgrass ou plus récemment en tant qu’invitée à une groupe de réflexion émanant du Comité scientifique de la FRB sur la question des incertitudes. En décembre dernier, elle s’est vu attribuer une médaille d’or du CNRS pour l’ensemble de ces travaux, une des récompenses scientifiques françaises les plus prestigieuses.
Jérôme Chave, élu pour rejoindre l’Académie des Sciences
Les travaux de Jérôme Chave, modélisateur et écologue au CNRS, portent sur les forêts tropicales et la manière dont elle répondent (réponses écologique et évolutive) aux changements globaux. En combinant plusieurs approches, des analyses physiologiques, démographiques des arbres, en usant de modèles mathématiques, mais aussi d’approches empiriques, etc. ils permettent une meilleure compréhension des mécanismes à l’œuvre. En 2019, Jérôme Chave avait présenté une partie de ses travaux à travers l’article publié par la FRB : La forêt : une véritable alliée dans la lutte contre le réchauffement climatique ? Aujourd’hui, il pilote le groupe FRB-Cesab SynTreeSys, réunit cette semaine dans le centre montpelliérain.
Créée en 1666 par Colbert, l’Académie des Sciences réunit près de 300 scientifiques, de diverses disciplines, élus et ainsi reconnus pour la qualité de leurs travaux et réflexions. Répartis par sections thématiques, les membres ont pour mission de mener « des réflexions relatives aux enjeux politiques, éthiques et sociétaux que posent les grandes questions scientifiques, actuelles et futures ».
Les résultats des recherches financées par le programme devraient permettre de contribuer à renforcer les actions de la société dans son ensemble pour enrayer le déclin de la biodiversité et favoriser un développement humain soutenable.
Trois types de projets sont financés par l’appel de 2023 :
1 PROJET REVUE SYSTEMATIQUE
EBENN
Porteurs du projet: Yorick Reyjol (PatriNat) et Romain Sordello (PatriNat)
Quel est l’Effet sur la Biodiversité des écosystèmes forestiers tempérés et tropicaux des plantations d’Espèces d’arbres Non-Natives ?
L’objectif du projet EBENN est de produire une synthèse des effets, et de tenter d’identifier quelles espèces d’arbres non-natives plantées génèrent le plus d’effet sur la biodiversité forestière et dans quelles configurations.
Ce projet, d’une durée de deux ans, doit présenter un état des lieux des pratiques humaines ayant un impact sur la biodiversité et une synthèse de l’état de la connaissance sur les impacts considérés.
3 PROJETS SYNERGIE
CARAPAT
Porteurs du projet: Etienne Gaujour (Institut Agro Dijon) et Audrey Michaud (Université Clermont Auvergne, INRAE, VetAgro Sup)
CARAbidés et systèmes de PATurage de prairies permanentes
Ce projet CARAPAT vise à montrer comment différents systèmes de pâturage peuvent affecter les communautés végétales et les communautés de carabidés des prairies permanentes.
Porteuse du projet : Coralie Calvet (AgroParisTech, Montpellier)
Étude des Luttes écologiques pour l’Action eNvironnemental
Le projet ÉLAN vise à étudier les mouvements citoyens pour la justice environnementale, communément dénommés “luttes écologiques”, à l’échelle de la France métropolitaine en se basant sur l’étude d’une base de données publique qui recense plus de 600 luttes.
Porteurs du projet: Jonathan Lenoir (CNRS, Université de Picardie Jules Verne) et Lise Comte (Conservation Science Partners)
Impact de la fragmentation forestière et des infrastructures routières sur la vitesse de migration des espèces végétales vers les sommets des montagnes françaises
L’objectif du projet FRAGSHIFTS est de faire la lumière sur l’influence des pressions humaines sur la vitesse et la direction des déplacements des espèces végétales forestières le long du gradient d’altitude au sein des montagnes françaises.
Ces projets, d’une durée d’un an, devront apporter des réponses complémentaires sur une question qui émerge d’un projet de recherche finalisé ou en cours de réalisation, et ainsi permettre d’éclairer les porteurs d’enjeux sur les indicateurs de mesures.
3 PROJETS SYNTHESE DE DONNEES CESAB
BEYONDS
Porteuses du projet: Clélia SIRAMI (Inrae) et Lauriane MOUYSSET (CNRS)
Prédictions de la biodiversité selon des scénarios de décroissance
Le projet BEYONDS vise à explorer les conséquences, pour la conservation de la biodiversité, de trajectoires économiques et sociétales alternatives afin de combler une lacune des analyses prédictives existantes
Porteurs du projet: Elena KAZAKOU (Institut Agro Montpellier UMR Cefe) et Guillaume FRIED (Anses)
Dynamique spatio-temporelle des communautés de plantes adventices et leur rôle sur les services écosystémiques le long d’un gradient de pressions humaine.
Le projet FELLOW vise à quantifier l’importance relative de différents facteurs sur les propriétés fonctionnelles de la flore et à évaluer sa valeur en termes de biodiversité pour fournir des ressources aux pollinisateurs, aux insectes, aux oiseaux et à d’autres organismes.
Porteurs du projet: Aude VIALATTE (Inrae), Adrien RUSCH (Inrae)
Analyse fonctionnelle de la lutte biologique contre les bioagresseurs par la diversification des plantes à toutes les échelles
Le projet FunbioDiv évalue l’impact de la combinaison de stratégies de diversification végétale à différentes échelles spatiales et temporelles sur la biodiversité et sur le contrôle des bioagresseurs des cultures.
Ces projets d’une durée de trois ans, devront développer des synthèses d’idées et/ou de concepts, des analyses de données existantes, et devront s’intéresser aux facteurs affectant l’état, l’évolution et la dynamique de la biodiversité.
La FRB a lancé le programme Scénario #2 pour ancrer la construction de ces scénarios avec la société et dans les territoires et accompagner la montée en compétence des communautés de recherche. Toutes et tous travaillent au sein de ce programme autour des questions : Comment vivre “bien” en 2050 dans son territoire et quelles places pour la biodiversité, quels types de socio-écosystèmes, dans ce devenir ?
Quatre projets lauréats pour explorer les devenirs contrastés de différents socio-écosystèmes
Le programme Scénario #2 soutient des projets de recherche qui permettent d’établir des scénarios territorialisés, utiles pour nourrir l’action vers des transitions écologique et sociétale. Quatre projets démarrent au deuxième semestre 2024 !
Estives
Porteurs de projet : Nicolas GAIDET, Cirad et Christophe COGNET, Parc national des Pyrénées
Le projet Estives propose aux acteurs territoriaux d’interroger leurs perceptions, leurs pratiques et les règles d’utilisation de l’espace et des ressources partagées de la montagne pyrénéenne.
In fine, il s’agira de co-construire des récits alternatifs sur lesquels fonder, pour les humains et les non-humains, de nouvelles manières d’habiter ensemble en mobilisant les solidarités sociales et écologiques. Le projet contribuera au renouvèlement de l’attention portée au vivant et à la construction sociale des enjeux de la biodiversité sur un territoire. Il abordera à la fois les évolutions possibles face aux changements climatiques et l’intérêt de réactualiser certaines règles, contractuelles ou réglementaires.
Porteurs de projet : Gladys BARRAGAN-JASON, CNRS et Clélia SIRAMI, Inrae
Le projet Biodiv’Oc2050 adopte une approche participative pour travailler des scénarios ciblés permettant de comparer l’efficacité de divers leviers d’action pour atteindre l’objectif de zéro perte nette de biodiversité à horizon 2050 tout en préservant un territoire multifonctionnel.
Via l’implication d’usagers des territoires, de décideurs, de scientifiques et d’artistes ce projet vise une approche intégrative de la protection de la biodiversité en Occitanie. La réflexion abordera les sujets de restauration des éléments semi-naturels (haies, arbres champêtres) et des dynamiques écologiques, climatiques, et socio-économiques dans une région soumise à de fortes contraintes.
Porteurs de projet : Colin FONTAINE, CNRS et Stanislas RIGAL, Inrae
Le projet Nest(s)2050 propose une évaluation qualitative et quantitative des scénarios nationaux de transition écologique “Transition(s) 2050” de l’ADEME au regard des enjeux de conservation de la biodiversité : la centralité accordée aux enjeux d’énergie et de climat y sera complétée d’une intégration quantitative des enjeux de biodiversité à l’horizon 2050.
Ces projections seront réalisées avec une diversité d’acteurs (institutionnels, professionnels et associatifs) impliqués dans la transition écologique et une attention sera portée sur la diversité de leurs représentations, savoirs et valeurs associées aux dynamiques et enjeux liés au déclin de la biodiversité. Ces projections seront également testées à une échelle régionale en Île‐de‐France et en Provence‐Alpes‐Côte‐d’Azur.
Porteurs de projet : Cédric GAUCHEREL, Inrae et Tiphanie HERCÉ, LPO Anjou
Le projet Râlesgenêts s’intéresse aux basses vallées angevines et aux trajectoires possibles de l’évolution de son exceptionnel écosystème prairial inondable qui abrite une grande biodiversité et des espèces rares au niveau national, notamment le Râle des genêts qui y est présent lors de sa période de reproduction et dont la population ne cesse de décliner.
En associant l’ensemble des acteurs locaux, usagers du site et/ou impliqués dans la protection du râle, le projet permettra de modéliser plusieurs trajectoires de l’ensemble de ce socio-écosystème et d’identifier des scénarios de gestion souhaitables pour la préservation, voire la restauration, de l’écosystème prairial, sans compromettre la dynamique socio-économique du territoire.
Un programme et des projets pour aller vers une appropriation partagée des enjeux biodiversité et explorer scientifiquement sa complexité
En étroite collaboration avec les acteurs territoriaux, les équipes de recherche, pluridisciplinaires, mobiliseront différents types de modélisation, les cartes cognitives et les mises en arts pour mener à bien les projets. Cette mise en relation de trois piliers constitue également un défi scientifique et méthodologique.
Pour appuyer la réflexion nationale sur les scénarios (processus d’élaboration, méthodes, usages, etc.), le partage d’expériences et la montée en compétences des chercheurs, le programme Scénario #2 développe des actions d’animation (ateliers, guide, etc.). Il doit aussi permettre aux acteurs territoriaux de renforcer leurs capacités en matière de prise de décision.
Vous souhaitez êtreinvité aux prochaines rencontres ?
Caractéristiques clés du “Guide en ligne de la biodiversité et des infrastructures” :
Actions concrètes accélérées :
S’appuyant sur plus de 20 ans d’expérience, le “Guide de la biodiversité et des infrastructures” souligne le besoin urgent d’accélérer l’utilisation de mesures efficaces pour intégrer la biodiversité et les infrastructures de transport. Son objectif principal est d’offrir les dernières solutions et les meilleures pratiques pour relever les défis de protection de la biodiversité et d’adaptation au changement climatique. Encourageant des actions transformatrices, le “Guide de la biodiversité et des infrastructures” fournit des connaissances sur les mesures d’atténuation pour réduire les conflits et contribuer à la restauration de la nature. Il comprend des instructions détaillées sur les mesures visant à améliorer la connectivité écologique et à réduire les risques pour la faune, telles que les passages à faune, les clôtures et d’autres mesures innovantes.
Guide pour les praticiens :
Fournissant des directives pratiques et des normes applicables à toutes les phases du cycle de vie des infrastructures, le “Guide de la biodiversité et des infrastructures” est une ressource précieuse pour la conception, l’exploitation et la mise à niveau des infrastructures existantes. Avec 243 illustrations (comprenant des photos, des dessins techniques et des infographies), il renforce les messages et facilite la compréhension pour les utilisateurs du guide. Le guide souligne l’importance de l’amélioration continue et de l’adaptation basée sur les connaissances évolutives.
Sept chapitres complets :
Couvrant des concepts généraux, la politique et la planification, la hiérarchie de mitigation, l’intégration dans le paysage, les solutions, l’évaluation et le suivi, et la maintenance.
Collaboration interdisciplinaire :
Avec plus de 50 coauteurs, 30 relecteurs et de nombreux contributeurs issus des organisations de transport et d’écologie, cet effort collaboratif comble le fossé entre l’écologie et les infrastructures, en mettant en commun les connaissances d’experts pour améliorer la sécurité et la protection de la biodiversité. Le “Guide de la biodiversité et des infrastructures” vise à fournir des informations concises et facilement actualisables pour les professionnels au carrefour de l’écologie et des transports.
Un vocabulaire commun pour une compréhension mutuelle :
Brisant les silos, l‘IENE et PIARC ont créé un glossaire commun pour le “Guide de la biodiversité et des infrastructures”, favorisant la compréhension partagée entre les experts. Cette collaboration établit une base de compréhension mutuelle et de coopération entre les experts. Ce vocabulaire partagé est cruciale pour identifier les conflits, comprendre les forces motrices et accélérer l’application de solutions pour atténuer la perte de biodiversité.
Outil flexible et actualisable comprenant un portail d’accès aux directives européennes et mondiales :
Le format en ligne permet la flexibilité, offrant l’ajout, la mise à niveau ou l’extension de contenu. Il s’agit d’un document vivant ouvert à la réception des commentaires des utilisateurs concernant l’efficacité des mesures ou les solutions innovantes. Il comprend un “Portail des directives sur l’écologie des transports” pour un accès facile aux directives de différents pays.
L’IENE est un réseau qui promeut l’échange de connaissances, d’expériences et de meilleures pratiques dans le domaine de l’infrastructure de transport paneuropéenne sûre et durable. Ce réseau indépendant compte plus de 400 membres, parmi lesquels des chercheurs, des ingénieurs, des décideurs et des exploitants d’infrastructures. IENE fonctionne comme un forum international et interdisciplinaire. Il soutient la coopération transfrontalière dans la recherche, l’atténuation, la planification, la conception, la construction et la maintenance de la biodiversité et des infrastructures de transport.
Cette phase est l’une des plus importantes du processus d’évaluation de l’Ipbes. La participation la plus large possible et l’engagement le plus diversifié sont essentiels pour garantir la qualité scientifique, la crédibilité et la pertinence politique de l’évaluation.
Selon votre domaine d’expertise, tout élément que vous voudrez bien relire et commenter sera utile, même si vous ne pouvez pas relire l’ensemble du document.
L’évaluation “Nexus”
L’évaluation “Nexus” sur les liens entre la biodiversité, l’eau, l’alimentation, la santé, le changement climatique et le système énergétique, met en évidence les seuils, les rétroactions et la résilience de ces liens et interdépendances.
La deuxième évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques
La deuxième évaluation mondiale aura un champ d’application largement similaire à celui de la première évaluation mondiale, tout en s’appuyant sur celle-ci afin d’éviter les répétitions ou les doubles emplois inutiles.
L’évaluation “changements transformateurs” met en évidence les causes sous-jacentes de la perte de biodiversité, des déterminants des changements transformateurs et des options permettant de réaliser la “Vision 2050 pour la biodiversité” du Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal.
Pourquoi as-tu choisi de nous présenter ce projet de la zone atelier en particulier ?
J’ai choisi de présenter ce projet car il est relativement atypique dans sa conception et dans sa forme. Ce projet débuté en 2021 rassemble des partenaires issus du monde associatif, et un consortium de chercheurs en écologie, en écotoxicologie mais aussi en épidémiologie médicale, animale et végétale. Il aborde la santé du territoire, en l’occurrence ici celle d’un territoire rural dans le contexte actuel des enjeux d’alimentation, d’agriculture et de santé. Un des enjeux est la sortie de l’usage intensif des pesticides sans impacter la production agricole et la viabilité des exploitations et en préservant l’environnement et la biodiversité.
Le plan Ecophyto et la loi Egalim ont été mis en place pour répondre à ces enjeux. Peux-tu nous en dire plus ?
Le plan Ecophyto est né du Grenelle de l’environnement en 2007. A l’époque, il s’appelait plan Ecophyto 2018 et avait pour objectif de réduire de 50 % l’usage des pesticides entre 2008 et 2018. En termes de coûts, cela a représenté plusieurs milliards d’euros, dont 400 millions d’euros par an de fonds publics. Rétrospectivement, on s’aperçoit que malgré ces efforts, les ventes de pesticides sont restées globalement constantes ces 13 dernières années, avec 20% de ces ventes qui correspondent à des substances cancérigènes/mutagènes et ayant des conséquences sur la fertilité. Surtout, il existe une hétérogénéité très importante sur le territoire des ventes de ces molécules : nous ne sommes pas tous exposés aux mêmes molécules et aux mêmes quantités.
La loi Egalim en 2017 avait également pour objectif de garantir une alimentation de qualité et un juste prix aux agriculteurs. La crise agricole actuelle met en évidence les limites de ces politiques publiques.
Pourquoi les pesticides sont-ils si pointés du doigt ?
Il y a, d’une part, les liens entre usages des pesticides et le déclin de la biodiversité (comme l’a établi, entre autres, l’étude phare sur les insectes Hallmann et al. 2017, qui documente une diminution de plus de 75 % de la biomasse des insectes des aires protégées d’Allemagne au cours des 27 dernières années). On retrouve également des pesticides ou des métabolites de ces molécules dans de nombreux compartiments de l’environnement y compris dans des sols de parcelles d’agriculture biologique qui n’ont pas été soumis à des pesticides depuis plusieurs années. D’autre part, les liens entre pesticides et santé humaine ont aussi été documentés. En 2021,l’expertise Inserm a révélé des liens entre des pathologies (lymphomes, cancers de prostate, maladie de Parkinson) et l’exposition aux pesticides des travailleurs agricoles.
Cela pose donc plusieurs enjeux : l’enjeu de réduction d’usage des pesticides, mais aussi celui de l’exposition aux pesticides et des impacts de ces expositions. L’exposition est complexe car il s’agit dans la plupart des cas d’une exposition chronique, à un cocktail de molécules, à des doses faibles et via de multiples sources d’exposition et sur de multiples organismes (humains, non-humains). Tout cela conduit à une nouvelle approche de la santé, ce qui a mené au projet Santé des Territoires de la ZA Plaine & Val de Sèvre que nous avons voulu inscrire dans le cadre EcoHealth.
Quelle est l’ambition de ce projet ?
Ce projet a pour double objectif de : (1) démontrer le rôle de la biodiversité pour la santé, et (2) de rendre le concept “une seule santé”* opérationnel plutôt qu’incantatoire. Il s’agit de comprendre comment la biodiversité, par des mécanismes qui lui sont propres (au niveau local via la bioaccumulation par exemple mais aussi à l’échelle du paysage) peut réduire notre exposition aux pesticides et l’impact que cela pourrait avoir sur notre santé.
(*) Le cadre “une seule santé”, un concept apparu avec la question des zoonoses (notamment avec la maladie de Creutzfeld Jakob et de la vache folle) créant un lien très fort entre la médecine vétérinaire et la médecine humaine. Le choix de l’approche « Ecohealth » plutôt que « One health » met en avant le rôle de la biodiversité et celle des solidarités via les liens entre humains et nature.
Comment étudier ce concept d’une seule santé en « pratique » dans un territoire ?
La ZA Plaine & Val de Sèvre est un site agricole de 450 km² avec des paysages contrastés comprenant des zones de bocages, des zones de plaines céréalières intensives. Le territoire couvre 24 communes, 34 000 habitants, plus de 400 fermes et 24 établissements scolaires.
Ce territoire est particulièrement intéressant d’un point de vue scientifique car il fait l’objet de suivis de long terme, depuis près de 30 ans maintenant. Des suivis de biodiversité depuis 1994, des pratiques agricoles depuis 2006, de consommation alimentaire depuis 2019 et sur la perception de la nature et de la santé chez les habitants des territoires depuis 2021. Des suivis d’usage des sols ont également été réalisé permettant de connaître la répartition de l‘agriculture biologique et des haies. Cette connaissance est utilisée pour mettre en place un « design spatial semi expérimental ».
Qu’est que ce design permet ? Quelles sont les méthodes d’étude de ce territoire ?
Ce projet vise à comprendre comment les rôles de la biodiversité et des paysages sur l’exposition aux pesticides et son impact dans l’objectif de co-concevoir des solutions pour réduire exposition et impact. En absence d’une connaissance fine des usages de pesticides sur l’ensemble du territoire, nous utilisons l’agriculture biologique comme le pendant inverse de l’usage des pesticides – puisque cela n’est pas permis dans ce modèle agricole. Afin d’étudier les liens entre usage et exposition aux pesticides, nous sélectionnons des paysages et lieux de vie (communes) avec une proportion plus ou moins élevée d’agriculture biologique et un gradient de présence de haies car ces dernières représentent aussi une barrière à la dispersion de molécules ou des zones d’accumulation.
Quelles actions ont-elles été menées depuis le lancement du projet?
Plusieurs actions ont été menées. Tout d’abord auprès des habitants nous avons réalisé des prélèvements de sols, de biodiversité et de poussières afin de quantifier l’exposition aux pesticides. Nous avons également mis en place des interventions dans les écoles autour de l’alimentation, de la biodiversité et de l’environnement. Ces interventions sont pensées pour permettre aux enfants d’avoir une vision de plus en plus systémique des liens entre leurs actions, leur santé, celles des humains et des non-humains avec lesquels ils coexistent.
Enfin, nous avons présenté le projet auprès des professionnels de santé sur le territoire (150) et réalisé une première enquête pour évaluer la connaissance au sein de la profession du concept d’une seule santé et de la mise en pratique de ce concept dans leur milieu.
Je n’ai pas présenté de résultats car à ce stade nous ne sommes pas en mesure de le faire. Cette présentation avait pour objectif de partager avec vous une initiative de recherche à l’échelle d’un territoire, engageant des chercheurs, des non-académiques mais également les habitants d’un territoire dans un processus visant à comprendre comment améliorer la santé de ce territoire.
Avec la crise majeure que traverse la biodiversité, le besoin de synthèse des données scientifiques en écologie n’a jamais été aussi fort. Un travail sans précédent a été entamé par les experts internationaux au sein de l’Ipbes pour évaluer l’état actuel de la biodiversité et de sa contribution aux sociétés humaines. Ces rapports se basent sur des études déjà publiées dans des journaux scientifiques et des bases de données déjà constituées. Mises en commun, ces données existantes peuvent alimenter des problématiques inédites, faire avancer significativement les fronts de connaissances et fournir des recommandations pour les décideurs.
Le Cesab permet la mise en commun de jeux de données déjà existants dans le domaine de la biodiversité et l’élaboration de méthodes statistiques complexes pour proposer un état des lieux de la biodiversité et en modéliser le devenir.
>> Jusqu’à 4 projets seront financés dans le cadre de l’appel 2024 <<<
Jusqu’à 2 projets via un volet thématique “Impacts des infrastructures humaines (transport et productions d’énergie renouvelables) sur la biodiversité” en partenariat avec le programme Ittecop
Les groupes de travail sélectionnés se réuniront à 5 reprises au Cesab durant les 3 années de projet, et bénéficieront de l’aide d’un ou une post-doctorant(e) pour mener à bien leur projet de synthèse.
Qu’est-ce qu’un conflit et de quels conflits parle-t-on ?
La définition vers laquelle nous avons convergé au sein du groupe UICN est qu’un conflit est souvent représenté par des frictions (« struggles ») qui apparaissent lorsque la présence ou le comportement de la faune sauvage constitue une menace réelle ou perçue, directe et récurrente, pour les intérêts ou les besoins de l’humain, entraînant des désaccords entre les groupes de personnes et des impacts négatifs sur les personnes et/ou la faune sauvage. Cette définition, d’apparence simple, a pris presque trois ans pour aboutir à sa version finale !
Dans l’imaginaire collectif, le terme “conflit” est synonyme de dispute et donc a nécessairement un résultat négatif. Dans les cas présentés dans le guide, et dans mon expérience, les conflits peuvent être positif dans le sens où ils peuvent être des opportunités amenant à un dialogue, à des actions permettant de transformer une situation en situation moins négative ou d’autant plus positive.
De même, les « objets » du conflit sont aussi souvent associés aux espèces charismatiques en premier lieu (lion, ours, loup, tigre…) alors qu’il s’agit très souvent d’autres espèces auxquelles on n’associe pas de « problèmes » mais qui peuvent aussi être à la base de conflits (corvidés, mustélidés, castors…).
Pour aller plus loin | Quelques caractéristiques des conflits identifiées dans la définition
1/ Les interactions directes et récurrentes : les conflits résultent d’une forme de dommage ou menace, perçue ou réelle, causée par la faune sauvage. Toutefois, la mesure dans laquelle cette menace dépend réellement de la présence ou le comportement des animaux va varier considérablement.
2/ Les conflits entre les humains et la faune sont presque toujours sous-tendus par des conflits sociaux entre les personnes au sujet de la gestion de la faune (exemple du loup en France). Les conflits sont utilisés comme un moyen d’exprimer autre chose n’ayant plus aucun rapport avec l’espèce en question, comme des notions de valeurs, de pouvoirs, de justice sociale, etc.
3/ Les conflits ont tendance à concerner des espèces menacées et qui peuvent avoir un impact négatif (exemple en Ecosse, où le pygargue a été réintroduit après avoir disparu du territoire). Quand on a des conflits avec des espèces menacées : les enjeux vont être beaucoup plus importants et les solutions beaucoup plus complexes car il n’y a pas la possibilité d’éliminer légalement ces espèces, ce qui exacerbe les conflits sociaux.
Le document que tu nous présentes prend la forme d’un guide avec des principes de gestion de conflits illustrés par des études de cas. Quels sont ces principes ?
Ce document aborde en effet des grands principes auxquels on ne peut déroger dans la gestion de conflits entre humains et faune sauvage. En plus de ces principes, ce que j’affectionne particulièrement dans le guide, est la série de « guiding principles». Ces principes permettent à l’utilisateur de naviguer et de mettre en pratique ces principes. Je reviens sur chaque principe en insistant sur un point ou un exemple.
1/ Ne pas nuire
Une notion qui m’a particulièrement marquée est le concept de « positionalité », ou la manière dont l’identité d’un individu influence son interprétation du monde et la manière dont il est perçu par les autres. C’est essentiel d’en être conscient et d’être transparent avec cela !
2/ Comprendre les problèmes et le contexte
Dans la plupart des conflits, on adopte une vision myope de la partie émergée de l’iceberg qui se restreint aux disputes et on néglige donc toute la partie immergée et sous-jacente aux conflits comme : les connaissances traditionnelles, les questions de valeurs et croyances, de culture ou d’histoire et d’expériences. En effet, si on n’a qu’une vue biaisée d’un acteur, on ne verra jamais le conflit dans son entièreté et cela risque d’avoir des impacts sur la façon dont on décide de gérer un conflit.
Exemple : travail réalisé lors de la réintroduction des castors en Ecosse pour comprendre l’ensemble des attentes et idées des acteurs en lien avec cette réintroduction, en amont de la réintroduction. Coz, Deborah M. and Juliette Claire Young. “Conflicts over wildlife conservation: Learning from the reintroduction of beavers in Scotland.” People and Nature (2020): n. pag.
3/ Travailler ensemble
Travailler avec les “parties prenantes”, c’est une base. C’est un challenge pratique et éthique à relever pour viser des résultats pour tous. C’est important pour comprendre la situation bien sûr, mais aussi pour que cette compréhension soit partagée, pour établir la confiance nécessaire, trouver des pistes innovantes de résolution – de surcroît pour et par les parties prenantes.
Exemple en Italie dans le cadre d’un projet LIFE coordonné par Valeria Salvatori qui travaillait avec des acteurs du territoire : des éleveurs de brebis qui produisaient un fromage d’appellation protégée dont le cahier des charges voulait que les bêtes soient en liberté. Le retour du loup sur le territoire a entraîné des conflits avec la population locale qui n’était plus du tout habituée à la présence du loup.
Pendant plus de 5 ans, des chercheurs ont travaillé avec des acteurs du territoire pour identifier et mettre en place une douzaine d’actions très concrètes sur le territoire. Une grande partie du travail a porté sur l’instauration en amont d’une relation de confiance entre les différentes parties.
Marino, et al., Broadening the toolset for stakeholder engagement to explore consensus over wolf management, Journal of Environmental Management, 2021
4/ Intégrer la science et la politique
L’intégration de différents types de connaissances peut contribuer à donner une meilleure image globale d’une situation de conflit et à mieux éclairer la prise de décision.
Exemple en Ecosse : conflit entre deux espèces protégées : les phoques et les saumons. En 2003-2004, les gouvernement écossais a observé une chute importante du nombre de phoques et de saumons ce qui l’a amené à interdire toute chasse de phoque, face à quoi des pêcheurs ont mis en place une approche de gestion de conflit dans laquelle les connaissances des chercheurs et des acteurs locaux étaient intégrés, et où ils sont allés voir le gouvernement à la demande de paramètres au sein desquels ils pouvaient naviguer pour continuer leurs activités sans pour autant nuire aux populations de phoques.
5/ Permettre des trajectoires durables
Dans les situations de conflit, les différents acteurs ont souvent des points de vue différents sur ce qui constitue un conflit géré. Sans comprendre ces différentes perceptions, sans en discuter et sans parvenir à un accord, il est peu probable que les acteurs parviennent à un avenir souhaitable.
Exemple en Bourgogne-Franche-Comté : identification d’une vision commune de l’agriculture durable au sein de la région. Des trajectoires durables ont été développées par des acteurs du territoire. Avec des solutions axées sur la communication entre agriculteurs et avec d’autres acteurs du territoire. Young, Calla and Lecuyer. “Just and sustainable transformed agricultural landscapes: An analysis based on local food actors’ ideal visions of agriculture.” Agriculture, Ecosystems & Environment (2023): n. pag.
Le Conseil scientifique est un des organes de gouvernance de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB).
Appuyé par l’équipe de la FRB, il :
fournit un avis sur les grandes orientations et le programme d’action annuel de la FRB ;
assure une fonction de veille scientifique et constitue une force de proposition en ce qui concerne les thématiques, les enjeux de connaissances et les fronts de sciences dans le champ de la recherche sur la biodiversité ;
Selon leurs expertises et disponibilités, ses membres :
contribuent aux appels à projets et/ou aux projets pilotés par la FRB (par ex. : rédaction, évaluation, comité de pilotage, etc.) ;
contribuent aux demandes d’informations des ministères (par ex. : « biodiversité et démographie », « biodiversité et changement climatique », etc.) et aux saisines de la FRB (par ex. : « prospective pour la recherche française sur la biodiversité », « intégrité écologique », « affichage environnemental », etc.) ;
proposent des sujets d’auto-saisine.
Ils agissent comme “tête de réseau” au sein de leurs communautés respectives et assurent un lien avec d’autres instances scientifiques.
VOUS SOUHAITEZ REJOINDRE LE CS ?
Transmettez-nous votre candidature avant le 9 mars 2024, minuit CET.
Merci de prendre connaissance des informations ci-dessous et du texte complet de l’appel, puis :
Face à la multiplication des défis environnementaux, le besoin d’une synthèse rigoureuse et indépendante sur la biodiversité n’a jamais été aussi important. Avec le Cesab, la Fondation pour la recherche sur la biodiversité est fière de proposer un lieu où cette synthèse est possible. Avec le soutien de ses membres fondateurs. Nous pouvons maintenant proposer à la communauté scientifique des appels à projets réguliers, combinant des appels Synthèse « classiques » et des appels Datashare. L’appel Datashare ouvert en 2023, a été plébiscité par la communauté scientifique. Preuve s’il en fallait, de sa maturité et de l’importance de la mise à disposition, pour le plus grand nombre, de bases de données sur la biodiversité.
Nous tenons également à féliciter Sandra Lavorel, ancienne membre du CS de la FRB, et membre du projet Cesab Divgrass, récemment lauréate de la prestigieuse médaille d’or du CNRS, ainsi que Lucie Mahaut,postdoctorante du groupe Free2, et lauréate du prix jeunes chercheurs 2023 de la SFE². Ces prix suggèrent la qualité de la recherche française en biodiversité, la maturité de sa communauté scientifique et sa reconnaissance par les plus hautes instances scientifiques, excellence à laquelle la FRB, son Cesab apporte sa pierre.
Enfin, l’ensemble de la direction de la FRB et de son Cesab adresse leurs remerciements les plus chaleureux à l’ensemble de l’équipe du Cesab, qui constitue le cœur vibrant de notre centre. Ses expertises, son engagement et sa passion contribuent à faire du Cesab un lieu dynamique et innovant pour la recherche sur la biodiversité; elle est le pilier de nos réussites et de nos avancées. À tous, un immense merci pour leur travail et leur engagement constant.
Enfin, nous sommes heureux d’accueillir chaleureusement Maija Miikkola qui vient de rejoindre notre équipe administrative. Bienvenue Maija !
Ensemble, la FRB et son Cesab, grâce à l’engagement de ses membres fondateurs et partenaires, continuera ses missions, et notamment visera à donner, à la communauté scientifique les moyens, directs et indirects, pour continuer d’avancer sur des recherches en biodiversité importantes pour l’ensemble des parties prenantes. Le rôle décisif de la synthèse des données et des connaissances sur la biodiversité, donnant au Cesab une place plus pertinente que jamais.
Cette année sera ponctuée d’évènements internationaux structurants, comme la réunion de l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement (ANUE) du 26 février au 1er mars à Nairobi, avec pour thèmes principaux, le changement climatique, la perte de biodiversité et la pollution. La 16e réunion des parties à la Convention pour la diversité biologique (CDB) qui se réunira du 21 octobre au 1er novembre en Colombie, ou encore les JO en France, avec leur lot d’impacts et de détournement d’attention politique. SI la biodiversité est longtemps restée le parent pauvre des préoccupations environnementales, elle occupe aujourd’hui une place plus centrale, ce qui nous offre des opportunités et nous confère une responsabilité particulière.
Côté FRB, la Fondation a placé cette année sous le signe de l’Océan, avec notre journée annuelle le 29 mai à la Maison de l’Océan.
2024 sera aussi l’année de la publication du premier recueil de nouvelles de la FRB, Biodiversité : no(s) future(s), aux éditions Utopia. Fruit de l’implication des équipes de la FRB, de membres de notre Conseil scientifique et de notre Conseil d’administration, nous espérons qu’il aura la capacité à toucher un public large et faire passer les messages sur l’urgence du changement transformateur nécessaire.
Mettons en lumière la recherche, ses processus et mettons en dialogue les savoirs
La connaissance est une richesse qui grandit lorsqu’on la partage. S’engager sur le chemin du changement transformateur n’est pas simple. Comme avait alerté les auteurs du rapport mondial de l’Ipbes en 2019, il y aura des blocages et des réticences, des gagnants et des perdants. La démarche scientifique et la pratique de la recherche peuvent éclairer les décisions, les rendre plus fortes et plus justes, participer aux innovations sociétales et techniques soutenables, augmenter notre connaissance de la biodiversité et des impacts anthropiques : nous en avons plus que jamais besoin pour que l’intelligence collective, plutôt que les intérêts particuliers de court-terme, triomphe.
Un premier bilan montre qu’en 2023, d’après le Web of science, plus de 28 000 articles scientifiques ont été publiés dans les domaines de l’écologie et de la biodiversité. L’analyse des trente premiers papiers pertinents, sur les cinquante les plus cités, montre plusieurs tendances intéressantes. D’une part huit articles sur trente présentent des développements de techniques et de technologies pour améliorer les performances de la recherche ou de la gestion des écosystèmes naturels ou des espèces. Sept articles consolident les connaissances sur la biodiversité ou les services écosystémiques. Six articles proposent de nouveaux cadres ou discutent la mise en œuvre des cadres internationaux. Quatre d’entre eux sont relatifs au Cadre mondial pour la biodiversité et deux au concept Une seule santé. La plupart insistent sur la dimension de justice environnementale ou de prise en compte des diverses valeurs. Enfin, neuf articles, le plus gros groupe, s’intéressent aux impacts des activités et comportements humains sur la biodiversité, y compris le microbiome (un article). Dans ce lot, trois articles s’intéressent au régime alimentaire et son impact sur la biodiversité et trois autres s’intéressent aux liens climat et biodiversité et à la nécessité de résoudre ces crises conjointement. Les articles sont résumés dans la publication disponible dans les ressources téléchargeables.
Hélène Soubelet et Denis Couvet
respectivement directrice et président de la
Fondation pour la recherche sur la biodiversité
au nom de l’équipe FRB
Au service de l’objectif “Connecting R&I programs, results and experts to policy” de Biodiversa+, la sous-tâche 4.1.2 “Desk studies and production of knowledge syntheses“, pilotée par la Fondation Française pour la Recherche sur la Biodiversité (FRB), publie un maché pour la réalisation d’une synthèse des connaissances afin de fournir un état de l’art sur le thème du suivi de la biodiversité en appui à l’évaluation de l’efficacité des aires protégées. La FRB nommera le bénéficiaire – après le processus d’évaluation/sélection – le 6 Février 2024.
POUR CANDIDATER
La date de clôture des candidatures pour ce marché est fixée au 27 janvier 2024 à minuit.
Toutes les réponses à ce marché devront être rédigées en anglais, devront suivre le formulaire de proposition envoyées par email avant cette date butoir à :
Dans le cadre du programme de financement de projets de recherche “Impact des énergies renouvelables sur la biodiversité” qui vise à mieux évaluer l’impact des énergies renouvelables sur la biodiversité et produire des recommandations opérationnelles sur de meilleures pratiques à destination des acteurs de la filière, quatre projets de recherche ont été sélectionnés. Ce programme est porté par Mirova Foundation et la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB).
Les projets de recherche
BRIBAT – Définition d’un cadre opérationnel pour une mise en œuvre efficace des algorithmes multifactoriels de bridage des éoliennes en faveur des chiroptères.
Kévin BARRE (MNHN)
CEMARB_DC – Impact des Champs électromagnétiques sur la biologie du développement et le comportement de la petite roussette (Scyliorhinus canicula) dans le cadre de l’implantation de parcs éoliens offshores. Julie LUCAS et Thomas TRANCART (MNHN)
Chiro_EolHab – Impacts de l’éolien sur l’utilisation des habitats par les chiroptères dans le temps et dans le paysage : implications pour la planification et la prédiction des impacts.
Christian KERBIRIOU (MNHN) et Camille LEROUX (Audiccé)
EOLRAP – Modéliser les comportements de vol des rapaces pour améliorer l’évitement et la réduction du risque de collision avec les éoliennes.
Alexandre MILLION (AMU) et Caroline de ZUTTER (Engie)
Ces projets, d’une durée d’un an, apporteront des réponses complémentaires sur une question qui émerge d’un projet de recherche finalisé ou en cours de réalisation, et permettront d’éclairer les acteurs de la filière sur de meilleures pratiques à mettre en œuvre.
La plupart des experts de la biodiversité et de la conservation tels que les praticiens de l’écologie scientifique, académiques ou de la société civile, estiment savoir pour un endroit donné, quelles actions sont plus ou moins favorables à la biodiversité, suggérant qu’ils sont capables d’associer ces actions à un gain attendu de biodiversité. Nous faisons l’hypothèse que l’on peut ainsi quantifier le gain attendu de la mise en place de ces actions en s’appuyant sur le consensus entre experts.
Afin de tester la pertinence de cette hypothèse, le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) et Carbone 4 collaborent pour « Mesurer l’efficacité des actions favorables à la biodiversité par consensus d’experts ».
Rendez-vous à la soirée de lancement du Programme de recherche scientifique
sur les certificats de biodiversité
Le mardi 28 novembre 2024
De 17h30 à 20h30
Dans l’amphithéâtre Verniquet au Jardin des Plantes
du Muséum national d’Histoire naturelle
Ce projet a pour ambition de mettre au point et livrer :
une méthodologie pour remplir, pour un socio-écosystème donné, la grille des pratiques favorables à la biodiversité associées aux gains biodiversité évalués par consensus d’experts ;
le système d’information associé : une plateforme numérique de recueil de consensus et système de gestion de bases de données ;
des recommandations sur l’actualisation et l’utilisation d’une telle grille pour différents contextes ;
la grille remplie pour deux socio-écosystèmes tests d’Europe occidentale : terres arables et polyculture-élevage ; forêt exploitée.
Le rôle de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité dans ce programme sera de mobiliser l’expertise scientifique afin d’évaluer l’effet de pratiques sur la biodiversité dans le cadre des écosystèmes agricoles et forestiers tempérés. Les résultats de ce projet ont vocation à être diffusés largement pour inciter à mettre en œuvre la méthode dans d’autres contextes, pour d’autres écosystèmes.
Dans le cadre du programme de formation des fonctionnaires à la transition écologique, le Groupe d’appui et d’expertise scientifique a produit un cahier des charges pour structurer le contenu des formations autour des trois enjeux, changement climatique, érosion de la biodiversité, rareté des ressources naturelles.
Hélène Soubelet, directrice générale de la FRB, Luc Abbadie, membre du conseil scientifique de la FRB et Franck Courchamp, chercheur au CNRS, ont participé à son élaboration. Ce document vise à fournir un cadre de contenu à disposition des formateurs qui tiendront les conférences scientifiques. Pour chaque thématique sont présentés les enjeux, les concepts clés, les freins et les leviers pour l’action.
Les enjeux sont la description des dynamiques en cours, leurs ordres de grandeur, leurs origines anthropiques et leurs conséquences pour les sociétés humaines et les dynamiques planétaires.
Les concepts clés permettent de comprendre les mécanismes impliqués et d’identifier les actions de transition à mettre en oeuvre sur une base objective et rigoureuse.
Les freins et leviers sont les dispositifs socio-techniques existants ou envisageables pour réduire l’ampleur des crises planétaires et s’y adapter.
Les liens et interactions entre les 0trois enjeux sont majeurs, ainsi que leur territorialisation pour déclencher une action de nature à répondre aux trois crises imbriquées, sans aggraver l’une d’elles. L’objectif de changement transformateur est au cœur de cette mobilisation sans précédent des scientifiques pour alerter, former, éclairer les décideurs publics, afin de construire « un monde habitable pour tous, durable, et résilient au changement climatique qui va impliquer des changements fondamentaux dans le fonctionnement de la société, y compris des changements dans les valeurs sous-jacentes, les visions du monde, les idéologies, les structures sociales, les systèmes politiques et économiques, et les relations de pouvoir. ».
Les trois conventions environnement (sur la diversité biologique, le changement climatique et la lutte contre la désertification) abordent la question des terres avec des prismes qui peuvent masquer des effets délétères indirects, car elles sont basées sur des « séparations scientifiques », des silos politiques. L’enjeu est grand, car aujourd’hui 25 % des éco régions ont moins d’1 % d’intégrité écologique et 65 % ont moins de 5 % d’intégrité écologique. Par ailleurs, la conscience politique du problème progresse : les États Parties de la convention des Nations unis sur la désertification ont signalé qu’un cinquième de toutes les terres, soit plus de 2 milliards d’hectares, est désormais considéré comme dégradé. Si cette dégradation se poursuit à un rythme similaire, il y aura près d’un milliard d’hectares supplémentaires de terres dégradées d’ici à 2030, ce qui équivaut au total mondial des engagements actuels de restauration des pays.
L’atelier organisé, avec le soutien du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE), Ministère de la Transition écologique (MTE), Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (Mesr), de l’AFD et de Montpellier Méditerranée Métropole, par le Comité scientifique Français de la Désertification, avait pour objectifs de discuter de cette question des terres avec les membres de l’interface science politique (SPI) de la Convention sur la désertification, des experts impliqués dans les travaux du Giec et de l’Ipbes, des décideurs politiques, des ONG, des étudiants et des chercheurs.
Hélène Soubelet, directrice de la FRB, en tant que membre du Comité français sur la désertification, a participé à cette journée en organisant et animant la table ronde sur les cadres, visions communes, les complémentarités et les dissenssus entre les trois interfaces politiques en appui des Conventions climat, biodiversité et désertification. Nichole Barger, co-présidente de l’interface science politique sur la désertification, Youba Sokona, co-auteur de plusieurs rapports du Giec et vice-président du sixième cycle et Fabrice de Clerck, co-auteur de plusieurs évaluations Ipbes, ont échangé sur deux aspects : les messages clés de ces instances relatifs aux terres et les outils et solutions pour préserver, restaurer, utiliser durablement les terres.
Les éléments principaux de la table ronde sont d’une part que l’objectif de neutralité de la dégradation des terres ne pourra être obtenue qu’en prenant en considération les besoins des populations locales et leurs valeurs différentes. De part et d’autre du spectre, certains considérant la terre comme faisant partie de leur famille, de leurs amis, et de l’autre, certains considérant les terres comme un substrat inerte utilisable sans limite par leurs propriétaires ou leurs gestionnaires.
Donner des alternatives, en particulier pour le secteur le plus impactant, l’agriculture qui porte en son sein des problèmes, lorsqu’elle est focalisée sur les rendements et des solutions, lorsqu’elle considère plusieurs enjeux, comme la production de nourriture, la santé humaine, le stockage du carbone, la préservation de la ressource en eau. Le type d’écosystème le plus grand au niveau mondial sont les agrosystèmes. Il faut donc impérativement se saisir des pratiques agricoles.
La question des compromis entre les droits individuels à l’échelle locale et les droits collectifs à l’échelle globale doit également être traitée. Les conventions, les connaissances scientifiques peuvent arriver à des consensus sur des objectifs globaux : restaurer 30 % de la nature, préserver 50 % de la biosphère, changer de régime alimentaire.
À travers une approche ARTistique un cadre d’action peut être proposé :
A : Avoid degradation(éviter la dégradation) ;
R : Restore intactness (restaurer l’intégrité) /Regenerate ecological fonctions (regénérer les fonctions écologiques) / Reduce pressure, pesticides, soil sealing, overconsomption(Réduire la pression, les pesticides, l’imperméabilisation des sols, la surconsommation) ;
T : Transforme socio-economical systems and socio-ecological systems (transformer les systèmes socio-économiques et socio-écologique).
Il est urgent que les trois conventions, qui travaillent sur des enjeux communs avec trois entrées différentes, se mettent à délivrer des messages communs qui seront plus faciles à intégrer sur les territoires. Une des clés serait peut-être de travailler sur des systèmes qui sont mieux connus des acteurs sur le terrain : l’alimentation, l’urbanisme, l’énergie, les infrastructures, plutôt que sur le système climatique, les écosystèmes, le management des terres.
La journée s’est poursuivie par des échanges puis des ateliers sur trois sujets dans la cadre de la préparation des futurs travaux de la convention sur la désertification : les systèmes d’utilisation durable des terres, les tempêtes de sableet de poussière et l’aridité (voir ci-dessous).
Utilisation durable des terres
La question foncière découle d’une vision instrumentale : ignorant ce qui relève des inégalités et des visions silencieuses, d’asymétrie de pouvoir.
La gouvernance est en effet une question socio politique, de contrôle territorial, de droit différentié, de gestion des conflits. Situation de blocage foncier, historique. Elle est le résultat des actions d’acteurs en position de pouvoir, quelle qu’en soit la source. Ceux qui ont intérêt à investir dans la restauration peuvent ne pas être ceux qui détiennent les droits sur les terres. Or les droits fonciers locaux peuvent être légitimes sans être légaux. La gestion décentralisée du foncier permet de redonner des droits aux populations locales.
La notion de neutralité est souvent méconnue ou ignorée au niveau local alors qu’elle est bien décryptée au niveau international. La neutralité n’est pas non plus un objectif des politiques sectorielles de l’agriculture, de l’énergie, de l’urbanisme etc.
Le facteur humain est une donnée complexe de l’équation avec des questions de genre, de droits humains, d’anthropologie, de populations autochtones et locales.
Il est sans doute plus efficace de s’intéresser aux communs qu’aux terres seules, sortir de la seule restauration, mais considérer l’évitement et la réduction des impacts. L’agroécologie offre une plus grande résistance aux aléas climatiques et devrait être mieux pris en compte par les travaux sur la désertification.
Tempêtes de sable et de poussière
Certaines situations météorologiques génèrent des vents forts qui mobilisent les sables et les poussières des sols nus et secs (taux d’érosion des plus élevés) et les transfèrent via l’atmosphère sur des territoires éloignés, à distance des sources. Ce sont des évènements de très grande ampleur qui impactent les sols d’origine (perte de substrat), les sols d’arrivés (fertilisation), la santé des populations (pollution) et la société (moindre visibilité et donc ralentissement de certaines activités). Ces phénomènes ont donc des effets positifs et négatifs de transferts de matières d’un écosystème à un autre. Les activités humaines, en particulier agricoles, peuvent aggraver ces tempêtes en dégradant les sols, par exemple surpâturage ou surfaces cultivées.
Aridité
L’aridité est un phénomène long (contrairement à la sécheresse qui peut être ponctuelle). Elle a deux composantes, la demande de l’atmosphère et la disponibilité en eau. Avec des températures qui augmentent, la demande atmosphérique augmente, on estime que pour chaque degré de plus, l’humidité de l’air augmente de 7 %. Plusieurs phénomènes agissent en synergie ou en antagonisme. Lorsque le CO2 augmente, les plantes sont plus efficaces à capter l’eau, mais elles évapotranspirent plus. Par ailleurs, la température contrôle l’ouverture des stomates qui se ferment en condition chaude et donc captent moins de C02, ce qui diminue la photosynthèse, la production de sucres diminue, ce qui peut entrainer des mortalités.
Les tendances futures montrent un assèchement (en particulier au sud de la France, aux USA, en Afrique du sud et à Madagascar). Le Sahel, le Sahara, l’Inde, l’Océanie présentent des tendances opposées. Il y a des régions où il existe des désaccords entre les modèles et les observations, lorsqu’il y a des problèmes dans les données, en particulier en Afrique. Les variabilités naturelles sont fortes. En Ethiopie, la variabilité naturelle a conduit à deux ans sans précipitation.
L’eau ne disparait pas, elle se déplace (Human caused long term changes in global aridity. Chai et al., 2021), la biodiversité, elle, disparait (Bar On, 2018).
À Propos
>> Le Conseil scientifique français sur la désertification (CSFD) a été créé en par les ministères chargés des affaires étrangères et de l’environnement afin d’apporter un appui scientifique et technique aux négociations internationales dans le cadre de la Convention sur la désertification.
>> L’Interface science-politique (SPI) de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification a été créée en 2013. Elle est composée de scientifiques indépendants sélectionnés au niveau mondial, de scientifiques indépendants nommés au niveau régional, de décideurs politiques et d’observateurs. Le SPI s’efforce de traduire les données scientifiques actuelles en recommandations pertinentes pour les politiques. Il a par exemple défini le cadre scientifique de la Dégradation neutre des terres. Le SPI collabore avec d’autres groupes et organes scientifiques. Il procède également à l’évaluation d’autres évaluations scientifiques (Ipbes, Giec, ITPS). Son programme de travail est déterminé par le Comité de la science et de la technologie (CST) de la Convention.
La Plateforme prévoit de lancer son rapport d’évaluation sur les espèces exotiques envahissantes et leur contrôle, connu sous le nom de « Rapport sur les espèces exotiques envahissantes » le lundi 4 septembre. Ce rapport doit être examiné et approuvé au cours de la dernière semaine d’août par la plénière de l’Ipbes, réunissant les représentants de près de 140 états.
Les espèces de poissons menacées dans l’Atlantique Nord-Est sont fonctionnellement rares
dans Global Ecology and Biogeography
Les politiques actuelles de conservation et de protection de la nature sont principalement basées sur la démographie des espèces concernées.
Depuis quelques années, des chercheurs travaillent sur la nécessité d’élargir le spectre des critères pris en compte en s’intéressant également à la rareté fonctionnelle des espèces présentes (cf communiqué Rareté écologique des oiseaux et des mammifères terrestres : la double peine). Cet article apporte une nouvelle pierre à l’édifice en ce sens en démontrant que 38 % des espèces de poissons menacées d’extinction dans les eaux continentales européennes (9 espèces sur 24) ont été identifiées comme étant les plus distinctes sur le plan fonctionnel, les moins abondantes et ayant les plus faibles répartitions géographiques. D’où l’importance de prendre en compte les caractéristiques, notamment fonctionnelles, des espèces dans l’élaboration de plans de gestion et de conservation.
Cet article est aussi le fruit d’une belle synergie entre trois groupes FRB-Cesab – Free (12), Maestro et FishGlob – qui fédèrent de nombreux partenaires à différents niveaux parmi lesquels : le MNHN, l’Ifremer, EDF, France Filière Pêche (FFP), le Centre de synthèse national du Canada en écologie et en évolution (CIEE), l’ambassade de France à Vancouver, etc.
>> Retrouvez l’article : Coulon, N., Lindegren, M., Goberville, E., Toussaint, A., Receveur, A., Auber, A. Threatened fish species in the Northeast Atlantic are functionally rare. Global Ecology and Biogeography (2023). https://doi.org/10.1111/geb.13731
Analyse de la capacité à initier un changement transformateur : une méthodologie d’évaluation des stratégies en faveur de la biodiversité
dans Biodiversity and Conservation, numéro spécial sur le changement transformateur
Cet article présente une méthode d’évaluation des politiques publiques de biodiversité développée par la FRB. Innovante, cette méthode se base sur deux phases majeures, à savoir : une expertise scientifique indépendante puis une analyse multicritère. Elle a ainsi pour objectif d’identifier, au sein d’une stratégie ou d’un plan d’action, les mesures ayant la plus grande capacité à faire levier, et ainsi conduire à des changements transformateurs dans l’ensemble de la société.
Un premier test de cette méthode a été proposé sur le premier volet pré-Cop15 de la SNB3, à retrouver ici.
Un mot de Claire SALOMON, directrice adjointe du Cesab de la FRB
Depuis sa création en 2010 au sein de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (j’étais là !), le Cesab est passé par différentes étapes. D’abord un objet non identifié, dont la pertinence a été pressentie par la communauté scientifique de la biodiversité, mais complètement abstraite pour les autres. Les premiers groupes accueillis doutaient eux-mêmes parfois de l’utilité de se réunir en « un lieu, un temps pour la recherche sur la biodiversité ». Et pourtant, les résultats se sont avérés rapides et au-delà de ce que l’on espérait ! De nouveaux réseaux se sont constitués, de jeunes chercheurs et chercheuses ont acquis une expérience internationale, et je ne parle pas des nombreuses publications scientifiques de haut rang. L’Ipbes et la crise de la biodiversité ont aussi – malheureusement – joué en faveur de l’intérêt des centres de synthèse, appelant les industriels et les parties prenantes à s’y intéresser de plus près. Le nombre de sollicitations, les cofinancements d’appels, de projets augmentent d’année en année, rapprochant ainsi les acteurs de la communauté scientifique, et vice versa.
Des quatre groupes de travail, au début du Cesab, nous sommes passés à 30 aujourd’hui.Cela correspond à une communauté de recherche d’environ 450 personnes de toutes nationalités qui passent deux semaines par an au Cesab. Pour assurer les meilleures conditions de travail des groupes tout au long de la vie des projets, le Cesab, c’est nécessairement des équipes de la FRB, à Montpellier et à Paris, avec un renforcement cette année par l’accueil d’un appui administratif supplémentaire pour maintenir le cap. Le Cesab, c’est aussi une cohorte de post-doctorantes et post-doctorants, qui s’agrandira à la rentrée avec quatre nouvelles recrues au sein des groupes Acoucene, Bioforest, Food-Webs et Impacts.
Et pour maintenir de la cohérence dans tout ça, le comité scientifique du Cesab veille et anticipe, le conseil d’administration de la Fondation, ses membres fondateurs, pilotent le développement du centre et nous donnent les moyens d’agir, en particulier via une grande diversité d’appels réguliers : du DataShare au blanc, en passant par les appels thématiques.
Bonjour à tous les deux, pouvez-vous nous en dire plus sur le pourquoi de ce programme ?
Hélène Soubelet (HS) – Face à la conscience croissante que l’humanité a atteint et dépassé plusieurs limites planétaires qui maintiennent, pour l’instant encore, de bonnes conditions de vie sur la majorité de la Terre, le besoin de compréhension des enjeux et de recommandations pour l’action, n’a jamais été aussi pressant. Les acteurs se tournent alors vers la recherche afin qu’elle leur apporte des clés pour agir. Plusieurs outils existent : financer des projets de recherche, solliciter l’expertise de groupes de chercheurs et chercheuses, analyser l’état de la connaissance déjà disponible.
La question qui est posée dans le programme de connaissance en partenariat avec la Fondation Crédit Mutuel Alliance Fédérale est l’une des plus complexes et des plus cruciales : peut-on avoir une idée des risques que nous, nos activités, notre économie, notre bien-être, encourons en raison de la perte des bénéfices, gratuits, invisibles, que nous retirons de la biodiversité ?
Nous savons déjà que la perte de biodiversité entraine la perte de nombreuses contributions que nous retirons de la nature. En particulier, les scientifiques documentent la décroissance inquiétante de la fertilité des sols, la diminution de la capacité des écosystèmes à réguler les pathogènes, la perte des pollinisateurs, la simplification de nos paysages qui détruisent des habitats naturels, mais aussi des identités culturelles. Mais nous manquons d’une vision globale : qu’est-ce qui diminue, en quelle quantité, quelles en sont les conséquences à court ou moyen termes ? Répondre à ces questions est essentiel pour faire avancer la connaissance et accompagner la transition nécessaire à notre avenir et à celui des générations futures : des changements s’imposent, encore faut-il savoir lesquels en portant une attention particulière aux « fausses solutions » qui peuvent s’avérer délétères. C’est un programme aussi ambitieux qu’exploratoire !
Christophe Salmon (CS) – De notre côté, lorsque la Fondation Crédit Mutuel Alliance Fédérale s’est créée, elle s’est donnée comme domaine d’action l’Environnement. Avant d’agir, la Commission Environnement, qui est composée d’élus et de collaborateurs du groupe, a eu pour première mission de définir des axes stratégiques pertinents et ayant un impact réel et concret. Naturellement, la préservation de la biodiversité s’est rapidement imposée comme un enjeu majeur étant donné les pressions qu’elle subit menaçant directement le développement durable de l’ensemble des êtres vivants. Et c’est un membre de cette même Commission Environnement, Virginie McGetrick, Responsable ingénierie et montages structurés au CIC, qui nous a proposé ce projet ambitieux et innovant de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité. Avoir une vision globale des risques liés au déclin des services que les humains retirent de la biodiversité, c’est ce que nous recherchons au travers de ce projet.
Concrètement, comment la FRB s’empare-t-elle de cette question ?
HS – Un des outils les plus efficaces pour explorer les connaissances est la revue systématique de la littérature scientifique. Elle permet, en posant une question précise, de capter dans les bases de données de publications scientifiques tous les articles qui répondent totalement ou partiellement à la question et de les sélectionner par une démarche rigoureuse. Le processus est long, avec un protocole précis qui doit être suivi, mais il permet de capter la majorité des preuves scientifiques déjà publiées sur la question. C’est cet outil qui a été choisi dans le cadre de ce programme, car le sujet est assez diffus : il fait appel à de nombreuses disciplines scientifiques – écologie, économie, sociologie, géographie, agronomie – qui ne publient pas nécessairement ensemble. Au travers de plusieurs sous-questions centrées sur les activités connues pour être les plus impactantes (agriculture, pêche, foresterie, mines, économie, tourisme, urbanisation), le programme ambitionne de décrypter ce que dit aujourd’hui la science sur les conséquences économiques, sociales, environnementales de la perte des services écosystémiques. La FRB analysera aussi, au travers des exemples issus de la littérature, les mécanismes, en particulier les « fausses bonnes idées », qui ralentissent le développement d’alternatives durables, conduisent à une destruction du vivant et, in fine, d’un environnement favorable à une bonne qualité de vie sur Terre.
CS – Et c’est ce qui nous a tout de suite parlé dans ce projet : son caractère innovant ! Déjà par cette volonté manifeste des équipes de la FRB de vouloir donner cette vision globale. On s’est rendu compte qu’il y a des milliers de recherches et de publications scientifiques sur des domaines et des questions spécifiques, mais peu, jusqu’à présent, vont jusqu’aux relations de causalité, de manière transverse et dans le but d’agir.
Par ailleurs, nous avons également beaucoup apprécié la démarche de co-construction qui s’est installée avec les équipes de la FRB. Avant de lancer concrètement cette étude, nous avons travaillé avec eux pour affiner les contours de ce projet et identifier les sous-thématiques qui nous semblaient les plus impactées par l’érosion de la biodiversité. L’objectif est de faire ressortir les solutions qui permettront d’obtenir des résultats concrets tout en s’écartant des « fausses bonnes idées » qui peuvent favoriser le fait de ne s’attaquer qu’à un seul maillon de la chaîne sans voir le problème dans sa globalité.
Ce programme s’inscrit dans la recherche partenariale science-action, en quoi cela consiste ?
HS – Oui, il en est un excellent exemple. Tout d’abord par la co-construction de la question de recherche. Ensuite, par le financement pluriannuel qui donne du temps à la synthèse de connaissances. Enfin, par le partage de rôles et la confiance réciproque entre nos deux fondations : cela permet un travail concerté et fructueux ainsi qu’une large diffusion au sein de nos sphères respectives. Il me parait illustrer parfaitement d’une part le dialogue et la collaboration science-société portés par la FRB et d’autre part la prise de conscience de la responsabilité sociale et environnementale d’un acteur économique, ces deux axes étant essentiels pour notre avenir et celui des générations futures.
CS – Cela se résume en un mot : la CONFIANCE. Nous ne sommes pas des experts de la biodiversité. Comme tout un chacun, nous souhaitons agir pour faire face au défi climatique actuel. Mais pour cela, encore faut-il savoir comment agir efficacement. Et c’est tout l’intérêt de cette étude qui souhaite mettre en lien et traduire, concrètement et simplement, les impacts de l’érosion de la biodiversité et des services qu’elle nous rend sur notre vie de tous les jours. Pour bien le faire, cela nécessite de créer une véritable relation partenariale qui conjugue confiance en l’expertise des scientifiques de la FRB, soutien de long terme permettant de donner de la sécurité et de la perspective et partage de points de vue constructifs et complémentaires au sein d’un Comité de pilotage commun. Nous tenons à cette méthode, car c’est elle qui nous permet d’affiner au fur et à mesure l’approche scientifique de cette étude. Faire confiance, s’impliquer, partager : c’est en définitive l’ADN de notre fondation.
Les infrastructures de transport sont l’un des moteurs du développement économique mondial. C’est aussi l’une des principales causes du changement climatique et du déclin de la biodiversité. Pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, de lourds investissements sont actuellement réalisés pour rendre les infrastructures plus résilientes et durables. En revanche, l’impact sur la biodiversité est beaucoup moins bien connu et compris par le secteur. Compte tenu de l’inquiétude croissante que suscite l’érosion de la biodiversité au niveau mondial, de nouvelles réglementations et approches prévoyant des normes plus strictes en matière de biodiversité sont attendues dans le sillage de la négociation de la Cop15.
Pour répondre aux préoccupations de prise en compte de la biodiversité dans le développement des infrastructures de transport, il n’existait jusqu’à présent pas de consensus général sur la manière de créer un secteur des transports respectueux de la biodiversité fondées sur la recherche.
Au terme de deux ans et demi de travail, sous les auspices conjoints de la Commission européenne, du Conseil de l’Europe et du Partenariat pour des infrastructures durables (SIP) dirigé par le Programme des Nations unies pour l’environnement, les membres du consortium Bison organisent un séminaire international du 6 au 9 juin (les journées du 6 et 7 sont ouvertes à toute et tous) qui réunira divers acteurs et parties prenantes aux niveaux national, régional et international dans le but d’engager un dialogue sur le thème des infrastructures et de la biodiversité.
Les principaux résultats du projet Bison seront présentés le 6 juin. Une journée entière sera consacrée aux liens entre les résultats du projet Bison et la communauté élargie des infrastructures durables.
En collaboration avec le SIP et des partenaires internationaux, le séminaire conjoint du 7 juin explorera les moyens d’intégrer les résultats de la recherche dans l’élaboration des politiques et les décisions d’investissement, et de catalyser les prochaines étapes.
L’événement se déroulera dans un format hybride pour faciliter la diffusion, mais les orateurs seront présents. Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site du projet Bison.
Dans le cadre de la mise en place du programme national de « surveillance de la biodiversité terrestre » porté par l’Office français de la biodiversité (OFB) visant à mesurer, identifier et suivre l’influence des activités humaines sur la biodiversité et les pratiques les plus vertueuses à valoriser, le ministère de la Transition écologique (MTE) et la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) ont lancé un appel à projets de recherche en 2022 « Impacts sur la biodiversité terrestre dans l’anthropocène », sur la caractérisation des impacts positifs, négatifs ou l’absence d’impacts des activités humaines et des pressions induites sur l’état et la dynamique de la biodiversité terrestre.
Trois types de projets sont financés par l’appel de 2022 :
DES PROJETS SYNTHÈSE
Discar– Population consequences of human DISturbance on small CARnivores ; Olivier Gimenez (CNRS) et Sandrine Ruete (OFB),
Dragon – Dragonflies as bellwether for the human impact on interface ecosystems ; Colin Fontaine (CNRS) et Reto Schmuki (UK Centre for Ecology and Hydrology),
Motiver – Developing agri-environmental Indicators to MOnitor The Impact of human-driven landscape changes on biodiVERsity in European farmland ; Gaël Caro (Univ de Lorraine) et Ronan Marrec (Univ de Picardie)
Ces projets, d’une durée de trois ans, devront développer des synthèses d’idées et/ou de concepts, des analyses de données existantes, et devront s’intéresser aux facteurs affectant l’état, l’évolution et la dynamique de la biodiversité.
DES PROJETS SYNERGIE
Comepi – COmprendre les patrons de biodiversité et leurs impacts fonctionnels, MEsurer des indicateurs pour PIloter les habitats par la gestion anthropique ; Anne BONNIS (CNRS)
Indicators – Plant reproductive strategies as new diversity indicators – proof of concept in agricultural landscapes ; Sylvain GLEMIN (CNRS)
Pppirec – Pollinisateurs, Pesticides, et Paysages : Indicateurs de Réponses, des Espèces aux Communautés ; Nicolas DEGUINES (CNRS, Université de Poitiers)
Rodexpo – Anticoagulant rodenticides in rodent communities sampled along a gradient of forest anthropisation : exposure and resistance ; Virginie LATTARD (Vet-Agrosup)
Ces projets, d’une durée d’un an, apporteront apporter des réponses complémentaires sur une question qui émerge d’un projet de recherche finalisé ou en cours de réalisation, et permettront d’éclairer les porteurs d’enjeux sur les indicateurs de mesures et les pratiques à promouvoir pour préserver la biodiversité.
DEUX PROJETS REVUE SYSTÉMATIQUE
Desybel – A SYstematic review on the impact of anthropogenic noise on terrestrial biodiversity ; Yorick REYJOL (MNHN)
Tres-Pratic – Trait-based responses of soil fauna to agricultural practices & agricultural management strategies: a systematic review and meta-analysis ; Mickael HEDDE (Inrae)
Deux appels à projets permettent le financement de projets de recherche sur la biodiversité de 1 à 3 ans.
Appel à projets DataShare 2023
L’objectif de cet appel DataShare est d’accélérer le partage d’ensembles de données en libre accès et à grande échelle sur la biodiversité. Cet appel complète les appels classiques de synthèse sur la biodiversité, qui visent à encourager l’analyse des données existantes et la synthèse d’idées et de concepts, en mettant l’accent sur la compilation et le partage des données. Il peut être considéré comme une étape préliminaire, mais non obligatoire, avant de soumettre une proposition de recherche à un appel de synthèse classique sur la biodiversité (par exemple Cesab, sDiv, NCEAS).
Pour sa seconde édition 2023, quatre projets de deux ans seront financés, avec le soutien d’un.e datascientist.
Appel à projets Pressions anthropiques et impacts sur la biodiversité terrestre 2023
Dans le cadre de la mise en place du programme national de « surveillance de la biodiversité terrestre » mis en place par le Ministère de la Transition Ecologique (MTE) et l’Office français de la biodiversité (OFB), la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) lance, pour la troisième année consécutive, l’appel à projets de recherche « Pressions anthropiques et impacts sur la biodiversité terrestre ». Cet appel a pour objectif de caractériser les liens entre pressions et impacts des activités humaines sur la biodiversité terrestre.
Les résultats des recherches financées par le programme devraient permettre de contribuer à renforcer les actions de la société dans son ensemble pour enrayer le déclin de la biodiversité et favoriser un développement humain soutenable.
Cet appel permettra le financement de :
3 projets de SYNTHÈSE de données de trois ans – ces projets devront développer des synthèses d’idées et/ou de concepts, des analyses de données existantes, et devront s’intéresser aux facteurs affectant l’état, l’évolution et la dynamique de la biodiversité.
4 à 6 projets SYNERGIE d’un an – ces projets devront apporter des réponses complémentaires sur une question qui émerge d’un projet de recherche finalisé ou en cours de réalisation, et ainsi permettre d’éclairer les porteurs d’enjeux sur les indicateurs de mesures et les pratiques à promouvoir et abandonner pour préserver la biodiversité.
1 à 2 projets de REVUE SYSTÉMATIQUE de deux ans – ces projets devront présenter un état des lieux des pratiques humaines ayant un impact sur la biodiversité et une synthèse de l’état de la connaissance sur les impacts considérés
De la curiosité scientifique à l’élaboration d’une politique spécifique, le recours à ces méthodes intervient lorsqu’est identifié un besoin de disposer de “preuves”, d’un état des connaissances relatif à une question préoccupante, d’intérêt sociétal ou scientifique. Les questions peuvent alors se présenter sous des formes diverses, dépendant de la réponse recherchée : quels sont les impacts de l’exposition aux facteurs de stress anthropogéniques ? Quelle est l’efficacité d’une intervention de gestion ? Quelle est la pertinence d’une méthode donnée ? Quelles options de gestion optimales existent ?
Dernièrement, la Collaboration for Environmental Evidence (CEE) – un réseau de structures et d’experts individuels créé en 2007 – a fait un grand pas en faveur d’une plus grande acceptation des différentes méthodes de synthèses de connaissances. Pour mieux comprendre le rôle de cette instance et cette actualité : entretien avec Joseph Langridge, chargé de mission à la FRB, spécialiste des “synthèses de connaissances”.
Avant de parler de la CEE et des dernières actualités, pouvez-vous nous en dire plus sur les enjeux liés à la synthèse de connaissance ?
La quantité d’articles scientifiques et de connaissances disponibles n’a jamais été aussi importante. Face à ce constat et au besoin de réunir un maximum d’informations sur une pathologie, c’est par la médecine que les méthodes de synthèse de connaissances ont émergé (Cochrane Collaboration). Elles ont d’abord trouvé un écho du côté des sciences sociales (The Campbell Collaboration), puis des sciences de l’environnement (Collaboration for Environmental Evidence).
Il est aussi intéressant de noter que ces diverses méthodes sont particulièrement plébiscitées par les parties prenantes. Entre leur besoin d’éclairage scientifique sur des sujets précis et dans un temps relativement court, et le temps de la recherche qui se compte lui en années, certaines de ces méthodes peuvent permettre un compromis en apportant parfois en quelques mois seulement des éléments solides, basés sur l’existant, répondant à la fois aux exigences de la rigueur scientifique et aux besoins d’éclairages des acteurs et décideurs.
Alors, quelles sont ces deux avancées ?
La première nouvelle importante est la publication par la CEE de guidelines, lignes directrices, pour la réalisation de revues rapides de la littérature. C’est une avancée majeure puisque pour arriver à ce document, cela a nécessité des débats au sein du réseau afin d’interroger les risques de biais, la pertinence, la nécessité de ce format, etc. Jusqu’à présent, la méthode était utilisée, mais sans standard stricto sensu. Désormais, le document publié par la CEE va permettre d’harmoniser les pratiques et faire référence pour garantir la légitimité des résultats obtenus.
La deuxième avancée majeure est la création, par la CEE en partenariat avec l’Institut Julius Kühn, d’une base de données nommée Proceed qui a pour but de recenser et de publier les protocoles simplifiés dont font parties les revues rapides de la littérature. Là encore, jusqu’à présent, le processus de publication dans la revue Environmental Evidence était long et relativement décourageant pour certains scientifiques qui devaient dans un premier temps faire évaluer leur méthode dans une revue puis recommencer le processus pour l’article dans cette même revue.
À présent, Proceed – qui est un service gratuit – donne l’opportunité aux auteurs d’enregistrer des protocoles pour tout type de synthèse de connaissances, des revues systématiques aux cartes systématiques, en passant par les revues rapides de la littérature et d’autres formes de revues agrégées (comme les méta-analyses) et configuratives (comme le mapping ou le scoping c’est-à-dire des méthodologies structurées par étapes, pour décrire l’état de l’art de la littérature). C’est dans le but d’améliorer la rigueur des synthèses de connaissances, où qu’elles soient publiées, que la CEE a mis en place ce nouveau service. Il n’y a donc ensuite aucune restriction quant à la revue dans laquelle les résultats des synthèses de connaissances peuvent être publiés. Par ailleurs, les auteurs peuvent soumettre des protocoles à Proceed en utilisant les modèles fournis pour chaque méthode de synthèse. Ainsi, les soumissions ne font pas l’objet d’une évaluation par les pairs stricto sensu, mais seront tout de même vérifiées par une équipe d’experts, et pourront être renvoyées pour révision avant acceptation. Enfin, autre point intéressant : tous les protocoles acceptés recevront un DOI et seront téléchargeables et citables.
En résumé, ces avancées vont changer les pratiques des chercheurs et des chercheuses. Elles vont leur permettre de promouvoir leurs travaux plus confortablement, en renseignant leur méthode sur la base de données et proposant leur article à la revue de leur choix.
En savoir plus sur Proceed
La base Proceed fournira une ressource en libre accès de titres et de protocoles de tout type de méthodes (cartes systématiques, revues systématiques, méta-analyses, rapid reviews, etc.). Les auteur·es peuvent s’inscrire et télécharger leurs titres et protocoles en utilisant les modèles. Tout est réfléchi pour que le processus soit accéléré pour tous (auteur·es et évaluateur·trices). L’atout majeur permis par la création de cette base de données, c’est que l’on pourra publier son protocole dans Proceed puis publier son article scientifique dans la revue de son choix… ce qui était jusqu’à présent difficile, méthode et article devant chacun passer l’étape de l’évaluation par les pairs au sein d’un même journal.
Avec Proceed, plusieurs options existent en réalité :
1. Enregistrer un protocole dans Proceed, puis soumettre un protocole et un article de résultats évalués par les pairs à Environmental Evidence.
2.Enregistrer un protocole dans Proceed, puis soumettre votre article de résultats (c’est-à-dire carte, revue, revue rapide, etc.) à Environmental Evidence.
3. Enregistrer un protocole dans Proceed, puis soumettre l’article sur les résultats dans la revue de votre choix.
4. Enregistrer un protocole dans Proceed, puis publier dans un format de rapport technique non commercial (i.e. littérature grise).
Comme indiqué dans l’interview, les protocoles simplifiés de Proceed sont évalués, et une fois acceptés, un DOI leur est attribué.
C’est un vrai bond en avant en faveur de la synthèse de connaissances dans les sciences de l’environnement !
Un mot de Nicolas MOUQUET, directeur scientifique du Cesab
L’année 2022 aura été particulièrement faste pour le Cesab. Elle a été à la fois…
Année de la maturité. Après le déménagement à Montpellier en 2019, nous avons exploré de nombreux formats pour les groupes de synthèse avec de nouveaux partenaires. Cela nous a permis d’augmenter considérablement le nombre de groupes actifs passant de huit groupes en 2019 à 28 en activité prévus pour 2023. Nous sommes maintenant occupés à consolider notre modèle pour équilibrer cette belle dynamique.
Année du redémarrage des réunions en présentiel. La pause forcée de la « séquence » Covid nous a permis d’améliorer notre capacité à accompagner nos groupes dans le travail à distance, mais aussi d’en mesurer les limites. La synthèse est une histoire humaine avant tout, faite de contacts et d’imprévus qui seuls peuvent se produire quand les groupes se réunissent en présentiel et vivent ensemble durant une semaine !
Année du renouveau, avec la constitution d’un nouveau comité scientifique pour le Cesab qui a très rapidement été mis à contribution pour accompagner et évaluer les appels à projets en cours.
Enfin, année de l’expérimentation avec la mise en place d’un nouveau type d’appel à projets, le DataShare, qui se focalise sur l’assemblage des bases de données de biodiversité et est voué à être reconduit en 2023.
Je suis certain que 2023 sera une année charnièrelors de laquelle nous franchirons encore une étape dans notre développement, avec des initiatives déjà en préparation et, je l’espère, la concrétisation d’un appel commun entre centre de synthèse soutenu par Biodiversa+.
Depuis quatre ans que le Cesab s’est installé à Montpellier, ce sont plus de 6 millions d’euros que nous avons réussi à mobiliser pour la synthèse de données sur la biodiversité, permettant à 474 chercheuses et chercheurs de travailler dans les meilleures conditions possibles.
En plus de l’accueil des groupes de synthèse, nous organisons au Cesab trois formations annuelles qui ont profité jusqu’à présent à 115 doctorant·e.s et post-doctorant·e.s. En 2023 nous y ajouterons une nouvelle formation sur l’intelligence artificielle et la biodiversité.
Cette effervescence est possible grâce au soutien sans faille des membres fondateurs de la FRB et plus largement de ses administrateurs, de nos partenaires, ainsi que grâce à l’équipe FRB dédiée au Cesab qui démontre chaque jour que professionnalisme et efficacité peuvent rimer avec bienveillance et décontraction ! Je les remercie ici profondément pour ce qu’ils apportent au Cesab et à la communauté scientifique travaillant sur la biodiversité en général.
Qu’en est-il 30 ans après ? Au-delà des réserves sur quelques résultats de la Cop15 (recul de l’ambition pour certains objectifs comme la suppression des subventions néfastes ou l’obligation de divulgation des impacts du secteur privé), il nous semble essentiel d’en souligner les grandes avancées, par rapport au projet tel qu’il existait en 2021, ou par rapport aux objectifs d’Aïchi, fixés en 2010 par la même Convention.
Le « Cadre mondial pour la biodiversité » adopté par la CDB, s’extirpe du piège de la séparation humain-nature. Elle élargit nos perspectives écologiques et nos conceptions des relations nature-société en mettant en avant, dans plusieurs cibles, l’intégrité de tous les écosystèmes. Il ne s’agit plus de se préoccuper seulement de la grande valeur des écosystèmes dits « naturels », peu anthropisés. Il s’agit de s’intéresser aussi, voire surtout, aux écosystèmes modifiés, agricoles et urbains, dont la présence est parfois considérée comme la manifestation même de l’ingéniosité humaine, mais pour lesquels la place de la nature est aussi très importante et menacée. Tous les écosystèmes doivent donc être intègres, supposant diversité des compositions génétiques et spécifiques, de la structure paysagère, et des fonctions écologiques ! Une planification de l’ensemble des espaces (cible 1 du Cadre mondial) est la conséquence de cette prise en compte de l’ensemble des écosystèmes. La décennie pour la restauration des écosystèmes (2021-2030), décrétée par les Nations unies, devrait aider à dégager des moyens significatifs pour leur restauration.
Pour atteindre cette ambition d’intégrité, le cadre mondial propose d’emblée un contexte systémique, intégratif, de nos relations problématiques avec la nature. Il détaille, en 4 objectifs et 23 cibles, de manière précise et approfondie, des façons de construire de meilleures trajectoires sociales et écologiques, quels que soient les contextes sociaux, écologiques, des pays. Ce qui n’était pas une évidence, car les enjeux, les verrous, les perspectives diffèrent profondément, selon l’état de transformation des écosystèmes, l’intensification de l’agriculture, les densités humaines, le niveau de vie des habitants ou encore les habitudes de consommation, qui varient considérablement par exemple entre la France, le Congo ou l’Indonésie. Le Cadre décrit également la responsabilité actuelle, potentielle, de chaque secteur, agricole, industriel, financier ou de la société civile, et surtout les manières pour chacun·e d’être ambitieux, d’articuler ses efforts avec les autres partenaires. Conséquent, ce cadre suggère une série d’outils, de politiques publiques, autant incitatives, coercitives, préventives, systémiques, etc., qu’à nouveau chaque pays peut prioriser, selon son contexte, politique, économique et social.
Enfin, ce Cadre mondial – et ce n’est pas nouveau pour la Convention pour la diversité biologique ! – offre un cadrage social et anthropologique ambitieux, visionnaire, résolument inclusif, préoccupé par l’accès équitable aux écosystèmes des peuples autochtones, des communautés locales, des différents genres, des générations futures, le posant comme condition nécessaire à la préservation de la biodiversité.
C’est maintenant à chaque pays, chaque région, à l’Europe, de fixer ses priorités, afin de stopper le déclin de la biodiversité, de la restaurer. Chacun devra établir des objectifs, définir ce que serait un état satisfaisant de la biodiversité sur son territoire, et en conséquence, devra en rendre compte, à la Convention, à ses partenaires et sa population.
Souhaitons que 2023 soit l’année où la France se saisisse résolument de ce cadre pour améliorer et renforcer la prise en compte de la biodiversité et se donner les moyens d’engager la transformation vers la soutenabilité. L’intervention publique est en effet indispensable dans les domaines comme le climat ou la biodiversité. C’est d’ailleurs en substance les propos qu’ont tenu les Parties prenantes qui se sont exprimées pendant la séance de clôture du segment de haut niveau, en conclusion de la Cop : que des réglementations nationales ambitieuses déclinent ce Cadre mondial afin de donner un cap, d’harmoniser les actions, de lisser les distorsions de concurrence. Tout en travaillant sur les deux leviers majeurs que sont la planification écologique et la transformation des modèles économiques, sociaux et financiers, notre pays devra aussi revoir ses valeurs et comportements pour diminuer les impacts importés liés au commerce mondial.
Le projet scénario de laFondation pour la recherche sur la biodiversité, combinant récits, cartes cognitives et modèles, aidera les Parties prenantes à se projeter dans un futur que nous souhaitons tous plus désirable. Outils d’exploration de futurs plausibles, les scénarios ne sont pas des prédictions, ni des constructions consensuelles de ce que le futur devrait être. Par des recueils des perceptions des acteurs sur le terrain, des mises en récits et des modélisations des trajectoires de la biodiversité, les scénarios fournissent des langages et concepts communs, afin de penser les événements passés et à venir. Ils sont ainsi des vecteurs de prise de conscience, de connaissances, d’endossement des responsabilités sur des sujets potentiellement difficiles à appréhender du fait de perspectives potentiellement négatives ou sombres. Nous espérons qu’ils aideront à développer des capacités d’anticipation, de décisions et d’organisation collective.
2023 démarre : meilleurs vœux et Cap sur l’action !
Au service de l’objectif “Connecting R&I programs, results and experts to policy” de Biodiversa+, la sous-tâche 4.1.2 “Desk studies and production of knowledge syntheses” de Biodiversa+, pilotée par la Fondation française pour la recherche sur la biodiversité (FRB), publie un marché pour la réalisation d’une synthèse des connaissances afin de fournir un état de l’art sur la capacité des solutions fondées sur la nature (SFN) à induire un changement transformateur pour l’utilisation et la gestion durables de la biodiversité dans les systèmes socio-écologiques. La FRB nommera le bénéficiaire – après le processus d’évaluation/sélection – le 6 février 2023.
La date de clôture des candidatures pour ce marché est fixée au 27 janvier à minuit. Toutes les réponses à ce marché devront être rédigées en anglais et envoyées par email avant cette date butoir à Joseph Langridge (joseph.langridge@fondationbiodiversite.fr), avec Cécile Mandon (cecile.mandon@fondationbiodiversite.fr) en copie.
Cinq projets innovants de synthèse d’idées et de concepts et d’analyse de données existantes ont été retenus.
Trois dans la cadre de l’appel à projet FRB-Cesab 2022. Les projets sélectionnés sont financés pour une durée de trois ans, incluant : le recrutement d’un post-doctorant sur deux ans, l’organisation de six réunions du groupe de travail au Cesab, la valorisation des résultats, ainsi qu’un appui logistique, technique et administratif.
Bioforest
Interactions entre la Biodiversité des arbres, la dynamique Forestière et le climat dans les forêts tropicales aménagées : une approche pan-tropicale
Porteurs de projet : Maria PEÑA-CLAROS (Université de Wageningen, Pays-Bas), et Camille PIPONIOT (Cirad, France)
Food-Webs
Réseaux alimentaires dans l’anthropocène : une synthèse des isotopes stables pour comprendre la réponse globale des écosystèmes d’eau douce
Porteurs de projet : Julien CUCHEROUSSET (CNRS, France), et Michelle JACKSON (Université d’Oxford, Royaume-Uni)
Rivage
Revisiter la vulnérabilité des îles à l’ère géologique de l’Anthropocène
Porteurs de projet : Céline BELLARD (Université Paris-Saclay, France), et Daniel KISSLING (Université de Amsterdam, Pays-Bas)
Deux projets dans le cadre de l’appel à projets Datashare. Les projets sélectionnés seront financés pour une durée de deux ans.
Islets
Synthèse des traits écophysiologiques des plantes insulaires
Porteurs de projet : Kasey BARTON (Université de Hawaii, Etats-Unis), et Claire FORTUNEL (IRD, France)
Phenofish
Création d’une base de données mondiale sur les traits fonctionnels des poissons : intégrer la physiologie et l’écologie au sein des différents écosystèmes aquatiques
Porteurs de projet : Sébastien BROSS (Université de Toulouse, France), et Nicolas LOISEAU (CNRS, France)
Fin novembre dernier s’est tenu à Metz le Congrès porté par la Société française d’écologie et d’évolution (SFE2), la Société des écologues allemands, autrichiens et suisses (GfÖ) et la Fédération des sociétés d’écologie d’Europe (EEF).
La FRB salue la motion adoptée à l’issue de ce congrès, en faveur du changement transformateur prôné par l’Ipbes. En effet, la biodiversité, les ressources naturelles, le vivant constituent un patrimoine commun qui s’érode en raison d’un usage massif et non durable induit par les modes de vie d’un grand nombre d’humains sur la planète. Des données scientifiques sur l’érosion de la biodiversité et les causes directes et indirectes de son déclin, il ressort clairement que les « petits pas » ne seront pas suffisants et qu’il faut engager résolument un changement en profondeur de nos modes de consommation aux niveaux international, des États, des entreprises et des individus.
La CDB est dotée d’un organe international chargé de fournir des avis scientifiques : le SBSTTA (Subsidiary Body on Scientific, Technical and Technological Advice). Celui-ci s’appuie sur des « points focaux » nationaux pour solliciter les experts. En France, ce rôle de point focal est assuré conjointement par le MNHN (Muséum national d’Histoire naturelle) et la FRB. Ces deux institutions font partie de la délégation française à la CDB, menée par le Ministère chargé de l’environnement et le Ministère chargé des affaires étrangères.
Ce prix est une consécration pour la science et son rôle majeur en matière de lutte contre le changement climatique et la perte de biodiversité. En faisant ce choix, le jury souligne que la “science fondée sur des preuves” est fondamentale non seulement pour faire avancer de nombreuses actions politiques et publiques, mais aussi pour attribuer la “nature de l’urgence” à la manière dont l’agenda politique aborde la question de la lutte contre la crise climatique.
Les deux organisation ont reçu une récompense de 1 million d’euros à se partager pour faire avancer leur travail.
Ce prix est également une reconnaissance confirmant que la disparition des espèces, la destruction des écosystèmes et la dégradation des contributions de la nature à l’humanité constitues une crise d’une ampleur similaire à celle du changement climatique, qui doit être traitée avec au moins la même urgence.
Le message unifié des deux communautés d’experts est le suivant :
Soit nous abordons et résolvons la crise de la biodiversité et la crise climatique ensemble, soit nous échouons sur les deux fronts.
CONTRIBUER AUX RÉFLEXIONS EUROPÉENNES SUR LA BIODIVERSITÉ
La FRB contribue aux réflexions conduites au niveau européen pour améliorer la protection de la biodiversité via les outils juridiques et financiers.
PUBLICATION
La Cour européenne des droits de l’Homme et le droit à un environnement sain
Cet article donne matière à réflexion pour que la Convention européenne des droits de l’Homme intègre comme quatorzième liberté fondamentale le droit à un environnement sain, et reconnaisse la perte d’intégrité des écosystèmes, l’érosion de la biodiversité et la perte des services écosystémiques comme des atteintes aux droits de l’Homme.
La taxation des terres agricoles en Europe : approche comparative
Les terres agricoles couvrent 36 % du territoire de l’Union européenne (soit 161,8 millions d’hectares). L’importance de ces surfaces leur confère une place incontournable en matière de biodiversité. Bien que l’agriculture européenne soit soumise à de nombreux processus d’harmonisation, la fiscalité des terres agricoles semble assez différente d’un État à l’autre. Pourtant, elle influe sur plusieurs aspects des politiques agricoles et environnementales. Pour ces différentes raisons, une analyse comparative de la taxation des terres agricole en Europe a paru utile à la Fondation pour la recherche sur la biodiversité.
Des experts européens proposent des solutions pour intégrer la biodiversité dans les infrastructures de transport
À l’occasion de sa conférence internationale du 19 au 23 septembre, l’IENE, dans le cadre du projet Bison, a alerté les médias européens sur les solutions visant à prendre en compte la biodiversité dans le déploiement des infrastructures de transport.
IMPLIQUER LES CHERCHEUSES ET CHERCHEURS FRANÇAIS DANS LES TRAVAUX INTERNATIONAUX
La FRB participe à plusieurs réseaux internationaux (Ipbes, IENE, Biodiversa+) et joue un rôle clé dans la mise en œuvre de plusieurs de leurs activités.
APPEL À PROJETS – BIODIVERSA+
« Améliorer la surveillance de la biodiversité et des changements écosystémiques au niveau transnational pour la science et la société »
Soumission des pré-propositions le 9 novembre 2022
Cet appel vise à soutenir des projets de recherche transnationaux (d’une durée de 3 ans) portant sur les trois thèmes (non exclusifs) ci-dessous : Thème 1 : Innovation et harmonisation des méthodes et outils de collecte et de gestion des données de surveillance de la biodiversité; Thème 2 : Combler les manques de connaissance sur l’état/le statut, la dynamique et la tendance de la biodiversité afin d’inverser sa détérioration ; Thème 3 : Utilisation des données de surveillance de la biodiversité déjà disponibles.
Appel à nomination d’experts pour l’évaluation méthodologique Ipbes « Entreprises et biodiversité »
Clôture des candidatures le 31 octobre 2022
L’Ipbes lance un appel à nominations d’experts pour participer à l’évaluation “entreprises et biodiversité”. Cette évaluation méthodologique vise à catégoriser les dépendances et les impacts des entreprises vis-à-vis de la biodiversité et des contributions de la nature aux humains, ainsi qu’à identifier des critères et des indicateurs pour mesurer ces dépendances et ces impacts.
Session d’information le 11 octobre 2022 pour optimiser les candidatures – Inscription
Un mot de Verena TRENKEL et François MASSOL, co-présidents du comité scientifique du Cesab
Les 22 membres du nouveau comité scientifique (CS) du Cesab ont récemment commencé leur travail pour un mandat de quatre ans. Nous avons l’honneur d’animer ce comité multidisciplinaire (et paritaire !) comme co-présidents. C’est la première fois que le CS du Cesab est piloté par une co-présidence et nous comptons bien démontrer que deux co-présidents sont plus que la somme de deux. Nous tenions pour commencer ce mandat à remercier le CS du Cesab pour la confiance qui nous a ainsi été accordée et la FRB pour la liberté et les moyens humains et financiers mis à disposition du CS pour effectuer un travail d’évaluation et de suivi des projets de qualité.
Notre co-présidence tombe au moment où le soutien de la FRB, des membres fondateurs et la collaboration avec d’autres financeurs permettent au Cesab d’élargir son rôle de catalyseur de science et de collaborations internationales. 22 projets sont en cours au Cesab et bien d’autres sont à venir. La dynamique des projets au Cesab et de ses partenariats avec d’autres institutions de par le monde, largement impulsée par son directeur Nicolas Mouquet, est un signe de bonne santé et nous sommes fiers de pouvoir y contribuer dans les quatre années à venir. Les formations internationales proposées par le Cesab depuis l’an passé, notamment sur la reproductibilité, l’utilisation des théories et les méta-analyses en écologie et dans les sciences de l’environnement, sont aussi la marque d’une plus forte implication du Cesab dans le paysage de l’écologie scientifique. Enfin, les autres activités du Cesab, comme les accueils de chercheurs en année sabbatique ou les journées de conférence autour d’un projet, participent également à ce rayonnement du Cesab dans le cadre de la recherche sur la biodiversité et l’environnement, en France comme à l’international.
Le CS suit actuellement un appel blanc dont la première phase s’est passée au printemps et qui permettra, au terme de la procédure d’évaluation, à trois nouveaux projets de rassembler et confronter leurs données et idées. D’autres appels à projets sont déjà ouverts, notamment un appel FRB-MTE-OFB “Impacts sur la Biodiversité dans l’anthropocène” et un appel FRB-TULIP-PNDB-BiodivOc “Datashare”. Comme les années précédentes, le Cesab va ainsi financer une quinzaine de projets qui contribueront à construire le consensus scientifique sur un grand nombre de questions cruciales aux vues de la crise climatique et écologique actuelle. Pour relever les défis posés par l’Agenda 2030 et ses 17 objectifs de développement durable, les apports des projets du Cesab ne seront pas de trop.
Sans vouloir trop déflorer le programme des futures réunions du CS et au-delà de la gestion des appels à projets, nous pouvons d’ores et déjà annoncer que le CS va réfléchir à de nouvelles idées pour contribuer à l’avancement de la science s’appuyant sur la synthèse de données, de modèles, de concepts… Un de nos souhaits est aussi de créer plus d’opportunités de dissémination des résultats des projets du Cesab auprès du public. Gageons que ces quatre futures années de fonctionnement du CS nous permettront d’œuvrer en ce sens.
Bonne rentrée scolaire à tous et au plaisir de vous croiser bientôt au Cesab.
Alors que les États se sont engagés à créer des zones protégées sur au moins 30 % de leurs territoires terrestres et maritimes d’ici 2030, une équipe de recherche internationale a mis au point un nouvel outil permettant de quantifier la vulnérabilité des communautés d’espèces. Associé aux futures études d’évaluation des risques pour les écosystèmes, cet outil devrait aider les décideurs à définir les priorités de gestion et à orienter les efforts de protection là où ils sont le plus nécessaires. Définir des stratégies de conservation appropriées est un objectif difficile à atteindre, notamment en raison de la complexité des menaces et des réponses des espèces, ainsi que des limitations budgétaires. Pour surmonter ce défi, l’équipe de scientifiques, dont des chercheurs du CNRS, de l’Ifremer, de l’IRD et d’organisations internationales, a simulé la réponse des communautés d’espèces à un large éventail de perturbations, pour fournir une estimation robuste de leur vulnérabilité dans un monde où les menaces futures sont diverses et difficiles à prévoir.
Quantifier la vulnérabilité de la biodiversité est crucial pour sauvegarder les écosystèmes les plus menacés. Publié dans Nature Communications le 1er septembre 2022, ce nouvel outil se distingue des travaux précédents car il estime le degré de changement de la diversité fonctionnelle, c’est-à-dire la biodiversité et les fonctions associées des écosystèmes, lorsqu’elle est exposée à des pressions multiples. Il a été développé dans le cadre de deux projets financés par la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) au sein de son Centre de synthèse et d’analyse de la biodiversité (Cesab) et avec le soutien d’Électricité de France (EDF) et de France Filière Pêche (FFP).
Pour la première fois depuis la crise de la Covid-19, les représentants de près de 140 pays se réunissent à Bonn en Allemagne pour l’approbation de deux nouveaux rapports scientifiques majeurs : le premier sur l’utilisation durable des espèces sauvages et le second sur les différentes valeurs de la biodiversité. Cette plénière sera aussi l’occasion de discuter du lancement d’une nouvelle évaluation sur les liens entre les entreprises et la biodiversité ainsi que des scénarios des futurs de la nature.
Deux appels à projets permettent le financement de projets de recherche sur la biodiversité de 1 à 3 ans. Clôture le 22 septembre 2022.
Appel à projets DataShare 2022
L’objectif de cet appel conjoint entre le Centre de synthèse et d’analyse de la biodiversité (Cesab) de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), le Laboratoire d’excellence (LabEX) TULIP, le Pôle national de données de biodiversité (PNDB) et le défi BiodivOc, soutenu par la Région Occitanie et l’université de Montpellier, est d’accélérer le partage d’ensembles de données en libre accès et à grande échelle sur la biodiversité. Cet appel complète les appels classiques de synthèse sur la biodiversité, qui visent à encourager l’analyse des données existantes et la synthèse d’idées et de concepts, en mettant l’accent sur la compilation et le partage des données. Il peut être considéré comme une étape préliminaire, mais non obligatoire, avant de soumettre une proposition de recherche à un appel de synthèse classique sur la biodiversité (par exemple CESAB, sDiv, NCEAS).
Pour sa première édition 2022, deux projets de deux ans seront financés.
Appel à projets Impacts sur la biodiversité terrestre dans l’anthropocène 2022
Dans le cadre de la mise en place du programme national de « surveillance de la biodiversité terrestre » porté par l’Office français de la biodiversité (OFB) visant à mesurer, identifier et suivre l’influence des activités humaines sur la biodiversité et les pratiques les plus vertueuses à valoriser, le Ministère de la transition écologique (MTE) et la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) lancent l’appel à projets de recherche « Impacts sur la biodiversité terrestre dans l’anthropocène » de 2022, sur la caractérisation des impacts positifs, négatifs ou l’absence d’impacts des activités humaines et des pressions induites sur l’état et la dynamique de la biodiversité terrestre.
Les résultats des recherches financées par le programme devraient permettre de contribuer à renforcer les actions de la société dans son ensemble pour enrayer le déclin de la biodiversité et favoriser un développement humain soutenable.
Cet appel permettra le financement de :
3 projets de SYNTHÈSE de données de trois ans – ces projets devront développer des synthèses d’idées et/ou de concepts, des analyses de données existantes, et devront s’intéresser aux facteurs affectant l’état, l’évolution et la dynamique de la biodiversité.
4 à 6 projets SYNERGIE d’un an – ces projets devront apporter des réponses complémentaires sur une question qui émerge d’un projet de recherche finalisé ou en cours de réalisation, et ainsi permettre d’éclairer les porteurs d’enjeux sur les indicateurs de mesures et les pratiques à promouvoir et abandonner pour préserver la biodiversité.
1 à 2 projets de REVUE SYSTÉMATIQUE de deux ans – ces projets devront présenter un état des lieux des pratiques humaines ayant un impact sur la biodiversité et une synthèse de l’état de la connaissance sur les impacts considérés
Au service de l’objectif “Connecting R&I programs, results and experts to policy” de Biodiversa+, la sous-tâche 4.1.2 “Desk studies and production of knowledge syntheses” de Biodiversa+, pilotée par la Fondation française pour la recherche sur la biodiversité (FRB), publie un maché pour la réalisation d’une scoping review afin de résumer l’état des connaissances sur le rôle de la biodiversité dans les Solutions fondées sur la Nature (SFN). La FRB nommera le bénéficiaire – après le processus d’évaluation/sélection – le 1er juillet 2022.
Date de clôture des candidatures : 22 juin à minuit.
Toutes les réponses à ce marché devront être en anglais et envoyées par email à :
Joseph LANGRIDGE <joseph.langridge@fondationbiodiversite.fr>avant cette date butoir, ajoutant en copie Cécile MANDON <cecile.mandon@fondationbiodiversite.fr>.
Deux projets de recherche innovants portant sur la biodiversité néotropicale ont été sélectionnés suite à l’appel à projet du Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité (Cesab) de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), en partenariat avec le Centre de synthèse brésilien sur la biodiversité et les services écosystémiques (SinBiose), la Fondation d’appui à la recherche de l’état de São Paulo (FAPESP)et le Laboratoire d’Excellence CEBA (Centre d’étude sur la biodiversité amazonienne).
La relation entre la biodiversité de la macrofaune du sol et la fourniture de services écosystémiques à travers les systèmes d’utilisation des terres dans les biomes de la forêt tropicale humide
Porteurs de projet : Jérôme MATHIEU (Sorbonne Université, France) et Miguel COOPER (Université de Sao Paulo, Brésil)
Réseaux d’interactions fongiques dans les régions néotropicales
Porteurs de projet : Mélanie ROY (Université de Toulouse, France) et Paulo GUIMARAES (Université de Sao Paulo, Brésil)
Les deux projets seront financés pour une durée de trois ans, incluant : le recrutement d’un post-doctorant basé au Brésil pendant deux ans, l’organisation de quatre réunions du groupe de travail (deux en France, à Montpellier au Cesab et deux dans l’état de São Paulo au Brésil), la valorisation des résultats, ainsi qu’un appui logistique, technique et administratif tout au long du projet.
Dans le cadre de la mise en place du programme national de « surveillance de la biodiversité terrestre » porté par l’Office français de la biodiversité (OFB) visant à mesurer, identifier et suivre l’influence des activités humaines sur la biodiversité et les pratiques les plus vertueuses à valoriser, le ministère de la Transition écologique (MTE) et la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) ont lancé un appel à projets de recherche en 2021 « Impacts sur la biodiversité terrestre dans l’anthropocène », sur la caractérisation des impacts positifs, négatifs ou l’absence d’impacts des activités humaines et des pressions induites sur l’état et la dynamique de la biodiversité terrestre.
Trois types de projets sont financés par l’appel de 2021 :
DES PROJETS SYNTHÈSE
Acoucène, porté par Jean-Yves BARNAGAUD (EPHE, France) et Solène CROCI (CNRS, France) – Vers un printemps silencieux ? Modélisation et projection des impacts de l’anthropocène sur les paysages sonores avec les oiseaux comme indicateur écologique acoustique
Impacts, porté par Wilfried THUILLER (CNRS, France) et Franziska SCHRODT (Université de Nottingham, United Kingdom) – La biodiversité française dans l’anthropocène – impacts et drivers de la réponse spatiale et temporelle
LandWorm, porté par Daniel CLUZEAU (Université de Rennes, France) et Céline PELOSI (INRAE, France) – Impact de l’utilisation et de la gestion des sols sur les communautés de vers de terre
Spatman, porté par Isabelle BOULANGEAT (INRAE, France) et Mohamed HILAL (INRAE, France) – Quel rôle pour l’organisation spatiale des sociétés humaines pour moduler leurs pressions sur la biodiversité ?
Ces projets, d’une durée de trois ans, devront développer des synthèses d’idées et/ou de concepts, des analyses de données existantes, et devront s’intéresser aux facteurs affectant l’état, l’évolution et la dynamique de la biodiversité.
DES PROJETS SYNERGIE
Funindic, porté Cyrille Violle (CEFE-CNRS) –La rareté fonctionnelle comme marqueur de l’intensification de l’utilisation des terres et des fonctions écosystémiques dans les prairies permanentes : vers de nouveaux indicateurs pour le suivi et la conservation de la flore française.
Interface, porté par Céline Clauzel (Université Paris Diderot) – Modélisation de réseaux multi-habitats pour la conservation intégrée des environnements d’interface.
Lanbio, porté par Cendrine Mony (Université de Rennes) – Effet de la modification du paysage par l’homme sur la biodiversité dans les paysages de bocage : vers des indicateurs intégratifs.
Ces projets, d’une durée d’un an, apporteront apporter des réponses complémentaires sur une question qui émerge d’un projet de recherche finalisé ou en cours de réalisation, et permettront d’éclairer les porteurs d’enjeux sur les indicateurs de mesures et les pratiques à promouvoir pour préserver la biodiversité.
UN PROJET CARTE SYSTÉMATIQUE
Solaire-BP, porté par Yorick Reyjol (UMS PatriNat OFB-CNRS-MNHN) – Revue systématique de la littérature sur les impacts des énergies renouvelables : photovoltaïque et biodiversité.
Ce projet, d’une durée d’un an, est une étape préalable à la « revue systématique » et porte sur les liens pressions-impacts liés aux pratiques humaines afin de mettre en évidence si les impacts sur la biodiversité sont bien établis ou souffrent d’un manque de données ou de littérature.
En 2021, dans la continuité des travaux menées depuis 2012, ce sont les cartes des pressions publiées en 2019 par l’ONB qui ont fait l’objet d’une évaluation scientifique, en vue de leur mise à jour courant 2022 puis de manière récurrente. L’idée a été d’évaluer à la fois la méthode employée et les données, pour améliorer les cartes actuelles et apporter des changements majeurs.
Il a donc été demandé aux experts sollicités d’évaluer:
la carte centrale;
les cartes spécifiques présentées en encarts, à savoir :changement climatique, destruction des habitats, espèces exotiques envahissantes, fragmentation du territoire, pollutions, et surexploitation des ressources ;
les cartes outre-mer réalisées à dire d’experts.
Ceux-ci avaient pour consigne de faire des propositions de recommandations et d’améliorations dans la construction de ces cartes (indicateurs et jeux de données potentiels à mobiliser sous-jacents), pour les pressions à intégrer, les représentations graphiques, etc.
À ce titre, et sur la base des travaux antérieurs réalisés par la FRB en partenariat avec l’ONB sur les indicateurs de biodiversité, des grilles d’évaluation ont été développées et déclinées spécifiquement pour chaque type de carte à évaluer.
Chaque carte a été évaluée par deux à sept experts, les experts travaillant indépendamment les uns des autres. Des synthèses narratives (compilation et simplification des propos) ont ensuite été rédigées. Elles ont par la suite été relues et corrigées par les experts évaluateurs avant un atelier final de restitution, organisé début 2022. Celui-ci a permis des échanges directs entre les experts mobilisés et les membres de l’ONB.
Ce travail devrait s’inscrire dans la durée afin de suivre les évolutions futures apportées à ces différentes cartes.
Le deuxième volet de cette campagne est consacré à l’exploitation des ressources naturelles par les humains.
Comment rendre durable la gestion des forêts tropicales ou celle de la pêche ? Que nous apprennent les systèmes alimentaires des peuples autochtones sur nos modes de consommation et notre lien au sauvage et à la nature ?
Les termes de nature et de biodiversité arrivent à égalité de compréhension avec respectivement 49 et 51 %. La marge d’erreur pour un échantillon de 1 000 personnes est de 3 %.
Certains considèreront que le terme de biodiversité a bien progressé puisqu’il est récent (apparu dans les années 1980, soit il y a une trentaine d’année), et que selon une étude TNS Sofres de 2010, 21 % des français n’en avaient jamais entendu parler, et seuls 23 % pensaient savoir de quoi il s’agissait (ça ne veut pas dire que les 50 % aujourd’hui savent la définir).
Inversement, d’autres feront remarquer que depuis tout ce temps que le mot biodiversité est martelé dans les discours, celui de Nature reste encore à 50 % ce qui est très haut.
Il est à noter qu’il n’y a pas de préférence marquée que l’on soit un homme ou une femme.
L’analyse sociologique est très intéressante.
Plus on est jeune, et plus on privilégie le terme de biodiversité : 55 % des moins de 35 ans – dont 59 % chez les 18-24 ans – contre 50 % chez les plus de 35 ans, et seulement 42 % des plus de 65 ans.
Les catégories professionnelles supérieures et professions intermédiaires privilégient le terme de biodiversité (56 et 59 %) quand les catégories populaires préfèrent le mot nature (55 % et jusqu’à 59 % chez les ouvriers).
Le niveau de diplôme a également une incidence : les diplômés supérieurs choisissent la biodiversité à 64 %, le 1er cycle 57, le niveau bac 54, CAP/BEP 42. Et inversement pour la nature de 36 à 58 %.
Les urbains privilégient biodiversité à nature (60/40) et plus ils habitent la campagne et plus ils privilégient nature jusqu’à un rapport 46 % biodiversité / 54 % nature dans les communes de moins de 10 000 habitants ; en Île-de-France le rapport est de 55 % pour la biodiversité et 45 % pour la nature ; il est équilibré en province (51/49).
L’analyse politique ne manque pas d’intérêt
Il n’y a pas de différence entre les sensibilités de droite et de gauche. Environ 60 % biodiversité et 40 % nature.
L’électorat d’EELV privilégie le terme de biodiversité à 71 % contre 29 % pour le terme de nature. Pour la France Insoumise le rapport est de 67 contre 33.
La tendance s’inverse avec l’électorat de La droite radicale et du Rassemblement national dont 30 % seulement privilégient biodiversité, contre 70 % pour le terme de nature.
“Les différences scientifiques entre nature et biodiversité sont importantes. Le terme nature est plus ancien et plus englobant : il comprend la biodiversité mais aussi son environnement physique (atmosphérique, minéral, hydrique, etc.). Cette enquête révèle la complémentarité entre ces deux notions ; complémentarité qui peut aider la recherche scientifique dans son exploration, ses pistes d’amélioration, des relations entre les humains et la biodiversité, la nature.”
Le premier volet de cette campagne est consacré à la notion de « valeurs » associées à la nature. En quoi évaluer et partager ces valeurs est un enjeu majeur pour la conservation de la nature et de la biodiversité ? En quoi la durabilité de l’utilisation d’espèces sauvages dépend du contexte culturel, politique et social ?
Des questions que viennent interroger et éclairer Virginie Maris (philosophe – CNRS), Florence Pinton (sociologue – AgroParisTech), Catherine Sabinot (ethnoécologue – MNHN), Frédéric Ducarme (philosophe – MNHN) mais aussi Sita Narayanan (Grand port maritime de Guadeloupe), Marika Dumeunier (Noé) et Hélène Leriche (Orée).
UN MOT DE BRUNO FADY, PRÉSIDENT DU COMITÉ SCIENTIFIQUE DU CESAB
Il n’est pas inutile de rappeler que le Cesab est une infrastructure de la FRB, un outil unique et original dans le paysage de la recherche en France. Il fait partie de ces rares outils scientifiques qui ont vu le jour dans le monde au cours de ces derniers 30 ans, sur la base du constat de la faible valorisation des données générées, observées et collectées lors des projets à court terme qui financent classiquement la recherche en écologie et biodiversité (Baron et al., 2017). On ne peut que se féliciter de cette décision, au vu de la production scientifique des groupes de travail financés dans le cadre du Cesab, du parcours professionnel des jeunes scientifiques qui ont fait partie et ont souvent été la cheville ouvrière de ces groupes de travail et de la reconnaissance des travaux publiés par de nombreux acteurs privés et institutionnels pour améliorer la protection de la biodiversité (voir “Le Cesab en 2021”).
La pandémie Covid-19 nous a bien montré que les avancées scientifiques ne sont pas le fait d’un individu isolé, d’un génie (méconnu) qui émerge à la faveur d’une crise, mais bien le fait de collectifs, manipulant et analysant des données qui doivent être compilées et vérifiées, re-testant et re-vérifiant des hypothèses et des concepts. Un fait scientifique ne le devient vraiment que lorsqu’il émerge finalement comme une évidence, un consensus (au sens statistique du terme) pour l’ensemble de la communauté scientifique. À l’heure où la démarche scientifique et ses résultats sont remis en question par une partie de la société, et au-delà d’une (re)mise en valeur pertinente pour sa discipline scientifique des données, des concepts et leur analyse, le rôle du Cesab, et sa légitimité du fait de son mode de fonctionnement, est de diffuser des faits scientifiques permettant de mieux comprendre et protéger la biodiversité.
Après deux mandats comme président du comité scientifique du Cesab, il est temps pour moi de passer la main. J’aurais bien volontiers prolongé mon mandat plus longtemps tant le dynamisme du Cesab est fort, me faisant un peu penser à l’état d’esprit enthousiaste qui régnait lors de sa création il y a maintenant plus de 10 ans. Mais, fort heureusement d’ailleurs, nos statuts ne le permettent pas et un nouveau comité scientifique verra le jour en 2022.
Le Cesab est maintenant une institution française, largement reconnue. Les scientifiques travaillant dans le domaine de l’écologie et de la biodiversité ne s’y trompent pas, ils postulent chaque année en plus grand nombre aux appels à projets de groupes de travail Cesab de la FRB. En guise de vœux, je souhaite que les membres fondateurs de la FRB, les pouvoirs publics français et les acteurs de la biodiversité continuent à soutenir activement le Cesab, finançant au minimum plusieurs groupes de travail par an et la structure elle-même. Avec les engagements réaffirmés de la France pour la protection de la biodiversité lors du Congrès mondial de la nature de Marseille en septembre 2021, je ne doute pas que ce sera le cas.
Bonne année à tous, bienvenue au nouveau comité scientifique et longue vie au Cesab.
À la tête du Conseil d’orientation stratégique de la FRB, c’est Allain Bougrain Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), qui a été ré-élu en tant que président. Claude Fromageot, directeur Développement responsable au sein du Groupe Rocher, a quant à lui été élu à ses côtés à la vice-présidence du Cos. Il prend ainsi la suite de Jean-François Lesigne, RTE, que nous remercions d’ailleurs chaleureusement pour son implication ses dernières années.
Découvrez ci-dessous qui ils sont et leurs ambitions pour cette mandature, bonne lecture !
Allain Bougrain Dubourg, Claude Fromageot, s’il y a trois choses que l’on devait savoir sur vous, ce serait…
Allain Bougrain Dubourg – Comme Darwin, je pense que si la loi du plus fort existe, celle de la solidarité reste essentielle. Comme Victor Hugo, je pense que le beau est plus utile que l’utile. Comme Saint Augustin, je pense que l’on perd moins à se perdre dans sa passion qu’à perdre sa passion. Pour le reste, je suis comme tout le monde.
Claude Fromageot – Sans doute vous est-il utile de mieux appréhender votre vice président : je peux vous dire que les dimensions sociologiques, philosophiques et poétiques, bref les sciences humaines me stimulent pour compléter l’approche scientifique. Inspiré et formé par exemple par Edgar Morin, je constate l’immense effort que nous avons collectivement à opérer pour déborder nos spécialités, sans en usurper d’autres bien sûr, pour embarquer et accélérer les consciences et donc l’action de nos contemporains.
Qu’attendez-vous de votre mandature ?
ABD – Elle est un défi auquel nous ne pouvons pas échapper et que nous devons impérativement gagner. Mettre enfin un terme à l’agonie du vivant, stabiliser sa décomposition et planter les racines d’une renaissance. Il n’y a pas si longtemps, nous votions avec prétention une loi de reconquête de la biodiversité. Une loi offrant un nouveau souffle aurait été plus opportun. Quoi qu’il en soit, la France s’est engagée à placer la biodiversité au même niveau que la question climatique. Notre rôle consistera à le rappeler chaque fois que nécessaire. La FRB et son Cos ont le pouvoir d’agir, ils ne se déroberont pas.
CF – Les années à venir sont celles de bouleversements socio-éco-écolo-politiques, c’est-à-dire les turbulences inéluctables, jamais encore vues, des conséquences du changement profond de notre planète. Le Cos a plus que jamais une mission d’éclaireur de l’ensemble des parties prenantes. Dans la mesure où il pourra dire d’une voie objective, car scientifique, en le faisant de façon intelligible car saisissant les parties prenantes dans leur propre état de compréhension des choses, le Cos aura une place singulière, forte, unique même. C’est en tous cas ce que j’espère pouvoir à ma mesure contribuer à réaliser.
Un mot pour les chercheurs ?
ABD – Pendant longtemps, vous avez été – d’une certaines manière – condamnés à faire silence. Vous n’avez pas vocation à être des lanceurs d’alerte. Il en va tout autrement aujourd’hui. La société et les décideurs sont en attente de vos recommandations. Le travail de l’Ipbes en fait la démonstration. Non seulement il permet l’état des lieux mais il est force de proposition. Je tiens, au nom du Cos, à vous dire notre admiration pour vos compétences et votre engagement. Ainsi que toute notre reconnaissance. Très sincèrement.
CF – Les chercheurs sont plus que jamais essentiels car nous avons collectivement à refuser toutes les formes de « caverne de Platon » : ainsi, les chercheurs associés au Cos ont cette chance de pouvoir rassembler des sciences pour dire la Science et de porter un discours fort et capital car multi-acteurs.
À la tête du Conseil scientifique de la FRB, c’est Ophélie Ronce, directrice de recherche à l’Institut des sciences de l’évolution de Montpellier, qui a été élu en tant que présidente. Philippe Billet, professeur de droit et directeur de l’Institut de droit de l’environnement (Université Lyon 3), a quant à lui été élu à ses côtés à la vice-présidence du CS. Ils prennent ainsi la suite de François Sarrazin et Sébastien Barot, que nous remercions d’ailleurs chaleureusement pour son implication ses dernières années.
Découvrez ci-dessous qui ils sont et leurs ambitions pour cette mandature, bonne lecture !
S’il y a trois choses que l’on devait savoir sur vous, ce serait…
Ophélie Ronce –Je travaille à l’interface entre biologie de l’évolution et écologie, avec une expertise spécifique en modélisation. Je m’intéresse en ce moment aux mécanismes d’adaptation aux changements climatiques et aux flux de gènes assistés. Je suis attachée à différentes initiatives collectives visant à faire société et créer des liens au sein de la communauté de recherche sur la biodiversité.
Philippe Billet – Professeur de droit, directeur de l’Institut de droit de l’environnement (Université Lyon 3), je travaille depuis une trentaine d’années sur les questions juridiques posées par la protection de l’environnement dans une perspective pluridisciplinaire, convaincu que le décloisonnement des disciplines permet d’explorer pleinement la sienne propre. Il en résulte un enrichissement de méthodologie, une diversité des approches et, partant, une meilleure connaissance d’un objet de recherche commun. Cela passe certainement par un apprivoisement réciproque du vocabulaire, des démarches intellectuelles et des objectifs, que l’ouverture aux autres sciences et une capacité d’écoute ne peuvent que favoriser.
Qu’attendez-vous de votre mandature ?
OR – J’attends, d’un point de vue personnel, de mieux connaître la diversité des acteurs et des projets de recherche sur la biodiversité au niveau national et de m’investir plus profondément dans le dialogue entre recherche et société à propos d’enjeux majeurs dans un monde en crise.
PB –Cette mandature doit être l’occasion de renforcer la démarche de consilience qui anime la FRB depuis son origine, ce dialogue des sciences qui permet d’avoir une vision plus systémique de la biodiversité et, ainsi, de renforcer sa connaissance et les moyens à développer en faveur de sa protection.
Un mot pour les acteurs de la société ?
OR – Les recherches sur la biodiversité sont avant tout pour moi une source de grande joie et d’émerveillement à découvrir le monde vivant et son fonctionnement, qui me paraissent importants à partager le plus largement possible. La recherche est cependant impuissante à résoudre seule la crise de la biodiversité. Je suis convaincue que le dialogue et la co-construction que la FRB cherche à stimuler sont absolument nécessaires pour enfin changer de trajectoire et suis impatiente de participer à ceux-ci.
PB – La biodiversité ne doit cependant pas être seulement une préoccupation scientifique. Les chercheurs doivent y sensibiliser les décideurs et les individus, leur donner des outils adaptés pour mieux comprendre les enjeux de sa protection et, surtout, les moyens de la protéger. En faire une préoccupation quotidienne.
Pour la FRB, 2022 s’annonce déjà sous le signe de la nouveauté : en termes de plan d’action, mais aussi avec les renouvellements de ses Conseils scientifique (CS) et d’orientation stratégiques (Cos), la création de l’Assemblée des parties prenantes, la préparation d’un nouvel appel blanc, le montage d’un programme Scénario… Nous aurons l’occasion de revenir sur ces sujets tout au long de l’année ! D’ores et déjà, nous remercions toutes celles et ceux qui nous ont accompagnés et ont permis ces initiatives : les membres de notre CA, les présidents et vice-présidents de nos CS et Cos, et chacun des membres de ces différentes instances et de l’équipe FRB, qu’ils poursuivent l’aventure à nos côtés ou soient partis vers d’autres projets tout aussi passionnants.
En parallèle de ses actions propres, la FRB va porter une attention particulière à deux sujets qui nous semblent majeurs en 2022 : l’adoption du nouveau cadre mondial pour la biodiversité à l’occasion de la prochaine Cop de la Convention sur la diversité biologique (CDB) et la place de biodiversité dans le débat public, au cœur de la société.
« Vivre en harmonie avec la nature », l’ambition derrière la 15e Conférence des parties (Cop15) de la CDB
Cette 15e Cop revêt une importance particulière car la Convention sur la diversité biologique (CDB) doit renouveler ses objectifs et ses indicateurs, plus de 10 ans après Aichi. L’exercice est passionnant car cette Convention, qui met la biodiversité au centre des préoccupations, est aussi une belle tentative de gouvernance mondiale, avec des préoccupations à la fois éthiques, sociales et matérielles, à travers les trois buts affichés dès 1992 : la conservation de la diversité biologique, l’utilisation durable de ses éléments ainsi que l’accès et le partage des avantages issus de l’utilisation des ressources génétiques.
L’ambition de la Cop15 est de parvenir en 2050, selon ses termes, à une « vie en harmonie avec la nature », en posant des jalons à horizon 2030. Quoi qu’ambitieuse, la Convention pose crûment la question de la cohérence de ses objectifs et de ses moyens, de l’équilibre entre les trois buts de 1992, les jalons de 2030 et les objectifs de 2050. Peut-on préserver et restaurer les écosystèmes sans donner les moyens aux pays les plus pauvres de gouverner la biodiversité ? Peut-on réduire les impacts sans se préoccuper de la diversité des territoires des pratiques qui entretiennent la diversité de ces territoires ? Il y a ici des enjeux en termes de recherche très exigeants.
Pour accomplir ses ambitions, la CDB range ses objectifs en quatre grands thèmes :
préserver l’intégrité des écosystèmes – une notion qui demande à être éclairée par la connaissance et par la recherche ;
savoir utiliser durablement les « contributions de la nature aux humains » – aussi appelées « services écosystémiques » ;
partager les bénéfices associés aux ressources génétiques ;
et enfin réunir les moyens nécessaires à la protection de la biodiversité.
Tout au long de l’élaboration du nouveau cadre, la FRB s’est mobilisée afin d’éclairer ces objectifs en termes d’indicateurs. Par la suite, la recherche devra se pencher sur le nécessaire équilibre et la cohérence entre ces quatre thèmes, sur la pertinence des indicateurs, tant biologiques que sociaux, et sur la place de la réduction des pressions directes et indirectes dans les trajectoires de préservation et de restauration de la biodiversité.
Soulignons aussi la proposition chinoise de « civilisation écologique » qui constitue un autre enjeu de recherche pour sortir d’une vision qui serait trop occidentale de la biodiversité.
C’est d’ailleurs dans ce contexte que se tiendra la prochaine Journée FRB qui questionnera vraisemblablement les articulations entre les instances internationales, les trajectoires proposées et leurs déclinaisons aux niveaux national et local.
Mettre la biodiversité au cœur du débat public, au cœur de la société
Dans les tous prochains mois, les élections présidentielle et législatives constitueront une autre actualité importante en France. La FRB relayera un ensemble de préoccupations auprès des candidats avec pour ambition que les débats n’ignorent pas les questions les plus importantes pour la recherche en biodiversité ! Comment protéger, restaurer, diminuer les pressions sur la biodiversité ? Comment diminuer notre empreinte écologique ? Comment faire société autour d’une vision commune intégrant la diversité biologique au cœur de ses préoccupations, le bien-être et la qualité de vie des humains et des non humains, la préservation des savoirs et le partage des connaissances ? Les notions de « changement de transformateur » et de « mesure levier », dont la FRB s’est fait l’écho lors de sa Journée 2021, semblent particulièrement pertinentes pour éclairer la complexité de ces enjeux. Il sera important pour la recherche de mettre en relation la notion de « mesure levier » avec les propositions lancées dans le débat public et en relation avec les ambitions de la Cop15 et de la Stratégie nationale pour la biodiversité.
Toutes ces instances, ces outils, ces initiatives, sont destinés à ce que nous, la société civile comme le monde économique, sachions mieux comprendre, et surtout interagir, avec la biodiversité, que la recherche soit en interaction et en résonance avec les préoccupations sociales, au bénéfice de la biodiversité, de nos sociétés ! Qu’ensemble nous puissions répondre à la question : « Avec quelle nature souhaitons-nous vivre ? »
Denis Couvet et Hélène Soubelet,
respectivement président et directrice
de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité
Et pour l’équipe FRB : Aurélie Delavaud – Pôle science et communautés de recherche Agnès Hallosserie – Pôle coordination européenne et internationale Marjolaine Garnier – Pôle partenariats science-société Samir Hamdi Sherif – Pôle transversal administration, ressources humaines et finances Pauline Coulomb – Pôle transversal communication et valorisation scientifique
La première partie de la Cop se tient en ligne depuis Kunming, en Chine. Au programme : cérémonie d’ouverture, segment de haut niveau les 12 et 13 octobre, forum sur la civilisation écologique et conférences de presse. Sur place, seuls les personnels des ambassades déjà présents sont conviés à l’événement.
La majorité des réunions de cette première rencontre traitera de questions administratives et techniques liées au programme de la CDB. Toutefois, le segment de haut niveau sera ouvert par un sommet des leaders les plus engagés et devrait porter sur l’élaboration du cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020.
Samedi 16 octobre à 11 heures (heure de Paris), la FRB est invitée à participer à une rencontre-débat “Préserver la biodiversité : mobilisons-nous !”, organisée par le consulat de Chengdu et à destination d’un large public. L’événement se déroulera en chinois et sera traduit en français. Agnès Hallosserie, Robin Goffaux et Julie de Bouville y interviendront. Ils présenteront respectivement les liens entre biodiversité et changement climatique, l’importance des aires protégées pour la préservation de la biodiversité et les services écosystémiques ainsi que le rôle d’une fondation telle que la FRB.
Du 18 au 22 octobre 2021, le secrétariat de la CDB organise une semaine des entreprises et de la biodiversité. Cet événement virtuel à destination du secteur privé a pour ambition de promouvoir une large discussion sur le cadre mondial de la biodiversité post-2020 et le rôle des entreprises, y compris des sessions consacrées à l’intégration de la biodiversité dans tous les secteurs, l’avenir des systèmes alimentaires, la manière dont le secteur de l’énergie aborde la biodiversité et le climat, et l’utilisation durable des ressources naturelles. Ces discussions ouvriront la voie au Forum des entreprises et de la biodiversité qui aura lieu pendant la Cop 15, phase II, l’année prochaine. Les inscriptions sont ouvertes à ce lien jusqu’au 14 octobre prochain.
Début 2022, se tiendront en présentiel les segments des réunions de :
l’OEWG 3 (Open Ended Working Group) chargé de préparer les négociations de la COP 15 ;
du SBSTTA 24 (Subsidiary Body on Scientific, Technical and Technological Advice), chargé de fournir des avis scientifiques et dont la FRB est avec le MNHN co-point focal pour la France ;
ainsi que du SBI 3 (Subsidiary Body for Implementation), chargé de réfléchir à la mise en œuvre du futur cadre global.
Ces réunions n’avaient pu se dérouler qu’en virtuel à cause de la situation sanitaire, ce qui avait perturbé les discussions et l’accord sur des textes communs.
[MàJ 01/2022]Les équipes de la Convention sur la diversité biologique ont mis en place une série de webinaires en amont de ces segments pour maintenir la mobilisation autour de la Cop15 et informer pays et parties prenantes sur les nouveaux documents, l’organisation du travail, etc.
La seconde partie de la Cop devrait se tenir en présentiel, dans un lieu choisi en fonction de la situation sanitaire à ces dates. C’est à l’occasion de cette 2e session de la Cop 15 que sera finalisé et, espérons-le, adopté le cadre mondial de la biodiversité post-2020.
Pour ce nouveau cadre et se basant sur l’échec des objectifs d’Aïchi qui n’ont bénéficié que tardivement d’indicateur de suivi, une attention particulière a été portée à la mise en œuvre des objectifs à atteindre pour vivre en harmonie avec la nature en 2050. Ainsi, 4 objectifs principaux, avec des jalons intermédiaires à horizon 2030 et leurs cibles d’actions sont en cours de définition.
Cette consultation a pour objet la nomination d’un commissaire aux comptes titulaire et d’un commissaire aux comptes suppléant, dans les conditions prévues par la loi n°84-148 du 1er mars 1984 relative à la prévention et au règlement amiable des difficultés des entreprises, pour la période de contrôle des comptes des exercices comptables de 2021 à 2026. La FRB procédera à la nomination des commissaires aux comptes titulaire et suppléant après approbation par le conseil d’administration du 7 décembre 2021.
Ce webinaire destiné à la communauté de recherche française vous permettra d’avoir plus d’informations sur Biodiversa+, son premier appel conjoint à projets de recherche qui sera lancé le 1er octobre 2021 et les règles de financements de l’ANR pour les chercheurs français.
Avant d’assister à ce webinaire, nous vous conseillons de consulter régulièrement le site internet de BiodivERsA et de lire attentivement tous les documents liés à l’appel qui seront publiés le 1er octobre 2021.
Dans le cadre de la mise en place du programme national de « surveillance de la biodiversité terrestre » porté par l’Office français de la biodiversité (OFB) visant à mesurer, identifier et suivre l’influence des activités humaines sur la biodiversité et les pratiques les plus vertueuses à valoriser, le Ministère de la transition écologique (MTE) et la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) lancent l’appel à projets de recherche « Impacts sur la biodiversité terrestre dans l’anthropocène » sur la caractérisation des impacts positifs, négatifs ou l’absence d’impacts des activités humaines et des pressions induites sur l’état et la dynamique de la biodiversité terrestre.
Les résultats des recherches financées par le programme devraient permettre de contribuer à renforcer les actions de la société dans son ensemble pour enrayer le déclin de la biodiversité et favoriser un développement humain soutenable.
Cet appel permettra le financement de :
3 projets de SYNTHÈSE de données de trois ans – ces projets devront développer des synthèses d’idées et/ou de concepts, des analyses de données existantes, et devront s’intéresser aux facteurs affectant l’état, l’évolution et la dynamique de la biodiversité.
4 à 6 projets SYNERGIE d’un an – ces projets devront apporter des réponses complémentaires sur une question qui émerge d’un projet de recherche finalisé ou en cours de réalisation, et ainsi permettre d’éclairer les porteurs d’enjeux sur les indicateurs de mesures et les pratiques à promouvoir et abandonner pour préserver la biodiversité.
2 à 4 projets de CARTE SYSTÉMATIQUE d’un an – étape préalable à la “revue systématique”, ces projets devront porter sur liens pressions-impacts liés aux pratiques humaines afin de mettre en évidence si les impacts sur la biodiversité sont bien établis ou souffrent d’un manque de données ou de littérature.
Depuis plus de 10 ans, la FRB porte à connaissance ces enjeux et défis. Au travers de publications et d’événements, la Fondation soutient la recherche, initie les débats et vulgarise les résultats scientifiques pour accompagner les décideurs et acteurs dans leurs prises de décision.
Pour cette rentrée, la Fondation propose 3 nouvelles publications :
Les Fronts de sciences, un éclairage sur l’actualité de la recherche sur la biodiversité
Chaque année, le Conseil scientifique de la FRB offre un aperçu d’enjeux émergents ou appelant à de nouvelles connaissances. Mise en lumière des évolutions de la recherche sur la biodiversité, cette édition des Fronts de science a notamment été influée par la pandémie que nous traversons. Processus à l’origine des zoonoses et de l’émergence des maladies infectieuses, érosion de la biodiversité des insectes ou encore sélection variétale à l’heure de la transition agricole et alimentaire, autant de thématiques à découvrir.
L’évolution darwinienne, la biodiversité et les humains
L’évolution des êtres vivants est un processus omniprésent dans l’ensemble des écosystèmes et détermine l’organisation et la dynamique de la biodiversité. Comment les sociétés humaines exercent-elles des pressions de sélection sur les êtres vivants, sauvages ou domestiques, et influencent-elles l’évolution de la plupart des organismes de la planète ? La FRB propose un cahier sur ce thème, encore peu présent lorsque l’on parle de préservation.
Les loups rendent les routes plus sûres, ce qui génère d’importants bénéfices économiques pour la conservation des prédateurs
Une étude s’est intéressée aux effets de la restauration des populations de loups en évaluant leur influence sur les collisions entre les cerfs et les véhicules dans le Wisconsin. Pour un comté moyen, il s’avère que l’arrivée de ces prédateurs a réduit de 24 % ces collisions. Des résultats qui s’expliquent par un changement de comportement des proies et la diminution de leur abondance. Les auteurs concluent que la chasse est moins efficace que les loups pour réduire les collisions.
En amont de la 15e conférence des Nations Unies sur la biodiversité, plusieurs États se sont engagés à créer des aires protégées sur au moins 30 % de leurs territoires terrestres et marins d’ici à 2030. Cette tendance à se concentrer sur la proportion des terres et mers à protéger pour préserver la biodiversité occulte des questions plus fondamentales : comment et par qui doit se faire cette conservation ? Ces questions sont pourtant cruciales pour permettre une conservation efficace de la biodiversité. Ainsi, pour que nos efforts ne soient pas vains, il ne suffit pas de se concentrer sur ce qu’il faut conserver ou sur la surface à conserver, mais se questionner sur la manière dont la conservation est effectuée et par qui peut s’avérer encore plus important.
Ces travaux sont en partie issus du projet de recherche JustConservation financé par la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) au sein de son Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité (Cesab) et on été initiés la Commission des politiques environnementales, économiques et sociales de l’Union internationale pour la conservation de la nature (CPEES de l’UICN). Ils sont le fruit de la collaboration entre 17 scientifiques, dont des chercheurs de l’École européenne de sciences politiques et sociales (ESPOL) de l’Université Catholique de Lille et de l’Université de East Anglia (UK). Ils font l’objet d’une publication, parue le 02/09/2021 dans la revue Ecology and Society.
Dans le cadre du lancement de ces prochaines évaluations thématiques, l’Ipbes cherche des experts (chercheurs, professionnels ou techniciens), idéalement multidisciplinaires ou interdisciplinaires, avec une expertise dans une ou plusieurs disciplines des sciences naturelles, des sciences sociales ou des sciences humaines ou des experts en savoirs autochtones et locaux. L’Ipbes encourage également les experts en politique et les praticiens à candidater.
Les évaluations thématiques en question portent sur :
les liens entre la biodiversité, l’eau, l’alimentation et la santé : Évaluation “Nexus” ;
les causes sous-jacentes de la perte de biodiversité, les déterminants du changement transformateur et les options pour réaliser la Vision 2050 pour la biodiversité : Évaluation “Changements transformateurs”.
Retrouvez toutes les informations sur les modalités de l’appel et la procédure de candidature sur le lien ci-dessous.
Rendez-vous jeudi 26 août, de 10h30 à 11h30, pour un temps d’échange proposé par la FRB avec les experts intéressés afin d’optimiser leur candidature. Inscriptions.
En complément, l’Ipbes lance un appel à nominations complémentaire pour les évaluations “Nexus” et “Changements transformateurs” destiné aux chercheurs de moins de 35 ans et en début de carrière.
Il offre une opportunité de travailler au sein d’un groupe d’experts internationaux et d’acquérir une expérience en équipe pluridisciplinaire pour produire des évaluations scientifiques majeures.
Comment utiliser le deep learning pour les espèces rares des milieux marins telles que le dugong, ou furtives comme les requins, pour lesquelles peu d’images sont disponibles ? Des scientifiques de trois unités mixtes de recherche (MARBEC, ENTROPIE et LIRMM) viennent de publier une étude exploitant les dernières avancées technologiques, combinant vidéos sur les réseaux sociaux et suivis vidéos aériens, pour recenser des espèces charismatiques de la mégafaune marine de Nouvelle-Calédonie : dugongs, tortues et requins.
Ces travaux, intitulés « Exploiter les réseaux sociaux et l’apprentissage profond pour détecter la mégafaune rare à partir de suivis vidéo » et publiés dans la revue internationale Conservation Biology, sont en partie issus du projet de recherche Pelagic financé par la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) au sein de son Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité (Cesab), et s’appuient sur la collecte de vidéos aériennes financée par les Explorations de Monaco.
Mobilisée en avril 2020 par les pouvoir publics, la FRB s’est entourée de son Conseil scientifique et d’un consortium d’experts pour répondre à une série de questions sur les liens entre Covid-19 et biodiversité. 22 fiches avaient alors vu le jour pour répondre à autant de questions en mettant en avant les consensus, les dissensus, les manques de connaissances ou biais analytiques, les besoins de recherche ainsi que des éléments de réponse propres au cas particulier de la Covid-19.
Deux nouvelles fiches viennent aujourd’hui compléter ce document :
Fiche 10 : Quels liens entre biodiversité et service de régulation des zoonoses ?
Fiche 11 : Quel est le lien entre agriculture et augmentation des maladies zoonotiques ?
Nous vivons une époque folle ! Le monde est en prise avec une pandémie majeure depuis plus d’un an, avec des conséquences dramatiques en termes de vies humaines et de coûts économiques. Mais paradoxalement, cette crise a réduit (temporairement) notre impact sur la planète, et pourrait donc avoir des conséquences positives sur la biodiversité. Maintenant que nos économies redémarrent, la question est de savoir ce que nous avons appris de cette crise et de ces effets secondaires sur la crise environnementale, afin de ne pas revenir au tant redouté scénario “business as usual” du GIEC !
La communauté scientifique a saisi l’occasion de la crise Covid pour développer encore plus les outils d’interactions virtuelles. Les centres de synthèse ont été à l’avant-garde de cette “mutation”, car notre activité principale consiste à rassembler des scientifiques du monde entier. Nous avons dû rapidement nous adapter à la prise en charge de groupes de travail entièrement virtuels et, après un an, nous pouvons conclure que les réunions virtuelles, bien qu’elles aient constitué une passerelle pendant la pandémie, ne peuvent remplacer les réunions intenses en présentiel (Srivastava et al., 2021). Nous avons (re)découvert que la science, et en particulier la science de la synthèse, est une affaire d’interaction sociales : ces interactions directes alimentent la pensée collective et créative, nécessaire aux groupes pour travailler sur leur projet et, plus important encore, pour travailler sur l’imprévu et proposer de nouvelles idées et méthodes.
Pourtant, en tant que scientifiques et surtout en tant que spécialistes de l’environnement, nous devons être à l’avant-garde des changements de paradigme que nos sociétés doivent opérer pour atténuer la crise environnementale. Et un de ces changements est justement de virtualiser une partie de nos interactions afin de diminuer nos bilans carbone. Pour répondre à ce besoin, sans pour autant perdre notre capacité à créer collectivement, nous envisageons à terme de réorganiser les centres de synthèse de la biodiversité en pôles régionaux où les équipes de recherche de chaque région géographique pourraient se réunir en présentiel. Ces “hubs régionaux” assureraient une coordination virtuelle entre chaque équipe. Cela n’exclura pas la possibilité de réunir les groupes au complet sur la durée de vie d’un projet, mais pourrait réduire considérablement le nombre de voyages et donc l’impact carbone des groupes de travail de synthèse. Cette réorganisation de notre modèle prendra du temps mais cela en vaut la peine !
La crise du Covid ne doit pas nous faire oublier la crise environnementale, elle doit plutôt illustrer comment l’humanité peut travailler ensemble pour résoudre une crise globale. Mais elle illustre aussi combien il est coûteux de résoudre une crise lorsque celle-ci est à son apogée. Les crises environnementales ne font que commencer. Espérons que nous paierons le prix nécessaire pour les arrêter avant que nous ne puissions plus nous le permettre …
Ces six derniers mois ont été particulièrement chargés pour l’équipe et les groupes du Cesab. Cette newsletter reflète ce foisonnement et le meilleur reste encore à venir avec de nombreux nouveaux groupes qui vont commencer cette année et l’année suivante. Je tiens ici à remercier chaleureusement le personnel du Cesab et de l’ensemble de la FRB ainsi que le comité scientifique du Cesab pour le travail incroyable qu’ils ont déjà réalisé cette année ; et je remercie vivement l’ensemble de la FRB et ses fondateurs de rendre tout cela possible. Avec les 4 projets financés dans l’appel 2020 et les 2 projets financés dans notre appel conjoint France-Brésil, le Cesab accueillera 20 groupes actifs d’ici 2022. Cette dynamique positive reflète notre volonté collective de répondre au besoin de synthèse sur la biodiversité ainsi que l’incroyable qualité et maturité de la communauté scientifique sur ce thème. La synthèse nous aidera à affronter la crise de la biodiversité avant qu’elle n’atteigne son paroxysme et je suis fier, qu’à sa petite échelle, le Cesab contribue à cet objectif.
Dans le cadre des Regards publiés par la Société Française d’Ecologie et d’Evolution (SFE2), Denis Couvet, président de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), s’est intéressé à l’écologie urbaine et identifie trois approches écologiques de la ville.
Ce Regard est une version légèrement modifiée, adaptée d’un chapitre (postface) de l’auteur concluant l’ouvrage collectif Quand l’écologie s’urbanise, sous la direction de Joëlle Salomon Cavin et Céline Granjou, à paraître prochainement aux Editions UGA.
Quatre projets innovants de synthèse d’idées et de concepts et d’analyse de données existantes ont été retenus par le comité scientifique de l’appel de l’appel à projets FRB-Cesab de 2020. Ces projets pourront améliorer la connaissance scientifique relative à la biodiversité et à permettre de mieux la protéger.
Les projets sélectionnés sont financés pour une durée de trois ans, incluant : le recrutement d’un post-doctorant sur deux ans, l’organisation de six réunions du groupe de travail au Cesab, la valorisation des résultats, ainsi qu’un appui logistique, technique et administratif.
Comprendre les dynamiques de pouvoir dans les processus participatifs en associant théorie et pratique pour améliorer la conservation de la biodiversité
Porteurs de projet : Juliette YOUNG – Inrae (France) et James BUTLER – CSIRO (Australie)
Cette cartographie permettra aux chercheurs et financeurs européens d’avoir une meilleure visibilité sur les infrastructures existantes dans ce domaine en Europe (y compris aux Açores et Îles Canaries).
Les infrastructures de recherche existantes sur la biodiversité et les services écosystémiques en Europe (aux échelles régionales, nationales et locales) sont listés dans cette brochure. La brochure inclut notamment une fiche sur les infrastructures existantes au niveau français.
JOURNÉE FRB 2021 Agir en faveur de la biodiversité – L’heure est aux changements transformateurs
Il est désormais clair que la biodiversité est au cœur des débats sociétaux et de l’agenda politique planétaire. Son avenir et les actions à mettre en œuvre pour enrayer son déclin demandent plus d’ambition. Réunie au sein de l’Ipbes – pour plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques, l’expertise scientifique internationale appelle désormais à des changements transformateurs. C’est-à-dire, des changements profonds de nos modes de vie et de consommation qui passent par la réorganisation fondamentale des facteurs économiques, sociaux et technologiques qui les régissent.
Concrètement, quels sont-ils et comment les mettre en place ? Qu’impliquent-ils pour les acteurs publics et privés, les décideurs politiques et économiques ? Quelles actions sont déjà menées ? Pour quels résultats ?
Consommer local, passer à une comptabilité environnementale, réinventer ses processus industriels, changer de modèle de gouvernance, repenser l’urbanisation de nos villes, etc. L’objectif est d’emprunter des trajectoires pensées de manière globale, intégrant à la fois les enjeux alimentaires, énergétiques, climatiques et environnementaux.
À l’occasion de la Journée FRB 2021, la Fondation pour la recherche sur la biodiversité s’empare de ce sujet. Elle mettra en lumière les fondements scientifiques et les enjeux pour la recherche, articulant sa réflexion à partir de huit ateliers huit ateliers menés en amont avec son Conseil scientifique et son Conseil d’orientation stratégique. Interface science-société originale, elle mettra en effet l’accent sur l’appropriation de ces enjeux par les acteurs en s’appuyant sur des actions concrètes menées par ces derniers.
Rendez-vous jeudi 30 septembre prochain pour suivre et participer aux discussions !
Malgré des échanges parfois fastidieux et dénotant de profondes différences d’appréciation sur le rôle de la plate-forme intergouvernementale, cette 8e plénière a tout de même réussi à remplir ses objectifs principaux qui étaient l’adoption de son budget (sans lequel elle ne pouvait pas continuer ses activités) et des documents de cadrage des deux évaluations “nexus” et “changements transformateurs” (sans lesquelles le début des travaux sur les évaluations aurait dû être repoussé). Même si la préservation de la dynamique de l’Ipbes a conduit la délégation française, ou l’Union européenne, à faire des compromis sur leurs positions, c’est une grande satisfaction que de voir ce processus poursuivre son chemin sans dégradation de la qualité des futurs travaux scientifiques.
La Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) s’est emparée de cet enjeu et publie, en collaboration avec l’Office français de la biodiversité (OFB), un rapport compilant les résultats d’une enquête menée auprès des parties prenantes, d’une évaluation scientifique d’outils de mesure intégratifs, d’ateliers réunissant acteurs et concepteurs d’outils, ainsi que les échanges issus d’un colloque.
En partenariat avec le SinBiose, la FAPESP et le LabEX CEBA, la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) ouvre un appel à projets de recherche au travers de son Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité (Cesab), pour financer deux projets de recherche innovants portant sur la biodiversité néotropicale. Les projets soumis sont ouverts aux domaines des sciences naturelles et/ou des sciences humaines et sociales, et doivent viser à développer la synthèse d’idées et de concepts et/ou l’analyse de données existantes.
Les projets sélectionnés seront financés pour une durée de trois ans, incluant : le recrutement d’un post-doctorant basé au Brésil pendant deux ans, l’organisation de quatre réunions du groupe de travail (deux en France, à Montpellier au Cesab et deux dans l’état de São Paulo au Brésil), la valorisation des résultats, ainsi qu’un appui logistique, technique et administratif.
Date de clôture des pré-propositions : 30 juillet 2021, 12:00 CEST
Du sapin d’Espagne (Abies pinsapo), espèce endémique d’Andalousie, au chêne doré (Quercus alnifolia) de Chypre, le bassin méditerranéen abrite des espèces emblématiques. Ces arbres ont toujours fasciné leur entourage et les botanistes. Pourtant, les arbres méditerranéens sont comparativement moins connus que leurs parents nordiques qui sont largement étudiés en raison du fort intérêt économique pour les forêts tempérées.
Anne-Christine Monnet, membre du projet FRB-Cesab Woodiv, raconte dans un article autour de la publication “WOODIV, a database of occurrences, functional traits, and phylogenetic data for all Euro-Mediterranean trees”, parue en mars 2021 dans la revue Scientific data, comment Agathe Leriche, porteuse du projet Woodiv, et Frédéric Médail, membre du projet, ont réuni des scientifiques et des botanistes pour rassembler et combiner les connaissances et les données des arbres d’Europe méditerranéenne initialement dans des bases de données nationales éparses vers une méga-base de données normalisées de haute qualité.
Les six panélistes de « Les écosystèmes de la Terre à une époque de changement planétaire : six écologistes discutent des défis et des solutions » sont Bastien Mérigot (Université de Montpellier) – porteur du projet FRB-Cesab / CIEE Fishglob, Nicolas Loeuille (Sorbonne Université), Shawn Leroux (Memorial University of Newfoundland), William Cheung (University of British Columbia), Nancy Shackell (Bedford Institute of Oceanography) et Isabelle Gounand (Sorbonne Université) – porteur du projet FRB-Cesab / CIEE Red-Bio.
Vous pouvez dès à présent visionnez la conférence ci-dessous (en anglais).
Dans le cadre de l’appel à projets FRB-Cesab / Ittecop sur la thématique “Approche territoriale de la biodiversité : infrastructures de transport, milieux naturels et agricoles”, les projets Navidiv et Bridge ont été retenus par le comité scientifique de l’appel.
Quand corridors routiers, corridors fluviaux et bords de cultures entrent en contact : co-construction paysagère des diversités taxonomique et fonctionnelle végétales
Porteurs de projet : Eric TABACCHI – CNRS-INEE (France) et Guillaume FRIED – ANSES (France)
Les projets feront appel à l’analyse de larges jeux de données pour, entre autres, évaluer les impacts des infrastructures de transport sur la biodiversité et analyser les facteurs économiques, socio-techniques et politiques qui contribuent au déploiement de ces infrastructures et leur degré de prise en compte de la biodiversité.
En utilisant la base mondiale des poissons récifaux collectée par le Reef Life Survey, une équipe internationale dont des scientifiques de l’Université de Montpellier, du CNRS et de l’Ifremer, a démontré l’influence prédominante de l’environnement sur la composition en traits et met en avant les rôles écologiques universels assurés par les poissons récifaux à travers les océans. Ces résultats, publiés dans PNAS, le 16 mars 2021, pourraient amener à repenser la stratégie de conservation des espèces.
Les résultats de cette étude sont le fruit de travaux réalisés par des chercheurs du projet Reef-futures, financé grâce au programme BiodivScen du réseau européen BiodivERsA, dont la Fondation pour la recherche sur la biodiversité assure la coordination et le secrétariat.
Quelques minutes seulement vous seront nécessaires pour parcourir les quatre parties de cette enquête qui questionne différents aspects de nos perceptions dont notamment, les émotions induites via des photographies de paysages.
L’enquête s’intéresse à la fois à la nature dans laquelle nous vivons mais également celle à transmettre, à préserver.
Ses principaux objectifs sont de :
relever les perceptions et représentations des individus pour mieux les comprendre ;
comprendre comment les individus fonctionnent ;
trouver dans les réponses des individus des leviers pour changer nos comportements.
Cette enquête aura cours jusqu’au congrès UICN en septembre prochain. Une partie des résultats sera diffusée d’ici la fin de l’été 2021 et une restitution finale des résultats sera publiée en 2022. Merci pour vos réponses et n’hésitez pas à relayer au plus grand nombre.
Ce projet à été élaboré grâce à la mobilisation des membres du club 5, en particulier Manuelle Rovillé (Les petits débrouillards), Dupuis Louis (Apesa), Hélène Leriche (Orée)et Alix Cosquer (Cefe Cnrs).
Une équipe de recherche internationale cartographie pour la première fois les zones océaniques qui, si elles étaient protégées, permettraient d’atténuer les effets du changement climatique, de préserver la biodiversité et de permettre une meilleure productivité des pêcheries. Ces travaux font l’objet d’une publication dans la revue Nature. Ils sont le fruit de la collaboration de 26 scientifiques et impliquent des chercheurs de l’Université de Montpellier et de l’Ifremer, avec la participation du CNRS. Ce travail a été en partie financé par la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), EDF et la fondation Total, au travers des projets de recherche Free et Pelagic du Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité (Cesab) de la FRB.
Cette nouvelle étude, la plus complète à ce jour, est publiée aujourd’hui et propose une solution pour relever les défis les plus urgents de l’humanité. Elle démontre qu’une protection bien ciblée des océans pourrait à la fois contribuer à un meilleur approvisionnement en ressources alimentaires marines, fournir une solution naturelle et peu onéreuse pour lutter contre le changement climatique, et enfin davantage protéger la biodiversité menacée.
Au travers de la campagne « La science pour un monde durable », découvrez ces pistes, nombreuses, sérieuses et passionnantes, sur lesquelles travaillent les chercheurs français en lien avec les recommandations proposées par l’Ipbes afin d’atteindre les objectifs du développement durable (ODD) des Nations Unies et de nourrir les réflexions en vue de la définition du cadre d’action post 2020 de la Convention sur la diversité biologique (CDB).
Chaque mois, la FRB, ses instituts membres fondateurs et l’alliance AllEnvi mettent en avant les solutions de la recherche pour enrayer le déclin de la biodiversité. Suivez-nous sur nos réseaux sociaux et notre page dédiée. Ce mois-ci, la thématique abordée est “énergie et biodiversité”.
Organisées en visioconférence par la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), en partenariat avec l’Office français de la biodiversité (OFB) et le ministère de la Transition écologique, ces Rencontres visent à rassembler en ateliers différents acteurs (chercheurs, responsables de politiques publiques, acteurs de terrain, etc.) afin d’élaborer une série de recommandations grâce à une méthodologie basée sur la démarche prospective.
Pour cette édition, trois thèmes ont été identifiés :
le développement économique endogène respectueux de la biodiversité ;
les fonctionnalités du continuum terre-mer et l’aménagement du territoire ;
les liens Humain-Nature et la protection de la biodiversité.
Les recommandations issues de ces échanges devraient être publiées dans les mois à venir, à l’instar de celles issues des Rencontres de 2018 et 2017. Nous vous invitons à découvrir la vidéo d’ouverture de l’édition 2020.
Consulter les recommandations des rencontres précédentes :
Rencontres 2018 : santé et biodiversité ; culture et biodiversité ; sols et questions foncières ;
Rencontres 2017 : biodiversité et solidarité écologique ; littoral et adaptation : solutions fondées sur la nature ; valorisation et restauration de la biodiversité et biodiversité et politiques énergétiques : cas de la biomasse forestière.
Connaître le réseau alimentaire d’un écosystème signifie comprendre son architecture, ses flux de matière et d’énergie, et finalement permet de mieux le protéger. Cependant, pour les systèmes très riches, comme les forêts primaires ou les récifs coralliens, nous ne connaissons pas encore de façon globale l’ensemble des relations alimentaires entre espèces.
Sur la base de l’arbre de la vie, qui décrit les relations évolutives entre espèces, une équipe de recherche a montré que de nouveaux algorithmes d’apprentissage automatique permettent de prévoir de façon assez précise l’ensemble des relations alimentaires chez les poissons de récifs.
Cette étude, à laquelle des scientifiques du Centre de recherches insulaires et observatoire de l’environnement (Criobe), de l’IRD, de l’Institut méditerranéen d’océanologie (M.I.O) et du Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité (Cesab) de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) ont contribué, est parue dans le numéro de Janvier 2021 de PLoS Biology.
Parravicini V, Casey JM, Schiettekatte NMD, Brandl SJ, Pozas-Schacre C, Carlot J, et al. (2020) Delineating reef fish trophic guilds with global gut content data synthesis and phylogeny. PLoS Biol 18(12): e3000702. https://doi.org/10.1371/journal.pbio.3000702
Le Cesab
Programme phare de la FRB, le Cesab(Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité) est une structure de recherche au rayonnement international dont l’objectif est de mettre en œuvre des travaux innovants de synthèse et d’analyse des jeux de données déjà existants dans le domaine de la biodiversité. Localisé à Montpellier, il accueille chaque année de nombreux chercheurs, issus de tous les continents.
La Fondation pour la recherche sur la biodiversité a comme ambition de mieux connaître la dynamique de la biodiversité, en interaction avec celles des sociétés. Elle a vocation à construire, avec l’ensemble des acteurs, publics et privés, la société civile, des approches basées sur la nature, donc la biodiversité. Une autre préoccupation est de savoir anticiper les impacts, opportunités, effets pervers… de ces approches, dans un cadre intégratif, systémique. Le centre de synthèse créé par la FRB, le Cesab, est un outil d’excellence pour répondre à ces différents objectifs.
En réunissant les meilleures équipes scientifiques, internationales, autour de synthèses scientifiques couplant données, modèles et concepts, les travaux du Cesab doivent nous permettre de mieux comprendre le fonctionnement de la biodiversité, son état et sa dynamique, aux différentes échelles, du local au global. En éclairant ainsi l’organisation des systèmes écologiques et des socio-écosystèmes, le Cesab doit nous aider à aborder la complexité de ces systèmes, envisager les conditions de leur résilience.
Je souhaite, pour l’année qui s’annonce, des développements ambitieux et des actions enthousiasmantes auxquels l’équipe FRB, que j’ai l’honneur de présider depuis le 1er janvier, ainsi que la communauté scientifique, pourront s’atteler collectivement.
Denis Couvet
L’équipe du Cesab tient à remercier collectivement Jean-François Silvain, président de la FRB ces sept dernières années. Sa contribution a été inestimable et sa perspicacité ainsi que ses conseils nous manqueront.
Alors que la Startégie nationale pour les aires protégées (Snap) vient d’être publiée, la Fondation pour la recherche sur la biodiversité vous propose de découvrir les actes de la Journée FRB 2020 sur la thématique « Les aires protégées peuvent-elles sauver la biodiversité au XXIe siècle ? ».
Cette journée a permis d’expliciter les bénéfices socio-économiques des aires protégées et constitué un espace de dialogue entre chercheurs, décideurs politiques et acteurs de la société.
La FRB et son Conseil scientifique se sont mobilisés pour contribuer à l’avis du Conseil national de la biodiversité (CNB) sur la « Stratégie nationale pour les aires protégées 2020-2030 ». À découvrir ici.
La note d’orientation sur “Comment l’expansion spontanée des forêts en Europe peut offrir des avantages rentables aux population” présente des informations sur la façon dont l’expansion spontanée des forêts peut offrir une solution fondée sur la nature économique et une mesure d’atténuation du climat. Elle présente des preuves des bénéfices de l’expansion spontanée des forêts (ESF), ainsi que sur la façon dont elle est perçue par les citoyens à travers l’Europe et comment son potentiel peut être pleinement exploité. Cette note d’orientation appelle également à une meilleure reconnaissance de l’expansion spontanée des forêts dans les contextes de politique et de gestion, afin de mieux saisir les opportunités qu’elle offre pour contribuer à de multiples objectifs politiques ou de gestion, en particulier dans le contexte de la future stratégie forestière de l’UE.
Principales recommandations :
Les politiques sectorielles concernées telles que celles sur la biodiversité, le climat, l’agriculture et l’aménagement rural, ou la foresterie pourraient considérer l’ESF comme une option politique à tous les niveaux de gouvernance, tout en tenant compte des synergies et des compromis nécessaires entre les différents types de contributions aux populations.
Les décideurs pourraient mieux considérer les opportunités offertes par l’ESF en tant que solution fondée sur la nature économique et permettant de soutenir des objectifs politiques multiples
Les décideurs, les aménageurs et les scientifiques pourraient reconnaître les jeunes forêts spontanées comme une catégorie distincte d’utilisation des terres afin de soutenir l’intégration des ESF dans les politiques, la planification et la recherche.
Il est conseillé aux gestionnaires de définir les options de gestion des ESF sur la base d’éléments factuels tenant compte de l’historique de l’utilisation des terres, et en impliquant les parties prenantes.
Ayant l’honneur de devenir président de la FRB, je tiens à remercier Jean-François Silvain, Hélène Soubelet et leurs prédécesseurs d’avoir développé avec succès cette institution, dans un environnement souvent incertain. Je me réjouis de travailler avec Hélène Soubelet et son équipe, face à de nombreux défis, pour la biodiversité et pour la FRB.
Différents enjeux, pour la biodiversité, la recherche, les relations entre science et société
L’étude de la biodiversité et de sa dynamique, ses déclins et extinctions, mais aussi ses réorganisations, sous l’effet des changements globaux, en interaction avec les sociétés humaines restent une priorité. À celle-ci, vient s’ajouter l’élaboration, l’amélioration et la comparaison d’indicateurs et de scénarios de biodiversité. Ces travaux sont aujourd’hui nécessaires, aussi bien pour mieux préserver la biodiversité que pour évaluer les politiques publiques et privées, comparer labels et chaînes de valeurs. À ce titre, la synthèse des Journées FRB 2019 relatives aux indicateurs et outils de mesure de l’impact des activités humaines sur la biodiversité constituent un premier pas majeur et notable qu’il faudra conforter.
Un enjeu complémentaire est de construire scientifiquement la notion de “santé des écosystèmes”, dans un cadre écologique et évolutif, social, adéquat.
Favoriser les innovations basées sur la biodiversité, considérant ses propriétés, leur intégrité, est un autre enjeu important. Il s’agit d’accompagner le développement de ce que l’on appelle parfois les “approches basées sur la nature”, où la biodiversité joue un rôle central, elle qui façonne notre présent et notre futur, notre avenir. Les chantiers sont divers : agroécologie, écologie de la santé, éco-innovation, écologie urbaine… De par l’importance accordée aux écosystèmes dans la lutte contre le changement climatique, par les Accords de Paris (2015), des propositions fortes combinant atténuation du changement climatique et préservation de la biodiversité seront un enjeu de taille pour la FRB.
L’expérience des acteurs de la protection des espèces et des espaces a une importance fondamentale. Ces derniers étant des réservoirs de biodiversité, de “nature sauvage”, mais aussi des laboratoires des relations à venir entre les humains et la biodiversité.
Une autre ambition est de promouvoir une vision systémique, intégrative, des relations entre sociétés et biodiversité, une nécessité, comme le montre bien le rapport spécial de l’Ipbes de 2019. Cette vision exige des approches holistiques et une forte interdisciplinarité, car elle doit intégrer activités et aspirations humaines, politiques publiques et stratégies des organisations, de leurs intentions à leurs effets pervers, notamment ceux de délocalisation des impacts environnementaux. Cette vision systémique, de “main streaming“, définie par la Convention sur la diversité biologique (CDB), est une intégration de la biodiversité dans toutes les décisions sectorielles et dans tous les objectifs de développement durable. Elle est nécessaire pour évaluer et améliorer les politiques proposées, des politiques de protection de la biodiversité aux divers “green deals”, pour les rendre plus résiliantes, en intégrant leurs implications écologiques et évolutives.
Du rôle de la FRB
Dans les mois qui viennent, la FRB s’attellera à favoriser et accompagner l’essor et l’utilisation d’infrastructures adéquates de recherches : observatoires de la biodiversité, moyens d’analyse et d’interprétation des données associées, modélisation… Elle mobilisera le réseau d’interaction construit entre de nombreux acteurs, leurs capacités de réflexion et d’action, intégrant l’ensemble des parties prenantes, leurs diversités, y compris à l’échelle internationale.
Projet financé par l’Union européenne jusqu’en novembre 2020, Eklipse est désormais géré par Alternet, l’interface européenne science-politique sur la biodiversité et les services écosystémiques. Le nouveau site a été mis en ligne en ce mois de décembre 2020 :
À l’occasion de la 2e édition des prix Jeune chercheur, la Fondation pour la recherche sur la biodiversité vous présente les 13 jeunes chercheuses et chercheurs récompensés et leurs sujets d’étude aussi passionnants que différents, tous faisant avancer la recherche sur la biodiversité.
Découvrez les lauréates et lauréats ainsi que les partenaires des prix Jeune chercheur 2020 en vidéo !
Maestro est un projet porté par Arnaud AUBER et Camille ALBOUY, tous deux affiliés à l’Ifremer, qui s’intéressera aux effets du changement climatique sur les communautés marines exploitées.
Le projet sera basé sur l’analyse et la synthèse de données existantes, ainsi que la modélisation des effets des changements climatiques sur la biodiversité des stocks halieutiques européens et les pêcheries associées (Atlantique nord-est et Méditerranée). Il s’agira notamment de contribuer à mieux comprendre la réponse de la biodiversité des ressources halieutiques et des pêcheries dans le contexte des changements climatiques, pour aider à mettre en place des mesures de gestion des pêches adaptative.
Au travers de la campagne « La science pour un monde durable », découvrez ces pistes, nombreuses, sérieuses et passionnantes, sur lesquelles travaillent les chercheurs français en lien avec les recommandations proposées par l’Ipbes afin d’atteindre les objectifs du développement durable (ODD) des Nations Unies et de nourrir les réflexions en vue de la définition du cadre d’action post 2020 de la Convention sur la diversité biologique (CDB).
Chaque mois, la FRB, ses instituts membres fondateurs et l’alliance AllEnvi mettent en avant les solutions de la recherche pour enrayer le déclin de la biodiversité. Suivez-nous sur nos réseaux sociaux et notre page dédiée. Ce mois-ci, la thématique abordée est “agriculture et biodiversité”.
En lisant ce manuel, vous en apprendrez davantage sur :
les différents types de scénarios liés à la prise de décision ;
les principales caractéristiques, les pièges et les meilleures pratiques en matière de développement et d’utilisation de scénarios de biodiversité et de services écosystémiques ;
des exemples, des études de cas et des leçons apprises sur les scénarios participatifs de biodiversité participative et leur utilisation, tirés de projets de recherche financés par BiodivERsA, le Forum Belmont et d’autres ;
d’autres lectures, outils et ressources sur le thème des scénarios (de biodiversité).
Dans une étude publiée dans la revue PNAS en mars 2020, une équipe de chercheurs a analysé les impacts environnementaux, sociaux et économiques de 75 projets routiers en Amazonie totalisant 12 000 kilomètres de routes. Le premier constat est que tous les projets, bien que dans des proportions différentes, auront un impact négatif sur l’environnement. De plus, 45 % d’entre eux entraîneront également des pertes économiques, sans même compter les externalités sociales et environnementales. Cette étude montre néanmoins qu’un ensemble plus restreint de projets pourraient apporter 77 % des avantages économiques attendus pour seulement 10 % des dommages environnementaux et sociaux.
Malgré la situation sanitaire qui ne permet pas d’accueillir les chercheurs dans les locaux du Cesab à Montpellier, les groupes restent actifs et travaillent à distance. C’est le cas, cette semaine pour les participants des projets Free et Red-Bio.
Le projet Free, où il est question de la rareté fonctionnelle
Le projet Free a débuté en 2018 et travaille sur la rareté fonctionnelle : comment définir cette rareté, comment la quantifier, comment identifier les causes et les conséquences de celle-ci. Les participants de ce groupe ont récemment publié, en collaboration avec des chercheurs de différents instituts, un article sur la base des données récoltées au sein de ce projet et dans lequel ils montrent que les espèces d’oiseaux et de mammifères terrestres écologiquement rares sont les plus menacées (voir le communiqué de presse « Rareté écologique des oiseaux et des mammifères terrestres : la double peine »).
Porté par Cyrille Violle (CNRS) et Caroline Tucker (Université de Colorado, USA), le groupe s’est retrouvé (en ligne !) cette semaine pour faire le point sur les différents travaux au cours au sein du projet.
Le projet Red-Bio, où il est question de déplacements d’animaux face aux changements globaux
Le projet Red-Bio a débuté cette année et les participants n’ont pas encore eu l’occasion de faire leur première réunion dans les locaux du Cesab. Ils ont toutefois pu se retrouver pour une première réunion virtuelle grâce à l’appui de l’équipe du Cesab de la FRB, ainsi que celle de l’institut canadien d’écologie et d’évolution (ICEE). C’est l’occasion pour les participants de discuter des avancés du projet, dont la principale question de recherche est la suivante : dans quelles conditions, les interactions entre les communautés biologiques et l’environnement pourraient générer une hétérogénéité spatiale des ressources abiotiques ?
Les participants couvrent un large éventail géographique allant de Vancouver, au Canada, à Montpellier, en France, et cette première réunion a permis de voir clairement la diversité des idées au sein du groupe, mais surtout de détecter des éléments de convergence. Ce projet est issu de l’appel à projet Synergy organisé en collaboration avec l’ICEE et est porté par Isabelle Gounand (CNRS) et Eric Harvey (Université de Montréal).
Première réunion du groupe Red-Bio
Ces réunions permettent aux groupes FRB-Cesab de continuer à travailler sur leurs projets et plusieurs articles scientifiques sont ainsi parus ces derniers mois dont certains dans des journaux à fort impact : Nature Communication, Global Change Biology,… voir tous les articles ici. Ces travaux, ont pour objectif de faire avancer les connaissances dans le but d’améliorer notre compréhension des écosystèmes et de leur biodiversité et ainsi assurer leur gestion et leur conservation efficaces.
Dans le cadre de l’appel à projets de revues systématiques FRB-Cesab, deux projets ont été retenus par le comité de pilotage et de sélection. Les deux projets pourront mobiliser cartographie systématique, évaluation critique et synthèse narrative du corpus de textes sélectionnés, en vue de la rédaction d’articles de synthèse destiné à des revues scientifiques internationales.
Thème 1 : État et devenir de la biodiversité marine à l’heure des changements globaux
InDySem : Influence des dynamiques écologiques sur la production et la demande de services écosystémiques marins. Une revue systématique pour l’aide à la décision.
Porteur de projet : Eric THIEBAUT, Sorbonne Université, Paris (France)
Thème 2, en partenariat avec la Fondation Agropolis :Des solutions pour la transition agro-écologique qui préservent la biodiversité
Agri-TE(Agriculture Transition Evidence) : Synthèse des impacts des pratiques agricoles et de la transition agricole à l’échelle mondiale pour appuyer l’aide à la décision
Porteur de projet : Damien BEILLOUIN – Cirad, Hortys, Montpellier (France)
Cette publication retrace les principaux atouts et forces des sciences participatives tout en détaillant les bonnes pratiques et ressources à mobiliser dans ce domaine.
Ce Citizen Science Toolkit (en anglais) a été développé par un groupe composé de scientifiques et d’experts des sciences participatives, suite à un atelier organisé par BiodivERsA à Bruxelles en avril 2019.
Pour l’édition 2020, la Fondation pour la recherche sur la biodiversité a consacré sa Journée FRB à la thématique des aires protégées.
Cet événement a permis d’expliciter les bénéfices écologiques et aussi socio-économiques des aires protégées et constitué un espace de dialogue entre chercheurs, décideurs politiques et acteurs de la société.
Les présentations des intervenants sont disponibles sur la page internet de l’événement dans la rubrique “ressources téléchargeable”. Les vidéos des différentes interventions seront bientôt en ligne sur le site internet et la chaîne Youtube de la Fondation.
23 étudiant(e)s, ingénieur(e)s et chercheurs/chercheuses de toute la France, ont assisté à cette formation à distance en visio-conférence.
Nicolas CASAJUS (FRB-Cesab), Stéphane DRAY (CNRS LBBE), Olivier GIMENEZ (CNRS Cefe), François GUILHAUMON (IRD Marbec) et Nina SCHIETTEKATTE (EPHE Criobe) y ont présenté les outils indispensables pour une recherche reproductible (git/GitHub, rmarkdown, drake, packages R, etc.). Les participants ont aussi eu du temps pour mettre en pratique les connaissances acquises en début de semaine lors de projets en sous-groupes jeudi et vendredi.
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Au travers de la campagne « La science pour un monde durable », découvrez ces pistes, nombreuses, sérieuses et passionnantes, sur lesquelles travaillent les chercheurs français en lien avec les recommandations proposées par l’Ipbes afin d’atteindre les objectifs du développement durable (ODD) des Nations Unies et de nourrir les réflexions en vue de la définition du cadre d’action post 2020 de la Convention sur la diversité biologique (CDB).
Chaque mois, la FRB, ses instituts membres fondateurs et l’alliance AllEnvi mettent en avant les solutions de la recherche pour enrayer le déclin de la biodiversité. Suivez-nous sur nos réseaux sociaux et notre page dédiée. Ce mois-ci, la thématique abordée est “urbanisme, infrastructures et biodiversité”.
Dans le cadre de l‘infrastructure de recherche “Pôle national des données de biodiversité” (PNDB), les réflexions et actions en cours sur les aspects FAIRisation de la donnée (en anglais FAIR : Findable, Accessible, Interoperable and Reusable) mais plus généralement des objets de recherche en écologie, proposent la mise en place de produits et services, autour de la donnée de biodiversité, “aussi FAIR et open que possible”.
Grâce au support du réseau DevLOG (réseau des acteurs du Développement LOGiciel au sein de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche), le PNDB organise une seconde action ouverte à tous de type atelier de travail incluant un aspect formations introductives.
Cette seconde action se déroule du 19 au 21 octobre en distanciel multisites (Concarneau, Paris et au Cesab à Montpellier) et permet de poursuivre la mise en place d’un tel événement annuel dédié aux communautés en écologie.
À cette occasion, la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation Frédérique Vidal et la Secrétaire d’État à la biodiversité Bérangère Abba ont salué l’innovation et l’excellence dont fait preuve la recherche française sur la biodiversité. Les deux ministres ont également souligné le caractère innovant des travaux menés par le Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité (Cesab) de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) et l’importance du recueil et de l’analyse des données d’observation pour relever le défi mondial de l’érosion de la biodiversité.
Au travers de son Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité (Cesab), la Fondation pour la recherche sur la biodiversité ouvre un appel à projets de recherche pour financer au minimum trois projets innovants de synthèse d’idées et de concepts et/ou d’analyse de données existantes, en vue d’améliorer la connaissance scientifique relative à la biodiversité et à permettre de mieux la protéger. Les projets soumis pourront traiter de tout sujet relatif à la biodiversité, du point de vue des sciences naturelles ou des sciences humaines et sociales.
Les projets sélectionnés seront financés pour une durée de trois ans, incluant : le recrutement d’un post-doctorant sur deux ans, l’organisation de six réunions du groupe de travail au Cesab, la valorisation des résultats, ainsi qu’un appui logistique, technique et administratif.
Date de clôture des pré-propositions : 1er décembre 2020, 18:00 CET
Contrairement aux idées reçues, une espèce peu abondante peut jouer un rôle écologique unique et essentiel. En étudiant deux bases de données regroupant l’ensemble des mammifères terrestres et des oiseaux à l’échelle mondiale, des scientifiques du CNRS, de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), des universités Grenoble Alpes et de Montpellier ont montré que bien que ces espèces soient présentes sur tous les continents, elles sont déjà plus menacées par l’Homme que les espèces écologiquement communes et seront plus impactées par les changements climatiques à venir. Une véritable double peine !
Ces travaux, publiés le 8 octobre 2020 dans Nature communications, montrent qu’il devient nécessaire de prendre en considération la rareté écologique des espèces dans les programmes de conservation.
Toutefois, il n’avait pas encore été formellement démontré que ces perturbations locales entraînent des changements prévisibles dans la diversité spécifique locale (nombre d’espèces) et la composition taxonomique des hôtes réservoirs potentiels (diversité des hôtes de pathogènes). Ce phénomène pourrait trouver son explication dans les différences de résilience des espèces aux pressions exercées par l’homme, c’est-à-dire leur capacité d’adaptation aux pressions anthropiques.
L’équipe de recherche a donc étudié les différentes caractéristiques des poissons de récifs cryptobenthiques (vivant cachés sur les fonds marins) vivant dans les récifs coralliens les plus chauds et extrêmes du monde situés dans le sud du golfe Persique et ceux voisins, mais un peu plus cléments, du golfe d’Oman afin d’en savoir plus sur les effets de ces changements environnementaux notamment sur l’assemblage et le fonctionnement des communautés de poissons des récifs coralliens.
Ce travail (voir le rapport de cadrage en anglais / en français) évaluera la diversité des espèces exotiques envahissantes, l’étendue de la menace qu’elles posent pour les diverses composantes de la biodiversité et des services écosystémiques, y compris les répercussions sur l’agrobiodiversité, la sécurité alimentaire et sanitaire et la préservation des moyens de subsistance.
Elle traitera des principaux moteurs et voies d’introduction et de propagation de ces espèces, d’un pays à l’autre et à l’intérieur des pays ; de l’état et des tendances à l’échelle mondiale des impacts du phénomène ainsi que des mesures de gestion prises par région et sous-région, compte tenu de divers systèmes de connaissances et de valeurs; et de l’efficacité des mesures actuellement prises.
Cette phase est l’une des plus importantes du processus d’évaluation de l’Ipbes et s’adresse à des experts intéressés et qualifiés, notamment des scientifiques, des décideurs, des praticiens et autres détenteurs de connaissances.
Au travers de la campagne « La science pour un monde durable », découvrez ces pistes, nombreuses, sérieuses et passionnantes, sur lesquelles travaillent les chercheurs français en lien avec les recommandations proposées par l’Ipbes afin d’atteindre les objectifs du développement durable (ODD) des Nations Unies et de nourrir les réflexions en vue de la définition du cadre d’action post 2020 de la Convention sur la diversité biologique (CDB).
Chaque mois, la FRB, ses instituts membres fondateurs et l’alliance AllEnvi mettent en avant les solutions de la recherche pour enrayer le déclin de la biodiversité. Suivez-nous sur nos réseaux sociaux et notre page dédiée. Ce mois-ci, la thématique abordée est eau et biodiversité.
Au travers de son Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité (Cesab), la FRB finance deux post-doctorants jusqu’à 18 mois, pour réaliser un travail de revue systématique, mobilisant cartographie systématique, évaluation critique et synthèse narrative du corpus de textes sélectionnés, en vue de la rédaction d’un article de synthèse destiné à une revue scientifique internationale.
Le projet pourra aller soit jusqu’à une analyse lexicographique aboutie, soit jusqu’à l’extraction des données statistiques du corpus et leur analyse (méta-analyse).
Thème 1 : État et devenir de la biodiversité marine à l’heure des changements globaux
Thème 2, en partenariat avec la Fondation Agropolis :Des solutions pour la transition agro-écologique qui préservent la biodiversité
Date de clôture des pré-propositions : 9 septembre 2020, 23:59 CEST
Toutes les informations sont disponibles sur la page de l’appel.
[Veuillez noter que le lancement de cet appel dépend de la signature de la convention de subvention avec la Commission européenne pour l’ERA-NET Cofund BiodivRestore]
Les ministères concernés et les organismes de recherche membres de l’alliance AllEnvi, ont confié à la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) et à son Conseil scientifique, élargi à des experts extérieurs, le soin d’apporter les éclairages de la communauté des sciences de la biodiversité sur la question des relations entre zoonose et état et dynamique de la biodiversité et des services écosystémiques.
Afin de diffuser cette synthèse à un public non francophone, une version en anglais est désormais disponible.
L’Office français de la biodiversité (OFB) et la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) ont travaillé de concert pour produire un guide sur les méthodes d’expertise. Ce document se définit comme un outil opérationnel d’aide au choix de la méthode d’expertise, tant dans la sphère publique que privée.
Au travers de la campagne « La science pour un monde durable », découvrez ces pistes, nombreuses, sérieuses et passionnantes, sur lesquelles travaillent les chercheurs français en lien avec les recommandations proposées par l’Ipbes afin d’atteindre les objectifs du développement durable (ODD) des Nations Unies et de nourrir les réflexions en vue de la définition du cadre d’action post 2020 de la CDB.
Chaque mois, la FRB, ses instituts membres fondateurs et l’alliance AllEnvi mettent en avant les solutions de la recherche pour enrayer le déclin de la biodiversité. Suivez-nous sur nos réseaux sociaux et notre page dédiée
Ce mois-ci, la thématique abordée est la conservation et restauration de la vie terrestre. Découvrez les articles de la semaine :
Deux récentes études issues du projet Disco-Weed démontrent le rôle clé des plantes adventices dans le fonctionnement des écosystèmes agricoles. Elles identifient aussi les mesures à mettre en œuvre pour favoriser leur présence dans les parcelles sans porter préjudice à la production agricole. Le projet de recherche Disco-Weed a été financé par la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) et réalisé dans son Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité (Cesab), en partenariat avec l’INRAE, le CNRS, les universités de La Rochelle et de Lorraine, le ministère de l’écologie et l’Agence nationale de la recherche.
Nous avons tous été touchés par la pandémie de Covid-19. Même s’il est trop tôt pour déchiffrer les conditions qui ont déclenché l’émergence du coronavirus, elle est, comme d’autres grandes épidémies, liée à la crise environnementale que nous vivons aujourd’hui.
La prévention aurait pu être possible mais nous avons pourtant attendu l’apparition de la crise pour agir. La prévention devrait pourtant être à la base de nos comportements collectifs : la prévention et non la peur ! La prévention demande que nous prenions le temps de comprendre le monde qui nous entoure et de synthétiser des informations complexes en un savoir collectif utile. Ce qui est vrai pour les pandémies l’est aussi pour la crise actuelle de la biodiversité. Le besoin de synthèse n’a jamais été aussi fort, la synthèse est le seul moyen d’alimenter notre action collective. Mais le temps de la synthèse est bien plus long que celui de l’apparition des crises. La synthèse doit avoir lieu bien en amont !
Edward O. Wilson a dit un jour que le monde serait dirigé par “des synthétiseurs, des personnes capables de rassembler les bonnes informations au bon moment, d’y réfléchir de manière critique et de faire des choix importants avec sagesse”. Pour une fois, il avait tort, le monde n’est pas dirigé par des synthétiseurs, il est dirigé par des acteurs qui fondent leurs actions sur des informations incomplètes, sont en retard sur leur temps, ne réfléchissent pas de manière critique et ne semblent pas toujours faire des choix judicieux ! C’est pourquoi, aujourd’hui, nous avons plus que jamais besoin de synthétiseurs, et pourtant je ne vois pas beaucoup d’efforts collectifs pour soutenir la synthèse dans l’agenda des agences de financement de la recherche. À notre très petite échelle, les centres de synthèse, tels que le Cesab, tentent de promouvoir l’art de la synthèse dans les sciences de la biodiversité, mais le niveau de financement que nous recevons est inversement proportionnel à l’importance de notre mission.
Après chaque crise, nous entendons des voix dire que “le monde ne sera plus jamais le même”. Ce n’est pas vrai, une simple synthèse des crises du XXe siècle montre un schéma exactement inverse. Cependant, cela ne signifie pas que nous devons baisser les bras, mais plutôt que nous devons comprendre pour nous souvenir : nous devons synthétiser !”
Deux webinaires sont organisés (en anglais) visant à recueillir les points de vue des parties prenantes et des détenteurs de savoirs traditionnels et locaux :
14 juillet 15h00-16h45 : webinaire pour les parties prenantes – Inscription
16 juillet 14h00-16h00 : webinaire pour travailler avec les détenteurs de connaissances traditionnelles et locales – Inscription
Les participants à ces webinaires devront par ailleurs s’assurer d’être inscrits au processus de relecture des documents afin d’y avoir accès. Les dates indiquées correspondent à la période durant laquelle la relecture des documents est ouverte :
(Attention : Ces pages sont accessibles qu’une fois connecté à votre compte utilisateur du site de l’Ipbes.)
Les cadrages des deux évaluations seront présentés à la 8ème session plénière de l’Ipbes, prévue au premier semestre 2021. Si les cadrages sont adoptés, la plénière pourra décider de lancer ces évaluations dès l’année prochaine.
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* la vision 2050 fait référence à celle de la Convention sur la diversité biologique : “Vivre en harmonie avec la nature”
Pour bâtir un monde plus durable et socialement plus juste, la Commission européenne et le Sénat ont appelé à intégrer la préservation de la biodiversité comme un des objectifs qui doit être visés par les secteurs économiques. Or comme le souligne cette opinion coordonnée par l’économiste Harold Levrel, pour être réellement efficace, cette démarche nécessite une véritable révolution copernicienne des stratégies qui sont associées à cet objectif.
En partenariat avec le programme Ittecop, la FRB appelle la communauté scientifique à soumettre à son Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité (Cesab) des projets fondés sur l’analyse et la synthèse de données existantes, sur la thématique “Approche territoriale de la biodiversité : infrastructures de transport, milieux naturels et agricoles” à l’échelle géographique européenne.
Date de clôture des pré-propositions : 16 juillet 2020, 13:00 CEST
Toutes les informations sont disponibles sur la page de l’appel.
En 2018, la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) et son Conseil scientifique ont créé le Prix Jeunes Chercheurs, en lien avec son Conseil d’orientation stratégique (Cos), pour accompagner les jeunes chercheur.euse.s qui contribuent significativement aux sciences de la biodiversité.
Toutes les informations sur l’édition 2020 ainsi que les modalités de candidature sont disponibles sur la page de l’appel.
Ouverture de l’appel : 2 juin 2020
Date limite de soumission : 15 août 2020 à minuit (heure de Paris).
Au travers de la campagne « La science pour un monde durable », découvrez ces pistes, nombreuses, sérieuses et passionnantes, sur lesquelles travaillent les chercheurs français en lien avec les recommandations proposées par l’Ipbes afin d’atteindre les objectifs du développement durable (ODD) des Nations Unies et de nourrir les réflexions en vue de la définition du cadre d’action post 2020 de la CDB.
Chaque mois, la FRB, ses instituts membres fondateurs et l’alliance AllEnvi mettent en avant les solutions de la recherche pour enrayer le déclin de la biodiversité. Suivez-nous sur nos réseaux sociaux et notre page dédiée
Ce mois-ci, la thématique abordée est la santé et la biodiversité. Découvrez les articles de la semaine :
BiodivERsApublie la brochure présentant les résultats de son appel à projets “Biodiversité et son influence sur la santé animale, humaine et végétale”. Cet appel est en phase avec l’actualité, étant axé sur la compréhension des relations entre biodiversité et santé, dont celles favorisant l’émergence d’agents pathogènes tels que les coronavirus. Cet appel d’ampleur a permis de financer 10 projets transnationaux – ayant débuté depuis fin 2019 – pour plus de 11,8 millions d’euros.
Cette équipe internationale, coordonnée par le European Topic Center on Biological Diversity (ETC/BD), a réalisé un travail de synthèse conséquent, en parti financé par la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) dans son Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité (Cesab), et par le groupe Electricité de France (EDF).
L’équipe de recherche a analysé des données recueillies dans plusieurs pays européens au cours d’enquêtes de sciences participatives – des programmes de surveillance à long terme basés sur le volontariat. Au total, 14 programmes de suivi d’oiseaux et 6 programmes de suivi de papillons ont été comparés au réseau de sites protégés.
La crise sanitaire, économique et sociale associée à la pandémie Covid-19 soulève de nombreuses questions sur son origine, sa dynamique et les mécanismes qui l’expliquent. Elle pose aussi la question des éventuelles crises futures, de l’implication des enjeux environnementaux dans ce type de phénomènes et des conditions qui auraient permis, sinon de l’empêcher, du moins de mieux l’anticiper et d’en réduire les conséquences, pour mieux se prémunir lors d’une prochaine crise similaire.
Les ministères concernés et les organismes de recherche membres de l’alliance AllEnvi, ont confié à la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) et à son Conseil scientifique, élargi à des experts extérieurs, le soin d’apporter les éclairages de la communauté des sciences de la biodiversité sur la question des relations entre zoonose et état et dynamique de la biodiversité et des services écosystémiques.
Les changements climatiques vont impacter durablement les océans et les mers à l’échelle globale. Les impacts de ces changements sur les pêches maritimes sont devenus une préoccupation prioritaire.
Dans ce cadre, en partenariat avec France Filière Pêche, la FRB appelle la communauté scientifique à soumettre des projets au Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité (Cesab), basés sur l’analyse et la synthèse de données existantes, ainsi que la modélisation des effets des changements climatiques sur la biodiversité des stocks halieutiques européens et les pêcheries associées (Atlantique nord-est et Méditerranée).
Il s’agira notamment de contribuer à mieux comprendre la réponse de la biodiversité des ressources halieutiques et des pêcheries dans le contexte des changements climatiques, pour aider à mettre en place des mesures de gestion des pêches adaptative.
Date de clôture des pré-propositions : 11 juin 2020, 13:00 (UTC+1)
Toutes les informations sont disponibles sur la page de l’appel.
Au travers de la campagne « La science pour un monde durable », découvrez ces pistes, nombreuses, sérieuses et passionnantes, sur lesquelles travaillent les chercheurs français en lien avec les recommandations proposées par l’Ipbes afin d’atteindre les objectifs du développement durable (ODD) des Nations Unies et de nourrir les réflexions en vue de la définition du cadre d’action post 2020 de la CDB.
Chaque mois, la FRB, ses instituts membres fondateurs et l’alliance AllEnvi mettent en avant les solutions de la recherche pour enrayer le déclin de la biodiversité. Suivez-nous sur nos réseaux sociaux et notre page dédiée. Ce mois-ci, la thématique abordée est climat et biodiversité.
Des scientifiques de l’Université de Montpellier, de l’IRD, du CNRS (tous trois membres fondateurs de la FRB) et de l’Université de Nouvelle-Calédonie ont étudié 1 800 récifs coralliens à travers le monde dont 106 en aires marines protégés. Ils se sont intéressés à leur capacité à atteindre simultanément des objectifs de biomasse en poissons commerciaux, d’herbivorie et de diversité fonctionnelle1. Les chercheurs ont démontré que seule l’intégration des récifs isolés très rares dans des aires marines protégées intégrales de type « no-take » permettait d’assurer ces trois objectifs à bon niveau.
Au cours de cette étude, les chercheurs ont également simulé l’effet de la « mise en aire marine protégée intégrale ou partielle » des sites mondiaux sans aucun niveau de protection.
Les résultats montrent que la création ou le renforcement du statut de protection d’aires marines protégées présente des résultats variables en fonction du statut de protection.
D’une part, la création d’aires marines avec une protection intégrale sur les récifs ayant subi des pressions humaines limitées aurait un effet très important sur la biodiversité.
D’autre part, la mise en place d’aires marines protégées partielles pourrait être une étape intermédiaire permettant d’assurer à la fois la poursuite des usages à des fins économiques et de subsistance des populations qui en dépendent et la conservation nécessaires à la protection des écosystèmes.
Enfin, les résultats de ces travaux de recherche soulignent également que la création d’aires marines protégées dans des zones fortement impactées par l’activité humaine est inefficace et ne permet pas d’assurer la restauration de peuplements de poissons ni pour la protection de la biodiversité ni pour la durabilité des activités de pêche.
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1 la biomasse en poissons commerciaux est importante pour les activités liées à la pêche, le potentiel d’herbivorie des poissons sur le récif est une fonction essentielle pour le contrôle des algues et le maintien de l’habitat corallien, la diversité fonctionnelle est une facette essentielle de la biodiversité
Des messages forts ont été passés devant un auditoire très attentif et en attente d’éclairages scientifiques. Jean-François Silvain, président de la FRB, souligne que « cela renforce le sentiment que les responsables politiques sont très à l’écoute de la science. Les travaux de synthèses tels que ceux en cours à la FRB sur les liens entre biodiversité et zoonoses trouveront un large auditoire et pourront influer sur des décisions politiques. C’est un encouragement pour la FRB. »
Quels liens entre érosion de la biodiversité et émergence de zoonoses et risques de pandémies ? Comment refonder les interactions entre les populations humaines et la biodiversité ? Quels leviers d’action pour les décideurs ? Vers une nouvelle cohabitation entre les humains et l’ensemble des non-humains ?
Autant de questions sur lesquelles la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) et son Conseil scientifique ont souhaité apporter leurs regards. Ils souhaitent ainsi rappeler que la recherche sur la biodiversité est plus que jamais nécessaire et appeler les décideurs à mieux intégrer la biodiversité dans les stratégies sanitaires, économiques et d’aménagement du territoires attendus dans la période post-crise.
A travers une large synthèse de la littérature scientifique, la FRB a rendu compte des conséquences du changement climatique sur la biodiversité dans les écosystèmes forestiers et littoraux d’Europe et d’Afrique. Cette revue montre notamment que le changement climatique impacte déjà très significativement la biodiversité de ces continents et devrait avoir des effets considérables dans les années à venir.
La Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) et ses partenaires lancent un appel pour soutenir l’accueil de stagiaires de master 2 dans des laboratoires de recherche français, métropolitains et ultramarins, travaillant sur la biodiversité.
Les équipes lauréates recevront un financement pour la gratification d’une ou d’un stagiaire pour un stage de 4 à 6 mois.
Date limite de soumission : 14 avril 2020, minuit CET (heure de Paris)
Au travers de la campagne « La science pour un monde durable », découvrez ces pistes, nombreuses, sérieuses et passionnantes, sur lesquelles travaillent les chercheurs français en lien avec les recommandations proposées par l’Ipbes afin d’atteindre les objectifs du développement durable (ODD) des Nations Unies et de nourrir les réflexions en vue de la définition du cadre d’action post 2020 de la CDB.
Chaque mois, la FRB, ses instituts membres fondateurs et l’alliance AllEnvi mettent en avant les solutions de la recherche pour enrayer le déclin de la biodiversité. Suivez-nous sur nos réseaux sociaux et notre page dédiée. Pour ce premier mois, la thématique abordée est la conservation et la gestion durable du milieu marin.
Dans un monde en mutation rapide, nous devons identifier les zones qui doivent être protégées contre les menaces actuelles et futures. L’enjeu est important, notamment pour la définition d’aires marines protégées, pourtant cette identification est difficile, particulièrement pour l’océan le plus inaccessible : l’océan Austral, en Antarctique. Les résultats d’une étude publiée cette semaine dans la revue Nature, décrivent une nouvelle solution à ce problème, permise par l’utilisation de données de suivi des oiseaux et des mammifères marins.
Le projet qui a permis la réalisation de cette étude a été mené par le Comité scientifique pour les recherches antarctiques (SCAR), avec le soutien de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) dans son centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité (Cesab) au travers du projet RAATD, et du WWF-RU.
Le SCAR a fait appel à son vaste réseau de chercheurs travaillant sur l’Antarctique pour rassembler les données existantes sur le suivi des prédateurs de l’océan Austral. Une énorme base de données, en accès libre, a ainsi été créée avec les suivis de plus de 4 000 individus de 17 espèces différentes, recueillis par plus de 70 scientifiques dans le cadre de 12 programmes en Antarctique.
Des solutions pour enrayer le déclin de la biodiversité existent. De nombreuses équipes de recherche y œuvrent quotidiennement. Chaque mois, de mars à octobre 2020, la FRB, ses instituts membres fondateurs – le BRGM, le Cirad, le CNRS, l’Ifremer, l’Ineris, INRAE, l’IRD, le Muséum national d’Histoire naturelle et l’Université de Montpellier – et l’alliance AllEnvi s’unissent pour valoriser les travaux et résultats des chercheurs qui travaillent sur des solutions et leviers d’action.
Rendez-vous dès mi-mars pour suivre le #ScienceDurable : « La science pour un monde durable ».
L’équipe, composée de 39 scientifiques de 20 pays différents, a réalisé un travail de synthèse conséquent au travers du projet Geisha, co-financé par la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), dans son Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité (Cesab), et par le centre d’analyse et de synthèse John Wesley Powell de l’U.S. Geological Survey. Elle s’est intéressée aux effets des tempêtes sur les lacs, et particulièrement sur le phytoplancton : algues microscopiques, à la base des chaînes alimentaires et un des facteurs régulant la qualité de l’eau. Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue Global Change Biology le 5 mars 2020.
Dans une Note, le conseil scientifique de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité appelle à sauver de toute urgence les forêts tropicales avant qu’elles ne disparaissent et à s’attaquer aux causes, toutes ancrées dans un modèle non durable de commerce international de produits agro-alimentaires.
Afin de comprendre les enjeux et les risques de cette approche relativement récente de l’exploitation du monde vivant, la FRB a été missionnée par le ministère de la transition écologique et solidaire pour réaliser une veille scientifique et identifier ainsi les menaces et opportunités actuelles du biomimétisme pour la biodiversité. Le rapport issu de ce travail de veille ainsi qu’un résumé sont disponibles dans la rubrique “lire le rapport“.
Les maladies infectieuses à transmission vectorielle menacent un tiers de la population mondiale et sont dépendants d’un ensemble de facteurs socio-économiques et environnementaux, tels que le changement climatique, la modification des écosystèmes par la déforestation, la conversion des habitats naturels en écosystèmes artificiels ou l’urbanisation étendue. Prédire l’apparition et la diffusion de ces maladies infectieuses est donc un des défis majeurs actuels. Une étude parue en novembre 2019 dans la revue PLOS Neglected Tropical Diseases souligne l’importance de la prise en compte des facteurs anthropiques pour l’évaluation du risque de maladie infectieuse et parasitaire chez l’homme.
Sous la forme d’une transcription synthétique, la FRB met en avant les travaux décrits dans cette étude visant à identifier les corrélations entre les foyers d’infection de la leishmaniose cutanée et les activités humaines afin de définir les zones présentant un risque d’infection élevé.
A l’occasion de la rencontre « Acteurs-Chercheurs Biodiversité Aménagement urbain et morphologie » organisé par le Plan urbanisme construction architecture (Puca) dans le cadre du programme de recherche Biodiversité, aménagement urbain et morphologie (Baum), la FRB met en avant la question de la densification urbaine et du maintien de la biodiversité en proposant la synthèse d’une étude publiée dans la revue Urban Ecosystem en 2014 intitulée : « La densification urbaine peut-elle limiter l’érosion de la biodiversité ? Réponses des assemblages de coléoptères carabidés et d’araignées dans l’Ouest de la France. ».
C’est la question à laquelle Jean-François Silvain, président de la FRB, et Xavier Le Roux, directeur de recherche à l’Inrae, membre de l’académie d’Europe et responsable du réseau européen Biodiversa, ont été invités à répondre dans le journal Science et pseudo-science. Que dire du concept de « sixième extinction » ? Comment évaluer la crise ? Quels groupes sont concernés ?
2020 sera l’année de la biodiversité ! La crise de la biodiversité est devenue centrale dans l’agenda international après la publication par l’Ipbes de l’évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques en 2019. 2020 verra des événements majeurs avec le Congrès mondial de la nature de l’UICN qui se tiendra à Marseille en juin, et la Cop15 Biodiversité à Kunming, parmi beaucoup d’autres.
Les centres de synthèse sur la biodiversité ont alimenté cette dynamique en favorisant la synthèse de données sur la biodiversité et en aidant les chercheurs à s’adapter à l’augmentation exponentielle des données disponibles et à la mondialisation de l’écologie scientifique. Nous pouvons être fiers de ce qui a été réalisé, mais nous sommes également préoccupés par ce qu’il reste à faire et par la manière dont nous contribuerons à évaluer les lacunes dans les connaissances sur la biodiversité.
2019 a été une année de transition pour le Cesab, nous nous sommes installés à Montpellier et avons créé un nouvel écosystème, intégrant de nombreux nouveaux partenaires et expérimentant de nouveaux outils pour promouvoir la synthèse de la biodiversité. Nous avons lancé des appels conjoints avec d’autres centres de synthèse (sDiv allemand, CIEE canadien) et des acteurs scientifiques français (AFB, Labex Cemeb), nous avons organisé une formation pour les jeunes scientifiques sur la reproductibilité des données en écologie, et nous avons organisé une conférence internationale à Montpellier sur les enjeux de la conservation à grande échelle. Tout cela a été possible grâce à l’aide incroyable équipe de la FRB dédiée au Cesab, et plus généralement à la FRB, ainsi qu’au dynamisme de nos nombreux groupes de travail en cours.
2020 sera l’année de la consolidation de cet écosystème, de l’ouverture de nouveaux appels ambitieux à des groupes de synthèse et de l’amplification de cette dynamique. Nous avons désormais la confiance et le soutien de nos membres fondateurs ainsi que de nos partenaires, et nous essayons de travailler ensemble pour que le Cesab contribue encore plus à la synthèse de la biodiversité !
Meilleurs vœux pour cette nouvelle année. Nicolas Mouquet
En effet, après une année 2019 marquée par la publication de l’évaluation mondiale de l’Ipbes sur la biodiversité et les services écosystémiques qui a marqué les esprits en affichant clairement aux yeux du monde les alertes dramatiques que les scientifiques lançaient individuellement depuis longtemps, l’année 2020 devrait être l’année des engagements et des décisions en faveur de la biodiversité.
Deux grands rendez-vous sont attendus : celui du Congrès mondial de la Nature del’UICN à Marseille en juin et la Conférence des parties de la Convention sur la diversité biologique (Cop15) en octobre à Kunming en Chine.
L’ensemble des acteurs devrait se mobiliser à l’occasion de ces deux évènements, des citoyens impliqués aux chefs d’États en passant par les acteurs économiques. On attend de leur part, et en premier lieu de celui des États, des engagements forts pour inscrire la préservation et l’usage durable de la biodiversité dans la priorité des agendas politiques des 30 prochaines années, au même titre que les enjeux climatiques.
La FRB est pleinement mobilisée dans la perspective de ce calendrier des possibles, en appui aux ministères concernés et aux porteurs d’enjeux de toute nature. Cette mobilisation ira de pair avec la poursuite de l’ensemble des objectifs et actions de la FRB, qu’il s’agisse du développement du Cesab, de l’animation du Cos, de la mobilisation du CS, du développement des actions de communication et de transfert des connaissances scientifiques. Une nouvelle Nuit de la biodiversité et des Journées FRB aussi dynamiques et utiles qu’à l’habitude rythmeront aussi notre calendrier 2020.
2020 sera aussi l’année d’une nouvelle dynamique en matière de mobilisation des acteurs au travers du développement d’un nouveau pôle consacré à la levée de fonds, gage du développement futur de la Fondation.
La FRB porte aussi des vœux plus spécifiques en direction de nos nouveaux fondateurs et partenaires : l’Inræ, fusion de l’Inra et de l’Istea, d’un côté, et l’OFB, fusion de l’AFB et de l’ONCFS.
17 étudiant(e)s, ingénieur(e)s et chercheurs/chercheuses de toute la France, sont venus assister à cette formation dans les locaux du Cesab à Montpellier.
Nicolas CASAJUS (FRB-Cesab), Stéphane DRAY (CNRS LBBE), Olivier GIMENEZ (CNRS Cefe), Loreleï GUÉRY (IRD Marbec), François GUILHAUMON (IRD Marbec), Nina SCHIETTEKATTE (EPHE Criobe) ont présenté les outils indispensables pour une recherche reproductible (git/GitHub, rmarkdown, drake, packages R, etc.). Les participants ont mis en pratique les connaissances acquises en début de formation lors de projets en sous-groupes. Tous sont repartis satisfaits de cette expérience.
Fort de cette réussite, le Cesab organisera une deuxième édition en 2020. Abonnez-vous à la newsletter de la FRB et de son Cesab pour être tenu informés.
L’Institut canadien d’écologie et d’évolution (CIEE) et le Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité (Cesab) de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) proposent un appel conjoint s’adressant à des groupes de travail constitués de chercheurs basés principalement au Canada et en France, sur le thème « La biodiversité à l’ère des changements globaux ».
Deux groupes de travail de huit chercheurs seront financés pour deux réunions chacun (la première en 2020 à Vancouver – Canada ; la seconde en 2021 à Montpellier – France).
Les propositions complètes seront à envoyer au plus tard le 31 janvier 2020 et les résultats seront annoncés le 06 mars 2020.
Appel FRB-Cesab/CeMEB : ouverture le 9 décembre 2019
Invitation de chercheurs étrangers – séjour courte durée (2-3 mois)
Le Labex Centre méditerranéen environnement et biodiversité (CeMEB) et le Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité (Cesab) de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) proposent de financer l’accueil de deux chercheurs au sein du Cesab pour un séjour de courte durée (2 mois minimum – 3 mois maximum).
Les propositions complètes seront à envoyer au plus tard le 12 mars 2020 et les résultats seront annoncés le 15 mai 2020.
Il y a deux ans, une trentaine de chercheurs nationaux et internationaux rendaient public Rainbio une base de données unique en libre accès, offrant le premier état des lieux jamais réalisé sur la flore d’Afrique tropicale. Cette synthèse d’envergure a été réalisée au Cesab de la FRB, un centre de synthèse unique en France permettant de rassembler de très nombreuses informations dépassant les simples jeux de données collectés lors de travaux individuels.
Grâce au Cesab, mis en place il y a 10 ans par la FRB, l’équipe de recherche menée par Thomas Couvreur – chercheur à l’IRD – a pu enregistrer plus de 600 000 occurrences végétales en Afrique tropicale, provenant de plus de 25 000 espèces de plantes vasculaires.
Ce mois-ci, trois études s’appuyant de façon directe ou indirecte sur la base de données Rainbio ont dévoilé des résultats sans précédent sur l’état et le devenir de la flore africaine ainsi que sur les espèces rares à l’échelle mondiale.
En 2019, le Conseil scientifique (CS) de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) renouvelle l’exercice de mettre en lumière certaines des évolutions de la recherche sur la biodiversité, offrant ainsi un aperçu de plusieurs actualités scientifiques et des défis auxquels la recherche fait face.
En 2019, six fronts de sciences en plein développement : 1/ Sciences participatives et conservation de la biodiversité : structuration, pratiques, effets 2/ Satellites, mégadonnées et biodiversité marine : vers une quantification de la pression de pêche 3/ Prédire et modéliser la dynamique de la biosphère à larges échelles 4/ Microbiotes, holobiontes et réseaux microbiens : la revanche d’une biodiversité invisible 5/ Invasions biologiques et biodiversité : prévenir et guérir 6/ Impact des organismes et des écosystèmes sur le climat : comprendre et prédire
Le 7 mai dernier, à l’occasion de la 7e plénière de l’Ipbes, 132 États membres ont approuvé le « Résumé pour décideurs » contenant les messages clés de l’Évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques. Cette évaluation sans précédent a permis de rendre compte des changements qui se sont opérés au cours des 50 dernières années et a fourni un aperçu complet de la relation entre les trajectoires de développement économique et leurs impacts sur la biodiversité.
L’Ipbes a appelé à des changements systémiques profonds à l’échelle planétaire pour inverser les tendances et assurer l’avenir de l’humanité.
La FRB propose dans la brochure téléchargeable ci-dessous les principaux messages à retenir et une analyse critique de ce travail unique.
L’antibiorésistance est un problème majeur de santé publique avec une mortalité qui augmente et pourrait dépasser la mortalité liée au cancer si des solutions ne sont pas mises en œuvre.
Les principales voies de contamination des milieux par les résidus d’antibiotiques, les bactéries antibiorésistantes et leurs gènes sont les rejets des stations d’épuration et l’épandage des déchets organiques (fumier, lisier, boues) valorisés en agriculture.
Si l’environnement contient naturellement des bactéries antibiorésistantes, les activités humaines peuvent tout à la fois les favoriser ou les éliminer par le traitement des rejets et déchets. La clé de l’action étant, comme souvent, la connaissance.
Depuis 2017, la FRB accompagne un projet ambitieux de synthèse scientifique visant à faire le bilan des solutions efficaces pour éviter que la résistance aux antibiotiques ne continue à se propager dans l’environnement.
Ce travail mené par Anaïs Goulas, post-doctorante, appuyée par les experts d’un consortium large (piloté par l’Inserm, avec notamment l’Inra et le CNRS) et des experts méthodologiques (synthèses, statistiques), est à présent achevé. La méthode employée décrite dans un protocole1 a été publiée et l’article final est en cours de soumission dans un journal scientifique international à comité de lecture.
Alors que la communauté scientifique et les décideurs publics et privés français se réunissent le 20 novembre prochain pour le colloque annuel sur l’antibiorésistance dont le thème est « La surveillance de l’antibiorésistance, des données pour l’action », la FRB publie un résumé pour décideurs qui présente les principaux résultats de la revue systématique.
1. Goulas A. et al., 2018. What are the effective solutions to control the dissemination of antibiotic resistance in the environment? A systematic review protocol. Environmental Evidence 7:3.https://doi.org/10.1186/s13750-018-0118-2
Au cours de la seconde moitié du 20e siècle, le nombre d’épidémies et de maladies infectieuses n’a cessé d’augmenter à travers le monde. Cette augmentation s’explique en partie par l’érosion de la biodiversité et la simplification des écosystèmes. Pour faire face à ce défi, le 3e plan national santé environnement (PNSE3) a proposé une approche intégrée entre les médecins, les vétérinaires et les écologues pour enrayer la propagation des maladies. Mais de nombreux acteurs soulignent que la prise en compte des écosystèmes reste marginale. Pour mieux intégrer leur rôle dans la prévention des maladies infectieuses, il est nécessaire de mieux comprendre le lien entre les maladies infectieuses et la biodiversité, et de faire évoluer la gouvernance opérationnelle.
À cette fin, la FRB et ses partenaires ont organisé en avril dernier le colloque “La biodiversité : une alliée dans la prévention de certaine maladie infectieuse”. La FRB et l’AFB vous proposent ici d’en retenir les messages clés :
Le nombre d’aires marines protégées a augmenté de façon exponentielle au cours des dix dernières années afin de répondre aux objectifs internationaux. Cependant, la plupart de ces zones permettent l’extraction de ressources et sont donc désignées comme « aires partiellement protégées » (Partially Protected Area). L’efficacité de ces aires reste encore incertaine en raison des multiples possibilités d’usage qui y sont généralement autorisées.
Dans un article paru dans la revue Frontiers in Ecology and the environment, des scientifiques ont évalué l’efficacité écologique des aires partiellement protégées regroupées selon un système de classification basé sur la réglementation. Cette nouvelle classification permet une différenciation non ambiguë entre les aires protégées, en fonction des usages autorisés.
Les résultats montrent que les zones hautement et modérément protégées présentent une biomasse et une abondance plus élevées d’espèces de poissons commerciales, tandis que l’abondance et la biomasse des poissons dans les zones faiblement protégées différent peu des zones non protégées. Les auteurs soulignent notamment que l’efficacité des zones modérément protégées peut être améliorée par la présence d’une zone adjacente intégralement protégée.
Ainsi, des usages limités et bien réglementés dans les aires partiellement protégées et la présence d’une zone intégralement protégée adjacente confèrent des avantages écologiques dont découlent les avantages socio-économiques.
Les signataires de la Tribune lancent un appel pour que cette 15e COP se traduise par des résultats concrets et surtout aussi ambitieux que possible en matière d’engagements des pays en faveur de la biodiversité.
L’appel propose aussi qu’une réflexion sur le rapprochement des trois conventions issues du sommet de la Terre de Rio soit engagée rapidement afin que les enjeux relatifs au changement climatique, à l’érosion de la biodiversité et à la désertification soient traités simultanément et de manière coordonnée. L’avenir de la planète en dépend !
À cette occasion, la FRB revient sur l’importance écologique cruciale des microorganismes en mettant en avant une synthèse parue au mois de juin dernier dans la revue Nature et intitulée : « Les scientifiques alertent l’humanité sur les liens entre microorganismes et changements climatiques ».
Cette synthèse de connaissances rappelle le rôle central des microorganismes dans les causes biologiques du changement climatique. Elle montre comment ceux-ci affectent le climat, mais aussi comment, par rétroaction, ils sont affectés par les changements globaux.
Les auteurs appellent à ce que cette « majorité microscopique » ne soit plus « l’éléphant invisible dans la pièce ». Les enjeux sont trop importants : intégrer leur fonctionnement, c’est mieux comprendre comment les êtres vivants peuvent s’adapter aux changements climatiques. À défaut, la science n’aura qu’une compréhension limitée de la biosphère et de ses réponses à ces changements, ce qui compromettra les efforts déployés dans ce domaine pour créer un avenir écologiquement durable.
Le Cesab de la FRB est une structure de recherche au rayonnement international ayant pour objectif est de mettre en œuvre des travaux innovants de synthèse et d’analyse des jeux de données déjà existants dans le domaine de la biodiversité.
Dans ses locaux montpelliérains, le Cesab offre à présent à des chercheurs l’opportunité de se retrouver pour avancer sur leurs projets mêlant synthèse de données et biodiversité. Il inaugure aujourd’hui cette nouvelle formule avec l’accueil du projet FAIR, dont il est partenaire.
La nécessité croissante de rendre les données de la recherche “Découvrables, Accessibles, Interopérables et Réutilisables” (en anglais : Findable, Accessible, Interoperable and Reusable, d’où les principes des données FAIR) a conduit à la constitution d’un groupe de réflexion au sein de la communauté académique montpelliéraine. L’objectif de ce groupe est de décliner les principes des données FAIR et d’élaborer des procédures permettant de les mettre en œuvre dans différents champs disciplinaires : biodiversité/écologie, agronomie, sciences de l’ingénieur, sciences humaines et sociales. Il a été constitué au printemps 2019 à l’initiative des LabEx CeMEB, NUMEV, Agro et de l’institut de convergence DigitAg.
Le groupe de réflexion se réunit aujourd’hui pour la seconde fois dans l’objectif de concevoir un plan de gestion des données et d’identifier les ressources terminologiques (métadonnées, vocabulaires contrôlés) pertinents pour aboutir à des jeux de données “FAIR”.
Principal Investigator :
Eric GARNIER (CNRS)
Participants :
Cédric BOURRASSET – ATOS ; Sophie BOUTIN – Université de Montpellier ; Marie-Christine CORMIER SALEM – AGROPOLIS ; Olivier GIMENEZ – CNRS ; François GREGOIRE – ATOS ; Mylène JONQUET – LIRMM ; Carole KERDELHUE – INRA ; Anne LAURENT – Université Montpellier ; Emmanuel LE CLEZIO – Université Montpellier ; Nicolas MOUQUET – CNRS-FRB ; Loïc MAISONNASSE – ATOS ; Antoine OLGIATI – ATOS ; Andrea PARMEGGIANI – Université Montpellier ; Pierre PERE – IRSTEA ; Pascal PONCELET – LIRMM ; Lionel TORRES – Université Montpellier ; Olivier TORRES – UPV.
Jusqu’alors beaucoup d’entre eux établissaient son début à l’initiation de la révolution industrielle, il y a 150 ans, ou dans les années 1950, date dite de la “grande accélération”, périodes où – selon les indicateurs utilisés – l’impact des activités humaines sur la planète serait devenu prédominant. Une publication récente intitulée L’incidence précoce de l’usage des terres sur la transformation de la planète, mise en perspective au travers de l’article Comment les humains ont changé la face de la Terre, remet en question ce calendrier. En effet, les résultats très impressionnants des analyses collaboratives du type big data effectuées par le consortium ArchaeoGLOBE suggèrent que l’influence des hommes sur la planète remonte à 3 000 ans, époque des chasseurs-cueilleurs, des agriculteurs et des éleveurs.
À l’heure où la FRB se penche sur les indicateurs et outils de mesure des activités humaines sur la biodiversité à l’occasion de ses Journées annuelles, cette étude montre que les reconstructions mondiales existantes sous-estiment probablement l’impact de l’utilisation précoce des terres par l’Homme sur la biodiversité et le fonctionnement des écosystèmes de la Terre et invite la communauté scientifique à raisonner sur un plus long terme les émissions de carbone, les changements d’usage des terres et l’érosion de la biodiversité.
L’urbanisation de la planète et l’amélioration de l’efficacité environnementale des villes pourraient-elles conduire au rétablissement de la biodiversité ?
Tel est le sujet d’une étude menée par Eric Sanderson et ses collaborateurs, publiée dans la revue scientifique BioScience. Leurs travaux proposent de se projeter non pas jusqu’en 2050, comme c’est souvent le cas dans les scénarios prospectifs (Ipbes, 2019), mais jusqu’en 2100. L’évolution des modes de consommation, la diminution de la pauvreté et la prise de conscience de l’impact des activités humaines sur l’environnement ouvriraient des portes vers des scénarios favorables à une meilleure qualité de vie et une biodiversité restaurée.
À chaque lancement d’une nouvelle thématique, l’Ipbes ouvre un appel à experts visant à constituer un groupe d’experts internationaux afin de préparer le cadrage de celle-ci. Ce cadrage définit la portée et l’objectif de l’évaluation à venir, ainsi que les ressources informatives, humaines et financières requises.
Pour la première fois à l’Ipbes, des éléments de cadrage seront également recueillis auprès de l’ensemble des experts intéressésvia une conférence en ligne, en sus de la sélection d’un groupe pour la rédaction du cadrage.
Les deux appels à experts
Dans le cadre du lancement de ses deux nouvelles évaluations thématiques, l’Ipbes ouvre donc deux appels à experts, un pour chacune des évaluations, jusqu’au 15 octobre prochain.
Retrouvez, via les liens ci-dessous, tous les détails et instructions concernant les candidatures et informations complémentaires (contribuer en ligne hors processus de candidature ; candidater comme expert à l’Ipbes ; description de l’évaluation Ipbes concernée) :
À la suite des travaux menés par le groupe de travail Pelagic, co-financé par la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) accompagné par son Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité (Cesab), une étude a été menée sur l’impact des activités humaines sur les prédateurs marins. Elle a mis en évidence, dans une publication scientifique publiée le 6 août 2019 dans PLoS Biology, que les prédateurs marins se regroupent principalement sur des récifs isolés et des monts sous-marins situés à plus de 1 250 km des ports de pêche.
Cette étude a été menée par une équipe internationale, dirigée par la Société zoologique de Londres (ZSL), de 15 chercheurs de 12 instituts de recherche différents, parmi lesquels l’Université de Montpellier et l’IRD.
Letessier TB, Mouillot D, Bouchet PJ, Vigliola L, Fernandes MC, Thompson C, et al. (2019) Remote reefs and seamounts are the last refuges for marine predators across the Indo-Pacific. PLoS Biol 17(8): e3000366. https://doi.org/10.1371/journal.pbio.3000366
L’Ipbes (Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques) a ouvert la première relecture externe de deux évaluations : la première concernant la conceptualisation des valeurs de la nature et de ses contributions, y compris la biodiversité et les fonctions et services des écosystèmes ; la seconde concernant l’usage durable des espèces sauvages.
Cette phase est l’une des plus importantes du processus d’évaluation de l’Ipbes et s’adresse à des experts intéressés et qualifiés, notamment des scientifiques, des décideurs, des praticiens et autres détenteurs de connaissances.
Cette journée de travail collectif, d’ateliers et d’échanges a pour objectif de nourrir la programmation définitive de l’appel. Elle s’adresse à tous les chercheurs travaillant sur l’IA ou la biodiversité et qui portent un intérêt aux perspectives offertes par l’application de l’IA à la préservation de la biodiversité et à l’analyse de son évolution.
Le Cesab et le sDiv sont des instruments de la FRB (Fondation française pour la recherche sur la biodiversité) et de l’iDiv allemand (centre de recherche allemand sur la biodiversité). Ces deux centres accueillent des groupes de chercheurs travaillant sur une meilleur utilisation des données, des informations et des connaissances existantes pour favoriser une réflexion synthétique dans le domaine de la recherche sur la biodiversité. Ils lancent un appel conjoint appelé “synergy ” pour financer deux groupes de 5 à 7 chercheurs qui partageront leurs réunions entre les deux centres.
Le thème principal de l’appel est “Coexistence et stabilité dans les communautés à haute diversité”. La théorie moderne de la coexistence fournit un cadre utile pour comprendre la coexistence des espèces dominantes, mais elle se limite à quelques espèces en interaction et n’est ni prédictive ni extensible à des contextes nouveaux ou réels. Cet appel conjoint vise à favoriser une synthèse pour comprendre la coexistence et la stabilité dans des communautés typiques à haute diversité qui sont souvent composées d’un nombre relativement faible d’espèces dominantes et de nombreuses espèces à faible abondance. Les approches de modélisation, à la fois mécanistes et statistiques, pourront être nouvelles ou élargir les cadres existants.
Une pré-sélection de projets sera opérée par les membres des comités scientifiques de la sDiv et du Cesab , dans un délai de deux semaines après la réception des pré-propositions.
À l’occasion du nouveau rapport de l’IPBES sur l’état de la biodiversité mondiale dont le résumé pour décideurs est paru en mai 2019, la FRB donne chaque mois la parole à des scientifiques qui travaillent sur les menaces qui pèsent sur la biodiversité, mais aussi sur les solutions pour y remédier. Juristes, économistes, biologistes de la conservation sont autant de chercheurs qui offriront chacun un éclairage précis sur l’état et le devenir des espèces et de leurs écosystèmes.
Le cinquième et dernier thème abordé est celui du changement d’usage des terres, considéré comme la 1re cause de perte de biodiversité dans le monde.
Localisation: CRIOBE – Perpignan, France et FRB – CESAB – Montpellier, France
Salaire: 2250€ / mois
Contrat: 2 ans, temps plein
Date limite des candidatures: 31 juillet 2019
Date de prise de poste : 1er octobre 2019
Le projet CESAB Score-Reef est à la recherche d’un écologiste travaillant sur des récifs coralliens, motivé pour contribuer à un projet d’étude sur l’état et les tendances des communautés benthiques et des poissons des récifs coralliens dans l’espace et le temps. L’objectif final du projet est d’évaluer la performance des indicateurs écologiques existants sur les récifs coralliens. Les résultats de ce projet auront un impact sur le réseau de surveillance existant dans les territoires français d’outre-mer.
Le poste est un post-doc de 2 ans et le projet est financé par le CESAB à Montpellier (France). Les coordinateurs du projet – V. Parravicini (EPHE) et M. Adjeroud (IRD) – sont tous deux basés à Perpignan (France) et le post-doc devra être basé au CRIOBE à Perpignan, au moins pendant la première année du contrat.
Les antibiotiques sont des médicaments antimicrobiens qui tuent ou réduisent la croissance des bactéries. Ils sont utilisés en grande quantité depuis plusieurs décennies et la résistance d’agents pathogènes aux antibiotiques est depuis longtemps au cœur de la recherche en milieu clinique et, plus récemment, en recherche environnementale.
Les antibiotiques peuvent contourner les procédés de traitement de l’eau et se retrouver directement dans l’environnement. Ils sont détectés dans les rivières à des concentrations très faibles et dilués plus d’un million de fois par rapport aux concentrations observées dans le corps humain.
L’étude Antibiotic pollution in surface fresh waters: Occurrence and effects démontre que les concentrations d’antibiotiques mesurées dans les eaux douces, quoique majoritairement inférieures aux concentrations cliniques efficaces, sont fortement susceptibles d’avoir des effets directs et indirects sur la composante microbienne des communautés aquatiques et pourraient avoir des conséquences importantes pour les écosystèmes et pour la santé humaine.
Le T20 est un regroupement de think tank en appui aux discussions du G20.
Il s’est réuni les 26 et 27 mai 2019 à Tokyo et a publié ses recommandations destinées à nourrir le futur sommet du G20 (28 et 29 juin, Osaka). Ces dernières s’inscrivent dans l’objectif affiché par la présidence japonaise « à la recherche d’une société durable, inclusive et résiliente » et s’appuient sur une grande série de résumés pour décideurs disponibles sur le site du T20.
Le document d’une vingtaine de pages prend acte du développement massif et incontrôlé des infrastructures. Dans un contexte de ressources limitées, il fait le constat que les approches fragmentées en matière de développement, d’agendas et de projets urbains durables prévalent toujours, au détriment de l’évaluation des impacts sur la biodiversité et les services écosystémiques. Il préconise une nouvelle génération de connectivité science-société et connaissance-politique pour repenser les investissements et les chaînes de valeur. Le document souligne aussi le rôle sous-estimé des infrastructures de recherche dans les infrastructures de développement et propose de nouvelles priorités pour un agenda urbain plus complet au sein du G20, incluant la biodiversité, en mettant un accent particulier sur les régions critiques comme l’Amazonie et l’Arctique.
Biodiversity and Health in the Face of Climate Change
Pics de chaleur, sécheresses, inondations, événements extrêmes, invasions biologiques : le changement climatique a déjà des impacts sur le bien-être et la santé humaine. Par ailleurs, l’évaluation mondiale de l’Ipbes, publiée le 6 mai dernier, met en évidence que l’effondrement de la biodiversité menace fortement notre santé physique et mentale par la perte de services essentiels que l’Homme retire des écosystèmes comme la production d’une nourriture de qualité, l’atténuation du changement climatique, l’épuration de l’eau et de l’air, la régulation des pathogènes, l’inspiration, la récréation et la spiritualité procurée par des écosystèmes fonctionnels.
Dans un contexte d’inaction, les deux phénomènes, malheureusement se renforcent mutuellement.
L’ouvrage publié aux éditions Springer, auquel la FRB a contribué, pose le diagnostic et présente l’aperçu le plus complet à ce jour des travaux de recherche sur les liens entre dérèglement du climat, érosion de la biodiversité et santé.
La principale conclusion de ces travaux, variés et innovants, est que préserver la biodiversité contribuera évidemment à freiner son érosion, mais également à atténuer le changement climatique et à augmenter la qualité de vie et la santé humaine.
Biodiversité et maladies infectieuses : les actes désormais disponibles
Localisation: FRB – CESAB, 5, rue de l’École de Médecine, 34000 Montpellier, France
Salaire: 2250€ / mois
Contrat: 2 ans, temps plein
Date limite des candidatures: 31 août 2019
Date de prise de poste : 1er novembre 2019
Le projet CESAB DiveRS est à la recherche d’un postdoctorant sur deux ans pour travailler sur l’évolution du système de reproduction des angiospermes. Le projet est le fruit d’un effort de collaboration de 15 chercheurs de différentes nationalités pour comprendre comment l’évolution du système de sélection des plantes est liée à l’évolution d’autres caractères, ainsi qu’à la spéciation et à l’extinction.
La FRB a mis en place en 2015 un groupe de travail « Espaces naturels protégés et recherche » associant ses deux conseils de gouvernance : le Conseil d’orientation stratégique (Cos) et le Conseil scientifique (CS).
Organisées en avril dernier, les 3es Rencontres chercheurs et gestionnaires d’espaces naturels protégés visaient à rassembler ces deux communautés pour faciliter l’émergence et la conduite de projets de recherche « changement climatique sur les espaces naturels protégés ».
Elles s’inscrivaient dans la continuité des deux rencontres précédentes, en 2016 et 2017, et dans la prise en compte des recommandations qui en sont ressorties.
Le Cesab (Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité) a été créé en 2010 par la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) pour promouvoir les activités de recherche de haut niveau consacrées à la synthèse des idées et à l’analyse des données dans le domaine de la biodiversité.
La FRB, avec le soutien de l’Agence française pour la biodiversité (AFB), appelle la communauté de recherche à soumettre des projets de recherche et d’analyse portant sur les perturbateurs endocriniens et leurs liens avec la biodiversité, basés sur l’analyse et la synthèse de données existantes. Seront considérés les projets qui s’intéresseront à des enjeux divers relatifs à ce thème, conformément aux précisions données en annexe de l’appel.
L’objectif principal du Cesab est de faciliter la production de nouvelles connaissances à partir de données existantes. Il soutient les groupes d’experts internationaux qui partagent leurs expertises et mettent en commun les données disponibles, en prenant en charge l’organisation des réunions, un appui à la communication et à l’analyse de données ainsi qu’un(e) post-doctorant(e) qui accompagnera le projet.
Depuis 2019, le Cesab est localisé à Montpellier.
Une pré-sélection de projets sera opérée par les membres du Comité scientifique du Cesab, dans un délai de deux semaines après la réception des pré-propositions.
CESAB (Centre for the Synthesis and Analysis of Biodiversity) was created in 2010 by the Foundation for Biodiversity Research (FRB) to promote high-level research activities dedicated to the synthesis of ideas and data analysis in the field of biodiversity.
The FRB, with the support of the French Agency for Biodiversity (AFB), calls on the French research community to submit research and analysis projects in the field of endocrine disruption and its links with biodiversity, based on the analysis and synthesis of existing data. Projects will be considered if they address various issues related to this theme, in accordance with the details given in the annex to this call.
The main objective of CESAB is to facilitate the production of new knowledge from existing data. It supports international expert groups that share their expertise and share available data, by organizing meetings, supporting communication and data analysis, and a post-doctoral fellow who will accompany the project. Since 2019, CESAB has been located in Montpellier.
A pre-selection of projects will be made by the members of the CESAB Scientific Committee within two weeks of receipt of the pre-proposals. These must be submitted exclusively by email to cesab@fondationbiodiversite.fr.
L’élaboration et la publication des indicateurs de l’Observatoire national de la biodiversité (ONB) s’inscrivent dans une dynamique d’évaluation et d’amélioration continue depuis 2012.
La Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) a pour mission de réaliser une évaluation scientifique externe et transparente des indicateurs disponibles. Les résultats de ces évaluations sont mis en ligne dans leur intégralité et sans modification, ils offrent aux acteurs un diagnostic précis de la qualité des indicateurs et de leur documentation.
En 2018, la FRB a eu en charge une troisième vague d’évaluations scientifiques des indicateurs de la Stratégie nationale de la biodiversité de l’ONB. Ce sont ainsi une vingtaine d’indicateurs qui ont pu bénéficier d’une analyse critique grâce à l’expertise d’un pool d’experts-évaluateurs sollicités pour l’exercice.
Ce travail est désormais publié et accessible sur le site de l’ONB.
Suite à l’annonce le 1er février par le Premier Ministre d’une loi de programmation pluriannuelle de la recherche, un collectif de 23 sociétés savantes a lancé une consultation en deux étapes sur les attentes majeures de la communauté académique vis-à-vis de cette loi. Les synthèses des réponses aux enquêtes successives sont consultables sur le site portail des sociétés savantes, rubrique Sondage.
Quatre enquêtes thématiques ont été successivement mises en ligne :
Financement institutionnel de la recherche publique (clos, synthèse disponible) ;
Emploi scientifique (Clos, synthèse en cours de réalisation) ;
Organisation administrative de la recherche (en cours) ;
Relations entre recherche publique et société (questionnaire accessible ci-dessous).
Cette dernière enquête s’adresse, en plus de la communauté académique, à un public large incluant le grand public, les acteurs de la R&D privée et de la recherche partenariale, les acteurs de la diffusion de la culture scientifique, les responsables politiques. Les questions de l’enquête sont adaptées à chaque catégorie de répondants.
Les résultats de cette enquête permettront de mieux cerner les attentes de la communauté académique et de la société. Ils seront présentés aux groupes de travail ministériels de préparation de la loi de programmation pour la recherche et aux parlementaires.
En quelques jours, début mai 2019, quelque chose a changé dans le paysage médiatique et politique.
La biodiversité, sujet de préoccupation des seuls scientifiques, des naturalistes et de quelques directeurs environnement de trop rares entreprises, est devenue une priorité nationale. Merci à l’Ipbes, le Giec de la biodiversité, d’avoir su, par son alerte massive et dûment étayée par les messages que la science, notamment française, portait depuis des années, casser ce plafond de verre que nous, les professionnels de la question, ne parvenions pas même à atteindre, et faire rentrer la biodiversité jusqu’aux salons de l’Élysée.
L’Ipbes l’a expliqué, la biodiversité et les écosystèmes vont très mal, les populations de multiples espèces diminuent, et pas seulement dans les pays lointains, mais aussi devant notre porte. Les espèces disparaissent à un rythme croissant sous les effets des multiples pressions que les humains, qui sont eux de plus en plus nombreux et qui consomment de plus en plus, exercent sur la vie terrestre. L’empreinte écologique de l’Europe et de la France dépasse très largement les capacités de nos pays, et nous vivons à crédit au détriment de la biodiversité du reste de la planète.
(…)
Pour lire l’intégralité de la Tribune, rendez-vous sur le site de l’Humanité.
Signataires : Jean-François Silvain, Hélène Soubelet, président et directrice de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), et les membres du Conseil scientifique de la FRB : François Sarrazin, Sébastien Barot, Cécile Albert, Isabelle Arpin, Anne Charmantier, Nicolas Gaidet-Drapier, Philippe Grandcolas, Jean-François Guégan, Philippe Gros, Hervé Jactel, Line Le Gall, Harold Levrel, Jean-Louis Morel, Jean-Louis Pham, Éric Thybaud…
Il vise à soutenir les efforts de recherche dans le domaine de la connaissance des impacts des produits phytopharmaceutiques sur la santé et sur les écosystèmes. Les recherches pourront permettre de mieux caractériser les liens entre les expositions à ces substances aux niveaux rencontrés dans l’environnement et la survenue d’effets, en particulier chroniques, notamment du fait des expositions à des faibles doses, sur les organismes et/ou les écosystèmes. Les résultats obtenus devront permettre d’appuyer les politiques publiques et notamment la réduction des risques liés aux produits phytopharmaceutiques, conformément au plan Ecophyto 2+.
Après six jours de travail intense, les négociations de l’Ipbes se sont achevées ce samedi en début d’après-midi avec notamment l’adoption du résumé pour décideurs de l’évaluation mondiale de la biodiversité, l’adoption du budget de la plate-forme pour les années 2019 à 2021, l’adoption du second programme de travail 2020-2030, l’adoption des conclusions de l’évaluation externe de la plate-forme.
L’Ipbes a conclu sa 7e plénière le 4 mai 2019 avec en point d’orgue l’adoption du premier rapport d’évaluation mondiale sur la biodiversité et les services écosystémiques et de son résumé pour décideurs.
Le rapport complet a été analysé, soit : plus de 1 800 pages, fondées sur près de 15 000 références, ayant fait l’objet de plus de 13 700 commentaires. Il a été adopté en bloc et reste la référence scientifique. Le résumé pour décideurs, qui en une quarantaine de pages concentre les messages clés, le contexte, les graphiques, des options de trajectoire et de gouvernance ainsi que les sujets de recherche à renforcer, a fait l’objet de négociations entre gouvernements pendant plus de 70 heures – plus de 2 000 commentaires avaient été formulés avant la session. Relativement consensuelles et constructives, elles ont abouti à des compromis serrés, écartelés entre des approches plus ou moins productivistes ou plus ou moins prescriptives notamment sur les points de sensibilités habituels : l’agriculture, domaine sur lequel la France a pu négocier l’intégration de quelques références à l’agro-écologie ; les instruments de mise en œuvre des politiques économiques ; l’usage des terres, les forêts ou les droits des peuples indigènes.
Au-delà de l’accumulation de données chiffrées inquiétantes, le rapport de l’Ipbes souligne que l’érosion de la diversité est généralisée à l’ensemble de la planète et que les actions locales de protection ou de restauration ne suffisent plus. Le changement d’usage des sols, premier facteur, tiré par l’agriculture, interroge sur la durabilité des modèles de production et de consommation de nourriture. La croissance démographique et celle des classes moyennes mondiales exercent une pression matérielle sur notre environnement incompatible avec le maintien des services de régulation qu’il nous rend. En dépit d’une attention formelle plus affirmée portée à la biodiversité dans les enceintes internationales, la mise en œuvre des mesures n’est pas à la hauteur des enjeux. Les trajectoires de rupture avec ces tendances existent, elles sont encore possibles, mais nécessitent des changements systémiques à l’aune de ceux préconisés l’an passé par le rapport spécial du Giec sur les 1,5°C (pour lesquels les politiques agricoles sont, là aussi, au cœur des trajectoires).
Avec ses messages clés, le rapport de l’IPBES fournit à la fois une base scientifique irréfutable et un cadre conceptuel aux résultats auxquels doit parvenir la COP15 qui se tiendra à Kunming en 2020. Ces conclusions correspondent aux options privilégiées par la France et l’Union européenne dans la perspective de cette négociation.
Le résumé, adopté à 11h50 samedi 4 mai, sera rendu public le 6 mai à 13 heures.
Au-delà des mises en garde alarmantes issues de l’évaluation complète, ce résumé présente des éléments de solution vers des trajectoires plus durables, c’est un moment notable pour les sciences de la vie, la coopération scientifique internationale et aussi le multilatéralisme. La prochaine et 8e session plénière se tiendra au Maroc début 2021.
Saluons enfin l’élection du nouveau bureau, composé d’un président, quatre vice-présidents et cinq membres élu à l’occasion de cette plénière. La candidature de Julia Marton-Lefèvre (France), ancienne directrice de l’UICN, proposée par la délégation française a bien été retenue parmi les membres du bureau. La colombienne Ana María Hernández, de l’institut Humboldt, a quant à elle été désignée nouvelle présidente de l’Ipbes, succédant à Sir Bob Watson qui aura remarquablement géré sa dernière session plénière.
2 mai
Au terme de la 4e journée de la 7e session plénière de la Plateforme intergouvernementale pour la biodiversité et les services écosystémiques (Ipbes), les travaux se sont accélérés afin de pouvoir finir dans les temps vendredi soir.
L’intégralité de la journée s’est déroulée en quatre groupes de contacts, avec trois d’entre-deux en parallèle, une situation qui devient habituelle à l’IPBES depuis sa 5e session tellement les discussions sont riches et parfois animées.
Le groupe de travail sur l’évaluation mondiale avance bien, avec un consensus sur la majorité des messages clés. Le bilan de cette douzaine d’heures de négociation est positif et le travail sur ce qui est appelé « background document », c’est-à-dire les informations complémentaires qui appuient les messages clés, a commencé ce vendredi. L’ensemble des pays montre une bonne volonté de finir les travaux dans le temps imparti et fait preuve de flexibilité en ce sens, tout comme les auteurs principaux dont la présence et les interventions permettent d’éclaircir et de débloquer bon nombre de discussions.
Un groupe de travail dédié à la négociation sur les graphiques du résumé pour décideurs a été créé en parallèle au groupe de travail sur le résumé pour décideurs. De nombreux commentaires ont été soulevés sur chaque élément, même si les débats se sont avérés plutôt constructifs, et les auteurs très à l’écoute.
Les discussions du groupe de contact budget se sont poursuivies dans le calme, avec notamment trois points débattus, les dépenses pour le fonctionnement de la plate-forme et le financement du second programme de travail à l’horizon 2030. La recherche de fenêtres de réduction des dépenses a notamment conduit à aborder à nouveau la question de la temporalité des sessions plénières. Le dernier point débattu a été le mécénat privé et les conditions de sa mobilisation.
Le groupe de travail sur le prochain programme de travail de l’Ipbes présente beaucoup d’enjeux, car de ce consensus dépend par exemple le budget. La validation consiste à approuver le contexte, le contenu et les modalités de mise en œuvre du prochain programme de travail de l’Ipbes.
Malgré de longues nuits à négocier, l’approbation des documents de la plate-forme a pris un nouveau rythme, laissant augurer une finalisation vendredi 3 mai pour une adoption formelle le 4.
30 avril – 1er mai
La réception au Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) a été un véritable succès, accentué sans doute par le beau temps qui a permis aux délégués de se promener dans le jardin des plantes et d’en découvrir les beautés. Plus de trois cents délégués ont assisté à cette réception et aux discours de Bruno David, président du MNHN, s’exprimant au nom de la communauté scientifique, d’Anne Larigauderie, secrétaire générale de l’Ipbes, d’Emmanuelle Wargon et de Brune Poirson qui ont toutes deux rappelé l’engagement de la France en faveur de la biodiversité et l’urgence à agir.
Le lendemain, le président de l’Ipbes Robert Watson a salué la belle réception au MNHN de lundi soir, la qualifiant de spectaculaire ! Nous pouvons donc nous féliciter que la France ait réussi son pari d’accueillir les délégations dans les meilleures conditions possibles.
Le travail a sérieusement commencé mardi matin avec, en premier lieu, l’étude du résumé pour décideurs sur l’évaluation mondiale de la biodiversité.
Comme pour les autres produits de la plate-forme, cette évaluation est composée d’undocument de près de 1 800 pages qui sera « accepté » en l’état par la plénière et d’un résumé qui présentera les messages principaux à destination des décideurs. Ce dernier document doit être approuvé ligne à ligne par l’ensemble des délégations. Le travail est long, mais riche, car il permettra de poser les bases communes des messages principaux, extraits du rapport scientifique complet, dont l’ambition est de générer une prise de conscience à tous les niveaux de la société civile et d’engager nos sociétés vers une transition écologique vraie.
Les précédentes évaluations de la plate-forme ont permis des avancées importantes :
le rapport sur les pollinisateurs a permis une nette modification dans les discours qui intègrent beaucoup plus les enjeux et menaces pesant sur les pollinisateurs, et notamment les abeilles ;
ce même rapport a permis le lancement de programmes de recherche ;
le rapport sur la dégradation et la restauration des terres a généré également des accords pour encourager l’utilisation pérenne des sols ;
au sein de la convention sur la diversité biologique, les évaluations régionales ont fait l’objet de sessions parallèles avec les délégations pour les sensibiliser et les engager à prendre des mesures permettant de laisser une planète saine aux générations futures.
Ainsi, cette évaluation pose une pierre majeure à un agenda sur la biodiversité chargé. Les données scientifiques solides qui ont été compilées dans le rapport serviront de socle incontestable vers les négociations des conventions internationales telles que le climat, la diversité biologique et notamment les négociations en cours pour un nouveau cadre stratégique mondiale, post-2020, pour la biodiversité.
Les discussions sur l’examen de la plate-forme se sont bien passées, le travail présenté a été salué et le secrétariat a été chargé d’en mettre en œuvre les recommandations dans le cadre du second programme de travail.
Enfin, le groupe de contact pour valider un budget pour la plate-forme s’est réuni sur le temps du repas pour prendre connaissance du rapport du secrétariat sur le budget 2018 et les budgets prévisionnels 2019 à 2030. Ce groupe, qui se réunit traditionnellement sur le temps du repas de midi, une heure peu propice s’il en faut, a connu ce mardi une affluence record par rapport aux années précédentes avec une participation de 30 états membres. Peut-être en raison des enjeux qui portent notamment sur les modalités de financement du deuxième programme de travail qui sera discuté à partir du 1er mai.
La nuit a été longue
Les discussions sur le résumé pour décideurs de l’évaluation mondiale ont duré jusqu’après minuit mardi soir. Les délégations sont très motivées et prolixes pour améliorer cette évaluation majeure pour notre avenir commun.
Le travail s’est poursuivi activement le 1er mai. La construction du consensus est un processus long et parfois sportif. Car l’essence même de l’Ipbes est justement d’aboutir à ce consensus message par message, ligne par ligne, mais souvent aussi mot à mot. À 132, c’est une gageure que le président Robert Watson essaye de transformer en course de vitesse, car il faut que l’ensemble des 36 pages du texte ait été revu avant vendredi soir, 18h. Un des outils du président pour débloquer des positions parfois antagonistes est la constitution d’un groupe « d’amis de la présidence ».
Au moins 5 groupes ont ainsi été créés mercredi pour avancer sur plusieurs messages clés du résumé pour décideurs afin de lever les incompréhensions. Ces discussions informelles sont assez efficaces et le texte qui résulte de l’agrégation explicite de plusieurs positions est souvent meilleur que le texte initial, et surtout, il est accepté à la plénière suivante.
Ce mercredi a aussi permis d’adopter la décision de mettre en œuvre les recommandations de la revue externe de la plate-forme en vue d’améliorer les fonctions administratives et scientifiques et donc l’efficacité de l’Ipbes.
Enfin, le premier groupe sur le second programme de travail a eu lieu, avec pour ambition de trouver un consensus sur sa temporalité, son contenu et son efficacité à mettre en œuvre les 4 objectifs de l’Ipbes, à savoir :
mener des évaluations sur la biodiversité,
appuyer l’élaboration et l’exécution des politiques en identifiant des outils et des méthodes appropriés,
accompagner les besoins de renforcement de capacités pour améliorer l’interface science-politique, notamment dans les pays du Sud,
et faciliter une approche coordonnée de la production de nouvelles connaissances.
29 avril : De Panama à Paris : une plénière historique ?
Nous sommes au milieu du gué d’un processus historique qui a commencé en 2005 avec une conférence internationale Biodiversité, science et gouvernance, au même endroit, à l’Unesco, au cours de laquelle le président français a appelé à la création d’un groupe d’experts sur la biodiversité et les services écosystémiques. C’est à Panama, il y a 9 ans, que les gouvernements ont pris la décision de créer une plate-forme pour la biodiversité qui est devenue Ipbes en 2012.
Nous sommes aujourd’hui à la septième plénière de cette plate-forme intergouvernementale.
Cette plénière est un important pas pour l’Ipbes, après que le premier programme a été mis en œuvre avec succès. C’est en effet la première évaluation globale intergouvernementale de l’état de la biodiversité, des pressions qui s’exercent sur elle, des actions pour enrayer son déclin et des futurs probables de la biodiversité.
L’agenda international est aligné pour une prise en compte de la biodiversité, avec concomitamment la réunion du G7 environnement à Metz, le sommet du G7 cet été à Biarritz, le congrès de l’IUCN à Marseille en 2020, la COP 15 de la convention pour la diversité biologique.
800 participants sont présents à l’Unesco pour cette semaine de travail chargée.
Après avoir chaleureusement remercié la France, les interventions des délégations ont rappelé en introduction la rapide et historique extinction de la biodiversité, la dégradation de nos écosystèmes et la disparition des paysages culturels dans le monde. Ce n’est plus seulement un problème environnemental, mais c’est également un problème économique, sanitaire, social, de nutrition et de sécurité. La préservation de la biodiversité est à la base de notre capacité à réduire la pauvreté à continuer d’améliorer la qualité de l’eau, de l’air, de la santé humaine et même à conserver ou créer des emplois. Les conditions de vie pacifique en commun sont menacées, préserver la biodiversité, c’est préserver notre vie. Il est urgent d’agir.
La dynamique est incontestablement présente au sein de l’Ipbes, avec deux pays, la Jordanie et le Venezuela ayant rejoint la plate-forme en 2019, portant le nombre de membres de l’Ipbes à 132. Il faut à présent d’urgence « sortir des murs » et engager une démarche historique pour ne pas spolier les générations futures avec une intensité sans précédent.
Le temps du diagnostic est passé, des pistes d’action sont disponibles dans les évaluations et doivent être mises en œuvre en bousculant notre vision sur la manière d’habiter la terre et en participant à diffuser cette vision dans la société civile.
La première session plénière a été ouverte par le ballet « Steps for a change » réalisé par 10 enfants de 7 à 14 ans de l’école de danse « Art en scène de Montpellier ». Le projet a été coordonné par le Dr Yunne Shin, (IRD) auteur principale de l’évaluation mondiale et la chorégraphe, Emily Lartillot. Un documentaire a été réalisé et sera disponible dans quelques semaines.
La danse d’une dizaine de minutes, accompagnée d’une vidéo projection et de jeux de lumière, a été unanimement applaudie par les 800 personnes présentes. Elle porte un message fort sur la perte de biodiversité et nous rappelle que les futures générations nous regardent. Cette prestation rappelle aussi que notre patrimoine matériel et immatériel dépend de la biodiversité même si nous ne savons pas le mesurer.
Le challenge collectif est à présent de faire de la biodiversité une grande cause universelle comme le climat. Et de passer à l’action. Car, ce qui est gagné pour l’instant, c’est la communication. La croissance de la page Ipbes sur Facebook a été de 649 %, un chiffre à faire pâlir de jalousie les grands financiers et, depuis la dernière plénière, le secrétariat est en contact avec 7 200 journalistes dans le monde entier.
Le président Robert Watson a rappelé l’appel du président Macron « We need to make the planet great again » et a enjoint l’ensemble des participants à apporter leurs voix et efforts à la campagne « New deal for Nature and people in 2020 ».
En fin de journée, avant la réception au MNHN, François de Rugy est intervenu devant les délégués du monde entier pour rappeler que les questions liées à l’agenda climatique avait pris une importance considérable et que les priorités de protection de l’environnement pouvaient être traduites en actions à toutes les échelles. La biodiversité est une autre crise, toute aussi grave mais silencieuse avec l’extinction des espèces et la perte des services qui leur sont liés. Il a confirmé que ces évaluations de l’Ipbes constituaient une vue complète et transversale de la biodiversité et que le rendez-vous crucial de 2020 devait être basé sur les meilleures connaissances scientifiques disponibles.
La France souhaite créer une prise de conscience et une dynamique autour de la biodiversité et appelle à un passage à l’action de la communauté internationale pour protéger les habitats et les espèces sensibles. Dans ce cadre, la France vient d’ailleurs d’adopter une stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée. Mais la tâche est complexe y compris sur notre propre territoire, car les transformations à accomplir sont importantes. Les enjeux de connaissance sont à ce sujet un véritable enjeu.
Enfin, le ministre a encouragé l’Ipbes à aller au-delà de la sensibilisation dans son second programme de travail et à produire des indicateurs adaptés pour engager la transition nécessaire.
Une des premières actions majeures est que la France, grâce à son action a permis que le rapport de l’Ipbes soit présenté au G7 environnement la semaine prochaine par la secrétaire générale de l’Ipbes et de son président Robert Watson.
« La nature décline globalement à un rythme sans précédent dans l’histoire humaine – et le taux d’extinction des espèces s’accélère, provoquant dès à présent des effets graves sur les populations humaines du monde entier », alerte le nouveau et historique rapport de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (Ipbes), dont le résumé a été approuvé lors de la 7e session plénière de l’Ipbes, qui s’est réunie la semaine dernière (du 29 avril au 4 mai) à Paris.
À l’occasion de la publication des rapports de l’Évaluation française des écosystèmes et des services écosystémiques (Efese), consacrés aux six grands types d’écosystèmes présents à l’échelle nationale, la FRB a synthétisé les principaux biens et services associés à chacun d’eux.
À l’échelle de la France, le programme Efese, porté par le ministère en charge de l’environnement, constitue une démarche analogue à celle de l’Ipbes, la plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques.
À l’occasion de la sortie du nouveau rapport de l’IPBES sur l’état de la biodiversité mondiale prévu pour mai 2019, la FRB donne chaque mois la parole à des scientifiques qui travaillent sur les menaces qui pèsent sur la biodiversité, mais aussi sur les solutions pour y remédier.
Juristes, économistes, biologistes de la conservation sont autant de chercheurs qui offriront chacun un éclairage précis sur l’état et le devenir des espèces et de leurs écosystèmes.
Le quatrième thème abordé est celui de la pollution, considéré comme la 5e cause de perte de biodiversité dans le monde.
L’équipe du Cesab de la FRB y interviendra le vendredi après-midi pour un symposium sur “futur et perspectives pour l’analyse de la biodiversité à grande échelle”.
Un des résultats majeurs de l’étude « Schémas spatiaux et temporels de blanchissement de masse des coraux pendant l’Anthropocène », publiée dans Science, est la mise en évidence de l’augmentation spectaculaire de la fréquence et de l’intensité des phénomènes de blanchissement corallien qui atteignent des niveaux très élevés et quasiment irréversibles.
“L’état futur des récifs et des services écosystémiques qu’ils fournissent aux populations dépendra de manière directe de l’évolution de nos émissions de gaz à effet de serre et de notre capacité à renforcer la résilience des coraux au blanchissement par la gestion des facteurs de stress locaux”.
Samedi 27 avril prochain, la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) et l’Agence française pour la biodiversité (AFB), avec le soutien de la Mairie de Paris, vous convient à la Maison des Océans (Paris V°) pour une soirée exceptionnelle consacrée à la biodiversité !
Pourquoi axer la transition écologique sur une diminution de l’empreinte écologique ?
Actuellement, la France consomme trois fois sa propre capacité de production. Pour l’année 2018, l’ensemble des ressources que notre pays a pu produire a été consommé le 5 mai 2018. Après cette date, la France a donc dépassé sa “biocapacité”, et est passé en situation de déficit écologique.
Cet état de fait éminemment non durable peut encore être inversé
Pour cela, il est nécessaire de soutenir la recherche pour mieux évaluer l’état de la biodiversité, comprendre le fonctionnement et le rôle des écosystèmes, et assurer le transfert des connaissances pour étayer les décisions publiques et privées et sensibiliser les différents publics aux sciences du vivant, notamment les plus jeunes.
La FRB propose de rassembler les citoyens autour d’un objectif de diminution de notre empreinte écologique et d’offrir une vision fédératrice de l’avenir, source d’économies et d’innovations. Cette ambition peut aussi être portée à l’échelle européenne puis mondiale à l’occasion notamment de la 7e plénière de l’Ipbes en 2019 et de la COP Diversité biologique qui se tiendra en Chine en 2020. C’est une opportunité pour la France d’apparaître ainsi comme pionnière, exemplaire et porteuse d’une ambition forte en matière de préservation et d’usage durable de la biodiversité.
7 axes d’actions publiques prioritaires pour diminuer notre empreinte écologique
La diminution de l’empreinte écologique doit être conçue pour trouver les synergies positives entre la poursuite des trajectoires évolutives des non humains et celle du développement du bien être humain. Ceci embrasse une grande diversité d’enjeux sociaux, sanitaires, culturels, politiques, économiques, au sein de nos sociétés. Parmi eux, la FRB a identifié, sur la base de nombreux travaux de recherches publiés ou en cours, sept axes d’actions publiques prioritaires aux interfaces entre :
Alimentation,
Climat,
Transition énergétique,
Modes de consommation,
Logement et urbanisation,
Transport,
Libre évolution de biodiversité et bénéfices pour la santé humaine.
Les documents stratégiques de façade font l’objet d’une consultation du public, qui s’ouvre aujourd’hui et jusqu’au 4 juin prochain sur : https://www.merlittoral2030.gouv.fr/
Cette consultation donne l’opportunité à toutes les parties prenantes de s’exprimer sur le contenu de ces documents, leur niveau d’ambition. Le niveau de participation est également révélateur de l’intérêt que la société porte aux enjeux marins. Les documents stratégiques de façade devraient ensuite être adoptés en septembre 2019.
Dans le cadre du “Grand débat national”, venez échanger autour de la biodiversité à l’occasion d’un débat organisé par 14 structures travaillant sur la question environnementale.
Rendez-vous lundi 11 mars
De 19h à 21h
À la Mairie du 15earrondissement de Paris (31, rue Péclet – 75015 PARIS)
Ce débat sera animé par Patricia Martin de France Inter et Jean-Jacques Fresko de l’Agence nature.
À l’occasion de la sortie du nouveau rapport de l’IPBES sur l’état de la biodiversité mondiale prévu pour mai 2019, la FRB donne chaque mois la parole à des scientifiques qui travaillent sur les menaces qui pèsent sur la biodiversité, mais aussi sur les solutions pour y remédier.
Écologues, juristes, économistes, biologistes de la conservation sont autant de chercheurs qui offriront chacun un éclairage précis sur l’état et le devenir des espèces et de leurs écosystèmes.
Le troisième thème abordé est celui de l’exploitation directe des ressources, considéré comme la 2e cause de perte de biodiversité dans le monde.
Si les scientifiques ont démontré que certaines plantes communiquent entre elles pour prévenir leurs congénères de dangers, certains vont plus loin et estiment que des plantes établissent des rapports privilégiés avec leurs parents. Ainsi l’arabette des dames (Arabidopsis thaliana) modifierait l’arrangement de ses feuilles pour réduire son ombrage et favoriser ses parents qui poussent à ses côtés. Les tournesols apparentés, plantés les uns à côté des autres, s’organiseraient pour se faire de l’espace. Une plante de la famille des brassicacées (Moricandia moricandioides) cultivée avec ses parents produirait plus de fleurs et serait ainsi plus attrayantes pour les pollinisateurs.
Jugées peu sérieuses il y a une dizaine d’années, ces théories gagnent du terrain. La scientifique Elizabeth Pennisi a ainsi réalisé une synthèse de connaissance parue en janvier dernier dans la revue Science intitulée : les plantes favorisent-elles leur parents ?
La biodiversité et les services écosystémiques continuent de décliner dangereusement, alertent les scientifiques
Fruit de trois années de travail, les quatre évaluations régionales de la biodiversité et des services écosystémiques couvrent les Amériques, l’Asie et le Pacifique, l’Afrique ainsi que l’Europe et l’Asie centrale – la planète entière à l’exception des pôles et des océans. Les rapports d’évaluation ont été approuvés par la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (Ipbes), à Medellín, en Colombie, lors de sa 6ème plénière.
“La biodiversité et ses services écosystémiques paraissent pour beaucoup de personnes des questions d’experts, loin de notre vie quotidienne“, a déclaré le président de l’Ipbes, Sir Robert Watson, “Rien ne pourrait être plus loin de la vérité. Ils sont à la base de notre nourriture, de l’eau et de l’énergie que nous consommons. Ils sont au cœur non seulement de notre survie, mais de nos cultures, de nos identités et de notre joie de vivre. Les meilleures données disponibles rassemblées par les meilleurs experts mondiaux nous conduisent à une conclusion unique : nous devons agir pour arrêter et inverser la tendance à l’utilisation non durable de la nature – au risque non seulement de nous engager vers un futur que nous ne souhaitons pas, mais aussi de compromettre les vies que nous menons actuellement. Heureusement, les preuves montrent également que nous savons comment protéger et restaurer partiellement nos atouts naturels vitaux. “
Les rapports d’évaluation de l’Ipbes examinés par les pairs se concentrent sur les questions clés pour chacune des quatre régions, notamment :
Pourquoi la biodiversité est-elle importante,
Dans quels domaines faisons-nous des progrès pour la protéger,
Quelles sont les principales menaces et opportunités pour la biodiversité
Et comment pouvons-nous ajuster nos politiques et nos institutions pour un avenir plus durable ?
Dans chaque région, à l’exception d’un certain nombre d’exemples positifs où des leçons peuvent être tirées, la biodiversité et la capacité de la nature à contribuer au bien-être des populations sont dégradées, diminuées ou perdues en raison d’un certain nombre de pressions communes : la surexploitation et l’utilisation non durable des ressources naturelles ; la pollution de l’air, des terres et des eaux ; le nombre croissant et les impacts des espèces exotiques envahissantes et des changements climatiques, entre autres.
À l’occasion de la sortie du nouveau rapport de l’Ipbes sur l’état de la biodiversité mondiale prévu pour mai 2019, la FRB donne chaque mois la parole à des scientifiques qui travaillent sur les menaces qui pèsent sur la biodiversité, mais aussi sur les solutions pour y remédier.
Écologues, juristes, économistes, biologistes de la conservation sont autant de chercheurs qui offriront chacun un éclairage précis sur l’état et le devenir des espèces et de leurs écosystèmes.
Le second thème abordé est celui du changement climatique, considéré comme la 3e cause de perte de biodiversité dans le monde.
L’intensification de la pêche industrielle contribue à diminuer la quantité de nourriture disponible pour les oiseaux marins. Une étude parue dans la revue Current Biology a cartographié pour la première fois, la compétition entre la pêche industrielle et les oiseaux marins à travers le monde.
Entre 1970 et 2010, la consommation alimentaire annuelle mondiale des oiseaux de mer a diminué de 19 %, passant de 70 à 57 millions de tonnes. Les rendements globaux des pêcheries mondiales sont quant à eux passés de 59 à 65 millions de tonnes par an, allant même jusqu’à une augmentation de 91 % pour les calmars. Cette compétition – qui a augmenté dans près de la moitié des océans – menace de nombreuses espèces d’oiseaux dans le monde.
Ce sont des questions qui sont posées : que dit la recherche sur la biodiversité terrestre, sur la biodiversité marine, sur l’incidence des pollutions chimiques, etc. Il est aussi question de la protection de la biodiversité et la présentation se termine en posant la question de savoir si on peut gérer l’intégralité du système terre pour limiter la perte de la biodiversité et des services. Un clin d’oeil final rappelle que l’Homme n’est probablement pas le seul détenteur de cultures. L’exercice ne prétend pas à l’exhaustivité, mais offre un aperçu de l’avancée récente des sciences de la biodiversité.
Avec près de 60% des maladies infectieuses émergentes classées comme zoonotiques, ces pathologies représentent un enjeu croissant de santé publique au niveau mondiale. La facilité par laquelle elles se propagent dans la population humaine dépend à la fois de la zoonose et du contexte écologique. Dans un article paru dans la revue scientifique Zoonoses and public health, une équipe de scientifiques illustre la nécessité de prendre en compte les exigences écologiques des agents pathogènes zoonotiques, l’impact des interventions humaines, mais aussi les types d’écosystèmes concernés (urbain, péri-urbain et forestier) pour se préparer à leur émergence et les gérer efficacement.
À l’heure de l’Anthropocène, les changements d’usage des terres, les populations animales et le climat entraînent l’apparition de maladies transmises des animaux à l’Homme, autrement appelées zoonoses.
Les zoonoses sont des processus écologiques naturels au sein des écosystèmes. Leur éradication peut ne pas avoir que des effets positifs, car d’autres parasites ou pathogènes sont susceptibles d’occuper les niches laissées vacantes. En raison de la multiplicité des espèces et des échelles impliquées, l’écologie des communautés associée à l’épidémiologie peut amener à une meilleure compréhension des processus et des dynamiques impliqués dans les épidémies de zoonoses et faciliter une meilleure gestion des risques liés aux maladies zoonotiques.
Après la sortie du rapport d’évaluation « Dégradation et restauration des terres », l’Ipbes organise une conférence web – du 14 janvier au 4 février – dédiée aux lacunes et besoins de connaissances.
L’objectif : stimuler la production de nouvelles connaissances scientifiques. En partant du rapport, conférenciers et participants identifieront et prioriseront les besoins en informations scientifiques pour étayer les décisions des politiques, des gestionnaires et autres acteurs.
L’Ipbes diffusera les conclusions sur les besoins de recherche auprès des décideurs et des agences de financement. La FRB relaiera également les conclusions sur son site et dans les réseaux concernés, dont le Comité français pour l’Ipbes.
Ouverte à tous, cette conférence en ligne, consultative et interactive, se déroulera en plusieurs temps :
14 janvier : webinaire d’ouverture
14-18 janvier : forum, quelles lacunes ?
21-25 janvier : forum, quels besoins ?
28 janvier – 1er février : forum, quelles pistes d’actions ?
4 février : webinaire de clôture
En tant que chercheurs, acteurs ou décideurs, vous pouvez :
Contribuer directement (en anglais) à la consultation et aux échanges sur le site de la conférence : il suffit simplement de vous inscrire sur le site.
Synthétiser votre message (en anglais ou français) pour l’un ou l’autre temps de la conférence et le faire remonter via la participation de la FRB avant chaque mercredi.
Plus de 120 experts internationaux issus de 36 pays ont évalué l’état des connaissances sur la biodiversité en Europe et en Asie centrale, tirant des informations de près de 4 000 sources : travaux scientifiques, rapports techniques et savoirs traditionnels et locaux. Les conclusions-clés rassemblées dans le « Résumé pour décideurs » visent à orienter les décisions relatives aux politiques publiques et aux actions du secteur privé et des citoyens en faveur de la préservation de la biodiversité. Elles ont été approuvées le 24 mars 2018 par la 6e plénière de l’Ipbes et ses 129 États membres.
La FRB propose deux dépliants pour mettre en avant des messages synthétiques issus des rapports Europe et Asie centrale et Dégradation et restauration des terres.
À l’occasion du nouveau rapport de l’Ipbes sur l’état de la biodiversité mondiale prévu pour mai 2019, la FRB donne chaque mois la parole à des scientifiques qui travaillent sur les menaces qui pèsent sur la biodiversité, mais aussi sur les solutions pour y remédier. Juristes, économistes, biologistes de la conservation sont autant de chercheurs qui offriront chacun un éclairage précis sur l’état et le devenir des espèces et de leurs écosystèmes.
Le premier thème abordé est celui des espèces envahissantes, 4e cause de perte de biodiversité dans le monde.
L’Ipbes* s’apprête à publier le premier rapport d’évaluation mondial sur la biodiversité et les services écosystémiques depuis 2005.
En mai 2019, une nouvelle synthèse mondiale décisive sur l’état de la nature, des écosystèmes et des contributions apportées par la nature aux populations sera présentée aux représentants de 130 États, qui en discuteront en vue d’une approbation. C’est le premier rapport de ce type depuis que l’emblématique évaluation des écosystèmes pour le millénaire (Millenium Ecosystem Assessment) a été publiée en 2005, et le tout premier qui soit intergouvernemental.
Élaborée par 150 éminents experts internationaux issus de 50 pays, conciliant la représentation des sciences naturelles et sociales, avec des contributions additionnelles de 250 experts supplémentaires, travaillant avec la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (Ipbes), l’évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques contribuera à améliorer les politiques et les actions au cours de la décennie à venir.
Le rapport sera achevé et examiné lors de la septième session plénière de l’Ipbes du 29 avril au 4 mai 2019. Ayant exigé trois années de travail et un coût total de plus de 2,4 millions de dollars, l’évaluation mondiale de l’Ipbes s’appuie sur près de 15 000 références, y compris des documents scientifiques et des informations gouvernementales. Il s’agit également de la toute première évaluation qui examine systématiquement et intègre les savoirs, problématiques et priorités autochtones et locaux.
Un « résumé à l’intention des décideurs » détaillé qui souligne les principaux messages, résultats et options, doit être présenté au public au siège mondial de l’Unesco, à Paris, le lundi 6 mai 2019.
*Souvent décrite comme le « GIEC de la biodiversité », l’IPBES est l’instance scientifique et politique mondiale chargée de fournir à tous les décideurs les meilleurs éléments probants disponibles concernant les populations et la nature.
La capacité de la population humaine à continuer de croître, ou à se stabiliser, dépend fortement des services écosystémiques. Or ces services se dégradent de plus en plus à mesure que le nombre d’individus augmente et que la biodiversité décline. Dans une étude parue dans la revue scientifique Science of The Total Environment, une équipe de scientifiques – menée par les chercheurs français Victor Cazalis et Michel Loreau – a répondu à la question : Devons-nous choisir entre nourrir l’humanité et protéger la nature ?
En construisant un modèle dynamique pour conceptualiser les liens entre la proportion mondiale d’habitats naturels et la démographie humaine à travers quatre catégories de services écosystémiques (approvisionnement, réglementation, loisirs culturels et informationnels), les chercheurs ont essayé de déterminer si la trajectoire actuelle du développement humain pouvait conduire à un effondrement de nos civilisations comme se fut le cas par le passé avec la disparition de plusieurs civilisations humaines, en Mésopotamie, en Scandinavie, chez les mayas ou sur l’île de Pâques.
Afin de permettre à nos sociétés de se nourrir sainement, dans le respect de la biodiversité, les systèmes de production alimentaire doivent être repensés pour préserver les écosystèmes qui produisent des denrées et qui permettent aux sociétés humaines d’en retirer des services tels que la captation du CO2, l’épuration de l’eau ou de l’air, indispensable à une bonne qualité de vie.
La journée FRB du 27 septembre : « Biodiversité, transition alimentaire et santé » a fait un point sur l’état des connaissances scientifiques et animer des discussions avec les parties prenantes sur les voies d’une transition qui permettraient notamment, via l’évolution des systèmes de production alimentaire, de contribuer à la préservation de la biodiversité et à l’amélioration de la santé humaine.
Rendez-vous dans les ressources de la page Journée FRB 2018 pour consulter les actes.
Les scientifiques ont démontré que la biodiversité est, pour de nombreux aspects, essentielle à la santé humaine.
Or, les régimes alimentaires humains composés d’une grande variété de plantes et d’animaux ont progressivement été remplacés par des régimes alimentaires composés principalement d’aliments transformés et comprenant un nombre limité de denrées alimentaires (Drewnowski et al., 1997). Alors qu’on estime à 300 000 les espèces de plantes comestibles disponibles pour l’homme, plus de la moitié des besoins énergétiques mondiaux sont actuellement satisfaits par quatre cultures : le riz, les pommes de terre, le blé et le maïs.
Ces nouveaux régimes de faible qualité nutritionnelle constituent le principal facteur de risque de mauvaise santé dans le monde entier (Abajobir et al., 2017). Or, les populations les plus concernées sont aussi souvent celles qui vivent dans un environnement dégradé où l’érosion de la biodiversité sauvage et cultivée réduit la diversité alimentaire disponible.
Ce cercle vicieux peut néanmoins être brisé en restaurant les écosystèmes et leurs fonctions et en promouvant un usage durable de la biodiversité alimentaire cultivée et sauvage pour remédier aux carences en micronutriments des populations vulnérables.
Ainsi, le soutien de systèmes de production avec une plus grande diversité d’espèces consommables peut permettre d’atteindre les deux objectifs de santé publique et de protection de la biodiversité. Ce pourrait être un levier majeur et une priorité de l’action publique, mais il est parfois compliqué d’évaluer les effets de ces actions sur la qualité des régimes alimentaires.
L’étude présentée ici s’est attachée à identifier, parmi les indicateurs disponibles, ceux qui sont les plus pertinents pour mesurer la relation entre la biodiversité alimentaire et l’adéquation nutritionnelle des régimes alimentaires et ainsi donner des éléments pour justifier les politiques qui tendent à accompagner la transition vers une agriculture plus diversifiée.
Le rapport porte, à travers l’indice Planète vivante, un message fort et dramatique : entre 1970 et 2014, 60% des effectifs des populations de vertébrés sauvages ont baissé. Un constat qui ne surprendra pas les scientifiques compte tenu des nombreux articles récents qui démontrent ce déclin des populations de vertébrés et plus encore celui des populations de mammifères sauvages, un phénomène qui s’accentue.
On rappellera ici les spectaculaires enseignements de l’article de Bar-On et al. sur la répartition de la biomasse mondiale où les mammifères sauvages ne représentent plus 0,27 % de la biomasse animale et 7 % de la biomasse des animaux domestiques (cf. synthèse correspondante) !
Au-delà de ce constat, le rapport rappelle que nous vivons depuis 1950 la « Grande accélération », phénomène unique qui se traduit par un accroissement exponentiel de la demande en énergie, en terres et en eau et donc par une pression de plus en plus grande sur les ressources terrestres et la biodiversité. L’empreinte écologique humaine a augmenté de 190 % au cours des 50 dernières années, augmentant la pression sur les terres et notamment sur la biodiversité des sols, et contribuant à la perte des pollinisateurs.
Le rapport s’achève en rappelant qu’il est encore possible de réagir et que l’on peut proposer une feuille de route 2020-2050 pour inverser ces tendances dramatiques et tenter de restaurer la biodiversité mondiale.
À quelques jours de la COP 14 en Egypte, ce rapport du WWF est le bienvenu et il faut espérer que les délégations y trouvent une source d’inspiration et surtout d’ambition pour la biodiversité !
Le ministère de la transition écologique et solidaire (MTES), l’Agence française pour la biodiversité (AFB) et la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) ont mis en place les Rencontres « Sciences pour l’action – prospectives pour la biodiversité ».
Ces rencontres, à l’interface entre savoir et action, ont pour objectif de produire des recommandations pour soutenir la production et la diffusion de connaissances et améliorer la mise en oeuvre de l’action publique en faveur de la biodiversité, que ce soit au sein de politiques directement en lien avec cette dernière ou au sein de politiques publiques en apparence plus éloignées. Elles ciblent notamment :
les nécessaires soutiens à la recherche en appui aux politiques publiques ;
les nécessaires évolutions des politiques sectorielles pour qu’elles prennent mieux en compte les enjeux liés à la biodiversité ;
les actions pour favoriser une mise en oeuvre efficace des politiques publiques en faveur de la biodiversité ;
les expérimentations ou évaluations à mener avec la recherche et les initiatives locales à soutenir et à mieux faire connaître.
Entre 2017 à 2019, trois séries de rencontres sont ainsi programmées avec pour objet l’appropriation des résultats de la recherche et de prospectives par les politiques publiques et les acteurs concernés, ainsi que la remontée de leurs enjeux de connaissance scientifique.
À nous collectivement de rendre des services à la biodiversité : notre avenir commun en dépend.
Les travaux scientifiques sont clairs. L’érosion de la biodiversité s’accélère. Ce constat, relayé par les récentes évaluations régionales de l’IPBES, souligne combien il est urgent de mettre en œuvre des solutions pour freiner cet effondrement. La science est indispensable pour accompagner ces efforts et favoriser des comportements sociaux et économiques moins dommageables, voire même favorables à la biodiversité. C’est ce dernier message que la Fondation pour la recherche sur la biodiversité veut, avec ses partenaires, faire passer.
10 ans, c’est court à l’échelle d’une vie humaine. C’est encore plus court à l’échelle de l’histoire du monde, mais, pour une structure nouvelle et originale dans le paysage de la recherche nationale et européenne, c’est déjà une période longue et riche. La Fondation française pour la recherche sur la biodiversité a été créé le 26 février 2008 à l’initiative des ministères chargés de la recherche et de l’écologie, à la suite des recommandations du Groupe 2 du Grenelle Environnement « Préserver la biodiversité et les ressources naturelles » qui s’était tenu fin 2007.
La Fondation, connue ensuite sous le sigle FRB, Fondation pour la recherche sur la biodiversité, résultait de la fusion de deux Groupements d’intérêt scientifique (GIS) préexistants ; le Bureau des ressources génétiques, fondé en 1983, et l’Institut français de la biodiversité, créé en 2000. Le but de la FRB est en premier lieu de rassembler et analyser des informations sur la recherche française et internationale pour la biodiversité, ses outils et ses applications, en second lieu d¹améliorer la coordination des acteurs nationaux de recherche, en troisième lieu de favoriser la diffusion et d¹accompagner l’utilisation des résultats de la recherche et de l’expertise scientifique et enfin d’établir un partenariat durable entre les organismes publics et les entreprises dans le domaine de la recherche en faveur de la biodiversité, de sa conservation et de la gestion des ressources génétiques. L’une des originalités de la FRB est la mise en place, à côté d’un Conseil scientifique (CS) d’un Conseil d’orientation stratégique (COS) regroupant les parties prenantes de la biodiversité (ONG, gestionnaires d¹espaces naturels, entreprises, syndicats, etc.).
(Consultez ci-dessous le texte complet)
À l’occasion de ses 10 ans, la FRB a mis en place différentes actions à découvrir ci-dessous :
Une opinion largement répandue, dans le grand public, mais aussi dans la littérature scientifique, veut que les efforts de conservation profitent de manière disproportionnée aux espèces charismatiques et que, par conséquent, leur protection est suffisante et acquise.
Or, en étudiant 10 des espèces les plus charismatiques, l’étude de Franck Couchamp et ses collaborateurs a mis en évidence qu’elles couraient un risque élevé et imminent d’extinction dans la nature. Il apparait que le public ignore la situation de ces animaux. Les résultats suggèrent que cela pourrait être dû à la perception biaisée de leur abondance, émanant d’un décalage entre la profusion de leur représentation dans notre vie quotidienne à travers les médias, les jouets, les logos, et leur profusion réelle dans la nature. Les chercheurs émettent l’hypothèse que cette perception biaisée nuit involontairement aux efforts de conservation : d’une part parce que le public ignore que les animaux qu’il préfère font face à un danger d’extinction imminente et qu’il n’en perçoit donc pas le besoin urgent de conservation et que, par ailleurs, l’existence dans l’esprit du public de populations virtuelles renforce la perception que les populations réelles ne sont pas menacées. Cette sorte de compétition entre populations virtuelles et réelles, paradoxalement, diminue les efforts de conservation nécessaires et par conséquent accentue le risque d’extinction de ces espèces.
Cette situation devrait durer tant que cette utilisation ne sera pas accompagnée de campagnes d’information adéquates sur les menaces auxquelles ces espèces font face. Les auteurs proposent donc de compenser ces effets préjudiciables sur les efforts de conservation en captant une partie des bénéfices associés à l’utilisation commerciale de l’image de ces espèces.
Découvrez ci-dessous cette troisième, et dernière, synthèses d’une série proposée par la FRB sur le paradoxe de la connaissance.
La FRB poursuit sa série de synthèses sur le paradoxe de la connaissance avec cette deuxième synthèse.
À l’heure où l’on estime que plus de 99% des espèces vivant sur terre sont encore inconnues, peu étudiées ou ignorées, une équipe de recherche menée par Julien Troudet a récemment publié dans la revue Scientific Reports une étude cherchant à comprendre pourquoi certaines espèces étaient plus étudiées que d’autres.
Alors que l’on estime à 11 millions le nombre total d’espèces peuplant notre planète, seules 1,4 millions d’entre elles sont décrites. La majorité – plus de 99% – reste toujours inconnue, peu étudiée ou ignorée. C’est ce qu’on appelle un biais taxonomique, autrement dit le fait que certaines espèces, animales ou végétales, soient particulièrement bien connues des scientifiques (et du grand public) alors que d’autres organismes nous sont totalement inconnus.
Bien, qu’omniprésent dans la recherche sur la biodiversité, ce biais est peu étudié, peu compris et donc peu ou pas pris en compte dans les conclusions de la recherche alors même qu’il a été scientifiquement démontré que les espèces rares, petites ou non charismatiques, jouent parfois un rôle essentiel dans les écosystèmes.
Ne pas les considérer, par manque de connaissances, représente une entrave à la compréhension globale de la biodiversité à l’échelle mondiale, nuit à la mise en place de plans de conservation efficaces et ralentit la découverte de nouveaux produits ou propriétés chez les espèces sauvages.
Comment, dans le contexte d’érosion accélérée de la biodiversité due au changement global, connaitre “l’ensemble connecté” des espèces vivantes ? Comment appréhender l’évolution des populations, leur potentiel d’adaptation aux pressions qu’elles subissent et inventer des solutions opérationnelles pour une gestion durable ? Au-delà de l’effort de mobilisation des compétences nécessaires pour élucider ces questions et de l’abondement pérenne des financements requis, la recherche sur la biodiversité dans toutes ses dimensions, des gènes aux écosystèmes, est plus que jamais une priorité.
La FRB a choisi de réaliser et diffuser pendant l’été des synthèses de résultats obtenus ces derniers mois par différentes équipes :
La troisième est celle de l’article publié par l’équipe de Franck Courchamp, qui éclaire le paradoxe de l’extinction des espèces les plus charismatiques (PLoS Biology, 2018) : L’extinction paradoxale des espèces charismatiques
Dans l’ensemble Sciences naturelles, il existe un thème Écologie qui regroupe les catégories du “Web of Science” : conservation de la biodiversité et écologie. Et c’est là que toutes celles et ceux qui espèrent que la recherche française, de par ses qualités, pourra aider à préserver et à utiliser plus durablement la biodiversité peuvent se réjouir, car le classement met à l’honneur plusieurs universités françaises : (http://www.shanghairanking.com/Shanghairanking-Subject-Rankings/ecology.html)
Au premier rang mondial, l’université de Montpellier avec un score total de 290,0 (2e en 2017 avec 279,6 ; juste derrière l’université d’Oxford).
Montpellier est devant UC Davis (3e avec un score de 278,8), UC Berkeley (4e avec un score de 271,0) et loin devant Cambridge (14e avec un score de 241,3) ou Cornell (21e avec un score de 234,4) !
Au 23e et 24e rang, on retrouve les universités Paul-Valery Montpellier 3 et Montpellier SupAgro.
Au 31e rang, on trouve l’École Pratique des Hautes Études.
Parmi les ex-aequo des 51-75e rangs : l’Université Paul Sabatier (Toulouse 3), l’Université Grenoble Alpes et l’Université de Savoie.
Parmi les ex-aequo des 76-100e rangs : AgroParisTech, l’École nationale Formation Agronomique et l’université de La Sorbonne.
Parmi les 101-150e rangs, on trouve l’École des Ponts ParisTech et l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines.
Cela fait 10 établissements français parmi les 100 premiers mondiaux du domaine (contre 8 l’an passé).
La FRB tient à féliciter les scientifiques de toutes ces universités (et des UMR qui leur sont associées) qui portent haut les couleurs de la recherche française et bien évidemment ceux de l’université de Montpellier, qui passe avec brio à la tête des plus grandes universités mondiales pour la recherche en écologie.
À l’initiative du scientifique britannique Dave Goulson, 233 chercheurs internationaux, signent un appel dans le journal Sciencepour inviter les États du monde à restreindre rapidement l’usage des insecticides néonicotinoïdes responsables en partie du déclin massif de la biodiversité. Ils insistent sur la nécessité de ne pas remplacer les néonicotinoïdes interdits (notamment suite au récent vote du parlement européen) par des produits qui auraient les mêmes effets sur la biodiversité.
Cette mobilisation de la communauté scientifique s’appuie sur de nombreux travaux de recherche récents et relaye les alertes lancées par l’Ipbes à l’occasion des évaluations sur les pollinisateurs ou des évaluations régionales de la biodiversité et des services écosystémiques.
La FRB invite à relire le rapport de son Conseil scientifique “Biodiversité et néonicotinoïdes, revisiter les questions de recherche” ainsi que la Note de la FRB “Sortir de la dépendance aux pesticides”, documents disponibles ci-dessous.
À l’occasion du prochain rapport de l’Ipbes sur l’état de la biodiversité en Europe et en Asie Centrale, la FRB donnera chaque mois jusqu’à la sortie du rapport la parole à des chercheurs spécialistes de différents écosystèmes (marin, forestier, d’eau douce, etc.) et de disciplines aussi diverses que le droit, l’économie et la biologie de la conservation. Autant de domaines qui offrent chacun un éclairage précis sur les enjeux actuels pour la biodiversité.
Cette consultation de type Delphi vise à identifier des priorités et des souhaits pour le développement et le renforcement de programmes de recherche sur ces effets, les difficultés de telles recherches et les besoins précis pour les mettre en oeuvre. Cette consultation s’adresse en priorité aux chercheurs des secteurs publics et privés, mais elle est ouverte à toute personne ayant une formation scientifique qui voudrait y participer (étudiants, bureaux d’études, ONG, etc). La consultation est ouverte jusqu’au 20 avril 2018 – Vos réponses seront strictement confidentielles.
Les sols, un patrimoine riche mais fragile, par Jean-François Silvain, président de la FRB.
La ville recyclable, par Marc Karszynski, président du Lifti.
L’ABC : pour un inventaire de la biodiversité sur les communes, par Antoine Cadi, directeur de la recherche et de l’innovation à CDC Biodiversité.
Biodiversité des sols, il n’y a pas que les vers de terre (sous) la terre ! par Sébastien Barot, directeur de recherche à l’IRD.
Les arbres : les grands alliés des sols, par Jean-Maris Deshoux, ingénieur territorial en environnement.
Comment les terrils du nord de la Frande sont-ils devenus des îlots de biodiversité ? par Guillaume Lemoine, ingénieur écologue.
Vous ne verrez plus les pistes de ski come avant ! Par Stéphanie Gaucherand, chercheuse à l’Irstea.
Restauration des sols : un aspirateur pas comme les autres, par Jean-Louis Morel, professeur à l’université de Lorraine.
Ne cachons plus la pollution sous le tapis des sols ! par Christel de la Hougue, déléguée générale de l’UPDS (Union des professionnels de la dépollution des sites)
Quand un cimentier restaure les carrières en terres agricoles grâce à la biodiversité, par Camille Bayle, ingénieure agronome pour le groupe Vicat.
Cette mobilisation exceptionnelle de la communauté scientifique fait écho à un précédent appel lancé il y a 25 ans par 1 500 chercheurs qui avait déjà pour objectif d’alerter l’humanité sur la nécessité de se mobiliser au plus vite autour de différentes questions écologiques. Malgré cette mise en garde, la déforestation, la baisse de la disponibilité des ressources en eau ou encore l’augmentation de la concentration de CO2 dans l’atmosphère n’ont cessés de s’aggraver sous la pression de l’Homme, au point que tous les indicateurs sont désormais au rouge. C’est sur la base de ce constat alarmant que l’Union of Concerned Scientists a décidé de renouveler son appel.
Parmi les mesures mises en avant pour une transition vers un avenir plus durable, on note :
Privilégier la mise en place de réserves connectées entre elles, correctement financées et correctement gérées, destinées à protéger une proportion significative des divers habitats terrestres, aériens et aquatiques – eau de mer et eau douce ;
Préserver les services rendus par la nature au travers des écosystèmes en stoppant la conversion des forêts, prairies et autres habitats originels ;
Restaurer sur une grande échelle les communautés de plantes endémiques, et notamment les paysages de forêt ;
Ré-ensauvager des régions abritant des espèces endémiques, en particulier des superprédateurs, afin de rétablir les dynamiques et processus écologiques ;
Développer et adopter des instruments politiques adéquats pour lutter contre la défaunation, le braconnage, l’exploitation et le trafic des espèces menacées ;
Réduire le gaspillage alimentaire par l’éducation et l’amélioration des infrastructures ;
Promouvoir une réorientation du régime alimentaire vers une nourriture d’origine essentiellement végétale ;
Réduire encore le taux de fécondité en faisant en sorte qu’hommes et femmes aient accès à l’éducation et à des services de planning familial, particulièrement dans les régions où ces services manquent encore ;
Multiplier les sorties en extérieur pour les enfants afin de développer leur sensibilité à la nature, et d’une manière générale améliorer l’appréciation de la nature dans toute la société ;
Désinvestir dans certains secteurs et cesser certains achats afin d’encourager un changement environnemental positif ;
Concevoir et promouvoir de nouvelles technologies vertes et se tourner massivement vers les sources d’énergie vertes tout en
Réduisant progressivement les aides aux productions d’énergie utilisant des combustibles fossiles ;
revoir notre économie afin de réduire les inégalités de richesse et faire en sorte que les prix, les taxes et les dispositifs incitatifs prennent en compte le coût réel de nos schémas de consommation pour notre environnement ;
Déterminer à long terme une taille de population humaine soutenable et scientifiquement défendable tout en s’assurant le soutien des pays et des responsables mondiaux pour atteindre cet objectif vital.
Par l’intermédiaire de cette mobilisation, les scientifiques espèrent faire prendre conscience à chacun que seul un changement rapide et radical de notre mode de vie pourra permettre de sauver notre planète.
Dans le cadre de son groupe de travail COS–CSBiodiversité et communication : retours d’expériences et prospective, la FRB lance une enquête.
Le but de ce questionnaire est de mutualiser les expériences, points de vue et approches afin de connaitre les bonnes pratiques. Cet état des lieux en terme de communication sur la biodiversité permettra d’identifier les freins et difficultés rencontrés ainsi que les actions performantes et innovantes mises en place. Une synthèse sera ensuite réalisée par le groupe pour aboutir à des propositions.
Deux articles récents confirment les impacts des néonicotinoïdes sur les pollinisateurs, un autre met en lumière les effets délétères de l’éclairage nocturne.
Découvrez les synthèses de ces articles ci-dessous.
Prolongations pour la cinquième session plénière de l’Ipbes
10 mars 2017
Un consensus ayant été trouvé sur le cadrage de l’évaluation de l’usage durable dans la nuit de jeudi à vendredi, les derniers sujets à traiter en groupes de contact avant la plénière du vendredi après-midi étaient la participation de l’Union européenne à l’IPBES, le travail avec les savoirs autochtones et locaux et les décisions concernant l’examen de la Plateforme (seuls les termes de référence avaient été examinés jusqu’alors). Ces points ont pu être finalisés rapidement dans la matinée, les discussions ayant presque abouti au cours de la semaine. Deux points qui n’avaient pas encore fait l’objet d’un examen en groupe de contact, à savoir les travaux de l’équipe spéciale sur connaissances et données, qui traite notamment des indicateurs et de la génération de nouvelles connaissances à partir des lacunes identifiées dans les évaluations IPBES, et une proposition de décision pour prendre note de l’évolution de certains termes du cadre conceptuel de l’IPBES, ont pu être abordées malgré le temps limité. L’expression « bénéfices de la nature pour l’Homme » (se référant aux services écosystémiques) sera remplacée par « contributions apportées par la nature aux populations » dans les futurs documents de la Plateforme. Ce changement de terminologie a été approuvé par le Groupe d’experts multidisciplinaire et reflète l’évolution de la pensée scientifique à l’IPBES, suite notamment aux travaux du groupe d’expert sur les différentes conceptualisations et valeurs de la nature.
Suite à des démissions au sein du Groupe d’experts multidisciplinaire (GEM), des membres remplaçants pour les régions Afrique, Europe orientale et Amérique latine et Caraïbes ont été élus pour un mandat d’un an avant le renouvellement de l’ensemble du GEM en 2018.
En revanche, les discussions se sont prolongées sur la question du lancement des évaluations en suspens, liée à celle du budget et à celle du développement du deuxième programme de travail. L’opposition entre les pays de la région Europe occidentale et autres Etats (Etats-Unis, Nouvelle-Zélande…), contributeurs principaux au budget de l’IPBES, et les autres pays, au sujet du calendrier pour le lancement de l’évaluation de l’usage durable des espèces sauvages d’une part et des espèces exotiques envahissantes d’autre part aura pesé sur l’ensemble de la plénière jusqu’à la fin des négociations. Ces évaluations étant jugées prioritaires pour les pays du Sud, ils demandaient fortement qu’elles soient réalisées dès que possible, en leur allouant un budget en 2017 et en refusant qu’il y soit fait référence dans la décision relative au développement du 2ème programme de travail, ce qui indiquerait leur report de facto. Les pays du Nord quant à eux refusaient d’accéder à cette demande dans un souci d’équilibre budgétaire et des capacités humaines du Secrétariat de l’IPBES et de la communauté de recherche mondiale à se lancer dans de nouveaux travaux.
C’est un certain réalisme qui a prévalu in fine, lorsque la Plénière s’est clôturée, aux alentours de 23h. Un budget en équilibre a été adopté pour 2017, permettant seulement la continuation des travaux en cours. Un budget prévisionnel de 5 millions de dollars a été adopté pour 2018, ce qui est au-dessus du montant des contributions annoncées, mais en dessous de ce qui serait nécessaire pour lancer ne serait-ce que l’une des évaluations en suspens. Il permettra néanmoins au Secrétariat de fonctionner jusqu’à la prochaine plénière, au premier trimestre 2018. La question du lancement des évaluations en suspens y sera à nouveau abordée, au regard des ressources qui seront alors disponibles.
L’IPBES, ça claque !
9 mars 2017
La journée commence par le « bip » inévitable du portail de sécurité à l’entrée du centre de conférence, puis les talons des délégués sonnent dans les couloirs entre la salle de la plénière et celles des groupes de contact, le marteau du président retentit plus ou moins régulièrement en fonction de la complexité des débats, les kits pour l’interprétation glissent des chaises, les secrétaires de la réunion pianotent frénétiquement sur leurs claviers… ça claque à l’IPBES, et les nombreux bruits que l’on ne remarque pas témoignent de l’activité frénétique qui s’est emparée du Centre de conférence mondial de Bonn.
La troisième journée de la Plénière s’est entièrement déroulée en groupes de contact, avec une situation très exceptionnelle dans la soirée où trois groupes se sont réunis simultanément. Ce dispositif est très rarement utilisé étant donné que certains pays ne sont représentés que par un seul délégué, ce qui les empêche donc d’intervenir sur tous les sujets. Cependant, l’assemblée plénière seule peut entériner définitivement les décisions préparées en groupe de contact et elles seront donc toutes réexaminées vendredi après-midi avant adoption finale.
Le groupe présidé par Robert Watson s’est mis d’accord sur le processus et les modalités pour l’examen de l’efficacité des fonctions de la Plateforme, et a quasiment abouti à un consensus au sujet du développement du deuxième programme de travail (pour l’après 2018). Le groupe présidé par Ivar Baste, représentant de la région Europe occidentale et autres Etats au Bureau de l’IPBES, a poursuivi son examen du cadrage de l’évaluation de l’usage durable avant de lever la session en milieu de matinée. Il a été relayé par Fundisili Mketeni, représentant du Bureau pour la région Afrique, qui a présidé les discussions sur le renforcement des capacités.
Le groupe consacré au budget a rencontré celui étudiant la question des évaluations en suspens à l’heure du déjeuner pour essayer de trouver un accord sur le calendrier de la réalisation des évaluations.
L’après-midi, le groupe de contact sur le renforcement des capacités a pu finir ses travaux rapidement, et celui sur le catalogue d’outils et méthodes d’appui à l’élaboration des politiques lui a succédé, présidé de nouveau par Ivar Baste. Le deuxième groupe a fini la discussion sur le prochain programme de travail et repris celle sur les savoirs autochtones et locaux, présidé par Diego Balanza, membre du Bureau pour la région Amérique latine et Caraïbes.
A 17h30, la Plénière s’est rassemblée et le président de chaque groupe de contact a rendu compte des progrès accomplis. La plupart des points à l’ordre du jour ont été couverts et les groupes de contact correspondants ont atteint un accord. Cependant, les questions les plus épineuses du budget, du cadrage de l’évaluation de l’usage durable et des savoirs autochtones et locaux sont encore ouvertes, et à l’heure où nous écrivons ces lignes (près de minuit), deux d’entre eux sont encore en réunion…
La Plénière de l’IPBES se poursuit sous les auspices de la Journée de la Femme
8 mars 2017
La présidence européenne malto-slovaque a accueilli les délégués ce matin en réunion de coordination en célébrant la Journée internationale des femmes. Un petit clin d’œil également par Robert Watson en ouverture de la Plénière, et au cours de la réunion informelle organisée par la FRB et l’Université de Bonn pour la mobilisation des experts, des décideurs et des praticiens africains dans le cadre de l’IPBES avec un panel d’intervenant parfaitement équilibré.
La Plénière a fini de passer en revue les différents points à l’ordre du jour peu avant 18h00, accusant déjà un retard relativement important dans ses travaux. Le président a donc déjà convoqué des sessions tardives pour rattraper l’ordre du jour tel que prévu jeudi matin.
La Plénière a abordé la question des modalités et du calendrier de l’examen de l’efficacité de la Plateforme, et le point sur le catalogue d’outils et méthodes d’appui à l’élaboration des politiques qui doivent faire l’objet de discussions plus approfondies en groupe de contact, probablement jeudi matin. La Plénière a également examiné le document concernant la communication, l’engagement des parties prenantes et les partenariats stratégiques de l’IPBES.
La Plénière est invitée à adopter une approche pour travailler avec les savoirs traditionnels et locaux dans le cadre de l’IPBES, et un groupe de contact a commencé à se pencher sur la question dans la soirée. Les parties ont également commenté l’évolution de la terminologie employée dans le cadre conceptuel de l’IPBES, les « bénéfices de la nature pour l’Homme » ayant été renommés « contributions de la nature pour l’Homme ».
En parallèle, un autre groupe de contact a commencé à examiner le cadrage de l’évaluation de l’usage durable des espèces sauvages (titre révisé de l’évaluation anciennement dénommée « utilisation durable de la biodiversité »). La question du lancement de cette évaluation et des deux autres en suspens (sur les valeurs et sur les espèces exotiques envahissantes) est étroitement liée à celle du budget, et les groupes de contact sur ces deux points devront travailler en étroite consultation. Le groupe sur le budget s’est d’ailleurs réuni pour la première fois aujourd’hui, avec pour mission de trouver un seuil budgétaire viable pour mener à bien les travaux du premier programme de travail. Outre la question du budget, le président Robert Watson a mis en avant les contraintes en termes de ressources humaines nécessaires pour conduire efficacement les évaluations en suspens dès 2017, le Secrétariat tournant à plein régime avec six évaluations en cours, la communauté de chercheurs déjà fortement mobilisée pour la réalisation de ces mêmes évaluations et les décideurs n’ayant pas encore la capacité à relire et commenter les évaluations et résumés pour décideurs de manière satisfaisante. Il a appelé de ses vœux à ne pas sacrifier la qualité des produits de l’IPBES, ceux-ci étant le gage essentiel de sa crédibilité.
En ce qui concerne la gestion des connaissances et des données, la Plénière a demandé à examiner les travaux proposés pour 2017-2018 de plus près, dans le cadre d’un groupe de contact. A ce sujet, Future Earth a annoncé différentes actions menées en appui aux travaux de l’équipe spéciale, soutien qui a été formalisé par un Memorandum de coopération signé tout récemment entre l’IPBES et Future Earth.
Enfin, Robert Watson et Anne Larigauderie ont présenté les premières pistes pour l’organisation des deux prochaines plénières et le développement du deuxième programme de travail. Quelques observations ont été faites à ce sujet par les membres de la Plateforme, mais un groupe de contact prévu jeudi matin devra décider si ce point doit faire l’objet d’une décision à l’IPBES-5 ou non. La Colombie a offert d’accueillir la sixième session plénière de l’IPBES à Medellín sous les applaudissements.
Avant que les groupes de contact ne reprennent leurs travaux, la FRB a convié les pays d’Afrique francophone à une réunion pour faire le point sur les mesures prises pour la mise en place de structures nationales de coordination pour l’IPBES, suite à l’atelier organisé par la FRB en septembre 2016. Le Cameroun et le Maroc ont présenté leurs progrès en ce sens. L’Université de Bonn et ses partenaires en Ouganda et en Côte d’Ivoire ont quant à eux présenté un projet s’alignant sur des objectifs similaires et bénéficiant aux pays d’Afrique de l’ouest, avec un volet spécifique dédié à la formation.
Ouverture de la cinquième session plénière de l’IPBES
7 mars 2017
Plus de 600 représentants des Etats membres de l’IPBES et des organisations observatrices se trouvent à Bonn cette semaine pour la cinquième session plénière de l’IPBES.
Le Président de la Plateforme, Sir Robert Watson, a officiellement ouvert la session ce matin à 10h00. Les représentants officiels de l’Allemagne et de la ville de Bonn se sont exprimés en tant qu’hôtes de l’événement. Richard Kinley, vice-secrétaire exécutif de la Convention climat, et Guy Midgley, chercheur à l’Université de Stellenbosch, en Afrique du Sud, ont présenté les liens entre biodiversité et climat, soulignant notamment le rôle clé que peuvent jouer les écosystèmes aussi bien pour l’atténuation que pour l’adaptation au changement climatique. Le vice-secrétaire de la Convention climat a précisé que les premières révisions des contributions nationales attendues d’ici 2020 pourront s’appuyer aussi bien sur les travaux du Giec que sur ceux de l’IPBES, notamment l’évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques.
Robert Watson s’est félicité de l’arrivée de deux nouveaux membres à l’IPBES, la Roumanie et l’Estonie, qui portent le nombre total d’Etats membres à 126.
Cette première journée, conduite entièrement en plénière, a d’ores et déjà abordé certains points clés à l’ordre du jour de l’IPBES-5, notamment la question de la participation de l’Union européenne qui pourrait bénéficier d’un statut amélioré d’observateur comme au Giec. Les discussions autour de cette proposition doivent continuer demain en petit groupe avec les représentants des régions des Nations unies et de l’Union européenne.
Le budget pour le programme de travail de l’IPBES a été présenté en détail par Anne Larigauderie, Secrétaire exécutive de l’IPBES. Selon des estimations optimistes mais réalistes, la Plateforme devrait encore lever 3,4 millions de dollars d’ici début 2019 pour finir les travaux lancés à ce jour. Les pays suivants ont annoncé leur intention de contribuer au budget pour 2017: Allemagne, Belgique, Canada, Chili, France, Japon, Pays-Bas, Norvège, Suisse et Royaume-Uni. Cela aura une incidence certaine sur la capacité de la Plateforme à lancer les trois évaluations restantes pour ce programme de travail, à savoir celles portant sur les valeurs et conceptualisations de la nature, les espèces exotiques envahissantes et l’usage durable des espèces sauvages. De plus, le Secrétariat de l’IPBES a soulevé le problème des ressources humaine nécessaires pour conduire ces évaluations restantes au cours des deux prochaines années, étant donné la charge de travail que les six évaluations en cours représentent déjà pour les communautés d’experts, les décideurs et le Secrétariat de l’IPBES. Le Secrétariat tend à recommander le report des évaluations restantes afin d’assurer des travaux de qualité.
Les autres enjeux majeurs de cette plénière sont :
Les premières réflexions sur le développement du 2e programme de travail de l’IPBES
L’approbation des termes de référence et de la marche à suivre pour conduire l’examen de l’efficacité de la Plateforme
L’approbation de l’approche pour travailler avec les savoirs autochtones et locaux
L’approbation du plan de travail de l’équipe connaissances et données pour 2017-2018
Ces points seront abordés en plénière mercredi matin, avant que les délégués ne se répartissent en groupes de contact pour examiner en détail le contenu des travaux proposés et préparer les décisions qui seront adoptées en fin de semaine.
Lundi, l’UICN organisait la Journée des parties prenantes de l’IPBES. Le Secrétariat de l’IPBES est intervenu auprès des parties prenantes pour envisager avec eux les différentes contributions qu’ils peuvent faire à l’IPBES, et comment en retour ils peuvent se saisir des résultats de la Plateforme. Le NeFo, partenaire de la FRB et du Centre hongrois pour la recherche en écologie, a annoncé l’ouverture des inscriptions à la 4ème consultation pan-européenne des parties prenantes de l’IPBES. Les parties prenantes ont ensuite réfléchi en groupe sur la manière dont les décideurs, publics et privés, peuvent utiliser les scénarios et modèles de biodiversité et sur les termes à utiliser pour refléter les différentes valeurs de la nature. Ils ont examiné les termes de référence pour l’examen de l’efficacité de la Plateforme et l’approche pour travailler avec les savoirs autochtones et locaux, qui seront également examinés par les Etats membres au cours de la Plénière.
La biodiversité est au cœur du fonctionnement des sociétés humaines, mais son rôle dans la vie quotidienne des citoyens est trop souvent méconnu et nous percevons encore mal les conséquences des pertes de biodiversité mises en évidence par les chercheurs. Cette situation, qui a été celle de l’impact du changement climatique, il y a quelques dizaines d’années, conduit dans de nombreux cas à des décisions mal étayées scientifiquement qui auront, à court, moyen ou long termes des effets importants, souvent irréversibles sur la biodiversité et notre qualité de vie, du fait de l’altération des services écosystémiques utilisés par l’Homme.
La biodiversité est à la base de notre alimentation. En quantité tout d’abord, notamment via la faune, la flore, les champignons et les micro-organismes des sols qui soutiennent les productions agricoles et permettent aux agrosystèmes d’être plus résilients face aux stress hydriques ou thermiques de plus en plus fréquents. En qualité ensuite, par le biais de la diversité génétique des plantes ou des animaux domestiques.
La biodiversité a également un rôle important sur la santé humaine. Il est aujourd’hui démontré qu’il existe un lien entre le bien-être des individus et leur accès à un environnement « biodivers ».
La biodiversité joue aussi un rôle majeur dans la régulation du climat. Les arbres, par exemple, captent le CO2 produit par les êtres vivants et les activités humaines, c’est aussi le cas du sol lorsque des pratiques durables sont mises en œuvre pour en préserver et enrichir la biodiversité. A l’inverse, la déforestation est un facteur aggravant du changement climatique.
La biodiversité fait également partie des solutions aux grands défis environnementaux. Lutter contre la pollution aux particules fines en ville, renforcer la résilience des cultures face au changement climatique par la renaturation des agrosystèmes, découvrir de nouveaux antibiotiques ou de nouvelles molécules anticancéreuses, utiliser l’ingénierie écologique pour résoudre des problèmes de pollution sont autant de solutions issues de la biodiversité.
Par ailleurs, le respect de la biodiversité dans son fonctionnement, ses dynamiques, son évolution, au-delà des intérêts immédiats ou futurs des sociétés humaines, constitue un impératif pour l’Humanité et une préoccupation pour de nombreux citoyens.
Les entreprises, les ONG, les gestionnaires, les collectivités rassemblés au sein du Conseil d’orientation stratégique (COS) de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) appellent donc les candidats à l’élection présidentielle de 2017 à prendre en compte les enjeux associés à l’état et au devenir de la biodiversité dans leur programme. Ils les invitent à soutenir la recherche sur la biodiversité et à favoriser la diffusion des connaissances afin de trouver des solutions pour préserver et utiliser durablement la biodiversité.
Depuis très longtemps les humains, au-delà de la simple utilisation ou transformation des produits de la nature, se sont inspirés de celle-ci pour développer des nouveautés, de nouveaux objets, et même de nouvelles manières d’exploiter leur environnement et donc de conquérir le monde.
La biodiversité au service de la technologie…
Les exemples sont multiples. Si on prend par exemple la conquête de l’air on se souvient que les pionniers se sont inspirés tant de l’observation des oiseaux ou des insectes que de celle des chauves-souris, à l’exemple de Clément Ader et de ses premiers avions. Plus récemment, toujours dans le domaine de l’aéronautique, ce que l’on appelle les Winglets sont issues aussi d’une forme de bio-inspiration, à partir de l’analyse de la morphologie des ailes de grands rapaces. Toujours en matière de bio-inspiration à finalité technologique, la forme de la tête du martin pêcheur a permis de diminuer les nuisances sonores du TGV japonais ; le fait que l’ingénieur à l’origine de cette avancée ait été ornithologue amateur n’est probablement pas étranger à ce succès. Le grand nombre d’acteurs économiques intéressés et impliqués montre que cette approche a été et est prometteuse et ce dans des secteurs différents : industrie, mais aussi secteur tertiaire ou collectivités territoriales.
… Et inversement ?
Cependant, on constate toutefois un problème majeur. En effet, une constante en ce qui concerne ces démarches de bio-mimétisme à travers l’histoire est le fait que ces inspirations de la nature ne se sont pas traduites (…)
Consultez l’article complet dans les ressources ci-dessous.
Ce rapport de plus de 800 pages, réalisé par 77 experts de différentes disciplines et pays, dresse un panorama aussi complet que possible des connaissances actuelles, mais aussi des incertitudes et des besoins de recherche sur ce domaine.
Le résumé pourdécideurs, disponible dans les ressources ci-dessous, en tire 23 messages clés, un ensemble de fait essentiels et surtout une palette d’outils pour l’action dont les décideurs publics ou privés sont invités à se saisir.
La délégation française à laquelle participait plusieurs membres de la FRB, a été très active lors des discussions et s’est attachée à ce que ressortent clairement dans le résumé pour décideurs plusieurs éléments du rapport complet qui lui ont semblé particulièrement pertinents.
Le rapport
En premier lieu, le rapport rappelle l’importance de la pollinisation pour la sécurité alimentaire mondiale (35 % de la production agricole globale, soit un marché de 235 à 577 milliards de dollars en 2015) et donc les revenus des agriculteurs. Cette dépendance mondiale à la pollinisation s’est fortement accrue par ailleurs du fait de l’accroissement des surfaces dévolues à des cultures ainsi pollinisées (300 % en 50 ans). Au-delà de l’abeille domestique, bien connue, l’évaluation rappelle l’importance des 20 000 pollinisateurs sauvages comprenant principalement des insectes (bourdons, papillons, abeilles solitaires, etc.) ou encore des vertébrés comme les chauves-souris ou les singes.
Bien que le rôle des pollinisateurs soit primordial, l’évaluation menée montre qu’ils sont menacés à l’échelle mondiale. La liste rouge de l’UICN indique que 16,5 % des vertébrés pollinisateurs sont menacés d’extinction tout comme 9 % des espèces d’abeilles et de papillons en Europe. 30 % de ces espèces sont par ailleurs en déclin.
Les risques et les pressions qui s’exercent sur les pollinisateurs sont analysés dans le rapport : changement d’usage des terres, dégradation des habitats naturels, agriculture intensive, recours aux pesticides, pollution, développement des espèces exotiques envahissantes, changement climatique.
S’agissant de l’incidence des insecticides, la délégation française a été attentive à ce que le résumé pour décideurs mette bien en évidence les avancées scientifiques dans ce domaine et, à plusieurs reprises, d’autres délégations ont soutenu nos prises de position. En particulier, le rapport indique qu’il est maintenant bien établi que les insecticides, et notamment les néonicotinoïdes, ont des effets létaux et sublétaux démontrés en laboratoire. Le rapport souligne le manque de données concluantes en conditions réelles, tout en notant qu’une étude récente a montré des effets négatifs sur les pollinisateurs sauvages. De manière générale, le rapport invite à poursuivre les efforts pour évaluer les impacts, notamment à long-terme et sur un ensemble large d’espèces.
Au-delà des recherches portant sur l’incidence des insecticides néonicotinoïdes, la recherche française se mobilise fortement pour répondre aux défis de connaissances soulevés dans le rapport. Plusieurs équipes françaises travaillent notamment sur l’analyse des différentes autres pressions s’exerçant sur les pollinisateurs, ainsi que sur les réponses des pollinisateurs à ces pressions.
Le rapport présente enfin un ensemble de leviers d’actions possibles assorties d’une évaluation de leur faisabilité.
La FRB
La FRB s’attachera avec les membres du Comité français pour l’Ipbes qui rassemble parties prenantes, ministères et organismes de recherche, à porter à la connaissance des décideurs les messages clés et ces pistes d’action. À ce titre, le prochain Conseil d’orientation stratégique de la FRB sera dédié pour partie à la sortie de ce rapport.
Les ressources disponibles
Téléchargez dans les ressources ci-dessous le résumé à l’intention des décideurs de l’évaluation thématique des pollinisateurs, de la pollinisation et de la production alimentaire